Monde Durable : les graines du changement

Après une mission de volontariat international dans l’enseignement agricole français, deux anciens services civiques béninois créent une association pour apporter leur pierre à la construction d’un monde meilleur.

Le 19 septembre 2023, Arthur EDIKOU et Mari-Christos NOUMONVI obtenaient de la Préfecture de Créteil le Récépissé de Déclaration de leur association dénommée “ Monde Durable ”.

En effet, originaires du Bénin, Arthur et Mari-Christos sont deux jeunes agroéconomistes passionnés des enjeux et défis du développement durable. C’est donc à juste titre qu’entre novembre 2022 et juillet 2023, ils ont effectué leur mission de service civique respectivement dans les Lycées Agricoles de Castelnau-Le-Lez (34) et de Riscle (32), en lien avec le Projet FABéOc (Formation en Agroécologie au Bénin et en Occitanie).

Engagement et action chevillés au corps, les deux jeunes ont vu très tôt leur parcours citoyen récompensé par plusieurs organismes dont notamment la Friedrich Ebert Stiftung et Les Offices Jeunesses Internationaux du Québec (LOJIQ).

Pourquoi l’association Monde Durable ?

L’association Monde Durable est née de la volonté commune de promouvoir le bien-être environnemental, économique et social en France et au Bénin, à travers des projets touchant divers domaines, comme l’environnement, les énergies renouvelables, l’accès à l’eau potable, l’agroécologie et l’autonomisation des femmes.

Elle met en valeur les principes d’Équité, de Solidarité et de Transparence. Ses actions incluent également l’éducation à la citoyenneté ainsi que des initiatives locales et internationales en faveur du développement durable.

Depuis 2020, Arthur et moi avions en projet de mettre sur pied une association qui nous permettrait de mieux organiser notre engagement et de pouvoir contribuer aussi longtemps que possible au bien-être de nos communautés. Ce désir s’est enfin concrétisé à la suite de notre service civique ” – Mari-Christos, Président de l’association.

“ Personnellement, je pense que cette mission de service civique a été une véritable source de motivation pour nous, dans la mise en place de l’association. Nous en avons toujours rêvé et maintenant c’est fait…. Nous sommes heureux et fiers de nous… ” – Arthur, Secrétaire de l’association.

Quels acquis pour l’association au bout d’une année d’existence ?

Depuis sa création en septembre 2023, l’association a mené avec succès six actions dans le cadre de la mise en œuvre du Projet TOUS’ECO, une initiative financée par la Fondation de France dans le cadre du Concours Déclics Jeunes 2023 et qui vise à promouvoir la transition écologique au Bénin à travers l’éducation environnementale des enfants et des jeunes.

Les six actions réalisées sont les suivantes : des dons d’outils de gestion des déchets et d’assainissement aux écoles (16 poubelles, 200 guides de tri sélectif des déchets, 60 balais et 20 râteaux), une sensibilisation de 2000 écolier(e)s et enseignant(e)s au tri sélectif des déchets en milieu scolaire, la formation de 80 écolier(e)s et 10 enseignants à la conception des emballages écoresponsables,  un atelier de bricolage et de recyclage des pneus usagés avec les apprenants éco-responsables, la mise en terre de 20 plants d’arbres à l’occasion de la 40e Journée Nationale de l’Arbre au Bénin ainsi que le renforcement de capacités de 20 enseignant(e)s sur la propreté de l’eau, l’hygiène et l’assainissement en milieu scolaire.

Lesdites actions ont été mises en œuvre dans quatre écoles primaires grâce à l’appui méthodologique de l’Institut Africain pour le Développement de la Famille (IADF-ONG), organisation partenaire de Monde Durable au Bénin.

“ Cette première année a été pleine de défis, d’apprentissages et de réalisations. Ensemble, nous avons mis en place des actions innovantes dans le domaine de l’environnement. Chacune d’elle témoigne de notre engagement envers l’éducation environnementale des jeunes publics et la protection de notre environnement ”  – Mari-Christos.

L’association a par ailleurs organisé le 27 juin 2024 un webinaire d’informations sur les dispositifs du Service Civique et du Volontariat de Solidarité Internationale (VSI). Ce webinaire à destination des jeunes béninois intéressés par le volontariat en lien avec les questions agricoles et environnementales a été animé par Sylvie Dagba, représentante de France Volontaires au Bénin, Vanessa Forsans, animatrice du Réseau Afrique de l’Ouest de l’Enseignement agricole, et Rachid Benlafquih, chargé de mission coopération internationale Afrique de l’Ouest au Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire.

Retrouvez leurs diaporamas ici : présentation 240624 et accueil de services civiques du Bénin en lycées agricoles en France

Quelles perspectives pour l’avenir ?

Pour les années à venir, l’association prévoit entre autres de nouer de nouveaux partenariats en France et au Bénin, de promouvoir l’ECSI auprès des jeunes lycéens en France.
Également, elle prévoit de contribuer à l’amélioration des conditions socio-économiques des femmes rurales au Bénin, à la promotion de l’Entrepreneuriat Agricole des Jeunes en Afrique de l’Ouest et à l’amélioration des conditions d’hygiène et d’assainissement en milieu scolaire au Bénin.
De plus, Monde durable propose d’intervenir dans les établissements agricoles en nouant un partenariat à travers un dossier FONJEP pour un projet « Citoyens solidaires » selon les activités décrites ici : PROGRAMME_ACTIVITES_CS et Activites_Prevues_CS

Pour suivre l’actualité professionnelle sur LinkedIn de Arthur EDIKOU et de Mari-Christos NOUMONVI

En savoir plus sur l’association Monde durable, Projet Projet TOUS’ECO. Pour permettre à l’association de grandir et de mener davantage d’actions, des dons peuvent se faire via une plateforme.

Lire aussi l’article Fabéoc : Top départ !

Article rédigé par Arthur Edikou et Mari-Christos Noumonvi.

Contacts : Vanessa Forsans, animatrice du réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale, vanessa.forsans@educagri.fr, Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 




PAFAR : vers une nouvelle génération agricole

Une première mission sous forme d’ateliers participatifs a été menée fin mai 2024 en Angola par trois expertes de l’enseignement agricole français, dans le cadre du PAFAR – Projet d’appui à la formation agricole et rurale.

Suite à la visite du Président de la République d’Angola en France en 2018, des accords de coopération intergouvernementaux ont été signés dans le domaine de l’agriculture.
La déclaration conjointe des ministres angolais et français de l’agriculture du 02 avril 2019 indique qu’un des objectifs est de « développer la coopération en matière de formation professionnelle agricole, notamment au niveau secondaire, pour renforcer la capacité des cadres et promouvoir l’employabilité des jeunes dans les activités agricoles ». Cette coopération se concentrera sur les 12 écoles secondaires agricoles angolaises, appelés Instituts techniques agraires (ITA).

Qu’est-ce que le PAFAR ?

Dans ce contexte, l’Agence française de développement (AFD) a commandé en 2019 une étude de faisabilité pour un projet de redynamisation de la formation technique dans le secteur agricole (l’étude de pré-faisabilité coordonnée par la DGER ayant été menée par l’Institut Agro, le réseau FAR et l’ENSFEA). L’étude de faisabilité a permis de formuler le projet d’appui à la formation agricole et rurale (PAFAR), et l’AFD a accordé à l’État angolais un financement de 35 millions d’euros pour le mettre en œuvre, auxquels s’ajoutent 5 millions d’euros de l’Union européenne. La convention de financement de ce projet a été signée par l’AFD et le gouvernement angolais le 12 mai 2022.

Le PAFAR vise à revitaliser le système de formation agricole au niveau de l’enseignement secondaire. Pour ce faire, le projet décline 3 sous-objectifs : assurer une meilleure adéquation entre les programmes de formation technique et professionnelle et les compétences requises par le secteur agricole, en tenant compte des besoins spécifiques de formation et d’orientation des femmes et des hommes ; renforcer l’intégration des ITA sur leur territoire et améliorer la gouvernance du système de formation agricole et rurale, dans une perspective de genre ; doter les ITA d’infrastructures, adaptées aux besoins spécifiques des femmes et des hommes, leur permettant d’enseigner dans de bonnes conditions, et assurer la pérennité du patrimoine des ITA.

Dans ce contexte, le Ministère de l’éducation de la République d’Angola a lancé le 03 janvier 2023 un appel d’offres international pour sélectionner un bureau d’études en vue de la fourniture d’assistance technique à la maîtrise d’ouvrage du PAFAR.
Une réponse française a été proposée par le bureau d’études SFERE, en consortium avec l’Institut Agro, IRAM, Egis-Forhom, et la participation de la DGER. Cette offre, retenue par la partie angolaise, permet en particulier d’assurer la coordination entre les différentes parties prenantes concernées et de sécuriser la dimension institutionnelle de ce projet qui se situe au sein d’une coopération d’enjeu politique entre les gouvernements français et angolais. Il s’agit également de mobiliser de façon cohérente et concertée, via le réseau CEFAGRI, l’expertise de l’enseignement agricole émanant des établissements sous tutelle du MASAF/DGER et clairement attendue dans ce projet.

Premières phases opérationnelles

Après l’arrivée en Angola au sein de l’équipe PAFAR d’une assistante technique résidente en novembre 2023 et une mission du BRECI en janvier 2024, les premières missions d’expertise court-terme ont pu être programmées.
Ainsi, la première a été menée durant la seconde quinzaine de mai 2024 par 3 expertes : Marie-Catherine Arbellot-de-Vacqueur, cheffe du SRFD de Bourgogne-Franche Comté, Sandrine Belvèze, en charge de la politique régionale de l’apprentissage à la DRAAF d’Occitanie, et Fanny Payet, directrice du CFA-CFPPA Forma’terra à La Réunion.
L’ensemble de cette mission a été suivi par Thibaut Nancy, agent de la DGER mis à disposition auprès du ministère de l’enseignement supérieur d’Angola : qu’il soit ici chaleureusement remercié pour la qualité de son accompagnement.

 

Marie-Catherine Arbellot-de-Vacqueur, quels étaient les objectifs de cette mission d’expertise ? Comment s’est-elle déroulée ?

Les objectifs de cette mission d’expertise visaient à présenter les spécificités de l’enseignement agricole technique en France, avec quelques focales particulières à la demande des partenaires angolais : le fonctionnement des Établissements de l’enseignement technique agricole, le rôle des exploitations agricoles dans la formation des apprenants, la question des compétences professionnelles dans la construction des référentiels de formation.
Ils ont été les fils conducteurs d’une mission de terrain qui s’est déroulée sur une quinzaine de jours au cours de laquelle une présentation de l’enseignement agricole français a été proposée à Luanda à un public d’institutionnels engagés dans le PAFAR.
S’en sont suivis trois ateliers de terrain à Malanje, Tchivinguiro et Lubango qui ont permis d’une part de partager ces mêmes informations auprès de chefs d’établissement, de formateurs et de partenaires institutionnels et professionnels des ITA, mais aussi et surtout de mettre les équipes en réflexion sur des évolutions possibles de l’organisation de l’enseignement agricole technique en Angola pour répondre aux enjeux du pays, à commencer par celui de la sécurité alimentaire, le rôle de l’agriculture dans le développement économique local, sans oublier l’adaptation au changement climatique ou encore la réflexion sur l’attractivité des métiers agricoles.
Ces déplacements de terrain ont également permis de mieux cerner les réalités locales, les attentes des partenaires, et d’adapter la contribution de l’enseignement agricole français aux travaux en cours dans le cadre du PAFAR. Je retiens entre autre le sujet des exploitations agricoles des ITA, mais aussi d’autres thématiques telles que la formation des enseignants, la création de ressources pédagogiques de qualité et contextualisées.

Sandrine Belvèze, comment avez-vous préparé cette mission ? Quels en sont les résultats ?

Comme pour toute mission à l’international il convient de se préparer en amont tant au niveau de la connaissance des attendus des commanditaires, des besoins des parties prenantes que du recueil de toutes informations pouvant faciliter la compréhension de la mission.
S’appuyer sur les compétences au sein du BRECI, du réseau CEFAGRI ainsi que sur des personnes ayant déjà réalisé des missions en Angola a permis au groupe d’expertise de valoriser des données existantes et de mieux comprendre les enjeux du pays, de l’agriculture et de la formation agricole.
Cette mission a été riche en rencontres, en constats, dont le premier est la volonté de la chaîne décisionnaire d’organiser un modèle de formation agricole en lien avec les territoires angolais, leurs diversités, les potentiels de développement face à une agriculture dont les enjeux sont très importants.
Ils sont en certains points communs aux nôtres (renouvellement générationnel, souveraineté alimentaire, adaptation aux changements climatiques…) mais s’inscrivent dans une histoire tragique où de nombreux leviers doivent être activés pour reconstruire le système de formation.
Cette mission a été porteuse d’espoirs face à des acteurs du PAFAR et des enseignants motivés et prêts à s’approprier et déployer un nouveau modèle en s’inspirant de celui déployé en France, et ce au bénéfice de la jeunesse angolaise.
C’est en cela que le résultat de cette première mission me semble positif et augure une poursuite favorable aux relations entre les acteurs de l’enseignement agricole de nos deux pays.

Fanny Payet, que retenez-vous de cette mission d’expertise ?

C’est un projet très enthousiasmant où la motivation et l’implication des collègues angolais est à la hauteur des enjeux auxquels le pays doit faire face. Je retiens la qualité des échanges avec les différents acteurs rencontrés et la confiance qu’ils nous ont accordée, l’intérêt manifesté pour l’enseignement agricole français ainsi que pour les transpositions et adaptations locales qui pourront en être faites. J’ai découvert un pays singulier, très attachant, marqué par des années de guerre et qui se relève malgré tout.

Prochaines étapes

Une deuxième mission d’expertise en Angola auprès de l’équipe du PAFAR  est prévue pour novembre 2024. Il s’agira de poursuivre le travail sur un curriculum de technicien agricole polyvalent. Ensuite, une délégation angolaise composée de membres de l’équipe du PAFAR et de directeurs d’ITA sera accueillie en France  pour une visite d’étude. Accompagnée par le BRECI, cette délégation se rendra en Bourgogne-Franche Comté où elle pourra appréhender in situ le fonctionnement des établissements agricoles, en particulier de leurs exploitations, leur ancrage territorial, leur système de gouvernance… comme autant de sources d’inspiration pour une adaptation au contexte angolais.

 

Contact :
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr, Vanessa Forsans, animatrice du réseau CEFAGRI, vanessa.forsans@educagri.fr




L’expertise de Charente-Maritime à Djibouti

Un formateur en gestion et maîtrise de l’eau et le directeur de l’exploitation agricole de l’Agrocampus de Saintonge ont participé à une mission d’expertise à Djibouti. L’établissement charentais a ensuite accueilli une délégation djiboutienne.

Ces activités s’inscrivent dans le cadre du projet ADIL (Appui à la Décentralisation et aux Initiatives Locales) porté par Expertise France, piloté par le ministère délégué en charge de la décentralisation, avec le conseil départemental de Charente-Maritime comme collectivité locale partenaire. Celle-ci mobilise son expertise territoriale dans l’assistance technique apportée aux conseils régionaux de Djibouti.
Les collectivités locales djiboutiennes ont dans le cadre des lois de décentralisation plusieurs compétences qui leur ont été transférées par l’État central, dont la promotion des activités agricoles. La région de Tadjourah a alors fait le choix de développer un projet de ferme hydroponique.

Une mission d’expertise à Djibouti

Ainsi, Rodolphe Zegrar, formateur en gestion et maîtrise de l’eau, et Sébastien Riquart, directeur de l’exploitation agricole de l’Agrocampus de Saintonge, ont mis leur expertise à disposition du projet.
En mai 2024, pendant une semaine ils ont parcouru la région de Tadjourah pour échanger avec les agriculteurs locaux. Ils ont également rencontré M. Kassim Haroun Ali, Ministre Délégué Chargé de la Décentralisation, et M. Omar Houssein Omar, Président du Conseil Régional de Tadjourah.
L’objectif général de cette mission était d’appuyer techniquement les conseils régionaux de Djibouti dans la conduite de leurs activités agricoles et en particulier la région de Tadjourah dans le cadre du développement de sa ferme hydroponique du Day. Les deux experts de l’enseignement agricole français ont travaillé spécifiquement sur les enjeux suivants : appuyer l’évaluation du fonctionnement de la ferme hydroponique du Day et élaborer des recommandations techniques sur la maîtrise de la culture hydroponique ; analyser et formuler des recommandations concernant le pilotage de l’exploitation de la ferme hydroponique du Day en matière de gestion technique, commerciale, financière et de ressources humaines.

L’accueil d’une délégation djiboutienne à Saintes

Deux mois plus tard, mi-juillet 2024, une délégation djiboutienne avec à sa tête le Ministre de la décentralisation Kassim Haroun Ali a été accueillie en Charente-Maritime par les porteurs du projet ADIL. La délégation a pu découvrir le savoir-faire agricole local, en visitant l’exploitation de l’Agrocampus, ou en goûtant notamment aux produits de la serre du LPA de Chadignac lors d’un déjeuner dans les vignes de l’établissement.

Signature d’un accord

Dans le cadre des actions menées par l’ADIL et le Conseil départemental de la Charente Maritime, un accord a été signé entre Mme Huet, Directrice de l’Agrocampus de Saintonge, le Conseil départemental de la Charente Maritime et Dr. Djama Mohamed Hassan, Président de l’université de Djibouti, pour mettre en place des échanges notamment d’étudiants (mobilités, stage, services civiques). Il a aussi été question de rencontres lors des missions d’expertises et d’une mobilité pour les BTS ACSE en 2026.

Sébastien Riquart, Rodolphe Zegrar, que retenez-vous de cette expérience ?

Cette première expérience d’expertise en république de Djibouti a été pour nous riche en découvertes et en échanges. Nous avons pu découvrir le fonctionnement des institutions de Djibouti et les possibilités d’actions pour permettre à nos jeunes de développer leurs compétences dans le cadre de l’Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale.

Quelles sont les suites envisagées ?

Le programme d’expertise dépend des actions de l’ADIL et du Conseil départemental de la Charente Maritime, les appuis techniques seront donc en accord avec les orientations de la coopération décentralisée à Djibouti.
L’objectif est de continuer le travail avec ADIL sur le projet hydroponique du Day par le truchement d’un tableau partagé de suivi des productions par le responsable d’exploitation local. Il a également été évoqué la possibilité de mettre en place des formations (en France, à Djibouti ou en distanciel) pour les ouvriers et le responsable de l’exploitation.
Le second objectif est d’organiser des mobilités régulières : accueil de délégations, d’étudiants djiboutiens en formations courtes, de volontaires en service civique et un projet de réalisation d’un plan local « enseigner à produire autrement pour les transitions et l’agroécologie » sur les exploitations djiboutiennes avec une classe de BTS ACSE en apprentissage.
Des échanges réguliers avec les différentes institutions djiboutiennes permettront de pérenniser le partenariat sous couvert de l’ADIL.
Par ailleurs, faisant désormais partie du vivier d’experts de l’enseignement agricole, nous sommes prêts à renouveler l’expérience en mettant nos compétences au service d’autres projets qui seraient proposés dans le cadre du réseau CEFAGRI.

Contacts : Vanessa Forsans, animatrice du réseau CEFAGRI, vanessa.forsans@educagri.fr
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Jeunes pousses au Bénin avec Erasmus+

Six élèves de bac pro aménagements paysagers et productions horticoles de l’EPL Agricampus du Var ont effectué deux semaines de stage au Bénin, avec un financement du programme Erasmus+ Enseignement et formation professionnels (EFP).

Les objectifs d’apprentissage visés au cours de cette mobilité de stage professionnalisant ont été multiples et riches. Les élèves ont pu découvrir la flore et la faune locales et observer des végétaux couramment utilisés en France et présents spontanément au Bénin. Ils ont également comparé et acquis des techniques liées à la culture des végétaux, à l’aménagement du territoire, à l’utilisation de l’espace et à l’agroécologie. Cette immersion a aussi permis aux apprenants de comprendre une autre culture et s’ouvrir aux autres. Et comme pour toute expérience collective, le vivre ensemble a été au cœur du projet (partager, s’entraider, se comprendre, s’écouter…).

Un partenariat avec le LTA d’Adja-Ouèrè

Travaux pratiques partagés

Durant la première semaine, les élèves ont travaillé au Lycée Technique Agricole d’Adja-Ouèrè, avec lequel une charte de partenariat a été signée en 2021 à l’occasion de la participation de Fabrice Blanquet, proviseur de l’Agricampus Les Arcs, à la mission collective organisée par le réseau Afrique de l’Ouest.

Ils ont partagé leurs pratiques avec les élèves et enseignants béninois.

Extrait du carnet de voyage d’Aurélie Michel, enseignante de français

Des activités solidaires et culturelles

Massif réalisé au Centre Yeten

La deuxième semaine, ils ont intégré le Centre Yeten, un orphelinat accueillant 42 enfants en difficulté. Ils ont partagé le quotidien des enfants, découvert la fabrication de l’huile de palme et ont contribué à l’aménagement paysager de l’entrée de la structure.

Ce séjour leur a également permis de découvrir des lieux emblématiques liés à l’histoire et la culture du pays, tels que la Porte du Non-Retour, la Forêt Sacrée à Ouidah, ainsi que la Statue de l’Amazone et la Grande Fresque à Cotonou.

Sur la route des esclaves à Ouidah

Une préparation pluridisciplinaire

Stella, Gaël, Hippolyte, en bac pro Productions Horticoles, et Grégoire, Bastien, Mattia, en bac pro Aménagements Paysagers, ont vécu une expérience extraordinaire sur le continent africain, accompagnés par leurs enseignants Aurélie Michel (français), Jean-Sébastien Vallade (agroéquipements), Emmanuelle Caruyer (horticulture) et Nasser Benchiha (aménagements paysagers).
Ces deux derniers avaient réalisé une mission préparatoire au Bénin fin octobre début novembre 2023. Suite à cette première mission, le projet a été présenté dans les différentes instances de l’établissement ainsi qu’aux élèves. Pour une première expérience de stage, il a été convenu de limiter le nombre d’élèves. Les critères de sélection ont été le volontariat, la participation et l’engagement de l’élève dans le projet et les différentes actions menées pour le financement (journée vente de l’exploitation, foire aux plants de la ville d’Hyères, stand « Bénin » pendant les journées portes ouvertes…), l’acceptation du projet par les parents.

Les « jeunes pousses » témoignent

Ces deux semaines au Bénin ont été riches en émotions et en découvertes. Les élèves, rebaptisés « les jeunes pousses » pour l’occasion, ont su s’adapter et ont été pleinement satisfaisants.

Voici quelques témoignages (cités textuellement) :

« Mes premières impressions : je ne voyais pas du tout le Benin chaleureux comme cela car tout le monde a eu un accueil incroyable. Les habitants sont tous aux petits soins des « Yovos » que ce soit pour la nourriture ou pour la chaleur. Je pensais que le pays allait être moins développé que ça au niveau urbanisme. Et surtout j’ai vu que tout le monde savait se débrouiller dans toute situation que ce soit les enfants ou les adultes. Une expérience de dingue à refaire ! » Grégoire Thery, élève de terminale Bac pro Aménagements paysagers

« Avant de partir, j’avais des craintes par rapport à la sécurité et à ma santé. A mon arrivé, j’ai ressenti immédiatement de la chaleur, mes peurs se sont envolées. J’ai fait des rencontres qui m’ont beaucoup touché. J’ai appris de nouvelles techniques de travail. J’ai vu de beau paysages et j’ai découvert une cuisine que je ne connaissais pas et que j’ai aimé. Le séjour était super bien et je recommande ce voyage. » Hippolyte Stenger, élève de terminale Bac pro production horticole
« Pour commencer, j’ai vraiment adoré ce voyage malgré la chaleur. C’est une expérience que je referais avec grand plaisir. J’ai beaucoup appris sur leur « savoir-faire » et leur manière de vivre. Je dirais même que c’est comme ma deuxième maison. J’ai été profondément touché par leur qualité de vie. J’ai ressenti beaucoup de joie. Mes parents avaient beaucoup d’appréhension sur la situation géopolitique du pays mais au fil du séjour, ils ont été complétement rassurés. Encore merci aux professeurs et au lycée de nous avoir permis de réaliser ce voyage. » Bastien Nadda, élève de terminale Bac pro Aménagements paysagers

« Avant le départ au bénin, mes parents étaient assez inquiets par rapport à ma sécurité. Arrivé dans le pays, en descendant de l’avion, je suffoquais par la chaleur très lourde. Au final, à cette chaleur, on s’y habitue très vite, on est très bien accueillis partout. L’ambiance avec les Béninois est magnifique et j’ai adoré leur joie de vivre à travers le travail, la chaleur, leurs façons de s’amuser et les milles couleurs sur leurs habits. Je pourrai définir l’expérience vécue au Bénin comme MAGNIFIQUE. » Mattia Montuori, élève de terminale Bac pro Aménagements paysagers.

Donner un sens à la formation

Pour les enseignants, ce stage à l’étranger est une expérience à renouveler car il contribue à la mission de coopération internationale de l’enseignement agricole et donne un sens supplémentaire aux formations du lycée.
Il s’agit donc de poursuivre et renforcer les partenariats avec le lycée technique agricole d’Adja- Ouéré et avec le centre Yeten, par de nouveaux stages professionnels d’élèves français au Bénin, par l’accueil d’enseignants béninois, d’étudiants issus du LTA qui poursuivraient leur cursus par un BTSA au lycée agricole d’Hyères, par l’accueil de deux jeunes volontaires en service civique.

Article proposé par Nasser Benchiha (nasser.benchiha@educagri.fr) et Aurélie Michel (aurelie.michel@educagri.fr), enseignants de l’EPL Agricampus du Var.

Contacts :
Vanessa Forsans, animatrice du réseau Afrique de l’Ouest, vanessa.forsans@educagri.fr
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr