Une aventure humaine à Budapest

28 jeunes du Bac Sciences et technologies de l’agronomie et du vivant – STAV, de 4 filières, Aménagement, Production, Transformation et Services, se sont rendus en Hongrie, à Budapest pour un stage professionnel de 10 jours en février 2024.

Encadrés par 8 accompagnateurs du lycée agricole d’Auzeville, ils étaient répartis en 5 groupes en fonction de leur spécialité et accueillis sur 4 centres différents : Toldi, Maguyar, Marton Varga et Soos.

Groupe de stagiaires, spécialité « Transformation »

 

Jeunes en formation « Services »

 

Groupe d’élèves en STAV Production

 

4 élèves en stage « Aménagement »

Une première pour Toulouse-Auzeville

De novembre à février 2023, un contre la montre a été engagé pour mener à bien toutes les formalités administratives préalable au départ.

L’équipe pédagogique a rencontré les familles, collecté les pièces nécessaires, remplit les documents relatifs à l’obtention de la bourse au déplacement de mineurs, organisé les plannings des activités par centre avec les différents partenaires, organisé le transport et la logistique, les conventions de stages…etc.

Mais quelle satisfaction d’avoir pu permettre à ces 28 jeunes de réaliser cette mobilité professionnelle en Hongrie !

Ils en sont tous ressortis grandis et les encadrants enchantés d’avoir pu partager cette belle expérience humaine.

Une collaboration franco-hongroise

Tout ceci a été rendu possible grâce à l’appui du réseau Hongrie de l’enseignement agricole, du consortium des Centres de formation agricole de Hongrie et au financement du Programme Erasmus+. Trois enseignantes, des différentes filières du lycée agricole de Toulouse-Auzeville se sont rendues sur place, en novembre 2023, pour une visite préparatoire afin d’étudier la faisabilité de ce qui n’était encore qu’un projet.

Contacts : Marie-Annick Guénan, coordinatrice du projet STAV Auzeville-Hongrie, marie-annick.guenan@educagri.fr, Corinne Samouilla, animatrice du réseau Hongrie/Slovénie/Croatie de l’enseignement agricole, corinne.samouilla@educagri.fr




Initiation aux arts paysagers traditionnels chinois 園

Quatre semaines de stage  autour de l’Aménagement Paysagers, avec comme fil conducteur les arts paysagers traditionnels chinois. Une expérience inoubliable pour six élèves français dans un environnement alliant tradition et modernité, dans la « petite » ville de Jurong en Chine.

Le Jiangsu Vocational College of Agriculture and Forestry (JSAFC), situé dans la province de Jiangsu en Chine, a accueilli en juin 2024 quatre élèves de BTSA du Lycée Georges Desclaude (Charente-Maritime) et deux élèves de Bac Pro du Lycée Horticole de Saint-Jean-Brévelay (Morbihan). Cet accueil découle d’un partenariat d’échange lié à la venue d’étudiants chinois en septembre 2019.

Les jardins traditionnels chinois, une histoire longue de plusieurs millénaires

Pour comprendre l’importance des jardins dans la culture chinoise, deux enseignantes spécialisées ont, au cours de la première semaine, délivré à nos étudiants des enseignements théoriques, incluant l’histoire et l’évolution du jardin traditionnel chinois à travers les différentes dynasties, sa composition et son aspect philosophique. Le mot jardin en mandarin 園 est lui-même composé de 4 caractères mettant en avant les quatre éléments de base de sa composition : bâtiment 土 , eau 水, plantes et enrochements 植, enceinte 囗.

La visite du Geyuan (« jardin de bambous ») dans la ville de Yangzhou leur a permis de mettre en image les enseignements reçus et d’appréhender les jardins traditionnels chinois comme des œuvres artistiques et spirituelles faisant écho à la nature environnante. Le Geyuan, construit en 1818 par un marchand de sel en s’appuyant sur les jardins Shouzhi de la dynastie Ming (1368 à 1644), tient son nom des nombreuses bambouseraies le composant et est connu pour ses différents enrochements symbolisant les quatre saisons de l’année.

Pour clore ces enseignements, nos étudiants ont conceptualisé un jardin en respectant les caractéristiques des jardins traditionnels chinois. La construction de ce jardin a eu lieu lors de la troisième semaine, en groupes composés de deux élèves français et d’un élève chinois dans le hall de travaux pratiques Aménagement Paysager de l’Université de Jurong : une belle occasion d’échanger et d’apprendre sur les techniques propres à l’Aménagement Paysager dans nos pays respectifs.

La culture du thé, une tradition encrée dans le quotidien

Le Jiangsu Vocational College of Agriculture and Forestry (JSAFC) a la chance de posséder une plantation de thé ainsi qu’un centre d’exposition autour de cette culture. Ce qui a permis aux élèves stagiaires de participer à un cours autour de la cérémonie du thé, ainsi qu’à un atelier de dégustation. Ils ont ainsi pu découvrir de nombreux thés qui leur étaient inconnus, et apprendre que leurs saveurs diffèrent de par leur origine et leur technique de production.

Ils ont également cueilli les feuilles de thé dans la plantation puis travaillé les feuilles fraîches à la main pour les transformer en thé. Une expérience inédite.

L’art floral traditionnel chinois

Nos élèves ont par ailleurs été initiés à l’art floral, une tradition exigeante qui a elle aussi évolué à travers plusieurs dynasties. Après une introduction historique et technique, les élèves se sont lancés dans différentes créations, appuyés par des enseignants chevronnés et des élèves qui se spécialisent dans cette discipline. Une belle découverte pour nos élèves français plongés dans une discipline qui leur était alors inconnue.

Durant ces semaines de stage, nos élèves ont été logés à l’hôtel de l’Université et ont pu également découvrir au sein de l’une des cantines différents plats traditionnels chinois. Ils ont même rapidement laissé de côté leurs couverts pour n’utiliser que les baguettes ! Ils ont fait preuve d’une grande adaptabilité et de curiosité pour la culture chinoise, en tirant un enrichissement personnel.

Ces quatre semaines de stage ont été extrêmement bénéfiques à nos élèves, tant par la qualité des enseignements reçus que par les découvertes culturelles qu’ils ont pu faire. Les échanges avec les élèves et les enseignants chinois, principalement menés en anglais, les ont obligés à sortir de leur zone de confort et à fournir les efforts nécessaires pour communiquer efficacement. Cette expérience, qui pour plusieurs élèves aura été la première hors d’Europe, leur a également permis de gagner en autonomie, de renforcer leur ouverture d’esprit et de leur donner le goût du voyage.

Ce projet, porté par Max Monot, enseignant d’anglais et animateur du réseau national Chine de l’enseignement agricole, et Aurélie Houdart enseignante d’allemand et anglais, a été financé par le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, la Région Nouvelle-Aquitaine ainsi que par l’université partenaire en Chine (Jiangsu Vocational College of Agriculture and Forestry). Ce partenariat a pour vocation de durer dans le temps avec l’envoi et l’accueil d’élèves pour des stages collectifs dans le domaine de l’Aménagement Paysager.

Auteur de l’article : Aurélie Houdart, enseignante d’allemand-anglais et référente Coopération Internationale au LEGTA Georges Desclaude de Saintes.
Contact : Max Monot, Animateur du réseau Chine de l’Enseignement Agricole, max.monot@educagri.fr




Un pont entre Innovation et coopération scientifique

L’Ambassade de France au Japon a accueilli dans ses locaux, les 11 et 12 juin 2024, un séminaire de recherche rassemblant des scientifiques, des universitaires et des experts des deux pays pour renforcer les liens de coopération et promouvoir l’innovation scientifique notamment dans les domaines du phénotypage, des aliments fermentés et de la robotique agricole.

L’événement, co-organisé par le Service science et technologie de l’ambassade, le Service économique régional et le Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire en collaboration avec INRAE et NARO, a rassemblé une centaine de participants des deux pays dans les locaux de l’ambassade de France à Tokyo et en ligne.



Crédit photographique : SCAC Ambassade de France à Tokyo

Cet événement conçu pour favoriser un environnement collaboratif où des responsables scientifiques et économiques des deux pays peuvent échanger leurs points de vue et forger de nouveaux projets de collaboration, a permis de rassembler des chercheurs des deux pays mais aussi des entreprises privées venues se présenter et identifier des collaborations avec le monde de la recherche.

L’objectif principal qui visait à faciliter les échanges d’idées et de projets entre les chercheurs des deux nations, a été largement atteint grâce à la mobilisation de chercheurs des deux pays à la fois pour intervenir et pour discuter les interventions sur trois thématiques retenues.

Phénotypage

Caractérisation des plantes, comment développer un savoir-faire opérationnel, générer de nouvelles connaissances et de mettre en lien avec de grandes thématiques comme l’utilisation de l’intelligence artificielle.

Aliments fermentés : tradition et innovation

Le pilier de la gastronomie japonaise et tradition culinaire ancienne redevenu populaires en France, a été au cœur des discussions. Les experts ont partagé leurs recherches sur les bienfaits pour la santé des aliments fermentés, ainsi que sur les méthodes traditionnelles et modernes de fermentation. Les échanges ont porté sur l’amélioration des procédés de fermentation pour augmenter la valeur nutritive et la sécurité alimentaire, en combinant les connaissances ancestrales et les technologies modernes.

Robotique agricole : automatisation et efficacité

En matière de robotique, l’accent a été mis sur les besoins identifiés respectivement par les deux ministères de l’agriculture quant au développement durable et aux technologies vertes, domaines où la collaboration franco-japonaise peut apporter des solutions innovantes aux défis globaux tels que le changement climatique ou le renouvellement des générations et les leviers que représentent chacune des thématiques ainsi que leur synergie.

Le Groupe d’Intérêt Européen EIG CONCERT-Japan est une initiative internationale ayant pour but de renforcer la coopération en matière de science, de technologie et d’innovation entre l’Europe et le Japon.

Cet événement a été pensé par les organisateurs pour mettre en valeur le pont existant entre la recherche et le secteur privé. Des entreprises des deux pays (Sony, Yakult, Kewpie, Chitose, Naio technologies, Hyphen, Exxact…) ont été invitée à jouer le jeu du pitch sur les thématiques discutées, apportant une perspective industrielle et explorant des opportunités de partenariats commerciaux. Leur participation a enrichi les débats en offrant des exemples concrets d’applications des technologies de pointe dans le domaine agricole.

Le séminaire a souligné la nécessité d’une collaboration renforcée entre la France et le Japon pour faire face aux défis mondiaux de la sécurité alimentaire et du développement durable. Les participants ont convenu de poursuivre et d’intensifier leurs échanges scientifiques et technologiques, en mettant en place des projets de recherche conjoints et en facilitant la mobilité des chercheurs entre les deux pays.

Ce séminaire constitue un exemple concret de l’importance des partenariats internationaux dans le domaine de la recherche et de l’innovation, offrant des opportunités uniques pour les chercheurs des deux nations de travailler ensemble pour construire l’avenir.

Pour en savoir plus sur l’appel à projet EIG Concert

Crédit de photo de tête : Amanohashidate, prefecture de Kyoto / Île de Honshu – Japon, crédit Comptoir des Voyages

Contact : Nezha Chachia, Chargé de mission Recherche, nezha.chachia@agriculture.gouv.fr, Jérôme Perdreau, Conseiller aux affaires agricole Japon/Corée du Sud (Ambassade de France au Japon), jérôme.perdreau@dgtresor.gouv.fr




France-Corée, des défis communs

Une délégation du ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire s’est rendue en Corée du Sud les 19 et 20 juin 2024, à l’occasion de la 4e réunion du comité de coopération agricole franco-coréen.

Des représentants des directions d’administration centrale du Ministère français de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire se sont rendus à Sejong en Corée du Sud afin de rencontrer leurs homologues du Ministère coréen de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales à l’occasion de la 4e réunion du comité de coopération agricole franco-coréen. Initié en 2011 et reconduit en 2018 puis 2019, ce comité a pour objectif de croiser les regards sur les contextes, enjeux et politiques publiques agricoles et sanitaires des deux pays.

Des politiques agricoles face à des défis communs

La France et la Corée du Sud font face à des défis communs dans le domaine agricole, que ce soit en matière de sécurisation du revenu des agriculteurs (la Corée souligne un décrochage, ces dernières années, des revenus des ménages agricoles par rapport aux ménages urbains), de sécurité et de souveraineté alimentaires (la Corée vise une augmentation de ses taux d’auto-suffisance en céréales et soja), d’adaptation des systèmes agricoles au changement climatique couplée à un objectif de neutralité carbone, ou de renouvellement des actifs agricoles (la part des plus de 65 ans représentaient 44% des agriculteurs coréens en 2018 contre 5% en 1970) et d’attractivité des zones rurales afin de limiter la déprise agricole.

En particulier, la partie coréenne a pu mettre en avant sa politique de revitalisation rurale, tandis que la partie française a présenté l’organisation de l’enseignement agricole en France qui forme près de 210 000 jeunes par an, de la 4ème au doctorat, à plus de 200 métiers du vivant.

Perspectives de collaboration en recherche et innovation agricole

Cette rencontre a permis de réaliser un état des lieux des écosystèmes de recherche et d’innovation agricole dans les deux pays. En matière de recherche agricole, l’accord d’association de la Corée du Sud à Horizon Europe devrait être officiellement signé au second semestre 2024, permettant à la Corée de participer pleinement au programme à partir de 2025 et de faciliter les collaborations entre chercheurs des deux pays. Des rapprochements sont en cours entre l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et la Rural Development Administration (RDA). En matière d’innovation agricole, pour répondre aux défis combinés du changement climatique, de la pénurie de main d’œuvre et de la diminution des surfaces agricoles cultivées, le ministère coréen en charge de l’agriculture table en particulier sur le développement du smart farming – de l’agriculture intelligente. Ce concept rejoint celui, proposé par l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), de transformation numérique de l’agriculture. A ce titre, le ministère coréen a manifesté de l’intérêt pour le réseau de 215 start-ups françaises de l’AgriTech et de la FoodTech, avec lesquelles des collaborations franco-coréennes pourraient être envisagées à terme.

Embellies en matière d’accès au marché et maintien d’ouverture des marchés

Les représentants des deux ministères ont pu se réjouir de la résolution, en ce premier semestre 2024, de dossiers sanitaires emblématiques, avec la réouverture du marché coréen à la viande bovine française (qui s’était fermé au début des années 2000 à la suite de la crise de l’encéphalopathie spongiforme bovine) et l’ouverture du marché de l’Union européenne à la soupe Samgyetang coréenne. Cette réunion du comité de coopération agricole a permis d’acter et finaliser la réouverture effective du marché coréen à la viande bovine française issue d’animaux de moins de 30 mois : 7 premiers établissements français ont été agréés par les autorités coréennes à la suite d’un audit réalisé au mois d’avril, et les parties coréenne et française ont validé le modèle de certificat sanitaire qui accompagnera les marchandises. Par ailleurs, s’agissant de la filière porcine, les deux parties se sont accordées sur une révision du certificat sanitaire pour l’exportation de viande porcine française vers la Corée, prenant en compte les modalités d’accord de zonage relatif à la peste porcine africaine – de quoi permettre le maintien des exportations de viande porcine à partir de zones non touchées en cas d’apparition de la maladie en France.

Ces deux livrables constituent des avancées notoires pour l’accès au marché coréen. Mise à mal depuis de nombreuses années par l’embargo sur le bœuf, la relation sur les sujet sanitaires et phytosanitaires (SPS) est désormais très favorable, débarrassée de cet irritant majeur, et s’appuie par ailleurs sur des outils robustes (reconnaissance du zonage, acceptation de la vaccination) pour le maintien des flux de la France vers la Corée.

Les échanges du comité de coopération agricole ont été complétés par une visite de terrain aux quarantaines animale et végétale de l’aéroport international d’Incheon, où les services coréens ont pu présenter notamment les modalités de contrôle renforcé sur les bagages des passagers, avec le recours à des chiens détecteurs et à des installations rayons X pour prévenir l’introduction de maladies animales ou végétales.

En marge du 4e comité de coopération agricole franco-coréen, des échanges complémentaires avec des représentants professionnels et avec la Délégation de l’Union européenne

En marge de la rencontre entre ministères, la délégation française a eu l’opportunité d’échanger, en présence de l’Ambassadeur, avec les représentants d’entreprises françaises présentes en Corée, d’importateurs de produits français, ainsi qu’avec les équipes locales de Business France et de Hopscotch Season. Ces échanges ont été l’occasion d’évoquer les opportunités et défis du marché coréen, notamment en lien avec la réouverture des marchés à la viande bovine française. Une rencontre a également été organisée avec la Délégation de l’Union européenne à Séoul, afin de faire un partage d’informations et d’ainsi favoriser une action française coordonnée avec celle menée à l’échelon européen.

Crédit photo de tête : Sejong CITY x CITY Catalogue BETA

Contact : Anne-Laure ROY, chargée de mission Asie – Bureau des relations européennes et de la coopération internationale – DGER (MASA), anne-laure.roy@agriculture.gouv.fr