Les tribulations de la Simmental en Chine

Le premier webinaire franco-chinois de l’enseignement agricole technique sur la filière bovin allaitant s’est tenu le 15 décembre 2021 en visioconférence. Co-organisé par le réseau Chine de l’enseignement agricole et le Jiangsu Professional College of Agriculture and Forestry (JPCAF), établissement chinois en charge des relations avec la France, l’évènement a rassemblé près de 100 participants et une vingtaine d’établissements chinois et français autour de la thématique de l’élevage bovin et de la valorisation de la viande bovine.

Après le mot d’introduction de la vice-directrice du département éducation du Ministère de l’Agriculture et des Affaires Rurales chinois (MARA), Mme Wang Xin, qui a rappelé combien les coopérations entre les établissements des deux pays étaient importantes et s’inscrivaient sur la durée, 6 interventions ont été proposées.

Formation « éleveur »

La première intervention de Max Monot, animateur du réseau Chine de l’EA, porta sur l’enseignement agricole français et les formations pour devenir éleveur bovin, en rappelant l’importance de la structuration de nos établissements autour de fermes d’application et d’ateliers technologiques afin de proposer à nos apprenants de pratiquer leurs futurs métiers tout au long de leur formation.Un focus sur les diplômes préparant au métier d’éleveur bovin et les axes principaux des référentiels qui les composent ont permis aux partenaires chinois de connaître le dispositif français.

Enfin, les opportunités de coopération ont été évoqué reposant sur la formation courte, les techniques d’élevage en prenant exemple sur deux établissements agricoles français (EPL de Nevers et celui de Bressuire) ou encore sur l’insémination bovine proposée par le CEZ Rambouillet et l’Association nationale de formation pour l’élevage et l’insémination animale (ANFEIA) au service des coopératives pour la formation continue des éleveurs). La mise en place de cursus chinois intégrant des matériels pédagogiques français a été abordé.

Une coopération institutionnelle et professionnelle

La coopération au profit de la filière bovine entre la Chine et la France s’opère aussi au niveau des entreprises et des autres directions du ministère et l’animateur du réseau de l’enseignement agricole français a profité pour présenter le projet sur l’amélioration de la génétique bovine en Chine mené par les services de l’ambassade de France et France Agrimer.

Un second temps a été consacré aux travaux de recherche du professeur Gong, menés par l’établissement d’Enshi dans le Hubei sur les questions de stress chez le veau.

Sollicité par des producteurs locaux qui déploraient de nombreuses pertes chez leurs jeunes bovins, cet établissement a mené des enquêtes pour comprendre le phénomène. Suite à leur diagnostic, ils ont pu proposer des traitements et des systèmes de prévention aux agriculteurs de leur territoire.

Praticités et technicités dans la formation française

Un binôme d’enseignants des établissements de Nevers et Bressuire, Stéphanie Moulin et Jacky Rivaux, a présenté sur les spécificités des exploitations des établissements agricoles français, en présentant les spécificités des ateliers de production et le travail lié à ces productions. La place des exploitations est essentielle dans la formation agricole ainsi que leur rôle dans les travaux de recherche et leur avancée dans les domaines de l’agroécologie.

Ensuite, le professeur Li a présenté sur la situation de l’élevage bovin en Chine et plus particulièrement dans la province du Sichuan, étant lui-même enseignant à l’institut technique agricole de Chengdu.

Alors que la consommation de viande bovine par personne est passée de 4.7 kg/pers. en 2009 à 6.6 kg/pers. en 2020 en Chine, la quantité produite n’a pas suivi les besoins de la population. Le

Présentation des croisements races locales avec Simmental

gouvernement chinois s’est saisi du problème et a lancé un plan de développement des productions bovine et ovine pour atteindre un taux d’autonomie en viande dans ces deux productions de 85% d’ici 2025 contre 70% actuellement. A savoir que le Sichuan produit 8.8 millions de têtes par an. Le cheptel est principalement composé de races locales telles que la Bashan ou la Sanjiang.

Expérimentation pour répondre aux besoins

La province afin de mener à bien des expérimentations dans la matière s’est équipée d’une ferme pilote, d’une ferme de race locale et d’un élevage de taureaux reproducteurs. Monsieur Li nous a ensuite présenté les caractéristiques des races locales chinoises qui ont besoin d’un fourrage grossier. Elles sont résistantes au climat mais ont l’inconvénient d’être petites et donc de ne pas avoir une bonne rentabilité. Des expérimentations sont en cours pour croiser les races locales à des races étrangères comme les Simmental.

Marie Provost, directrice des halls agroalimentaires de l’EPL de Bressuire et Xavier Blais, responsable des formations en boucherie et découpe du même établissement, ont mis en avant le savoir-faire français en termes de transformation alimentaire. Ils ont rappelé la structuration d’un atelier technologique et présenté les produits qui pouvaient être fabriqués puis commercialisés dans nos établissements. Ils ont enfin mis en avant le lien avec la profession et l’importance de travailler étroitement avec les agriculteurs afin de produire des produits de haute qualité.

Ils ont ainsi apporté des précision sur la formation française au métier de boucher ainsi que celle des charcutiers-traiteurs et leurs rôles dans la société.

Présentation des ateliers technologiques

Enfin, les conditions de l’élevage bovin dans le sud de la Chine ont été abordées par le professeur Zhang de l’établissement de Tongren de la province du Guizhou. Il a explicité les conditions météorologiques et topographiques, la qualité des sols et d’accès à des fourrages bons marchés ainsi qu’à la mécanisation entraînaient des difficultés à obtenir une bonne rentabilité.

Comme lors de la présentation de son collègue de l’institut technique agricole de Chengdu, il a fortement insisté sur un problème de qualité des fourrages qui rend l’élevage des bovins en Chine difficile.

Afin de résoudre ces difficultés, les équipes de l’établissement de Tongren ont mené des études comparatives sur les performances des races étrangères dans les provinces du sud en collaboration avec des agriculteurs locaux. Ces études, qui reposent principalement sur une comparaison entre la race locale Wuniu et la race Simmental, ont mis en exergue les difficultés pour la vache étrangère à s’adapter aux conditions de vie locale.

Une vache de race Simmental dans les conditions locales du sud de la Chine

Afin d’améliorer la filière, ils ont mené à bien des croisements, notamment dans la province du Yunnan, qui ont permis d’améliorer les performances des races locales et l’adaptabilité des races étrangères.

Pour conclure la séance, Monsieur Yang, directeur des relations internationales du JPCAF, a rappelé que cet évènement s’inscrivait dans une démarche de webinaires multi-sectoriels qui prendront place entre les établissements des deux pays pendant la période de pandémie et qu’une analyse sera menée pour améliorer après chaque session la qualité des échanges.

Suite à ces premières présentations, les établissements chinois seront à nouveau sollicités afin qu’ils définissent leurs besoins de formation dans les domaines de la production et de transformation dans la filière qu’ils ont identifiés.

Pour visionner les échanges de ce webinaire :

Contact : Max Monot, animateur du réseau Chine de l’enseignement agricole, max.monot@educagri.fr




Alumni DEFIAA, nos meilleurs ambassadeurs

Sonam étudiante en Master Agronomie à GB Pant University de Pantnagar intervient à l’INRAE après avoir été accueillie 12 semaines en 2019 par deux établissements d’enseignement agricole : l’EPLEFPA d’Auch dans le Gers et dans le Périgord à l’ EPLEFPA de Périgueux.

Depuis, Sonam a poursuivi son brillant parcours universitaire en Inde, par un doctorat (PhD) en Agro-météorologie au prestigieux collège d’Agriculture de son université.

Les Alumni du programme d’échange franco-indien, DEFIAA, sont nos meilleurs ambassadeurs. Initialement, le partenariat DEFIAA (Developping French Indian Exchanges In Agrofood and Agronomy) avec l’Inde, un MoU a été signé en 2015 avec l’université GB Pant University de Pantnagar, université qui est le point de départ de la révolution verte indienne.

Invitée au Work-shop de l’INRAE

Dans le cadre de ses études, Sonam a été invitée par l’INRAE à Toulouse, début octobre 2021,  pour un cycle de conférences et ateliers, regroupant des chercheurs du monde entier, sur le thème de l’évaluation globale de la santé des plantes.

Elle a été nommée, de façon honorifique secrétaire de cet événement, en charge de la coordination des conférences, de la planification des échanges avec tous les scientifiques internationaux invités à l’évènement.

Retrouvailles avec Sonam

Nous avons profité de son retour en France pour la rencontrer et entrevoir la plus value de ce programme d’échanges qui couplent mobilités entrantes dans les établissements français et mobilités sortantes réalisés sur l’université de Pantnagar en Inde.

Pour retrouver son interview, réalisé en anglais, sur Youtube DEFIAA.

Après les mobilités en Inde comme en France,  les Alumni deviennent les meilleurs ambassadeurs du programme. Ils continuent à porter les valeurs de notre coopération franco-indienne.

Les sites web de l’événement :

Global Plant Health Assessment : Work shop & conferences

Global-plant-health-assessment

Pour mieux connaître le Programme DEFIAA

Chantal DESPRATS et Christophe GROELL, co-animateurs du réseau Inde de l’enseignement agricole – chantal.desprats@educagri.fr, christophe.groell@educagri.fr

 




Les arts du Japon à Saint-Flour

La ville de Saint-Flour en partenariat avec le lycée agricole Saint-Vincent – Saint-Flour a mis en place un week-end sur les arts du Japon les 5, 6 et 7 novembre 2021. Les sanflorains ont été accueillis par les élèves qui avaient revêtu des tenues japonaises de fête pour l’occasion.

De nombreux ateliers étaient proposés aux habitants de Saint-Flour afin de faire découvrir différents visages de la culture nippone. Pour les adultes, une dégustation de saké a été organisée par le bureau de représentation de la province de Hyogo en Europe. En effet, le lycée partenaire du lycée Saint-Vincent se situe dans la ville de Tamba-Sasayama située dans le département du Hyogo. L’association Clair Paris qui promeut les partenariats entre territoires européens et japonais était également représentée et un atelier calligraphie a été organisé. Le lycée Saint- Vincent en plus de l’accueil et de l’orientation du public avait mis en place une dégustation de soupe de miso, de choco-banana et de cantalyaki.

Cantalyaki

Le cantalyaki est une spécialité culinaire créée au lycée Saint-Vincent et qui associe cuisine japonaise et cantalienne.

L’association des bonsaïs du Cantal a exposé des sujets remarquables et a proposé des ateliers de formation à l’art du Bonzaï et la fabrication de kokedama.

Qu’est-ce qu’un Kokedama ?

C’est une sphère de terre argileuse recouverte de mousse tenue par des fils discrets et dans laquelle pousse une plante choisie pour sa facilité de culture et pour ses qualités graphiques.

Atelier Théâtre de papier 

Des sushis étaient proposés à la dégustation. La médiathèque a tenu un atelier origami et un atelier kamishibaï. Kamishibaï signifie littéralement : « théâtre de papier ». C’est une technique de contage d’origine japonaise basée sur des images qui défilent dans un butaï (théâtre en bois), équipé de petits ouvrants (ou non).

Furoshiki : l’emballage écologique et réutilisable

Un atelier furoshiki et une exposition d’oeuvres artistiques était aussi organisés lors de ces journées japonnaises.

Le furoshiki est une tradition japonaise. C’est une technique de pliage et de nouage de tissus pour emballer des cadeaux et des objets afin de les protéger et de les transporter.

La maison du koji est venue de Clermont-Ferrand pour faire découvrir les repas sous forme de obentos et un miso fabriqué à base de lentille de Saint-Flour. Le dernier jour, l’association ichigokaï de Clermont-Ferrand, qui héberge une école de japonais, a réalisé un spectacle de danse Yosakoï interprété par les élèves et une séance de mochitsukikaï, fabrication de pâte de riz à la main, activité très rare en France.




L’empire du soleil levant s’invite à Cibeins !

Une rencontre autour du Japon a rassemblé 4 lycées agricoles au lycée de Cibeins le 25 septembre 2021. L’idée de la journée était de faire une « Matsuri » équivalent japonais de nos kermesses. Ce sont environ 90 personnes qui ont été réunies.

Après les discours d’ouverture la journée « Matsuri », un cerisier a été planté dans le jardin du lycée, en signe d’amitié entre nos deux pays.

Une conférence a suivi avec la présentation de producteurs de miso, de tofu, de wagyu et de légumes japonais. Le lycée Saint-Vincent de Saint-Flour a ensuite présenté son partenariat avec le lycée Shinonome près de Kobe. L’hôte de la journée, le lycée de Cibeins a pour sa part présenté son partenariat naissant avec le lycée de Kochi.

A la suite, une dégustation des produits amenés par les partenaires de la manifestation a eu lieu suivie d’un repas grâce à des « o bento » cuisinés par le restaurant Tomo à Lyon. Une troupe de danse traditionnelle Yosakoï est venue présenter un spectacle typique de la région de Kochi.

Pour finir des ateliers ont été ouverts pour tous les participants présents. Ils ont pu s’exercer à une technique de pêche traditionnelle japonaise : le tenkara. Des ateliers créatifs étaient également proposés : origami, dessin de mangas, gravure sur bois.

Les élèves sont retournés chez eux avec un sentiment de dépaysement total.
Cet événement a pu se réaliser grâce au soutien conjoint du ministère de l’agriculture et de l’alimentation pour la France et du ministère des affaires étrangères pour le Japon.

 

 

Contact : Franck COPIN, animateur du réseau Japon de l’enseignement agricole, franck.copin@cneap.fr