Un thé chinois à la française

Le lycée horticole d’Hennebont (Morbihan-Bretagne) poursuit son partenariat avec la Chine et le Jurong Professional College of Agriculture and Forestry (JPCAF) pour la création de modules pédagogiques, en particulier par un guide d’initiation à la culture et la transformation du thé. Une classe inversée a été organisée le 8 juillet 2021 en visioconférence entre les deux établissements.

Le projet thé d’Hennebont, construit à l’origine avec un producteur local, se développe actuellement avec une multitude de professionnels bretons du secteur des végétaux (pépiniéristes, maraichers, paysagistes). Il s’articule autour de trois grands axes relatifs aux missions de l’enseignement agricole : la pédagogie, l’animation et le développement du territoire ainsi que l’expérimentation. Il a pour vocation finale d’un développement de la filière « thé » en France.

Les premiers théiers sont plantés

Hennebont a partagé avec ses partenaires chinois sur l’avancement du projet qui se concrétisait sur le terrain, avec la plantation en mai dernier de 400 théiers dans les parcelles du lycée français. Cette plantation fut l’occasion pour les apprenants d’effectuer des travaux pratiques. Ils auront d’autres occasions de s’entraîner car le projet final prévoit la plantation d’environ 8000 théiers de variétés chinoises sur une surface de 7000 m² au sein de l’établissement. Cette surface sera délimitée en trois zones : une en plein champ de 6000 m², une zone en agroforesterie de 500 m² et une dernière parcelle en maraichage de 500 m².

Les Chinois ont été surpris d’apprendre que l’on pouvait implanter des théiers au milieu des légumes. Arnaud Billon, directeur de l’exploitation, leur a expliqué les objectifs de cette expérimentation : s’inscrire dans une démarche « bio », stimuler la biodiversité, offrir aux théiers le rôle des haies, proposer la diversification aux maraichers n’ayant pas beaucoup de terre.

Une classe inversée enrichissante

L’établissement chinois souhaite faire profiter de son expérience de la culture du thé à son homologue français. Il dispose en effet en son sein d’une plateforme technique dédiée à cet arbuste sur plusieurs hectares. Grâce à cet outil et aux experts qui y travaillent, le JPCAF – chinois désire assister l’EPL français dans la construction des modules pédagogiques et du guide du cultivateur débutant.

A cette fin, plusieurs activités d’échanges pédagogiques ont été planifiées. La visioconférence, organisée entre les deux établissements, s’inscrit dans ce processus. Elle avait pour but de permettre à l’équipe française de poser des questions sur la première partie d’un document de synthèse de 167 pages sur la culture du thé, envoyé par la partie chinoise.

Les échanges ont porté sur les caractéristiques des différentes variétés de théiers, les phénotypes, les techniques de bouturage et de semis, les matériels utilisés, la transformation des vieilles feuilles de thé ainsi que de la rhizogenèse.

Les échanges entre les enseignants des deux pays ont permis à l’équipe française de consolider leurs connaissances et de pouvoir lancer le chantier de création des modules pédagogiques et du guide du cultivateur.

Ces modules auront pour vocations de former nos apprenants ainsi que les professionnels s’intéressant à la culture du thé. Ils seront construits à Hennebont pour ensuite être diffusés à tous les établissements souhaitant proposer ce type de formation à leurs apprenants.

Il est prévu que les équipes partenaires se rencontrent à minima deux fois par an pour suivre l’évolution du projet. De plus, les enseignants français sont attendus en Chine pour une formation pratique dès que les conditions sanitaires le permettront. Les enseignants chinois ont aussi prévu de se rendre en France afin d’aider à l’application des méthodes qu’ils préconisent et d’apporter leur expertise sur le terrain.

Ce projet est suivi de près aussi bien par le pôle agri-agro du Service Economique Régionale de l’ambassade de France en Chine que par les Ministères de l’agriculture des deux pays.

 

Contact : Max Monot, animateur réseau Chine de l’enseignement agricole – max.monot@educagri.fr




Et si on parlait de légumes ?

Mercredi 19 mai 2021, les étudiants en BTSA ACSE de la MFR de Lesneven en Bretagne ont eu l’occasion d’échanger avec leurs homologues chinois du Shandong ,Vocational Animal Science Veterinary College autour des salons professionnels et de leurs régions d’origine, ainsi que sur différents légumes typiques de chaque pays. Cet échange vient en conclusion de la Shouguang Vegetable Fair 2021 dont l’établissement chinois est l’un des acteurs.

Les étudiants français ont retracé l’histoire et les caractéristiques des oignons de Roscoff et des échalotes bretonnes. Les étudiants chinois, quant à eux, ont présenté les particularités techniques des radis chinois et des pommes de terre Shouguang. Chaque témoignage a été l’occasion d’échanger sur une recette de cuisine locale.

Les étudiants bretons et chinois ont successivement exposé les particularités des Salons professionnels,  à savoir le salon international agricole du Space Rennais et la Shouguang International Vegatable Fair en Chine.

Les derniers échanges ont porté sur leurs cultures respectives. Les représentants bretons ont vanté les magnifiques paysages, leur gastronomie et leurs danses. Quant aux étudiants chinois, ils ont mis en avant la ville de Weifang, capitale mondiale du cerf-volant et la région du Shandong. Pour rappel les deux régions sont jumelées depuis de nombreuses années et multiplient les partenariats.

Ces partages se sont conclus sur une session de questions-réponses qui ont vu les étudiants de chaque pays s’interroger réciproquement sur leurs conditions d’études et leurs stages en milieu professionnel.

Tous les participants et organisateurs sont sortis heureux de l’expérience et ravis d’avoir pu voyager à distance.

Cette activité s’inscrit dans une coopération plus vaste qui implique également les établissements de La Ville Davy de Quessoy, le Lycée les Vergers de Dol de Bretagne ainsi que l’EPL du Rheu à Rennes.

Avec la MFR de Lesneven, ils forment tous les quatre un consortium Bretagne qui a signé un protocole de partenariat avec le Shandong Vocational Animal Science Veterinary College en novembre 2019. Ils souhaitent organiser dès que les conditions sanitaires le permettront, des mobilités d’échanges d’étudiants qui permettront aux étudiants chinois de découvrir la France durant 4 semaines (une semaine sur chaque établissement) et aux étudiants français de vivre la réciproque en Chine.

 

Contact : Max MONOT, animateur du réseau Chine de l’enseignement agricole, max.monot@educagri.fr




Du Manga à l’expérience culinaire

Jeudi 25 février 2021, la coopération Franco-japonnaise s’est illustrée par une expérience de dégustation culinaire dans le cadre d’une journée sous le signe de la culture Manga, menée dans le Cantal dans le cadre du partenariat entre les établissements agricoles des deux pays, la High School de Shinonome et le lycée St Vincent de St Flour.

Lors de cette rencontre, les élèves du lycée de St Vincent ont participé à un atelier « mangas » animé par la chargée de mission au Consulat du Japon de Lyon. Les jeunes participants ont appris à dessiner les personnages de leurs mangas préférés. A la suite de cet atelier, le Vice-Consul a fait une conférence sur la cuisine japonaise et sa perception à travers le monde. S’en ai suivi une séance de dégustation proposé par la chargée de la culture et de la communication du Consulat, ce qui a permis aux élèves de découvrir les saveurs des aliments qui apparaissent dans les mangas.

Les élèves du lycée se sont échangé des recettes qui mêlent la culture des deux pays. Le cornet St Vincent est basé sur une pâtisserie traditionnelle auvergnate, introduisant des éléments du pays du Soleil Levant avec le thé vert et les haricots azukis. En parallèle, les élèves du lycée Shinonome au Japon ont réalisé un gâteau roulé dans lequel ils ont glissé des haricots noirs de Tamba Sasayama.

Simultanément, le Premier Secrétaire aux Affaires Agricoles de l’Ambassade du Japon et le Directeur Général du Bureau Européen de la représentation de la province de Hyogo ont visité deux exploitations agricoles, accompagnés par l’animateur du réseau Japon de l’enseignement agricole / directeur du lycée St Vincent à St Flour. La première exploitation à Ussel est dédiée à la production de lait de vache en agriculture biologique et la seconde consacrée à la production de lentilles vertes, blondes et de pois blonds et également à la fabrication de fromages de pays au lait cru à Alleuzet.

Cet événement entre dans le cadre des activités du tout jeune réseau Japon de l’enseignement agricole, créé en septembre 2020. Le lycée St Vincent est partenaire du lycée Shinonome situé à Tamba Sasayama dans la Province de Hyogo.

Les représentants du Consulat et de l’Ambassade du Japon ainsi que de la Province de Hyogo ont pu rencontrer le Maire de la commune de St Flour accompagné des adjoints à l’éducation et à la culture. Ils ont également rencontré Madame le Sous-Préfet de Saint-Flour. L’objectif est de développer les échanges entre les deux territoires sur le plan culturel, agricole et de la formation.

La région Auvergne-Rhône-Alpes est particulièrement active dans la coopération avec le Japon puisqu’en dehors du Lycée St Vincent, les lycées de Lyon Pressin, Cibéins dans l’Ain et Rochefort-Montagne dans le Puy de Dôme sont également impliqués dans le réseau Japon de l’enseignement agricole .

D’autres événements d’échange suivront et dès que le contexte sanitaire sera plus clément, des visites d’élèves français au Japon et d’élèves japonais en France sont prévus afin de poursuivre les projets de coopération entre établissements.

 

Contact : Franck Copin, animateur du réseau Japon, franck.copin@cneap.fr




Le numérique rapproche les élèves français et japonais

Le 1er Webinaire franco-japonais dédié à la coopération des établissements agricoles sur des projets d’intérêt commun s’est tenu le 4 février 2021.

Cette première rencontre, qui a rassemblé 150 participants, a permis aux élèves des lycées de Fontaines, Pressin, Pau-Montardon, Cibeins, Wintzenhein, St Vincent de Saint-Flour et Rochefort-Montagne de dialoguer directement avec leurs camarades japonais. Au service des sujets techniques : la production laitière, le thé, la sécurité alimentaire, la commercialisation des produits agricoles… Le dynamisme et la spontanéité des jeunes ont pleinement joué pour consolider les liens établis sur les projets d’intérêt commun.

La Directrice générale de l’enseignement et de la recherche du MAA et le Vice-ministre au affaires internationales du MAFF ont rappelé l’importance accordée à cette coopération portée entre établissements qui ont maintenus une continuité dans leurs échanges malgré le contexte de la Covid.

Une coopération institutionnelle pour aller plus loin

A l’occasion de la tenue du quatrième groupe de travail agricole France-Japonne, une délégation du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation s’était rendue au Japon en novembre 2018 et a permis de structurer la coopération dans le domaine de l’enseignement agricole.

Une convention de coopération entre les ministères français (MAA) et japonais (MAFF) en charge de l’agriculture pour le développement des relations en matière d’enseignement et de formation agricole et agroalimentaire signée à Tokyo en novembre 2018 structure la coopération dans ces domaines.

Cette convention a été intégrée dans la partie dédiée à l’agriculture de la feuille de route sur la coopération franco-japonaise pour ouvrir de nouveaux horizons entre la France et le Japon dans le cadre du partenariat d’exception (2019-2023), sous la forme d’un Plan d’action pour la coopération entre les ministères français et japonais en charge de l’agriculture pour le développement des relations en matière d’enseignement et de formation agricole et agroalimentaire. Il a été signé en 2019 par l’Ambassadeur de France au Japon et par Monsieur OSAWA Makoto, Vice-ministre aux affaires internationales du MAFF.

Dans le cadre de ces accords, le 1er Webinaire des établissements agricoles français et japonais a permis d’échanger sur les projets communs portés entre établissements français et japonais soutenus par les ministères chargés de l’agriculture français (MAA) et japonais (MAFF).

Une feuille de route tracée pour 4 années

En juin 2017, l’accueil d’une délégation japonaise par le ministère de l’Agriculture français avait posé les bases d’une coopération thématique autour de l’enseignement et de la formation

Cette coopération a vocation à évoluer et à se déployer sur les quatre années à venir. Les établissements intéressés à coopérer autour de projets communs pourront rejoindre le réseau Japon de l’enseignement agricole, animé par Franck Copin, directeur de l’établissement de Saint Vincent à Saint-Flour.

Lorsque la situation sanitaire le permettra, il est envisagé de réaliser, si possible au cours de l’année 2021, une mission des établissements français fédérés autour du réseau Japon de l’enseignement agricole. En attendant ces échanges entre établissements français et japonais sur le mode présentiel, les projets portés par les communautés éducatives impliquées dans cette coopération se poursuivent via les supports numériques et les échanges menés en distanciel.

 

Évènement relayé sur LinkedIn par la Directrice Générale de l’enseignement et de la recherche

Pour en savoir plus sur l’historique de la coopération franco-japonaise institutionnelle, depuis 2017, 2 articles à lire sur Alimagri : https://agriculture.gouv.fr/lenseignement-et-la-formation-au-coeur-dune-cooperation-franco-japonaise, https://agriculture.gouv.fr/la-cooperation-entre-la-france-et-le-japon-est-au-beau-fixe

Contact : Franck Copin, animateur du réseau Japon de l’enseignement agricole : franck.copin@cneap.fr