Un vent de Belgique sur les Deux-Sèvres

Dans le cadre d’un partenariat Erasmus+ entre le Campus des Sicaudières et l’Ecole Provinciale d’Agronomie et des Sciences de Ciney en Belgique – EPASC, 14 élèves belges sont bien arrivés sur le territoire bressuirais le 13 avril 2023 après un long trajet en minibus.

Durant deux semaines, ils vont découvrir l’agriculture française à travers un stage sur des exploitations locales de différentes filières professionnelles. Ils y réaliseront des travaux en lien avec leur futur projet professionnel.

A l’origine de cet évènement, un stage d’un élève des Sicaudières à Ciney en janvier 2022. Grâce à la participation des Sicaudières au consortium ELANNA (Erasmus+ pour les Lycées Agricole du Nord de la Nouvelle Aquitaine), Tanguy avait pu être accompagné sur son lieu de stage par Max Monot, enseignant d’anglais et référent coopération internationale de l’EPLEFPA français. Sur place, la maître de stage belge a permis à ce dernier de rencontrer les équipes de l’EPASC, qui cherchait un partenaire français afin d’avoir un point d’accroche territoriale pour proposer à leurs élèves des stages en France.

L’école belge, soutenue par la province de Namur, a ensuite déposé un dossier Erasmus+ qui a été accepté.

Une visite préalable des équipes belges s’est faite en janvier 2023 afin de rencontrer les équipes des Sicaudières et visiter les plateformes techniques (exploitation avec bâtiments d’élevage neuf, hall technologique). Elles ont également pu participer à des temps d’échanges avec des agriculteurs locaux. A cette occasion, les équipes ont organisé une soirée sous le signe de la Belgique pour présenter le programme et trouver des maîtres de stage.

Suite à de longs échanges et de recherches, les 14 maîtres de stage français correspondant aux projets des élèves belges ont finalement pu être identifié.

Charly sera par exemple sur une ferme spécialisée en Charolais tandis que Charlotte travaillera avec 800 chèvres qui fournissent le lait pour fabriquer le fromage du Poitou. Clarisse travaillera dans une ferme pédagogique et Cyril sera lui chez un éleveur de vache de race parthenaise qui utilise parfois des semences blanc bleu belge. Noémie, en stage aux Sicaudières, partagera son temps entre l’exploitation et les ateliers de transformation.

Tous seront accueillis dans les familles françaises des maîtres de stage où ils auront l’occasion de s’imprégner de la vie à la française !

Ses élèves sont en dernière année de l’équivalent français du bac pro CGEA. Suite à cette expérience, ils devront rédiger un rapport et en faire une soutenance orale afin d’obtenir leur diplôme.

A leur arrivée en France, la rencontre entre les 14 maîtres de stage français et leurs stagiaires belges s’est effectuée sur le site du lycée agricole de Bressuire autour d’un café.

Au terme des 15 jours de stage, un temps entre les élèves belges et les apprenants des Sicaudières sera organisé pour effectuer un retour d’expérience.

Cette mobilité n’est que la première phase de la coopération entre les deux établissements. En effet, suite à ce rapprochement, les Sicaudières ont déposé et obtenu un dossier de demande d’accréditation Erasmus+ dans la catégorie « enseignement scolaire » afin d’organiser des mobilités collectives d’une semaine au sein de l’EPASC en Belgique. La première mobilité qui concernera la classe de bac techno Sciences et Technique du Laboratoire aura pour thème la neutralité carbone et se réalisera en avril 2024.

Contact : Max Monot, Référent coopération internationale des Sicaudières, max.monot@educagri.fr




Infusion Basque

Grande étape de coopération avec la Chine pour le lycée Armand David d’Hasparren dans le Pays Basque.

Dès le lendemain de la réception de 500 plants de thé en provenance de l’établissement d’Hennebont dans le Morbihan, les équipes basques du Lycée Armand David d’Hasparren ont enchainé avec un cours en ligne sur la culture du thé proposé par leur partenaire chinois, le Suzhou Professional Institute of Agriculture (SPIA).

Techniques d’élevage des plants

Côté Hasparren, des professeurs de biologie, d’aménagement paysager et d’anglais étaient présents aux côtés de M. Gaufryau, le directeur d’Armand David.

Mme Li, professeur au sein du département horticulture du SPIA leur a  présenté, dans un premier temps, les plantations typiques de thé du Jiangsu et de la région de Suzhou. L’un des 10 thés les plus célèbres de Chine, le Biluochun est notamment produit sur les parcelles de cet établissement chinois et en Bretagne !

L’enseignante chinoise a ensuite détaillé toutes les informations de base nécessaires pour créer une plantation de thé en partant de

zéro.

Cela incluait des données techniques sur la plantation, la taille, la fertilisation, la gestion des adventices et des ravageurs.

Le Biluochun révèle ses secrets de vie

Cette présentation très détaillée, était illustrée de nombreuses photos qui ont donné envie aux équipes françaises de découvrir en Chine, les racines de la culture de la boisson chaude la plus populaire au monde.

Les équipes d’Hasparren, plants de thé à la main, ont pu poser de nombreuses questions pour savoir comment planter, tailler, protéger et implanter leurs 500 nouveaux arrivants !

Pourquoi l’établissement breton d’Hennebont livre-t-il du thé dans un lycée agricole en Pays Basque ?

L’EPL d’Hennebont est à l’initiative du développement des formations autour du thé en France. Sa coopération avec un producteur local lui a permis de se positionner en tête de file en France pour tout ce qui est ingénierie de formation et recherches sur les cultivars.

L’établissement est notamment en train de construire un conservatoire du thé. Les plantations se poursuivent sur 7000 m² de terrain : près de 7000 plants représentant un peu plus de 100 variétés.

Les implantations de thé prennent racine au sein de l’enseignement agricole français. N’hésitez pas à contacter l’animateur du réseau Chine, Max Monot, si vous aussi, vous voulez infuser du projet innovant dans votre établissement !

Pour en savoir plus sur la coopération de l’enseignement agricole avec la Chine en matière d’élevage de théiers, les précédents articles Tea time pour la France et la Chine, Epure et tradition – naissance d’un jardin international, ou les retour sur les webinaires Franco-chinois – Focus sur les jardins paysagers ou sur la culture de thé

Contact : Max Monot, animateur du réseau Chine de l’enseignement agricole – max.monot@educagri.fr




Epure et tradition, naissance d’un jardin international

Le design du futur jardin de l’amitié franco-chinois de l’EPL d’Hennebont en Bretagne est désormais connu. Il sera la vitrine pour l’établissement de sa stratégie de développement de la filière thé au niveau national.

Le mardi 24 mai 2022, a eu lieu sur la plateforme Zoom, la grande finale du concours de design du jardin franco-chinois autour du thé – jardin qui sera construit au sein de l’EPL d’Hennebont dans le Morbihan.

Concours de création de jardin : Hennebont face au Jiangsu

Ce concours, organisé conjointement par l’EPL Saint-Jean-Brévelay Hennebont et le Jiangsu Professional College of Agriculture and Forestry, s’inscrit dans les activités organisées entre ces deux établissements qui coopèrent depuis plusieurs années sur le développement en France d’une filière thé. Le concours était seulement ouvert aux apprenants des deux établissements.

Chaque pays avait choisi au préalable, 3 projets finalistes dans le pays partenaire. Ces 6 finalistes avaient l’occasion durant cette matinée de défendre leur projet face à un jury d’experts composés d’enseignants et de membre du personnel des deux établissements. Toutes les présentations ont été effectuées en anglais. Suite à leur intervention, les candidats ont répondu aux questions des jurys qui souhaitaient en savoir toujours plus.

Design traditionnel chinois, plébiscité par le jury

Les différentes présentations chinoises ont toutes été saluées pour la qualité du visuel rendu. Les projections 3D faites par les candidats, sans avoir jamais visité le site français, s’intégraient de manières naturelle et ordonnée dans l’espace qui sera dédié à la construction du jardin à Hennebont.

Les classiques des parcs chinois : pagodes, portes et pavillons, étaient présents et c’est finalement le projet qui a su intégrer la culture française à un design traditionnel chinois qui fut retenu par les jurys.

Chaque projet a fait l’objet d’études poussées sur les essences à utiliser, les matériaux qui mettront en valeur les végétaux, permettant ainsi de définir des budgets très précis.

L’épure à la français met le végétal à l’honneur

Côté français, les apprenants ne furent pas en reste. Leur design épuré à la main mettait le végétal à l’honneur et la circulation au cœur de ce jardin. C’est finalement un design qui absorbait et restituait l’Orient dans sa globalité qui a fait chavirer les experts présents.

Les partenaires vont désormais travailler chacun de leur côté pour retenir les meilleurs aspects de chaque design, afin de proposer fin juin, un plan final de construction.

Les grands gagnants, outre une plaque à leur nom à l’entrée du parc, auront l’honneur et la joie de recevoir un échantillon du premier thé produit intégralement sur le site d’un EPL français.

Les designs vainqueurs qui serviront de base pour créer le jardin

 

Pour en savoir plus, lisez l’article du Courrier de l’Ouest , L’article La Gazette

Reportage France 3 : Filière thé 100% breton et interview de Marine Chotard, enseignante chargée de la filière thé au Lycée agricole d’Hennebont – à retrouver à 2’45 du reportage

 

Contact : Max MONOT, animateur du réseau Chine de l’enseignement agricole, max.monot@educagri.fr




TEA TIME pour la France et la Chine

Le 24 mars 2022, pour la première fois, le réseau Chine de l’enseignement agricole, le Centre Franco-Chinois de formation agricole et l’institut technique professionnel agricole de Jurong ont réuni les acteurs de l’enseignement et de la profession des deux pays afin d’échanger autour de leurs projets de coopération.

Près de 200 participants se sont connectés pour suivre les présentations, participer et prendre part aux échanges entre les deux pays. Il s’agissait pour la plupart de représentants d’établissements et d’entreprises chinoises et françaises. Côté français, les établissements d’enseignement agricole étaient au nombre de 8 : Saint-Lô Thère, Coutances, Evreux, Hennebont, Bressuire, Tarbes, Hasparren et Nantes.

D’autres acteurs de l’enseignement agricole étaient aussi impliqués, tels que Régis Triollet du réseau thématique Horticulture et Paysages et Stéphanie Dumortier chargée de mission coopération internationale pour la fédération de l’enseignement privé du CNEAP.

Offre de formation chinoise

La première présentation chinoise porta sur les formations dispensées par l’établissement professionnel agricole de Jurong dans le Jiangsu. Ils catégorisent leurs formations selon deux parcours : l’un diplômant, l’autre non-diplômant. Les formations diplômantes concernent des apprenants de niveau BTS, Licence et Master. Deux types de voies sont possibles, initiale ou par apprentissage. Les évaluations portent sur les cours, les techniques pratiques sur la plantation et l’art du thé, des concours (campus, province, national) et des accréditations du niveau de capacité professionnelle (art du thé, testeur). Les référentiels sont construits en concertation avec les acteurs de l’industrie du thé pour répondre à leurs attentes et besoins professionnels.

Les formations non-diplômantes sont proposées en formation continue. Les programmes portent sur des techniques spécifiques : jardin, plantation du thé, traitement du thé noir, savoir-faire sur l’infusion du thé.

Des compléments ont été apportés en présentant la plateforme technique dédiée au thé de l’établissement de Jurong. Ce “parc du thé” s’étend sur 166 hectares. Il comprend un institut de recherche du Jiangsu, qui est spécialisé dans la qualité et rentabilité du thé et de la conduite de projets (5 par an).

Une école propose des formations diplômantes ou certifiantes. Elle est composée de 2 académies sur 2 campus pour élèves et étudiants afin de comprendre et d’expérimenter la culture du thé. Plusieurs centres d’activités sont consacrés aux pratiques techniques : une salle pratique sur l’art du thé, une pour l’évaluation, une de transformation du thé et enfin une dédiée à la dégustation.

Des centres de services technologiques, de recherche de la culture, recherche et développement sont intégrés au campus. Des parcours pédagogiques sur la culture du thé sont adapté aux différentes variétés : « voyage du thé dans la province du Jiangsu ».

L’école chinoise intègre également un hall de transformation et détient des champs de thé sous forme de 6 jardins, élevant plus de 100 variétés de thé.

 

 

 

 

 

 

 

 

La réponse française à la culture de thé

La première présentation française fut effectuée par Arnaud BILLON,  directeur de l’exploitation agricole de l’EPL d’Hennebont. Ce dernier est à l’initiative du développement des formations autour du thé en France. Sa coopération avec un producteur local lui a permis de se positionner en tête de file en France pour tout ce qui est ingénierie de formation et recherches sur les cultivars.

L’établissement est notamment en train de construire un conservatoire du thé. Les plantations ont commencé et se poursuivront en 2022 sur 7000 m² de terrain : près de 7000 plants représentant un peu plus de 100 variétés.  Une implantation en agroforesterie est prévue, ainsi que des implantations de théiers avec alternance de rangées de légumes.

Le projet prévoit la construction d’un parc de l’amitié franco-chinois, il servira de vitrine pour le projet.

Des travaux de recherche sont menés, notamment sur le paillage des théiers qui est une des problématiques fortes des producteurs.

Les expérimentations portent aussi sur des essais de bouturage en agriculture biologique et de marcottage. Le champ de thé créé servira également à la pédagogie et la formation. Les apprenants pourront pratiquer la multiplication les plants et entretenir les parcelles.

Concernant la post-production, la réflexion se tourne sur la filière et les partenariats. Il s’agit d’envisager l’élaboration de nouveaux produits transformés en collaboration avec l’EPL de Pontivy : jus de pomme au thé ou pâté au thé.

La collaboration de l’EPL avec l’établissement de Jurong se concrétisera en plusieurs temps, soit l’élaboration d’un guide du débutant sur l’univers du thé à destination des étudiants et agriculteurs, la poursuite des échanges par des réunions de comité de pilotage du projet (2 fois par an) et enfin la construction d’un module de formation intégré dans les formations diplômantes ainsi que la construction d’un module de formation continue courte pour adultes.

L’intervention chinoise suivante concernait l’établissement professionnel agricole de Suzhou, dans le Jiangsu. Cette présentation s’est attachée à montrer aux participants, la structuration de cette école qui propose des formations dans le thé depuis une quinzaine d’années. Les équipes d’experts mettent en place des programmes d’innovations à destination des étudiants et cela tout en intégrant l’apprentissage moderne au modèle actuel.

Concours de design autour du parc de l’amitié

Puis ce fut au tour de Marine Chotard, chargée de mission du projet thé à l’EPL d’Hennebont, de présenter le concours mis en place par son établissement avec l’école de Jurong.

Ce concours vise à remettre, au centre des échanges, le travail des apprenants. Il s’agit en effet d’un concours de design à destination d’élèves et étudiants en filière – Aménagements paysagers – portant sur le parc de l’amitié franco-chinoise qui sera conçu sur l’EPL

d’Hennebont.

Le jury composé d’enseignants des deux pays désignera les 3 meilleurs projets de chaque pays et une grande finale aura lieu au mois de mai pour désigner le concept gagnant. Les apprenants devront défendre leur vision durant 5 minutes en anglais (en visoconférence).

Tous les participants verront leurs noms inscrits sur une plaque placée dans le jardin et le grand gagnant sera récompensé par des lots de produits des deux établissements.

Début des travaux prévus à l’automne 2022 !

La dernière présentation chinoise fut l’œuvre de l’établissement professionnel et technique de Yangling dans le Shaanxi. Elle se concentra sur l’offre de formation de l’établissement et des travaux qui y sont menés.

La filière thé en France

Le dernier intervenant de cette matinée fut Lucas Ben Moura, producteur de thé et futur président de l’association européenne du thé.

Cet ingénieur agronome de formation a planté, fin 2020, près de 3500 plants sur 0,5 ha dans la commune d’Argelès Gazost en Hautes-Pyrénées. Il a pour objectif de planter 2 ha de théiers. Une vieille grange sera réhabilitée en pôle transformation-vente. Au regard des conditions climatiques et géographiques, il pense se concentrer sur la production de thé noir.

Concernant la structuration de la filière Thé en France, les principaux producteurs se sont réunis sous deux étendards : l’association EuT – Tea Grown in Europe qui est composée de 56 membres européens dont 28 Français et l’ANVPTF : Association Nationale pour la Valorisation et la Protection des Producteurs de Thé Français créé en 2021 et qui compte 25 membres.

Beaucoup de producteurs en France et en Europe ont opté pour des systèmes de production privilégiant des produits de haute qualité sur des superficies d’exploitations restreintes (moins de 10 ha).

Au cours de la visioconférence, les discussions furent nombreuses avec une traduction au fil de l’eau, portant sur les questions de revitalisation rurale en Chine, les concours autour du thé, les référentiels, l’aspect marketing des formations, la mécanisation des cultures, etc…

Suite à ce webinaire, les établissements en France se structurent et se rapprochent des producteurs locaux ou d’autres établissements de leur zone géographique. L’animateur réseau s’engage à faciliter les échanges en venant à la rencontre des établissements intéressés dans les régions du Sud-Ouest et en Normandie afin de faciliter les premiers pas et fédérer les projets de partenariats innovants ou s’inspirant de projets existants.

Toutes les présentations sont disponibles sur Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCSyPj3suivqrW5_ak7jJLcQ

 

Contact : Max MONOT, animateur du réseau Chine de l’enseignement agricole, max.monot@educagri.fr