Agroécologie au coeur de l’île Maurice

Le programme de coopération régionale de l’Etablissement agricole FORMA’TERRA de l’Ile de La Réunion a repris, après 2 ans d’interruption, avec 2 projets centrés sur l’agroécologie et le développement durable avec ses partenaires de l’île Maurice.

Les 2 projets s’inscrivent dans le cadre du programme de coopération entre l’EPLEFPA FORMA’TERRA et les acteurs du développement agricole de l’Ile Maurice ré-amorcés en avril 2022.

Depuis 2019, les partenaires Mauriciens ont sollicité l’expertise de FORMA’TERRA pour mettre en place un dispositif de formation agricole opérant permettant de réussir la transition agroécologique de l’Ile Maurice.

Transition agroécologique comme pédagogie

Aussi « Enseigner à produire autrement – EPA2», titre du plan de l’enseignement agricole français pour permettre au monde de la formation agricole d’amorcer la transition agroécologique, a été le fils conducteur des 2 projets de coopération régionale réalisés en avril 2022 avec la participation des étudiants BTS du lycée agricole Emile Boyer de La Giroday (EPL FORMA’TERRA).

Du 3 au 17 avril 2022, 2 enseignants et 12 étudiants BTSA DARC – Développement de l’agriculture des régions chaudes ont réalisé l’étude du système agraire des 2 districts Sud de Maurice (Grand Port et Savane) et des diagnostics IDEA – Indicateurs de durabilité des exploitations agricoles chez des agriculteurs engagés dans le programme SMART agriculture, piloté par la Mauritius Chamber of Agriculture – MCA .

Cette étude a permis de dégager les principales problématiques du développement agricole actuel sur ce territoire de l’Ile Maurice et d’analyser les projets mis en place par les acteurs locaux.

L’étude a démontré que la transition agroécologique était en marche autant à Grand Port qu’à Savane.

Visites de terrain et enquêtes réalisées par les étudiants BTS DARC

Le FAREI (Food and Agriculture Research and Extension Institut) propose plusieurs formations et accompagnements aux petits agriculteurs du territoire pour réduire les intrants chimiques, valoriser la matière organique. Plusieurs acteurs privés comme l’association Vélo Vert, le groupe AGRIA et le groupe FERNEY ont démarré des projets en agriculture biologique. Les agriculteurs engagés dans le programme SMART agriculture ont prouvé qu’il était possible de réduire l’usage des intrants chimiques en s’appuyant sur des dispositifs agroécologiques et en valorisant les déchets organiques pour maintenir la fertilité des sols.

La transmission vient aussi des jeunes

Les étudiants en BTSA ont restitué les résultats de leur étude et leur analyse devant l’ensemble des acteurs professionnels et institutionnels à l’Institut Français de Maurice.

Du 25 au 30 avril 2022, 2 enseignants et 12 étudiants BTSA DARC et TC – Technico-Commercial et 2 formateurs du Centre de Formation Professionnelle pour Adultes de l’EPLFEPA FORMA’TERRA se sont mobilisés pour transmettre les bases de l’agroécologie à plus de 140 apprenants mauriciens, élèves, formateurs, techniciens, agriculteurs et jardiniers amateurs.

Le chantier en image : la butte permacole , le wicking bed et le mulching

 Le projet a été décliné en plusieurs actions.

Des binômes d’étudiants BTSA DARC et TC du lycée de St Paul ont encadré une formation sur le terrain de 27 élèves des sections agricole du collège de La Confiance de Beau Bassin Rose- Hill. Les jeunes du collège ont appris les techniques agroécologiques en les mettant en pratique lors de la création d’un jardin potager agroécologique de 240 m2.

Ateliers autour d’un jardin

Plusieurs ateliers ont été mis en place sur et autour du jardin : la création d’une butte permacole, la fabrication d’un compost, la construction de 3 wicking beds*, la pose de mulch**, ainsi que la plantation d’une haie, d’un verger et de cultures associées.  Plusieurs techniques agroécologique ont été ainsi transmis : la valorisation des déchets organiques pour le maintien de la fertilité des sols, les rotations de cultures avec fabacées pour l’apport d’azote, le rôle de la biodiversité par la présence d’une haie et d’un verger pour l’installation des auxiliaires et des insectes pollinisateurs, les dispositifs de protection sanitaire par les associations de cultures, la protection des sols, la limite de l’enherbement et l’économie d’eau par le mulch, la bonne gestion de l’eau par les wicking beds.

Une formation de 2 jours des enseignants au collège de La Confiance où plusieurs enseignants des sections agricoles ont participé au côté de ceux des matières générales, dans le but de développer des activités pluridisciplinaires autour du nouveau jardin.

Des enseignants originaires d’autres collèges du SEDEC mais aussi de MITD et des techniciens de structure de formation ont également bénéficié de la formation en agroécologie. La formation a alterné des séances plénières et des ateliers en extérieur, au jardin. Les participants ont ainsi pu créer 2 buttes permacoles, 2 wicking beds et participer aux travaux de mulching et plantations avec les élèves.

Trois formations courtes ont été dispensées pour former et sensibiliser à l’agroécologie des agriculteurs, des techniciens et des agri-entrepreneurs ainsi que des particuliers.

*le « wicking bed » (ou culture sur lit à mèche) désigne divers modes de culture de plantes, intégrant un système d’irrigation visant notamment à économiser l’eau (sub-irrigation).

** le paillis, aussi appelé mulch (terme anglais), désigne de manière générique une couche formée par un ou plusieurs éléments disposé(s) à la surface du sol. Le paillis ou mulch de résidus végétaux agit sur plusieurs aspects du fonctionnement des sols, soit la fertilité du sol, la réduction de l’évaporation et la température du sol, ou encore la structure des sols (source : Etude de cas de Geoffroy Decam – Thèse de Akhtar IQBAL Effets de la nature et décomposition des mulchs de résidus végétaux sur les services assurés par les sols en agriculture de conservation).

Photo de tête d’article : L’équipe franco mauricienne, élèves et personnels du collège de la Confiance – Maurice et les étudiants en BTSA de l’établissement agricole FORMA’TERRA (Réunion)

Contacts :

Didier Ramay, animateur du réseau AAOI – Afrique Australe – Océan Indien de l’enseignement agricole, didier.ramay@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise Internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Une formation pour s’engager avec l’Afrique

Une 40aine de participants venus d’établissements agricoles de toute la France ont participé à une formation pour développer leurs projets de partenariats avec le Cameroun, Madagascar, l’Afrique du Sud, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Bénin, proposée par le Bureau des relations européennes et de la coopération internationale et les animateurs des réseaux Afrique de l’enseignement agricole. 

Les participants ont d’abord vu comment leurs projets s’inscrivent dans la stratégie internationale du Ministère, et en particulier de la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche qui a pris en 2018 quatre engagements pour l’Afrique. De même, l’environnement institutionnel et les enjeux politiques et économiques de la coopération française avec l’Afrique subsaharienne ont été précisés.

La présentation des activités et du fonctionnement des trois réseaux Afrique a mis en lumière les moyens et outils mis à disposition des établissements de l’enseignement technique agricole permettant de faciliter leur coopération avec les pays de l’Afrique subsaharienne.

Les intervenants invités ont donné à voir les possibles liens et opportunités susceptibles de donner davantage d’ampleur aux projets de coopération des lycées agricoles avec l’Afrique.

Par exemple, le continuum entre enseignement technique agricole et enseignement supérieur ouvre le champ des possibles comme le montre le cas du projet Biovalor porté par l’Institut Agro de Montpellier (Institut Agro – synergies enseignements supérieur et technique) ou la création d’un consortium Erasmus+ porté par l’ENSFEA avec les établissements coopérant avec le Bénin (ENSFEA – consortium Erasmus+ Bénin). 

Il est d’ailleurs à noter que le programme Erasmus+ s’étend désormais très concrètement à l’Afrique, avec à la clé des financements non négligeables (Erasmus+ Afrique).

Les réseaux régionaux multi-acteurs (RRMA), tel que Occitanie Coopération, constituent aussi un relai important pour les partenariats des lycées agricoles avec l’Afrique (RRMA Occitanie coopération).

Et concernant l’accueil en lycées agricoles de jeunes africains en service civique, le Délégué Général et le Directeur du pôle Réseau International de France Volontaires ont rappelé le souhait de massification. Ils ont également présenté les nouveautés du programme telles que l’absence de limite d’âge et l’allongement de la durée à deux ans pour un Volontariat de Solidarité Internationale et le développement de projets dans dix pays d’Afrique pour construire un nouveau modèle ainsi que les programmes « Territoires Volontaires » et « Grande Muraille Verte » dans lesquels les missions de service civique pourront s’inscrire.

Après ce partage d’informations, il a été possible pour les participants de bénéficier d’apports méthodologiques à la conception de projets. Avant l’exercice d' »Arbre à problèmes-Arbre à solutions », qui permet d’arriver à la réalisation d’un cadre logique, un exemple de réponse à appel à projets a été présenté et commenté tel que FABéOc, en réponse à l’appel à projets de la région Occitanie « Alimentation durable et agroécologie en Afrique ».

Des exercices pratiques ont été proposés, de la rédaction de fiches de mission pour service civique à la préparation de mobilités collectives ou de projets en distanciel, appuyés par les animateurs des réseaux Afrique qui en assureront en outre le suivi.

En parallèle, les animateurs du RED ont organisé pour une quinzaine de jeunes étudiants et des services civiques sénégalais, malgaches, burkinabè, béninois, ivoiriens, diverses activités dont la création de sketches sur l’étonnement des rencontres interculturelles, interprétant des situations vécues à leur arrivée en France qu’ils ont ainsi pu partager lors des soirées conviviales clôturant les journées de formation.

Consultez toutes les ressources réunies par les réseaux Afrique :

Retrouver tous les documents : les enjeux politiques et économiques, documents du réseau Cameroun Nigeria, documents du réseau Afrique Australe Océan Indien, documents du réseau Afrique de l’Ouest

 

Contacts des réseaux Afrique de l’enseignement agricole

Vanessa FORSANS, Enseignante au LEGTA Le Chesnoy / co-animatrice du réseau Afrique de l’Ouest – animatrice du réseau CEFAGRI de l’enseignement agricole, vanessa.forsans@educagri.fr

Jean-Roland ARBUS, Agronome au Legta La Vinadie – 46100 Figeac/ Co-animateur réseau Afrique de l’Ouest de l’enseignement agricole, jean-roland.arbus@educagri.fr

Florent DIONIZY, animateur du réseau Cameroun/Nigéria de l’enseignement agricole, florent.dionizy@educagri.fr

Yann JAGOURY, animateur du réseau Cameroun/Nigéria de l’enseignement agricole, yann.jagoury@educagri.fr

Didier RAMAY, animateur du réseau Afrique Australe Océan Indien de l’enseignement agricole, didier.ramay@educagri.fr

Valérie HANOUN, animatrice du réseau Afrique Australe Océan Indien de l’enseignement agricole (mission jusqu’en septembre 2022), valérie.hanoun@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Ethiopie-France : une coopération académique et scientifique

Les établissements de médecine vétérinaire français et éthiopien s’associent pour renforcer leur coopération autour d’un projet sur la filière volaille et l’École nationale vétérinaire de Toulouse contractualise avec son homologue, le College of Veterinary Medicine and Agriculture, afin de l’accompagner dans une optique One Heath.

Visite de la délégation éthiopienne à Toulouse, à l’École nationale vétérinaire (ENVT)

Du lundi 28 Mars au 01 avril 2022, l’École national vétérinaire de Toulouse (ENVT) a reçu la visite d’une délégation éthiopienne du College of Veterinary Medicine and Agriculture (CVMA) de l’Université d’Addis-Abeba. Cette délégation composée du doyen du CVMA, de son adjointe et de deux professeurs s’inscrit dans le cadre d’un projet de coopération vétérinaire international en filière volaille financé par les Fonds de Solidarité pour les Projets Innovants (FSPI), gérés par le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères et mobilisant l’expertise du Ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, appelé ‘’Chicken Health Project’’. Ce projet coordonné par France Vétérinaire International et dont l’ENVT assure la responsabilité académique, vise à accompagner la montée en compétences du CVMA et de la communauté vétérinaire éthiopienne, dans une optique One Health.

Accueil de la délégation du College of Veterinary Medicine and Agriculture- CVMA à la Direction générale de l’enseignement et de la recherche – Ministère en charge de l’agriculture – Paris

Accueil au Ministère, tutelle des Ecoles nationales vétérinaires françaises

Cette visite avait pour objectifs de renforcer et développer la coopération vétérinaire entre la France et l’Éthiopie. Elle a ainsi été l’occasion pour les collègues éthiopiens de rencontrer la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER) dont Valérie BADUEL (DG) ainsi que l’équipe du bureau des relations internationales (BRECI). Cela a permis à la délégation éthiopienne de prendre connaissance du système de formation de l’enseignement agricole et d’évoquer la possibilité d’un accord de coopération entre la DGER, les quatre écoles vétérinaires françaises et l’université éthiopienne ou son ministère de tutelle afin de renforcer la coopération entre nos deux pays.

Visites techniques

La délégation a également pu visiter un laboratoire de l’Institut Pasteur ainsi que deux fermes dont l’exploitation du lycée agricole de Mirande.

Ce fut également l’occasion de rencontrer les partenaires du projet tels que CEVA Santé Animale,  société pharmaceutique vétérinaire multinationale, créée en 1999 et dont le siège est à Libourne en Gironde.

Ces différentes rencontres ont permis d’aboutir à la signature d’un Mémorandum Of Understanding (MOU) entre (CVMA-ENVT) ce qui offrira un cadre de coopération pédagogique et scientifique entre les deux institutions pour les cinq prochaines années.

Initiative One-Health partagée

Puis, dans le cadre de la célébration des 125 ans de relations diplomatiques entre la France et l’Ethiopie, la Faculté de Médecine Vétérinaire et d’Agriculture (CVMA) de l’Université d’Addis Abeba et l’Ambassade de France en Ethiopie ont organisé le 21 avril, un atelier, dédié à « l’amélioration de la santé des poulets grâce à l’initiative One-Health».

Intervention de Jean-Luc Guérin, professeur pathologie aviaire sur la situation de l’influenza aviaire

En présence de M. Rémi Maréchaux, Ambassadeur de France en Ethiopie, Dr Fikru Ragassa, Ministre d’Etat chargé de l’Élevage et de la Pêche, Ministère de l’Agriculture, Dr Eba Mijena, Directeur des Affaires Académiques pour l’Enseignement Supérieur, Ministère de l’Éducation, Dr Hagos , directeur du programme post-diplôme de l’Université d’Addis-Abeba, l’atelier, réunissant plus de 150 personnes, a souligné le lien étroit entre la santé humaine et animale.

L’atelier, conduit en mode hybride, a été animé par les conférences et les présentations d’universitaires et de spécialistes du domaine : Pr. J-L. Guerin – ENVT – Enseignant en pathologie aviaire – biosécurité – Interactions Hôte-Pathogène Directeur : « Introduction Avian Influenza », Pr. J-L. Angot, Inspecteur Général de la Santé Publique Vétérinaire, Président de l’Académie Vétérinaire de France : « Présentation de l’initiative Prezode dans l’approche One Health », Dr. P. Bastiaensen, représentant du bureau régional de l’OIE, Nairobi : « Quelques exemples typiques des maladies dans l’approche One Health », Dr. Mohammed I. Abdikadir, One Health Focal Person in the WHO Country Office Ethiopia : « Cadre stratégique et opérationnalisation de l’approche One Health : le cas éthiopien »

Comité de pilotage Chicken Health Project

Comité de pilotage du projet Chicken Health project en présence de l’Ambassadeur de France en Éthiopie, la COCAC (Conseiller de Coopération et d’Action Culturelle), du Ministre de l’Agriculture éthiopien et du DEAN du College of Veterinary Medicine and AgricultureSuite à l’atelier, un comité de pilotage du projet « Chicken Heath Project » s’est tenu, impliquant l’ENVT, CVMA ainsi que l’Ambassade de France, il traite des questions vétérinaires.

Financé par le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, piloté par le Service de la coopération et de la culture de l’Ambassade de France en Éthiopie et avec le concours du MASA via le Conseiller aux Affaires Agricoles pour l’Afrique de l’Est et l’Océan Indien basé au Service Économique Régional (SER) de Nairobi, ce projet de deux ans est axé sur le renforcement des capacités, ciblant la formation académique et continue des vétérinaires/techniciens.

Le projet vise à renforcer la sécurité alimentaire dans la filière avicole en Éthiopie à travers l’amélioration de la sécurité sanitaire, de l’alimentation animale aux produits alimentaires consommés par la population (œufs, viande). Ce projet repose sur une approche innovante, impliquant différents acteurs, académiques et économiques, français et éthiopiens.

Calendrier du projet :

09 Mai – 27 Mai : Module de biosécurité en ligne

13 au 17 juin : Formation de trois professionnels éthiopiens à l’ENVT en techniques de laboratoire (moléculaire et pathologie)

13 au 24 juin : Formation de formateurs en ligne (module biosécurité)

04 au 08 Juillet : Summer School

 

Contacts : Pauline MICHEL – IHAP-ENVT – Ingénieur Pédagogique – Projet YEDODE Ethiopie, pauline.michel@envt.fr

Sabine DIDIERLAURENT – Directrice adjointe · France Vétérinaire International ENSV-FVI, sabine.didierlaurent@vetagro-sup.fr

Rachid BENLAFQUIH – BRECI chargé de mission Afrique, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Faculté béninoise s’intéresse aux services civiques

Le service civique en réciprocité … un véritable levier d’intensification des mobilités entre la France et le Bénin et renforce le continuum entre l’enseignement technique agricole et l’enseignement supérieur agricole. Focus sur l’intérêt exprimé par la Faculté des sciences Agronomiques de l’Université Abomey Calavi au Bénin.

Le jeudi 13 mai 2022, le lycée agricole Honoré de Balzac de Castelnau le Lez a accueilli une délégation de la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) l’Université d’Abomey Calavi (UAC), de l’Université de Lorraine et de l’Institut Agro Montpellier qui s’est tout particulièrement intéressée aux étudiants béninois en service civique : Nansirine Ismaïnou et Isaac Bognon.

Intégrer la culture entrepreneuriale dans la formation supérieure

    La visite s’inscrit dans le projet BIOVALOR « Renforcement de la démarche compétences et de la culture entrepreneuriale dans la formation supérieure agronomique à la Faculté des Sciences Agronomique de l’UAC : leviers pour l’insertion professionnelle et le développement de la bio-économie au Bénin ». Le projet BIOVALOR est soutenu par le programme « Partenariats avec l’Enseignement Supérieur Africain » (PEA), géré par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) et financé par l’Agence Française de Développement (AFD). Il s’agira notamment de revisiter les curricula des formations de la FSA afin d’améliorer l’insertion des jeunes diplômés dans 6 filières cibles (riz, ananas, anacarde, fonio, karité et sisré), de développer des recherches en lien avec les besoins exprimés par les structures employeuses des diplômés de la FSA et de contribuer à l’émergence d’un village entrepreneurial.

BIOVALOR rime avec mobilité

Afin d’accélérer l’identification des réformes à mettre en place, le projet BIOVALOR va financer sur quatre années des mobilités d’étudiants de la FSA vers l’Institut Agro Montpellier et l’Université de Lorraine. Il s’agira à la fois de faciliter l’acquisition de compétences particulièrement utiles aux besoins des filières, mais aussi de les inscrire dans le dispositif Erasmus+ avec une reconnaissance des crédits obtenus par l’Université d’origine de l’étudiant.

Or des mobilités ont déjà démarré entre la FSA et le lycée de Riscles dans le Gers, entre l’Université Nationale d’Agriculture du Bénin et le lycée de Castelnau Le Lez. Ce sont de jeunes étudiants béninois, sélectionnés en fonction de leur projet personnel, et des besoins des lycées qui effectuent un séjour financé par le dispositif de service civique, avec l’appui du réseau Afrique de l’Ouest de la DGER, et en lien avec France Volontaire ainsi que l’Agence du Service Civique.

Nansirine maîtrise la production végétale biologique

Nansirine nous a présenté ses activités dans la serre du lycée avec son maitre de stage M Picasso. Elle maitrise l’ensemble des activités de production et de vente et participe activement à la formation des élèves du lycée. Aimé Bokonon Ganta, Vice-Doyen  de l’Ecole des Sciences et Techniques de la Production Végétale de la FSA et entomologiste a pu apprécier combien Nansirine maitrise l’ensemble des méthodes de lutte biologique utilisées dans la serre.

Issac acquiert de la pratique

Le domaine d’Isaac est positionné dans la halle de technologie alimentaire. Il dispose déjà d’une licence en technologie alimentaire mais avec très peu de pratique. Or au lycée de Castelnau Le Lez, il a pu non seulement maitriser l’ensemble des appareils de transformation, superviser le travail des élèves, les former à l’assurance qualité et acquérir également une certification pour gérer certains appareils comme l’autoclave.

Le doyen de la FSA, M. Bonaventure Ahohuendo et l’ensemble de la délégation sont repartis enchantés de cette visite d’autant que la directrice adjointe du lycée, Mme Chavagneux, a pu donner à la fois un aperçu des activités du lycée et du dispositif d’enseignement technique agricole dans son ensemble.

Ce dispositif d’accueil des étudiants en service civique dans l’enseignement technique agricole français s’inscrit dans une politique plus large de coopération avec le Bénin. Cette action de coopération n’est pas isolée. Les lycées agricoles, avec l’accompagnement du réseau Afrique de l’Ouest de la DGER, coopérant avec de nombreux pays africains (Côte d’Ivoire, Sénégal, Burkina Faso, Madagascar …) échangent régulièrement ce qui fait que l’enseignement technique agricole dispose déjà d’une belle expérience et expertise dans ce domaine. C’est ce qu’a expliqué Serge Misericordia, enseignant et coordinateur des actions partenariales avec le Bénin, lors de la visite.

Il s’agira maintenant d’explorer les synergies entre les mobilités de service civique et les mobilités soutenues par BIOVALOR pour que les idées et projet de Nansirine, d’Isaac et de leurs jeunes collègues deviennent réalité. Nous allons y travailler dans la mise en œuvre du projet BIOVALOR a assuré Guido Rychen directeur de l’ENSAIA de Nancy et Jean-Luc Bosio chef du service des relations internationales à l’Institut Agro Montpellier.

Enseignement technique et supérieur : une complémentarité

Cette synergie entre établissement d’enseignements technique et supérieur est déjà une réalité a rappelé Jean-Luc Bosio en présentant à nouveau Stécyna Kiki, animateur du projet BIOVALOR au Béninui et présent à la visite. Stécyna est animateur et employée par l’Université de Lorraine. Originaire du Bénin, elle est venue étudier en BTS agricole à Arras, a suivi une « prépa » au lycée agricole de Quétigny près de Dijon et a intégré le cursus SAADS de l’Institut Agro Montpellier en 2012. Plusieurs étudiants étrangers choisissent cette complémentarité entre enseignement technique et supérieur agricole en France. Certains recherchent même une première expérience de travail dans un lycée agricole en France comme Mansour Sow directeur de l’exploitation du Neubourg en Normandie ou Alain Yao à l’EPLEFPA de Limoges.

Est-ce que Nansirine et Isaac suivront cette voie ?

Nous allons tenter de voir comment mieux intégrer les mobilités de service civique dans les cursus de l’Université d’origine, peut être imaginer des parcours de mobilité au niveau licence puis master a assuré les réprésentants de la délégation qui ont chaleureusement remercié toute l’équipe du lycée.

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Contacts : Jean-Luc BOSIO, Chef du service des Relations Internationales et des Langues / Institut Agro Montpellier, jean-luc.bosio@supagro.fr

Vanessa Forsans, Enseignante au LEGTA Le Chesnoy / co-animatrice du réseau Afrique de l’Ouest – animatrice du réseau CEFAGRI de l’enseignement agricole, vanessa.forsans@educagri.fr

Jean-Roland Arbus, Agronome au Legta La Vinadie – 46100 Figeac/ Co-animateur réseau Afrique de l’Ouest de l’enseignement agricole, jean-roland.arbus@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé des programmes Afrique Subsaharienne et Océan Indien, Expertise publique et soutien aux professionnels à l’international, Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI)/Jeunesse (MASA-DGER-BRECI), rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr