Val d’Aoste en route pour le TIEA-2024

Le Campus Agro-Viticole de la Charente s’associe à l’Institut Agricole Régional italien du Val d’Aoste pour participer à la 23ème session du Trophée International de l’Enseignement Agricole – section Établissement Étranger.

Ce 133ème concours général agricole se déroulera du mercredi 28 février au dimanche 3 mars 2024 à Paris, à l’occasion de la 60ème édition du Salon International de l’Agriculture.

En effet, les élèves de bac pro CGEA et de bac techno STAV du campus agro-viticole de la Charente collaborent avec leurs homologues italiens pour les épreuves de manipulation d’un bovin, de présentation de l’animal et de leur établissement, dont ils ne manqueront pas de mettre en lumière les partenariats européens et internationaux.

Les élèves du Val d’Aoste, quant à eux, viennent d’achever une semaine d’immersion entre le LPA de Salles de Barbezieux et du LEGTA de l’Oisellerie afin de finaliser leur participation au concours parisien et de se familiariser avec les bovins charentais qui seront le centre de la compétition. Ce beau partenariat entre l’Italie et la France est prometteur de temps forts et de nombreux échanges dans le futur.

Avant de retrouver les équipes participantes au TIEA 2024, l’ambiance du concours c’est ça :

Pour en savoir encore plus, visionnez le Trophée International de l’Enseignement Agricole du dimanche 5 mars – SIA 2023, comme si vous étiez !

Rendez-vous au Salon de l’Agriculture pour ce beau challenge et souhaitons le meilleur à nos jeunes futurs éleveurs !

Crédit Photographique de la photo de tête d’article : Banque d’image Pexels – Emy Angeli Aosta

Contact : Pascale LABROUSSE, animatrice du réseau Italie, Grèce, Chypre, Malte, ainsi que Pologne et Pays-Baltes, pascale.labrousse@educagri.fr

 

 




Arménie : de la physique à l’agroalimentaire

Les portraits de trois jeunes arméniens qui incarnent de la coopération entre l’Arménie et la France, en venant  poursuivre leurs études supérieures à Dijon : du Master au Doctorat.

Depuis plus d’une vingtaine d’années, l’université de Bourgogne Franche Comté (UBFC) construit un partenariat avec l’Arménie dans un tout premier temps autour de thématiques liées aux sciences physiques. Aujourd’hui cette coopération s’élargit à d’autres domaines telles que l’agroalimentaire.

Un fort partenariat depuis plus de 20 ans

UBFC a développé une réelle politique de partenariats internationaux avec l’Arménie, allant de l’échange récurrent d’étudiants à la création d’un double diplôme.

Depuis 2018, UBFC a accueilli en Masters plus de 40 étudiants originaires de l’université d’état d’Arménie (YSU). Plusieurs de ces étudiants ont poursuivi leurs études en doctorat à UBFC ou dans d’autres institutions françaises.

Pour renforcer la coopération scientifique et académique existante et l’étendre à d’autres domaines scientifiques, et pour renforcer son réseau en Arménie, UBFC a signé en 2018 des accords de coopération avec quatre établissements en Arménie : YSU, Russian-Armenian Unversity (RAU), NASA et Armenian National Agarian University (ANAU). Ces accords de coopération ont renforcé les échanges existants et déjà réguliers de professeurs et d’étudiants entre UBFC et les institutions arméniennes. Ils ont également stimulé de nouvelles coopérations.

Yevgenya Pashayan-Leroy, directrice du services relations internationales de l’UGB accompagnée d’enseignants chercheurs, assure chaque année une présentation de l’université auprès des jeunes étudiants arméniens inscrits à l’université d’état d’Erevan. Chaque année, quelques élèves quittent leur pays pour venir à Dijon réaliser un Master ou un doctorat. Ces élèves soutiennent leur mémoire avec brillantissime/ virtuosité.

Différents financements leur sont accordés : bourse interne de UGB, bourse du gouvernement français (BGF), bourse de mobilité Erasmus+ par le projet Mobilité Internationale de Crédits (MIC), bourse de l’agence universitaire de la francophonie (AUF).

A travers trois portraits de jeunes arméniens et arméniennes, découvrons les enjeux de cette coopération entre la France et l’Arménie.

Syuzanna, du bi-diplome à l’Université d’Erevan

Syuzanna commence ces études supérieures à l’université d’état de Erevan. De 2019 à 2022, elle réalisera un doctorat en co-tutuelle entre les deux établissements d’un coté l’université d’état de Erevan et l’Institut AgrosupDijon. Elle mettra alors en évidence les interactions entre la nature du contenant et le contenu : le vin. Aujourd’hui, elle travaille à l’Université d’État d’Erevan tout en maintenant une collaboration étroite avec l’université de Bourgogne et l’Institut Agrosup Dijon.

Portrait de Savmel : De la vigne aux plantes médicinales

En 2014, Savmel obtient son diplôme « bachelor degree » en Biologie, en Arménie. Il enrichit ses études par de nombreuses expériences dans différents pays européens. Tout d’abord, il étudie la propagation d’une maladie phylloxera sur les vignes en Arménie. Puis, en Italie, Savmel a ainsi découvert différents processus de cryoconservation.

En 2020, il arrive à l’Université de Dijon, Institut universitaire de la vigne et du vin « Jules Guyot », où il travaillera sur la composition en antioxydants dans les fruits de la vigne.

Parallèlement, Savmel est très dévoué auprès des étudiants étrangers en les aidant dans leurs démarches administratives.

En 2021-2024, il prépare une thèse à l’université UBFC en pharmacologie dont l’objectif est de déterminer les caractéristiques chimiques de certaines plantes médicinales arméniennes.

Il souhaite poursuivre cette collaboration entre les instituts français et arméniens en produisant des huiles essentielles et hydrolats à partir de plantes provenant d’Arménie.

Il vient d’obtenir un post-doctorat en co-tutelle entre INRAE et l’Institut universitaire de la vigne et du vin « Jules Guyot ».

Ruzanna, spécialisée dans la sécurité alimentaire

Doctorante en toxicologie, Ruzanna une brillante étudiante d’origine arménienne vient de rejoindre l’entreprise Lactalis à Laval (53).

En 2018, elle obtient sa licence de biochimie à l’université d’état à Erevan. En 2020, Ruzanna poursuit ses études en France, en master de microbiologie et physico-chimie des procédés agro-alimentaires à l’institut AgrosupDijon. Au cours de son master, elle bénéficiera d’un programme d’échange ERASMUS + avec l’Italie.

Sortie majeure de promotion, Ruzanna poursuit ses études en réalisant une thèse portant sur l’évaluation des risques de contamination des produits alimentaires provenant d’emballages métalliques. Sa ténacité et son envie de réussir vont la conduire à l’obtention d’un prix Eurotox de début de carrière dans le domaine de la sécurité alimentaire et à l’écriture de plusieurs publications.

« A dream for me »

Ces jeunes arméniens et arméniennes ont choisi de venir en France car c’était un rêve pour eux depuis longtemps, une opportunité pour poursuivre leurs études supérieures.

A Dijon, une réelle solidarité entre les jeunes arméniens, arméniennes s’installe facilitant ainsi leur intégration. L’un des étudiants m’a dit : Dijon, est une ville où je me sens à la maison .

Des cours de linguistique leur sont proposés en vue de préparer le diplôme d’études en langue française (DELF).

Plus de 20 ans de coopération entre l’UGB et l’Arménie s’illustre également par des mobilités sortantes comme celle toute récente de Rodolphe, jeune étudiant français, qui vient de commencer une thèse en Arménie.

En mars 2024, une délégation de 5 enseignants d’AgrosupDijon assurera des cours en Master au département de biologie à l’Université d’Etat de Erevan.

Contact : Evelyne Bohuon, animatrice du réseau Arménie de l’enseignement agricole, evelyne.bohuon@educagri.fr

 




Initiatives inspirantes de coopération avec le Danemark

Le lycée Normand de Sées se positionne comme un acteur clé dans la formation des futurs leaders de la transition en Europe.

Le lycée agricole de Sées s’est engagé depuis 2022 dans une coopération fructueuse avec le Danemark, explorant des thèmes cruciaux tels que les transitions énergétiques, écologiques et agroécologiques. À travers des initiatives mobilisatrices et des mobilités Erasmus+.

En avril 2022, les enseignants Anne et Emmanuel Bossis ont entrepris une mobilité à Samso et à Copenhague, axée sur la découverte des personnalités et structures impliquées dans les transitions énergétiques, écologiques et agroécologiques.

Héros de l’environnement

Les enseignants ont interviewé les acteurs de la transition énergétique, dont Soren Hermansen, lauréat du prix Héros de l’environnement 2008 du Time Magazine, à partir de questions élaborer par les élèves de 1ère STAV. Les réponses aux questions ont été recueillies et filmées, offrant une perspective directe des pionniers de la transition.

À Copenhague

L’agriculture urbaine a été au cœur des préoccupations, des entrevues ont été organisées avec des experts comme Lasse Antoni Carlen de la société Bygaard. Des questions préparées par les élèves ont également été posées à des représentants de la société Bygaard et d’Ostergro, explorant les enjeux liés aux Objectifs de Développement Durable (ODD).

Exploitation et Partage

Les réponses obtenues ont été exploitées en collaboration avec les enseignants d’anglais, impliquant activement les élèves dans l’analyse et la synthèse des informations. Certains apprenants ont partagé leurs découvertes lors de présentations au sein du lycée et au-delà, contribuant à sensibiliser sur l’ODD 4 – Une éducation pour tous d’ici 2030.

Nouvelles opportunités éducatives

Emmanuel Bossis a poursuivi la collaboration en décembre 2022, cherchant des opportunités éducatives et pédagogiques pour le futur. Les entretiens avec des étudiants, enseignants et responsables de structures éducatives danoises ont jeté les bases de partenariats futurs.

En mars 2023, Anne Bossis a orchestré une interview live avec Soren Hermansen, impliquant les élèves de la classe de 1ère STAV. Cette collaboration a permis de traduire et de partager des perspectives sur la transition énergétique.

Guillermo Pedro Esteve du Kalø Organic Agricultural College a été accueilli en septembre 2023. Des échanges avec différentes classes et des interviews pour des podcasts ont permis de poursuivre les travaux.

Ecoutez l’interview de 3 jeunes des Green Movment à Cohenhague.

Interview de 3 jeunes des Green Movment à Copenhague 

Oriane – Vision européenne et internationale pour construire son avenir

Oriane est une étudiante française, partie poursuivre ses études au Danemark, en élevage. Elle est titulaire d’un bac Sciences et Technologies de l’Agronomie et du Vivant (STAV) et d’un BTSA Gestion et Protection de la Nature (GPN), puis a préparé une Licence avant de réaliser une série de stages dans plusieurs pays d’Europe et au Costa Rica. Elle se forme actuellement dans un établissement danois et multiplie les expériences au cours de nombreux stages au Danemark, en France et ailleurs avant de choisir une voie professionnelle, où elle souhaite s’installer en tant qu’éleveuse caprin avec une activité de transformation fromagère et productrice de pomme à cidre. Elle se donne encore une année pour affiner ses souhaits professionnels. Retrouvez l’interview en français d’Oriane

L’ensemble des interviews effectuées lors de cette mobilité est disponible dans un dossier en ligne. Les interviews sont en anglais à l’exception de celle d’Oriane.

Des mobilités individuelles, des séjours de classes au Danemark et un nouvel entretien avec Soren Hermansen sont prévu au printemps 2024.

Le lycée Agricole de Sées continue de montrer son engagement envers une éducation de qualité, les transitions durables et la coopération internationale, plaçant ses élèves au cœur des enjeux mondiaux. Ces initiatives enrichissantes contribuent à former une nouvelle génération de leaders conscients et engagés.

Contact : Aurélia Haioun, Animatrice du réseau Belgique, Luxembourg, Pays bas et Danemark de l’Enseignement Agricole, aurelia.haioun@educagri.fr




Buenos días, Jean-Baptiste !

Les conseillers aux affaires agricoles français sont les intermédiaires entre les États, les administrations et les entreprises. Ils assurent un relais d’influence et de diplomatie dans plus de 120 pays du globe. Depuis septembre 2022, Jean-Baptiste Fauré a débuté sa mission pour faciliter la coopération européenne et internationale y compris dans le domaine de la formation et de la recherche entre la France et la péninsule ibérique.

En quelques questions, nous allons connaître sa mission et ses perspectives dans le domaine diplomatique au service, entre autre, de l’enseignement agricole.
Quel est votre parcours professionnel ?

Je suis entré au ministère de l’agriculture en 2004 comme directeur de l’exploitation agricole du Lycée Professionnel Agricole de Lavaur, faisant partie aujourd’hui de l’EPLEA du Tarn. Une expérience très formatrice que j’avais souhaitée après mes études d’ingénieur agronome et formation IPEF pour renforcer mes connaissances techniques et découvrir l’enseignement, la coopération et la gestion d’une structure autonome. Puis, j’ai travaillé 15 ans au sein de la Direction Générale de la Performance Environnementale et Économiques des Entreprises (DGPE), la direction de l’administration centrale en charge des sujets économiques et internationaux. J’ai occupé des postes en lien avec le dispositif d’appui à l’export, la mise en œuvre et les contrôles de la PAC, les affaires internationales et européennes. J’ai aussi travaillé à la préparation de la présidence française du Conseil de l’UE lors de mon dernier poste.

Dans quel contexte avez-vous abordé la coopération européenne et internationale ? sur quel(s)pays ou quelle(s) zone(s) et sur quelle thématique ?

Dès mes études, les questions internationales agricoles m’ont passionné. La coopération internationale étant une des missions de l’enseignement agricole, elle était très présente dans le lycée agricole où j’ai débuté ma carrière, au profit des élèves qui revenaient bien souvent transformés de leurs séjours ou stages à l’étranger. Ces thématiques ont été très présentes aussi dans mon parcours en administration centrale, où l’international n’est jamais loin des dossiers : appui des entreprises à l’export, négociations européennes de la PAC ou négociation dans des instances internationales comme le G20… Je citerais l’exemple de l’initiative d’une conférence européenne sur la conception des mesures agro-environnementales dans le cadre de la PAC, que mon bureau de l’époque a organisée pour la première fois. Réussir à faire venir à Paris nos homologues et échanger avec eux sur nos questions concrètes et nos méthodes a constitué une grande satisfaction collective.

 Quelle opportunité vous a amené à intégrer votre poste et pourquoi avoir postulé pour une mission de Conseiller aux Affaires Agricoles ?

C’est bien d’abord cet attrait initial pour les questions internationales qui a nourri très tôt mon envie de devenir conseiller agricole en ambassade. Cet attrait s’est renforcé au fur et à mesure que j’ai côtoyé les agents en poste dans le réseau international du ministère. Avec en plus une dose d’attrait personnel pour l’Espagne, ce poste est devenu un véritable objectif qui a guidé mon parcours en administration centrale afin de correspondre au profil attendu le mieux possible.

En quelques mots, quels sont les objectifs que vous allez poursuivre pour le MASA en tant que CAA ?

L’objectif est simple sur le papier : il s’agit de faire vivre la coopération bilatérale agricole entre les deux pays et s’assurer que les relations sont au meilleur niveau ! Cela a des implications différentes suivant les dossiers : il faut parfois initier des contacts entre agents des ministères ou professionnels agricoles qui ne se connaissent pas du tout ; dans d’autres cas, il faut entretenir des relations déjà existantes et les faciliter. Dans tous les cas, l’observation et la connaissance des acteurs, des enjeux du moment et de la société du pays dans laquelle on est placé constituent la valeur ajoutée que le CAA peut apporter aux collègues en France. C’est en vivant dans un pays que l’on mesure toutes les différences culturelles ou techniques, à prendre en compte dans les échanges. Cette observation des sujets agricoles et l’analyse des politiques mises en place permet bien évidemment aussi de tenir une mission de veille permanente afin de répondre aux demandes des ministères français.

Pouvez-vous partager un axe de coopération qui caractérise votre mission ?

Un des dossiers emblématiques de ce poste est l’animation des groupes de contact des fruits et légumes ou du vin. Il s’agit de rencontres annuelles entre les représentants de certains secteurs de la production agricole, français, espagnols mais aussi italiens et portugais, mis en place il y a plusieurs années afin de favoriser la coopération et limiter les crises entre les filières françaises et espagnoles, concurrentes sur certains marchés. Cet outil a montré son intérêt sur de nombreuses productions et est plébiscité par d’autres secteurs. Les CAA impliqués y jouent un rôle de facilitation entre professionnels de différents pays qui me paraît important notamment quand resurgissent les périodes de tension et de concurrence. C’est un bon exemple de « diplomatie agricole » !

Pour finir sur une note culturelle – qu’elle référence vous tient à cœur (artistique, scientifique, philosophique, linguistique…etc.) et représente, pour vous, la péninsule ?

Pour rester à l’interface culture/agriculture et puisque la saint Sylvestre n’est pas si loin, je partage aux lecteurs une tradition méconnue en France mais néanmoins extrêmement suivie en Espagne. Depuis des décennies, tous les espagnols (je n’en connais aucun qui ne se plie pas à cette tradition) se postent lors du passage à la nouvelle année, sous l’horloge de leur mairie ou devant la télévision qui retransmet l’horloge de la Plaza del Sol de Madrid. Aux douze coups de minuit, chacun ingurgite les « 12 raisins de la chance » en cadence avec les coups de l’horloge, avant de se souhaiter la bonne année. L’origine de cette tradition viendrait du début du XXème siècle et avait pour but de faire consommer les surplus de raisins d’une vendange trop abondante : voilà un exemple intéressant de l’effet d’une politique agricole à l’origine de l’une des traditions les plus suivies aujourd’hui !

Au revoir Jean-Baptiste et merci !
Hasta Luego !

Contact : Jean-Baptiste FAURE, Conseiller aux Affaires Agricoles à l’Ambassade de France en Espagne – Madrid,  jean-baptiste.faure@dgtresor.gouv.fr