Deux semaines franco-ivoiriennes

Six étudiants ivoiriens accompagnés de deux directeurs d’établissements ont été accueillis par leurs partenaires « historiques », le Lycée Nature de La Roche-sur-Yon en Pays de Loire et le Campus agricole de Vire en Normandie.

Patricia Darjo, directrice de l’EPL de La Roche-sur-Yon, présente l’accueil de la délégation Ivoirienne au Lycée du 3 au 10 avril 2024.

Le Lycée Nature de La Roche-sur-Yon en Vendée a reçu une délégation ivoirienne issue de deux écoles de l’INFPA (Institut national de formation professionnelle agricole) situées à Bingerville. Cette délégation était composée des 2 directeurs et 6 jeunes apprenants.

Des projets en lien avec les services civiques

La semaine a été l’occasion d’échanger sur les thématiques en lien avec les objectifs de notre coopération, soit le renforcement de nos échanges et la réciprocité en accueillant et en envoyant des services civiques. Nous avons travaillé avec les encadrants sur les conditions d’accueil des services civiques que nous recevons tous les ans, sur le cadre de leurs missions, les attendus, les indicateurs de réussite.

Nos deux services civiques Ange et Idrissa que nous accueillons depuis janvier 2024 ont partagé leurs ressentis. Ils ont fait visiter l’exploitation agricole du lycée à la délégation et ont ainsi expliqué leurs missions et la mise en œuvre de deux projets communs.

Ange et Idrissa, avec l’aide de la maraichère, participent à une expérimentation croisée de production de pommes de terre à partir de graines.

Nous travaillons également sur le projet d’implantation au CAPP* d’une boutique pour vendre les produits issus des ateliers de ce *centre de formation professionnelle en élevage pour adultes de Bingerville. Une mission qui sera proposée aux prochains services civiques français en Côte d’Ivoire.
L’organisation d’un voyage en Côte d’ivoire avec un groupe d’élèves français est prévu en 2025.
Un travail a été mené afin d’organiser une conférence/débat avec la participation de nos élèves de BTS GPN, TC, filière générale pour engager et favoriser les échanges sur les questions de l’alimentation, le gaspillage alimentaire, produire autrement à l’occasion. Ces élèves ont présenté leurs projets et ont ensuite répondu aux questionnements de l’assemblée. L’association SOLAAL est également intervenue et a présenté l’organisation des dons de produits agricoles aux associations d’aide alimentaire.

Des visites locales culturelles et professionnelles ont été organisées, au port de St Gilles Croix de vie et uu musée de la sardine, dans une exploitation de spiruline, au jardin extraordinaire sur le site de Beautour, à Noirmoutier en petit train et de l’écomusée « Le Daviaud » et dans une exploitation ostréicole familiale à Beauvoir sur mer …avec dégustation !
Enfin, la délégation a été accueillie par la DRAAF et Julien Pichon, chargé de coopération européenne et internationale, et a réalisé une visite guidée de la ville de Nantes.

Partage et convivialité

La délégation ivoirienne a particulièrement apprécié les moments de convivialité avec une sortie en barque sur la route du sel à Sallertaine, une soirée musicale avec nos deux fidèles musiciens, chanteurs et conteurs vendéens Olivier Pi Fanie qui s’est terminée en dansant tous ensemble, des repas partagés avec des plats typiquement vendéens et ivoiriens.

Notre fil rouge : une création artistique

Durant cette semaine, deux artistes ont proposé des ateliers créatifs à l’ensemble des apprenants, des personnels du lycée Nature et de la délégation ivoirienne.
Une fresque collective monumentale sur la thématique « Entre art et paysage » a vu le jour et a été inaugurée le jeudi 4 avril 2024 dans le patio du lycée Nature avec la présence de Julien Pichon, référent coopération internationale de la DRAAF Pays de la Loire.
Des peintures sur bâches ont été réalisées par 60 jeunes élèves et étudiants français et ivoiriens et quelques adultes avec la participation d’Emmanuel Lacouture, artiste paysagiste, dans une ambiance très conviviale, d’échanges culturels mêlant musique et danse.
Une structure en osier vivant sous forme de hutte a été tressée par les jeunes sous les instructions d’Olivier Ton, architecte végétal et vannerie.

Une semaine bien remplie avec des échanges fructueux, un renforcement de notre partenariat, des créations artistiques pérennes, des rires et des sourires, des souvenirs plein la tête.

Rencontre franco-ivoirienne à Vire

Coralie Picard, enseignante au Campus agricole des Champs de Tracy à Vire, raconte cette seconde semaine avec la délégation ivoirienne, accueillie du 9 au 16 avril 2024.

Cette rencontre fait suite à un premier échange qui avait eu lieu en décembre 2022, où 20 jeunes français et 4 enseignants de Vire avaient fait partie d’une délégation du réseau Afrique de l’Ouest accueillie au sein des établissements de Bingerville (Côte d’Ivoire). Il avait alors été entendu que notre partenariat prendrait forme autour d’échanges, en alternance tous les ans, dans chacun des établissements partenaires.
Cette semaine a été articulée autour de visites techniques, d’échanges informels entre jeunes français et jeunes ivoiriens et de sorties culturelles ou ludiques.
Ainsi, une recette franco-ivoirienne a été élaborée à l’Atelier de Transformation, pilotée par Fatoumata, étudiante ivoirienne en service civique sur notre établissement pour 7 mois. La dégustation s’est faite lors d’un repas convivial où les enseignants français, qui avaient participé au voyage en Côte d’Ivoire l’an passé, ont pu renouer avec leur homologues ivoiriens.

Les jeunes ivoiriens ont visité l’exploitation du lycée en compagnie de Youssouf, notre deuxième service civique et de Xavier Baudoin, le chef d’exploitation. Ils y ont découvert un élevage de vaches laitières, production méconnue en Côte d’Ivoire.
Une visite à l’usine de méthanisation à côté du lycée leur a permis de voir comment on pouvait valoriser les matières organiques issues d’élevage. Ils ont pu aussi rencontrer des producteurs normands : Denis Lelouvier (fabrication de camembert Bio appellation AOC) et Mr Anselot (fabrication de la véritable andouille de Vire). Pour finir, ils se sont rendu à l’ENIL, atelier de transformation agro-alimentaire (autour du lait) du lycée agricole de Saint Lô Thère.

Ce voyage ne pouvait se faire sans une découverte de notre région. Ainsi, la délégation s’est émerveillée au Mont Saint Michel, a visité la ville de Caen et foulé les plages du débarquement, mises en valeur cette année pour le 80e anniversaire.

Au cours des différentes soirées passées sur le lycée, des rencontres avec les jeunes français ont pu avoir lieu, lors de repas à la cantine ou de matchs de foot. Enfin, une soirée ludique au bowling a été appréciée par tous.

Pour sceller notre partenariat, les directeurs des établissements français, M. Souleillebou, et ivoiriens, MM. Coulibaly et Ouattara, ont planté ensemble un pommier avant de trinquer autour d’un verre de l’amitié.

Le prochain rendez-vous à Vire sera l’accueil  d’un sixième binôme d’étudiants ivoiriens issus de l’INFPA pour une mission de service civique au cours de l’année scolaire 2024-2025, et la préparation d’une mobilité en Côte d’Ivoire en février 2025 d’une quinzaine de jeunes du Lycée agricole de Vire.

Découvrez l’artiste paysagiste Emmanuel Lacouture et Olivier Ton, architecte végétal et vannerie

Article proposé par Patricia Darjo, directrice de l’EPL de La Roche-sur-Yon, patricia.darjo@educagri.fr, et Coralie Picard, enseignante du lycée agricole de Vire, coralie.picard@educagri.fr.

Contacts : Vanessa Forsans, animatrice du réseau Afrique de l’Ouest, vanessa.forsans@educagri.fr,
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Fresne-Angers, la culture de partenariats historiques

C’est en 2026 que le Lycée d’enseignement agricole d’Angers et l’École d’horticulture de Munich souffleront les 50 bougies de leur partenariat, ce qui en fera à ce jour en France l’un des plus anciens partenariats étrangers de l’enseignement agricole technique. Le Fresne d’Angers, un établissement résolument tourné vers la coopération européenne et internationale !

Le cinquantenaire d’échange entre les deux structures de formation d’Angers et de Munich s’inscrira dans un projet d’établissement résolument tourné vers la coopération européenne et internationale, puisque l’établissement Le Fresne entretient de longue date deux autres partenariats : avec le centre de formation horticole de Laval au Québec, depuis maintenant trente ans et avec l’institut des techniciens spécialisés en horticulture (ITSH) de Meknès au Maroc.

Le point de départ de la coopération entre le Lycée français et le Maroc dans le domaine de la formation agricole remonte au début des années 2000, avec une première étape importante en 2011, date à laquelle est signée une véritable convention de partenariat entre les deux établissements. C’est ainsi que, depuis le début de cet accord, deux étudiants marocains sont accueillis chaque année en Maine-et-Loire afin de suivre un BTSA en productions horticoles. Et pour parfaire cette dynamique, depuis 2014, ce sont deux étudiantes qui sont accueillies en alternance une année sur deux, ce qui permet de faire rimer coopération internationale et parité dans le cadre de cette fructueuse collaboration.

Très rapidement, il s’avère que les étudiants accueillis sont des exemples pour leurs homologues français : soif d’apprendre, forte implication, niveau technique développé et autonomie caractérisent chaque promotion. Ils favorisent aussi la sensibilisation des jeunes Français à la solidarité internationale, et donnent un vrai sens à la mission de coopération Sud/Nord que doit promouvoir l’enseignement agricole.

Un partenariat renaissant pour le meilleur

Le COVID a, comme pour de nombreux autres, mis un coup d’arrêt à ce partenariat. Après plusieurs années d’incertitude, l’envie de travailler ensemble et de cultiver l’amitié franco-marocaine a été la plus forte, et en février 2023, une nouvelle mission angevine s’envolait vers le Moyen Atlas afin de reconduire la convention, élaborer conjointement avec les partenaires marocains un plan quinquennal de coopération et, bien sûr, procéder aux entretiens de sélection en prévision de l’accueil de deux nouvelles étudiantes à la rentrée scolaire suivante.

C’est ainsi que Chaimae et Samya sont arrivées en Anjou au mois de septembre 2023 pour entrer en première année de BTSA « métiers du végétal » (anciennement « productions horticoles »). Samya, l’aînée des deux, en tant que fille d’agriculteur, connait bien ce domaine. Elle a souhaité venir en France notamment pour approfondir ses connaissances sur l’agriculture biologique, et achever la transition initiée par son père dans la culture de figues et d’olives. Son objectif est d’acquérir une certification bio, afin des valoriser sa production locale face à la concurrence des produits étrangers.

Pour ce qui est de Chaimae, outre son envie de découvrir la France, le moteur de sa décision de venir continuer ses études à Angers, si elle ne vient pas d’une famille d’agriculteurs, elle est cependant passionnée par l’arboriculture fruitière. Son souhait est alors d’explorer des techniques innovantes, mais elle est aussi curieuse du système éducatif français.

1 année passée en France

Les deux jeunes semblent ravies de leur première année de BTSA au sein du lycée agricole d’Angers. Elles acquièrent de nouvelles compétences qui, comme le précise Samya, sont basées sur une approche globale de la production, qui complète bien l’aspect plus opérationnel de ce qu’elles ont déjà appris au Maroc.

Chaimae est, elle, contente de pouvoir profiter des opportunités offertes par l’exploitation de l’établissement, qui permet une pratique concrète de ce qu’elles abordent en cours avec leurs professeurs. Concernant ceux-ci, elles évoquent toutes deux leur bienveillance et leur disponibilité, en particulier durant la recherche des stages qu’elles ont dû faire cette année, faisant jouer leur réseau afin de trouver des structures d’accueil proches du lycée où elles résident en appartement, car elles sont peu mobiles. Chaimae en a d’ailleurs profité pour apprendre à faire du vélo, une autre compétence acquise !

A noter qu’en septembre 2024, alors que Samya et Chaimae commenceront leur deuxième année de BTSA, et comme le prévoit la convention entre l’EPLEFPA et l’ITSH, ce sont deux nouveaux étudiants qui arriveront à leur tour à Angers pour un cycle de deux années d’études. Il seront donc quatre jeunes Marocains au sein de l’établissement. Aucun doute sur le fait que nos deux étudiantes sauront les accueillir et leur faire bénéficier de leur expérience déjà riche.

Une fois diplômées… ?

Suite à l’obtention de leur diplôme, au printemps 2025 donc, Samya et Chaimae souhaitent rester quelque temps en France pour une licence professionnelle par apprentissage, peut être toujours au Fresne-Angers. Cette possibilité leur permettrait en effet de financer leur séjour, et de parfaire leur parcours en termes d’acquisition de connaissances dans le domaine de la production agricole. Puis, pourquoi pas, se faire embaucher en tant que salariée dans une des nombreuses exploitations maraichères du pays angevin.

Mais le but ultime de cette belle expérience reste le même pour les deux jeunes femmes : retourner au Maroc pour retrouver les leurs et s’installer fièrement en tant que productrices locales.

Contact : Julien PICHON, Chargé de coopération européenne et internationale à la DRAAF Pays de Loire, julien.pichon@agriculture.gouv.fr




Apprendre à agir sur le bilan carbone

Un groupe de sept élèves du Lycée de Château Gontier, tous engagés dans des formations variées allant de la production aquacole à l’agriculture en passant par la vente en animalerie, se souviendront longtemps de leur voyage au Bénin où ils ont vécu une expérience unique, en avril 2024.

Le lycée des métiers de l’agriculture de Château-Gontier (53) de retour au Bénin, qui fait suite à une série d’actions depuis 2012. Les jeunes lycéens mayennais étaient accompagnés de sept élèves béninois et se sont tous lancés dans un projet ambitieux centré sur l’évaluation du bilan carbone en France et au Bénin.

Une coopération inscrite dans la durée

Suite à une première mobilité d’un groupe d’élèves du lycée du Haut-Anjou (à Château Gontier) à destination du Bénin réussie en 2012, une seconde action du même type a eu lieu en 2016, toujours dans le but d’étudier les problématiques agricoles d’un pays d’Afrique subsaharienne. On peut en retrouver le récit de ces actions dans notre rétrospective 2016-2017.

Ces projets s’inscrivaient dans le cadre d’un partenariat déjà bien existant entre l’établissement mayennais et, d’une part, le lycée Medji de Sékou, dans le sud du Bénin, d’autre part le Centre régional de recherche et d’éducation pour un développement intégré (CREDI-ONG*), organisation béninoise ayant pour missions principales la promotion de l’aquaculture intégrée et de l’agriculture paysanne et la protection de l’environnement.

*CREDI-ONG : structure béninoise qui est un acteur important de la promotion de l’agroécologie en Afrique de l’Ouest, en particulier sur la filière piscicole. C’est par leur intermédiaire que viennent chaque année depuis 2017 les services civiques internationaux qui effectuent leur mission en Mayenne.

Ces étapes ont créé les bases d’une forte coopération, qui prend la forme depuis 2017 par l’accueil chaque année au sein de l’établissement français de deux jeunes Béninois en mission de service civique. De belles actions d’ouverture de solidarité et d’ouverture au monde, que nous avons eu à cœur à plusieurs reprises de mettre en lumière au cours de nos précédentes rétrospectives, en particulier celle de 2018-2019.

Choix du Teck pour capter le CO2

Au cœur de cette aventure, une formation théorique sur le bilan carbone a posé les bases intellectuelles de leur mission afin d’apprendre et agir sur le bilan carbone en France et au Bénin. Mais c’est sur le terrain, au sein de la pisciculture, de l’agroécologie et du refuge animalier de la vallée de la Sitatunga, que les élèves ont véritablement plongé dans les réalités concrètes de ces enjeux. De la théorie à la pratique, leur réflexion s’est enrichie grâce à des analyses approfondies et des échanges avec des acteurs locaux passionnés.

La démarche de compensation des émissions de gaz à effet de serre a été un élément central de leur engagement. Avec détermination, le groupe a planté pas moins de 2500 plants de tecks, contribuant ainsi activement à la préservation de l’écosystème local. Le choix du teck s’est avéré être particulièrement judicieux, car cette essence d’arbre capte une quantité importante de CO2 et le stocke même après sa coupe, grâce à son utilisation dans la construction.

De plus, le bois ne sera coupé qu’au bout de 5 ans de croissance, et pendant cette période, il jouera un rôle crucial dans la préservation des forêts primaires contre la déforestation, souvent liée à l’expansion agricole. Le nombre de plans de tecks plantés a permis de compenser les émissions de CO2 du groupe lors de leurs différents trajets, que ce soit en bus ou en avion, soulignant ainsi leur engagement en faveur de l’environnement.

Éducation au développement durable et sensibilisation à la diversité culturelle

Mais ce voyage ne s’est pas limité à des activités strictement éducatives. Les élèves ont également eu l’occasion de découvrir la richesse culturelle et historique du Bénin. De la route des esclaves à Ouidah au centre artisanal de Cotonou, en passant par des rencontres avec des officiels partenaires, dont les maires des différentes communes, et France Volontaires au Bénin, chaque expérience a été l’occasion d’en apprendre davantage sur ce magnifique pays et ses habitants.

Pour valider leur projet, deux posters en double exemplaire ont été réalisés. Un exemplaire de chaque poster est désormais exposé dans les deux pays partenaires, symbolisant ainsi le lien fort qui unit ces deux communautés engagées dans la lutte pour un environnement plus sain.

Enfin, les élèves ont donné vie à leurs réflexions à travers des scénettes portant sur différentes thématiques professionnelles et de la vie quotidienne liées au bilan carbone. Ces scènes ont été capturées en vidéo pour être diffusées auprès des partenaires, des élèves de l’établissement et des parents, témoignant ainsi de leur engagement et de leur volonté de partager leurs connaissances et expériences avec leur communauté.

Transmettre l’ouverture au monde

A leur retour en France, lors de la restitution de leur expérience auprès de leurs camarades dans l’enceinte du lycée, les heureux participants à ce très beau projet ont, à juste titre, exprimé leur gratitude aux encadrants qui leur ont permis de réussir l’aventure.

Parler ici du développement des compétences sociales et personnelles ne sont pas des vains mots : ouverture au monde, renforcement de l’autonomie, adaptation et capacité à travailler en équipe font désormais partie de l’éventail des compétences acquises par ces jeunes qui se souviendront toute leur vie de ce qu’ils ont vécu en Afrique de l’Ouest au printemps 2023..

Retrouvez l’expérience des jeunes en image sur Bénin2024 / FindPenguins retraçant le voyage organisé par le lycée agricole du Haut Anjou à Chateau-Gontier (53) qui a pour but la sensibilisation et l’action environnementale des élèves au Bénin.

Auteurs : René CUINET, Directeur du Lycée des métiers de l’agriculture de Château-Gontier et Julien PICHON, Chargé de coopération européenne et international – DRAAF-SRFD

Contact : Julien PICHON, Chargé de coopération européenne et internationale à la DRAAF Pays de Loire, julien.pichon@agriculture.gouv.fr

 




L’Afrique de l’Ouest compte aux Ovinpiades 2024

Le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo étaient représentés aux Ovinpiades mondiales 2024, à l’invitation du réseau Afrique de l’Ouest, avec un temps de préparation dans les écoles d’élevage respectives des participants et chez des professionnels locaux, puis dans des lycées agricoles français partenaires.

Excellente opportunité de coopération entre le réseau Afrique de l’Ouest de l’enseignement agricole français et ses partenaires béninois, ivoiriens et togolais, l’organisation par Interbev/Inn’ovin des Ovinpiades mondiales 2024 s’inscrit dans un contexte de revalorisation de la filière ovine, dont la place africaine n’est pas négligeable. En effet, d’après la présentation d’Inn’ovin lors du dernier Salon international de l’agriculture, 19 % de la production ovine mondiale est africaine. Le renouvellement des générations dans ce domaine constitue également un enjeu d’importance, passant par le renforcement de capacités, la formation des jeunes éleveuses et éleveurs.

Et comme les échanges interculturels sont au cœur de la formation agricole, véritable levier d’insertion professionnelle de la jeunesse, 3 équipes ouest-africaines ont été invitées à participer aux Ovinpiades mondiales. Chaque équipe s’est composée d’une étudiante et d’un étudiant en formation dans une des trois écoles d’élevage partenaires de l’enseignement agricole français.
L’École d’élevage de Kétou, de l’Université nationale d’agriculture (UNA) du Bénin, développe un partenariat actif depuis 2019 (notamment via l’accueil de volontaires internationaux), à l’instar d’autres acteurs béninois de la formation agricole et rurale (FAR), dont les lycées techniques agricoles.
L’École d’élevage de Bingerville, de l’Institut national de formation professionnelle agricole (INFPA) de Côte d’Ivoire, avec lequel la DGER a renouvelé une convention de partenariat en 2019, après plus de 3 décennies de coopération ponctuées de mobilités réciproques d’étudiants et de personnels.
Enfin L’IFAD élevage de Barkoissi, de l’Association professionnelle des centres de formation agricole et rurale (APCFAR) du Togo, principal acteur de la FAR au Togo est un partenaire récent du réseau Afrique de l’Ouest des établissements (depuis avril 2023), déjà concrétisé par l’accueil de services civiques en France.
Chaque équipe a été en outre accompagnée d’un représentant des Fédérations nationales des communes pastorales (FNCP), faisant ainsi le lien entre la formation et la profession.
Le réseau Afrique de l’Ouest a puisé dans son budget de fonctionnement et a mobilisé le budget d’action internationale du MASA pour financer les billets d’avion des 9 participants ouest-africains, leur accueil à Paris et leur acheminement en train vers les lycées agricoles partenaires, qui ont eux fourni pendant trois jours hébergement, restauration et encadrement. La semaine des Ovinpiades mondiales proprement dite étant complètement prise en charge par les organisateurs d’Inn’ovin.

Une préparation intense

Les jeunes participants, leurs responsables de formation, les membres des FNCP et des représentants de 3 lycées agricoles français ont été mis en contact par le réseau Afrique de l’Ouest lors d’une première visioconférence, favorisant déjà un renforcement des partenariats entre enseignements agricoles français et béninois, ivoirien, togolais, ainsi qu’une coopération Sud-Sud.

Au Bénin
En Côte d’Ivoire
Au Togo

À partir de ce moment-là, une préparation spécifique aux Ovinpiades a été organisée dans chacun des 3 pays, d’une part in situ avec les accompagnateurs, auprès d’éleveurs et de centres ovins, d’autre part en distanciel avec des lycées agricoles français de 3 régions différentes réputées pour leur production ovine (PACA, Occitanie, Normandie) avec partage de conseils, documents, photos et vidéos et en lien avec la profession ovine locale.

Puis les 3 équipes, venant en France pour la première fois, ont été accueillies dès leur descente d’avion en provenance d’Abidjan, de Cotonou et de Lomé par le chargé de coopération Afrique au Bureau des relations européennes et de la coopération internationale (DGER/MASA) et l’animatrice du réseau Afrique de l’Ouest de l’enseignement agricole.

Après une réunion d’ouverture à la DGER et une petite visite parisienne, chaque équipe a pris un train pour rejoindre un lycée agricole

A Digne Carmejane

partenaire : les Béninois ont été accueillis au lycée agricole de Digne Carmejane (PACA), les

A Yvetot

Ivoiriens ont rejoint le lycée agricole d’Yvetot (Normandie), et les Togolais le lycée agricole de Saint-Gaudens (Occitanie), où ils ont été accueillis notamment par leurs deux compatriotes volontaires internationaux en mission de service civique dans cet établissement, qui porte en outre un consortium Erasmus+ sur le pastoralisme et la reconnaissance de la transhumance au patrimoine immatériel de l’Unesco.

A Saint-Gaudens

Pendant trois jours, chaque équipe a donc pu découvrir ces lycées agricoles et leur environnement, et s’entraîner efficacement aux différentes épreuves des Ovinpiades mondiales. Ainsi, en amont de la compétition, les trois équipes ouest-africaines ont eu l’opportunité de s’exercer, visiter des élevages, échanger, avec des élèves, directeurs d’exploitations agricoles, éleveurs et enseignants…

Puis est arrivé le temps de la compétition : une semaine inoubliable pour tous, ponctuée des épreuves ovines, mais aussi de découvertes de Paris et de régions françaises, et surtout de rencontres et d’échanges avec toutes les équipes venues des autres continents, avant la remise des prix à la Bergerie Nationale de Rambouillet couronnée par une soirée parfaitement ambiancée !

Tout au long de cette aventure, les participants ouest-africains comme les établissements français ont eu à cœur de partager leur expérience dans les médias.

Et ensuite ?

De retour dans leur pays respectif, les jeunes et leurs accompagnateurs partagent ce qu’ils ont vécu et appris en France à l’occasion de cette formidable expérience des Ovinpiades mondiales.
Les échanges à distance ne tarissent pas entre les trois équipes, jeunes et accompagnateurs, comme avec les établissements français qui les ont accueillis et qui souhaitent prolonger ces partenariats, avec l’appui du réseau Afrique de l’Ouest de l’enseignement agricole. Au lycée agricole de Saint-Gaudens, la coopération avec le Togo se trouve renforcée et deux nouveaux volontaires togolais effectueront une mission de service civique pendant l’année scolaire 2024-2025. Quant au lycée agricole de Digne Carmejane, le partenariat avec le Bénin se précise et, en plus d’un projet de mobilité d’apprenants français au Bénin à l’automne prochain, ce sont deux jeunes de l’École d’élevage de l’UNA qui viendront également en mission de service civique. De même, le lycée agricole d’Yvetot envisage l’accueil de deux jeunes de l’INFPA de Côte d’Ivoire en tant que volontaires en service civique.

…et peut-être que la prochaine occurrence des Ovinpiades mondiales se déroulera en terre africaine ?

Revue de Presse :

Des étudiants béninois se forment aux Ovinpiades – Digne les Bains

Bénin – La Couronne Infos Parution N° 0324 du Mercredi 22 juin 2024

Saint-Gaudens – Ovinpiades mondiales 2024- Le Togo à l’honneur en Occitanie – Le trait d’Union, 21 juin 2024

Les bergers togolais s’entrainent à Saint-Gaudens – La Dépêche du 25 mai 2024

Contacts :
Vanessa Forsans, animatrice du réseau Afrique de l’Ouest, vanessa.forsans@educagri.fr
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr