Dans le grand bain du thé 茶

En Bretagne, depuis quelques années, le théier est l’arbuste qui monte. Quoi de plus naturel que l’enseignement agricole soit associé au développement de cette nouvelle filière et que les champs de nos exploitations servent de terrain d’expérimentations, de collections et de formations. Pour se faire, une immersion dans la culture chinoise est nécessaire !

Durant 2 semaines à l’automne dernier, Arnaud Billon, directeur des exploitations horticoles de l’EPL du Morbihan, Marine Chotard, enseignante en horticulture et chargée de mission Thé du même établissement et Stéphan Masquelin, gérant de la maison de thé Tea & Cie à Vannes et partenaire de l’EPL, ont suivi une formation en Chine autour de la culture et la transformation du thé.

Le thé est planté depuis près de 4 ans sur les terres du site d’Hennebont de l’EPL du Morbihan. En mars 2020, Arnaud Billon et Marine Chotard auraient déjà dû partir suivre une formation en Chine pour acquérir les bases de la production de thé que sont : la plantation, la démultiplication et la transformation. Suite aux années de fermeture liées à la pandémie, il a fallu attendre octobre 2023 pour que finalement cette formation se réalise.

Elle s’est déroulée dans deux lieux distants l’un de l’autre de plusieurs milliers de kilomètres à Jurong et à Pu’Er.

La première semaine se passa dans le Jiangsu, à Jurong, au sein de l’établissement agricole chinois partenaire d’Hennebont, le Jiangsu Professional College of Agriculture and Forestry (JPCAF).

Dès leur arrivée, Mme Lin Min, leur enseignante tutrice pour la semaine, accompagnée de ses étudiants, leur offrit un chaleureux accueil. Les premiers échanges permirent à la délégation française de mieux comprendre le système scolaire chinois, les particularités culturelles et ils purent aussi exprimer leurs attentes.

Lors de cette semaine, ils ont pu assister à une conférence de M. Zhang, l’un des agronomes les plus réputés de l’école chinoise et qui faisait partie de la délégation chinoise en France, venue en juillet 2023. Cette présentation leur apporta les bases du suivi qualité du thé.

Ils participèrent à un chantier de plantation qui leur donna l’occasion d’avoir de riches échanges avec l’un des ouvriers supervisant le travail. Ce dernier leur donna de précieux conseils et explications sur les points clés de la plantation. Il y eut aussi des échanges sur le bouturage.

Pour le travail en salle, ils ont bénéficié d’une découverte de la dégustation normée. Il s’agit d’une procédure technique permettant d’acquérir les bases de comparaison entre différents thés. On leur rappela que la température et la durée d’infusion dépend du type de thé (blanc, vert, noir, oolong). Puis on leur apprit à analyser la couleur de l’infusion, l’odeur, et la forme des feuilles après infusion. Rien n’est laissé au hasard lors de la dégustation !

De retour sur le terrain, ils purent durant deux jours, travailler leur technique de récolte en suivant les instructions de Maître Kong, médaillé national sur le thé vert. Ce grand maître leur enseigna les bons gestes, la bonne posture et comment choisir les meilleures feuilles. Il partagea aussi avec eux tous ses secrets sur les bons équipements à posséder pour récolter manuellement en toute efficacité.

Une fois récolté, il s’agissait désormais de pouvoir transformer les feuilles. Le focus fut mis sur le thé vert lors de cette première semaine. Maître Kong leur fit travailler à maintes reprises l’étape clé du thé vert qui est la fixation. Elle est d’une grande importance car elle permet de conserver la couleur verte et l’arôme particulier des feuilles de théier. Il a fallu donner de sa personne et mettre les mains dans le wok à 180°C à mains nues pour pouvoir détecter les changements de textures.

« La main du Maître fait 80 % de la qualité. Il doit utiliser tous ses sens pour créer le meilleur thé possible »

Sur ces 2 journées d’apprentissages avec Maître Kong, ils ont pu apprendre 2 techniques de façonnage : la technique longjing (aplatie) et la technique de boucle avec séchage au wok.

La semaine fut aussi ponctuée de plusieurs visites culturelles et professionnels.

Ils purent aller au Musée du thé de l’école et échanger sur les particularités du jardin à la chinoise et la logique de construction avec les enseignants. Lors de cette visite, ils ont aussi pu découvrir différentes variétés et modes de production et de transformation.

Ils ont aussi pu visiter le domaine d’un professionnel. Il leur a ouvert ses portes généreusement et leur a présenté ses techniques d’entretien des arbustes et les machines qu’il utilise. La visite s’est terminée par une dégustation de thé de fleurs.

Il y eut aussi la visite très attendue d’une pépinière de jeunes plants. Ils ont, grâce à elle, acquis les bases sur les techniques de conduite de la culture et de la démultiplication.

Lors de cette semaine, un temps fut dédié à l’échange avec des étudiants. Accompagné de l’animateur du réseau Chine , ils ont pu présenter les filières horticoles et aménagements paysagers de l’enseignement agricole français et ont eu des échanges techniques avec les étudiants du concours de design. L’intervention s’est conclue sur la présentation du plan final combinant les 2 jardins.

Pour conclure la semaine, ils sont revenus, avec Mme Lin Min, sur les réflexions que pose le projet, soit : « comment mener le développement du conservatoire d’Hennebont et dédier des zones à la multiplication, d’autres à la production et à la pédagogie ».

Pour la deuxième semaine de formation, direction le Yunnan, une province limitrophe du Viet-Nam, Laos et du Myanmar.

A leur arrivé, on les conduisit sur le site du berceau de la production de thé en Chine avec ses paysages classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Là encore la semaine fut riche de travaux pratiques, cours et visites.

On les initia aux codes de la cérémonie du thé, avec le « merci » en tapotant sur la table près de la tasse. Puis on leur fit découvrir des thés emblématiques de la province y compris des très grands crus du thé Pu’er.

On leur enseigna, par la pratique, différentes techniques de récolte le matin. Et l’après-midi était consacré à la théorie et la mise en application des techniques de transformation artisanales comme le thé blanc séché au soleil, le thé vert fixé au wok (280°C), séchage au soleil (ou en machine) et enfin le Thé noir roulage manuel et séchage au soleil (ou en machine).

Ils ont pu faire la visite d’une plantation ancestrale avec des théiers de plus de 200 ans menés en arbre avec récolte sur échafaudage. Ils se sont lancés sur la route du thé du Yunnan et ont dégusté des spécialités culinaires locales telle que la guêpe frite.

Ils ont aussi eu des visites professionnelles, des échanges avec des entreprises et fournisseurs spécialisés de machines de transformation et du matériel de dégustation.

 

Enfin, ils ont participé à un festival de thé local et ont pu visiter le musée du thé de Pu’er. C’est forts de deux semaines intenses d’apprentissage que nos passionnés sont revenus en France pour faire évoluer leur projet et partager avec leur communauté éducative et le réseau des établissements agricoles français, tout le savoir qu’ils avaient acquis.

Relire les précédents articles sur les projets de ces partenaires français et chinois sur le thème du thé.

Un thé chinois à la française

Epure et tradition, naissance d’un jardin international

Rédaction : Marine Chotard, Max Monot, Arnaud Billon

Contact : Max Monot, animateur du réseau Chine de l’enseignement agricole : max.monot@educagri.fr




Première mission au Japon

Pour la première fois, l’animateur du réseau Japon de l’enseignement agricole a pu enfin réaliser une mission pour rencontrer ses partenaires des établissements sur place. Du 17 au 25 novembre 2023, le programme était assez chargé avec la visite de 5 lycées agricoles dans plusieurs régions et une rencontre au ministère de l’agriculture japonais.

La création du réseau Japon au sein du bureau des relations européennes et de la coopération internationale (DGER) remonte à 2020. Mais les restrictions sanitaires liées à l’apparition du Covid ont empêché l’animateur du réseau de réaliser un déplacement depuis 3 ans.

En parallèle de la mission, l’animateur a retrouvé 3 élèves du lycée Eugénie Joubert qui étaient en stage « Services aux personnes » à l’école internationale franco-japonaise de Tokyo. Là aussi il s’agissait d’une première puisque des lycéens de filière agricole n’étaient jusqu’alors jamais allés en stage dans ce pays. Le stage a duré 3 semaines. Les dirigeants de l’établissement ont fait part de leur grande satisfaction et ont demandé s’il serait possible d’avoir à nouveau des stagiaires.

Lire l’article : Des Bac Pro en stage au Japon !

Remise de la lettre du maire d’Yssingeaux au maire de Tamba sasayama

La mission a commencé le week-end du 18 et du 19 novembre 2023 par un déplacement à Tamba Sasayama pour participer à la fête annuelle du lycée Shinonome. Il s’agit d’une ville de 40 000 habitants située dans la province de Hyogo dans la région du Kansaï à l’ouest de l’île de Honshu. Les lycées agricoles japonais ont également un rôle d’animation du territoire, ainsi la fête du lycée a rassemblé différents acteurs du monde agricole et de la culture locale. Les élèves du lycée Eugénie Joubert, jumelé depuis deux ans avec Shinonome, ont animé un stand qui présentait la région Auvergne Rhône Alpes, la ville d’Yssingeaux et leur lycée. Grâce à un partenariat avec une marque française de boules de pétanque, les élèves ont fait une animation autour de ce sport qui a rencontré un vif succès. Les élèves ont dormi dans une maison traditionnelle au toit de chaume et ont pu découvrir le visage d’un Japon rural assez méconnu des touristes concentrés surtout sur les grandes villes. L’animateur du réseau Japon a pu remettre au maire de Tamba-Sasayama une lettre de proposition de partenariat écrite par son homologue de la ville d’Yssingeaux.

Alors que les élèves rentraient sur leur lieu de stage à Tokyo le lundi 20 novembre 2023, l’animateur de réseau est allé à Nagoya pour rencontrer Monsieur Makabe professeur au lycée d’Atsumi dans la région d’Aïchi. Cet établissement est en partenariat avec le lycée de Wintzenheim sur la thématique du paysage. Une réunion en visioconférence a été décidée pour la semaine suivante avec la direction des deux établissements et les équipes impliquées dans ce projet de coopération afin de construire de nouvelles actions autour des jardins.

Rencontre du responsable d’exploitation à Minabe, stockage des prunes « ume »

Le mardi 21 novembre 2023, l’animateur s’est rendu au lycée de Minabe à Wakayama. Cet établissement commence un partenariat avec le lycée horticole de Lyon-Pressin. La dynamique de l’équipe impulsée par une directrice qui déborde d’idées était impressionnante. Cet établissement est reconnu pour la production et la transformation de prunes Ume d’une qualité exceptionnelle. Outre l’umeboshi traditionnel, les prunes sont aussi introduites dans du pain et de la confiture. Le vinaigre d’ume est utilisé dans différentes préparation pour son double intérêt gustatif et pour ses bienfaits sur la santé. L’établissement produit également des agrumes mais aussi des légumes.

Le mercredi 22, une rencontre a eu lieu entre l’animateur du réseau Japon et son homologue japonais en présence du conseiller aux affaires agricoles de l’ambassade de France. La rencontre a permis de travailler sur la préparation et l’organisation du prochain wébinaire des lycées agricoles français et japonais qui portera sur le rôle de l‘enseignement agricole dans l’attractivité des métiers du vivant et le renouvellement des générations, thèmes au cœur des préoccupations du futur agricole des 2 pays.

Rencontre du responsable d’exploitation agricole devant une jeune vache wagyu – à Tochigi

Le 23 novembre étant férié au Japon puisqu’il s’agit de la fête du travail, l’animateur en a profité pour rejoindre la province de Tochigi où il avait un rendez-vous au lycée agricole de la préfecture. L’établissement regroupe 500 élèves, ce qui en fait un établissement agricole de grande taille. 4 cursus sont dispensés : horticulture, élevage, agroalimentaire et environnement. La province de Tochigi est jumelée avec le Vaucluse et à ce titre l’établissement souhaiterait trouver un partenaire en France. Plusieurs élèves de filière élevage maîtrisent bien la langue anglaise et certains se sont déjà rendus à l’étranger. Cet atout linguistique faciliterait la fluidité des échanges dans la perspective de la mise en place d’un partenariat sur l’élevage avec un lycée français.

Grâce à cette première mission, l’animateur a pu réaliser les points de vigilance qui permettront aux élèves et aux étudiants de l’enseignement agricole de réaliser leurs mobilités dans les meilleurs conditions : l’accessibilité des établissements partenaires sur le plan géographique mais aussi le fait que les conditions soient réunies afin d’accueillir les jeunes français dans les meilleures conditions possibles.

Photo de tête d’article : le château d’Himeiji – Hyōgo, crédit Japan Travel – Reginald Pentinio

Contact : Franck COPIN, animateur du réseau Japon de l’enseignement agricole, franck.copin@cneap.fr

 




Du vin chinois à fermenter

3 établissements agricoles français, appuyés par le pôle agro du Service Economique Régional de l’Ambassade de France à Pékin, ont mené en octobre 2023 une mission exploratoire en Chine à la demande du ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire.

Les objectifs étaient d’effectuer une expertise concernant le développement de l’industrie du vin dans le Ningxia, d’identifier les enjeux et les besoins de la filière viti-vinicole notamment concernant les formations techniques et supérieures, puis de proposer des coopérations aux partenaires chinois rencontrés en s’adaptant au contexte (contraintes, équipements, main d’œuvre…).

La délégation française était composée de l’animateur réseau Chine de l’enseignement agricole, Max Monot, de la directrice d’Agrocampus Bordeaux Gironde, Corinne Reulet, du directeur d’Agro Bio Campus Davayé, Jean-Philippe Lachaize et Nathalie Madon, directrice-adjointe.

Le premier jour a été destiné à rencontrer différents acteurs français présents sur place.

La matinée a donné l’occasion à M. Cadilhon, Mme Berges, M. Antoine, Mme Elyahan, Mme Liu de l’ambassade de France à Pékin, de préciser les contours de l’arrangement administratif entre les deux gouvernements pour développer la viticulture et la coopération en formation professionnelle viti-vinicole.

L’après-midi, les échanges avec les représentants en Chine des interprofessions françaises de vins et spiritueux a permis de préciser l’évolution de la consommation en Chine, de comprendre leurs rôles dans la défense de l’origine des vins français (lutte contre la contrefaçon), dans la communication auprès du grand public et des influenceurs, d’appréhender les perspectives sur ce marché via les différents réseaux de vente.

La matinée du deuxième jour a, quant à elle, été consacrée à une réunion avec l’école d’économie agricole et de développement rural de Renmin University (l’université du peuple), une des universités les plus prestigieuses de Chine.

Après la présentation de l’université, il a été fait état du projet de mise en place avec Kedge Business School de Bordeaux, d’un cursus franco-chinois. De niveau bac+4, la 3° année de ce parcours se ferait en France avec des cours de viti-œno et de dégustation (150 à 200 étudiants).

Au sein de l’université, c’est l’école d’économie rurale (700 étudiants) qui porte ce projet.

Compte tenu des enjeux pour les deux pays autour de la filière viticole, il a été suggéré d’ajouter l’économie du vin, l’organisation des marchés, l’œnotourisme aux enseignements déjà prévus. Ils souhaitent aussi davantage de coopération en matière de formation professionnelle continue (personnes en activité).

L’après-midi a été consacré au voyage vers la région autonome du Ningxia, région autonome choisie par l’administration centrale pour devenir le lieu de production principal du vin chinois.

Le troisième jour a débuté par une visite de l’institut de l’alimentation et du vin de l’université du Ningxia. L’université mène des recherches en viticulture et horticulture avec le soutien de l’état et de la région. Ils accueillent environ 400 étudiants en licence et 180 en masters avec une équipe de 42 professeurs. Ils reçoivent 150 étudiants de différents pays et ont des projets de coopération internationale de double diplôme 3+1.

Les perspectives de partenariat avec nos lycées viticoles peuvent porter sur l’échange de professeurs, la contribution à une conférence sur le développement de la viticulture du Ningxia et l’accueil d’étudiants chinois de master sur nos exploitations, par exemple un parcours de 6 mois dans différentes régions , Bordeaux, Bourgogne et Alsace.

La visite d’un établissement technique agricole proposant des formations en supérieur court, le Ningxia Polytechnic, a été organisée l’après-midi.

Cet établissement qui accueille 10 000 étudiants sur un vaste campus, propose depuis 2008 une formation type BTSA « vin, culture et commercialisation » avec une douzaine d’étudiants. Il produit des vins en partenariat avec des entreprises (pas de vignoble dédié) avec lesquelles il organise par ailleurs des formations courtes pour les personnels des châteaux (non délocalisable).

Il a déjà des programmes de partenariat en France dans la filière viti (INSSEC Bordeaux, Institut des vins et spiritueux).

L’établissement affiche sa volonté d’élargir les pistes d’échanges mais les cours doivent être faits en anglais en privilégiant une année diplômante L3 plutôt qu’un stage. On note aussi un intérêt l’œnotourisme, la viticulture de terroir et l’adaptation au changement climatique.

Au quatrième de jour de mission, la délégation a rencontré les équipes du Ningxia technical college of wine and desertification prevention. C’est l’établissement le plus proche des nôtres en termes de structuration et de fonctionnement. On y retrouve notamment plusieurs filières semblables à ce que l’on trouve en établissement français (vin, horticulture, aménagement paysager).  A noter qu’avec l’ouverture de la filière viti-vini en 1998, il s’agit d’un des premiers établissements à avoir proposé des formations de ce type en Chine.

L’établissement est demandeur de coopération viticole. Ils produisent du vin par le biais d’accords école-entreprise. Ils nous ont montré une vaste exposition dédiée à la vigne et au vin de la région. Ils proposent des formations infra bac et post bac à 4764 jeunes. Des partenariats sont signés avec des entreprises pour les travaux pratiques (plantation, marketing).

le NTC serait intéressé par l’accueil de voyages d’études sur la base de la réciprocité, l’envoi de stagiaires dans nos exploitations pendant 6 mois, des échanges d’enseignants (nécessité de maitriser l’anglais) mais n’ont pas de personnel dédié à la coopération internationale, ce qui peut freiner la collaboration future.

L’après-midi, fut organisée la visite du comité de gestion de la zone de l’industrie viticole du piémont oriental du mont Helan. Dans le cadre de la demande du président chinois, ils travaillent pour l’extension du vignoble et l’amélioration de la qualité des vins afin d’atteindre les 100 000 hectares de vignes plantées dans la région d’ici 2030. Le directeur a expliqué que la plupart des structures de production locales sont de grands domaines, certains appartenant à des groupes français qui ont investi énormément dans les équipements de chai. Il y a un fort besoin de main d’œuvre locale pour les travaux non mécanisés.

Ils aimeraient profiter de l’excellence des formations françaises en viticulture œnologie, par exemple en envoyant en France leurs techniciens pour qu’ils se forment à produire en utilisant moins de produits phytosanitaires. L’adaptation au changement climatique est aussi un sujet qui les intéresse.

La dernière journée de mission a permis à la délégation de visiter trois grands domaines locaux.

Le premier, Xige, est un des plus vastes domaines de la région avec 2000 ha de vigne. L’ensemble des moyens de production dans la cave sont très récents (2020) et à la pointe des technologies modernes. Le nombre de barriques de chêne est impressionnant, l’ambition affichée est de produire des vins haut de gamme à haute valeur ajoutée. Le cabernet sauvignon est majoritaire. Les vins sont d’une belle finesse. L’assistante du maître de chai, une jeune œnologue de l’ISVV de Bordeaux, a confirmé la possibilité d’accueillir des BTS français en stage.

Ensuite, les portes du domaine Stone and Moon se sont ouvertes. Ce domaine de 50 ha qui appartient à des Chinois, est dirigé par un bordelais, Nicolas BILLOT GRIMA. Il a permis aux missionnaires, grâce à un tour du vignoble, de la cave, et un échange poussé lors de la dégustation et du déjeuner, d’appréhender les caractéristiques de cette région de production, ses atouts et ses contraintes. Les différents cépages sont travaillés spécifiquement avec une recherche de typicité et d’identité de leurs cuvées, une place intéressante est accordée au cépage marsellan. Un projet de musée du vin est porté par ce domaine auprès des autorités avec une vraie dimension œnotourisme. Une volonté de partenariat et d’accueil de stagiaires a été exprimée avec des facilités pour l’hébergement. Le responsable nous a confirmé qu’ils recherchent, comme beaucoup d’autres propriétés, des chefs de culture ou directeurs techniques qualifiés pour conduire les opérations et encadrer les ouvriers non qualifiés à la vigne. L’isolement géographique de cette région rend la fidélisation difficile dans le temps pour des jeunes.

Enfin, durant l’après-midi, le domaine Pernod Ricard a accueilli la délégation au coeur de son vaste chai ainsi que dans la zone de cuve en inox. Plusieurs échantillons de différentes variétés, emblématiques et reconnaissables au niveau international, ont été proposées à la dégustation : chardonnay, cabernet sauvignon/merlot.

Rédaction commune proposée par les membres de la mission.

Contact : Max MONOT, Animateur du réseau Chine, max.monot@educagri.fr




Nouvelle dynamique pour DEFIAA 4

16 directeurs et professeurs de 9 établissements d’enseignement agricole français ont participé à une mission du programme DEFIAA 4 en Inde en décembre 2023.

La mission DEFIAA 4  – Developping French-Indian Exchanges in Agrofood and Agronomy a regroupé des personnels de la majorité des 12 établissements français du consortium DEFIAA.

Nous travaillons avec l’appui de l’ambassade de France en Inde, et particulièrement Monique Tran, Conseillère aux Affaires Agricoles .

Il s’agit d’un partenariat entre les établissements d’enseignement agricole de Chartres, Sées, Yvetot, Bourg en Bresse, St Génies Laval, Rodez, Pau, St Christophe à St Pée sur Nivelle, Périgueux, Aurillac, Perpignan, Auch et l’Université Govind Ballabh Pant University of Agriculture and Technology (G.B PUA&T) à Pantanagar en Inde, en Uttarakhand, aux pieds de l’Himalaya. C’est la première université agricole gouvernementale Indienne, inaugurée en 1960, à l’origine de la révolution verte.

Voir la carte des établissements du consortium DEFIAA

Cette université, toujours en évolution, regroupe aujourd’hui 7 collèges avec lesquels nous travaillons, et pas moins de 3000 étudiants sont accueillis en Bachelor, master et PhD.

Actuellement, les 4 personnes référentes à la tête de l’université sont les Docteurs R.C. Agrawal, Deputy Director General, M.S. Chauhan, Vice Chancellor, Dr Kashyap, Dean du collège d’agriculture et responsable du programme IDP NAHEP et Dr Shiva Prasad, Directeur des affaires internationales. Ce dernier sera notre personne ressource à l’écoute pour l’organisation de notre planning.

L’objectif principal de la mission est de signer le renouvellement de l’accord cadre entre l’Université GB PUA&T et le Consortium DEFIAA.

Visites et Rencontres

Dans un premier temps, notre mission a été axée sur les visites officielles du site, c’est-à-dire, du bâtiment NAHEP (National Agricultural Higher Education Project) et des 7 collèges de l’université de G.B. PUA&T à Pantnagar : colleges of agriculture of basic sciences and humanities, of technology, of veterinary, of fisheries, of community sciences, of agribuisness et management.

La rencontre entre les doyens, les personnels et les membres de la délégation française a été chargée d’échanges essentiels pour créer des liens franco-indiens entre personnes et institutions. Il s’agissait également de connaitre les nouveaux responsables à la tête de chaque structure, qui sont et seront nos interlocuteurs privilégiés par la suite. Plus concrètement, la rencontre de la délégation française avec les personnes de terrain, nos référents DEFIAA Dr Satish Kumar, Dr Vipul Gupta et Dr Archana Kushwaha et Dr S.K.Guru avec qui nous travaillons depuis de nombreuses années a permis de créer une dynamique réelle.

La délégation a été invitée à visiter un centre de recherche, Uttarakhand Council for Biotechnology, à proximité de l’university. Le Prof. Dr Sanjay Kumar, Director, nous a rencontré pour la deuxième fois afin d’envisager une collaboration ultérieure sur des projets concrets de cultures et d’expérimentations.

Serre expérimentale de cultures in-vitro

Accueil et mise à l’honneur de la délégation française

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La vache est sacrée en Inde

Elevage de poisson et transformation au sein du College of fisheries (intégré à l’université de G.B. PUA&T)

Le Collège of agriculture dans sa diversité par le production végétale et l’élevage de vaches laitières a été visité. Elles produisent environ 20 litres par jour. La traite se fait à la main.

Au cours de notre visite, des temps non officiels étaient réservés à la rencontre avec les étudiants qui ont déjà effectué une mobilité en France, aussi beaucoup d’émotions entre les membres de la délégation et ces jeunes étaient ressenties. Ces temps informels étaient également propices à des prises de contacts privilégiés pour les jeunes désireux de venir en stage en France. Nous avons été invités et mis à l’honneur lors d’une soirée de remise de récompenses aux jeunes et de concerts des jeunes talents étudiants !

Cérémonie de remise de diplômes aux jeunes indiens, en présence de la délégation française en invité d’honneur, devant 2000 étudiants !

Dr Shiva Prasad nous remet les trophées au cours d’une cérémonie officielle ! Nous voilà tous Goldés !

Les systèmes de formations agricole en France et en INDE

Après l’immersion à G.B.PUA&T University, au Nord de l’Inde, Monique Tran, Conseillère aux Affaires Agricoles à l’ambassade de France à New Delhi, a concocté un séminaire de la délégation française à l’Indian Habitat Center  organisé par l’ASCI ( Agriculture Skill Consil of India) pour répondre à la problématique de l’enseignement dans le monde agricole en FRANCE et en INDE, en présence de : Dr R.C. Agrawal est Deputy Director General de Indian Council of Agricultural Research et de Dr Satender Arya (expert Consulting) CEO ASCI.

A l’Indian Habitat Center à New Delhi, il s’agissait, pour la délégation française de présenter des institutions de formations agricoles en France pour les intervenants indiens de présenter le système de formation universitaire agricole en Inde.

Une intervention du Directeur d’Alliance française, Frédéric Wolska venait préciser les dispositifs de cours de français qui sont dispensés en présentiel et en distanciel. L’Alliance française représente un point important pour notre coopération franco-indienne à approfondir afin d’envisager des prolongements de nos actions.

Un grand moment clé des négociations dans l’émotion !

Le point d’orgue de notre mission est la signature de l’accord Cadre (2023-28) par Dr Shiva Prasad, Directeur des Affaires Internationales de l’Université de G.B. PUA&T. l’objectif de cet accord est le renouvellement de la coopération franco-indienne afin de conforter le programme DEFIAA et d’ouvrir de nouvelles perspectives thématiques entre l’université partenaire et le consortium des établissements agricoles français.

A l’issue de la signature du nouvel accord cadre 2023-28, plusieurs axes ont émergé de notre collaborations franco-indienne et de nos réflexions et débriefings entre les équipes françaises.

Dans un premier temps, il est important de redynamiser les partenaires français et indiens afin de créer des liens et de donner du sens au programme, de susciter l’émergence d’autres thématiques communes et de se pencher sur la faisabilité d’action.

L’émergence de la pâtisserie française en Inde

En effet, la mission a permis concrètement de créer de la synergie de groupe au sein de la délégation française pour initier les travaux dans les domaines de la transformation en agroalimentaire, notamment de la viti-oenologie, de la transformation fromagère et de la pâtisserie.

Pour ce faire, il est envisagé de travailler sur l’expérimentation avec les acteurs du consortium et principalement les professeurs techniques, les apprenants et de solliciter leurs partenaires territoriaux, précisément dans le domaine de la pâtisserie. Les chefs de la haute gastronomie française, tel Alain Ducasse, ayant déjà investi l’Inde en créant la première école Ducasse en 2022, pourront être sollicités pour appuyer le projet. L’objet sera alors d’intégrer le marché indien et d’apporter des spécificités françaises en fonction des nouveaux besoins indiens, comme les desserts sucrés, peu développés dans les habitudes culinaires indiennes mais en forte demande comme vu avec Monique Tran, Conseillère aux affaires agricoles à l’ambassade de France en Inde.

Également, le Dean Dr R.S. Jadoun du Collège of management porte un vif intérêt sur les techniques et modalités de ventes de vin en France. Il souhaite venir rencontrer les établissements viticoles, leurs Groupements d’Intérêt Economiques (GIE) et les acteurs de la profession ainsi que les syndicats.

Enfin, dans le domaine de la transformation fromagère, il s’agirait d’expérimenter la fabrication de fromage avec des ferments végétaux en partenariat avec les professeurs de  l’université de G.B.PUA&T, les acteurs des établissements techniques agricoles et l’INRAE.

Également, notre rencontre avec le le Dr Sanjay Kumar nous a permis d’envisager d’étendre le partenariat avec le centre de recherche qu’il dirige, soit l’Uttarkhand Council for Biotechnology. Ses travaux de recherche portent essentiellement sur les plantes ce qui peut largement susciter l’intérêt d’une collaboration avec nos établissements techniques agricoles spécialisés.

L’organisation des rencontres clés de la mission a été facilitée par le Directeur aux Affaires internationales de G.B.PUA&T university à Pantnagar en Uttarakhand, Dr Shiva Prasad.

Les animateurs du réseau Inde de l’enseignement agricole remercient tous les membres de la délégation DEFIAA 4 pour la préparation en amont de la mission de décembre 2023, le travail sur les préparations d’interventions et de représentations au fil de l’eau et pour leur professionnalisme, leur réactivité et implication.

Bot Dhanyavad* – signifie un grand merci !

Revue de Presse indienne sur la venue de la délégation française (article traduit en anglais) : Panjab Keshari(Daily News paper), Dainik Jagran(Daily News paper),

Pour lire plus d’article sur l’Inde et sur le programme DEFIAA, dans International Content
Des Ressources pays – page Asie
Montage vidéo réalisé par  G.B.PUA&T University

Contacts : Animateurs du réseau Inde – Chantal Desprats, chantal.desprats@agriculture.gouv.fr, Christophe Groell, christophe.groell@agriculture.gouv.fr