L’accueil d’un nouveau partenaire universitaire fait entrer l’agroforesterie dans la 4ème édition de l’aventure AgreenMob.
Alors que la 4e édition du programme AgreenMob* est désormais lancée, nous sommes heureux de compter un nouveau partenaire sénégalais avec l’Université Assane Seck de Ziguinchor à travers le département d’agroforesterie. Les étudiants sénégalais pré-sélectionnés par leur établissement ont pu postuler jusqu’au 4 février 2022 en vue de poursuivre leur parcours en France dans une des écoles d’enseignement supérieur en agriculture au sens large.
27 places sont ouvertes à ce jour. Cette aventure humaine, qui vise à améliorer l’internationalisation des formations pour une meilleure compétitivité sur la scène mondiale, contribue à faire vivre la coopération entre nos deux pays conformément aux quatre engagements de l’enseignement agricole pour l’Afrique.
Étudiants et jeunes professionnels qui partagent leur ressentis
Et les alumni, Siny, Mor, Malick et Moustapha : que sont-ils devenus ?
Pour connaître le parcours des anciens étudiants qui ont suivi un parcours d’étude en France et connaître le chemin qu’ils ont suivi, retrouvez les derniers portraits des alumni qui expliquent leur choix de l’enseignement agricole en France et leur insertion professionnelle au Sénégal.
Siny Samba, CEO Le Lionceau, alumni de IA M, répond sur son choix pour l’enseignement agricole :
AgreenMob *programme lancé depuis 2019 et porté par l’Alliance Agreenium de recrutement concerté avec leur établissement d’origine au Sénégal (UCAD/ESP, UGB, UT/ENSA, EPT et UASZ) d’élèves ingénieurs sénégalais en agrobiosciences.
Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr
Formations sur mesure pour les jeunes Sénégalais
Quatre ateliers ont été organisés durant le dernier trimestre 2021. Objectif : ajuster et harmoniser des référentiels de formation agricole au Sénégal dans le cadre de la coopération avec la France
De la MFR à l’Université
Dans le cadre du projet Warwi, financé par le Ministère français de l’Europe et des affaires étrangères (FSPI), deux ateliers, l’un avec les Maisons familiales rurales du Sénégal, et l’autre, avec l’Université du Sine Saloum El-Hâdj Ibrahima NIASS (USSEIN), deux partenaires de longue date, ont permis d’appuyer des ajustements stratégiques de leur offre de formation pour les rendre plus attractives et efficientes. L’Association réunissant les acteurs de la formation agricole et rurale au Sénégal (FARSEN) a piloté ces rencontres riches en analyse visant une meilleure employabilité des apprenants sortants. Durant toute l’année 2022, Warwi continuera à valoriser les innovations ainsi que les dynamiques des territoires dans la Formation Agricole et Rurale sénégalaise.
Débuter par l’Agroalimentaire et l’Elevage
De leur côté, les Instituts supérieurs d’enseignement agricole (ISEP), ouverts depuis 2019, ont organisé avec FranceAgriMer, sur la subvention octroyée par l’Agence française de développement (AFD), deux ateliers d’harmonisation de leur curricula de formation dans les métiers de l’agroalimentaire, d’une part, et de l’élevage, d’autre part. Dans cet exercice propice au regard croisé, l’enseignement agricole français (2 équipes de 3 experts) a pu y apporter sa contribution tant sur le contenu des référentiels, que sur la méthodologie, tout en proposant une ouverture sur d’autres thématiques potentielles (commerce équitable, commerce digital, atelier pédagogique, etc.). L’échange entre pairs s’est prolongé durant une semaine avec le voyage d’étude dans les lycées de Nantes Terre Atlantique et de Pau Montardon.
Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr
Salon Formations Post-Bac au Sénégal
Les écoles d’enseignement supérieur agronomique et vétérinaire françaises ont répondu présente pour informer les jeunes sénégalais sur la diversité de formation et les perspectives d’étude au Campus franco-sénégalais.
L’orientation est un moment crucial dans la vie lycéenne, celui des choix déterminants pour l’avenir, le début d’un parcours professionnel. Pour sa nouvelle édition, le salon des formations post bac s’est tenu au Lycée Jean Mermoz de Dakar du 14 au 15 janvier 2022. Organisé par les écoles à programme scolaire français (AEFE) et l’Ambassade de France au Sénégal, conjointement avec les autorités locales, cet évènement a accueilli plus de 2 300 lycéens en présentiel et réuni 74 établissements publics-privés, de France et du Sénégal.
Parmi eux, ONIRIS, UniLaSalle et ISARA. Leur participation et leur implication y compris à travers les conférences ont illustré la diversité et la richesse de l’enseignement supérieur agricole en France. Au programme : informations transmises aux apprenants et leur parents, échange de coordonnées avec les nouvelles recrues ou partenaires potentiels. Au-delà des coopérations inter-établissements existantes, d’autres perspectives se sont esquissées notamment dans le cadre du Campus franco-sénégalais, qui devrait prochainement publier un nouvel appel à projet.
Cette manifestation a aussi donné l’occasion de présenter www.warwi.org, une plateforme accessible à tous cartographiant les dispositifs et les opérateurs de la formation agricole et rural au Sénégal. Cette opération de promotion de l’enseignement agricole au Sénégal s’inscrit dans le principe des 4 engagements pour l’Afrique.
Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr
Start-Up innovantes en terre Australe
Pour la 3e session de son Prix de l’Innovation, le F’SAGRI a vu les choses en grand ; un nouveau partenariat avec la Banque mondiale et le programme de développement des Nations Unies (PNUD) ; un nouveau nom : AgTech Innovation Challenge ; une compétition qui dépasse le cadre sudafricain.
Comme l’année dernière, le challenge était divisé en deux catégories: les projets de recherche appliquée portés par des universitaires et les projets portés par les start-up. Voyons de quelles innovations les Strat-up candidates en 2021 sont capables.
Nouveautés 2021 : 5 pays en lice
En 2020, le prix de l’innovation ciblait les start-up sud-africaines uniquement. En 2021, soutenu par le Ministère de l’agriculture et l’alimentation (Direction générale de l’enseignement et de la recherche-DGER) via le Budget d’Actions à l’International, le F’SAGRI a développé une collaboration avec la Banque mondiale, ce qui a permis d’étendre ce concours à quatre pays avoisinants : le Lesotho, Eswatini, la Namibie et le Botswana. Au total, plus de 40 dossiers de candidature ont été examinés, dont 9 portés par des entreprises autres que sud-africaines. Une première sélection a permis de conserver 12 candidats, dont un botswanais.
Le jury s’est réuni le 25 novembre 2021 au matin. Il comptait des représentants des autorités sud-africaines, de la chambre de commerce Franco sud-africaine, du PNUD et de l’ambassade de France, réunis à la Résidence de France, mais aussi d’Agreenium et de la DGER, en virtuel.
Le jury a unanimement souligné la qualité des projets présentés et exprimé le souhait d’en assurer le suivi lors d’événements ultérieurs. Ce suivi est d’ailleurs prévu dans le cadre du partenariat entre le F’SAGRI et le PNUD.
Ambassade de France, Banque mondiale et PNUD confirment l’importance de ce challenge dédié à l’agriculture
La cérémonie de remise des prix de l’innovation a eu lieu à la suite du comité de sélection des projets. Lors de leurs interventions, Aurélien Lechevallier, Ambassadeur de France, Marie-Françoise Marie-Nelly, Directrice Régionale de la Banque Mondiale, Dy Ayodele Odusola, Représentant du PNUD en Afrique du Sud ainsi que François Davel, représentant du Department of Science and Innovation (DSI), ont réaffirmé l’enjeu que représente le développement d’une agriculture durable dans les communautés rurales. Ils ont rappelé à quel point, dans un contexte rendu difficile par la crise sanitaire actuelle, il est primordial d’aider les communautés rurales à développer des emplois, notamment l’emploi des jeunes et des femmes, en prenant en compte des problématiques plus larges comme la lutte contre le réchauffement climatique.
Du côté des lauréats…
5 start-up sudafricaines ont été sélectionnées. Grâce aux contributions de l’Ambassade de France, du DSI et du PNUD, elles vont recevoir des prix allant de 2200 € à 8800 € et bénéficier d’un programme d’accompagnement pour développer leurs projets et leur permettre de rentrer en contact avec des financeurs.
Lauréate du 1er prix : Claire Reid pour Reel Gardening
L’objectif de Reel Gardening est de rendre le jardinage aussi rapide, simple et amusant que possible. La solution de jardinage qu’elle propose permet aux particuliers et aux collectivités de réduire leur consommation d’eau jusqu’à 80 %. Leur innovation est un ruban de semences breveté qu’il suffit de placer dans le sol de manière à voir la partie colorée au-dessus de la terre, puis il ne reste plus qu’à ajouter de l’eau. L’entreprise dispose d’une application qui offre un guide étape par étape pour gérer les platations en vous informant de ce que vous devez faire chaque jour dans le jardin en fonction de ce que vous avez planté. Reel Gardening reverse également une partie de ses ventes aux communautés dans le cadre de son programme de sensibilisation.
Lauréat du 2e prix: KHEPRI Biosciences sur la gestion des déchets – Des projets aux prises avec les problématiques actuelles
KHEPRI Biosciences propose des produits d’alimentation animale de qualité, fabriqués sur mesure pour l’écosystème local à partir de déchets organiques disponibles localement. KHEPRI collecte les déchets alimentaires dans les flux de déchets locaux, les traite et leur ajoute de la valeur en utilisant la mouche du soldat noire pour fabriquer des produits qui répondent aux besoins de leur marché cible. KHEPRI a développé cinq produits d’alimentation animale et les a testés sur le marché. Leur produit final est constitué d’aliments pour animaux et d’engrais proposés à des prix compétitifs et produits selon une approche durable.
Lauréate du 3e prix : Palesa Motaung pour AgriKool
AgriKool est une start-up de Pietermaritzburg (KZN) qui résout le problème de l’accès au marché grâce à une application mobile permettant aux petits exploitants agricoles d’avoir accès au marché, au financement, au transport et à des informations fiables de manière transparente. L’application regroupe la demande des colporteurs et des magasins de vente au détail de produits alimentaires, et convertit cette demande en un marché accessible pour les petits exploitants agricoles des zones rurales. Elle prélève une commission de 3 à 8 % sur la transaction, ainsi que des frais administratifs. L’innovation atténuera les contraintes liées à la saisonnalité, car la start-up prévoit de s’aventurer dans d’autres provinces et en Afrique.
Lauréat du 4e prix: SMARTFILL pour la réduction de l’utilisation du plastique
Smartfill est une unité de distribution alimentaire au détail sans emballage plastique (ou les élimine). Les emballages plastiques sur les aliments sont d’autant plus une taxe supplémentaire pour les pauvres en ajoutant les coûts d’emballage au prix de la nourriture. Cette technologie innovante permet d’alléger la pression sur les prix des aliments. Elle ne se préoccupe pas seulement du recyclage et de la réduction du plastique, mais aussi de l’accessibilité financière des aliments. Les emballages sont de plus en plus chers en termes de taxes et augmentent les coûts logistiques qui se répercutent sur le prix des aliments. Le dispositif distribuera l’alimentation en fonction de la quantité requise.
Lauréat du 5e prix: Dropsight pour une utilisation raisonnée des pesticides
Dropsight est une application pour smartphone qui permet de mesurer le dépôt de produits chimiques (c’est-à-dire de pesticides) sur les feuilles dans le champ, de comparer les résultats et de faire des ajustements avant que le produit chimique ne soit ajouté au réservoir. Tout cela se fait grâce à un boîtier d’analyse portable innovant appelé « leaflab », avec l’utilisation d’un smartphone. L’objectif est de réduire le risque de mauvais résultats en matière de lutte biologique en raison d’un mauvais réglage et dépôt du pulvérisateur. Grâce à Dropsight, les agriculteurs réduiront le risque de niveaux inacceptables de résidus chimiques et de ruissellement de produits chimiques. Cette innovation réduira considérablement le risque de contamination du sol et des eaux souterraines due à un volume de pulvérisation excessif. Le processus Dropsight se déroule sur le terrain, en temps réel, et fournit des données visuelles et quantitatives sur lesquelles fonder les décisions relatives à l’amélioration du dépôt de la pulvérisation. Grâce à cette innovation, il n’est plus nécessaire de faire appel à un laboratoire pour analyser le dépôt, ce qui permet non seulement de gagner du temps mais aussi d’économiser de l’argent.
Ces projets innovants vont rejoindre les lauréats des années précédentes et intégrer le programme de suivi du F’SAGRI. Ce programme vise différents objectifs, soit de doter le F’SAGRI de structures de stage, conférenciers et mentors potentiels, qui pourront à leur tour aider des étudiants et jeunes porteurs de projets. Ces porteurs de projets innovants pourront intégrer des projets de développement local, à l’échelle d’une municipalité ou d’une province à l’image des projets de création de villes vertes, actuellement soutenus par de grandes instances internationales. Enfin, le programme permet d’aider à identifier des projets porteurs pour de potentiels financeurs français.
Contacts :
Séverine JALOUSTRE, Adjointe au Directeur, F’SAGRI – French South-African Agricultural Institute, severine.jaloustre@ul.ac.za