Transition agroécologique dans l’Océan Indien

Dans le cadre de la mission coopération de la Région Réunion, l’EPL FORMATERRA mobilise son expertise pour répondre aux besoins de formation des Iles de l’Océan Indien (Maurice, Rodrigues, Seychelles, Madagascar et Comores)  et ainsi contribuer à leur transition agroécologique et plus largement à leur souveraineté alimentaire.

L’expertise en agroécologie de FORMATERRA s’est construite grâce à sa participation aux expérimentations mises en place sur les différents sites de son exploitation agricole (Saint Paul, Saint Benoit et Saint Leu et Etang Salé) par les acteurs de la recherche agronomique et du développement agricole durable de l’ile de La Réunion : CIRAD, ARMEFLHOR, FDGDON, chambre d’agriculture. On peut citer le projet GAMOUR et le projet STOP .

FORMATERRA est aussi associé, aux travers des réseaux d’innovation et de transferts agricoles (RITA) aux différentes innovations dans le domaine de l’agroécologie et de l’agriculture durable en Outre-Mer.

Cette forte implication a permis à FORMATERRA d’être aujourd’hui un centre de formation professionnel reconnu et sollicité dans son espace régional Océan Indien pour mettre en place des formations dans le domaine de l’agroécologie et de l’agriculture durable.

La plupart des  formations proposées dans les pays de la zone Océan Indien  s’inscrivent dans les programmes de coopération INTERREG  de la Région Réunion (volet  formation professionnelle) en lien avec les actions de coopération du réseau REAP AAOI et de la plate forme PReRAD-OI. C’est ainsi que des formations aux actifs agricoles (techniciens, formateurs et agriculteurs) ont été réalisées aux Seychelles, à Maurice et sont envisagées dans le sud malgache et sur l’Ile Rodrigues.

C’est dans ce contexte que depuis la mi-août 2023, les équipes du CFPPA de FORMATERRA proposent des sessions de formation à l’Académie du « Vélo Vert » , centre de formation de l’association mauricienne du même nom qui fait la promotion de l’agriculture organique .

Le Vélo Vert de Maurice est né de la détermination de Géraldine d’Unienville, fondatrice de l’association en 2012, alertée par les pédiatres sur les risques de consommation régulière  de résidus de produits phytosanitaires contenus dans les fruits et légumes frais commercialisés à Maurice. Suite au COVID  mais aussi un rapport de la FAO, cette alerte s’est ajoutée au besoin de sécurité alimentaire et d’autonomie en produits agricoles sains et de pratiques respectueuses de l’environnement. Le Vélo Vert, installé à Chamouny dans le sud de Maurice dispose maintenant d’une ferme expérimentale qui lui sert de terrain d’application pour ses formations.

Depuis janvier 2023, le Vélo Vert est l’une des rares organisations à proposer une formation professionnelle en agroécologie à Maurice, intitulée « agroécologie et agripreneurs : parcours et pratiques ». La formation se déroule en 3 chapitres : Conception d’un système agroécologique (chapitre 1- 8 jours), Pratiques agroécologiques (chapitre 2-12 jours) et Autonomie et durabilité en agroécologie (chapitre3-8 jours).

La formation est relativement courte (160 heures) mais répond aux besoins et aux contraintes des agriculteurs mauriciens avec 70 % de pratique et 30 % de théorie.

Suite à ses interventions dans 2 projets de formation en agroécologie à Maurice organisée par l’antenne de la Région Réunion et les acteurs du développement et de la recherche agricole locale (MCA : Chambre d’agriculture de Maurice, le régionale Training Center RTC et le Food and Agriculture Research and Extension Institut FAREI, FORMA’TERRA a été sollicité pour un soutien en expertise régionale dans l’acquisition des compétences pour les encadrants et techniciens du Vélo Vert et les agri-entrepreneurs inscrits aux sessions de formation du Vélo Vert pour cette première édition.

Trois formateurs du CFA/CFPPA sont intervenus sur les pratiques agroécologiques de juillet à septembre 2023, dans 3 modules, l’un sur l’Entretien de la fertilité du sol : Connaître le fonctionnement d’un sol vivant et appliquer des pratiques pour l’entretenir, le second sur la Gestion des ravageurs et maladies : Réduire les risques des attaques en agroécologie et enfin sur le thème de l’Agroécologie et reconnaissance des auxiliaires de culture.

Les formations ont alterné des moments de cours théoriques et des séances pratiques,  les cours théoriques ont notamment abordés la gestion des populations de bio-agresseurs, la démarche agroécologique, l’utilisation des produits de biocontrôle. Les ateliers pratiques ont permis d’expérimenter des notions de capture (filet fauchoir, parapluie japonais, aspirateur à bouche) et l’observation à la loupe binoculaire.

Quelle suite ?

Deux formateurs sont intervenus sur l’autonomie et durabilité en agroécologie en novembre et décembre 2023 sur les modules de Propagations des plantes : Rendre sa production plus autonome par la production de graines et de plantes (A. Colle) et de Gestion financière : Gérer l’aspect financier de l’activité et assurer des profits (R. Khattou).

Mieux connaître les RITA

« Le Velo Vert » Association de soutien au développement agroécologique

Contacts :

Didier Ramay co animateur du réseau géographique Afrique Australe Océan Indien de la DGER – EPLEFPA FORMATERRA Saint-Paul de la Réunion, Jérôme Masson, chargé de coopération régionale EPLEFPA FORMATERRA Saint-Paul de la Réunion ; Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise internationale au BRECI

 




Forum franco-brésilien : l’humain au coeur des transitions

Le  7ème Forum Science et Société, s’est déroulé du 22 au 27 octobre dernier  à l’EPL Bourges Le Subdray.

L’édition 2023 a rassemblé plus de 170 participants, représentant 15 établissements agricoles français et 15 établissements brésiliens. Le forum est organisé alternativement en France et au Brésil depuis 2005. Le dernier avait eu lieu en 2019 au Brésil.

Cette 7ème édition a développé la question du «rôle de l’humain et des sciences dans les transitions agroécologiques et sociales ».

Au travers des conférences avec des chercheurs français et brésiliens et des ateliers techniques avec la participation d’experts, le forum Science et Société a abordé des sujets tels que le changement climatique, la souveraineté et la sécurité alimentaire, la préservation de la biodiversité et des sols ou encore la protection de l’environnement et des ressources naturelles.

Les apprenants français et brésiliens ont pu partager de manière collective le travail effectué en amont du forum et les connaissances acquises sur ces sujets majeurs de société, mais ils ont pu également être forces de  propositions. Ceci lors des échanges directs avec les chercheurs français et brésiliens présents lors de l’évènement, ou au cours de 15 ateliers techniques.

Les ateliers s’articulaient autour de thématiques très diverses, parmi lesquelles une seule santé – « One Health« , l’agriculture sans pesticides, l’agroécologie, le « hightech lowtech« , entes autres… Avec un format plus réduit (entre 6 et 10 participants) ces ateliers permettaient d’aller plus loin dans la réflexion sur ces sujets.

Des moments culturels et festifs ont ponctué la programmation avec des ateliers artistiques et une séquence ALIMENTERRE, structurée autour de la projection d’un film suivie d’un débat entre jeunes brésiliens et français.

Par ailleurs, 5 circuits de découverte de l’agriculture du département (exploitations agricoles, entreprises de transformation, vignobles, etc…) ont été organisés pour les participants.

Le Directeur Général de l’Enseignement et de la Recherche a clôturé l’événement jeudi 26 octobre 2023. Il a particulièrement salué la thématique, qui est au cœur des priorités du Ministère de l’Agriculture et la Souveraineté alimentaire, et alimente la réflexion actuelle dans le cadre du Projet et Loi d’Orientation Agricole. Il a souligné que ce rendez-vous franco-brésilien représentait un moment fort de la mission de coopération internationale de l’Enseignement Agricole et participait à l’ouverture des apprenants au monde.

Le 8ème Forum est d’ores et déjà en ligne de mire et sera organisé au Brésil au cours de l’année scolaire 2025/2026.

Crédit photographique @Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire

Contacts : Fanny DE OLIVEIRA SANTOS, animatrice du réseau Brésil de l’enseignement agricole, fanny.de-oliveira-santos@educagri.fr

Gerardo Ruiz, Chargé de mission Amérique(s) au Bureau des relations européenne et de la coopération internationale – Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche, gerardo.ruiz@agriculture.gouv.fr




PFUE – Transitions agricoles et alimentaires à l’honneur

La Présidence française de l’Union européenne a permis de mettre le focus sur les réflexions menées dans le domaine de la recherche au service des transitions agricoles et alimentaires, 3 jours d’évènements organisés par la Direction générale de l’enseignement et de la recherche.

Penser l’élevage de demain

Introduction du colloque par la Directrice générale de l’enseignement et de la Recherche – MASA

Le 13 juin 2022, en collaboration avec l’Anses, la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER) a organisé une journée scientifique sur le thème «Quelle recherche pour penser l’élevage de demain ? ». Les participants, venant de toute l’Union européenne, ont largement souligné l’importance de la formation et des approches « one health-one welfare » pour assurer la réussite des transitions de l’élevage et de ses métiers.

Rôle de la formation et de la Recherche

Le 14 juin s’est tenue une conférence du comité permanent de la recherche en agriculture (SCAR pour Standing

Ateliers de réflexions, dont un consacré à la place de l’éducation et la formation dans les transitions

Committee for Agricultural Research). Cette journée a été co-construite par les équipes de la DGER et celles de la Commission européenne (DG R&I et DG AGRI) et s’est focalisée sur le rôle du facteur humain dans les transitions, notamment agroécologique et le rôle de la recherche pour appuyer ces transitions.

Cette conférence faisait suite au rapport de prospective du SCAR publié en 2020 sur les chemins pour ces transitions. Première réunion en présentiel depuis le début de la crise Covid, elle a été l’occasion d’ateliers de réflexion autour de la contribution des technologies numériques, de la génétique et de l’agro-biodiversité, au prisme du regard et de leur compréhension par les consommateurs, les agriculteurs, les politiques publiques et plus globalement l’ensemble des acteurs des systèmes alimentaires. Un atelier spécifique dédié au rôle de l’éducation et de la formation dans les transitions a permis de faire valoir l’importance de modèles comme celui de l’enseignement agricole français, dans lequel l’innovation, la démonstration et pédagogie sont intimement liés.

Pistes de réflexion à l’échelle européenne

De nombreuses pistes de réflexion pour le SCAR et pour les états membres ont émergé, faisant la part belle aux approches systémiques et au rôle important que devraient avoir les sciences humaines et sociales, notamment dans le domaine de l’éducation.

La conférence plénière du SCAR du 15 juin a permis de faire le point sur l’évolution des politiques européennes en matière de recherche, de systèmes alimentaires et de bioéconomie et sur les derniers développements intervenus dans l’élaboration des partenariats européens. Les retours des états membres font apparaitre des difficultés d’ordre technique qui risquent de ralentir fortement le processus visant à les lancer en 2023.

Enfin, la France avec l’appui de plusieurs pays dont l’Allemagne a obtenu la création d’un groupe de travail transverse à tout le SCAR sur la diversification des sources de protéines. A terme, ce groupe pourrait donner leur lieu à des travaux sur les questions de recherches liées au cycle de l’azote dans toutes ses dimensions.

Retrouvez le programme et les intervenants du colloque, ainsi que toutes les présentations à télécharger 

Plaquette de présentation des missions du SCAR

Contact : Nezha CHACHIA, Chargée de mission Recherche agricole et innovation à l’international, nezha.chachia@agriculture.gouv.fr

 




Lancement de la Transition agroécologique Caraïbes

Le Réseau d’enseignement de l’agroécologie dans la Caraïbe lance officiellement, le 25 janvier 2022, l’opération «Transition » dans le cadre du programme INTERREG Caraïbes.

Gabriel Serville, président de la Collectivité Territoriale de Guyane, Thibault Lechat-Véga, 3è vice-président de la CTG, délégué à l’Europe, aux affaires institutionnelles, à l’égalité et aux relations avec les Guyanais de l’extérieur, Didier Bereau, vice-président de l’Université de Guyane en charge des relations internationales, Gilles Adelson, maire de Macouria, Daniel Le Couviour, directeur de EPLEFPA Guyane et plusieurs élèves qui bénéficieront de cette initiative étaient présents à l’occasion de ce lancement.

Le projet REACT

Cette initiative vise à renforcer le capital humain des territoires ultramarins afin d’enseigner à produire autrement, en favorisant la formation et la professionnalisation des élèves, étudiants et enseignants chercheurs en agro-sciences, à travers les mobilités entre les établissements d’enseignement, les entreprises, les ONG, et organismes de recherche à l’échelle de la région Caraïbe.

Pour la première fois, des élèves guyanais partiront se former au sein même du bassin Caraïbes dans des centres de recherche des pays comme Aruba, Barbade, Cuba, Saint-Martin ou encore en République Dominicaine. Une initiative unanimement saluée lors de ce lancement de même que l’implication de l’EPLFPA Guyane et de la CTG.

« Il est indispensable pour nos jeunes de pouvoir se former au sein de leur bassin géographique et d’avoir le sens des réalités en ce qui concerne la pratique agricole. C’est pourquoi, il était important de lancer ce programme INTERREG Caraïbes en partenariat avec la CTG » – explique Frédérique Loumeto-Ipolo, cheffe de projet REACT pour l’enseignement agricole.

Au total, 1,2 M€ ont été investis dans ce programme via les fonds européens (FEDER CTE ) pour lesquels la Collectivité Territoriale de Guyane est autorité de gestion et également, sur les fonds propres de la CTG (50 000 euros).

L’originalité du projet est de proposer une approche qui intègre à la fois le volet formation, recherche et développement.

Objectifs :

  • Renforcer les systèmes de formation en agro-sciences et la qualité des formations dispensées
  • Mettre en place des échanges de savoirs et des formations pratiques pour les apprenants et personnels éducatif
  • Co-construire, transférer et promouvoir la mise en œuvre de pratiques innovantes en agro écologie
  • Renforcer la capacité des partenaires à travailler en réseau dans un contexte international

 

« La Guyane fait face à des enjeux importants dans le domaine agricole et est le seul territoire français à augmenter sa surface agricole. Nous nous réjouissons aujourd’hui de voir des jeunes se tourner vers l’agriculture qui est pour nous une filière d’avenir. C’est pourquoi, le lancement de ce programme INTERREG REACT constitue un tournant important en matière de coopération puisqu’il permettra aux étudiants et formateurs d’accéder à des solutions de mobilité au sein du bassin caribéen. », affirme Thibault Lechat-Véga, 3è vice-président délégué à l’Europe, aux affaires institutionnelles, à l’égalité et aux relations avec les Guyanais de l’extérieur.

 

 

Ont également participé à cette matinée de lancement : Annie Robinson-Chocho, 2è vice-présidente de la CTG, déléguée à l’Éducation et aux constructions scolaires, Roger Aron, 7è vice-président, délégué à l’Agriculture, la pêche et à la souveraineté alimentaire, Karine Cresson, 12è vice-présidente déléguée à l’Emploi, la formation et l’insertion professionnelle, Christiane Barbe, conseillère territoriale déléguée à l’Agroalimentaire et Sherly Alcin, conseillère territoriale déléguée au Climat et à l’éducation à l’environnement.

Contact : Frédérique Loumeto-Ipolo, animatrice du Réseau Caraïbes de l’enseignement agricole et cheffe de projet REACT pour l’enseignement agricole – frederique.loumeto-ipolo@educagri.fr