Une classe connectée à 8 600 km

L’enseignement agricole lance des classes virtuelles franco-colombiennes. Le numérique répond ainsi à une envie d’interculturalité et d’immersion en « effaçant » la distance.

Après le succès des webinaires thématiques de 2020 et 2021, le réseau Amérique Latine-pays du cône andin, a souhaité innover pour la rentrée 2021-2022, avec la conception et réalisation de classes virtuelles franco colombiennes .

Deux classes virtuelles ont vu le jour en octobre et décembre 2021. La première sur la vie quotidienne dans un lycée agricole en France et en Colombie et la deuxième sur les traditions et us  à l’approche des fêtes de fin d’année.

Coté français, 5 établissements agricoles ( les EPLEFPA de l’Oise de Beaune, de Brive, de Bourges et de Ste Livrade s/lot ) se sont engagés dans ce projet, et côté colombien, 2 centres SENA de Buga et Tulua, ainsi qu’un centre de l’éducation nationale de Buga.

Un pont de 8 600 km

Au total, une soixantaine de jeunes français issus des formations de l’enseignement général et technologique agricole ont pu échanger en langue espagnole, et en immersion, sur la culture de chaque pays. Une fois les timidités dépassées, les échanges furent riches en enseignements, en apprentissages et en émotions.

La méthodologie s’articule autour de 3 temps sur la plateforme de vidéoconférence : un temps de présentation en plénière, un deuxième temps en groupe classe composé d’élèves français et colombiens pour débattre, échanger sur la thématique et un troisième temps, à nouveau en plénière, sur les ressentis et vécus de chaque groupe classe.

La pratique de la langue en situation réelle, l’interactivité et l’interculturalité sont des apports pédagogiques indéniables pour les élèves.

Ouverture sur de nouvelles thématiques

Au vu de l’impact positif sur les jeunes, il a été envisagé de poursuivre et de développer ces classes virtuelles au cours de l’année 2022.

Aussi, le 17 mars 2022 aura lieu la troisième classe virtuelle sur la thématique du développement durable.

Les élèves auront à présenter une production sur leur définition d’une culture agricole, d’une exploitation agricole, un jardin, un parc, un service DURABLE pour pouvoir ensuite confronter les points de vue.

Les classes virtuelles : un rendez-vous à ne pas manquer !

Contact : Magali LOUPIAS, animatrice du réseau Amérique Latine – Pays Andins, magali.loupias@educagri.fr




Lancement de la Transition agroécologique Caraïbes

Le Réseau d’enseignement de l’agroécologie dans la Caraïbe lance officiellement, le 25 janvier 2022, l’opération «Transition » dans le cadre du programme INTERREG Caraïbes.

Gabriel Serville, président de la Collectivité Territoriale de Guyane, Thibault Lechat-Véga, 3è vice-président de la CTG, délégué à l’Europe, aux affaires institutionnelles, à l’égalité et aux relations avec les Guyanais de l’extérieur, Didier Bereau, vice-président de l’Université de Guyane en charge des relations internationales, Gilles Adelson, maire de Macouria, Daniel Le Couviour, directeur de EPLEFPA Guyane et plusieurs élèves qui bénéficieront de cette initiative étaient présents à l’occasion de ce lancement.

Le projet REACT

Cette initiative vise à renforcer le capital humain des territoires ultramarins afin d’enseigner à produire autrement, en favorisant la formation et la professionnalisation des élèves, étudiants et enseignants chercheurs en agro-sciences, à travers les mobilités entre les établissements d’enseignement, les entreprises, les ONG, et organismes de recherche à l’échelle de la région Caraïbe.

Pour la première fois, des élèves guyanais partiront se former au sein même du bassin Caraïbes dans des centres de recherche des pays comme Aruba, Barbade, Cuba, Saint-Martin ou encore en République Dominicaine. Une initiative unanimement saluée lors de ce lancement de même que l’implication de l’EPLFPA Guyane et de la CTG.

« Il est indispensable pour nos jeunes de pouvoir se former au sein de leur bassin géographique et d’avoir le sens des réalités en ce qui concerne la pratique agricole. C’est pourquoi, il était important de lancer ce programme INTERREG Caraïbes en partenariat avec la CTG » – explique Frédérique Loumeto-Ipolo, cheffe de projet REACT pour l’enseignement agricole.

Au total, 1,2 M€ ont été investis dans ce programme via les fonds européens (FEDER CTE ) pour lesquels la Collectivité Territoriale de Guyane est autorité de gestion et également, sur les fonds propres de la CTG (50 000 euros).

L’originalité du projet est de proposer une approche qui intègre à la fois le volet formation, recherche et développement.

Objectifs :

  • Renforcer les systèmes de formation en agro-sciences et la qualité des formations dispensées
  • Mettre en place des échanges de savoirs et des formations pratiques pour les apprenants et personnels éducatif
  • Co-construire, transférer et promouvoir la mise en œuvre de pratiques innovantes en agro écologie
  • Renforcer la capacité des partenaires à travailler en réseau dans un contexte international

 

« La Guyane fait face à des enjeux importants dans le domaine agricole et est le seul territoire français à augmenter sa surface agricole. Nous nous réjouissons aujourd’hui de voir des jeunes se tourner vers l’agriculture qui est pour nous une filière d’avenir. C’est pourquoi, le lancement de ce programme INTERREG REACT constitue un tournant important en matière de coopération puisqu’il permettra aux étudiants et formateurs d’accéder à des solutions de mobilité au sein du bassin caribéen. », affirme Thibault Lechat-Véga, 3è vice-président délégué à l’Europe, aux affaires institutionnelles, à l’égalité et aux relations avec les Guyanais de l’extérieur.

 

 

Ont également participé à cette matinée de lancement : Annie Robinson-Chocho, 2è vice-présidente de la CTG, déléguée à l’Éducation et aux constructions scolaires, Roger Aron, 7è vice-président, délégué à l’Agriculture, la pêche et à la souveraineté alimentaire, Karine Cresson, 12è vice-présidente déléguée à l’Emploi, la formation et l’insertion professionnelle, Christiane Barbe, conseillère territoriale déléguée à l’Agroalimentaire et Sherly Alcin, conseillère territoriale déléguée au Climat et à l’éducation à l’environnement.

Contact : Frédérique Loumeto-Ipolo, animatrice du Réseau Caraïbes de l’enseignement agricole et cheffe de projet REACT pour l’enseignement agricole – frederique.loumeto-ipolo@educagri.fr




1er e-salon : Guyane Terre d’Élevage

Organisé par l’Interprofession Élevage et Viandes de Guyane (INTERVIG), en partenariat avec la Collectivité Territoriale de Guyane, le premier salon « Guyane terre d’élevage » ouvrait ses portes ce vendredi 5 novembre 2021, pour une durée de 2 jours, avec pour nouveauté une dématérialisation, sous le format “e-salon”, occasion de présenter les projets Caraïbes à l’international.

Les 5,6 et 7 novembre 2021, c’était le salon « Guyane, terre d’élevage » organisé par l’Intervig, l’interprofession viande et élevage de Guyane.  l’EPLEFPA de la Guyane a pu présenter le centre Europe directe Antilles-Guyane au public. Les organisateurs du salon ont comptabilisé plus de 1200 entrées alors qu’ils n’en attendaient que 500.  Une première édition permettant à la population de rencontrer et d’échanger directement avec les producteurs du territoire : éleveurs, bouchers, agriculteurs, restaurateurs… Ce qui a permis de présenter le volet coopération internationale de l’EPLEFPA de la Guyane et les projets en cours (Erasmus+ REEF Caraïbes et INTERREG Caraïbes REACT). Nous avons reçu à notre stand M. Queffelec le préfet de la Guyane, Mr Patrick Labranche président d’INTERVIG.

M. Gabriel Serville, président de la collectivité de la Guyane , M. Thibault Lechat-Vega 3e vice-président délégué à l’Europe, aux affaires institutionnelles, à l’égalité et aux relations avec les Guyanais de l’extérieur, Vice-président en charge de l’Europe, Mme Viviane Tchung-Ming, chargée de coopération CTG .  Il y a également eu une table ronde sur la souveraineté alimentaire.

M. Julien Denormandie, ministre de l’agriculture a adressé quelques mots en ouverture, encourageant cette démarche de salon à la fois physique et à distance, valorisant les producteurs locaux et le potentiel guyanais.De G vers la D Mme la conseillère , Mr Lechat-Vega, Mr le Président de la CTG Gabriel Serville, Mme Tchung-Ming chargée de la Coopération à la CTG, Mme Loumeto-Ipolo animatrice réseau Caraïbes

Un évènement qui concrétise également le lancement de la 6ème édition du mois de la viande locale.

Étaient également présents :

Arnaud Martrenchar, délégué interministériel à la transformation agricole, Roger Alain Aron, 7e vice-président  délégué à l’agriculture, la pêche, la souveraineté alimentaire et l’évolution statutaire, Christiane Barbe conseillère territoriale déléguée à l’agroalimentaire, Jean-Luc Le West, 13e vice-président délégué au développement économique et au tourisme, Sherly Alcin, conseillère territoriale délégué au climat, à l’éducation, à l’environnement et chargée du protocole, Philippe Bouba, 5e Vice-Président délégué à l’enseignement supérieur et à la recherche, Thara Govindin, président du MEDEF Guyane, Patrick Lecante, maire de Montsinéry-Tonnegrande.

 




Amérique latine – Pari sur l’enseignement agricole

Mettre en œuvre un baccalauréat technologique pour former des jeunes capables de participer à un développement territorial basé sur l’agroécologie, fédérer des jeunes autour de projets territoriaux ruraux, construire des programmes de formation répondant aux besoins des territoires, travailler sur un référentiel de formation au bénéfice de petits producteurs de cacao pour leur permettre de peser sur les politiques publiques locales et régionales…

Un financement pour des projets innovants

Une diversité de projets fédérés et accompagnés par le projet Fond de Solidarité pour les Projets Innovants (FSPI) « Appui à le jeunesse sud-américaine pour un développement durable et inclusif, un engagement citoyen ainsi que l’amélioration des dispositifs de formation en milieu rural ». Financé par le MEAE et fruit d’un partenariat entre le MAA et Agronomes et vétérinaires sans frontières (AVSF), il a été mis en œuvre par FranceAgriMer (FAM) et AVSF depuis février 2020.

Ce FSPI se fixe pour objectif de contribuer au développement de territoires andins (Equateur, Bolivie, Pérou, Colombie) et du Paraguay via la participation de jeunes, leaders de leurs territoires respectifs, agissant de manière significative dans la résolution de problématiques rurales.

Il vise également à appuyer la structuration de réseaux d’acteurs d’horizons diversifiés afin de proposer ou consolider une offre de formations techniques agricoles permettant aux jeunes des zones rurales de prétendre à de meilleures perspectives d’insertion sociale et professionnelle.

Des formations à l’écoute des territoires

L’accompagnement des partenaires latino-américains (centres publics et privés) vise à améliorer leur offre de formation technique et professionnelle en prenant en compte les besoins des leurs territoires d’une part et d’autre part à encourager les acteurs nationaux et locaux dans le but de faciliter et accroitre l’accès à la formation des jeunes ruraux.

Partage d’expériences

Après 18 mois d’un travail intense en distanciel, une cinquantaine de personnes originaires de Bolivie, Colombie, Pérou, Equateur et Paraguay se sont retrouvées au Paraguay du 22 au 28 Octobre 2021 pour partager leurs expériences dans la formation des jeunes en secteur rural, mais également leurs axes de travail communs.

4 représentants du MAA étaient également présents pour conforter l’engagement du ministère et de ses opérateurs dans le projet (directions régionales, réseaux thématiques et géographiques, établissements), témoigner de l’expérience de l’enseignement agricole et valoriser le dispositif, partager certaines préoccupations communes (le renouvellement des générations dans le secteur agricole et para-agricole, la pertinence des diplômes pour répondre aux besoins des territoires, l’enseignement agricole technique comme un dispositif permettant aux jeunes de bâtir un projet de vie professionnelle et personnelle de qualité en secteur rural…) et envisager une suite aux collaborations mises en place et une dynamiques au réseau régionale d’échange lancé par le projet.

La séance inaugurale s’est tenue le 22 Octobre 2021 à Edelira (Département de Itapua), en présence de l’Ambassadeur de France au Paraguay, Emmanuel COCHER. Lors de sa prise de parole, l’Ambassadeur de France a rappelé les nombreux défis du secteur agricole paraguayen, l’expérience de la France dans la mise en place d’une politique agricole, l’attention portée à la formation des jeunes ruraux qui résonne avec des préoccupations politiques de plus vaste ampleur telles que l’accès au foncier.

Les participants ont pu découvrir l’enseignement agricole au Paraguay grâce aux visites dans les établissements de Bellavista. Des rencontres et visites avec des professionnels agricoles ont été aussi organisées : la coopérative Oñoiru qui produit, transforme et commercialise du maté biologique et Alfonso Maidana, producteur de semences.

L’enseignement agricole dans l’hémicycle

L’ensemble des participants réunit dans l’Hémicycle du Sénat à Asunción (Paraguay)

Le mardi 26 Octobre s’est tenu dans l’hémicycle du parlement paraguayen une séquence d’échanges institutionnels en présence de la vice-ministre de l’agriculture Mme Bettina Rosmary Aguilera et de Emmanuel COCHER, Ambassadeur de France. Mme Aguilera a rappelé l’importance de l’agriculture familiale au Paraguay, l’importance stratégique d’un enseignement agricole qui réponde aux enjeux du pays et a annoncé la publication en Décembre 2021 d’un projet de modernisation de l’enseignement agricole.

Le représentant du ministère en chargé de l’agriculture français a rappelé la singularité du dispositif français (l’ensemble de l’enseignement technique et supérieur, ainsi que le principal organisme de recherche agronomique et environnementale, l’INRAE, sont sous la tutelle du MAA), son originalité (missions de formation mais aussi d’animation et développement des territoires ou encore d’expérimentation et de recherche), et l’ouverture à l’internationale. La mission de coopération internationale est en effet une des missions de l’enseignement agricole, ce qui donne une base solide aux établissements qui souhaitent mettre en places des échanges d’apprenants et de projets de coopération avec des partenaires étrangers.

Des grands défis à relever

Les témoignages des différents acteurs ont mis en lumière des préoccupations et défis partagés parmi lesquels : l’inégalité d’accès à la formation en milieu rural, la quasi absence d’opportunités pour les jeunes en secteur rural, l’insécurité alimentaire, la fragilité des politiques publiques dédiées au secteur rural et à la formation technique, une offre de formation qui ne répond pas aux besoins du secteur rural, et qui souffre de ne pas être en adéquation avec les réalités professionnelles, le nécessaire passage de l’évaluation de connaissances à l’évaluation de compétences.

Des enjeux communs pour l’avenir

Le séminaire a été enfin l’occasion d’identifier des thématiques de travail atour des enjeux communs pour poursuivre les liens crées grâce au FSPI et la dynamique d’échange régionale, parmi lesquelles la pérennisation des activités des structures de formation (financement, qualité des infrastructures…), l’adéquation entre l’offre de formation et les besoins des territoires (emplois/compétences), la formation des enseignants, la place de la transition agro écologique dans les formations, l’implication du secteur professionnel dans la formation des jeunes, l’accès au foncier agricole ou encore les perspectives de mobilités croisées (apprenants, enseignants, décideurs…).

Autant des perspectives de travail qui pourront se concrétiser à partir de 2022 !

Dans le pays, environ 33 000 élèves suivent une formation agricole (70% de garçons, 30 % de filles) dans 140 établissements. La FECAPP (Federacion de Escuelas y Centros de Capacitacion Agricola Privados del Paraguay), principal réseau de formation professionnelle agricole, accueille quant à elle 1430 jeunes (2021) dans 19 centres de formation, et propose 4 cursus de formation.

Contact : Charles Gendron : charles.gendron@agriculture.gouv.fr, Gerardo Ruiz : gerardo.ruiz@agriculture.gouv.fr

légende de la photo de tête d’article : de gauche à droite – Sandrine Belveze, Directrice du CFA/CFPPA de l’EPL de Figeac, Charles Gendron, coordonnateur du projet FSPI (CGAAER), Gerardo RUIZ, Adjoint au Chef du BRECI, Marie-Catherine Arbellot de Vacqueur, cheffe par intérim du SRFD Bourgogne Franche-Comté, Emmanuel Cocher, Ambassadeur de France au Paraguay.