Steppe by steppe

Parcourir les steppes de Mongolie intérieure, cette immense région autonome de Chine, afin de diagnostiquer les systèmes de formation permettant de devenir éleveur bovin allaitant : voici quel a été le challenge durant 1 semaine pour 3 experts de l’enseignement agricole, accompagnés du référent du réseau national Chine.

 

Que ce soit pour Sylvain Chanéac, directeur de l’exploitation de l’EPL de Dax où il y élève des Blondes d’Aquitaine ou Jocelyn Brichet, directeur de l’exploitation de l’EPL de Châteauroux et ses Charolaises, la réalité de la gestion d’un élevage bovin allaitant fait partie de leur quotidien.

Des experts français connaissant le terrain


Des experts sur le terrain

L’une des missions principales de Xavier Bordenave, inspecteur des exploitations agricoles et des ateliers technologiques à la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER) et troisième expert de la mission, est l’accompagnement des directeurs d’exploitation d’établissement agricole. Il a donc une connaissance fine des pratiques qui fonctionnent et de celles qui pénalisent au sein des fermes pédagogiques.

Pour ces trois experts, la mission confiée par la DGER et le pôle Agro de l’ambassade de France en Chine était simple : il fallait revenir de Chine avec la vision de comment les éleveurs bovins chinois étaient formés et par qui. Il s’agissait également d’identifier des pistes de coopération entre établissements chinois et français, en lien avec les besoins du terrain. En parallèle à ces objectifs, ils ont aussi travaillé pour la filière française en faisant un état des lieux des exploitations bovines qu’ils ont visitées.

Une mission qui a su attendre

Dans l’histoire récente de la coopération agricole franco-chinoise, des projets de recherche avaient eu lieu entre 2010 et 2015. Malheureusement, comme parfois dans la coopération internationale, la convergence des intérêts n’est pas suffisante pour que ces actions ne mènent à une relation pérenne de partenariat.

Le temps est passé, les vaches ont grandi et la Chine a réveillé son fort intérêt pour la viande bovine à la fin des années 2010, après avoir subi des pertes énormes dans le porcin, en lien avec la peste porcine africaine.

Dès lors, en juin 2020, le pôle Agro de l’ambassade de France à Pékin accompagné de FranceAgrimer a constitué un consortium français pour éviter les écueils passés et avancer en groupe sur le marché chinois. Ce consortium, composé d’entreprises de génétiques, de bâtiments, et d’alimentation accueille aussi la DGER. En effet, la longue histoire de la filière bovine en France a toujours été accompagnée par des formations de qualité à destination des éleveurs. Côté empire du milieu, la région autonome de Mongolie intérieure a été désignée comme zone pilote pour l’essor de l’élevage bovin allaitant. Fort du plus grand cheptel bovin du pays et de prairie à perte de vue, l’élevage y est déjà roi.

Des webinaires ont été organisés, des réunions de travail en visioconférence ont eu lieu, mais le Covid avait fermé les frontières de la Chine. Sans l’étincelle qui se crée lors des rencontres humaines et qui fait brûler le feu de la coopération, difficile de pouvoir avancer.

Malgré tout, d’un point de vue institutionnel, un cap a été franchi en avril 2023, avec la signature d’un arrangement administratif sur la coopération dans le bovin allaitant au niveau ministre entre les deux pays.

Le cadre était dès lors posé : il fallait se rendre sur le terrain pour comprendre en réel, quels étaient les moyens chinois à disposition pour faire de la formation, et surtout, quelle étaient les pratiques et modèles d’élevage.

C’est pourquoi le référent du réseau Chine de l’enseignement agricole, avec le soutien des financements de la DGER gérés par FranceAgrimer, s’est employé à organiser une mission d’experts en septembre 2024, appuyé par le réseau CEFAGRI pour le recrutement, et par les conseillers aux affaires agricoles à Pékin pour les contacts sur place.

Un programme dense, professionnel et pédagogique

 

A peine 2h après leur arrivée en Chine, les experts étaient à l’ambassade de France afin de rencontrer la Direction des Sciences et Technologies du Ministère de l’Agriculture et des Affaires Rurales (MARA) de la Chine. Ils ont pu leur présenter leur mission, leurs attentes et leurs objectifs. Côté MARA, ce fut l’occasion de présenter la nouvelle référente sino-française et de préparer le futur Comité de pilotage de l’accord cadre franco-chinois sur la formation professionnelle agricole.

Le lendemain matin, très tôt, direction la gare Nord de Pékin pour prendre le TGV chinois et filer à 300 km/h à travers les steppes direction Hothot, la capitale de la région autonome mongole.

Les premières fermes …

 

Après un déjeuner d’affaire avec Business France, la mission a fait sa première visite d’exploitation chinoise de la semaine. Rendez-vous chez Weixu Biotechnology, une ferme de 2000 vaches, qui a sur site, un laboratoire prélevant le sang bovin pour la fabrication de médicaments (vaccins humains et animaux et gouttes pour les yeux), un espace dédié au prélèvement d’embryon et de semence, un abattoir et de nombreux bâtiments d’engraissement. Les races présentes sur site sont des Wagyu, Angus et Holstein. Quand les experts ont souhaité savoir pourquoi ces deux premières races, ont leur répondit que, selon eux, c’était les meilleurs pour le persillé, mais qu’ils étaient prêts à faire des essais sur d’autres races si besoin.

Mis à part le chef de production et le gérant de l’entreprise, aucun employé n’avait suivi de formation initiale dans l’élevage. Les seules formations, qui étaient dispensées au sein de l’entreprise, venaient des fournisseurs et du personnel en interne.

Suite à cette visite, direction une deuxième exploitation de type naisseur engraisseur en race Simmental avec un peu de croisement sur de la Charolaise et de la vache jaune chinoise. C’est une autre dimension et une autre structuration qui nous a été présenté. Existant sous la forme de ce qui ressemble à un GAEC en France, cette exploitation sera la seule visitée qui ne bénéficie pas de subvention étatique.

A travers les discussions avec l’un des associés et la visite, les experts ont été surpris des critères de sélection qu’utilisait l’agriculteur (tête blanche) et aussi du manque d’aisance d’un de ses salariés dans la manipulation animale.

… et les premiers établissements de formation !

Le mercredi matin, pendant que Xavier Bordenave présentait l’enseignement agricole français au séminaire de lancement de l’arrangement administratif franco-chinois sur le bovin allaitant, les autres missionnaires se sont rendus au sein de l’Institut de l’élevage de Mongolie intérieure.

Cet institut de recherche qui emploie 560 personnes dont 167 doctorants est composé de 15 départements dont un dédié à l’élevage. Les chercheurs y mènent diverses expérimentations ayant pour vocation finale la vulgarisation et la diffusion auprès des agriculteurs locaux. Les formations qu’ils prodiguent vont de 1 jour à 1 semaine.

Ils ont notamment présenté à la délégation française un logiciel de suivi du troupeau ovin ou bovin permettant d’emmagasiner et analyser de nombreuses données sur l’exploitation et la conduite de l’élevage.

C’est lors de cette réunion que les experts ont aussi pu avoir la réponse à la question « qui forme les éleveurs ? ». Au final, on peut distinguer 6 voies de formation : les Bureaux de l’agriculture et de l’élevage, les Instituts techniques tels que l’Institut de l’élevage, les universités et instituts professionnels (seuls acteurs de la formation initiale), mais également les fournisseurs de matériel, alimentation, médicaments ainsi que les formations en interne des nouveaux employés par les anciens et enfin la China Agricultural Broadcasting Television School.

 

En termes de partenariat, l’institut est ouvert à l’intégration de connaissances françaises dans les modules de formation qu’ils construisent. Ils sont aussi intéressés pour venir se former en France.

L’après-midi, les 3 experts réunis et le référent Chine se sont rendus à l’université agricole de Mongolie intérieure.

 

Cette université qui couvre au total près de 1000 hectares sur 4 sites, accueille près de 45 000 étudiants en licence, master et doctorat. Elle est composée de 26 instituts dont un qui intéresse plus particulièrement la mission : celui des Sciences Animales.

Après une visite du campus, les échanges prirent place au sein de la salle de réunion du département des relations internationales.

Le vice-président de l’institut des Sciences Animales accompagnés de 6 professeurs ont répondu aux questions des experts sur les parcours de formation en licence, qui proposent 4 spécialités : Productions animales, Aquaculture, Élevage équin et Agriculture intelligente (ex : agroéquipement, numérique, IA appliqué aux exploitations).

Et les spécialités en master se concentrent sur la Nutrition, Génétique et la Productions animales

S’installer en bovin allaitant en Mongolie intérieure

A la question : « Quel parcours de formation suit un jeune chinois de 18 ans qui souhaite devenir éleveur bovin ? ». Selon eux, deux choix s’offrent au jeune.

Une formation certifiante est organisée par le Bureau de l’agriculture et élevage (équivalent DRAAF) en partenariat avec le Bureau des ressources humaine de la province. Le gouvernement choisit les intervenants (des professeurs invités) : 1 à 3 semaine de formation. Elles sont subventionnées par le gouvernement pour monter en compétence.

Une formation diplômante est également une option. Ceux qui veulent aller travailler dans des entreprises plus professionnelles se forment dans leur université.

Dans la filière productions animales, il y a 1200 élèves en licence, 500 en master et 70 doctorants.

Après leurs études, les diplômés deviennent soit professeurs, salariés dans entreprises para-agricoles (alimentation, génétique) ou employés sur une ferme. Les diplômés en licence sont sur le terrain, les masters deviennent techniciens et les doctorants font de la recherche.

Le nombre de diplômé par an dans la spécialité production animale est de 350 en licence, 80 en master et 12 en doctorat.

En licence, la répartition des cours est la suivante : 80% théorie et 20% pratique. Elle s’effectue en 4 ans. L’université a des contrats de coopération avec des entreprises locales pour placer leurs étudiants en stage lors de la dernière année.

C’est le ministère de l’éducation qui fournit les référentiels. Ils évoluent tous les 3 à 5 ans avec un ajustement tous les ans. 2/3 du contenu pédagogique est stable 1/3 est décidé par les enseignants.

Les frais de scolarité sont de 3500 yuans par an (environ 450 euros) mais pour les étudiants en master et doctorants, il y a possibilité d’obtenir des bourses.

Pour le processus de recrutement des enseignants de l’institut, il y a une fiche de poste, puis ensuite un entretien et enfin le test final est l’observation de l’animation d’un cours.

M. XU, enseignant en zootechnie, a expliqué à la délégation que durant la 3e année de licence, il y a 32 cours de production animale en classe. La pédagogie en classe s’appuie sur les photos et aussi l’accès à une salle informatique avec réseau cloud qui donne accès à des caméras installées dans des fermes partenaires. Il peut ainsi appuyer son enseignement théorique en montrant via écran interposé le déroulé en pratique.

Il y a aussi 16 cours de pratique. Ils se font sur le site de l’université ou chez un partenaire. Il concerne les différentes spécialités liées à l’élevage : reproduction, alimentation, engraissement, gestion des effluents…

Lors de l’année de stage, l’étudiant choisit un professeur référent et doit se spécialiser dans un domaine. Il aura une alternance de périodes en entreprise et en laboratoire pour mener à bien son sujet d’étude.

Des idées de partenariats franco-chinois

Les pistes évoquées pour le partenariat entre l’université agricole de Mongolie intérieure et l’enseignement agricole français sont des échanges d’enseignants pour étude des spécificités des approches de l’élevage de chaque pays et la création d’une spécialisation « élevage à la française » pour les deux dernières années de licence avec stage dans une exploitation française.

Cap au Nord, direction les prairies de Xilingol

Suite à ces rencontres intéressantes dans le sud de la région autonome, une heure d’avion emmène la délégation à destination de la ligue de Xilingol et de ses prairies connues dans tout le pays.

 

Un Lycée agricole aux dimensions chinoises

La première journée sur place a été consacrée aux échanges avec l’institut professionnel agricole de Xilingol. Et il fallait bien une journée pour faire le tour de cet EPL chinois aux dimensions et effectifs énormes.

Cet établissement situé dans l’une des zones pastorales de Mongolie intérieure a été fondé en 2003. Il forme près de 16 000 étudiants par an dans 17 départements qui englobent 45 spécialités différentes. Ces étudiants peuvent obtenir un diplôme de zhuanke, équivalent du BTS, en 3 ans. La dernière année étant consacrée à la pratique en entreprise.

Le département qui intéresse plus particulièrement les membres de la délégation est celui des prairies et de l’élevage. Il est décomposé en 5 spécialités : l’Elevage animal et médecine vétérinaire (niveau national) qui est LA spécialité numéro 1 suivi de la Conservation du sol et eau (niveau national). Trois autres spécialités sont dispensées : Nutrition animale, Maraîchage et Production animale (troupeau et volaille).

Ce sont près de 2 100 étudiants qui y étudient, dont 1 500 en élevage animal et médecine vétérinaire et 200 en nutrition animale.

Concernant la pédagogie, voici les informations délivrées par le vice-président de l’institut professionnel :

  • 25% de cours d’enseignements généraux 75% de cours professionnels
  • Les étudiants diplômés qui ne sont pas du métier partent dans des entreprises agricoles ou créent des entreprises et certains enfants d’éleveurs (30%) reprennent la ferme familiale
  • Ils souhaitent développer l’apprentissage
  • Des intervenants extérieurs des entreprises partenaires participent aux cours durant les deux premières années
  • Les entreprises extérieures ne participent pas forcément à la création des référentiels.
  • Les référentiels sont décidés par l’Etat suite à une consultation auprès des professeurs et professionnels.
  • Il y a des TP durant les 2 ans de formation. Ils ont 60% de cours de pratique dans les enseignements de spécialités.
  • Poursuite d’études : Certains d’entre eux font une licence en université
  • Leurs diplômés peuvent s’inscrire en master s’ils ont validé 3 ans d’expérience professionnelle dans le domaine
  • Moins de 30% des 600 diplômés travaillent dans un élevage (bovin, ovin ou autre)
  • La plupart de leurs étudiants (80%) viennent de Mongolie Intérieure, d’autres du Hebei, Shandong, Xinjiang, Yunnan.
  • Recrutement en hausse ces deux dernières années. Cela est lié aux nouvelles politiques publiques
  • 50 élèves maximum par classe
  • La pédagogie prend en compte les problématiques modernes : prévention maladie, vaccination, prévention désertification.

 

En conclusion, les pistes de partenariat ont été soulevées. Les dirigeants de l’institut seraient intéressés par la mise en place d’échange d’étudiants et réfléchissent aussi à la création d’une 3e année qui aurait pour thème, « les spécificités de l’élevage à la française ».

Des visites et réunions de haut niveau

Lors de la dernière journée de la mission, les experts se sont enfoncés au cœur des steppes et des prairies vers la bannière ouest de Ujimqin.

Sur place, ils ont visité deux exploitations qui leur ont rappelé la France pour la race de vache élevée : la Charolaise.

La première exploitation visitée est une ferme gouvernementale de 130 vaches en charolais, avec une génétique venant d’Australie et du Canada. Ils ont le désir de le développer jusqu’à 300 mères.

On nous explique sur le site qu’il y a actuellement 58 000 Charolaises dans la ligue de Xilingol et qu’ils veulent monter à 100 000. Ils veulent promouvoir la race en montrant que la Charolaise est performante ici dans les conditions locales.

Concernant les critères de sélection, ils sont plus basés sur l’esthétisme que sur la performance économique.

Les vaches sont dans les prairies de fin mars à octobre, elles rentrent dès qu’il neige.

Il y a un gérant de ferme et 2 employés qui vivent la semaine sur le site reculé. L’éleveur n’a pas été formé à l’école mais par ses parents. Il ne parle pas mandarin.

Le bureau de l’agriculture locale organise des formations sur un modèle d’alternance entre 1 semaine de théorie et 1 semaine de pratique. Les formations sont assurées par des intervenants extérieurs qui transmettent leurs savoirs sur les disciplines classiques de l’élevage.

 

La deuxième ferme, celle-ci privée, est spécialisée dans les naissances et la vente de taureaux.

Les deux personnes qui y travaillent sont le mari et la femme. Ils ont obtenu de nombreuses récompenses pour leur bétail composé de 100 mères en pur Charolais qui sont élevées sur 500 ha.

Cette exploitation fait partie des 8 purs éleveurs de Charolais sur les 10 000 éleveurs de la ligue. L’éleveur et son épouse n’ont pas reçu de formation initiale, leurs méthodes de travail leurs ont été transmises par leurs parents. A leur grand regret, leur fille ne reprendra pas l’exploitation familiale.

Après un dernier échange en salle avec les autorités locales qui ont partagé leurs attentes vis-à-vis de la France, les experts ont pu reprendre l’avion pour Pékin puis pour la France.

Une mission riche d’enseignements

A travers toutes ces rencontres, tous ces échanges, nos experts sont revenus en France avec une grande partie des réponses aux questions qu’ils avaient emmené dans leur valise.

La compréhension des différentes formations qui s’offrent aux jeunes chinois et des structures qui les organisent va leur permettre de faire un rapport détaillé à destination de l’ensemble des acteurs de la filière bovine française.

Les liens créés lors des repas autour de viande de mouton, spécialité locale, et de lait de jument, ne demandent qu’à se renforcer à travers l’accueil en France des différents acteurs chinois qui se sont mobilisés pour offrir à nos experts, un programme et un accueil de très haute qualité.

 

Contact : Max MONOT, animateur du réseau Chine de l’enseignement agricole, max.monot@educagri.fr

 




WATEA Nigéria : un tour d’horizon

6 établissements partenaires ont été visités dans six États Nigérians, dans le cadre du programme WATEA : Les femmes dans l’enseignement technique agricole et l’apprentissage au Nigeria.

Il s’agit de la première mission au Nigeria de deux représentants de la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER) du Ministère français de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire (MASA), dans le cadre du projet FEF 2023-2025 « Les femmes dans l’enseignement technique agricole et l’apprentissage au Nigeria ». Elle fait suite à la visite de 12 responsables de l’enseignement technique et pédagogique nigérian·es à Paris et en Saintonge en décembre 2023.

Accompagnés par la Conseillère aux Affaires Agricoles Sonia Darracq basée à Abuja et des coordinateurs et collaboratrices de l’IITA (Institut International d’Agriculture Tropicale), le chargé de mission Afrique subsaharienne de la DGER, Rachid Benlafquih et l’animateur du réseau Nigéria, William Gex ont visité 6 centres de formations nigérians du 28 juin au 14 juillet 2024.

Les objectifs principaux de la mission étaient d’évaluer les installations, la gouvernance et les relations des institutions avec le secteur privé, de fournir des informations sur l’approche par compétences et le système d’apprentissage, d’assurer la pérennité du projet au-delà du financement français par des efforts renforcés d’information et de sensibilisation auprès des autorités et enfin de discuter de la poursuite de la coopération et du partenariat avec les campus agricoles français notamment par la mise en place d’un programme pilote de mobilités d’étudiant·es avec la France.

Pour rappel le projet WATEA – Woman in Agricultural Technical Education and Apprenticeship (Femme dans l’enseignement technique agricole et l’apprentissage 2023-2025), financé par le MEAE (Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères) et mis en œuvre par l’IITA (International Institute of Tropical Agriculture) vise à renforcer les relations opérationnelles entre les établissements d’enseignement technique agricole et les entreprises agro-industrielles, développer et formaliser le statut d’apprenti·e en particulier pour les jeunes filles et enfin accroître le partenariat pédagogique entre l’enseignement technique agricole français et ses homologues nigérians. Ainsi dans 6 états parmi les 36 fédérés, à raison de 500 filles par établissement, ce seront plus de 3000 jeunes femmes qui seront formées dans les institutions partenaires.

Vers un enseignement technique agricole plus attractif

Au Nigéria, les programmes d’enseignement technique sont réglementés par le National Board for Technical Education (NBTE) fédéral sous l’égide du ministère fédéral de l’Éducation : cela s’applique aux cinq collèges techniques visités. L’Institut de formation à la gestion agricole et rurale (ARMTI) de Kwara, organisme semi-public sous l’égide du ministère fédéral de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, est une exception.

Ces six institutions partenaires, bien qu’elles diffèrent en termes de gestion, de gouvernance et de relations, montrent cependant toutes un grand potentiel pour évoluer vers un enseignement technique plus attrayant et davantage orienté vers l’agro-entreprenariat.

Les équipes de direction et pédagogiques sont très impliquées, imaginatives et proactives dans le développement de partenariats public-privé ce qui leur permet dans certains cas de disposer d’infrastructures et de matériels agricole performants.

6 établissements visités. 

L‘équipe a été chaleureusement accueillie par l’équipe enseignante et les étudiant·es des 6 structures de formation :

Audu Bako College of Agriculture (ABCOAD) Dambatta, État de Kano

 

 

 

 

 

 

École polytechnique Binyaminu Usman (BUPOLY) Hadejia, État de Jigawa

 

 

 

 

 

 

 

Enugu State College of Agriculture and agro-entrepreneurship (ESPOLY), État d’Enugu

 

 

 

 

 

 

École polytechnique (ANSPOLY), Mgbakwu, État d’Anambra

 

 

 

Collège d’agriculture et de technologie (OYSCATECH), Igboora, État d’Oyo

 

 

Institut de formation à la gestion agricole et rurale (ARMTI), Ilorin, État de Kwara
L’occasion d’expliciter le système d’apprentissage français

Au Nigeria il existe déjà un dispositif d’apprentissage traditionnel connu sous le nom de système d’apprentissage professionnel Igbo (Igbo trade apprentice system) pratiqué par les Igbos et originaire du sud-est du Nigeria qui met en place le plus souvent un cadre d’accord informel entre l’apprenti et l’entreprise. L’objectif de ce système est de stimuler la croissance et la stabilité économiques ainsi que des moyens de subsistance durables en finançant et en investissant dans les ressources humaines par le biais de la formation professionnelle. Il présente néanmoins l’inconvénient de ne pas faire suffisamment le lien avec les centres de formation professionnelle et de donner peu de sécurisation à l’apprenti·e en terme d’embauche.

La mission a donc été l’occasion de présenter les principes du système d’apprentissage français en insistant sur le contrat tripartite entre l’entreprise, le centre de formation et l’apprenti, avec un encadrement réglementé et un soutien étatique fort garantissant le statut des apprentis et le développement des programmes en contact étroit avec le monde professionnel.

Les institutions ont reconnu la nécessité de moderniser le système nigérian actuel, en adaptant localement des solutions testées en fonction de la disponibilité et de la volonté des entreprises, du soutien politique, de la solidité des centres de formation et des opportunités de développement agricole et industriel dans leurs territoires.

Un soutien officiel accordé par les États partenaires

La mission a permis, avec les responsables des États partenaires, de pointer les progrès de WATEA et de présenter les perspectives à long terme. Les autorités locales ont reconnu l’importance du projet pour le développement durable de l’agro-industrie et se sont également engagées à poursuivre et à pérenniser les réalisations de WATEA après le financement français. Elles contribueront ainsi au développement de l’apprentissage moderne dans leurs États respectifs, en partenariat avec l’enseignent agricole français.


L’équipe de WATEA aux côtés du Gouverneur de l’État d’Oyo, Seyi Makinde

Retour sur les moments phares de la mission, où l’on peut voir l’équipe de WATEA.

En présence du Gouverneur adjoint de l’État d’Enugu, Ifeanyi Ossai

Avec l’assistant spécial du gouverneur pour l’agriculture de l’État de Jigawa, Adamu Sardauna

en réunion avec le Commissaire pour les gouvernements locaux, la chefferie et les affaires communautaires, TonyCollins Nwabunwanne de l’Etat d’Anambra

aux côtés des Commissaires à l’agriculture, Mme Oloruntoyosi Thomas et à l’éducation tertiaire, Mme Mary Ronke Arinde de l’État de Kwara.

Partenariats avec le secteur privé

La mission a catalysé des relations avec des entreprises agroalimentaires privées (Danone/FanMilk, Nutriset/NutriK, Psaltry International Company Ltd, Soilless Farm Lab) pour de la formation et de l’expertise technique, développer un modèle d’apprentissage mais aussi promouvoir la formation des femmes afin de leur offrir des carrières dans l’agro-industrie et enfin faciliter la mobilité des enseignant·es et des étudiant·es.

Contribuer dès 2025 à l’organisation d’un atelier multi-acteurs de WATEA

Un atelier multi-acteurs sera conduit en janvier 2025 au Nigeria dans l’État d’Oyo afin de favoriser l’élaboration et la mise en œuvre d’un système d’apprentissage plus performant et plus sécurisant. Cet atelier fera l’objet de la mobilisation de l’expertise de l’enseignement agricole français via le réseau CEFAGRI de la DGER. Seront réunis pendant une semaine, les six établissements bénéficiaires du programme WATEA, ainsi que de représentant·es des États partenaires, d’institutions de microfinance fédérales, d’organismes professionnels comme le National Education Fund System (NEFS), le SON (Standard Organization of Nigeria), la NAFDAC (National Agency for Food and Drug Administration and Control), le National Board for Technical Education (NBB), le National Board for Technical Education (NBTE), et l’Industrial Technical Fund (ITF).

Et demain…

L’implication de la DGER via ses réseaux permettra de développer durablement l’enseignement technique agricole nigérian. Il s’agira de faciliter les partenariats de pair à pair entre les centres de formation agricole français et nigérians. Il s’agira en particulier d’organiser des webinaires d’échanges d’expériences et d’expertises sur plan technique mais également pédagogique et également d’initier un programme pilote de mobilités entrantes via l’instrument du service civique en réciprocité avec l’Etat d’Oyo en lien avec le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et son opérateur France Volontaires

Les établissements curieux et intéressés pour initier un partenariat avec l’enseignement agricole nigérian sont invités à se rapprocher de Vanessa Forsans et William Gex, les animateurs du réseau AOAC (Afrique de l’Ouest Afrique Centrale) de la DGER !

A travers ces multiples pistes, l’avenir agricole du pays est davantage confié aux mains des femmes nigérianes.

A lire également WATEA-Nigeria en Saintonge

En savoir plus sur les organismes :Institut International d’Agriculture Tropicale, Audu Bako College of Agriculture (ABCOAD), École polytechnique Binyaminu Usman (BUPOLY), Enugu State College of Agriculture and agro-entrepreneurship (ESPOLY), École polytechnique (ANSPOLY), Collège d’agriculture et de technologie (OYSCATECH), Institut de formation à la gestion agricole et rurale (ARMTI)

Contacts : William Gex, animateur et Vanessa Forsans, animatrice du réseau Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale (AOAC) de l’enseignement agricole, william.gex@educagri.fr , vanessa.forsans@educagri.fr

Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise internationale au BRECI,rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




L’enseignement agricole fait vivre les ErasmusDays

2024 – Plus d’une 100 aine d’évènements ont été inscrits par les établissements de l’enseignement agricole pour les ErasmusDays 2024, qui se sont déroulé du 14 au 19 octobre 2024, dans différents thèmes et sur tous les territoires français.

Les ErasmusDays sont l’occasion de mettre en lumière le dynamisme des établissements et les initiatives de mobilité des jeunes qui ont acquis de l’expérience, des compétences techniques et linguistiques et surtout une confiance en eux et une ouverture à l’Europe et à l’international.

La semaine des ErasmusDays a connu une résonance particulière dans les lycées d’enseignement technique agricole comme dans les écoles d’enseignement supérieur d’ingénieur et vétérinaire dans pratiquement toutes les thématiques : agriculture, écologie, santé, citoyenneté et engagement civique et inclusion, référencées par la plateforme recensent tous les évènements de la semaine en France et partout en Europe.

Réalisation de capsules vidéos de présentation des stages à l’étranger des élèves et étudiants, témoignages, focus sur les opportunités du programme Erasmus+, concours photos, quiz et autres animations ont ponctué les 6 jours dans les établissements, maisons de l’Europe, fédérations et autres sites en charge de la promotion de l’Europe.

Petit tour d’Hexagone

L’Agrocampus Bordeaux Gironde a organisé une journée de valorisation des mobilités européennes des élèves et des personnels et une communication sur les opportunités offertes par le programme illustrées par des témoignages de bénéficiaires de mobilité et des moments d’échanges. Une sensibilisation à la notion d’appartenance européenne et à l’inclusion s’est concrétisé au travers d’ateliers sportifs : course d’orientation intégrant des questions sur la culture sportive à l’échelle de l’Europe et des mini-olympiades.

L’EPL de Rethel a profité des ErasmusDays pour présenter les activités menées par l’établissement dans le cadre du programme ERASMUS+ « enseignement supérieur ». Depuis 1998, le lycée agricole français est en partenariat ERASMUS+ avec l’université de Iasi en Roumanie et depuis 2019, en partenariat ERASMUS+ avec le campus de Mustiala en Finlande. Il organise des mobilités et de l’accueil d’étudiants roumains et finlandais pour des études ou des stages, de la mobilité réciproque de personnel enseignant et administratif dans les établissements d’enseignement et de formation professionnels partenaires roumain et finlandais. Plus récemment, des stages en exploitation et des mobilités enseignant sont proposés en Espagne, et un travail est mené sur la démocratie avec des lycées partenaires en Italie, Turquie et Lettonie.

MRF Lespare de Nouvelle-Aquitaine, PrixChallengeCO2 lors de ErasmusDays 2024

La Fédérations des MRF d’Aquitaine a fait vivre l’Europe aux jeunes des MFR en organisant de multiples évènement dont un virtuel pour découvrir les vidéos des MFR de Nouvelle-Aquitaine, en invitant à déposer des « réels » directement via les réseaux sociaux, sur les pages Facebook . Le défi est de créer la mini-vidéo la plus original dans l’une des 3 catégories : Astuces de mobilité, Découvertes culturelles, Rencontres ERASMUS +.

Quant à la Fédération régionale des MFR Bourgogne-Franche Comté, la Région académique Bourgogne Franche-Comté et le réseau du CNEAP, ont invité à un Tour d’Europe depuis la Bourgogne Franche-Comté, le 15 octobre 2024 à Micropolis à Besançon plus de 500 visiteurs, avec des stands de pays européens représentés et d’autres animations tout au long de la journée.

L’EPL de Lozère à Saint-Chély d’Apcher : les Erasmus Days ont été organisés par les étudiants de deuxième année de BTS GPN – Gestion et Protection de la Nature dans le cadre de l’Accompagnement Personnalisé à la Professionnalisation et à la Poursuite d’Études et ont été l’occasion de découvrir et de promouvoir les nombreuses opportunités de mobilité internationale. À travers cinq ateliers interactifs, les étudiants ont sensibilisé les élèves du lycée aux programmes Erasmus+ et aux autres dispositifs permettant d’étudier, de faire un stage ou de s’engager à l’étranger.

Dans le cadre des ErasmusDays, le consortium Expérience Mobilité Centre du CNEAP Centre-Val de Loire a rassemblé une cinquantaine de participants, au CAMPUS de Nermont LEAP UFA CFPC de Nermont, pour une journée dédiée aux témoignages et à la valorisation de leur expérience Erasmus+ !
Une belle occasion pour tous les jeunes de 16 à 18 ans en Bac Professionnel service, vente, agriculture, hippique…etc ou en Bac Technologique (STAV) de témoigner de leur mobilité européenne vécue, entre pairs. Des échanges enrichissants pour eux et leurs enseignants présents !
Des animatrices de la Maison de l’Europe Tours, du LEAP Saint Cyran (36), du Campus Franz STOCK (28) ont permis d’accompagner les jeunes à réaliser 4 ateliers dédiés à la valorisation de leur expérience.

Ces ateliers ont couvert plusieurs thématiques clés : dispositifs de mobilité, présentation des programmes Erasmus+, du service civique à l’étranger et d’autres formes d’échanges internationaux, les bourses pour les stages à l’étranger (informations sur les différentes aides financières disponibles pour faciliter les stages en Europe et à l’international), des outils et plateformes pour trouver des stages, avec un accent particulier pointé sur les compétences linguistiques et interculturelles nécessaires.

Le Supérieur fête aussi les ErasmusDays

L’Ecole d’ingénieur de Purpan de Toulouse profite de ces journées pour proposer à tous ses élèves et apprentis de choisir sa mobilité en Europe plutôt qu’ailleurs dans le monde. L’école de PURPAN a plusieurs sections d’apprentissage délocalisées à Villefranche de Rouergue, et c’est l’occasion pour ces étudiants de profiter d’une rencontre pour une information claire et personnalisée qui donne des clés dans le futur choix des stages. Les enseignants résidant de ce campus sont également partie prenante parmi nos publics pour porter les projets de stages hybrides.

A l’Ecole supérieure du bois de Nantes, on se pose aussi la question – Qu’est-ce que l’international à l’ESB ? Qu’est-ce qu’une bourse Erasmus ? Où et quand puis-je partir à l’international ?

Les étudiants trouvent les réponses à ces questions sur le stand d’informations des relations internationales et profitent des témoignages d’étudiants déjà partis !

L’Institut Polythechnique UniLasalle ont prévu des activités lors des #ErasmusDays sur les différents campus d’UniLaSalle. Un concours photo « Mobilités en Europe » a été lancé à tous les étudiants et personnels d’UniLaSalle. Des conférences sont proposées pour les étudiants et les salariés sur les opportunités offertes par l’Europe en matière d’éducation, de formation et de solidarité. Des témoignages valorisent les projets et les expériences et des animations festives organisées par les étudiants ont ponctué les journées.

Erasmus+ prend le large
Les jeunes de l’EPL Le Robert, en formation SAPAT, partis en stage en Hongrie

Jeunes en BTSA (EPL Le Robert) ayant réalisé leur stage dans le domaine de l’agroalimentaire en Slovénie

L’EPL du Robert en Martinique organise sa seconde édition des ErasmusDays, sous forme d’une présentation des mobilités des élèves de bac pro SAPAT partis en Hongrie en crèche et jardin d’enfant et des étudiants de BTSA Bioqualim partis en Slovénie en 2024.

L’EPL Forma’Terra à la Réunion n’a pas manqué d’organiser également ses ErasmusDays pour mettre le focus sur l’expérience des étudiants ayant vécu des mobilités européennes en Hongrie, Pologne, Belgique et Pays-Bas et poursuivre les festivités avec une approche culturelle sous le signe de l’Allemagne et l’Irlande sans oublier des dégustations surprises autour de repas thématiques (spécialités italiennes et allemandes). Enfin le sujet de l’inclusion a pris différentes formes par des activités culturelles et sportives (quiz en anglais, kahoot, Cécifoot, ParaCourse et autres ateliers…etc.).

Les jeunes de l’EPL d’Opunohu célébrant les Erasmus Days à près de 16 000km de la métropole

Pour clôturer la semaine européenne, le Lycée Professionnel Agricole d’Opunohu, en Polynésie française, a donné la parole aux jeunes Polynésiens et Polynésiennes ayant bénéficié du programme Erasmus+, secteur Enseignement et Formation Professionnels.
A cette occasion, les référents Erasmus+ de deux lycées agricoles partenaires de Pologne et de Grèce, étaient invités pour partager leur vision d’experts avec les personnels.
Les étudiants en BTSA ont également présenté leur expérience européenne de deux mois en Belgique, sur le secteur Enseignement Supérieur. Selon Faatia, jeune Polynésien de 18 ans, ce stage Erasmus+ lui a permis « de découvrir le vaste monde », au sens propre puisque 25 heures d’avion relient Papeete et Bruxelles.

Pour la plupart des 13 étudiants, il s’agissait d’un premier déplacement hors territoire polynésien !

Les consortia : S’unir pour plus de mobilités

Le Lycée du Robert (Martinique) anime le consortium Antilles Guyane pour les mobilités de la formation professionnelle. D’ailleurs dans les Caraïbes, les ErasmusDays seront « prolongés », début décembre 2024, avec le regroupement des jeunes des 4 lycées agricoles publics du consortium des Caraïbes (Antilles et Guyane), afin de mettre en avant les mobilités internationales des jeunes ultra marins : 16 élèves et étudiants de la Guyane, de la Guadeloupe et de la Martinique seront réunis pour l’occasion, au LPA du Robert pour échanger, témoigner, partager leur expérience.

Le réseau est dynamique et fonctionne bien, il a pour objectif de grandir en effectif chaque année, avec 16 mobilités en 2023 2024 et en engageant pour les bac pro une prévision de 25 mobilités en 2024 2025.

Dans chaque région, bon nombre d’établissements s’unissent en consortium pour bénéficier des mobilités Erasmus+ pour tous. Le travail en consortium permet de mutualiser les ressources, partager les expériences, les lieux de stage et trouver de l’aide pour développer encore la dynamique de mobilité.

Un bilan qui compte

Le bilan Erasmus+ 2014-2020 montre en quelques chiffres que l’enseignement agricole s’empare avec efficacité du programme année après année avec 1052 projets sélectionnés sur ces 6 ans qui ont mobilisé près de 9% du budget Erasmus+ dédié aux projets financés en France. Sur cette période, les établissements d’enseignement agricoles ont réalisé 38 000 mobilités Erasmus+, ce qui correspond à une moyenne de 5 500 mobilités par an. Chiffre doublé en 2023, avec l’enregistrement de 10 000 mobilités de l’enseignement agricole par L’agence Erasmus+ nationale.

73% des mobilités Erasmus+ de l’enseignement agricole concernent la formation professionnelle et, globalement, 1 mobilité sur 10, financée par Erasmus+ en France est une mobilité de l’enseignement agricole.

Le Top 8 des destinations des mobilités Erasmus+ des jeunes est constitué de l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie, l’Irlande, le Portugal, la République-Tchèque, la Hongrie et la Pologne.

L’objectif de ce programme est de donner aux étudiants, stagiaires, élèves, apprentis, enseignants, formateurs, personnels…, la possibilité de séjourner (études, stages, formation ou séminaire) à l’étranger pour renforcer leurs connaissances, leurs compétences et leur employabilité et développer leurs compétences psychosociales.

Le but des mobilités est bien de développer l’autonomie des apprenants, l’ouverture au(x) monde(s) et la prise de conscience de leur citoyenneté européenne.

Des valeurs communes

Si ce programme est efficacement investi par les acteurs de l’enseignement et de la formation agricoles, c’est parce que nos valeurs et nos priorités sont en parfaite cohérence : l’inclusion, l’éducation à la citoyenneté, la transformation numérique, l’adaptation au changement climatique et plus largement l’accompagnement des transitions.

Tous ces jeunes qui ont fait les ErasmusDays 2024 ont eu la chance de vivre une expérience unique grâce à au programme Erasmus+. Gageons qu’elle contribue à faire d’eux des citoyens ouverts d’esprit, curieux et engagé pour le monde !

Pour en découvrir davantage

Retrouvez tous les évènements des établissements inscrits aux ErasmusDays2024, possibilité de filtrer par thématique

Témoignages des jeunes de l’enseignement agricole qui bougent à l’étranger sur Moveagri https://moveagri.educagri.fr

Témoignages de jeunes du Lycée Agro-viticole de Libourne-Montagne sur le site Erasmus+ et dans On en parle-PortailCoop ainsi que l’article de Sud-Ouest Libourne sur la mobilité européenne des jeunes.

Le Communiqué de Presse du Consortium CNEAP du Centre Val de Loire : Mon expérience Erasmus+, dans le cadre des ErasmusDays

Témoignage #ErasmusDays montrant que l’ouverture sur l’Europe peut changer une vie avec l’interview de la référente mobilité de la Maison Familiale et Rurale (MFR) de Moissac (Tarn-et-Garonne) qui témoigne et partage son expérience d’organisatrice et l’impact que leurs évènements #ErasmusDays passés ont eu sur les élèves et le climat scolaire.

Erasmus+ c’est également pour les jeunes apprentis et les personnels : suivez le Blog du CFAA 47

Photo de tête d’article : Jeunes Polynésiens participants aux Erasmus Days depuis l’EPL d’Opunohu, en Polynésie française

 

 

 




Monde Durable : les graines du changement

Après une mission de volontariat international dans l’enseignement agricole français, deux anciens services civiques béninois créent une association pour apporter leur pierre à la construction d’un monde meilleur.

Le 19 septembre 2023, Arthur EDIKOU et Mari-Christos NOUMONVI obtenaient de la Préfecture de Créteil le Récépissé de Déclaration de leur association dénommée “ Monde Durable ”.

En effet, originaires du Bénin, Arthur et Mari-Christos sont deux jeunes agroéconomistes passionnés des enjeux et défis du développement durable. C’est donc à juste titre qu’entre novembre 2022 et juillet 2023, ils ont effectué leur mission de service civique respectivement dans les Lycées Agricoles de Castelnau-Le-Lez (34) et de Riscle (32), en lien avec le Projet FABéOc (Formation en Agroécologie au Bénin et en Occitanie).

Engagement et action chevillés au corps, les deux jeunes ont vu très tôt leur parcours citoyen récompensé par plusieurs organismes dont notamment la Friedrich Ebert Stiftung et Les Offices Jeunesses Internationaux du Québec (LOJIQ).

Pourquoi l’association Monde Durable ?

L’association Monde Durable est née de la volonté commune de promouvoir le bien-être environnemental, économique et social en France et au Bénin, à travers des projets touchant divers domaines, comme l’environnement, les énergies renouvelables, l’accès à l’eau potable, l’agroécologie et l’autonomisation des femmes.

Elle met en valeur les principes d’Équité, de Solidarité et de Transparence. Ses actions incluent également l’éducation à la citoyenneté ainsi que des initiatives locales et internationales en faveur du développement durable.

Depuis 2020, Arthur et moi avions en projet de mettre sur pied une association qui nous permettrait de mieux organiser notre engagement et de pouvoir contribuer aussi longtemps que possible au bien-être de nos communautés. Ce désir s’est enfin concrétisé à la suite de notre service civique ” – Mari-Christos, Président de l’association.

“ Personnellement, je pense que cette mission de service civique a été une véritable source de motivation pour nous, dans la mise en place de l’association. Nous en avons toujours rêvé et maintenant c’est fait…. Nous sommes heureux et fiers de nous… ” – Arthur, Secrétaire de l’association.

Quels acquis pour l’association au bout d’une année d’existence ?

Depuis sa création en septembre 2023, l’association a mené avec succès six actions dans le cadre de la mise en œuvre du Projet TOUS’ECO, une initiative financée par la Fondation de France dans le cadre du Concours Déclics Jeunes 2023 et qui vise à promouvoir la transition écologique au Bénin à travers l’éducation environnementale des enfants et des jeunes.

Les six actions réalisées sont les suivantes : des dons d’outils de gestion des déchets et d’assainissement aux écoles (16 poubelles, 200 guides de tri sélectif des déchets, 60 balais et 20 râteaux), une sensibilisation de 2000 écolier(e)s et enseignant(e)s au tri sélectif des déchets en milieu scolaire, la formation de 80 écolier(e)s et 10 enseignants à la conception des emballages écoresponsables,  un atelier de bricolage et de recyclage des pneus usagés avec les apprenants éco-responsables, la mise en terre de 20 plants d’arbres à l’occasion de la 40e Journée Nationale de l’Arbre au Bénin ainsi que le renforcement de capacités de 20 enseignant(e)s sur la propreté de l’eau, l’hygiène et l’assainissement en milieu scolaire.

Lesdites actions ont été mises en œuvre dans quatre écoles primaires grâce à l’appui méthodologique de l’Institut Africain pour le Développement de la Famille (IADF-ONG), organisation partenaire de Monde Durable au Bénin.

“ Cette première année a été pleine de défis, d’apprentissages et de réalisations. Ensemble, nous avons mis en place des actions innovantes dans le domaine de l’environnement. Chacune d’elle témoigne de notre engagement envers l’éducation environnementale des jeunes publics et la protection de notre environnement ”  – Mari-Christos.

L’association a par ailleurs organisé le 27 juin 2024 un webinaire d’informations sur les dispositifs du Service Civique et du Volontariat de Solidarité Internationale (VSI). Ce webinaire à destination des jeunes béninois intéressés par le volontariat en lien avec les questions agricoles et environnementales a été animé par Sylvie Dagba, représentante de France Volontaires au Bénin, Vanessa Forsans, animatrice du Réseau Afrique de l’Ouest de l’Enseignement agricole, et Rachid Benlafquih, chargé de mission coopération internationale Afrique de l’Ouest au Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire.

Retrouvez leurs diaporamas ici : présentation 240624 et accueil de services civiques du Bénin en lycées agricoles en France

Quelles perspectives pour l’avenir ?

Pour les années à venir, l’association prévoit entre autres de nouer de nouveaux partenariats en France et au Bénin, de promouvoir l’ECSI auprès des jeunes lycéens en France.
Également, elle prévoit de contribuer à l’amélioration des conditions socio-économiques des femmes rurales au Bénin, à la promotion de l’Entrepreneuriat Agricole des Jeunes en Afrique de l’Ouest et à l’amélioration des conditions d’hygiène et d’assainissement en milieu scolaire au Bénin.
De plus, Monde durable propose d’intervenir dans les établissements agricoles en nouant un partenariat à travers un dossier FONJEP pour un projet « Citoyens solidaires » selon les activités décrites ici : PROGRAMME_ACTIVITES_CS et Activites_Prevues_CS

Pour suivre l’actualité professionnelle sur LinkedIn de Arthur EDIKOU et de Mari-Christos NOUMONVI

En savoir plus sur l’association Monde durable, Projet Projet TOUS’ECO. Pour permettre à l’association de grandir et de mener davantage d’actions, des dons peuvent se faire via une plateforme.

Lire aussi l’article Fabéoc : Top départ !

Article rédigé par Arthur Edikou et Mari-Christos Noumonvi.

Contacts : Vanessa Forsans, animatrice du réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale, vanessa.forsans@educagri.fr, Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr