14 candidats intègrent AgreenMob 2024

AgreenMob est le nom du programme de recrutement mutualisé d’élèves ingénieurs d’universités partenaires Sénégalaises avec les écoles agronomiques françaises : 14 candidats admis à l’issue de la campagne 2024.

AgreenMob est un dispositif de recrutement mutualisé d’élèves ingénieurs développé par les écoles membres de l’Alliance Agreenium – AgroParisTech, Bordeaux Sciences Agro, ENSAT, Oniris VetAgroBio Nantes, ENSAIA, ENSTIB, VetAgro Sup et l’Institut Agro et ses 3 écoles et l’ENGEES, en partenariat avec des universités et écoles sénégalaises : l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB), l’Ecole Nationale Supérieure d’Agriculture (ENSA) de Thiés, l’Ecole Polytechnique de Thiès (EPT) et l’Université Assane-Seck de Ziguinchor (UASZ).

A l’issue de la campagne 2024 du programme AgreenMob, 14 étudiants sénégalais ont été sélectionnés pour intégrer à la rentrée prochaine 6 établissements membres de l’alliance Agreenium ainsi que l’ENGEES.

Ce programme a été mis en place en 2019 avec l’appui de la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche (MASA). Il permet la mobilité d’étudiants sénégalais de niveau Master 1, issus de cursus d’établissements sénégalais partenaires dont les programmes sont en adéquation avec une poursuite d’études en 4ème et 5ème années des cycles Ingénieur proposés en France.

Le processus de sélection du programme repose sur une épreuve d’admissibilité (examen du dossier des candidats) puis une épreuve d’admission (entretien de motivation et test d’anglais) menées par un jury composé des écoles membres de l’Alliance Agreenium et l’ENGEES.

AgreenMob est soutenu par le ministère sénégalais de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation qui octroie une bourse d’excellence aux étudiants admis, par l’Ambassade de France au Sénégal à travers les bourses que le Service de Coopération et d’Action Culturelle attribue à plusieurs étudiants, ainsi que par l’Union Européenne via un programme Erasmus+ qui aide financièrement les étudiants à réaliser leur mobilité en France. Dans ce dernier cas, cela est possible s’il s’agit d’une mobilité encadrée, c’est-à-dire que l’étudiant prolonge ses études en France tout en restant inscrit dans son établissement d’origine au Sénégal qui reconnaît la formation réalisée en France.

Pour en savoir plus sur le programme AgreenMob

Crédit Photo de couverture, Saint-Louis vu du ciel (source Le Quotidien)

Contact : agreenmob@inrae.fr




Mes trois premiers mois de volontariat

Je me nomme Florence Akpédzé Afetor, volontaire togolaise en service civique au Lycée de La Bretonnière (Seine-et-Marne), je partage mes expériences de mes trois premiers mois de mission sur « l’Horticulture et l’éducation à la citoyenneté mondiale ».

Licence en socio-économie rurale obtenue en novembre 2022 à l’École Supérieure d’Agronomie (ESA/UL), je rejoins, à partir de février 2023, le programme de l’association française « Entrepreneurs du Monde » au centre de ressources agroécologique Ekofoda à Tchébébé (préfecture de Sotouboua dans la région centrale au Togo) pour un stage qui a ensuite débouché sur un emploi. En juillet 2023, un appel au recrutement de volontaires pour une mission de service civique au lycée agricole de Saint-Gaudens avait été lancé par l’Agence Nationale du Volontariat au Togo (ANVT) en partenariat avec France Volontaires Togo et l’Association Professionnelle des Centres de Formation Agricole et Rurale (APCFAR) dont fait partie Ekofoda. Quoi de mieux que cette opportunité d’apprentissage et de découverte à saisir en s’engageant en tant que volontaire ! Candidature soumise, sélection pour un premier entretien puis un second, dans ma tête j’étais sur la bonne voie…

Eh bien, je fus plutôt sélectionnée pour effectuer ma mission à l’EPLEFPA de La Bretonnière.

Bienvenue en France

J’arrivai en France le 2 janvier 2024 à l’aéroport d’Orly. Mon tuteur, Fred Numa, avec qui j’avais déjà été en contact quelques jours plus tôt, m’y attendait et m’amena à l’internat du CFA qui sera désormais ma demeure. Durant le trajet, je puis admirer l’architecture des constructions, les routes et autoroutes, et surtout ressentir cette fraicheur que je pourrais dire n’avoir jamais ressentie auparavant, il faisait 12°C cette soirée-là.

Une phrase résonnait en boucle dans ma tête : « Tu ne rêves pas, tu es bel et bien en France ma petite Florence ».

Entre la visite de l’établissement, la présentation à certains collègues qui étaient de permanence puisque j’étais arrivée pendant les vacances de Noël, l’appui à la réalisation d’activités sur l’exploitation, les démarches administratives, nous voici au lundi 8 janvier 2024 : reprise des cours.
« Tu es un nouvel élève ? », « Ah, c’est toi la service civique ?», « Tu es une nouvelle surveillante ? » … furent les questions auxquelles j’ai été le plus confrontée le premier jour, pour ne pas dire les premières semaines, tant de la part du personnel de l’établissement que des élèves ou apprentis. Il fallait alors se présenter et expliquer en quelques mots le but de ma présence au sein des locaux de La Bretonnière.
Je ne dirai pas que mon intégration a été très facile mais j’y suis arrivée peu à peu et je tiens à remercier mon tuteur ainsi que toutes ces belles âmes qui m’ont permis d’y arriver.

Mes activités au sein de l’établissement

Je viens en appui de la formatrice en horticulture et maraichage dans l’organisation et le déroulé des séances de cours théoriques comme pratiques et lors des sorties pédagogiques, par exemple pour la plantation de haie dans une exploitation. Nous avons ainsi réalisé un planning prévisionnel des cultures qui seront mises en place dans les serres.

Sur l’exploitation agricole, je participe à différentes activités : alimentation des brebis et des poulets, entretien de la bergerie et du poulailler… J’ai également assisté à une séance d’échographie des brebis, ce qui jusqu’alors m’était inconnu.
Au Centre de Ressources, je viens en appui aux animatrices pour l’encadrement et l’apport de soutiens individualisés aux apprentis.
J’ai également eu à coordonner l’activité ‘’Nettoyons la nature’’ en amont de la journée « Portes ouvertes » durant laquelle j’ai accueilli et orienté les familles qui venaient découvrir les formations offertes par l’établissement.
L’un des résultats attendus est la mise en place des projets de partenariat. De ce fait, après une séance de présentation de mon beau pays le Togo, de son agriculture et des défis auxquels cette dernière est confrontée, aux étudiants en BTSA Agriculture et cultures durables, et en collaboration avec leurs formateurs principaux, un partenariat a été mis en place entre Ekofoda et La Bretonnière pour un futur voyage de ces étudiants au Togo ainsi que l’implémentation de la culture de luzerne sur le site du centre Ekofoda.

Activités en dehors de l’établissement

La rencontre des volontaires internationaux à Aix Valabre du 23 au 26 janvier 2024 et les activités très enrichissantes proposées (ateliers, conférences, visites…) m’ont permis de mûrir mes réflexions sur les activités à mettre en œuvre afin de mener à bien ma mission. J’ai rencontré d’autres volontaires venant de différents pays ainsi que mes deux compatriotes Éric Tchangani et Parfait Takouda qui sont arrivés en novembre 2023 et effectuent leurs missions de service civique à l’EPLEFPA de Saint-Gaudens (Haute-Garonne).

J’ai aussi participé avec eux au Salon International de l’Agriculture à Paris le 26 février 2024. Je fis de belles découvertes et rencontres lors de ce salon et je tiens à remercier le réseau Afrique de l’Ouest, mon tuteur et Fabienne Gilot, la chargée de coopération internationale et responsable du club UNESCO au LPA de Saint-Gaudens pour l’opportunité. Je me fis également interviewée par RFI lors du lancement presse des Ovinpiades mondiales.

Suite à une invitation lors du SIA du délégué régional du CNEAP Bretagne, Yvonick Lorcy, et l’accord donné par mon tuteur, j’ai eu à passer un séjour du 17 au 20 mars 2024 en région bretonne. Lors de ce séjour, mon collègue togolais Éric et moi avons visité l’exploitation d’un lycée du CNEAP et d’un agriculteur chez qui j’ai fait la traite pour la première fois. Le 19 mars 2024, Éric et moi avons partagé notre expérience de service civique lors de la rencontre des référents ouverture internationale au sein du Lycée La Touche à Ploërmel.

Le vendredi 29 mars 2024, lors de la signature de convention entre le MASA et l’AFD dans les locaux de l’AFD à Paris, je fis une présentation faisant office de témoignage en tant que service civique en présence de divers représentants d’institutions engagées dans les actions d’Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale (ECSI).

Et pour finir…

En somme, ces trois premiers mois de mission m’ont permis de développer mon leadership, découvrir de nouvelles pratiques agricoles et culturelles, faire du réseautage et surtout ressentir le besoin perpétuel de m’améliorer et apprendre davantage.
Pour les trois mois restants, je compte être plus productive, organiser plus d’activités culturelles (présentation, atelier culinaire, soirée culturelle…), découvrir d’autres lieux et élargir mon réseau professionnel.

Je retrouverai aussi du 28 au 31 mai 2024 au lycée agricole de La Barotte tous les autres volontaires internationaux en mission dans des lycées agricoles, pour le deuxième regroupement organisé par le réseau RED de l’enseignement agricole.

Ecoutez le Podcast RFI – lancement des Ovinpiades internationales 

Lire les articles : En Afrique, la filière ovine a de beaux jours devant elle Eric et Florence, formateurs Togolais en Agroécologie en visite en Bretagne au Solidacoop du Cneap

Article proposé par Florence Afetor, togolaise en service civique à l’EPLEFPA de La Bretonnière (77-Seine et Marne).

Contact : Vanessa Forsans, co-animatrice du réseau Afrique de l’Ouest, vanessa.forsans@educagri.fr, Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 




Une Béninoise vinifie dans le Gers

Le lycée agricole de Riscle a accueilli pour un stage de 6 mois Ornella Sodokpa, diplômée de la Faculté des sciences agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi au Bénin, en partenariat avec l’Institut Agro de Montpellier et l’ENSAIA de Nancy dans le cadre du projet Biovalor.

Il est 14 heures à l’aéroport de Roissy et Ornella Sodokpa embarque pour rentrer chez elle après 6 mois passés au lycée agri-viticole de Riscle dans le Gers. Elle est venue en septembre 2023 avec l’idée de valoriser les fruits de son pays : ananas, mangue, pomme cajou. Elle rentre avec plein de recettes en tête, une solide expérience de la fabrication de bière, de vin, de produits fermentés divers. Elle a rencontré dans le Gers des passionnés de la mise au point de nouvelles boissons fermentées. Les enseignants de viticulture, Jean-Marc Sarran et François Robert, ainsi que toute une équipe de formateurs engagés auprès des établissements béninois avec à leur tête le proviseur du lycée, Pierre Daran, sont très investis dans la coopération internationale.  Au retour elle compte sur le Pôle Biovalor de la Faculté des sciences agronomiques (FSA) pour développer son entreprise de fabrication de vin, de bières et de jus.

Quand Biovalor rencontre FABéOc

Cette belle histoire, Ornella la doit à plusieurs équipes qui ont su coopérer pour que les étudiants avec des projets de création d’entreprise puissent être formés et accompagnés entre le Bénin et la France. Les lycées de Riscle et de Castelnau-le-Lez travaillaient déjà depuis plusieurs années avec le lycée technique agro-pastoral de Kpataba, près de Savalou, dans le département des Collines au Bénin. Dans cette partie du Bénin, on produit de nombreux fruits, notamment de plus en plus de noix de cajou pour l’exportation. La pomme de cajou est la partie charnue sur laquelle pousse la noix, la plupart du temps, elle est jetée dans les champs et n’est pas valorisée. Des échanges d’étudiants et d’enseignants avaient déjà eu lieu pour tester des idées de valorisation, mobilisant les étudiants et le professeur Joseph Dossou de la FSA. Mais pour que les jeunes béninois puissent mieux se former et valoriser leurs productions il fallait changer d’échelle. Un financement a été obtenu auprès de la région Occitanie par les lycées agricoles de Castelnau-le-Lez et de Riscle pour le projet FABéOc (Formation en Agroécologie au Bénin et en Occitanie), qui a permis notamment d’équiper le lycée de Savalou avec du matériel de fermentation et de production de jus.
Dans le même temps la Faculté des sciences agronomiques du Bénin s’est engagée dans un grand projet avec l’Université de Lorraine et l’Institut Agro pour que ses étudiants puissent être mieux formés en lien avec les besoins des filières de production au Bénin. Ainsi le projet Biovalor s’est attaché à l’analyse des besoins des filières, à réformer les formations, à lancer des recherches, à faciliter les mobilités d’étudiant et l’émergence de start-up.
Alors quand les deux équipes de Biovalor et de FABéOc se sont rencontrées, il est devenu rapidement évident que l’on pouvait proposer un stage à un premier étudiant. Et voilà comment Ornella est arrivée à Riscle ! Elle fait partie de la première promotion des start-up sélectionnées par le village entrepreneurial créé par le projet Biovalor à la FSA. Le Pôle Biovalor de la FSA n’avait pas encore les équipements pour accompagner le projet d’Ornella, et pas identifié de matériel adapté à son projet. Il n’y avait pas non plus de formateur rompu aux techniques de fermentation à la FSA. Alors le projet Biovalor a financé le séjour de formation d’Ornella en France, le lycée agricole de Riscle a mobilisé son expertise en produits fermentés pour imaginer avec Ornella des produits adaptés au marché béninois et a acheté, via le projet FABéOc, les équipements qu’Ornella a pu tester et qui seront envoyés au lycée de Savalou.

Un tremplin pour d’autres start-up

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Maintenant qu’un ensemble cohérent d’équipements adaptés à la formation d’étudiants ou au démarrage de start-up a été testé, Biovalor pourra déterminer s’il équipe aussi sa halle et d’autres établissements au Bénin pourront s’inspirer de la démarche. Les dispositifs service civique ou mobilités croisées pourront prendre le relais des bourses Biovalor à la fin de ce projet, d’autres coopérations pourront se nouer d’autant que les projets de start up ne manquent pas au pôle Biovalor, et que plusieurs lycées agricoles français sont ouverts à la coopération avec des établissements béninois.

Pour découvrir les ressources pédagogiques produites par le projet FABéOc

Retrouvez le projet Biovalor sur LinkedIn

Article proposé par Jean-Luc Bosio, directeur des relations internationales à l’Institut Agro de Montpellier, et Pierre Daran, directeur du lycée agricole de Riscle.

Contact : Vanessa Forsans, animatrice des réseaux Afrique de l’Ouest et CEFAGRI, vanessa.forsans@educagri.fr
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne / ECSI / expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Le Lycée Agropastoral de Savalou : du Bénin à l’Occitanie

Dans le cadre du projet FABéOc  porté par les lycées agricoles de Castelnau-le-Lez dans l’Hérault et de Riscle dans le Gers avec un consortium régional multi-acteurs composé de l’Institut Agro Montpellier, du Réseau FAR, de l’AFDI du Gers, de l’association Lafi Bala ainsi que de France Volontaires, un groupe de 4 apprenants du Lycée Technique Agropastoral de Kpataba-Savalou  (Bénin) accompagnés par leur proviseur et un enseignant ont été accueillis dans les 2 établissements d’Occitanie.

Le projet FABéOc (Formation en Agroécologie au Bénin et en Occitanie) s’appuie sur trois objectifs : co-construire des ressources pédagogiques afin d’améliorer les pratiques agroécologiques des formateurs français et béninois ; améliorer et créer des infrastructures permettant l’échange de pratiques et la dissémination des techniques agroécologiques et de transformation ; appuyer le développement des filières “anacarde” et “fruits tropicaux” avec un objectif de durabilité.
Afin de réaliser ces objectifs, des mobilités ont été positionnées, qui permettent de découvrir et comprendre le fonctionnement des établissements et de leurs exploitations agricoles, de mener des expérimentations, de faire se rencontrer les apprenants et les formateurs des deux pays, de produire des ressources de travail et de formation afin de pérenniser les pratiques innovantes en agroécologie dans les filières concernées. Ainsi, un groupe du lycée agricole de Riscle a passé 3 semaines au Bénin en février 2023 et un groupe du lycée technique agricole de Savalou a réalisé une mobilité de 15 jours en Occitanie en novembre 2023. Cette délégation béninoise était composée de M. Jean Didier Bahini, proviseur du lycée, de M. Amamion Hospice, enseignant en technologie alimentaire, de quatre élèves : Oussou Boris, Dagbeto Clautilde, Dossouhoui Elvyre, Adiko Rolande.


Plusieurs réunions de travail ont été menées en amont avec tous les partenaires et deux intervenants, Lucas Dijoux et Emmanuelle Guichet, entrepreneurs sur les réseaux sociaux,  pour la mise en forme des ressources conçues pendant le projet, ils étaient également présents  sur le terrain afin de réaliser les vidéos, interviews, photos et illustrations qui vont être les ressources pérennes pour la diffusion de nos travaux.

Activités réalisées dans les établissements d’Occitanie

À Riscle, le groupe était aussi accompagné par Edia Ornella Sodokpa, première stagiaire dans un lycée agricole français dans le cadre du projet Biovalor, relevant du Partenariat avec l’Enseignement supérieur Africain (PEA). Les deux filières de bac pro du lycée, « gestion des milieux naturels et de la faune » et « vigne et vin »,  ainsi que les apprentis du CFPPA, ont été impliqués dans les activités. Pour la filière vigne et vin, il y a eu la visite du chai, des vignes, au lycée et dans l’entreprise Plaimont, partenaire du lycée, la participation aux vendanges et à la vinification. La filière nature a travaillé sur un site aménagé conduit en gestion durable et labellisé.

 

 

 

 

 

 

À Castelnau-le-Lez, la météo et l’indisponibilité de certains enseignants ont quelque peu perturbé le programme et certaines activités : la récolte de pommes au verger du Domaine de Restinclières et la fabrication de compote ont dû être annulées. Le temps ainsi libéré a été mis à profit pour finaliser les interviews d’apprenants et encadrants dans l’optique d’alimenter la chaîne Youtube et autres supports dédiés au projet FABéOc ainsi que l’illustration des ressources pédagogiques. Mais le groupe a pu bénéficié d’une visite des serres de La Frondaie (exploitation de l’établissement) avec une information sur la lutte biologique intégrée, et rencontrer le groupe des élèves écoresponsables avec lesquels les échanges ont été très intéressants. C’est parmi les élèves de ce groupe que seront sélectionnés ceux qui participeront à la future mobilité de Castelnau-le-Lez à Savalou. Des activités ont de plus été organisées dans le cadre de la semaine « Santé et Développement Durable » avec les classes de première Bac Pro, avec le jeu « Yemoja » sur la problématique des ressources en eau animé par l’association Lafi Bala, la projection débat du film « Toxique Afrique » sur la problématique des pesticides (Festival AlimenTerre) et une autre activité sur la gestion des sols animée par l’association APIEU (Atelier Permanent d’Initiation à l’Environnement Urbain). Une rencontre avec M. Jacques Plan de l’association CODEGAZ a permis de faire émerger des synergies entre le projet FABéOc et un projet de champ-école à Dassa-Zoumé qui permettrait de faciliter l’insertion des jeunes diplômés du LTA de Savalou. La délégation a aussi été reçue par le Maire de Castelnau-le-Lez, M. Frédéric Lafforgue, et son adjoint chargé du développement durable, M. Jean Koechlin. Enfin, la visite d’un jardin partagé sur la commune a permis aux apprenants et encadrants de la délégation d’échanger avec quelques utilisateurs sur les techniques agroécologiques mises en œuvre dans le jardin (association de cultures, plantation et/ou entretien de haies, compost …) ainsi que le lien social et la transmission entre utilisateurs expérimentés et novices.

Création de ressources et leur diffusion

Cette mobilité a été pour une grande part consacrée à la création de ressources pédagogiques et leur mise en forme pour une diffusion sur de multiples supports.

Nous avons constaté que les apprenants français et béninois sont facilement sur les réseaux sociaux (whatsapp, youtube, facebook), que les Béninois parlent parfois plus facilement leurs dialectes que le français, que les Français de nos lycées agricoles sont fréquemment porteurs de handicaps de type « dys » (lexie, praxie, etc). De plus, au Bénin le professeur Joseph Dossou de la Faculté des Sciences Agronomiques d’Abomey-Calavi nous avait présenté des documents illustrés pouvant aussi s’adresser aux professionnels du secteur non lecteurs. Alors, au regard de l’analyse que nous avons de nos apprenants et de nos cultures, il est apparu que nous allions créer différentes ressources accessibles sur divers supports. Et il a donc été décidé avec les partenaires béninois que plusieurs documents de travail seraient des illustrations. Par ailleurs, nous souhaitions tourner des vidéos des phases techniques et professionnelles, en français mais aussi  en dialectes fon et mari. Outre la chaîne YouTube dédiée au projet FABéOc, il a été proposé de créer un biosite qui permettra d’orienter les visiteurs vers les différents supports et leurs ressources (instagram, youtube, plateforme photo, etc). Des ouvrages de type bandes dessinées et manuels de travail illustrés seront également créés.

À l’issue de cet accueil de deux semaines, nous pouvons affirmer que la présence de nos partenaires béninois a animé les établissements et les territoires et permis à beaucoup de personnes de se rencontrer, que ce soit des adultes ou des jeunes. La venue de personnes issues d’un autre pays et porteuses d’une autre culture permet une internationalisation à domicile et favorise la curiosité et l’ouverture d’esprit. Enfin, les échanges techniques, scolaires et professionnels sont un réel déclencheur d’idées nouvelles et de méthodologies innovantes.

Article proposé par Sandrine GUICHET, enseignante au LPA de Riscle (sandrine.guichet@educagri.fr) et Serge MISERICORDIA, enseignant au LPA de Castelnau-le-Lez (serge.misericordia@educagri.fr), porteurs du projet FABéOc.

Contacts :
Jean-Roland ARBUS (jean-roland.arbus@educagri.fr) et Vanessa FORSANS (vanessa.forsans@educagri.fr), animateurs du réseau Afrique de l’Ouest,
Rachid BENLAFQUIH (rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr), chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER.