Les étudiants sénégalais choisissent les écoles agronomiques françaises

La France est actuellement le premier pays de destination des étudiants sénégalais avec plus de 12 000 inscrits dans ses établissements d’enseignement supérieur. Près d’un candidat sur quatre aux études en France provient du continent africain (hors Maghreb) et le Sénégal constitue le premier contingent de cette zone.

Dans ce contexte, Campus France Sénégal a organisé son 1er Salon virtuel des études en France du 04 au 05 juin 2020 pour offrir un espace de rencontres et d’échanges entre toutes ses antennes au Sénégal, les établissements d’enseignement supérieur français, l’association France Alumni Sénégal, les (futurs) étudiants et leurs parents.

Agreenium, UniLaSalle et ISARA y ont ont rencontré leur public durant ces deux jours. Sur 1 900 visites comptabilisées entre les 53 stands, plus du quart sont allés découvrir leurs formations et ont participé à leur webinaire. Celui mettant en avant « l’aventure du vivant » a également encourager les jeunes à s’impliquer dans ces formations aux métiers d’avenir.

Trois alumni ont enrichi les échanges en témoignant de leur expérience à la fois lorsqu’ils étaient étudiants en France, mais aussi en tant que professionnels revenus au Sénégal pour exercer dans la recherche ou lancer leur propre entreprise.

Pour revoir ce moment consulter :

Contacts :

Maryline LOQUET, Attachée de coopération Enseignement agricole – Ambassade de France à Dakar

Vanessa FORSANS, Jean-Roland ARBUS, co-animateurs du réseau Afrique de l’Ouest, vanessa.forsans@educagri.fr, jean-roland.arbus@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Nouveau mensuel Actu’DGER – Retrouvez l’international

Le mensuel de la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche

Actu’DGER est la nouvelle publication mensuelle de la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche composée d’actualités (enseignement secondaire et supérieur, recherche, régions & établissements) et d’un dossier qui abordera chaque mois un thème particulier. Dès ce numéro de lancement, des actions internationales sont mises en avant. Retrouvez deux articles, focus international, publiés dans le n° 0 de juin 2020 (page 5 et 8).

Enseignement supérieur – Partenariats avec l’enseignement supérieur africain

Composante de la stratégie «Bienvenue en France» lancée en 2018, l’appel à projets PEA publié le 30 avril 2020 complète la politique d’accueil des étudiants africains en France en s’inscrivant dans une double logique de renforcement des capacités des établissements africains et de rayonnement international des établissements français.
Il a pour objectif de soutenir : la co-construction de formations et/ou la montée en gamme des formations existantes en lien avec les besoins socio-économiques des 18 pays partenaires (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Comores, Djibouti, Éthiopie, Gambie, Guinée, Liberia, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, République centrafricaine, RDC, Sénégal, Tchad et Togo), l’appui à la modernisation institutionnelle et la gouvernance des établissements, la mise en place de systèmes d’évaluation, d’accréditation et d’assurance qualité.
Coordonnés par un établissement d’enseignement supérieur d’un pays africain et un ou plusieurs établissements français, les projets devront concerner les formations de niveau Licence au minimum et relever d’un secteur d’activités prioritaire pour le développement durable du pays.
L’appel à projets est opéré par l’Agence nationale de la recherche, en partenariat avec Campus France. Une conférence (en ligne) sera organisée courant juin afin de présenter le programme et de répondre aux questions des établissements français et africains intéressés.
La date limite de dépôt des pré-projets est fixée au 21 septembre 2020.
Les projets lauréats seront soutenus pendant 4 ans pour un montant entre 1,5 et 3,5 millions d’euros.
Les établissements de l’enseignement supérieur agronomique qui se porteront candidats à cet AAP sont invités à en informer la DGER breci@agriculture.gouv.fr

Rubrique Internationale – Remise des prix Moveagri

Jeudi 30 avril, l’Institut Agro – site de Florac, la DGER et son réseau en charge de l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (le RED), ont organisé la 5éme cérémonie de remise des prix du concours MoveAgri, réseau social de l’enseignement agricole où les apprenants partagent leurs expériences de mobilités à l’étranger sous forme de blogs, de photos, de vidéos…
Confinement oblige, la remise de prix a eu lieu par écrans interposés !
Après un mot d’ouverture de Valérie Baduel, Directrice générale adjointe de la DGER, les lauréats ont témoigné des expériences qui leur ont valu les prix suivants :
– Prix PHOTO : Estelle Galibert, élève en BTSA Ineopole à Brens (81) pour son stage en Suisse,
– Prix BLOGAGRI LYCÉENS : Iris Andissac, élève en Terminale STAV au lycée agricole Henri Bassaler, à Brive Voutezac pour son stage au Chili,
– Prix BLOGAGRI ETUDIANTS : Marie Krdzalin, élève en BTSA ANABIOTECH au lycée agricole de La Roque à Rodez (12) pour son stage en Australie,
– Prix VIDEO des gestes professionnels en action : Clélie BRAS, élève en BTSA spécialité Technico-commercial à Ineopole à Brens (81) pour son stage en Angleterre,
– Prix spécial du jury – Catégorie BLOG jeune étranger : Paula Lorente, volontaire européenne espagnole au lycée agricole Fonlabour d’Albi.
Les blogs d’un groupe de sept étudiants du lycée de Montargis ayant fait leur voyage d’étude solidaire au Sénégal, et de deux étudiants béninois en service civique dans le même lycée, ont également été présentés et salués pour leur
qualité.
Parmi les innovations de cette année, la DGER a remis à l’ensemble des lauréats MoveAgri un Open Badge « MoveAgri Ambassadeur » qui reconnaît les compétences acquises lors de mobilités à l’étranger. Les contributeurs du site MoveAgri pourront recevoir également un Open Badge « MoveAgri Reporter ». Corinne Lefay-Souloy, Conseillère technique au Cabinet de la Direction de l’Agence Erasmus+, a clos la cérémonie en tant que grand témoin puis l’Institut Agro – Florac et la DGER ont annoncé officiellement le lancement de la 6éme édition du Prix MoveAgri pour l’année scolaire 2020 / 2021.

A lire la version complète du n° 0 – juin 2020, en ligne sur Chlorofil : https://chlorofil.fr/actudger




Africains en BTSA et en service civique dans des établissements agricoles pendant le confinement

Si toutes les mobilités sont pour l’instant annulées ou reportées à cause de l’épidémie de COVID-19, une douzaine de jeunes africains continuent leur service civique dans plusieurs établissements agricoles et autant d’étudiants suivent leurs cours de BTSA tout en respectant les règles du confinement imposées par le gouvernement. Voici un tour d’horizon de leur vie en France.

Au LEGTA d’Auzeville (31), les Burkinabè Safiata et Adama poursuivent leurs missions liées à l’apiculture et au maraîchage. Les matinées se passent à la miellerie et les après-midi au potager :

Ces activités leur permettent de bien vivre leur confinement, d’autant plus qu’ils habitent une grande maison sur le vaste terrain de 10 ha du lycée. Et ils sont en contact téléphonique quasi quotidien avec leur tuteur, qui leur permet aussi d’utiliser une fois par semaine le téléphone du lycée pour appeler leurs familles au Burkina Faso.

Au LPA de Château-Gontier (53), Arthur, Ivoirien, continue son travail sur les insectes tandis que Jemima, Béninoise, ne pouvant poursuivre en cette période sa mission au Refuge de l’Arche (protection des animaux sauvages en captivité), travaille le matin à l’animalerie du lycée. Tous deux gardent le moral, confinés au lycée, comme l’un de leurs tuteurs, chef de l’atelier piscicole.

Au LPA de Vire (14), les Ivoiriens Chimène et Ernest sont en contact téléphonique très régulier avec leur tuteur et vont bien. Leurs activités d’ECSI sont annulées ou reportées mais ils assurent la traite en alternance avec le chef d’exploitation et le vacher, assistés du proviseur adjoint :

Ils ne se sentent pas isolés dans la mesure où le personnel de direction se montre très présent, logeant aussi sur l’établissement.

Il en va de même pour leurs compatriotes Oumar, au LPA de Velet (71) et Krystelle, au LEGTA de La Roche-sur-Yon (85). Cette dernière continue à travailler un peu sur l’exploitation (maraîchage bio) et apprend à conduire le tracteur et aussi à faire du vélo ; elle travaille sur son rapport de stage et profite des installations sportives. Elle a des contacts avec les personnels logés et confinés au lycée qu’elle croise ici et là, sans négliger les gestes barrières. Le chef d’exploitation notamment assure les courses, pour elle et pour Saadia, service civique marocaine.

Ranto, service civique malgache au LEGTA de Pau (64), lui, ne loge pas au lycée mais dans un foyer de jeunes travailleurs, où il tente de s’occuper au mieux, ayant forcément mis entre parenthèses sa mission de service civique.

Quant à la Sénégalaise Mbacké, elle devait terminer sa mission de service civique à l’EPLEFPA de Montmorot (39) le 28 mars. Mais en accord avec sa tutrice, son ONG d’origine (Nebeday) et France Volontaires, elle a pu rentrer prématurément dans son pays. Désormais au Sénégal donc, elle s’impose un confinement de quatorze jours minimum et garde un très bon souvenir des quelques mois passés en France.

Enfin, les Béninois Kévin et Flavien ont préféré, dès l’annonce de la fermeture de l’établissement, quitter le LEGTA Le Chesnoy (45) pour passer ce temps de confinement chez leur ami tarn-et-garonnais, agriculteur retraité membre de l’association CUMA-Bénin, qui les a déjà accueillis pendant les vacances scolaires. Ils sont heureux et ne s’ennuient pas, dans un large espace rural où ils effectuent diverses tâches leur permettant d’utiliser quelques machines :

En outre, pour les étudiants africains en BTSA, la situation est quelque peu différente de celle des services civiques étant donné qu’ils ne sont pas logés dans les lycées et qu’il leur faut suivre les cours à l’instar de leurs camarades de classe.

Au LEGTA de Limoges (87), Athène et Pathé, Sénégalais en BTSA TC, se portent bien et se débrouillent pour suivre les cours à distance, dotés d’ordinateurs pour recevoir les cours et exercices d’application via Pronote. Néanmoins ils disent vivre difficilement le confinement qui les isole davantage qu’en temps normal.

Bamba, Aïcha et N’gone, les trois Sénégalais en BTSA APV au LEGTA de Châteauroux (36) bénéficient comme leurs camarades de la continuité pédagogique mise en place par l’établissement, à travers une liste Snapchat et via Pronote. Bamba en témoigne : Inquiet par rapport à ses revenus quand le McDo où il travaille après les cours a fermé, il se trouve désormais rassuré par la possibilité de bénéficier du chômage partiel. Et il envisage par ailleurs de se faire embaucher par un agriculteur pour les deux semaines de vacances à venir.

Les jeunes africains en service civique et en BTSA sont donc en bonne santé ; la continuité de l’accueil est assurée pour eux, grâce à l’attention des tuteurs, enseignants et personnels de direction (chefs d’établissement, d’atelier, d’exploitation) qui veillent à l’organisation de l’activité ou au suivi pédagogique comme au confort de la vie quotidienne. Tous contribuent à la lutte collective contre le COVID-19 en respectant au mieux le confinement.

Contacts :

Vanessa FORSANS, Jean-Roland ARBUS, co-animateurs du réseau Afrique de l’Ouest, vanessa.forsans@educagri.fr, jean-roland.arbus@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Océan Indien – Coopération régionale comme un levier pour l’insertion

L’insertion professionnelle des jeunes en formation agricole

Alexandre, au cours de sa formation en BTS DARC (Développement de l’Agriculture des Régions Chaudes) au lycée agricole « Emile Boyer de La Giroday « à Saint Paul de La Réunion a bénéficié de plusieurs expériences de mobilités proposées   dans le cadre du programme de coopération régionale du réseau REAP AAOI ( Réseau des Etablissements Agricoles Professionnels de la région Afrique Australe Océan Indien ) .

Ce réseau crée en 2012  réunit aujourd’hui plus de 70 établissements de formation agricole dans 8 pays et Iles de la zone Afrique australe et Océan Indien (Afrique du Sud, Mozambique, Madagascar, Maurice, Rodrigues, Comores, Seychelles, Mayotte et Réunion) et constitue un cadre favorable aux échanges des jeunes   en formation agricole.

C’est ainsi qu’Alexandre a pu réaliser une première mobilité collective en Afrique du Sud en partenariat avec 1 établissement REAP, le collège agricole de Cedara pour l’aménagement d’un jardin vivrier conduit en agro écologie dans une école de Sobantu, township historique de la ville de Pietermaritzburg au Kwa Zulu Natal.

Il a ensuite participé à une deuxième mobilité collective à Madagascar en partenariat avec 3 établissements REAP d’Antsirabe : la Ferme Ecole de Tombontsoa , le CAFPA et le CEFFEL pour une étude du système agraire et du développement local. C’est là que l’idée de son service civique a germé. Elle s’est concrétisée l’année suivante puisque dans le cadre des échanges de coopération entre le lycée agricole de St Paul et la Ferme Ecole de Tombontsoa il avait été convenu qu’un poste de service civique financé par le Conseil Général de la Réunion serait proposé à des titulaires du BTS DARC, en contre partie les établissements REAP de la Réunion accueille chaque année en stage sur leur exploitations 2 à 3 jeunes de Tombontsoa.

Après une riche année d’encadrant, enseignant et animateur sur les ateliers de production animale de Tombontsoa, Alexandre a décidé de reprendre ses études en Licence professionnelle Agriculture et Développement Durable en Milieu Tropical Insulaire proposé par le lycée agricole de St Paul et l’Université de la Réunion. Il ne fait aucun doute que ses expériences à l’internationale lui ont permis de décrocher son emploi en alternance dans la coopérative laitière SICALAIT de la Réunion et d’intégrer la licence.

À quoi sert la coopération internationale dans un parcours professionnel ?

Alexandre LEROUX , un ancien service civique de la coopération international du Département de La Réunion, nous donne son sentiment sur la question. C’est un enrichissement personnel, social et professionnel.