Mes trois premiers mois de volontariat

Je me nomme Florence Akpédzé Afetor, volontaire togolaise en service civique au Lycée de La Bretonnière (Seine-et-Marne), je partage mes expériences de mes trois premiers mois de mission sur « l’Horticulture et l’éducation à la citoyenneté mondiale ».

Licence en socio-économie rurale obtenue en novembre 2022 à l’École Supérieure d’Agronomie (ESA/UL), je rejoins, à partir de février 2023, le programme de l’association française « Entrepreneurs du Monde » au centre de ressources agroécologique Ekofoda à Tchébébé (préfecture de Sotouboua dans la région centrale au Togo) pour un stage qui a ensuite débouché sur un emploi. En juillet 2023, un appel au recrutement de volontaires pour une mission de service civique au lycée agricole de Saint-Gaudens avait été lancé par l’Agence Nationale du Volontariat au Togo (ANVT) en partenariat avec France Volontaires Togo et l’Association Professionnelle des Centres de Formation Agricole et Rurale (APCFAR) dont fait partie Ekofoda. Quoi de mieux que cette opportunité d’apprentissage et de découverte à saisir en s’engageant en tant que volontaire ! Candidature soumise, sélection pour un premier entretien puis un second, dans ma tête j’étais sur la bonne voie…

Eh bien, je fus plutôt sélectionnée pour effectuer ma mission à l’EPLEFPA de La Bretonnière.

Bienvenue en France

J’arrivai en France le 2 janvier 2024 à l’aéroport d’Orly. Mon tuteur, Fred Numa, avec qui j’avais déjà été en contact quelques jours plus tôt, m’y attendait et m’amena à l’internat du CFA qui sera désormais ma demeure. Durant le trajet, je puis admirer l’architecture des constructions, les routes et autoroutes, et surtout ressentir cette fraicheur que je pourrais dire n’avoir jamais ressentie auparavant, il faisait 12°C cette soirée-là.

Une phrase résonnait en boucle dans ma tête : « Tu ne rêves pas, tu es bel et bien en France ma petite Florence ».

Entre la visite de l’établissement, la présentation à certains collègues qui étaient de permanence puisque j’étais arrivée pendant les vacances de Noël, l’appui à la réalisation d’activités sur l’exploitation, les démarches administratives, nous voici au lundi 8 janvier 2024 : reprise des cours.
« Tu es un nouvel élève ? », « Ah, c’est toi la service civique ?», « Tu es une nouvelle surveillante ? » … furent les questions auxquelles j’ai été le plus confrontée le premier jour, pour ne pas dire les premières semaines, tant de la part du personnel de l’établissement que des élèves ou apprentis. Il fallait alors se présenter et expliquer en quelques mots le but de ma présence au sein des locaux de La Bretonnière.
Je ne dirai pas que mon intégration a été très facile mais j’y suis arrivée peu à peu et je tiens à remercier mon tuteur ainsi que toutes ces belles âmes qui m’ont permis d’y arriver.

Mes activités au sein de l’établissement

Je viens en appui de la formatrice en horticulture et maraichage dans l’organisation et le déroulé des séances de cours théoriques comme pratiques et lors des sorties pédagogiques, par exemple pour la plantation de haie dans une exploitation. Nous avons ainsi réalisé un planning prévisionnel des cultures qui seront mises en place dans les serres.

Sur l’exploitation agricole, je participe à différentes activités : alimentation des brebis et des poulets, entretien de la bergerie et du poulailler… J’ai également assisté à une séance d’échographie des brebis, ce qui jusqu’alors m’était inconnu.
Au Centre de Ressources, je viens en appui aux animatrices pour l’encadrement et l’apport de soutiens individualisés aux apprentis.
J’ai également eu à coordonner l’activité ‘’Nettoyons la nature’’ en amont de la journée « Portes ouvertes » durant laquelle j’ai accueilli et orienté les familles qui venaient découvrir les formations offertes par l’établissement.
L’un des résultats attendus est la mise en place des projets de partenariat. De ce fait, après une séance de présentation de mon beau pays le Togo, de son agriculture et des défis auxquels cette dernière est confrontée, aux étudiants en BTSA Agriculture et cultures durables, et en collaboration avec leurs formateurs principaux, un partenariat a été mis en place entre Ekofoda et La Bretonnière pour un futur voyage de ces étudiants au Togo ainsi que l’implémentation de la culture de luzerne sur le site du centre Ekofoda.

Activités en dehors de l’établissement

La rencontre des volontaires internationaux à Aix Valabre du 23 au 26 janvier 2024 et les activités très enrichissantes proposées (ateliers, conférences, visites…) m’ont permis de mûrir mes réflexions sur les activités à mettre en œuvre afin de mener à bien ma mission. J’ai rencontré d’autres volontaires venant de différents pays ainsi que mes deux compatriotes Éric Tchangani et Parfait Takouda qui sont arrivés en novembre 2023 et effectuent leurs missions de service civique à l’EPLEFPA de Saint-Gaudens (Haute-Garonne).

J’ai aussi participé avec eux au Salon International de l’Agriculture à Paris le 26 février 2024. Je fis de belles découvertes et rencontres lors de ce salon et je tiens à remercier le réseau Afrique de l’Ouest, mon tuteur et Fabienne Gilot, la chargée de coopération internationale et responsable du club UNESCO au LPA de Saint-Gaudens pour l’opportunité. Je me fis également interviewée par RFI lors du lancement presse des Ovinpiades mondiales.

Suite à une invitation lors du SIA du délégué régional du CNEAP Bretagne, Yvonick Lorcy, et l’accord donné par mon tuteur, j’ai eu à passer un séjour du 17 au 20 mars 2024 en région bretonne. Lors de ce séjour, mon collègue togolais Éric et moi avons visité l’exploitation d’un lycée du CNEAP et d’un agriculteur chez qui j’ai fait la traite pour la première fois. Le 19 mars 2024, Éric et moi avons partagé notre expérience de service civique lors de la rencontre des référents ouverture internationale au sein du Lycée La Touche à Ploërmel.

Le vendredi 29 mars 2024, lors de la signature de convention entre le MASA et l’AFD dans les locaux de l’AFD à Paris, je fis une présentation faisant office de témoignage en tant que service civique en présence de divers représentants d’institutions engagées dans les actions d’Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale (ECSI).

Et pour finir…

En somme, ces trois premiers mois de mission m’ont permis de développer mon leadership, découvrir de nouvelles pratiques agricoles et culturelles, faire du réseautage et surtout ressentir le besoin perpétuel de m’améliorer et apprendre davantage.
Pour les trois mois restants, je compte être plus productive, organiser plus d’activités culturelles (présentation, atelier culinaire, soirée culturelle…), découvrir d’autres lieux et élargir mon réseau professionnel.

Je retrouverai aussi du 28 au 31 mai 2024 au lycée agricole de La Barotte tous les autres volontaires internationaux en mission dans des lycées agricoles, pour le deuxième regroupement organisé par le réseau RED de l’enseignement agricole.

Ecoutez le Podcast RFI – lancement des Ovinpiades internationales 

Lire les articles : En Afrique, la filière ovine a de beaux jours devant elle Eric et Florence, formateurs Togolais en Agroécologie en visite en Bretagne au Solidacoop du Cneap

Article proposé par Florence Afetor, togolaise en service civique à l’EPLEFPA de La Bretonnière (77-Seine et Marne).

Contact : Vanessa Forsans, co-animatrice du réseau Afrique de l’Ouest, vanessa.forsans@educagri.fr, Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 




Plongée dans la démocratie alimentaire

Le Lycée de Vendôme a accueilli le séminaire national AlimenTERRE, rassemblant les coordinations territoriales et les enseignants de l’Enseignement Agricole sur le thème central de la « Démocratie alimentaire », du 3 au 5 avril 2024.

L’événement a été organisé conjointement par CENTRAIDER, le Comité Français de Solidarité Internationale (CFSI), l’Institut Agro campus de Florac et le Réseau d’Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire.

Durant les trois journées d’échange et de formation, les 35 participants ont collaboré sur l’élaboration des fiches pédagogiques destinées à accompagner les documentaires de la prochaine édition du Festival AlimenTERRE. Ces fiches, riches en éléments thématiques, animations et profils d’intervenants, visent à mieux préparer les projections et les débats qui animeront le festival.

Élaboration des fiches thématiques

La première journée a été marquée par une présentation inspirante de Tata AMETOENYENOU, coordinateur du Festival AlimenTERRE au Togo, et des activités de son organisation OADEL, œuvrant pour une alimentation locale et saine dans une perspective de développement durable.

Conférence de Bertrand Sajaloli

Le 4 avril 2024, le séminaire s’est déroulé au lycée agricole de Vendôme. La matinée a été consacrée à la découverte du concept de démocratie alimentaire, avec une intervention éclairante de Bertrand Sajaloli, Maître de Conférence à l’université d’Orléans et Vice-Président de CENTRAIDER. Il a présenté le projet de recherche PATAMIL, qui vise à promouvoir une alimentation démocratique, juste et équitable, en s’appuyant sur l’exemple de l’État du Tamil Nadu en Inde et les défis liés à la réintroduction du millet dans l’alimentation locale. La matinée s’est prolongée par un atelier »World Café » pour explorer les enjeux de la démocratie alimentaire.

Restitution du World Café

Atelier autour de la pâte à tartiner

L’après-midi a été l’occasion de découvrir de nouveaux outils d’animation et de sensibilisation, dont « La Fresque du Lait » et « La face cachée de la pâte à tartiner industrielle », présentés respectivement par Céline Porcheron et Nathalie Grégoris de l’association ANIS étoilé, ainsi que la mallette pédagogique Rio Terra, exposée par Hadèye FOFANA et Marie-Chiara TORT du GRDR.

La journée s’est clôturée avec le processus d’internationalisation du festival, suivi d’un dîner au lycée agricole.

La dernière matinée, à la salle Ronsard du Minotaure de Vendôme, a mis en lumière les témoignages d’acteurs locaux engagés dans le développement de la démocratie alimentaire en région Centre Val de Loire. Ces témoignages ont porté sur des initiatives telles que le projet « Alimentation durable dans nos lycées agricoles », présenté par Émeline Fay de la DRAAF Centre Val de Loire, la dynamique de la Sécurité Sociale de l’Alimentation, partagée par Paul Froger de l’ADEAR 37, et l’initiative T.I.P.I, exposée par David Allan Ferly du Centre Social Pluriel(le)s.

Les équipes organisatrices ont exprimé leur gratitude envers tous les participants et intervenants pour leur engagement et la qualité des échanges lors de ces trois journées de formation.

Pour en savoir plus : Réseau régional multi-acteur Centraider – Centre Val de Loire, Comité Français de Solidarité Internationale (CFSI), le Réseau d’Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale, Festival Alimenterre, Organisation OADEL au Togo, Projet PATAMIL, regards croisés sur l’équité alimentaire.Association Anis étoilée, l’association Grdr Migration-Citoyenneté-Développement, l’ADEAR 37, Centre Social Pluriel(le)s.

Retrouvez les outils d’animation sur le site du Réseau RED – ECSI de l’enseignement agricole, tel que le world café, la Fresque du lait

« Alimentation durable dans nos lycées agricoles » Du pré à l’assiette

Crédit photo de tête d’article : Banque Images Pexel – Sarah Chai

Contacts : Danuta RZEWUSKI et Julien AMOURET, animateurs du réseau ECSI de l’enseignement agricole, danuta.rzewuski@educagri.fr, julien.amouret@educagri.fr, Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise Internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




ECSI : l’AFD et le MASA s’engagent

Le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire et l’AFD ont signé un accord de partenariat pour la promotion de l’Education à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale.

A l’occasion de la tenue du comité de pilotage du groupe de concertation de l’ECSI le 29 mars 2024, le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire (MASA) et l’Agence Française de Développement (AFD) ont officialisé un partenariat visant à promouvoir l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI) auprès des élèves de l’enseignement agricole français. Cet accord de partenariat marque une avancée significative dans la sensibilisation des jeunes aux enjeux mondiaux et à leur implication dans la construction d’un avenir durable.

La cérémonie de signature, qui s’est tenue à Paris, a réuni des représentants de haut niveau des deux institutions. Bertrand Walckenaer, directeur général adjoint de l’AFD, et Cyril Kao, Adjoint au Directeur général de la DGER/MASA et Chef de Service de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, ont souligné l’engagement des parties dans cette collaboration. Également présents, Rachid Benlafquih, chargé de mission ECSI de la DGER, et Julien Amouret, animateur du RED (réseau de l’ECSI de l’enseignement agricole), ont contribué à mettre en perspective l’ECSI dans le contexte de l’enseignement agricole français.

De gauche à droite : Bertrand Walckenaer, Directeur général adjoint de l’AFD, et Ciryl Kao, Adjoint au Directeur général DGER/MASA

Ce partenariat stratégique vise à fournir aux jeunes une compréhension approfondie des défis mondiaux tout en les encourageant à s’engager activement pour un changement positif. Il offrira aux élèves de l’enseignement agricole des opportunités de développer des compétences citoyennes et solidaires essentielles pour construire un monde plus équitable et durable.

De gauche à droite : Rachid Benlafquih (chargé de mission ECSI au BRECI – DGER/MASA, Julien Amouret (animateur réseau ECSI de la DGER)

L’événement a été enrichi par les témoignages inspirants d’élèves et de volontaires impliqués dans des actions d’ECSI dans les lycées agricoles français. Florence Afetor, jeune  togolaise en service civique, et Léa Boulay, formatrice d’anglais et responsable coopération internationale au CFA de la Bretonnière, ont partagé leurs expériences, soulignant l’impact positif de telles initiatives sur la formation des jeunes et sur l’émergence d’une citoyenneté active mobilisant toute la communauté éducative.

Ce partenariat ouvre la voie à une série d’actions communes, comprenant la production de ressources pédagogiques, la mobilisation des élèves autour des Objectifs de Développement Durable (ODD), et la valorisation des actions d’ECSI menées dans les établissements agricoles. Il représente une étape décisive dans la promotion d’une éducation inclusive et solidaire, ancrée dans les valeurs de coopération et de partage.

La signature de cette convention marque le début d’une collaboration fructueuse entre deux acteurs clés de l’éducation et du développement. Elle témoigne de leur engagement commun en faveur d’une citoyenneté active et d’une solidarité mondiale, contribuant ainsi à la construction d’un avenir meilleur pour tous.

De gauche à droite : Léa Boulay (formatrice d’anglais au CFA de la Bretonnière) et Florence Afetor (volontaire Togolaise au CFA de la Bretonnière).

Il s’agit dans cet accord de souligner que le MASA et l’AFD s’engagent pour travailler ensemble dans les domaines de la sensibilisation, de l’éducation et de la formation à l’ECSI et plus particulièrement sur sa dimension internationale.

En substance, cet accord de partenariat indique que le MASA et l’AFD conviennent de mettre en commun l’expertise et les compétences de leurs services afin de faciliter la production et la diffusion de ressources pédagogiques pour les enseignants, les formateurs et l’ensemble de la communauté éducative, axées sur l’ECSI et l’international. Aussi, la mobilisation des apprenants sur les ODD est accrue.

Cet accord facilitera l’accompagnement et la valorisation de l’engagement des jeunes notamment les volontaires en réciprocité ainsi que la valorisation des actions d’ECSI des établissements agricoles et des projets d’apprenants investissant l’international et les transitions.

Les échanges d’expériences et les projets entre des établissements agricoles français publics et privés et des établissements des autres pays du monde en particulier des zones géographiques couvertes par l’AFD auront plus de visibilité.

Les jeunes de l’enseignement agricole pourront bénéficier des acquis de la formation initiale ou continue des personnels pédagogiques et éducatifs du ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire et de leurs partenaires sur les objectifs de développement durable.

Cet accord contribue enfin à l’internationalisation du Festival et du prix Alimenterre et plus largement à la diffusion de l’ECSI et des valeurs qu’elle porte auprès des partenaires étrangers du ministère.

Le groupe de concertation de l’ECSI, animé par l’AFD, a permis à toutes les parties prenantes de l’Education à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale de mener à bien une réflexion collective, créant un espace d’information, de dialogue et de partage d’expériences.

Cette mise en commun renforce le soutien aux projets d’ECSI portés par des organisations de la société civile, françaises et locales qui agissent dans les domaines des transitions agricoles.

 

Pour en savoir plus sur le groupe de concertation de l’ECSI

Depuis 2017, l’AFD a pris l’initiative de mettre en place et d’animer un groupe de concertation, multi- acteurs, des parties prenantes de l’ECSI. Ce groupe réunit aujourd’hui une cinquantaine de structures particulièrement investies sur l’ECSI et représentatives de la diversité des modes d’actions : Organisations de la Société Civile (OSC), réseaux éducatifs, collectivités locales, RRMA et ministères. Ainsi, aux côtés du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et du Ministère de la Transition écologique et solidaire, le Minsitère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire (via la DGER) est un membre dynamique au sein de ce groupe de concertation. Le groupe a déjà produit un argumentaire collectif en faveur de l’ECSI et a organisé une Conférence ECSI le 6 octobre 2022, qui a réuni près de 200 participants à la Bibliothèque François-Mitterrand (Lire l’article Les visages de l’ECSI). Il constitue un espace collectif et collaboratif au service de l’ECSI, ouvert à l’ensemble des acteurs concernés par les thématiques abordées et ayant à cœur de travailler à la «transversalisation » de l’ECSI. Les objectifs des travaux qui y sont conduits sont de promouvoir l’ECSI, le faire progresser en renforçant son portage politique, au niveau national et territorial. Le but est d’également d’ouvrir l’ECSI aux autres champs éducatifs, aux secteurs limitrophes (jeunesse, mobilités internationales, insertion, climat/environnement, …), de valoriser les initiatives, les projets, les livrables produits dans le cadre de recherches-actions et capitalisation de ses membres et de réaliser des actions communes construites dans le cadre du groupe.

Les membres en tant que groupe, ont décidé de se fixer chaque année a minima une action collective à réaliser ou une thématique à travailler pour produire un livrable commun. Pour la période 2024-2025, et pour la première fois, le groupe a décidé de travailler sur l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale aux Suds (ECSI aux Suds).

Pour en savoir plus sur l’AFD et sur l’ECSI dans l’enseignement agricole

Contacts : Danuta RZEWUSKI et Julien AMOURET, animateurs du réseau ECSI de l’enseignement agricole, danuta.rzewuski@educagri.fr, julien.amouret@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise Internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 

 

 




Comment réussir vos projets avec l’Afrique subsaharienne ?

Ce sont 75 personnes qui se sont réunies autour de cette question, du 22 au 26 janvier 2024 au Campus Nature Provence à Aix, d’une part en suivant la formation proposée par les réseaux Afrique et d’autre part en participant au regroupement des volontaires internationaux animé par le RED, avec l’appui de l’Institut Agro de Florac.

En proposant cette formation, inscrite au Plan National de Formation, les réseaux Afrique ont pour objectif général d’accompagner et soutenir les établissements de l’enseignement technique agricole dans le montage de projets de coopération.
Pour ce faire, les participants ont été amenés tout d’abord à comprendre et appréhender la stratégie du MASA et de la DGER en matière de coopération internationale (présentée en ouverture par Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne), à connaître et comprendre l’environnement institutionnel et les enjeux politiques et économiques de la coopération française avec l’Afrique subsaharienne. C’est également l’opportunité d’appréhender les diversités socio-culturelles et à tenir compte de l’interculturalité dans l’élaboration de projets de coopération. Il s’est agi aussi d’arriver à connaître et être capable de mobiliser les moyens et outils mis à disposition des établissements permettant de favoriser la coopération avec les pays de l’Afrique subsaharienne, d’identifier les sources de financement possibles, pour être capable de construire et mettre en œuvre un projet de coopération avec un partenaire africain.
Les différentes séquences ont été menées par les animateurs des réseaux Afrique Australe Océan Indien, Afrique de l’Ouest, Nigeria, et par le chargé de coopération Afrique subsaharienne et ECSI du BRECI, et par plusieurs autres·intervenants.

Conférence d’Ali Béty, agronome nigérien, ancien ministre et haut-commissaire de l’initiative 3N “Les Nigériens nourrissent les Nigériens”

Formé au Maroc et à Montpellier, Ali Béty a été chef de service au ministère de l’agriculture du Niger et a travaillé pendant treize ans à l’Agence française de développement (AFD) comme expert en environnement, développement durable et eau.
Il a fait l’honneur aux participants à la formation et aux jeunes volontaires internationaux de partager son expérience en apportant son éclairage sur les enjeux qui lient agriculture et formation en Afrique. Introduction aux enjeux démographiques, économiques et agricoles en Afrique, sa conférence a mis l’accent sur les enjeux géostratégiques et sur la place de la formation comme levier de développement. « Grand témoin », il a conclu ces trois jours par son regard sur les coopérations de l’enseignement agricole avec les pays africains, conclusion à (r)écouter.

Erasmus+ et l’Afrique

Pour réussir des projets de coopération, il est besoin de réflexion, d’énergie, et bien sûr de financement. Vincent Rousval et Aude Richard de l’agence Erasmus+ ont invité l’ensemble des participants à se saisir des opportunités offertes par les programmes Erasmus+ désormais ouverts aux pays africains.

Alors pourquoi ne pas concrétiser un projet de 12 à 36 mois grâce à un dossier KA2 « Partenariats de coopération » pour un montant allant de 120 000 à 400 000 € ?

Il y a aussi la possibilité de s’engager dans un « Capacity building » avec un autre pays européen et deux pays hors Europe pour 2-3 ans ou 3-4 ans, avec des budgets de 200 000 à 1 000 000 €, ou de déposer avec un partenaire africain un dossier « Jean Monnet » intégrant au moins 40 heures de cours sur une thématique agricole.

Focus sur les volontaires internationaux

Depuis 2019 les réseaux Afrique invitent à leurs Rencontres annuelles les services civiques africains. Et pour la troisième année consécutive, ce sont tous les volontaires internationaux, d’Amérique latine, d’Asie, d’Europe, du Moyen-Orient, accueillis dans des établissements d’enseignement agricole qui sont invités par le RED et l’Institut Agro Campus de Florac au moment de la formation animée par les réseaux Afrique.
Ce regroupement permet aux jeunes de mieux se connaître, de pouvoir échanger sur leurs différentes missions dans les établissements, entre pratiques autour de l’agroécologie, animation sur l’éducation à la citoyenneté et la solidarité internationale, ateliers de découverte de leurs pays respectifs aux apprenants, appui sur les exploitations… Durant ces trois journées de formation, ils ont notamment travaillé sur des propositions d’activités et de projets à soumettre à leur établissement, en s’inspirant des expériences de chacun.

Ces regroupements sont aussi l’occasion pour eux de témoigner de leur expérience en France, de leur vécu de l’interculturalité au quotidien, et surtout de nourrir leur réseau.
Parmi eux, cette année ce ne sont pas moins de 25 jeunes africains et africaines qui sont accueillis dans des lycées agricoles français pour y effectuer une mission de service civique. Ces mobilités entrantes constituent donc une modalité importante de coopération avec les partenaires africains, et toujours en lien avec les espaces de France Volontaires implantés dans plusieurs pays. Une séquence de la formation, menée avec Pierre Revel, représentant régional de France Volontaires, a donc permis de présenter et préciser le fonctionnement de l’accueil de jeunes africains en service civique dans des lycées agricoles français dans le cadre de partenariats ainsi consolidés.

Une séquence sur l’interculturalité

La coopération internationale suppose de travailler en contexte interculturel, ce qui ne peut s’improviser. Aussi cette nouvelle séquence avait-elle pour objectif, à partir d’échanges, d’exemples de situations vécues ainsi que de références bibliographiques, de permettre aux participants d’aborder quelques clés de l’interculturalité. Prendre conscience des questions de différences notamment de communication, de prise de décision, de confiance, de gestion du temps, entre les cultures paraît indispensable pour réussir la construction de partenariats internationaux.

Ressources

Au cours de ces trois jours de formation, outre les temps de convivialité entre les deux groupes (danses, chants et sketchs des volontaires sur nos manières de vivre ou promenade sur le vieux port de Marseille), ont aussi été présentés les activités de chacun des réseaux Afrique, les témoignages de 30 ans de coopération avec le Sénégal, Madagascar ou des pays d’Afrique australe et Océan Indien, le dispositif African Book Truck, des éléments de méthodologie de projets, d’interculturalité, d’écriture de dossiers de financement (FONJEP par exemple), autant de ressources à retrouver.

Enfin, que soient chaleureusement remerciés pour la qualité de leur accueil et leur implication sans faille dans la réussite de ces rencontres  Marie-Laure Para, enseignante documentaliste et référente coopération internationale, et Hassan Samr, directeur de l’établissement, le Campus Nature Provence.

Contacts :

Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne et ECSI au Bureau des relations européennes et de la coopération internationale, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

Les animateurs des réseaux Afrique : William Gex (Nigéria, Afrique australe Océan Indien) william.gex@educagri.fr, Didier Ramay (Afrique australe Océan Indien) didier.ramay@educagri.fr, Jean-Roland Arbus (Afrique de l’Ouest) jean-roland.arbus@educagri.fr, Vanessa Forsans (Afrique de l’Ouest) vanessa.forsans@educagri.fr

Les animateurs du réseau de l’ECSI, le RED : Julien Amouret, julien.amouret@educagri.fr, Danuta Rzewuski, danuta.rzewuski@educagri.fr

Le dispositif national d’appui (Institut Agro de Florac) : Christian Resche, christian.resche@supagro.fr, Léa Woock, lea.woock@supagro.fr