Le Réseau s’étend au Kazakhstan

Une feuille de route a été signée entre la France et le Kazakhstan en novembre 2023. Cette nouvelle étape marque un tournant important dans la coopération agricole qui se noue depuis 2024 entre les deux pays.

Le document officiel définit les objectifs et les actions à mettre en œuvre pour renforcer les liens entre les deux pays dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage.

Croire dans le projet Agrisen

Le projet Agrisen, nom venant du Kazakh « sen » signifiant « crois », « aie confiance », est une initiative de l’agroholding kazakhstanaise Aitas, en lien avec la société de conseil Valeur-Tech, mobilisant l’expertise de l’enseignement agricole français.

Son objectif final est de structurer une plateforme de formation associée à un modèle de business pérenne qui permettra de répondre aux besoins de renforcement du capital humain de l’agriculture au Kazakhstan.

L’initiative Agrisen est née du constat des entreprises du secteur agricole kazakh de l’écart entre les besoins de capital humain nécessaires pour garantir la mise en œuvre des nouvelles technologies, la transition des pratiques agricoles avec le déficit de compétences modernes des étudiants et des personnels en poste. L’entreprise Aitas, leader de la volaille de chair au Kazakhstan, a impulsé ce projet dans une logique collaborative en associant d’autres partenaires fondateurs : universités, collèges agricoles et entreprises. La France a constitué le partenaire institutionnel naturel de l’initiative, particulièrement pertinent au regard de ses compétences spécifiques (productions céréalières, élevage, nouvelles technologies, durabilité), son positionnement mais également de la spécificité et la qualité de son enseignement agricole.

En réunissant des universités et établissements d’enseignement secondaire et supérieur ainsi que des entreprises privées kazakhstanaises, l’Ambassade de France au Kazakhstan et le MASA/DGER via son réseau CEFAGRI (Conseil expertise formation agricole à l’international), le projet Agrisen se focalise sur l’apprentissage des savoirs et savoir-faire fondamentaux identifiés comme lacunaires et essentiels pour le développement de l’agriculture kazakhstanaise. L’initiative aura également pour effet de renforcer l’attractivité des métiers du vivant au Kazakhstan en démontrant leur caractère innovant, technique et permettant à leurs acteurs d’évoluer dans leur carrière.

En avril 2024, deux directeurs d’établissements agricoles français ont partagé leur expertise lors d’une mission d’une semaine dans le cadre du projet Agrisen.

En décembre 2024, une « Kazakhstan-French week », inaugurée notamment par l’ambassadeur de France au Kazakhstan, s’est déroulée à Kazatu, l’université agrotechnique d’Astana. Dans le cadre du projet Agrisen, le réseau CEFAGRI de l’enseignement agricole a mis à disposition des experts pour l’animation de trois ateliers avec des étudiants, des enseignants et des professionnels du secteur agricole.
Les travaux, suivis par la conseillère aux affaires agricoles de la zone, Marie-Agnès Amos, ont été menés par Sylvain Hédoux, directeur du CFPPA de Charolles, Jérôme Steffe, enseignant chercheur, directeur délégué au numérique et à l’innovation pédagogique à Bordeaux Sciences Agro, et Vanessa Forsans, animatrice du réseau CEFAGRI. Ils ont porté sur l’avancée d’un référentiel de formation de type brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole (BPREA), qui pourra être mis en œuvre d’abord dans un agri-collège pilote, en lien avec les agro-entreprises et Kazatu ; sur les outils de business intelligence en agriculture ; et sur l’attractivité de l’agriculture et de ses métiers.

Un challenge a aussi été proposé aux étudiants qui ont pu présenter diverses initiatives en vue d’une agriculture kazakhstanaise plus attractive.
A cette occasion des contacts ont été pris et renforcés entre les participants du Kazakhstan – agro-entreprises, université agrotechnique, agri-collèges, institutions – et avec l’enseignement agricole français.

En France, deux actions phares en 2024

En octobre 2024, la présence du Kazakhstan en tant qu’invité d’honneur au Sommet de l’élevage à Clermont-Ferrand a permis aux acteurs du secteur agricole kazakh de se rapprocher de leurs homologues français et européens. Cette rencontre a créé un lien solide entre les parties, ouvrant la voie à de futures collaborations. Cette rencontre a permis aux experts du Kazakhstan de découvrir les dernières innovations et les meilleures pratiques dans le domaine de l’élevage en France. Les échanges entre les délégations françaises et kazakhes ont porté sur les thèmes de la production et de la santé animale et de la sécurité alimentaire.

En parallèle du sommet de l’élevage, la délégation a eu l’opportunité de réaliser trois visites passionnantes. La première s’est tenue à Fedatest : site génétique et expérimental dédié à la sélection génétique des ovins, offrant des installations modernes pour l’évaluation des performances et la diffusion des meilleures pratiques en matière d’élevage ovin. Ensuite, un accueil très chaleureux a été offert aux participants autour d’un repas et lors de la visite d’un élevage de bovins de race charolaise,  permettant ainsi d’approfondir les connaissances sur la production de viande Charolaise, réputée pour sa qualité. Les partenaires Kazakhs ont pu échanger avec les éleveurs locaux sur les défis et les opportunités du secteur. Enfin, la délégation Kazakhstanaise a suivi son parcours à la coopérative d’insémination et reproduction du Sud de la France : AURIVA Elevage à Brindas.  Cette structure innovante est spécialisée dans la sélection génétique bovine, offrant des technologies avancées pour l’amélioration des performances des élevages de viande et de lait et ainsi optimiser la performance et la durabilité des élevages. Ces visites ont été l’occasion de découvrir des initiatives concrètes et des pratiques de pointe qui façonnent l’avenir de l’agriculture française.

Ensuite, en décembre 2024, une délégation kazakh a effectué une visite en Occitanie,  avec l’appui de l’ambassade de France à Astana. Composée d’Alya Svanova de l’entreprise Aitas, Madina Mussayeva de l’Université Kazatu et de Yuri Borrisov de l’Agri-collège Shemonaikha, la délégation du Kazakhstan était accompagnée par Pierre Poullain, de Valeur Tech/Agrisen, Rachid Benlafquih, chargé de mission expertise à l’international au BRECI, et Evelyne Bohuon, animatrice du réseau Arménie/Kazakhstan de l’enseignement agricole. La délégation a pu découvrir l’école vétérinaire de Toulouse, ENSFEA et les lycées agricoles de Saint-Gaudens et d’Auzeville, notamment le Centre de Formation d’Apprentis. Ces visites ont permis de découvrir les pratiques françaises en matière d’enseignement et de discuter de coopération entre ces différents centres.

 

 

 

 

 

 

 

 

Lire aussi l’article Deux proviseurs au Kazkhstan

En savoir plus l’agroholding kazakhstanaise Aitas

Contacts : Évelyne BOHUON, animatrice du réseau Arménie / Kazakhstan – evelyne.bohuon@educagri.fr, Stéphanie MANGIN, chargée de coopération Europe au BRECI/DGER – stéphanie.mangin@agriculture.gouv.fr

Vanessa FORSANS, animatrice du réseau CEFAGRI – vanessa.forsans@educagri.fr, Rachid BENLAFQUIH, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER – rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Une coopération qui fleurit

Voici venu le temps de la réciprocité pour les Normands de Coutances, la coopération avec le Suzhou Polytechnic Institute of Agriculture a pris une toute nouvelle dimension en 2024 dans la Venise d’Orient.

Le Lycée de Coutances en Normandie a accueilli 6 jeunes et 2 enseignants chinois durant un mois, en avril 2024. A son tour, le partenaire du lycée normand, l’Institut agricole chinois, accueille les jeunes français pour un stage pédagogique de 4 semaines dans le Jiangsu, au sein de la ville que Marco Polo a renommée la Venise d’Orient, à l’automne 2024.

Karen Saccardy, directrice de l’EPL de Coutances, nous raconte cette expérience forte et enrichissante, vécue par ses élèves.

En 2023, grâce à Max Monot, animateur du réseau Chine de l’enseignement agricole, notre établissement a accueilli une première délégation de l’Institut polytechnique agricole de Suzhou qui a permis de signer un memorandum de coopération entre nos écoles. Puis, en mars 2024, six étudiants chinois de l’Institut sont venus au Campus des Métiers Nature de Coutances découvrir la filière Paysage en France, pendant un mois, accompagnés de leurs enseignantes. Cette visite a été l’occasion de nombreux échanges autour du paysage et des jardins, et également de découvertes culturelles. Les deux enseignantes, Cheng Yifei et Wang He ont facilité les échanges et ont été de véritables ambassadrices des jardins classiques de Suzhou et de la culture du Paysage en Chine.

En Octobre 2024, 6 étudiants de BTS Aménagement Paysager et 2 enseignants du Lycée de Coutances se sont rendus à leur tour en Chine pour y passer 1 mois à la découverte de la filière Paysage. Ce séjour a été rythmé par de nombreuses activités au sein de l’Institut de Suzhou, des visites de jardins classiques, de parcs, de pépinières, de jardin botanique… etc.

Les étudiants sont rentrés très heureux de leur séjour, grâce à la richesse du programme et surtout par la qualité des échanges humains qui se sont déroulés. La région de Suzhou a un patrimoine extraordinaire de jardins, de parcs et de savoir-faire techniques.

Nos étudiants en Paysage ont eu ainsi l’opportunité rare de vivre une expérience d’échanges, de découvertes et d’apprentissage dans leur spécialité dans un contexte inédit pour eux. Se confronter à d’autres références et vivre une immersion culturelle avec des hôtes bienveillants et attentifs est une expérience très riche d’ouverture d’esprit qu’ils ne manqueront pas de valoriser tout au long de leur vie.

J’ai été très honorée de pouvoir moi aussi découvrir l’Institut agricole de Suzhou et de retrouver nos partenaires. Les 15 jours m’ont permis d’échanger sur le parcours pédagogiques proposés aux étudiants chinois en filière paysage et d’envisager une poursuite des échanges autour du paysage pour les années à venir.

Jardins chinois et jardins français sont maintenant liés grâce au jardin créé ici à Coutances, et maintenant, aussi à Suzhou au sein de l’institut partenaire !

Réaliser des chantiers ensemble pour créer ces jardins est une bonne façon de construire les liens entre nos étudiants et nos enseignants. Ces deux jardins sont donc les symboles vivants des liens de coopération entre nos écoles. Nous en prendrons soin !

Un jardin n’est jamais terminé, il poursuit son propre cheminement tout en bénéficiant des petites touches apportées par les jardiniers. Ainsi, j’espère que la coopération entre nos deux écoles se poursuivra avec de nouvelles actions communes pour la formation de futurs professionnels capables de transmettre la culture de l’art des jardins dans le monde d’aujourd’hui.

Auteur de l’article : Karen Saccardy, Directrice du Campus métiers Nature de Coutances »

Contact : Max Monot, animateur du réseau Chine de l’enseignement agricole, max.monot@educagri.fr




Gastronomie nippone à l’honneur

Les rencontres nationales des établissements du réseau Japon ont vécu 3 journées intenses sur le thème de la fermentation dans l’alimentation en Auvergne-Rhône-Alpes. Début février 2025, le lycée Eugénie Joubert a accueilli 9 lycées français et 1 lycée japonais pendant 3 jours.

Le réseau Japon de l’enseignement agricole partage les points forts de l’évènement organisé sous le signe de l’initiation gastronomique avec l’accueil d’un établissement partenaire japonais, à découvrir sous la forme d’un journal de bord.

Jour 1 – mercredi 5 février

C’était la première fois que les 3 élèves et leurs deux professeurs découvraient la France. Leur séjour a commencé par une étape au lycée agricole de Pressin à Saint Genis Laval dans la Métropole Lyonnaise. L’accueil réservé aux Japonais par le Président du conseil d’administration, le délégué de la tutelle Don Bosco, le directeur Igor Navarro, les équipes et les élèves a été très chaleureux.

Claude Vigneron, enseignant au lycée de Pressin et principal acteur de cette coopération était bien sûr présent. En effet, les deux établissements ont développé des échanges autour de l’arboriculture. Le lycée de Minabe est une grande référence au Japon pour la production de prunes Umeboshi, fleuron de la gastronomie japonaise. Ces prunes sont cultivées avec soin sous la bienveillance du responsable d’exploitation Monsieur Taniguchi.

De son côté le lycée de Pressin a planté des poiriers de la variété Le Lectier, variété d’origine française mais tombée dans l’oubli chez nous alors qu’elle est considérée comme un produit de luxe au Japon. La délégation était accompagnée par Monsieur Tsuzuki et Madame Nishikawa du consulat du Japon à Lyon. Monsieur Kato, premier secrétaire aux affaires agricoles de l’ambassade du Japon était lui aussi présent.

L’équipe de l’établissement a fait découvrir de nombreuses facettes de la gastronomie lyonnaise que les Japonais ont fortement appréciée. L’après-midi a été consacrée à une visite de l’établissement par Igor Navarro qui a présenté les poiriers plantés par le lycée. Ce partenariat s’inscrit sur le long terme, au sens propre, en effet, nous pourrons voir le fruit de cette coopération dans 5 à 7 ans.

Après la visite, la délégation japonaise s’est rendue à Yssingeaux, les jeudi 6 et vendredi 7 février, où se tenaient les rencontres nationales des lycées agricoles impliqués dans la coopération avec le Japon.

Jour 2 – jeudi 6 février

3 lycées publics agricoles et 6 lycées du réseau CNEAP-conseil national de l’enseignement agricole privé se sont rassemblés à Yssingeaux. La plupart étaient hébergés à l’internat de l’ensemble scolaire catholique d’Yssingeaux mais le lycée Georges Sand a mis également des chambres à disposition des établissements et il a été nécessaire d’avoir recours à des gites à proximité afin de pouvoir héberger tous les participants.

Les lycées venaient de 5 régions différentes. Sans surprise, la région Auvergne Rhône Alpes était la mieux représentée puisqu’elle accueillait l’évènement et présente avec 4 lycées. Le lycée Eugénie Joubert d’Yssingeaux hôte de la manifestation, le lycée La Pélissière à Tournon sur Rhône, le lycée de Pressin à Saint Genis Laval et le lycée agricole d’Aurillac. La seconde région représentée avec deux établissements était Nouvelle Aquitaine avec le lycée Kyoto, qui contrairement à ce que son nom indique, se situe à Poitiers et le lycée Errecart de Saint Palais au Pays Basque. Il y avait également le lycée de Wintzenheim-Rouffach qui est venu d’Alsace, l’Institut d’Anchin, venu du Nord et le lycée de Dol de Bretagne situé à proximité de Saint Malo. Avec le lycée de Minabe de la province de Wakayama au Japon, ce sont 10 lycées agricoles qui étaient regroupés à Yssingeaux.

Jeudi matin, les établissements ont échangé sur les projets qu’ils menaient autour du Japon. Les élèves ont préparé le repas dans la cuisine pédagogique du lycée Eugénie Joubert. Tandis que les Français ont préparé un plat typique de la cuisine régionale d’Auvergne, les Japonais ont concocté un poulet aromatisé à la prune de Minabe. Le déjeuner a été l’occasion de nombreux échanges autour de la gastronomie, de l’agriculture et un moment opportun pour des échanges de cadeaux entre Français et Japonais.

L’après-midi, le thème était la mobilité avec entre autres le témoignage de Rémy, Francine et Lili, trois élèves de Bac Pro Services Aux Personnes qui sont partis en stage dans une école maternelle à Tokyo pendant 3 semaines, en novembre 2023. La professeure qui les a accompagnés Mme Padel a présenté un guide à destination du stagiaire français au Japon qu’elle a corédigé avec sa collègue Mme Bracq.

A l’issue de cette réunion, le consulat a offert un spectacle pour les yeux et pour les papilles avec la fabrication traditionnelle de Mochi par l’équipe du consulat de Lyon. M. Reynaud, M. Tsuzuki et Mme Nishikawa ont régalé les professeurs et les élèves présents qui ont pu, à l’occasion, s’essayer à la fabrication du Mochi.

Après un dîner préparé par la société de restauration de l’Ensemble Scolaire Catholique d’Yssingeaux, les personnes présentes ont pu écouter une conférence faite par M. Luc Debove, directeur de l’Ecole Nationale Supérieure de la Pâtisserie d’Yssingeaux et Meilleur Ouvrier de France sur le thème de la fermentation. Les auditeurs ont pu découvrir la grande diversité des plats fermentés à travers le monde et leur intérêt pour la santé des personnes et de la planète.

Jour 3 – vendredi 7 février

La dernière journée des rencontres nationales des lycées agricoles impliqués dans le réseau Japon était plus festive. Elle s’est déroulée au foyer rural d’Yssingeaux. La matinée a commencé par une visioconférence entre les lycées Japonais au Japon et les lycées présents à Yssingeaux. Le thème de cet échange était centré sur l’avenir de l’agriculture en France et au Japon. Les deux pays sont confrontés à des problèmes similaires : le renouvellement des générations, le compromis entre une agriculture rentable et une agriculture respectueuse de la planète et l’artificialisation des sols.

Les élèves ont proposé des solutions qui mettent en œuvre la technologie pour répondre à ces différentes problématiques mais aussi ils ont proposé qu’une communication positive sur le monde agricole soit mise en place par des gouvernements qui soutiendraient d’avantage une agriculture vertueuse.

Après la visioconférence, c’est dans un grand calme qu’un maître de la cérémonie du thé originaire du Puy en Velay a initié les élèves et professeurs présents à cet art Japonais. La cérémonie a été suivie par une conférence sur la fermentation dans la cuisine japonaise par la maison du Koji venue de Clermont-Ferrand.

En fin de matinée, l’inauguration de la matsuri (fête japonaise) a été lancée par Monsieur Kato, premier secrétaire aux affaires agricoles de l’ambassade du Japon, Monsieur Ramiro inspecteur en japonais du ministère de l’Éducation nationale s’est déplacé de Paris pour assister à l’événement et a également dit un mot d’accueil. Il a été suivi par Monsieur le Maire d’Yssingeaux et Monsieur Copin directeur de l’ESCY et animateur du réseau Japon a clôturé l’inauguration par des remerciements.

Les participants ont pu faire une pause déjeuner avec un bento (panier repas japonais) et les stands de la matsuri ont pu être ouverts. Les exposants ont été invités sur le critère de la relation au Japon ou à la fermentation. Ainsi, M. Mayoux est venu présenter le seul whisky de Haute-Loire, M. Marc est venu présenter une bière brassée aux Estables, la Burle. La laiterie Gerentes est venue animer un stand sur la fermentation lactique. La chèvrerie de La Madeleine était aussi présente bien que les chèvres soient taries en cette saison. Le restaurant Lou Pinatou avait préparé quelques aliments fermentés pour une dégustation à l’aveuglette. La librairie des Sucs avait amené des mangas et des livres en lien avec le Japon.

Les exposants en lien direct avec le Japon étaient le dojo d’aïkido de Bourg Argental, très lié avec l’ensemble scolaire catholique d’Yssingeaux. Ils ont fait plusieurs démonstrations sur l’après-midi. La maison du Koji a présenté des produits fermentés par leurs soins. L’association de calligraphie de Saint-Etienne était elle-aussi présente ainsi que l’association franco-japonaise de Saint-Etienne qui a animé un atelier de makis et les élèves pouvaient les faire eux-mêmes. Un atelier origami a permis à chacun de tester ses talents au pliage du papier.

Pour l’occasion, les élèves de l’option japonais du lycée Saint-Gabriel à Yssingeaux ont fait déguster des takoyakis cuisinés devant les visiteurs. Les takoyakis sont des boules de pâte dans lesquelles on trouve un morceau de poulpe. Ils étaient encadrés par leur professeure Mme Kuribayashi et par Mme Copin-Yokoyama. Une nouvelle recette a d’ailleurs été proposée par cette dernière : le Gerentesyaki. Un takoyaki dans lequel on remplace le poulpe par du fromage de la laiterie Gerentes.

Les élèves de formation agricole du lycée Georges Sand étaient aussi présents, accompagnés par leur directeur M. Gauthier et la directrice de l’exploitation agricole de l’établissement, Mme Masson. Les responsables de ce lycée ont d’ailleurs emmené la délégation japonaise visiter leur exploitation agricole.

La journée s’est terminée par une visite guidée de la laiterie Gerentes pour toute l’équipe du lycée de Minabe ainsi que l’équipe du consulat et le représentant de l’ambassade du Japon. C’est M. Gerentes qui a fait la visite. Les Japonais ont été impressionnés par cette entreprise locale qui travaille exclusivement avec des agriculteurs locaux et dont la préoccupation essentielle est de proposer des produits de la meilleure qualité possible à leurs clients.

Après ces trois journées très intenses, nos amis Japonais ont pu profiter d’une dernière soirée yssingelaise et d’une nuit dans les locaux de l’ESCY avant de repartir le samedi 8 février au matin pour le Japon.

Contact : Franck COPIN, animateur du réseau Japon de l’enseignement agricole, franck.copin@cneap.fr




Élevage bovin du futur

L’École centrale chinoise de radiodiffusion et de télévision agricoles (CABTS) et le réseau Chine de l’enseignement agricole français ont organisé un webinaire « vision croisée franco-chinoise » qui a mis en miroir la vision de l’élevage bovin du futur dans les deux pays.

Depuis le comité de pilotage de l’arrangement administratif franco-chinois sur la formation professionnelle agricole, le référent en Chine pour la collaboration avec la France dans ce domaine est la CABTS.  Créée en 1980, cette institution est placée sous l’administration du ministère de l’Agriculture et des Affaires rurales de Chine (MARA) et gérée conjointement par 17 ministères et commissions, spécialisée dans l’éducation et la formation des agriculteurs. En combinant les TIC-Technologies de l’information et de la communication modernes aux méthodes d’éducation traditionnelles, la CABTS s’est engagée à fournir des services publics aux zones rurales et aux agriculteurs en Chine, notamment l’éducation et la formation, la promotion de la technologie, la vulgarisation scientifique et la diffusion d’informations, etc.

La CABTS, un partenaire de qualité

Fin 2022, il y avait 34 écoles au niveau provincial, 256 au niveau municipal, 1 693 au niveau du comté et 16 451 écoles pratiques d’agriculture. On parle de la CABTS comme étant la plus grande école agricole ouverte au monde. En plus des cours en présentiels dispensés dans le réseau de ses nombreuses écoles, elle propose un large panel de formation en ligne sur sa plateforme dédiée www.ngx.net.cn et une application mobile 云上智农 (traduction : agriculture intelligente sur le cloud).

Lancer de nouveaux projets

Au regard de la dynamique qu’il existe entre les deux pays sur le sujet du bovin allaitant et l’envie chinoise d’échanger autour des nouvelles technologies, le thème du nouveau webinaire organisé conjointement fut rapidement trouvé.

Pour parler des différentes technologies et approches des deux pays dans l’élevage intelligent, suite aux discours introductifs prononcés par Mme Wang, directrice-adjointe à la direction des Sciences et Technologies du MARA, et Mme Roy, chargée de mission Asie au Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale de la DGER, 5 experts se sont présentés face à la centaine de participants du webinaire.

La technologie au service du bien-être animal

Sylvain Chanéac, directeur de l’exploitation de l’EPL de Dax, a présenté à tous comment il avait intégré dans ses pratiques, des outils innovants permettant de lui simplifier la vie. Que ce soit du détecteur des chaleurs, aux caméras de surveillance, la technologie se met toujours au service du bien être des animaux et de l’éleveur.

Clément Allain, chef de projet Élevage de Précision à l’IDELE, a effectué une présentation de l’Institut de l’élevage. Il a ensuite partagé les résultats de l’enquête de fin 2024 sur l’état des lieux de l’adoption des nouvelles technologies dans les élevages français. Il a ensuite mis en avant les projets de R&D (Bebop, Phéno3D, Icaerus, etc.) qu’il suit et qui permettront aux élevages français de rester à la pointe de la technologie dans les années futures. Il a terminé par une présentation des infrastructures accompagnant les éleveurs et acteurs de l’élevage dans cette transition numérique.

 

Le troisième intervenant français représentait quant à lui les entreprises nationales du secteur. Thomas Aubry, directeur des opérations à iOtee s’est appuyé sur un diaporama riche d’images afin de présenter son entreprise puis de dérouler sur l’ensemble des solutions innovantes développées par iOtee afin de permettre aux éleveurs français et européens d’avoir une approche durable et avancée dans la conduite de leurs exploitations.

Nouvelles technologie et traditions locales

Wang Jingjun, professeur agrégé et directeur du bureau de l’École des sciences et technologies animales de l’institut technique professionnel d’élevage et de médecine vétérinaire du Shandong, a pris la parole pour présenter son établissement puis en quoi ses collègues et lui accordent une attention égale à l’éducation et aux services pour créer une industrie bovine intelligente et haut de gamme en Chine. Il a développé une partie du contenu des référentiels, proposés par son école, dans le domaine de l’élevage bovin et mis en avant comment, sur les plateformes techniques de l’établissement, la technologie était déjà au service de l’éleveur.

Pour la deuxième intervention chinoise, Yang Kong, professeur agrégé de l’institut technique professionnel agricole des Trois Gorges de Chongqing, nous a parlé des pratiques innovantes dans la formation des futurs professionnels en élevage dans le sud-ouest de la Chine. Sa présentation très riche en illustrations, nous a permis de bien comprendre comment son établissement, s’adaptait aux conditions pédoclimatiques et culturels locales pour proposer des formations adaptées aux terrains. Il a développé quelles étaient les pédagogies typiques à cette zone géographique de la Chine et comment les nouvelles technologies avaient su épouser les traditions locales.

Webinaire, une technologie apprivoisée

L’exercice du séminaire dématérialisée n’est jamais évident, surtout lorsqu’il inclut la traduction consécutive de termes très professionnels. Pour autant, au fil des années et des différentes expériences, force est de constater qu’aussi bien côté français que côté chinois, les interventions sont de plus en plus agréables à suivre et d’un contenu toujours plus riche, comme ce fut le cas lors de ce webinaire.

Si vous souhaitez vous en rendre compte par vous-même et découvrir plus en détails toutes les informations partagées durant les différentes présentations, n’hésitez pas à visionner la vidéo.

Lien vers le webinaire sur You-Tube

A lire aussi les articles : Steppe by steppe, Chine-France, former les formateurs par la pratique, Les tribulations de la Simmental en Chine

Contact : Max Monot, animateur national du réseau Chine de l’enseignement agricole, max.monot@educagri.fr