France-Corée, des défis communs

Une délégation du ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire s’est rendue en Corée du Sud les 19 et 20 juin 2024, à l’occasion de la 4e réunion du comité de coopération agricole franco-coréen.

Des représentants des directions d’administration centrale du Ministère français de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire se sont rendus à Sejong en Corée du Sud afin de rencontrer leurs homologues du Ministère coréen de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales à l’occasion de la 4e réunion du comité de coopération agricole franco-coréen. Initié en 2011 et reconduit en 2018 puis 2019, ce comité a pour objectif de croiser les regards sur les contextes, enjeux et politiques publiques agricoles et sanitaires des deux pays.

Des politiques agricoles face à des défis communs

La France et la Corée du Sud font face à des défis communs dans le domaine agricole, que ce soit en matière de sécurisation du revenu des agriculteurs (la Corée souligne un décrochage, ces dernières années, des revenus des ménages agricoles par rapport aux ménages urbains), de sécurité et de souveraineté alimentaires (la Corée vise une augmentation de ses taux d’auto-suffisance en céréales et soja), d’adaptation des systèmes agricoles au changement climatique couplée à un objectif de neutralité carbone, ou de renouvellement des actifs agricoles (la part des plus de 65 ans représentaient 44% des agriculteurs coréens en 2018 contre 5% en 1970) et d’attractivité des zones rurales afin de limiter la déprise agricole.

En particulier, la partie coréenne a pu mettre en avant sa politique de revitalisation rurale, tandis que la partie française a présenté l’organisation de l’enseignement agricole en France qui forme près de 210 000 jeunes par an, de la 4ème au doctorat, à plus de 200 métiers du vivant.

Perspectives de collaboration en recherche et innovation agricole

Cette rencontre a permis de réaliser un état des lieux des écosystèmes de recherche et d’innovation agricole dans les deux pays. En matière de recherche agricole, l’accord d’association de la Corée du Sud à Horizon Europe devrait être officiellement signé au second semestre 2024, permettant à la Corée de participer pleinement au programme à partir de 2025 et de faciliter les collaborations entre chercheurs des deux pays. Des rapprochements sont en cours entre l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et la Rural Development Administration (RDA). En matière d’innovation agricole, pour répondre aux défis combinés du changement climatique, de la pénurie de main d’œuvre et de la diminution des surfaces agricoles cultivées, le ministère coréen en charge de l’agriculture table en particulier sur le développement du smart farming – de l’agriculture intelligente. Ce concept rejoint celui, proposé par l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), de transformation numérique de l’agriculture. A ce titre, le ministère coréen a manifesté de l’intérêt pour le réseau de 215 start-ups françaises de l’AgriTech et de la FoodTech, avec lesquelles des collaborations franco-coréennes pourraient être envisagées à terme.

Embellies en matière d’accès au marché et maintien d’ouverture des marchés

Les représentants des deux ministères ont pu se réjouir de la résolution, en ce premier semestre 2024, de dossiers sanitaires emblématiques, avec la réouverture du marché coréen à la viande bovine française (qui s’était fermé au début des années 2000 à la suite de la crise de l’encéphalopathie spongiforme bovine) et l’ouverture du marché de l’Union européenne à la soupe Samgyetang coréenne. Cette réunion du comité de coopération agricole a permis d’acter et finaliser la réouverture effective du marché coréen à la viande bovine française issue d’animaux de moins de 30 mois : 7 premiers établissements français ont été agréés par les autorités coréennes à la suite d’un audit réalisé au mois d’avril, et les parties coréenne et française ont validé le modèle de certificat sanitaire qui accompagnera les marchandises. Par ailleurs, s’agissant de la filière porcine, les deux parties se sont accordées sur une révision du certificat sanitaire pour l’exportation de viande porcine française vers la Corée, prenant en compte les modalités d’accord de zonage relatif à la peste porcine africaine – de quoi permettre le maintien des exportations de viande porcine à partir de zones non touchées en cas d’apparition de la maladie en France.

Ces deux livrables constituent des avancées notoires pour l’accès au marché coréen. Mise à mal depuis de nombreuses années par l’embargo sur le bœuf, la relation sur les sujet sanitaires et phytosanitaires (SPS) est désormais très favorable, débarrassée de cet irritant majeur, et s’appuie par ailleurs sur des outils robustes (reconnaissance du zonage, acceptation de la vaccination) pour le maintien des flux de la France vers la Corée.

Les échanges du comité de coopération agricole ont été complétés par une visite de terrain aux quarantaines animale et végétale de l’aéroport international d’Incheon, où les services coréens ont pu présenter notamment les modalités de contrôle renforcé sur les bagages des passagers, avec le recours à des chiens détecteurs et à des installations rayons X pour prévenir l’introduction de maladies animales ou végétales.

En marge du 4e comité de coopération agricole franco-coréen, des échanges complémentaires avec des représentants professionnels et avec la Délégation de l’Union européenne

En marge de la rencontre entre ministères, la délégation française a eu l’opportunité d’échanger, en présence de l’Ambassadeur, avec les représentants d’entreprises françaises présentes en Corée, d’importateurs de produits français, ainsi qu’avec les équipes locales de Business France et de Hopscotch Season. Ces échanges ont été l’occasion d’évoquer les opportunités et défis du marché coréen, notamment en lien avec la réouverture des marchés à la viande bovine française. Une rencontre a également été organisée avec la Délégation de l’Union européenne à Séoul, afin de faire un partage d’informations et d’ainsi favoriser une action française coordonnée avec celle menée à l’échelon européen.

Crédit photo de tête : Sejong CITY x CITY Catalogue BETA

Contact : Anne-Laure ROY, chargée de mission Asie – Bureau des relations européennes et de la coopération internationale – DGER (MASA), anne-laure.roy@agriculture.gouv.fr




Séquence découverte pour les Sri-Lankais

Le lycée agricole de Saint Germain en Laye a accueilli une délégation Sri-Lankaise, mercredi 29 mai 2024 après-midi, pour une séquence de découverte de l’enseignement agricole français et de l’exploitation horticole de cet établissement.

Cette visite répondait au souhait de M. Mahinda Amaraweera, le Ministre de l’agriculture du Sri-Lanka de profiter de sa présence en France à l’occasion de l’assemblée générale de l’Organisation Mondiale de la santé animale, pour avoir également un aperçu du modèle agricole français à travers des visites de terrain.

Le ministre de l’agriculture était accompagné de Pasan Amaraweeran, son assistant personnel, le Dr. Kacha Kothalawala, Directrice générale du département de la santé animale et de la production agricole du Sri-Lanka et de Mr Gayan Rajapakse et Mme Walaa MEKKY, tous deux conseillers aux affaires commerciales à l’Ambassade du Sri Lanka à Paris. Côté français, la délégation était accompagnée par les organisateurs de cette journée : Mme Monique Tran, conseillère aux affaires agricoles pour la zone Asie du sud, M. Vigan Dervishi du Bureau de Coopération Technique Internationale des Organisations Professionnelles de l’Elevage à l’Institut de l’élevage et de Sylvie Rizo chargée de mission Asie du Sud au bureau exportations et partenariats internationaux du MASA (DGPE).

Route des Princesses

A son arrivée au lycée, la délégation a été accueillie par M. Yves Guy, le Directeur de l’établissement d’enseignement agricole technique. Un premier temps a été consacré à présenter l’offre du lycée, les différents publics visés et les grandes spécificités de l’enseignement agricole français. Après une présentation de l’histoire particulière du site du lycée, une ancienne zone de chasse, la délégation Sri lankaise a rejoint M. Vengadessan KULANDAIVELU, le directeur de l’exploitation agricole et horticole qui a assuré la visite des différentes serres et répondu aux questions de la délégation. Celle-ci a été particulièrement impressionnée par la technicité des bâtiments, la diversité des productions et la qualité des infrastructures que l’enseignement agricole français met à disposition de ses élèves.

La Montbéliarde dans l’Oise

Dans la matinée, la délégation Sri lankaise avait été accompagnée dans une ferme laitière de l’Oise. Depuis 2017, Le Sri Lanka a développé la construction de mini-laiteries dans le cadre d’une coopération agricole avec la France. Le pays souhaite en effet accroître son autosuffisance en lait dans un contexte marqué par la dépendance aux importations de poudre de lait. Cette visite a été l’occasion de présenter le fonctionnement d’une ferme laitière française de 60 vaches mais aussi de faire découvrir la race Montbéliarde dans la perspective de déployer cette génétique au Sri-Lanka.

Les contacts sont pris

Cette journée a été particulièrement appréciée par la délégation Sri-lankaise. Elle a été l’occasion de tisser des liens, de promouvoir le savoir-faire français en matière d’horticulture et de races laitières françaises. Elle aura, peut-être aussi, permis de semer des graines pour une future coopération dans le domaine de l’enseignement agricole.

Rédaction de l’article proposée par Sylvie RIZO, chargée de mission Asie du sud/ sud-est, Bureau exportations et partenariats internationaux – DGPE (MASA)

Contact : Anne-Laure ROY, chargée de mission Asie – Bureau des relations européennes et de la coopération internationale – DGER (MASA), anne-laure.roy@agriculture.gouv.fr




France-Maroc : nouveau quinquennat de coopération

SIA2024 – Marc Fesneau et son homologue marocain Mohamed Sadiki renforcent la coopération bilatérale agricole entre la France et le Maroc, avec la signature d’un accord dans le domaine de la formation et de l’enseignement supérieur.

Vendredi 1er mars 2024, au Salon international de l’agriculture, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a rencontré son homologue marocain, Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts du Royaume du Maroc. A cette occasion, ils ont échangé sur les enjeux de sécurité alimentaire, d’adaptation au changement climatique et de gestion de l’eau, mais aussi sur les coopérations en cours et à venir entre les filières agricoles françaises et marocaines.

Lors de leur rencontre, les ministres ont signé un arrangement administratif de coopération dans le domaine de la formation technique et professionnelle agricole et de l’enseignement supérieur agronomique, vétérinaire et forestier. Celui-ci sera mis en œuvre par Direction de l’Enseignement, de la Formation et de la Recherche (DEFR) du ministère marocain et la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER) du ministère français. Les deux Directeurs généraux, Benoît Bonaimé pour la France et son homologue marocain Bilal Hajjouji étaient bien entendus présents pour ce temps fort du partenariat entre les deux pays.

Le travail commun de coopération dans le domaine de la formation des équipes des deux pays ne s’est jamais arrêté. Le renouvellement de cet accord permet cependant aux équipes de disposer d’un cadre institutionnel renouvelé pour 5 ans.

Cet accord de coopération s’inscrit donc dans la continuité des nombreuses activités menées conjointement par la DEFR et la DGER ces dernières années. Il se structure autour de 6 axes.

Mobilités croisées

Il s’agit d’une part de promouvoir et faciliter la mobilité croisée, tout en encadrant la circulation, dans les deux sens, d’apprenants pour des stages ou des voyages d’études, individuels ou collectifs.

D’autre part, des enseignants et chercheurs s’associent pour organiser ensemble des séminaires, des recherches conjointes et des travaux en commun avec leurs étudiants, sur les deux rives de la Méditerranée.

Découvrir l’agriculture française

L’organisation de stages de découverte de l’agriculture française au bénéfice d’étudiants marocains existe entre les deux pays depuis 1990. Par exemple, en 2023, une cinquantaine d’étudiants de 15 instituts des techniciens spécialisés en Agriculture (ITSA) marocains, ont effectué un stage dans des exploitations agricoles françaises privées ou dépendant de l’enseignement agricole. Pendant 6 semaines, ils ont découvert l’agriculture et l’agro-alimentaire français en participant aux activités de la structure qui les accueille.

Par ailleurs, 46 étudiants de l’Ecole Nationale d’Agriculture (ENA) de Meknès, en 4ème année, issus de toutes spécialités ont été accueillis en voyage d’étude de 2 semaines à Montpellier et dans le Lot par l’Institut Agro Montpellier autour des thèmes de l’irrigation, l’installation des jeunes et la transformation des systèmes alimentaires en réponse au changement climatique.  Enfin, une quarantaine d’étudiants agro ou véto de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II (IAV), ont effectué des stages de 1 à 2 mois en France.

Ancrage territorial et économique

Un consortium de 5 EPL français (bientôt 8) coordonné par la DRAAF Bourgogne Franche Comté et de 4 établissements marocains accompagnés par la DEFR a mis en oeuvre des échanges techniques et des mobilités étudiantes dans le domaine de l’agro-alimentaire depuis 2022.

Un partenariat inter-établissements entre 4 EPL français et 4 ITSA marocaines, sous la houlette de l’institut Agro Montpellier et de l’ENA de Meknès est également en cours autour de l’agroécologie. Il s’agit d’accompagner la transition agro-écologique des « polygones pédagogiques » marocains par des échanges avec les exploitations agricoles et ateliers de transformation des lycées français et de partager l’expérience sur la gestion des conséquences du changement climatique en agriculture.

Place à la formation initiale et continue des formateurs

Ce partenariat entre la DEFR et l’Ecole nationale Supérieure de Formation de l’Enseignement Agricole français (l’ENSFEA ), se concrétise en 2023-2024 par les deux personnels de la DEFR qui suivent le Master Ingénierie de la Formation et des Systèmes d’Emplois (IFSE) de l’ENSFEA.

L’ENSFEA et la DEFR prévoient d’organiser des webinaires d’échanges d’expérience entre enseignants.

Echanges sur l’inspection et le conseil

En 2022 et 2023, 4 missions de l’Inspection de l’enseignement agricole (IEA) français ont appuyé la mise en place d’un service de l’Inspection au sein de la DEFR (appui à la définition des missions et à la structuration du service en 2022, appui à l’élaboration des guides d’inspection et formation des futurs inspecteurs à l’entretien en 2023). Ce travail conjoint a permis de déployer dès janvier 2024 un dispositif pilote d’inspection-conseil pour la formation professionnelle agricole au Maroc. Fin 2024, l’IEA pourrait accompagner la DEFR dans l’analyse des pratiques et la capitalisation de cette expérience pilote, afin d’envisager son éventuelle extension.

L’IEA pourrait par ailleurs accueillir en France en stage d’observation 2 ou 3 futurs inspecteurs marocains.

Expertise sur les politiques publiques de formation et d’enseignement supérieur

Il s’agit d’échanger sur la politique publique de formation professionnelle et d’enseignement supérieur, sur des thématiques d’intérêt commun : l’attractivité des métiers et des formations, les passerelles entre niveaux de formation, l’évolution des pratiques pédagogiques dans un contexte d’évolution rapide des moyens d’accès à l’information.

Une volonté commune de garder le lien

En signant cet accord, les deux Ministres ont rappelé leur volonté commune de favoriser le développement et la consolidation des échanges et coopérations entre les institutions d’enseignement et de formation professionnelle sous leur tutelle. Ils ont également mis en évidence l’importance du renforcement les liens des acteurs de la formation agricole avec les autres intervenants des filières agricoles et agroalimentaires marocaines et françaises. Tous ces acteurs participent ensemble au développement agricole des deux pays.

Contact : Anne-Laure ROY, chargée de mission Maghreb, Asie au Bureau des relations européennes et de la coopération internationale – DGER, anne-laure.roy@agriculture.gouv.fr

Jan SIESS, animateur du réseau Maroc de l’enseignement agricole, jan.siess@educagri.fr




Des lycéens Coréens découvrent l’agriculture française

16 lycéens coréens découvrent l’agriculture française à travers la visite des exploitations et ateliers de transformation de 3 établissements de l’enseignement agricole français

L’Ambassade de Corée en France a demandé à la Direction générale de l’Enseignement et de la Recherche (Bureau des relations européennes et de la coopération internationale) de l’aider à organiser un voyage d’études pour seize élèves de la seconde à la terminale en lycées agricoles de l’académie de Gyeongnam, en Corée du Sud et accompagnés de 3 professeurs et de la rectrice de leur académie. Cette première visite avait pour objectif de faire découvrir l’agriculture française aux élèves les plus méritants qui ont été sélectionnés par un concours.

A son arrivée, le 22 novembre 2023, la délégation a été accueillie à la Maison de Corée de la Cité universitaire Internationale de Paris. L’attaché à l’éducation de l’Ambassade, Monsieur Kangwoo YOON a tout d’abord présenté les différences entre les systèmes scolaires français et coréens. Anne-Laure ROY, chargée de mission Asie au Bureau des relations européennes et de la coopération internationale du Ministère français de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire a complété par une présentation détaillée des particularités et forces de l’enseignement agricole français : des formations en lien direct avec le milieu professionnel ; l’apprentissage et l’alternance ; des enseignements mis en pratique au sein même d’exploitations et d’ateliers de transformation puis pendant des stages…

Présentation de l’enseignement agricole, sous tutelle du MASA et illustration des atouts du système de formation

Mieux comprendre le système français

Pendant la séquence de questions-réponses qui a suivi, les élèves ont voulu savoir quelles étaient les productions phares de l’agriculture française. L’occasion de leur répondre que les établissements qu’ils allaient visiter ont été choisis pour leur montrer un échantillon de la grande diversité de l’agriculture française, adaptée à différentes conditions naturelles et que les lycées et leurs enseignements sont ancrés dans leur territoire.

Une question sur le futur de l’agriculture a été l’occasion de faire le parallèle entre l’érosion de la démographie agricole, en France, comme en Corée et d’insister sur l’importance de la formation agricole dans le renouvellement des actifs agricoles dans les deux pays.

Interrogés sur leur choix de carrière dans le domaine agricole, les élèves ont répondu vouloir participer à la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté, être innovants dans la recherche de solutions contre le changement climatique et participer à une agriculture plus respectueuse de l’environnement.

Après cette introduction en salle, le voyage a commencé avec une découverte grandeur nature d’un échantillon de la France agricole à travers la visite de trois établissements.

A l’école d’horticulture du Breuil en région parisienne, en visitant les parcelles expérimentales mises en place par les élèves, la délégation a pu discuter avec les jardiniers et les professeurs encadrant des travaux pratiques. Les jeunes coréens ont ensuite été impressionnés par la bibliothèque et en particulier par des livres d’horticulture du 16ème siècle. Le point culminant de cette étape a été le dialogue organisé par un professeur avec des étudiants de 1ère année de BTSA pendant lequel les jeunes ont échangé sur leur futur, le changement climatique, les particularités des agricultures de leur pays et ont échangé des contacts, après avoir fait les selfies d’usage.

Quelques impressions à chaud des élèves

J’ai été très impressionnée par l’aménagement paysager de l’école où chaque élève peut travailler sur quelque chose de différent, dans des parcelles expérimentales individuelles.

J’ai particulièrement apprécié que l’école dispose d’un grand jardin ouvert au public où les élèves acquièrent les compétences et les connaissances nécessaires à la gestion d’une véritable exploitation agricole en effectuant des travaux pratiques, et pas seulement théoriques. » « C’est un paysagiste professionnel qui donne les cours pratiques !

Le fait que l’école ait une longue histoire et conserve des manuscrits du XVIe siècle montre qu’elle prend la tradition très au sérieux.

A l’Établissement d’enseignement agricole d’Amboise – Chambray-les Tours en Touraine, la visite a permis de présenter l’atelier hippique, l’apiculture et le verger puis d’expliquer toute la fabrication du vin, des vignes au chai, avec un passage dans la boutique en circuit court du lycée pour une dégustation de jus de raisin.

La formation vue par les élèves coréens

J’ai retenu que, contrairement aux écoles coréennes où les élèves doivent étudier tout type de cultures, les étudiants français peuvent se spécialiser en viti-viniculture par exemple et l’étudier en profondeur. L’atout c’est qu’ils peuvent apprendre de manière professionnelle, dans un grand vignoble qui appartient à l’établissement.

J’ai été impressionnée par le fait que l’école vende du vin produit par les élèves eux-mêmes.

J’ai apprécié la façon dont l’école a utilisé les caractéristiques locales pour fournir un enseignement pertinent et comment elle pratique l’agroécologie qu’elle enseigne.

Vergers de pommes du lycée du Pays de Bray, Domaine de Merval, en Normandie

La 3ème étape au lycée du Pays de Bray –  domaine de Merval, en Normandie a fait découvrir à nos invités les vergers de pommes et leur transformation en cidre, un troupeau de vaches dont le lait est transformé dans la fromagerie du lycée et un système d’agro-arbo-api foresterie. Le chef d’exploitation a insisté sur l’engagement dans l’agriculture biologique qui est enseignée et mise en pratique, avec les apprenants, dans la conduite du troupeau et de l’exploitation. Les formations dans le domaine du service à la personne ont également été mises en avant.

Ce qu’ont retenu les jeunes coréens

J’ai été impressionné par la vaste zone de pâturage de l’école ainsi que par les efforts déployés pour déplacer le pâturage toutes les deux heures afin de s’assurer que les vaches sont nourries avec de l’herbe fraîche et verte. J’ai trouvé que les vaches avaient l’air décontractées, comme celles que j’avais vues dans les fermes en Allemagne. J’ai ainsi réalisé que l’environnement pouvait être le facteur le plus important pour le bien-être des animaux.

L’enseignement et le fonctionnement de l’établissement est axés sur la qualité et l’engagement en faveur de l’agriculture durable, cela semble évident.

C’est passionnant de découvrir l’ensemble du processus, de la traite à la vente en passant par la transformation, avec le souci du détail qui préside à la fabrication d’un bon fromage. Il est intéressant de constater que tous ces processus sont traités dans le cadre de cours pratiques.

Incroyable que le château, qui abritait autrefois des nobles, ait été transformé en école !

De son côté, un proviseur accompagnateur confie que ces visites lui ont permis de commencer à réfléchir sur l’insertion territoriale de son établissement et des liens à établir avec les collectivités territoriales. Et une professeure avoue que ce voyage l’a fait réfléchir au rôle des enseignants dans l’agriculture durable.

De belles découvertes à rapporter en Corée et peut-être des pistes de partenariats à ouvrir entre lycées agricoles français et coréens pour la suite.

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Photo de tête d’article  : Découverte d’un livre d’horticulture du XVIème siècle

Contact : Anne-Laure ROY, Chargée de mission Maghreb, Asie, Bureau des relations européennes et de la coopération internationale – DGER, anne-laure.roy@agriculture.gouv.fr