Jeunes voix de l’enseignement agricole au G7

Louis, a été le porte-parole des jeunes de l’enseignement agricole pour construire l’avenir de l’agriculture et de l’alimentation en amont du G7-Hiroshima qui s’est tenu du 19 au 21 mai 2023.

Cette année de présidence japonaise du G7 est l’occasion de porter l’attention des jeunes générations sur les questions revêtant une dimension mondiale et de les encourager à passer à l’action.

A la suite de la sollicitation de la FAO pour représenter la France dans le cadre d’échanges préalables à la réunion des ministres de l’agriculture des pays du G7, la Direction générale de l’enseignement agricole a proposé Louis Moulin, élève de terminale générale au Lycée d’enseignement agricole Eugénie Joubert (ESCY) à Yssingeaux. En qualité d’ambassadeur de la jeune génération, Louis a témoigné de l’importance de la coopération internationale pour l’enseignement agricole français et de son ouverture sur le monde. Il a évoqué la question de la revalorisation du métier et du salaire des agriculteurs pour assurer le renouvellement des générations, l’importance de la lutte contre le gaspillage alimentaire et la nécessité d’une régulation des normes sur l’utilisation de pesticides ne mettant pas les producteurs français et européens en concurrence déloyales avec des pays moins exigeants sur les aspects environnementaux.

En réponse à l’invitation d’élèves japonais qui avaient préparé une première déclaration à présenter aux ministres au sujet de l’avenir de l’agriculture et de l’alimentation, les jeunes représentants des pays du G7 se sont réunis en visioconférence les 4 et 11 mars 2023.

Pendant son intervention, Louis a proposé de changer notre rapport à la nourriture en réduisant la chaîne de distribution et en évitant de jeter des fruits et légumes « impropre à la commercialisation » par rapport à leur apparence. Il a parlé du mal-être chez certains agriculteurs français et de la difficulté de leur travail.
 
Les jeunes ont évoqué le renforcement d’une coopération et une promotion d’une agriculture responsable dans le monde avec les pays en développement.
Louis a présenté le fait que l’Union Européenne exportait des pesticides interdits sur son sol pour leur dangerosité vers des pays à la réglementation plus souple. Selon lui, elle [l’Union Européenne] a donc des devoirs et une responsabilité.

Enfin, il a demandé aux représentants de la préparation au G7 s’ils pouvaient inscrire les mots « biodiversité » et « adaptation » dans le rapport remis aux ministres de l’agriculture, avec les pays en développement qui sont les moins responsables mais les plus à risque.

Louis qui souhaite poursuivre ses études en sciences politiques a profité de cette opportunité pour approfondir ses connaissances sur le G7.

Les échanges entre jeunes ont abouti à une déclaration dans lesquelles ils insistent sur le respect et la reconnaissance que devraient avoir les consommateurs et les Etats envers les producteurs qui les nourrissent (en redorant leur image, en améliorant leur revenus et leur accès à la terre et aux technologies adaptées) et ont souhaité que les gastronomies traditionnelles soient préservées. Ils soulèvent aussi l’importance de reconnecter toutes les générations avec la nature et les inciter à développer des comportements responsables et durables, dans tous les pays. Ils appellent à une nouvelle révolution verte, selon les principes de l’agro-écologie et de la solidarité entre les peuples. Selon eux, les pays du G7 doivent assumer leur responsabilité en terme de dégradation de la biodiversité et d’impact sur le changement climatique et collaborer avec les pays en développement pour trouver ensemble des solutions globales.

Le jeune français a particulièrement apprécié la qualité des contacts humains entre jeunes de différentes origines, engagés pour les mêmes défis mondiaux.

G7 Hiroshima Summit 2023 du vendredi 19 mai au dimanche 21 mai 2023
 
 
Crédits Photo de tête d’article issue du site officiel du G7 Hiroshima Summit 2023
 
Contact : Franck Copin, animateur du réseau Japon, franck.copin@cneap.fr



Le défi des étudiants indiens en France

Programme DEFIAA rime avec partage d’expériences franco-indiennes, stage en réciprocité, échanges entre pairs et capacités transversales : voici ce que vivent les jeunes indiens en mobilité en France ! Et ce que vivront ensuite les Français en Inde…

Le réseau Inde de l’enseignement agricole accueille, sur le territoire français depuis le 4 mars 2023 et pour un peu plus d’un mois, 18 étudiants indiens de l’GBPUAT University de Pantnagar. Cette université agricole du gouvernement est l’une des plus renommées en Inde, située dans l’Etat de l’Uttarakhand en Inde du Nord, aux pieds de l’Himalaya.  Le partenariat franco-indien a été scellé par un accord cadre en 2015.

Depuis, chaque année, les animateurs du réseau Inde organisent l’accueil des étudiants indiens et leur stage dans une douzaine de lycées d’enseignement agricole en France. Après une semaine d’intégration au lycée de Théza à Perpignan, ils partent dans les établissements partenaires du programme DEFIAA – Developping French Indian Exchanges in Agroffod and Agronomy – et vivent l’aventure française.

Arrivée à Théza

Intégration à Théza

Au cours d’une semaine, c’est le temps de l’intégration pour les Indiens et d’une préparation au départ pour les Français. Quelques consignes sont transmises sur  les préparatifs tels que l’obtention du visa étudiant pour les partants en Inde et c’est l’occasion de partager quelques anecdotes !

Happy Holi ! C’est le 8 mars 2023 que la fête des couleurs aux multiples vertus a été célébrée à Théza. Chaque équinoxe de printemps, Holi, la fête des couleurs en Inde, entraîne le pays dans un tourbillon collectif et multicolore. Il s’agit de pardonner à ses ennemis et de manifester son amour à ses proches et amis. Les indiens croient également en l’action purifiante des couleurs au contact avec les pores de la peau.

Soirée de Gala

Les étudiants indiens sont invités à vivre au sein des communautés éducatives dans les établissements d’enseignement agricole du réseau DEFIAA. Chaque structure d’accueil est en charge d’établir un programme d’accueil évolutif, en fonction des contraintes mais également des attentes des jeunes.

L’interculturel se mêle à la formation

Les étudiants indiens peuvent intervenir en cours d’anglais comme assistants du professeur de la discipline linguistique et présenter leur pays, leur université, leurs études et échanger avec leurs pairs ou encore participer à des activités avec l’enseignant de socio-culturel.

Interventions de Krati et Pranshi

Meenal et Kajal

Les étudiants indiens participent également aux travaux pratiques au sein des halles technologiques et dans les laboratoires des lycées, afin d’acquérir des compétences pratiques et techniques.

Krati et Pranshi à la fabrication de crêpes à l’atelier technologique

Au laboratoire de microbiologie et Chimie

Aller plus loin…

Aussi, il peut leur être confié un sujet d’étude qui aura une réelle valeur ajoutée à leur formation, en particulier en PhD (Doctorat). C’est le cas de Charu, étudiante en PhD food technology, qui collabore sur un projet en partenariat avec l’EPL d’Aurillac et L’ENIL.

Charu, qui en Inde, s’intéresse spécifiquement aux questions de la valorisation de sous produits alimentaires (résidus issus de l’alcool de riz), est amenée à faire d’autres découvertes de chaînes alimentaires dans le Cantal. La jeune indienne se rendra à l’INRAE et à l’IUT pour échanger avec les professeurs et chercheurs sur le sujet de son étude.

Partager des petits moments de vie

Les découvertes culturelles et ludiques complètent leur expérience de la vie dans les régions françaises, Charu s’initie au loto !

Le « Chaï », ou thé indien partagé à la cantine avec tous les jeunes, est aussi l’occasion de s’initier à l’approche organoleptique ainsi qu’à la dégustation de mets indiens.

Les étudiants indiens souhaitent améliorer leurs compétences linguistiques, c’est le cas de Bhumika en stage à Périgueux qui a pu suivre des cours de français langue étrangère. Dès son arrivée en France, elle nous a fait part de son ambition : « revenir bilingue français-indien » ! Et elle est étonnante !

La fin de stage de Achala et Mansi est valorisée par une remise de diplôme officielle par l’équipe de direction du lycée.

Achala et Mansi à Chartres

La réussite du programme tient à l’implication de tous, notamment des familles des apprenants : l’accueil au sein de familles françaises permet un autre échange de valeurs et de partage.

Le bonheur d’être ensemble, tout simplement !   

 

En août prochain, une vingtaine d’étudiants français partiront, à leur tour, vivre l’expérience indienne auprès des partenaires et amis de GBPUAT University à Pantnagar.

Un grand merci à tous les collègues investis dans le programme DEFIAA et qui ont merveilleusement répondu aux attentes de nos amis indiens !

Christophe et Chantal

Pour évaluer l’impact de l’accueil des jeunes indiens en France, une revue de Presse :

Podcast : Interview de deux jeunes indiennes, Krati et Pranshi – étudiantes en agroalimentaire à l’université GBPuat University de Pantnagar en Inde du Nord, séjournant au lycée de Auch

Théza : Des étudiants indiens accueillis au lycée agricole, l’Indépendant

 A Auch, deux étudiantes indiennes ont posé leurs valises au lycée Beaulieu-Lavacant – La dépêche, journal régional Auch

Des projets ambitieux de coopération internationale a long terme a la Roque – La dépêche, journal régional Rodez

 

Contacts : Chantal Desprats et Christophe Groell, animateurs du réseau Inde, chantal.desprats@educagri.fr, christophe.groell@educagri.fr

 

 




Le sarrasin d’Est en Ouest

Les jeunes du lycée agricole d’Auxerre et du lycée japonais d’Anjo se sont retrouvés autour d’un aliment de base pour les deux cultures  : la farine de sarrasin.

Le lycée agricole d’Auxerre La Brosse est fier d’avoir renoué et renforcé un lien privilégié avec le lycée agricole et forestier japonais d’Anjo.

Notre classe de terminale générale travaille depuis fin 2022 sur un partenariat axé sur l’apiculture et le rôle des pollinisateurs dans nos établissements respectifs.

Deux groupes d’une dizaine d’apprenants français et japonais de 16 à 18 ans ont déjà eu l’occasion de se rencontrer afin d’échanger en anglais sur leurs centres d’intérêt et leur environnement scolaire au cours de séances en visio-conférence. Ces temps d’échange ont été possibles grâce à Takahiko Mizuno et Noriko Takahashi, deux professeurs du lycée d’Anjo ainsi que les élèves présents.

Vendredi 17 mars 2023 a eu  lieu notre premier atelier culinaire animé en temps réel depuis le Japon au cours duquel les élèves se sont attelés à la préparation d’un plat traditionnel emblématique japonais : les soba.

Les soba sont des nouilles préparées avec une base de farine de sarrasin et d’eau. Takahiko Mizuno, le professeur en charge du projet au lycée d’Anjo a envoyé à notre classe la farine produite au Japon ainsi que tous les ustensiles nécessaires à la préparation de ce met.

Nous sommes impatients de pouvoir cuisiner ensemble et continuer à renforcer notre partenariat par le futur.

Article rédigé par Julian AUBERT, professeur d’anglais en charge du projet au LEGTPA d’Auxerre La Brosse.

Photo de tête d’article – Crédit photographique : Polina Tankilevitch,  plat japonais de nouilles soba, issue de la banque d’image Pexels

Contact : Franck Copin, animateur du réseau Japon de l’enseignement agricole, franck.copin@cneap.fr




Rendez-vous pour un « washoku » à Lyon

Une première depuis la création du réseau Japon de l’enseignement agricole en 2022 : la venue de 4 lycées agricoles japonais en France à la l’occasion du washoku* à la cité de la gastronomie à Lyon, début février 2023.

A l’initiative de l’ambassade du Japon en France, la délégation des établissements de formation agricole japonais a profité de l’événement washoku* à Lyon pour rencontrer leurs partenaires français en orientant leurs échanges sur l’alimentation et en particulier les cantines scolaires.

5 représentants (2 professeurs et 3 élèves) de chacun des 4 établissements japonais sont venus à la rencontre des élèves et des professeurs français avec lesquels ils sont jumelés. Les établissements japonais représentés étaient le lycée de Shizunaï situé à Hokkaïdo dans le nord du Japon, le lycée de Tamba-Sasayama situé à Hyogo dans l’ouest du Japon, le lycée de Kochi situé sur l’île de Shikoku et le lycée de Kikuchi situé à Kumamoto sur l’île de Kyushu. Les 4 plus grandes îles de l’archipel Nippon étaient donc toutes représentées. Ils étaient accompagnés par 3 représentants du ministère de l’agriculture japonais.

Les Japonais sont arrivés à Paris le mardi 7 février et ont passé leur première nuit à Lyon. Le 8 février au matin, ils se sont rendus au lycée agricole de Pressin pour une visite de l’exploitation agricole. Le lycée de Pressin projette d’implanter un verger de poirier Le Lectier. Cette poire originaire d’Orléans est tombée dans l’oubli en France alors qu’elle rencontre un succès important à Tokyo pour des poires cultivées dans la province de Niigata. Le déjeuner s’est fait à la cantine avec des produits cultivés sur la ferme du lycée de Ressins situé dans la Loire.

Après le repas, la délégation s’est séparée en deux groupes. L’un s’est rendu au lycée de Cibeins dans l’Ain pour une visite de l’exploitation agricole et une nuit chez l’habitant ou à l’hôtel selon le choix des membres de la délégation. Le lycée de Shinonome situé à Tamba Sasayama avait formulé le souhait de se rendre à Yssingeaux, ville de son lycée partenaire, le lycée Eugénie Joubert. Ce lycée a la particularité d’être dirigé par l’animateur du réseau Japon. La chargée de mission à la coopération avec les établissements agricoles de France pour le ministère de l’agriculture japonais s’est également jointe au groupe.

A Yssingeaux, les hôtes japonais ont pu visiter une exploitation agricole élevant des vaches allaitantes et des vaches laitières conduite en polyculture élevage. Ils se sont ensuite rendus à l’école nationale supérieure de pâtisserie, référence mondiale et située à Yssingeaux. Une réception à la mairie a suivi, avec la remise d’une céramique à l’emblème d’Yssingeaux par le maire en cadeau pour le maire de Tamba Sasayama. Après un dîner chez le directeur du lycée Eugénie Joubert, les japonais ont pu expérimenter une nuit dans un internat de lycée agricole français.

Le lendemain matin, les Japonais se sont rendus sur le marché avec les élèves et professeurs du lycée Eugénie Joubert. Ils y ont acheté des produits locaux pour le déjeuner qu’ils ont partagé ensuite autour d’un plat de tripes dans un restaurant de la ville.

L’autre partie de la délégation est allée visiter des caves à vin dans le Beaujolais.

L’après-midi du jeudi 9 février, toute la délégation s’est retrouvée à la Cité de la gastronomie de Lyon pour une conférence à deux voix sur la restauration scolaire. D’abord, Monsieur Nishi a évoqué les qualités diététiques du « washoku » et la façon dont il a mobilisé des chefs japonais pour ré-introduire le repas traditionnel japonais dans les cantines scolaires. Il a été suivi par un exposé de Chrystèle Boivin de la direction régionale de l’agriculture qui a évoqué les multiples avantages des cantines scolaires en France : repas équilibrés pour tous, qualité nutritionnelle, éducation aux goûts, lien avec les territoires et circuits courts…

A l’issue de la conférence, les participants ont pu déguster les produits du lycée agricole de Ressins.

La délégation a passé sa dernière nuit en France à Lyon. Ils ont visité la ville le lendemain matin avant de repartir au Japon en fin d’après-midi.

Cette rencontre a été la première entre des groupes d’élèves et de professeurs français et japonais. L’émotion était intense. En 2024, une délégation française devrait se rendre au Japon en retour.

*Washoku : le repas traditionnel japonais