A la découverte de l’enseignement horticole irlandais

Une délégation d’enseignants de 6 établissements agricoles français, accompagnée par l’animateur du réseau Irlande de la DGER, a pu découvrir début novembre 2022 l’enseignement de l’horticulture « made in Ireland » au College of Horticulture de Dublin.

A noter que cette dénomination Horticulture couvre un champ très large qui se retrouve dans différentes formations en France : horticulture, aménagement paysager, entretien des terrains de sports (rugby, football, golf, football gaélique et hurling) et maraîchage.

Démonstration de prise de mesures

Comment ça marche ?

L’enseignement agricole en Irlande s’effectue soit dans des établissements de formation géré par TEAGASC, soit dans des instituts de technologie. Les partenariats entre les deux systèmes sont nombreux, notamment dans la délivrance des diplômes de niveau 7 (équivalent à un BTSA/Licence 3). Les formations sont de niveaux 5 à 7. Dans le système de formation agricole français, le niveau 5 équivaut à des tâches que l’on confierait à des élèves en CAPA et le niveau 7 davantage au niveau BTSA. Les collègues ont pu suivre certains cours de niveau 6 et 7 : écologie & environnement, design d’aménagements paysagers, identification des plantes et leur utilisation, botanique et production entre autres.

Les membres de la délégation ont pu découvrir d’autres approches de l’enseignement, notamment un important recours à la plateforme Moodle et le fait que de nombreux cours théoriques puissent être

Temps de présentation du fonctionnement du College of Horticulture

enregistrés en vidéo et mis à disposition des apprenants. Les formations agricoles en Irlande sont accessibles dès l’obtention du Leaving Certificate, c’est à dire que ces formations sont toutes post-baccalauréat.

Apprendre de 7 à 77 ans

Les apprenants sont donc âgés de 17 à…. 77 ans !  En effet, les collègues qui participaient à cette mobilité ont tous et toutes été surpris par la multiplicité des âges présents lors des cours. Autre surprise, le fait que les apprenants ont une certaine proximité avec les enseignants dès qu’ils sont en extérieur (en les appelant par leur prénom) et d’autres pratiques, telles que porter obligatoirement un gilet de sécurité.

Opportunité rime avec Mobilité

Pour l’avenir, les collègues français ont déjà en stock des lieux de stages en France pour les étudiants irlandais et le réseau travaille dès à présent à l’accueil potentiel de formateurs irlandais en France.

Une semaine bien remplie et de l’avis de tous les membres une belle réussite tant au niveau de l’ambiance de groupe que du contenu. Certains sont déjà demandeurs d’une nouvelle mobilité l’année prochaine notamment sur la thématique équine.

L’aventure Franco-Irlandaise n’est donc pas près de s’arrêter !

Photo de tête d’article : Le College of Horticulture de Dublin bénéficie des installations du National Botanic Garden

Contact : Frédéric Mesure, animateur du réseau Royaume-Uni, Irlande de l’enseignement agricole, frederic.mesure@educagri.fr

 




Mieux connaître pour échanger avec l’île d’émeraude

Les deux gouvernements français et irlandais construisent des projets de partenariats d’échanges de personnels entre des établissements de formations agricoles des deux pays, dans un cadre plus global d’accords signés depuis 2021.

En effet, sous le volet coopération et dans l’objectif de « mieux se connaître » au sein du dit partenariat, il a été décidé que les différents ministères mettraient en place des échanges de fonctionnaires dans un cadre flexible et adapté aux besoins et capacités des services. C’est donc dans ce cadre que des échanges réguliers ont lieu, notamment avec le College of Horticulture de Dublin mais aussi avec le Dundalk Institute of Technology.

Système de l’enseignement agricole à l’irlandaise

Mais il convient de savoir comment est organisé l’enseignement agricole en Irlande. Il n’y a

Rencontre avec l’Ambassadeur de France en Irlande, M. Vincent Guérend

pas proprement dit de lycée agricole irlandais. La formation agricole est accessible après l’équivalent de notre baccalauréat, elle peut être dispensée dans des établissements agricoles à 100% pour les niveaux 5 – 6 – 7  (comparable au système français du CAPA au Bac Pro pour adultes pour les niveaux 5 et 6 Irlandais) dans le réseau Teagasc ou encore dans trois établissements privés et également dans des instituts technologiques pour les niveaux 7-8-9 (correspondant au BTSA / Licence pour le niveau 7 et l’équivalent d’une Licence+ pour le niveau 8 ainsi qu’au Master pour le niveau 9) et enfin à l’université.

Le long fleuve de la coopération

La mise en place de partenariats est un long chemin qui se trace  pas à pas. Le premier véritable pas a eu lieu en juillet 2021 avec une présentation de l’enseignement agricole français lors d’une visioconférence qui a réuni les représentant du ministère français mais aussi de nombreux chefs d’établissements et adjoints du réseau de formation agricole irlandais TEAGASC.  Cette rencontre a été suivie d’échanges à l’automne pour déboucher, en décembre, sur une mission en Irlande de l’animateur réseau Royaume-Uni-Irlande de l’enseignement agricole, Frédéric Mesure, accompagnée de Corinne Samouilla, chargée de mission – appui au programme Erasmus+ « enseignement supérieur ».  Cette mission a permis de rencontrer les établissements, de pouvoir identifier leurs atouts et mieux cerner leurs attentes pour la mise en place d’échanges de pratiques et de mobilités de formateurs ou enseignants français. Par la suite, des mobilités de stage de nos apprenants pourront être envisagées. Depuis, d’autres échanges ont eu lieu notamment avec le College of Horticulture de Dublin grâce à des visioconférences permettant le partage de pratiques et la présentation de notre système d’apprentissage.

Perspectives d’échanges

Grâce à la présence de Corinne Samouilla, des discussions ont pu aussi être engagées avec les Instituts de Technologie de Dundalk et de Waterford qui vont permettre, à court terme, la venue d’enseignants irlandais et, à moyen terme, des mobilités académiques complètes ou hybrides d’étudiants.

Un premier travail d’expertise est en cours pour repérer des similitudes entre les formations agricoles des deux pays, le tout dans le cadre de l’intégration des BTSA dans le cursus LMD et l’intégration de la semestrialisation qui rendra plus facile des mobilités académiques. Le volet « stage » n’est pas non plus oublié dans le processus des partenariats.

Dans les mois à venir, des délégations de formateurs irlandais viendront en France et des formateurs, enseignants français devraient se rendre en Irlande à l’automne 2022. Puis, il est prévu de proposer des mobilités de stage pour nos étudiants dès l’été 2023 ainsi que la mise en place de mobilités académiques pour l’année scolaire 2023-2024.

Feicfidh mé tú go luath le haghaidh eachtraí nua

[à bientôt pour de nouvelles aventures]

Contact : Frédéric Mesure, animateur Royaume-Uni/Irlande de l’enseignement agricole, frederic.mesure@educagri.fr

 

Crédit Photographique : Kelly – Paysage d’Irlande, Banque d’images Pexels




Continuité Pédagogique en Irlande

A l’aide des contacts du réseau Royaume-Uni/Irlande de l’enseignement agricole voici un bref aperçu de la continuité pédagogique en Irlande dans les établissements de Teagasc.  Teagasc est l’organisme équivalent à l’INRAE et à notre enseignement agricole français. Pour rappel, il n’y a pas de lycées agricoles en Irlande, mais des établissements de formation qui s’adressent à des jeunes qui ont au minimum 17 ans en entrant en formation. Aussi, les contenus des cours peuvent varier d’un collège agricole à un autre (comme au Royaume-Uni), un établissement est libre d’organiser ses cours, de les réorganiser en fonction de ses contraintes locales, il faut juste que cela soit validé par la structure nationale de certification (même principe qu’au Royaume Uni).

A ce jour, fin mai 2020, l’Irlande a environ deux semaines de décalage par rapport à notre situation en France. Comme nous, il a fallu trouver des moyens de communication dans l’urgence, puis des outils pour assurer les cours. Un des établissements a fait le choix de faire travailler les élèves sur leur smartphone plutôt que sur PC, car dans le nord de l’Irlande, où est situé l’établissement, les connections sur le réseau internet sont de basses qualités. L’autre établissement contacté, dans le Sud de l’Irlande a un meilleur accès internet donc smartphone et PC sont de mise.

Sans grande surprise les outils numériques étaient similaire aux choix des établissements français : skype professionnel, Zoom, Google classroom, screencast  (un programme qui permet de faire des tutos) et Microsoft Teams. YouTube a été aussi mis à profit en mettant en place des chaînes Youtube sur lesquelles les étudiants sont invités à voir des vidéos en relation avec leurs cours. Les enseignants ont eu recours à la plateforme Moodle et Kahoot pour évaluer les étudiants. Pour rappel Kahoot permet, entre autres, à la fin d’un cours de faire un rapide point sur ce qui a été compris ou pas compris pendant la leçon.

WhatsApp est aussi utilisé par de nombreux enseignants mais certains ne souhaitent pas s’en servir car cela implique de communiquer le numéro du professeur aux étudiants. Moodle permet aussi de faire des tests sous forme de QCM. Les enseignants font une banque de 50 questions et une partie de ces questions est aléatoirement adressée aux étudiants ce qui limite les risques de fraude. Ce système marche plutôt bien mais il a fallu de nombreux échanges téléphoniques entre enseignants et étudiants pour arriver à ce que tout le monde suive en même temps.

Mais quelque soit l’outil et le moyen de communication retenu cela est, comme dans le système français, très chronophage. Et les semaines passant, l’implication des étudiants devient moindre et les devoirs ne sont plus forcément rendus dans les temps. Dans le même temps, beaucoup sont partis travailler et par conséquent sont moins réactifs. Ce qui limite positivement l’impact du COVID sur les cours c’est que la majorité des cours ont lieu entre septembre et mars et qu’en avril les étudiants sont en stage dans les exploitations.

Les fermes pédagogiques des établissements agricoles continuent de fonctionner sans trop de problème. Elles sont gérées par des techniciens présents dan les structures. Comme il n’y a pas d’étudiants, les techniciens sont à 100% sur l’exploitation ce qui permet d’avoir pas mal de main d’œuvre et si un personnel venait à être infecté et devait quitter son poste, les établissements ont mis en place jusqu’à deux équipes de remplaçants. Financièrement, les exploitations n’ont pas encore été trop impactées car les prix du bœuf et du lait sont restés stables pour l’instant. Mais, les établissements irlandais s’attendent à devoir faire un réajustement des budgets prévisionnels en cours d’année.

Du côté nourriture et autre approvisionnement pas de véritable impact grâce à la récente application du Brexit. En effet, l’Irlande dépend beaucoup d’importations en provenance du Royaume-Uni, donc en prévision du Brexit les hangars, les chambres froides avaient été remplis par anticipation. Toute la production de lait irlandais est distribuée sur le marché irlandais et le mois de mai est traditionnellement le plus productif en lait en Irlande.

Contact : animateur du réseau Royaume-Uni/Irlande, frédéric.mesure@educagri.fr




Oser la mobilité au Royaume-Uni ?

Stage au Royaume-Uni avec l’actualité du Brexit : « J’y vais ou pas ? »

Nombreux sont ceux qui se posent la question…

Pourtant en 2019, de nombreux jeunes de l’enseignement agricole toutes familles d’enseignement confondues se sont rendus au Royaume-Uni. Ainsi l’année dernière, et en s’appuyant sur les données de mi décembre, plus de 1700 apprenants de l’enseignement agricole se sont rendus en séjour pédagogique dans ce pays et 420 ont effectué un stage dans une entreprise ou exploitation agricole (source base Hermès, chiffres hors enseignement supérieur).

Le Royaume-Uni reste éligible aux financements, dans le cadre du programme Erasmus+ 2014-2020. Les discussions restent en cours concernant la participation du Royaume-Uni aux programmes de l’Union Européenne pour la période 2021-2027.

Ces dernières années ont été marquées par l’incertitude de l’éligibilité de mobilités en stage au programme Erasmus+ et les structures de formation anglaises ont été très frileuses pour engager des partenariats tant que la situation liée au Brexit n’était pas clarifiée. Il faut souligner aussi que les établissements anglais doivent rendre des comptes devant de nombreuses agences gouvernementales ce qui peut être chronophage et qui peut rebuter certaines structures à rechercher des partenariats avec nous.

Toutefois en fonction des derniers contacts, il semble que les établissements anglais soient de nouveau intéressés par d’éventuels partenariats à définir. Ces partenariats sont importants pour nos établissements agricoles car les intérêts français et britanniques convergent dans de nombreux domaines de formation : aménagement paysager, conduite d’exploitations agricoles, équitation, pisciculture, viticulture, technico-commercial (vente en jardineries, vente de spiritueux). Un partenariat avec un établissement agricole peut permettre des mobilités d’apprenants en s’appuyant sur le réseau de maîtres de stages de l’établissement partenaire mais il permet aussi des mobilités de personnel pour acquérir de nouvelles compétences professionnelles transmissibles à nos jeunes.

Erasmus+ le permet, il ne faut pas hésiter à en profiter ! Enfin, n’oubliez pas qu’en dépit du Brexit, les aides à la mobilité internationale du Ministère sont là pour accompagner financièrement les apprenants.

Bref vous l’aurez compris : Osez la mobilité et les échanges avec le Royaume-Uni !

Contact : Fréderic Mesure, animateur du réseau Royaume-Uni/ Irlande de l’enseignement agricole