Expertise en (trans)formation laitière en Mongolie

L’expertise de l’enseignement agricole français a été sollicitée par l’Ambassade de France en Mongolie pour une mission auprès d’opérateurs mongols sur l’importance de la qualité du lait en transformation fromagère.

Mobilisée par le réseau CEFAGRI de la DGER pour effectuer cette mission en Mongolie, Stéphanie Deltheil, enseignante en productions animales au lycée agricole d’Auch, partage ici cette expérience.

Vers une production durable et une meilleure nutrition

Du 24 mai au 7 juin 2025, j’ai eu le privilège de participer à une mission d’expertise en Mongolie, en lien avec l’Ambassade de France en Mongolie et le Ministère de l’Agriculture Mongol.
Cette mission s’inscrit dans le cadre de la coopération agricole franco-mongole, dans la continuité d’un partenariat engagé depuis plus de deux décennies, qui s’est renforcé lors de la participation de la Mongolie en tant que pays invité d’honneur au Sommet de l’Élevage de Clermont-Ferrand en 2022. Elle s’inscrit également dans les priorités définies par la FAO pour la Mongolie (2023-2027), en faveur d’une production durable et d’une meilleure nutrition.
L’objectif principal était d’apporter une expertise technique sur l’importance de la qualité du lait en transformation fromagère, dans un contexte où la demande de produits laitiers ne cesse de croître en Mongolie, notamment dans les zones urbaines. Malgré un fort dynamisme entrepreneurial et un soutien public au développement de l’élevage intensif, les filières laitières mongoles rencontrent des difficultés à structurer l’aval de la production, en particulier sur les questions de collecte, de transformation et de formation professionnelle.
Les axes de travail ont porté sur l’évaluation de la qualité du lait dans les processus de transformation fromagère, l’analyse des systèmes de production laitière en Mongolie (nomade, semi-intensif et intensif), l’identification des besoins en formation tout au long de la filière, le renforcement des liens entre les opérateurs mongols et l’expertise française, et bien sûr l’exploration des perspectives de coopération dans l’enseignement agricole.
Réalisée sur une durée de deux semaines, la mission a permis une première approche du contexte local à travers des visites de terrain auprès d’éleveurs et de transformateurs, des échanges avec des acteurs publics, privés et institutionnels, l’analyse du contexte historique, culturel, pédoclimatique, économique et technique, et une restitution des constats, forces et points de vigilance.

De la qualité à la transformation

Ayant déjà participé à deux missions d’expertise en Algérie et au Bénin, j’ai répondu en septembre 2024 à l’appel à manifestation d’intérêt lancé par l’animatrice du réseau CEFAGRI, Vanessa Forsans, pour participer à cette mission en Mongolie.
Initialement très orientés sur la technologie laitière et la transformation fromagère, les termes de référence de cette mission ont fait l’objet de plusieurs échanges avec les chargés de mission du Bureau des relations européennes et de la coopération internationale, Rachid Benlafquih sur l’expertise à l’international et Anne-Laure Roy sur l’Asie et l’attaché de coopération agricole à l’ambassade de France en Mongolie, Augustin Ledez. Nous avons alors convenu qu’un travail plus transversal de l’amont à l’aval serait plus adapté au contexte, la qualité du lait produit étant aussi importante que le procédé de transformation en lui-même. Ainsi, après plusieurs réunions en visioconférence pour décider des orientations de la mission, nous l’avons intitulée « Mission d’expertise auprès d’opérateurs mongols sur l’importance de la qualité du lait en transformation fromagère » et avons choisi le mois de juin comme le plus favorable à sa réalisation, la collecte de lait étant interrompue d’octobre à mai pour des raisons climatiques rigoureuses sur la période hivernale.
Une fois ces orientations définies, Augustin Ledez a pu dresser une liste de partenaires à contacter et rencontrer, que nous avons validée ensemble, et élaborer le planning de la mission sur 6 jours. Une des premières étapes a été l’organisation au mois de mai 2025 d’une présentation de la mission en visioconférence auprès des différents opérateurs locaux impliqués avant le départ sur place, afin de détailler le planning prévu mais également la présentation de l’enseignement agricole français, la transformation laitière et les procédés de transformation fromagère. Cette première prise de contact à distance m’a permis de commencer la mission sur place dans des conditions optimales.

6 jours de mission

Les 6 jours de mission ont été intenses et rythmés. La mission a débuté par des visites de terrain dans plusieurs provinces (Bayantsogt, Burhanta, Mandal Sum…) auprès d’éleveurs et d’unités de transformation, dans une zone située entre 200 et 250 km au nord-ouest de la capitale, Oulan-Bator.
Nous avons vu les deux grandes catégories d’élevages représentatifs des systèmes de production de lait de vache actuellement en place en Mongolie : semi-intensifs et intensifs, ainsi que plusieurs projets de grande taille en cours de développement. Concernant les unités de transformation, nous avons pu visiter ou rencontrer les dirigeants d’unités traditionnelles à rayonnement local, et d’unités industrielles de plus grande envergure, structurées autour de modèles économiques plus complexes. En voici un petit tour d’horizon :

Coopérative Suun Dalain Orgill

Global Civic Sharing, ONG sud coréenne impliquée dans le développement en Mongolie, notamment via le soutien à des coopératives telles que Jargalant Milk dont nous avons visité les locaux

L’insémination animale, facteur de progrès génétique dans les élevages laitiers mongols (ici un élevage familial semi intensif)

Les bâtiments modernes de la ferme Khosberse

L’éleveur M. Sukhbaatar

L’éleveur M. Boldbaatar

Distributrice de fourrages

Bar à lait fermier à la ferme Haromafuji

Responsable du cluster NAF

Montbéliardes importées de France

Installation de traite

Bâtiment récent, propre et fonctionnel

Stockage du résidu liquide de vodka, utilisé pour l’alimentation du troupeau

Réception du lait au point de collecte APU Dairy

Analyse du lait à l’arrivée au point de collecte

Enkhbileg G, directeur d’APU et Bayarmaa Battogtok, Manager d’EBRD, ONG engagée dans la recherche de la souveraineté alimentaire et laitière en Mongolie et notre interprète

Salles de fabrication et de stockage du fromage dans l’usine APU

Avec Gantulga Bulgan, président-directeur général, et Amarbayasgalan Batdorj, responsable des approvisionnements de l’usine SUU à Oulan Bator

Après ces visites, ont suivi des journées d’entretiens avec des acteurs publics, privés et institutionnels : transformateurs, coopératives, universités, ONG, FAO, banques, services vétérinaires… qui ont eu lieu à Oulan-Bator. Une journée de synthèse et d’analyse des pratiques, des infrastructures et des dispositifs de formation m’a ensuite permis de préparer pour le dernier jour le séminaire de restitution des constats, forces et points de vigilance, organisé à Oulan-Bator au sein des bureaux de la NAMAC (National Association of Mongolian Agricultural Cooperatives), acteur impliqué dans le projet.

Ouvrir la voie de la formation

A l’issue de ces 2 semaines en Mongolie, entre immersion personnelle lors de la première semaine et rencontres professionnelles lors de la mission, les éléments suivants ont été mis en évidence et présentés lors du séminaire de restitution : un diagnostic partagé entre forces (dynamisme de l’ensemble des acteurs rencontrés, volonté d’évolution, nombreux projets structurants) et faiblesses (technicité perfectible, hétérogénéité des pratiques, formation insuffisante, respect de la chaîne du froid aléatoire). Les premières conclusions démontrent un fort potentiel de coopération autour de la qualité du lait, de la transformation fromagère et de la formation et une volonté manifeste de structurer la filière, de valoriser les éleveurs et de renforcer les liens entre acteurs publics et privés.
Les perspectives suite à ce premier travail sont nombreuses, la mission devrait ouvrir la voie à une coopération structurée dans les domaines de la formation, de l’appui technique et de la valorisation des savoir-faire français en élevage et transformation. Les premières pistes portent sur le développement de partenariats avec l’enseignement agricole français pour former formateurs, techniciens et étudiants, mais aussi l’accueil d’étudiants mongols en BTSA Bioqualim par exemple ou encore la mise en place de programmes de formation initiale et continue sur les métiers du lait en Mongolie.

Mongolie : le rêve de tout passionné d’élevage

Professionnellement, il s’agissait de ma troisième mission d’expertise via le réseau CEFAGRI, mais pour la première fois j’étais seule en tant qu’experte, ce qui relevait donc d’un challenge assez important. Toutefois le travail sur place avec Augustin Ledez m’a permis de rapidement prendre mes marques, j’ai pris beaucoup de plaisir à travailler avec lui, et nous avons constitué un binôme efficace. Les nombreux contacts que nous avons établis et les multiples rencontres m’ont permis de développer un réseau professionnel nouveau et riche, les expériences partagées ayant été extrêmement intéressantes.
Sur le plan personnel, j’ai découvert un pays que je rêvais de visiter depuis longtemps, la Mongolie étant une terre d’élevage et de grands espaces, elle fait rêver tous les passionnés d’élevage, et je n’ai pas été déçue. Les Mongols sont des gens accueillants, désireux de partager leur mode de vie, et curieux de découvrir et échanger sur les habitudes européennes, qu’elles soient personnelles ou professionnelles.
En amont de la mission, j’ai pu passer une semaine à titre personnel dans les steppes, chez des éleveurs nomades qui m’ont fait partager leur quotidien, leur culture, leurs traditions, leur mode d’alimentation basé principalement sur les produits carnés et laitiers issus de leurs animaux, les modes d’élevage et leurs recettes aussi. Ce temps d’imprégnation a été au final une période clé de la mission car il m’a permis de m’imprégner de la culture et de l’agriculture mongole, et de me sentir plus à l’aise durant les 6 jours de mission.
A l’issue de cette expérience hors du commun, je souhaite adresser un grand merci à toutes les personnes et institutions ayant contribué à la réussite de la mission, notamment la DGER via le BRECI et le réseau CEFAGRI pour leur soutien, FranceAgriMer pour les aspects logistiques, la NAMAC et le ministère de l’Agriculture de Mongolie pour leur collaboration, ainsi que les partenaires mongols pour leur accueil et leur implication. Des remerciements particuliers vont à l’équipe locale de coordination, à l’interprète pour son travail essentiel, à Augustin Ledez et Madame l’Ambassadrice de France en Mongolie pour leur appui précieux et leur hospitalité.

Article proposé par Stéphanie Deltheil, enseignante en productions animales au lycée agricole d’Auch – stephanie.deltheil@educagri.fr

Contacts : Anne-Laure Roy, chargé de coopération Asie au BRECI/DGER/MASA – anne-laure.roy@agriculture.gouv.fr, Rachid Benlafquih, chargé de mission expertise à l’international au BRECI/DGER/MASA – rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr, Vanessa Forsans, animatrice du réseau CEFAGRI – vanessa.forsans@educagri.fr




De la terre au dabali

Dabali signifie « repas » C’est le projet d’échange interculturel franco-ivoirien autour de l’alimentation concrétisé par une mobilité collective en Côte d’Ivoire du Campus agricole de Vire du 1er au 18 avril 2025.

Le partenariat entre le Campus agricole de Vire, en Normandie et l’École d’élevage de Bingerville, en Côte d’Ivoire, existe depuis une quarantaine d’années ! Et sous couvert du partenariat signé entre leurs tutelles respectives que sont la Direction générale de l’enseignement et de la recherche et l’Institut national de formation professionnelle agricole, des échanges en réciprocité sont régulièrement organisés.
Ainsi, suite à deux rencontres récentes entre apprenants, en décembre 2022 en Côte d’Ivoire et avril 2024 à Vire, mais aussi des échanges entre personnels lors du Salon de l’agriculture à Paris, auxquels s’ajoute l’accueil depuis 2017 de deux volontaires ivoiriens en service civique chaque année, est née l’envie de partage d’activités entre jeunes. Par l’intermédiaire du Club Afrique (association loi 1901) créé en 2023 au sein du Campus de Vire, ils ont souhaité travailler sur un chantier collaboratif de solidarité internationale sur le thème de l’alimentation.

 Dabali signifiant « repas », « action de manger »

Après différents échanges en visioconférence entre pairs, 9 jeunes Ivoiriens et 9 jeunes Français issus de différentes classes du campus ont proposé de créer un potager permettant ainsi le partage de techniques et la découverte de leur culture respective. Un des buts était de réfléchir sur le circuit-court et l’autonomie alimentaire. Ils ont donc proposé, en complément, de visiter différents systèmes de productions locales et de vente (marchés), et de cuisiner des plats typiques ensemble.
De plus, un jeu créé par le club l’année dernière, sous forme d’Escape Game, a été retravaillé avant de partir et emmené afin d’être présenté à de jeunes enfants sur place.

L’action principale de ce séjour était donc un chantier de création d’un potager. Les jeunes ivoiriens avaient préparé le terrain qui leur avait été mis à disposition à l’école d’élevage (nettoyage, travail du sol et plantation de quelques plants). Les jeunes français avaient proposé de leur côté de leur montrer comment faire des carrés hors sol avec du tressage de branches. Pour cela, ils ont utilisé une espèce locale de bambous et travaillé avec les outils tels que la daba et la machette. Trois carrés ont ainsi pu être finalisés, remplis de copeaux, de déchets végétaux et de sable. Puis les jeunes y ont semé différentes espèces (salades, carottes, piments).

Pour compléter ce chantier et favoriser les échanges autour du circuit court, plusieurs visites ont été effectuées. Tout d’abord, il y a eu un accueil dans deux villages, Santai et de Bomissambo, par les différentes chefferies afin d’observer les préparations de mets typiques ivoiriens comme l’attiéké et la cuisson du manioc. A aussi été visitée la palmeraie PALMCI et son usine de production d’huile de palme, ce qui a permis de travailler les points de vue de chacun sur une production controversée.

   

Les jeunes ont préparé à plusieurs reprises des repas ensemble après avoir fait les achats au marché : des moments forts et un bon moyen d’échanger sur les différentes cultures ! Les soirées plus informelles autour de jeux, karaoké, coiffure, danses,… ont été aussi très riches. Un world-café sur les différentes visites et le ressenti de chacun a permis de le verbaliser.
De plus, le groupe eu la chance de revoir d’anciens services civiques sur leur lieu de production (poulailler et boucherie), là encore des moments riches en émotions.

Enfin, les jeunes ont pu tester leur jeu autour de l’alimentation avec des enfants accueillis à l’orphelinat jouxtant notre hébergement, bâtiment de coopération à ERA-Sud et situé sur la propriété de M. Binger, premier gouverneur de la Côte d’Ivoire française (1893-1895).

Tout le monde est convaincu de la réussite du projet. Le séjour a été un temps fort pour chacun et la rencontre a été au-delà des attentes.
Les points forts remontés sont l’échange interculturel avec la présentation des différentes ethnies et les visites des villages, la préparation des repas, les marchés ainsi que le chantier “potager” (échange de techniques, découvertes de la plantation et culture des légumes pour certains).
Pour ce qui est du chantier, les jeunes ivoiriens doivent poursuivre le potager et partager des photos. Ils pensent créer une cagnotte avec la vente des légumes afin de pouvoir financer des projets collectifs futurs.

Et un prochain chantier franco-ivoirien est prévu pour 2026, à Vire !

En attendant, le Campus agricole de Vire s’apprête à accueillir un septième binôme de volontaires ivoiriens de l’INFPA en mission de service civique.

Article proposé par Coralie Picard, enseignante à l’EPL de Vire, coralie.picard@educagri.fr

(Re)visionnez les films du réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale de la DGER tournés lors d’une mission collective à laquelle participait notamment un groupe du Campus agricole de Vire.

Le film Agri-Cultures – La coopération avec la Côte-d’Ivoire (20’20) – réalisé par Julie Lizambard-ConSonImage pour le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire

Série Agri-Cultures – Le Service civique – La Côte d’Ivoire (7’35)

Contacts :Vanessa Forsans et William Gex, animateurs du réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale de l’enseignement agricole (BRECI/DGER/MASA), vanessa.forsans@educagri.fr, william.gex@educagri.fr
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER/MASA, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 




Volontariat international : Aventure humaine, interculturelle et professionnelle

Originaires du Togo, Chadate Zangab et Florentin Doumey ont rejoint le lycée agricole de La Bretonnière en janvier 2025 pour une mission de volontariat international. Depuis plusieurs mois, ils vivent une immersion totale entre savoirs agricoles, pratiques durables et riches échanges humains.

Les mobilités dans le cadre des missions de volontariat international sont facilitée par l’Agence nationale du volontariat du Togo, France Volontaires, l’Association professionnelle des centres de formation agricole et rurale en partenariat avec le réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale de l’enseignement agricole français. Voici leur témoignage :

« Choisir la France s’est imposé naturellement. Non seulement pour sa diversité culturelle, mais aussi pour son modèle agricole, reconnu dans le monde entier. À travers ses lycées agricoles, la France incarne une approche unique qui lie enseignement technique, innovation et développement durable. Cette mission représente pour nous bien plus qu’un simple stage : c’est une passerelle entre nos aspirations personnelles et les besoins de nos communautés au Togo.
Chaque jour, nous mettons la main à la pâte. Dans les serres de La Bretonnière, nous cultivons légumes, aromatiques et plantes à fleurs. À l’élevage, nous participons aux soins des moutons et des volailles. Nous soutenons aussi les enseignants lors des séances pratiques et animons des ateliers culturels. Cette diversité d’activités nous a permis de gagner en responsabilité, en autonomie et en ouverture. Conduire un tracteur, gérer un atelier ou simplement aider un élève : chaque geste compte, chaque journée nous transforme.

Au fil des mois, nous avons vécu des moments forts. Nous avons visité la Bibliothèque nationale de France, participé au Salon International de l’Agriculture, pris part à des forums, à des journées portes ouvertes, construit des maisons à insectes avec les élèves, et partagé un plat typique de chez nous, l’ayimolou, pendant la semaine des langues. Voir nos camarades découvrir notre culture et apprécier notre cuisine a été un moment de fierté simple mais profond.

Notre intégration a été fluide, portée par la chaleur humaine de ceux qui nous ont accueillis. Enseignants, élèves, personnel technique : chacun a contribué à faire de cette expérience une aventure humaine exceptionnelle. Des sourires, des échanges sincères, des gestes d’entraide : c’est aussi cela, le volontariat.

Au contact du terrain, nous avons découvert une agriculture rigoureuse, innovante et pédagogique. Face à de nouveaux repères climatiques, sociaux ou culinaires – comme le fromage à chaque repas ! – nous avons appris à nous adapter, à relativiser, à grandir.
Aujourd’hui, nous repartons enrichis, pleins d’idées, de projets, et surtout porteurs d’un regard nouveau sur notre rôle dans le développement agricole au Togo. Cette expérience a renforcé notre engagement pour une agriculture plus durable, inclusive et tournée vers l’avenir.

Le volontariat international ne se résume pas à une mission. C’est une école de la vie, de l’écoute et du respect. En tant que jeunes africains, nous portons désormais cette conviction : nous sommes capables d’agir, de bâtir des ponts et de contribuer à un monde plus solidaire. »

     

Contacts : Vanessa Forsans et William Gex, co-animateurs du réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale de l’enseignement agricole (BRECI/DGER)
vanessa.forsans@educagri.fr et william.gex@educagri.fr, Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER/MASA
rachid.benlafquih@educagri.fr




Bazas-Sékou : une coopération solidaire

Un projet de solidarité internationale est en cours au Lycée Agricole et Forestier de Bazas, en partenariat avec l’AFDI (Agriculteurs Français et Développement International) Gironde. L’objectif : construire un partenariat durable avec le Lycée technique agricole Médji de Sékou, au Bénin, autour d’un projet coopératif centré sur l’agriculture, l’agroécologie et plus particulièrement l’agroforesterie.

Ce projet pédagogique vise à sensibiliser les élèves bazadais aux enjeux agricoles africains et à la solidarité internationale. Il mobilise les classes de 2nde Générale et Technologique et de 1ère Sciences et Technologies de l’Agronomie et du Vivant (STAV), qui participent à des séances d’Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale (ECSI), animées par Josias Yameogo, alternant burkinabais de l’AFDI Gironde.
Lors d’une première intervention en mars, les élèves ont exploré les inégalités mondiales à travers des jeux interactifs.

Enthousiastes, ils affirment : « Ce projet est enrichissant. Il nous ouvre à d’autres pratiques agricoles et à une vision plus solidaire de notre métier futur. »

À terme, ils co-construiront un micro-projet avec leurs homologues béninois, répondant à une problématique locale en agriculture, élevage ou sylviculture.

Du 23 au 29 mars 2025, deux enseignantes du lycée, Élodie Lima et Nathalie Campo, référentes en agroécologie, se sont rendues au Bénin pour une mission de prospection. Accompagnées de membres de l’AFDI 33, elles ont rencontré l’équipe du lycée Médji de Sékou et son proviseur Ibrahim Moumouni. Ce lycée, fleuron de la formation agricole béninoise, forme chaque année plus de 1200 élèves.
Les échanges ont permis de poser les bases d’un partenariat pédagogique autour de l’agroécologie. Des visioconférences entre les équipes éducatives sont prévues pour préparer le travail collaboratif à distance, avant la mission des élèves de Bazas prévue en mars 2026.
En parallèle, la délégation française a visité plusieurs sites inspirants : la ferme en système intégré de Songhaï, un atelier féminin de transformation d’huile d’arachide, une entreprise de transformation d’ananas, et les villes de Cotonou, Ouidah, Ganvié et Abomey. Ces lieux seront intégrés au programme du séjour des élèves.
Les jeunes bazadais devront maintenant mobiliser des financements pour concrétiser cette expérience humaine, culturelle et professionnelle inédite, avec l’accompagnement de leurs enseignantes, qui ont participé à la formation des réseaux Afrique. Et ils bénéficieront d’un avant-goût du Bénin dès la rentrée en accueillant dans l’établissement un volontaire béninois en service civique. En lien avec le réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale, ce jeune sélectionné avec France Volontaires parmi les étudiants de l’École de Foresterie de l’Université nationale du Bénin (UNA) contribuera à la préparation du projet aux côtés de l’équipe pédagogique.

Une belle aventure de coopération internationale se dessine entre les lycées agricoles de Bazas et de Sékou !

Article proposé par Élodie Lima, enseignante en agronomie et référente agroécologie au lycée agricole de Bazas – elodie.lima@educagri.fr

Contacts : Vanessa Forsans et William Gex, animateurs du réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale de l’enseignement agricole (BRECI/DGER/MASA), vanessa.forsans@educagri.fr, william.gex@educagri.fr
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER/MASA, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr