Que sont nos volontaires devenus ?

La secrétaire générale du Lycée Nature de La Roche-sur-Yon a réuni à Abidjan, à la faveur d’une mobilité en Côte d’Ivoire avec le directeur-adjoint de l’établissement, tous les services civiques ivoiriens dont elle a été la tutrice entre 2018 et 2024.

Non, le vent ne les a pas trop clairsemés, nous les avons retrouvés sans difficulté lors de notre mission en Côte d’Ivoire de novembre 2024. Ce fut l’occasion de faire un point sur les suites de leur volontariat en France, au Lycée Nature de la Roche-sur-Yon.

Depuis 2018, nous avons eu le plaisir de recevoir 9 jeunes en service civique, dont 8 Ivoiriens, tous issus de l’INFPA (Institut national de formation professionnelle agricole), partenaire historique de la DGER, avec l’appui du réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale de l’enseignement agricole et en étroite collaboration avec France Volontaires.
Une belle famille, qui continue de grandir, avec de nouveaux accueils en 2025, mais pas que…
Ces amis-là, le vent peut bien souffler devant notre porte, il ne les ôtera pas ! On reste en contact et quand on arrive là-bas, on a le bonheur et la fierté de les voir venir à notre rencontre.
Nous leur avons demandé de nous raconter où en est leur projet professionnel et si leur expérience française a influencé la suite de leur parcours.

Léa Gnini COULIBALY, agente ministérielle et technicienne au port d’Abidjan

En mission de 7 mois au Lycée Nature en 2018-2019, dès la naissance du partenariat entre notre établissement de La Roche-sur-Yon et le CAPP de Bingerville (l’un des dix établissements de l’INFPA), Léa a été notre première volontaire, missionnée sur un travail de mise au point d’une méthode de calcul des prix de revient en maraîchage biologique, associée à la promotion de la mobilité internationale et la culture ivoirienne.

Depuis, elle a été recrutée en qualité de technicienne par le Ministère de l’agriculture et des ressources halieutiques de Côte d’Ivoire et est actuellement affectée au port d’Abidjan.
Si le mérite de la réussite au concours lui revient, elle estime que son expérience à La Roche-sur-Yon lui a apporté la maturité et la confiance en elle qui lui faisaient défaut avant sa venue. Les apports techniques en maraîchage biologique ne sont pas perdus puisqu’avec son époux elle projette d’exploiter une petite surface, afin de dégager un complément de revenu.
Enfin elle nous a fait l’honneur de nous présenter sa fille de 18 mois, Eliorah.

Krystelle SERI s’est lancé dans l’héliciculture

En Vendée en 2019-2020, l’année de l’épidémie de COVID-19, Krystelle a joué les prolongations en restant 10 mois au Lycée Nature sur une mission d’évaluation de notre capacité à obtenir le label HVE (Haute valeur environnementale), avec toujours la promotion de la mobilité internationale et l’échange culturel.

Krystelle a lancé une activité d’héliciculture (élevage des escargots comestibles) qui, après 2 années d’efforts, commence à devenir rentable. Elle y associe des offres de formation dans cette spécialité.

Elle considère que sa venue en France a fortement développé sa culture générale, sa confiance en elle et son esprit d’entreprise. Cela l’a aussi aidée dans le domaine relationnel, essentiel pour la commercialisation de la production.

Krystelle vient de mettre au monde un petit Noah. Allez !! On le prend dans la famille.

Rebecca BLEU, employée en nutrition animale et Yannick AKA, informaticien en entreprise de production de cacao

Premier binôme de volontaires ivoiriens au Lycée Nature, Rebecca et Yannick sont arrivés après la crise COVID en 2021-2022.
Rebecca a travaillé sur l’alimentation des ovins viande, dans le cadre d’une expérimentation conduite avec le groupement des éleveurs ovins de Vendée en plus de la mission culturelle auprès des élèves et étudiants.
Actuellement, elle est employée par une entreprise de nutrition animale. Son service civique a donc joué un rôle sensible dans son recrutement… Elle dit aussi avoir évolué dans sa conception des relations entre les femmes et les hommes…
Yannick, qui avait découvert au Lycée Nature les plantes de service et participé à une expérimentation sur ce thème avec la Chambre d’Agriculture, a poursuivi, depuis son départ, des formations en informatique. Il a plus récemment obtenu un poste dans une entreprise agricole produisant du cacao.

Mimi Gnan KEITA, agricultrice maraîchère et primée entrepreneuse et Franck DOVONOU, futur ingénieur et entrepreneur !

Les volontaires de l’année 2022-2024 ont bénéficié d’une période de forte activité entre l’INFPA et le Lycée Nature : des mobilités entrantes et sortantes de personnels et d’apprenants et l’envoi d’un binôme de jeunes français en service civique auprès de l’INFPA. Cette dynamique a favorisé les échanges avec les apprenants et l’équipe éducative.

Franck a travaillé sur la mise en œuvre d’un système de vente en ligne, de type « drive », pour les produits de l’exploitation. Cela lui a donné du goût pour la valorisation des produits locaux, il poursuit actuellement des études d’ingénieur dans la transformation agro-alimentaire, avec pour objectif la création d’une entreprise de transformation. Nous avons toute confiance dans la concrétisation effective de ce projet.

Mimi a poursuivi le suivi de l’expérimentation engagé l’année précédente par Yannick sur les plantes de service. Elle a connu pendant cette année de volontariat une vraie métamorphose, du point de vue de l’aisance relationnelle et de la confiance en soi. Les interventions auprès des élèves et apprentis et la participation aux différentes formations (dont celles du RED, réseau de l’ECSI de l’enseignement agricole), lui ont permis de sortir de sa coquille.

À son retour en Côte d’Ivoire, elle s’est installée en maraîchage sur une parcelle d’un hectare, en bénéficiant d’une aide de l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration), associée à l’engagement en service civique, et a récemment réalisé ses premières ventes. Sa réussite lui a valu un prix du jeune entrepreneur décerné par l’OFII.

Ange-Cyril SERI, conseiller auprès de la Présidence de la République ivoirienne et Junior Idrissa DIARRA, maraîcher et projette une activité de transformation

Le binôme 2023-2024 était constitué de deux garçons, qui ont partagé leur culture et leurs engagements avec les apprenants du Lycée Nature.
Très engagé dans le domaine associatif en Côte d’Ivoire, Ange a poursuivi le développement de la vente en drive, pour les produits de l’exploitation. La mission effectuée en France a sans doute joué en sa faveur pour son recrutement en qualité de conseiller auprès de la Présidence de la République ivoirienne, depuis l’automne 2024. Il continue en outre son activité au sein de l’association EDA Africa et rêve de fonder une nouvelle association regroupant l’ensemble des jeunes ivoiriens ayant effectué un volontariat en France, afin de guider les prochains avant le départ et au retour, dans leur recherche d’opportunités.

Idrissa a suivi chez nous la culture des pommes de terre, jusqu’à leur commercialisation. À son retour, il s’est installé en maraîchage et produit du manioc. Il s’est engagé dans un projet de transformation en attiéké (semoule de pulpe de manioc fermentée), pour lequel il a déposé un dossier auprès de l’Institut de l’engagement, afin d’obtenir un appui. Nous lui souhaitons tout le succès possible pour cette entreprise.

Il est facile de décrire le devenir de nos anciens volontaires, il est presque impossible de résumer en quelques mots toute la richesse et la chaleur humaine qu’ils nous ont apportées.
Le dispositif du volontariat en service civique a été pour chacun d’eux une réelle opportunité dont ils ont tous su s’emparer. Leur réussite nous emplit de fierté.
Le vent les porte dans la bonne direction, qu’il continue à les pousser et qu’il nous les ramène de temps en temps.

Article proposé par Nadine Zorzi, secrétaire générale du Lycée Nature à La Roche-sur-Yon, nadine.zorzi@educagri.fr

Contact : Vanessa Forsans et William Gex, animateurs du réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale de l’enseignement agricole, vanessa.forsans@educagri.fr et william.gex@educagri.fr
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 




Normandie : terre inspirante pour l’Arménie

Deux responsables d’établissements agricoles arméniens ont effectué une visite en France début novembre 2024, dans le cadre d’une initiative visant à renforcer les échanges éducatifs et professionnels. L’objectif de cette mission était la découverte du système d’enseignement agricole français et ses méthodes innovantes, tout en explorant les possibilités de collaboration future.

Au cours de leur séjour, les deux directrices Gayane Gabrielyan de Gyumri (Chirak) et Mery Grigoryan de Vanadzor (Lori) ont eu l’opportunité de visiter quatre sites d’établissements. Ils offrent une perspective unique sur l’enseignement et la formation professionnelle en agriculture française. Une présentation générale de l’enseignement agricole a été réalisée par Stéphanie Mangin à la direction générale de l’enseignement et de la recherche – DGER à Paris. Parmi les établissements visités, les lycées publics agricoles de Sées et d’Yvetot se sont distingués par leur approche pédagogique axée sur la pratique. Lors de la visite de la MFR de Bucchy, l’accent  a été mis sur l’enseignement par alternance . Tandis qu’à Rouen lors de la visite du campus UniLaSalle, l’enseignement supérieur et la recherche ont été évoquées.

Enseignement supérieur et recherche à Rouen

Après l’accueil à la DGER, l’école d’ingénieurs agronomes UniLaSalle à Rouen a été le premier arrêt de cette mission. Les directrices ont été particulièrement intéressées par les projets de recherche menés par les étudiants et les partenariats avec le secteur agricole. La présentation des innovations technologiques en agriculture a ouvert des perspectives intéressantes pour l’avenir de l’agriculture en Arménie.

Immersion au cœur des pratiques agricoles

Le deuxième établissement visité est le lycée agricole d’Yvetot, la visite des ateliers technologiques, où les élèves s’initient aux techniques agricoles de la fabrication de jus de pommes, a particulièrement impressionné les invitées. Ces ateliers, équipés de matériel à la pointe de la technologie, permettent aux étudiants de développer des compétences pratiques indispensables pour leur avenir professionnel. Les directrices ont pu constater l’importance accordée à l’apprentissage par la pratique, un aspect essentiel de l’enseignement agricole en France. En effet, cette approche permet non seulement d’acquérir des connaissances théoriques, mais aussi de les appliquer directement dans des situations réelles, renforçant ainsi la confiance et l’autonomie. Les échanges avec les enseignants et les élèves ont également mis en lumière l’engagement de l’établissement à intégrer des pratiques durables et respectueuses de l’environnement.

Alternance en milieu rural

Enfin, la Maison Familiale Rurale (MFR) de Bucchy a offert un aperçu sur l’enseignement en milieu rural, mettant l’accent sur l’implication des familles et des collectivités locales dans la formation des jeunes. Les directrices ont apprécié le modèle éducatif basé sur la proximité et l’engagement communautaire. La mise en avant du programme d’alternance, permettant aux étudiants de combiner cours théoriques et expériences professionnelles en entreprise. Les partenaires Arméniennes ont échangé sur leurs expériences et ont été ravies de voir comment cette approche favorise l’employabilité des jeunes diplômés.

Modèle de diversité dans les formations agricoles

La délégation accompagnée de l’animatrice du réseau Arménie ont assisté à des travaux pratiques réalisés entre les élèves de seconde et ceux du BTS Gestion et Protection de la Nature (GPN) au Lycée de Sées, une série d’activités a été mise en place pour explorer l’utilisation des plantes et leurs composés bénéfiques. Ces séances permettent non seulement d’appliquer les connaissances théoriques acquises en classe, mais également de développer des compétences pratiques essentielles pour les futurs professionnels du domaine.

Lors du premier TP, les élèves ont eu l’occasion de manipuler divers composés extraits de plantes pour créer des baumes, des infusions et autres produits. En utilisant des matières premières comme de la cire d’abeille, de l’huile d’olive et des plantes médicinales, ils ont appris à préparer des formulations naturelles. Cette activité a permis aux élèves de comprendre les propriétés des plantes et leur utilisation dans la cosmétique et la phytothérapie.

Le second TP a porté sur l’identification des plantes à l’aide d’une clé de détermination. Les élèves ont exploré différentes espèces de plantes comestibles, souvent utilisées dans des recettes traditionnelles telles que les crêpes ou les sirops. Cette activité a non seulement renforcé leurs compétences en botanique, mais aussi mis en avant l’importance de la connaissance des plantes dans la cuisine. Ils ont découvert des ingrédients tels que l’ortie, qui peut être utilisée pour réaliser des crêpes riches en nutriments, ou encore les fleurs de sureau, souvent transformées en sirop sucré.

Les échanges avec la directrice du Centre de Formation pour Apprentis et du Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole de Sées ont mis l’accent sur l’alternance, les formations continues dans le domaine du cheval, de l’agriculture et de l’environnement et sur leur fonctionnement.

Au cours de ces visites, plusieurs thématiques ont été abordées, notamment l’alternance, un modèle qui permet aux étudiants de se former tout en travaillant, favorisant ainsi leur insertion professionnelle.

La pédagogie, basée sur la pratique révèle l’importance d’apprendre par l’expérience, avec des ateliers et des stages en entreprise qui préparent efficacement les élèves aux réalités du métier.

L’innovation en agriculture prend en compte les nouvelles technologies et pratiques durables qui transforment le paysage agricole et comment ces avancées peuvent être intégrées dans les programmes de formation en Arménie.

Cette visite des deux homologues arméniennes d’établissements agricoles a été une expérience enrichissante, tant pour les invitées que pour les établissements français. Elle a permis de créer des ponts entre les deux pays et d’envisager des collaborations futures dans le domaine de l’enseignement agricole. Les échanges d’idées et de pratiques pourraient contribuer à l’amélioration des systèmes éducatifs et agricoles en Arménie, tout en renforçant les liens entre les deux nations.

Contact : Evelyne BOHUON, animatrice du réseau Arménie de l’enseignement agricole, evelyne.bohuon@educagri.fr




Madagascar relève le défi de la mobilité

La mission de coopération de l’enseignement agricole relève le défi des mobilités entrantes et accueille des jeunes malgaches grâce à une collaboration d’acteurs régionaux.

Le développement des mobilités entrantes dans le domaine de la formation agricole est un axe prioritaire de la stratégie de coopération internationale de la France en Afrique subsaharienne.

L’établissement FORMATERRA St Paul de La Réunion s’est inscrit dans cet axe et continue de développer activement sa politique d’accueil de jeunes de Madagascar avec l’appui de ses partenaires : La Région Réunion, Campus France Madagascar, France Volontaire Réunion et les membres malgaches du réseau REAP AAOI.

En 2024, 3 projets de coopération régionale ont permis à 8 jeunes issues de la formation agricole de bénéficier de mobilités entrantes dans les établissements de formation agricole de La Réunion. Trois étudiantes se sont inscrites en formation BTS DARC avec une bourse Campus France. Quatre étudiants des établissements du réseau REAP AAOI ont réalisé un stage professionnel de 2 semaines sur l’exploitation agricole de Saint Paul (FORMATERRA) et sur celle du lycée agricole de Saint Joseph sur un financement INTERREG VI de la Région Réunion. Enfin, une étudiante est arrivée fin novembre 2024 pour une mission en agroécologie dans le cadre d‘un service civique de réciprocité de France Volontaire Réunion sur le site de Saint Benoit de l’exploitation agricole de FORMATERRA.

Quels sont les bénéfices pour les jeunes malgaches de ses 3 projets de mobilités entrantes ?

En 2023 avec l’appui de Campus France Madagascar, deux premiers étudiants, Malya et Feno ont intégré le cursus BTS Développement des Agricultures des Régions Chaudes-DARC avec succès. Aujourd’hui en deuxième année, ils envisagent au vu de leurs très bons résultats scolaires de poursuivre en licence professionnelle Agronomie à l’Université de La Réunion.

En 2024, ce sont Fitia Juliana, Niaina Nathalie Erica et Flavie qui ont obtenu une bourse Campus France pour intégrer le BTS DARC .

Après avoir surmontées tous les obstacles administratifs (obtention visas, recherche d’un logement et d’un réfèrent local etc..) elles sont arrivées avec quelques semaines de retard à FORMATERRA mais se sont très vite intégrées à l’établissement et dans leur classe. Elles ont obtenu au terme de ce premier semestre de très bons résultats.

Quels sont les attendus de ces 3 nouvelles étudiantes ?

Toutes originaires de formations supérieures à Madagascar (Ecole Supérieure d’Agronomie de Tananarive ou titulaire d’un BTS obtenu dans une EFTA-Ecole de Formation Technique Agricole Publique), elles souhaitent se qualifier et monter en compétences en agroécologie et agriculture durable grâce aux enseignements plus techniques et économiques. Les expériences de stages individuelles en entreprise ou les séjours d’étude collectifs qu’offre le cursus BTS DARC leurs apportent des connaissances pratiques. Elles peuvent aussi profiter des expérimentations en agroécologie développées sur le plateau techniques de l’exploitation agricole de FORMATERRA et également des nombreux projets développés par les partenaires techniques et scientifiques de l’établissement (CIRAD, ARMEFLHOR, eRcane et..).

Faire des études dans un établissement français est aussi pour elle l’occasion de profiter des mobilités Erasmus + afin de découvrir des systèmes de productions agricoles en Europe. Feno et Malya ont bénéficié de ce dispositif pour réaliser un stage en horticulture aux Pays Bas en 2024. Nos trois nouvelles étudiantes sont déjà inscrites pour un stage en Europe en 2025.

Après le BTS DARC, les 3 étudiantes malgaches souhaitent poursuivre leurs études en agronomie en intégrant la licence professionnelle « Agriculture et Développement Durable en Milieu Tropical Insulaire » conduite en partenariat entre FORMATERRA et l’université de La Réunion et pourquoi pas compléter par un Master d’agronomie.

Qu’en est il du projet d’accueil en stage professionnel « court » des jeunes issus des établissements REAP AAOI sur les exploitations agricoles des EPL de la Réunion ?

Les 4 candidats, 2 filles et 2 garçons, qui ont été retenus pour l’année scolaire 2024-2025, après aussi avoir surmonter les obstacles administratifs sont arrivés à La Réunion en novembre 2024 . Originaire de 4 établissements partenaires du REAP AAOI de Madagascar, EFTA de Mahitsy, de Toamasina , du CAFP d’Antsirabe et du CRFPA d’Itasy.

Tous avaient travaillé avec leurs enseignants avant de partir sur leur projet professionnel et  défini les compétences que ce stage de 2 semaines pourraient leur apporter. Les personnels de FORMATERRA ont ainsi pu prévoir un programme d’activités répondant à leurs besoins. Les étudiants ont ainsi pu travailler sur les parcelles maraichères et fruitières conduites en agriculture biologique et disposant de dispositifs agroécologique.

Un des étudiant souhaitait aussi se qualifier en production animale, il a pu effectuer une partie de son stage sur l’exploitation du lycée agricole de St Joseph spécialisé en élevage.

Le bilan de ce projet a été très positif et a permis aux 4 stagiaires d’acquérir les compétences et connaissances recherchées. Ils ont aussi bénéficier de l’accueil, le week end, des équipes enseignants du lycée de St Paul qui leur ont fait découvrir la culture et les paysages de La Réunion.

Ce type de projet, financé par les fonds de l’Union Européenne du programme INTERREG VI de La Région Réunion, est inscrit dans les programmes de coopération régionale du réseau REAP AAOI et se poursuivra sur les prochaines années.

Le dernier projet est l’accueil de Tatamo  ANDRIAMBOLAMIRANA, une volontaire de Madagascar, ,en service civique de réciprocité.

C’est une première pour la formation agricole de l’Ile de la Réunion. Ce projet soutenu par France Volontaire Réunion a permis d’accueillir Tatamo, élève ingénieur de l’Ecole Supérieure d’Agronomie de Tananarive. Passionnée par l’agroécologie, elle réalisera une mission d’un an, dans le cadre du projet AS0P OI- Agroécologies Stratifiées 0 Pesticides Océan Indien, qui consiste à soutenir la résilience alimentaire et écologiques en soutenant une agriculture tournée vers l’agroécologie sans produits chimiques. Elle devra, en particulier, capitaliser les expérimentations sur l’usage de préparations Naturelles Peu Préoccupantes (PPNP) en milieu urbain et agricole.

Pour en savoir plus sur le projet AsoP OI

Retrouver plus d’informations sur ces projets sur le blog du réseau REAP AAOI  

Contact : Didier RAMAY, Agronomie Coopération Internationale FORMA’TERRA St Paul de la Réunion, didier.ramay@educagri.fr

Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




De la botanique togolaise à l’Occitanie

Aboudou Salam Assebou, Volontaire International de Réciprocité togolais en mission de service civique au Lycée Agricole de Beaulieu Lavacant à Auch (Gers), partage l’expérience de son premier mois en France.

En tant que volontaire international de réciprocité (VIR), Aboudou, comme ses camarades togolais, a bénéficié de l’accompagnement de l’ANVT (Agence nationale du volontariat du Togo) et de France Volontaires à Lomé. Sa mission de service civique au lycée agricole d’Auch va durer pendant toute cette année scolaire et s’inscrit dans le cadre du partenariat noué entre le réseau Afrique de l’Ouest de l’enseignement agricole français (DGER) et l’Association professionnelle des centres de formation agricole et rurale (APCFAR) du Togo.

Je suis arrivé en France le 15 octobre 2024, avec trois de mes compatriotes également en service civique dans l’enseignement agricole en Occitanie, au lycée agricole de Saint-Gaudens et à l’Institut Agro – site de Florac. Après un long vol d’une dizaine d’heures, la fatigue était bien présente. J’ai été accueilli à l’aéroport de Toulouse-Blagnac avant d’être conduit au lycée agricole de Beaulieu à Auch, à une heure de route de Toulouse. Le parking aérien de l’aéroport, les autoroutes, et les routes bien aménagées sont les premières choses qui m’ont marqué.

Le lendemain de mon arrivée, Monsieur Vincent Labart, le proviseur, m’a présenté au personnel du lycée et m’a fait découvrir les locaux des sites de Beaulieu et de Lavacant. L’accueil chaleureux du personnel a facilité mon intégration. Cependant, une des expériences nouvelles et marquantes pour moi a été de faire face au froid intense auquel je n’étais pas habitué. Dans les jours qui ont suivi, en collaboration avec Monsieur Labart, j’ai effectué mes démarches administratives.

Lors de la semaine suivante, j’ai eu l’occasion de travailler avec l’équipe de permanence. Monsieur Jean-Luc Rouet m’a fait visiter les trois sites de l’exploitation agricole du lycée : Beaulieu, La Castagnère, et La Hourre.

Dans le cadre de ma mission sur les Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales (PPAM), j’ai reçu une documentation approfondie sur les PPAM françaises, ce qui m’a permis d’élargir mes connaissances sur ces cultures. J’ai également collaboré avec le personnel de Créabio lors de certaines de leurs activités ainsi qu’avec les élèves lors des travaux pratiques.
J’ai eu la chance de participer à plusieurs sorties enrichissantes, notamment la visite d’une maison de retraite avec les élèves de seconde SAPAT, l’observation de fosses pédologiques sur le site de La Hourre, en collaboration avec le personnel de l’exploitation, Créabio, et les représentants de la chambre d’agriculture et l’accueil des demandeurs d’asile au site de Lavacant, avec les élèves de la filière SAPAT, pour une journée d’échanges organisée par France Terre d’Asile.
Egalement, des visites professionnelles ont été organisées, au sein des fermes le GAEC de La Bordeneuve à Samatan (volailles) et l’EARL du Cassagnaou à Peyrissas (bovins lait, porcs et transformation) et de l’usine de SOBIOTECH qui est une société spécialisée dans la production et le développement d’actifs 100% végétaux à partir de Coriandre, une PPAM pour les marchés de la cosmétique et nutraceutique.

Mon intégration s’est déroulée sans grande difficulté grâce à l’accueil chaleureux de mes collègues et des élèves. Logé à la cité scolaire avec des étudiants en BTS, dont beaucoup sont originaires d’Afrique, j’ai trouvé des camarades avec qui je partage des affinités culturelles. Je m’entends également bien avec Ritika, Volontaire indienne en Service Civique, avec qui j’échange régulièrement. Les repas à la cantine du lycée sont des moments privilégiés pour échanger avec les élèves et le personnel et pour partager des anecdotes sur mon pays, le Togo.

En résumé, ce premier mois m’a permis de découvrir le Gers et son agriculture, avec un accent particulier sur l’utilisation avancée de la technologie dans le secteur agricole français. Cette expérience est pour moi une véritable opportunité d’apprentissage et de partage culturel. Chaque jour j’apprends un peu plus sur les systèmes agricoles et sur la vie en France. Je suis vraiment reconnaissant de vivre cette expérience unique, qui est à la fois enrichissante sur le plan professionnel et humain.

Je tiens à remercier tout le personnel pour l’accueil chaleureux qu’il m’a réservé !!!

Vincent Labart, directeur de l’EPL d’Auch, qui a participé en 2023 à une mission au Togo organisée par le réseau Afrique de l’Ouest de l’enseignement agricole, partage également ses impressions sur cet accueil qui ressemble bien à une réussite.

Dès son arrivée Aboudou a montré une grande curiosité, une envie de découvrir et de s’intégrer au sein de l’établissement.
Cette posture a été appréciée par tous, et les équipes pédagogiques l’ont associé à différentes sorties et activités. L’idée est de lui faire découvrir le département du Gers, sa culture et son agriculture. Dans le même temps, il a développé ses connaissances en matière de plantes à parfum aromatiques et médicinales (PPAM). Notre souhait est qu’il puisse partager une culture commune des PPAM avec les équipes de l’établissement mais aussi en externe. De ce fait, il a également été associé à des visites et des rencontres avec les acteurs de la transformation des PPAM. A ce stade, il a fait des propositions de mise en culture de différentes espèces sur notre exploitation. Il participera ensuite au choix de production et de transformation qui seront mis en place au sein de l’EPL d’Auch Beaulieu Lavacant.
Aboudou a également préparé un diaporama pour présenter le Togo aux élèves et apprentis. A partir de décembre il participera à des actions visant à développer l’esprit d’ouverture au monde des apprenants de notre établissement.

Et comme tous les volontaires internationaux en mission de service civique dans les lycées agricoles, publics et privés, il est invité à participer aux regroupements proposés par le réseau d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI) – RED de l’enseignement agricole, avec l’appui de l’Institut Agro-Florac. Le premier aura lieu du 28 au 31 janvier 2025 au lycée agricole de Brive, lors des Rencontres des réseaux Afrique(s), inscrites au Plan national de formation (PNF). Le second correspondra aux Rencontres du RED qui se tiendront du 20 au 23 mai 2025 au lycée agricole de Saint-Affrique.

Crédit photographique de la photo de tête : Banque d’images Pexels – ASPhotography

Contacts : Vanessa Forsans et William Gex, co-animateurs du réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale
vanessa.forsans@educagri.fr et william.gex@educagri.fr
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER
rachid.benlafquih@educagri.fr