Le Réseau s’étend au Kazakhstan
Une feuille de route a été signée entre la France et le Kazakhstan en novembre 2023. Cette nouvelle étape marque un tournant important dans la coopération agricole qui se noue depuis 2024 entre les deux pays.
Le document officiel définit les objectifs et les actions à mettre en œuvre pour renforcer les liens entre les deux pays dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage.
Croire dans le projet Agrisen
Le projet Agrisen, nom venant du Kazakh « sen » signifiant « crois », « aie confiance », est une initiative de l’agroholding kazakhstanaise Aitas, en lien avec la société de conseil Valeur-Tech, mobilisant l’expertise de l’enseignement agricole français.
Son objectif final est de structurer une plateforme de formation associée à un modèle de business pérenne qui permettra de répondre aux besoins de renforcement du capital humain de l’agriculture au Kazakhstan.
L’initiative Agrisen est née du constat des entreprises du secteur agricole kazakh de l’écart entre les besoins de capital humain nécessaires pour garantir la mise en œuvre des nouvelles technologies, la transition des pratiques agricoles avec le déficit de compétences modernes des étudiants et des personnels en poste. L’entreprise Aitas, leader de la volaille de chair au Kazakhstan, a impulsé ce projet dans une logique collaborative en associant d’autres partenaires fondateurs : universités, collèges agricoles et entreprises. La France a constitué le partenaire institutionnel naturel de l’initiative, particulièrement pertinent au regard de ses compétences spécifiques (productions céréalières, élevage, nouvelles technologies, durabilité), son positionnement mais également de la spécificité et la qualité de son enseignement agricole.
En réunissant des universités et établissements d’enseignement secondaire et supérieur ainsi que des entreprises privées kazakhstanaises, l’Ambassade de France au Kazakhstan et le MASA/DGER via son réseau CEFAGRI (Conseil expertise formation agricole à l’international), le projet Agrisen se focalise sur l’apprentissage des savoirs et savoir-faire fondamentaux identifiés comme lacunaires et essentiels pour le développement de l’agriculture kazakhstanaise. L’initiative aura également pour effet de renforcer l’attractivité des métiers du vivant au Kazakhstan en démontrant leur caractère innovant, technique et permettant à leurs acteurs d’évoluer dans leur carrière.
En avril 2024, deux directeurs d’établissements agricoles français ont partagé leur expertise lors d’une mission d’une semaine dans le cadre du projet Agrisen.

En décembre 2024, une « Kazakhstan-French week », inaugurée notamment par l’ambassadeur de France au Kazakhstan, s’est déroulée à Kazatu, l’université agrotechnique d’Astana. Dans le cadre du projet Agrisen, le réseau CEFAGRI de l’enseignement agricole a mis à disposition des experts pour l’animation de trois ateliers avec des étudiants, des enseignants et des professionnels du secteur agricole.
Les travaux, suivis par la conseillère aux affaires agricoles de la zone, Marie-Agnès Amos, ont été menés par Sylvain Hédoux, directeur du CFPPA de Charolles, Jérôme Steffe, enseignant chercheur, directeur délégué au numérique et à l’innovation pédagogique à Bordeaux Sciences Agro, et Vanessa Forsans, animatrice du réseau CEFAGRI. Ils ont porté sur l’avancée d’un référentiel de formation de type brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole (BPREA), qui pourra être mis en œuvre d’abord dans un agri-collège pilote, en lien avec les agro-entreprises et Kazatu ; sur les outils de business intelligence en agriculture ; et sur l’attractivité de l’agriculture et de ses métiers.
Un challenge a aussi été proposé aux étudiants qui ont pu présenter diverses initiatives en vue d’une agriculture kazakhstanaise plus attractive.
A cette occasion des contacts ont été pris et renforcés entre les participants du Kazakhstan – agro-entreprises, université agrotechnique, agri-collèges, institutions – et avec l’enseignement agricole français.
En France, deux actions phares en 2024
En octobre 2024, la présence du Kazakhstan en tant qu’invité d’honneur au Sommet de l’élevage à Clermont-Ferrand a permis aux acteurs du secteur agricole kazakh de se rapprocher de leurs homologues français et européens. Cette rencontre a créé un lien solide entre les parties, ouvrant la voie à de futures collaborations. Cette rencontre a permis aux experts du Kazakhstan de découvrir les dernières innovations et les meilleures pratiques dans le domaine de l’élevage en France. Les échanges entre les délégations françaises et kazakhes ont porté sur les thèmes de la production et de la santé animale et de la sécurité alimentaire.




En parallèle du sommet de l’élevage, la délégation a eu l’opportunité de réaliser trois visites passionnantes. La première s’est tenue à Fedatest : site génétique et expérimental dédié à la sélection génétique des ovins, offrant des installations modernes pour l’évaluation des performances et la diffusion des meilleures pratiques en matière d’élevage ovin. Ensuite, un accueil très chaleureux a été offert aux participants autour d’un repas et lors de la visite d’un élevage de bovins de race charolaise, permettant ainsi d’approfondir les connaissances sur la production de viande Charolaise, réputée pour sa qualité. Les partenaires Kazakhs ont pu échanger avec les éleveurs locaux sur les défis et les opportunités du secteur. Enfin, la délégation Kazakhstanaise a suivi son parcours à la coopérative d’insémination et reproduction du Sud de la France : AURIVA Elevage à Brindas. Cette structure innovante est spécialisée dans la sélection génétique bovine, offrant des technologies avancées pour l’amélioration des performances des élevages de viande et de lait et ainsi optimiser la performance et la durabilité des élevages. Ces visites ont été l’occasion de découvrir des initiatives concrètes et des pratiques de pointe qui façonnent l’avenir de l’agriculture française.


Ensuite, en décembre 2024, une délégation kazakh a effectué une visite en Occitanie, avec l’appui de l’ambassade de France à Astana. Composée d’Alya Svanova de l’entreprise Aitas, Madina Mussayeva de l’Université Kazatu et de Yuri Borrisov de l’Agri-collège Shemonaikha, la délégation du Kazakhstan était accompagnée par Pierre Poullain, de Valeur Tech/Agrisen, Rachid Benlafquih, chargé de mission expertise à l’international au BRECI, et Evelyne Bohuon, animatrice du réseau Arménie/Kazakhstan de l’enseignement agricole. La délégation a pu découvrir l’école vétérinaire de Toulouse, ENSFEA et les lycées agricoles de Saint-Gaudens et d’Auzeville, notamment le Centre de Formation d’Apprentis. Ces visites ont permis de découvrir les pratiques françaises en matière d’enseignement et de discuter de coopération entre ces différents centres.



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En savoir plus l’agroholding kazakhstanaise Aitas
Contacts : Évelyne BOHUON, animatrice du réseau Arménie / Kazakhstan – evelyne.bohuon@educagri.fr, Stéphanie MANGIN, chargée de coopération Europe au BRECI/DGER – stéphanie.mangin@agriculture.gouv.fr
Vanessa FORSANS, animatrice du réseau CEFAGRI – vanessa.forsans@educagri.fr, Rachid BENLAFQUIH, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER – rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr















Sylvain Chanéac, directeur de l’exploitation de l’EPL de Dax, a présenté à tous comment il avait intégré dans ses pratiques, des outils innovants permettant de lui simplifier la vie. Que ce soit du détecteur des chaleurs, aux caméras de surveillance, la
technologie se met toujours au service du bien être des animaux et de l’éleveur.

Le troisième intervenant français représentait quant à lui les entreprises nationales du secteur. Thomas Aubry, directeur des opérations à iOtee s’est appuyé sur un diaporama riche d’images afin de présenter son entreprise puis de dérouler sur l’ensemble des solutions innovantes développées par iOtee afin de permettre aux éleveurs français et européens d’avoir une approche durable et avancée dans la conduite de leurs exploitations.
Wang Jingjun, professeur agrégé et directeur du bureau de l’École des sciences et technologies animales de l’institut technique professionnel d’élevage et de médecine vétérinaire du Shandong, a pris la parole pour présenter son établissement puis en quoi ses collègues et lui accordent une attention égale à l’éducation et aux services pour créer une industrie bovine intelligente et haut de gamme en Chine. Il a développé une partie du contenu des référentiels, proposés par son école, dans le domaine de l’élevage bovin et mis en avant comment, sur les plateformes techniques de l’établissement, la technologie était déjà au service de l’éleveur.
Gorges de Chongqing, nous a parlé des pratiques innovantes dans la formation des futurs professionnels en élevage dans le sud-ouest de la Chine. Sa présentation très riche en illustrations, nous a permis de bien comprendre comment son établissement, s’adaptait aux conditions pédoclimatiques et culturels locales pour proposer des formations adaptées aux terrains. Il a développé quelles étaient les pédagogies typiques à cette zone géographique de la Chine et comment les nouvelles technologies avaient su épouser les traditions locales.