France-Japon, défis agricoles communs

Une délégation du ministère japonais de l’agriculture, de la forêt et des pêches s’est rendue à Paris du 1er au 3 juin à l’occasion du 7e groupe de travail agricole franco-japonais. Les deux pays ont pu échanger sur les enjeux communs rencontrés par le secteur agricole et agroalimentaire, revenir sur les coopérations fructueuses entre nos deux pays en matière agricole et faire le point sur les négociations en cours dans le domaine sanitaire et phytosanitaire.

La visite en France de Mme Yutaka ARAI, vice-ministre chargée des relations internationales au Ministère japonais de l’agriculture, de la forêt et des pêches a permis d’intégrer le 7e édition du groupe de travail agricole franco-japonais, initié en 2014 et qui, depuis lors, s’est réuni régulièrement. Mme Valérie METRICH-HECQUET, Directrice générale de la performance économique et environnementale des entreprises, Mme Valérie BADUEL, Directrice générale de l’enseignement et de la recherche et Mme Emmanuelle SOUBEYRAN, Cheffe des services vétérinaires, ont accueilli la délégation japonaise et fait le point sur les nombreux enjeux communs et les coopérations entre nos deux pays en matière agricole.

Des politiques agricoles face à des défis communs

Parmi les nombreux sujets d’échanges, figuraient les effets de l’invasion de l’Ukraine par la Russie sur les secteurs agricoles en France et au Japon et les aides mises en place de part et d’autre pour y faire face. Les effets du conflit sur la sécurité alimentaire mondiale ont également été abordés, ainsi que les actions européennes à ce sujet, en particulier, avec l’initiative FARM qui a pour objectif de prévenir les effets désastreux de la guerre menée par la Russie en Ukraine. L’action japonaise a été évoqué à travers la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique, dont la 8e édition se tiendra en août 2022. Les deux ministères ont également échangé sur leurs stratégies respectives en matière de mise en place de systèmes alimentaires durables.

Un dialogue soutenu, des coopérations suivies

A la suite de la déclaration conjointe franco-japonaise sur les régimes alimentaires équilibrés publiée en septembre 2021 à l’occasion du sommet des Nations-Unies sur les systèmes alimentaires, les deux ministères ont réaffirmé leur volonté de poursuivre leur coopération dans le domaine de l’éducation à l’alimentation et de la promotion de nos cultures gastronomiques.

Cette réunion a également permis d’effectuer un bilan des deux premières années du programme de coopération dans l’enseignement agricole conclu en 2019 entre les deux ministères, et d’évoquer les perspectives et projets de l’année à venir portés par les élèves engagés. 16 lycées agricoles participent côté français et 18 établissements côté japonais. En dépit de la situation sanitaire, de nombreux échanges à distance et projets communs ont pu voir le jour et les deux pays ont réaffirmé leur volonté de poursuivre et développer ces échanges fructueux.

Une coopération exemplaire en matière de surveillance des épizooties

Les représentants des deux ministères ont aussi fait le point sur les négociations en cours dans le domaine sanitaire et phytosanitaire : contrôles sur les produits importés en provenance des préfectures de la région de Fukushima, dont le réexamen est prévu en juin 2023 par la Commission européenne, et négociations de reconnaissance du zonage en cas de foyers épizootiques. Les ministères ont notamment pu se féliciter de la bonne coopération entre services français et japonais et de la mise en œuvre efficace de l’accord de zonage sur l’influenza aviaire hautement pathogène conclu en 2018, qui permet aujourd’hui de maintenir les exportations de volailles depuis les départements indemnes.

Les deux ministères se sont également engagés à poursuivre les négociations actuellement pour un accord de zonage similaire pour la peste porcine africaine, en vue d’une conclusion rapide.

Enfin, les deux parties ont souligné leur intérêt d’adopter des certificats sanitaires électroniques, déjà en cours de déploiement en Europe et dont l’utilisation simplifie les procédures pour les exportateurs.

Au cours de son séjour européen, la délégation japonaise conduite par la vice-ministre Yutaka ARAI a également eu l’occasion de rencontrer les services de la Commission européenne (DG-AGRI) et d’aborder des sujets variés lors de visites de terrain à Orléans (laboratoire de l’INRAE travaillant sur les sols), Reims (Laboratoire FARE de l’INRAE travaillant sur les biomatériaux) ou la protection des indications géographiques (Comité interprofessionnel du vin de Champagne).

Photo : Jean Quellier / agriculture.gouv.fr




ENGEES acteur du FME-Dakar

15 étudiants ingénieurs de la promotion DAKAR ont participé au Forum mondial de l’eau qui s’est déroulé du 21 au 26 mars 2022 au Sénégal, à Diamniadio.

9ème Forum Mondiale de l’Eau à Dakar

Le Forum mondial de l’eau (FME) se tient tous les 3 ans, cette manifestation réunit tous les acteurs de l’eau à l’échelle international : Etats, entreprises, associations, ONG, instituts de recherche y sont représentés et promeuvent chacun leurs réalisations et leurs enjeux pour la gestion de l’eau dans le monde. Les élèves sont partis le 15 mars, pour une première semaine de visites de terrain organisées en lien avec l’Ecole Polytechnique de Thiès, partenaire de l’ENGEES. Ils ont ensuite participé activement au FME, notamment en tant que bénévoles sur l’Espace-France, stand foisonnant et animé par le Partenariat Français pour l’Eau.

Un séjour riche en découvertes organisé en partenariat avec l’Ecole Polytechnique de Thiès

La première semaine du séjour a été consacrée à des visites de terrain organisées avec le soutien de l’Ecole Polytechnique de Thiès et incluant des étudiants des 2 établissements.

Au programme des visites,  le KMS 3, Usine de traitement d’eau potable de Keur Momar Sarr, est un projet phare pour le traitement de l’eau potable alimentant Dakar, le projet PING-GIRI, qui consiste en une gestion intégrée du risque inondation basé sur de petites infrastructures porté par le GRET dans la banlieue de Dakar. Les étudiants ont pu également prendre connaissance du projet de renforcement des capacités pour l’amélioration du réseau d’assainissement et de gestion des déchets sur l’île de Gorée (Coopération décentralisée de la Métropole du Grand-Nancy, porté sur place par GESCOD). Enfin, l’entreprise Sen’Eau, entreprise marraine de la promotion et filiale de SUEZ, a accueilli les visiteurs dans le centre de Télégestion, en charge de la gestion des eaux urbaines et périurbaines au Sénégal.

Visite de terrain au KMS 3 pour les étudiants de l’ENGEES et pour les étudiants de l’EPT

Les visites ont permis aux élèves de découvrir la gestion de l’eau au Sénégal, un enrichissement intéressant et utile pour leur projet professionnel.

Un temps de partage et d’échanges entre les étudiants des 2 établissements a également été organisé : les étudiants de l’EPT ont présenté leurs travaux d’innovation technologique (4e année) ; les étudiants de l’ENGEES et leur enseignant Rémi Barbier ont animé une session de Wat A Game,  un jeu de plateau  – développé par INRAE et le Cirad – visant à découvrir de manière ludique et collective les enjeux de gestion de la ressource à l’échelle du bassin-versant.

« Ce voyage au Sénégal a été pour moi une expérience très intéressante, tant par les rencontres que par les découvertes, en particulier avec les nombreux projets en lien avec l’eau que nous avons pu observer, que ce soit à l’échelle globale (adduction d’eau potable sur toute une région) ou locale (système d’assainissement de l’île de Gorée). Il est parfois triste cependant de voir le marché international concurrencer le marché local et empêchant le développement d’une économie plus indépendante » Mathilde Cuvelier, Etudiante de la promotion Dakar.

Une participation active au Forum mondial de l’eau, en lien avec le Partenariat Français pour l’Eau (Espace France)

Durant la seconde semaine, les étudiants de l’ENGEES ont activement participé au FME en apportant un appui logistique sur l’Espace France (accueil, logistique des sessions, présentation de la nouvelle application Water4all SDGs), en s’investissant dans l’organisation d’un évènement « Wat a Game » sur l’espace Jeunesse du Forum. Les étudiants ont également suivi de nombreuses sessions thématiques et ont posté des interviews et des informations en continue sur les réseaux sociaux de l’ENGEES.

Une cérémonie avec les parrains de la promotion Dakar a eu lieu le mercredi 23 mars 2022 sur le stand du Conseil Mondial de l’Eau. Les jeunes de l’ENGEES ont ainsi découvert les coulisses d’un forum international où toute la communauté de l’eau se retrouve et échange autour de grands enjeux actuels.

Discours et temps d’échanges avec les parrains de la promotion Dakar : M. Abdoulaye Sène, Secrétaire Executif du Forum Mondial de l’Eau, M. Patrick Lavarde, Président du Forum Mondial de l’Eau, et M. Loïc Fauchon, Président du Conseil Mondial de l’Eau (Photo de Maryline Loquet).

Des rencontres marquantes : temps d’échanges entre les étudiants et la Secrétaire d’Etat à la Biodiversité, Bérangère Abba, sur le stand du partenariat Français pour l’Eau.

« Le voyage a été très enrichissant ! Autant sur le plan culturel que professionnel, on a appris beaucoup, rencontré des personnes incroyables, vécu de vrais moments de partage, et on en gardera de très bons souvenirs ! » Lison Letenneur, étudiante de la promotion Dakar.

Une étudiante  sélectionnée pour participer à l’Assemblée Générale du Parlement Mondial de la Jeunesse pour l’Eau

Emilie Duhoux, étudiante ENGEES en 2e année, fait partie des 60 jeunes internationaux sélectionnés pour participer à la 5e Assemblée générale du Parlement Mondial de la Jeunesse pour l’Eau, qui s’est tenue en parallèle du forum. Cet évènement, qui a lieu tous les 3 ans, est une opportunité pour les jeunes leaders, engagés dans le secteur de l’eau, de travailler en contexte interculturel. L’enjeu est de proposer des initiatives innovantes et de développer un plaidoyer pour un futur plus durable sur les questions de l’eau et de l’assainissement.

Un renforcement des partenariats internationaux de l’ENGEES en Afrique Subsaharienne

L’ENGEES participe depuis 2019 à un recrutement mutualisé d’étudiants sénégalais (Processus Agreenmob porté par Agreenium). Des liens spécifiques se sont noués dans ce contexte entre l’ENGEES et l’Ecole Polytechnique de Thiès (EPT), ce qui a permis la signature d’un accord de double diplôme signé en septembre 2021. Les 3 premiers étudiants recrutés dans ce cadre seront diplômés en janvier 2023. Ils ont fait partie de la délégation ENGEES se rendant au Forum mondial de l’eau et ont activement guidé et épaulé leurs collègues français lors de ce séjour au Sénégal.

La visite de la délégation de l’ENGEES au Sénégal en mars 2022, a été l’occasion de renforcer les liens et la connaissance mutuelle entre ces deux établissements, notamment sur leurs enjeux de recherche respectifs. Une journée d’échanges inter-institutionnels  s’est tenue le 19 mars 2022.

Photo groupe de travail Ecole Thiès : Séance de travail avec l’équipe de direction de l’Ecole Polytechnique de Thiès, le 19/03/2022.

Un nouvel accord de coopération avec L’Institut 2IE à Ouagadougou

Le FME a également été l’occasion de concrétiser un nouvel accord de partenariat avec l’Institut International d’Ingéniérie de l’Eau et de l’Environnement (2IE), basé à Ouagadougou. C’est le point de départ pour des programmes de coopération de recherche et d’enseignement. Les premiers échanges étudiants sont attendus pour la rentrée 2022.

Le mot de la fin ?

 « C’était une expérience très riche pour les étudiants, comme pour leurs encadrants. Tout le monde est reparti ravi de ce séjour plein de contrastes, entre visites locales de terrain et participation à un forum international foisonnant. Cela pourra certainement être une expérience à renouveler pour de futurs groupes d’étudiants de l’ENGEES. » Sandra Nicolle, responsable des relations internationales de l’ENGEES

Le prochain Forum Mondial de l’Eau se tiendra en 2024, à Bali. Une expérience à renouveler !

Pour mieux comprendre le principe de Wat a game, une famille d’outils :

Contacts :

Sandra NICOLLE, responsable des relations internationales de L’ENGEES – sandra.nicolle@engees.unistra.fr

Maryline Loquet, Attachée de coopération – Enseignement agricole, Ambassade de France au Sénégal – maryline.loquet@diplomatie.gouv.fr 

 Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

Crédit photo de tête d’article – Libre de droit Pixels, photographe Kelly




Eclosion de PETTAL à Kaolack

Le 3 février 2022, plus de 200 participants ont assisté au lancement officiel de PETTAL, projet franco-sénégalais destiné à  « Promouvoir un Enseignement supérieur professionnalisant ancré dans les Territoires pour accompagner la Transition agroécologique des systèmes ALimentaires ».

Outre l’importante délégation française comprenant l’Agence nationale de la Recherche (ANR), l’Institut agro Dijon et Montpellier, l’Alliance Agreenium, Polytech/Université de Montpellier, il est à noter la présence de certains Partenaires techniques et financiers tels que le Cirad, l’IRD et Enabel (Agence de développement du gouvernement fédéral belge).

Avec ce projet, c’est notre partenariat historique, qui se prolonge et se réinvente toujours. La naissance de l’Université du Siné Saloum El Hadji Ibrahima NIASS – USSEIN ou encore du Campus franco-sénégalais par exemple en témoigne.

Porté par l’USSEIN au Sénégal et l’institut national d’enseignement supérieur pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Institut Agro – IA) en France, ce projet cible le renforcement de l’offre de formation au niveau Licence, Master et Doctorat autour de la thématique « Agroécologie et alimentation durable ». Il s’appuie sur un consortium d’établissements français (IA Dijon et Montpellier, Polytech/Université de Montpellier, Cirad, IRD et l’alliance Agreenium) et des partenaires sénégalais (ENSA-UIDT, UCAD, LDB, ISRA, ITA, CNCR, CSS, CARITAS, ECLOSIO) et français (Chaire UNESCO Alimentations du Monde, Institut de convergence DigitAg, IFRIA Bourgogne Franche Comté).

Sans être exhaustive, plusieurs grands atouts de ce projet sont à souligner en plus de la grande qualité de ses acteurs.

Un de ses objectifs est de renforcer le capital humain sénégalais et de la sous-région pour que les jeunes femmes et hommes formés soient en mesure de répondre aux défis environnementaux, alimentaires, sociétaux, etc. auxquels l’agriculture (au sens large) est et sera confrontée. Également, sa structuration est inscrite dans le continuum « Université-Territoire-Entreprise », impliquant des acteurs sociaux économiques. Elle témoigne de la volonté de garantir l’emploi pour les diplômés dans des secteurs attractifs présentant des enjeux à toutes les échelles du local au mondial. Enfin, son innovation pédagogique et numérique présentant un intérêt certain au niveau sous-régional et même au-delà.

Pour toutes ces raisons et d’autres encore, PETTAL figure parmi les 7 lauréats sélectionnés dans le cadre du programme « Partenariats avec l’enseignement supérieur africain » – PEA.

Ce programme vise à offrir aux étudiantes et étudiants du continent africain la possibilité de trouver dans leur pays ou leur région des formations, dès la licence, et répondant aux besoins et aux exigences du monde socio-économique. Il accompagne les acteurs de l’enseignement supérieur dans le développement de partenariats, en particulier dans des secteurs stratégiques pour les économies des pays concernés. Enfin, le programme prévoit des mobilités circulaires d’étudiants et enseignants, entre un établissement français et un établissement africain.

Opérée par l’Agence nationale de la recherche, en partenariat avec Campus France, cette première édition a suscité l’intérêt de plus d’une centaine d’établissements d’enseignement supérieur, africains et français, qui ont présenté en partenariat près d’une cinquantaine de candidatures.

Financé par l’Agence française de développement (AFD) dans le cadre de la stratégie « Bienvenue en France » portée par le Gouvernement, chaque projet est accompagné dans sa réalisation pendant quatre ans à hauteur de 1,5 à 3,5 millions d’euros.

Le Sénégal est un pays qui fait de l’agriculture l’un des piliers de son Plan Sénégal Emergent (PSE) à travers toute la chaine de valeur. L’institution sénégalaise est pleinement consciente des enjeux de la transition agroécologique, ainsi comme l’a rappelé le Président de la République du Sénégal, Monsieur Macky SALL, à plusieurs reprises. La dynamique pour la transition agroécolgique au Sénégal, la DyTAES multi acteurs en témoigne.

La France, qui promeut la transition agroécologique à tous les niveaux, joue pleinement son rôle aux côtés du Sénégal à travers l’action de l’Ambassade et ses opérateurs aux premiers rangs desquels le CIRAD et l’IRD. Elle s’engage à relever les défis globaux, en particulier le changement climatique, et à accompagner les agriculteurs dans la transition vers des systèmes plus durables, plus résilients et garants de la souveraineté alimentaire. Elle agit aussi en faveur de l’inclusion des agricultures familiales dans les filières alimentaires et reconnait leur rôle clé dans la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire.

La France à travers l’Agence Française de Développement également, a consacré ces dix dernières années plus de 231 M € au secteur agricole sénégalais. Il en va de même pour l’accompagnement à la création d’établissements de formation, en cohérence avec les 4 engagements de l’enseignement agricole français en Afrique post discours du Président de la République à Ouagadougou en 2017. Il s’agit en outre des Instituts supérieurs d’enseignement professionnel (ISEP de Richard Toll et Bignona), des clusters horticulture et aviculture ou encore certains centres sectoriels.

Au travers de son action de coopération, la France vise à apporter à ses partenaires du Sénégal un soutien pour favoriser l’employabilité, en particulier celle des jeunes et des femmes ainsi que les entrepreneurs innovants, tels que dans les AgTech à travers le réseau Teranga tech ou encore les « forums jeunesse », développé par exemple à Kaolack par l’Alliance Française.

Alors que depuis 2019 la crise sanitaire sans précédent se fait ressentir à l’échelle planétaire, la dégradation de la sécurité alimentaire mondiale se fait encore plus préoccupante en particulier pour les plus vulnérables. Or l’alimentation est un commun, un bien vital, nécessaire à la survie de l’Humanité. Cette pandémie a ainsi mis en lumière encore davantage la nécessité d’appuyer des filières permettant à tous les pays d’être préparés aux défis communs de demain. Que ces perspectives soient source d’inspiration pour tous et en particulier pour les jeunes générations.

Souhaitons donc un beau succès à ce projet pour permettre aux jeunes de devenir des citoyennes et citoyens facteurs de solutions en tant qu’acteurs économiques et sociaux par leur approche agroécologique.

Contacts :

Maryline Loquet, Attachée de coopération – Enseignement agricole, Ambassade de France au Sénégal – maryline.loquet@diplomatie.gouv.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Expertise internationale : un chef d’établissement au Sénégal

Si les mobilités d’apprenants sont souvent au cœur de la mission de coopération internationale de l’enseignement agricole, cette dernière peut aussi prendre d’autres formes, notamment celle du partage d’expertise.

Ainsi, via le réseau CEFAGRI, divers personnels des établissements agricoles (enseignants, formateurs, directeurs, directeurs-adjoints,…) peuvent être sollicités pour accompagner des réformes de dispositifs de formation ou pour appuyer le développement de filières agricoles, effectuant alors des missions de conseil, d’expertise ou de formation agricole à l’international. Paul Candaele témoigne de son expérience d’expert au titre de la coopération internationale.

Paul Candaele, vous êtes directeur de l’EPL de Roanne et avez effectué du 20 au 27 février 2022 une première mission d’expertise au Sénégal, plus précisément un diagnostic territorial avec l’ISEP de Bignona.

Rappelons tout d’abord le contexte de cette mission. Cinq ISEP (Instituts Supérieurs d’Enseignement Professionnel) ont été créés au Sénégal. Leurs directeurs ainsi que le ministre en charge de l’enseignement supérieur du Sénégal ont été accueillis en France en 2016 pour une mission de parangonnage qui s’est conclue par la signature d’une convention cadre entre les autorités sénégalaises et françaises. Cet accord identifie et positionne le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation comme partenaire privilégié pour accompagner la mise en place au Sénégal de deux ISEP, à Richard Toll et à Bignona, ainsi que leur réseau (RISEP) avec le soutien financier de l’Agence Française de Développement. Ces établissements ont vocation à dispenser des formations de niveau bac+2, en fonction de la demande et des besoins du milieu socio-économique et du bassin d’emploi, avec un fort ancrage territorial.

Pourquoi avez-vous été sollicité pour cette mission d’expertise ?

L’établissement de Roanne Chervé Noirétable a des liens importants avec ce pays, de nombreuses actions de coopération ont eu lieu avec le village de Niasene et nous sommes engagés dans la réflexion autour de la mise en place des ISEP avec, notamment depuis 2018, une volonté de partenariat avec l’ISEP de Richard Toll. La démarche d’expertise réalisée nécessitait à la fois le regard d’un inspecteur à compétences générales (M. Étienne Vivier) et celui d’un directeur d’Etablissement d’enseignement agricole de façon à garantir une bonne articulation des visions.

Quels étaient les objectifs de cette mission ?

L’ISEP de Bignona, situé à 45 minutes de route de Ziguinchor en basse Casamance, se développe : 200 apprenants sont actuellement accueillis dans les locaux récemment investis. À terme il doit accueillir 4000 apprenants sur un site de 50ha qui vient d’être acheté par l’ISEP. Le projet de développement qui doit accompagner cette évolution est donc particulièrement important. La méthode qui a été retenue consiste à réaliser dans un premier temps le diagnostic territorial qui doit permettre de qualifier précisément les besoins des filières professionnelles qui seront servies. Notre mission consistait à assurer un accompagnement méthodologique pour ce diagnostic. Dans un deuxième temps les ISEP vont réinvestir ce diagnostic territorial et réaliser leur propre analyse interne pour écrire leur plan stratégique de développement.

Comment s’est déroulé ce diagnostic territorial ?

La phase initiale avait été largement préparée en amont en visioconférence avec l’ISEP, l’attachée de coopération enseignement agricole à l’ambassade de France à Dakar, FranceAgriMer et la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche (Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation français) : déroulé de la semaine et préparation de la démarche de questionnement. Un temps conséquent a été consacré aux visites de professionnels sur le terrain. Au total 15 acteurs économiques du secteur de l’agriculture, de l’agroalimentaire et des énergies renouvelables ont été rencontrés : SODECA (Casamançaise), usine de mise en bouteille d’eau minérale à Cap Skirring, Casa Écologie, GIE de transformation de fruits (Papaye, Madd, Ditak…), Bonergie, installation de pompes solaires. Chacun a pu exprimer sa vision du territoire, du développement économique et ses besoins en termes de compétences. À l’issue des visites nous avons proposé une méthode d’analyse des données recueillies de manière à faire émerger les éléments saillants et les principales problématiques territoriales en lien avec la formation professionnelle.

Envisagez-vous de participer à d’autres missions d’expertise ?

Une programmation est déjà envisagée de manière à réaliser un accompagnement similaire auprès de l’ISEP de Matam puis de l’ISEP de Richard Toll.

Que vous a apporté cette mission ?

J’ai été marqué par le recul important des professionnels sénégalais qui ont exprimé avec beaucoup d’aisance leurs demandes en terme de savoir-faire mais surtout en terme de posture entrepreneuriale attendue. Par ailleurs, il est difficile de ne pas évoquer la qualité de l’accueil des Sénégalais : c’est une constante quels que soient le lieu et les conditions.

Quels sont les impacts possibles de cette mission sur l’établissement que vous dirigez ?

Les problématiques liées à l’accompagnement du changement sont peut être plus faciles à percevoir au Sénégal car les traditions sont très présentes, aussi cette expérience me sera certainement très utile pour la poursuite de la mise en œuvre de notre projet d’établissement.

Pour visionnez le film réalisé par l’ISEP de Bignona durant la mission de diagnostic territorial :

Une délégation d’experts français a séjourné à Bignona du 21 au 25 Février 2022 dans le cadre de l’élaboration du diagnostic territorial de L’ISEP

Contacts :

Vanessa Forsans, animatrice des réseaux Afrique de l’Ouest et CEFAGRI vanessa.forsans@educagri.fr 

Maryline Loquet, Attachée de coopération – Enseignement agricole, Ambassade de France au Sénégal – maryline.loquet@diplomatie.gouv.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr