Fresne-Angers, la culture de partenariats historiques

C’est en 2026 que le Lycée d’enseignement agricole d’Angers et l’École d’horticulture de Munich souffleront les 50 bougies de leur partenariat, ce qui en fera à ce jour en France l’un des plus anciens partenariats étrangers de l’enseignement agricole technique. Le Fresne d’Angers, un établissement résolument tourné vers la coopération européenne et internationale !

Le cinquantenaire d’échange entre les deux structures de formation d’Angers et de Munich s’inscrira dans un projet d’établissement résolument tourné vers la coopération européenne et internationale, puisque l’établissement Le Fresne entretient de longue date deux autres partenariats : avec le centre de formation horticole de Laval au Québec, depuis maintenant trente ans et avec l’institut des techniciens spécialisés en horticulture (ITSH) de Meknès au Maroc.

Le point de départ de la coopération entre le Lycée français et le Maroc dans le domaine de la formation agricole remonte au début des années 2000, avec une première étape importante en 2011, date à laquelle est signée une véritable convention de partenariat entre les deux établissements. C’est ainsi que, depuis le début de cet accord, deux étudiants marocains sont accueillis chaque année en Maine-et-Loire afin de suivre un BTSA en productions horticoles. Et pour parfaire cette dynamique, depuis 2014, ce sont deux étudiantes qui sont accueillies en alternance une année sur deux, ce qui permet de faire rimer coopération internationale et parité dans le cadre de cette fructueuse collaboration.

Très rapidement, il s’avère que les étudiants accueillis sont des exemples pour leurs homologues français : soif d’apprendre, forte implication, niveau technique développé et autonomie caractérisent chaque promotion. Ils favorisent aussi la sensibilisation des jeunes Français à la solidarité internationale, et donnent un vrai sens à la mission de coopération Sud/Nord que doit promouvoir l’enseignement agricole.

Un partenariat renaissant pour le meilleur

Le COVID a, comme pour de nombreux autres, mis un coup d’arrêt à ce partenariat. Après plusieurs années d’incertitude, l’envie de travailler ensemble et de cultiver l’amitié franco-marocaine a été la plus forte, et en février 2023, une nouvelle mission angevine s’envolait vers le Moyen Atlas afin de reconduire la convention, élaborer conjointement avec les partenaires marocains un plan quinquennal de coopération et, bien sûr, procéder aux entretiens de sélection en prévision de l’accueil de deux nouvelles étudiantes à la rentrée scolaire suivante.

C’est ainsi que Chaimae et Samya sont arrivées en Anjou au mois de septembre 2023 pour entrer en première année de BTSA « métiers du végétal » (anciennement « productions horticoles »). Samya, l’aînée des deux, en tant que fille d’agriculteur, connait bien ce domaine. Elle a souhaité venir en France notamment pour approfondir ses connaissances sur l’agriculture biologique, et achever la transition initiée par son père dans la culture de figues et d’olives. Son objectif est d’acquérir une certification bio, afin des valoriser sa production locale face à la concurrence des produits étrangers.

Pour ce qui est de Chaimae, outre son envie de découvrir la France, le moteur de sa décision de venir continuer ses études à Angers, si elle ne vient pas d’une famille d’agriculteurs, elle est cependant passionnée par l’arboriculture fruitière. Son souhait est alors d’explorer des techniques innovantes, mais elle est aussi curieuse du système éducatif français.

1 année passée en France

Les deux jeunes semblent ravies de leur première année de BTSA au sein du lycée agricole d’Angers. Elles acquièrent de nouvelles compétences qui, comme le précise Samya, sont basées sur une approche globale de la production, qui complète bien l’aspect plus opérationnel de ce qu’elles ont déjà appris au Maroc.

Chaimae est, elle, contente de pouvoir profiter des opportunités offertes par l’exploitation de l’établissement, qui permet une pratique concrète de ce qu’elles abordent en cours avec leurs professeurs. Concernant ceux-ci, elles évoquent toutes deux leur bienveillance et leur disponibilité, en particulier durant la recherche des stages qu’elles ont dû faire cette année, faisant jouer leur réseau afin de trouver des structures d’accueil proches du lycée où elles résident en appartement, car elles sont peu mobiles. Chaimae en a d’ailleurs profité pour apprendre à faire du vélo, une autre compétence acquise !

A noter qu’en septembre 2024, alors que Samya et Chaimae commenceront leur deuxième année de BTSA, et comme le prévoit la convention entre l’EPLEFPA et l’ITSH, ce sont deux nouveaux étudiants qui arriveront à leur tour à Angers pour un cycle de deux années d’études. Il seront donc quatre jeunes Marocains au sein de l’établissement. Aucun doute sur le fait que nos deux étudiantes sauront les accueillir et leur faire bénéficier de leur expérience déjà riche.

Une fois diplômées… ?

Suite à l’obtention de leur diplôme, au printemps 2025 donc, Samya et Chaimae souhaitent rester quelque temps en France pour une licence professionnelle par apprentissage, peut être toujours au Fresne-Angers. Cette possibilité leur permettrait en effet de financer leur séjour, et de parfaire leur parcours en termes d’acquisition de connaissances dans le domaine de la production agricole. Puis, pourquoi pas, se faire embaucher en tant que salariée dans une des nombreuses exploitations maraichères du pays angevin.

Mais le but ultime de cette belle expérience reste le même pour les deux jeunes femmes : retourner au Maroc pour retrouver les leurs et s’installer fièrement en tant que productrices locales.

Contact : Julien PICHON, Chargé de coopération européenne et internationale à la DRAAF Pays de Loire, julien.pichon@agriculture.gouv.fr




2024 : Europe meets in Alsace !

Le Congrès du réseau des Lycées viticoles européens sonne le retour des débats avec sa 14ème édition qui s’est déroulé à Rouffach à l’EPLEFPA des Sillons de Haute Alsace du 22 au 24 mai 2024.

Le renouvellement générationnel et les enjeux de la viticulture de demain face au challenge de la formation et de la reconnaissance des compétences étaient au cœur des débats de cette rencontre européenne.

Comeback du réseau européen

Ce réseau informel de 50 ans d’existence fédère une centaine d’établissements viticoles à travers l’Europe qui se réunit traditionnellement en congrès tous les deux ans dans un pays différent pour une rencontre institutionnelle. Freiné par un contexte sanitaire dégradé le réseau avait hâte de se retrouver pour valoriser, à l’échelle européenne, leurs réflexions sur l’avenir de la filière viti-vinicole.

130 congressistes ont pu réfléchir et échanger au fil des conférences. 11 établissements français étaient entourés de 8 pays européens (Autriche, Italie, Hongrie, Allemagne, Espagne, Slovaquie, Suisse et Ukraine).

Savoirs et enjeux

Les intervenants invités à cette occasion furent Cécile Gazo, sociologue à l’ENSAT qui à l’occasion de sa thèse de fin d’étude s’est penché sur la question du renouvellement des générations : qui pour gouverner l’installation en agriculture ?

De nos jours la relève fait face à plusieurs enjeux tels que le développement économique, la souveraineté alimentaire, l’animation du territoire, la transition agro-écologique face à la compétitivité européenne.

La recette Invivo selon Sébastien Graff, Directeur de Ressources Humaines de la Coopérative Invivo : tabler sur la réduction des intrants (zéro pesticide), l’augmentation de la biodiversité dans les champs, l’amélioration de la qualité des sols ainsi que la valorisation du métier d’agriculteur à travers une rémunération décente.

Selon Patrick Lizee, assesseur du doyen de l’inspection de l’enseignement agricole : le pacte pour la loi de l’Orientation Agricole est un levier pour la nouvelle génération d’agriculteurs. Grâce au Programme National d’Orientation et de Découverte des métiers, l’objectif est de former les acteurs du métier depuis le formateur, l’enseignant, le conseiller jusqu’aux agriculteurs et en prenant en compte les enjeux de la transition économique, générationnelle et écologique.

Compétences et reconnaissances

Les débats ont été complétés par Mme Anne Sander, députée européenne et le Pr. Dr. Gert Vigelen, Ancien Président du Landeswohlfartsverband du Bade-Württemberg. Mme Danielle Bras, Vice Présidente de la Chambre d’Agriculture d’Alsace, présidente de l’association RI2 pour la promotion des échanges entres professionnels et apprenants frontaliers, mais avant tout agricultrice nous a partagé son expérience d’installation et son engagement en tant que représentante de la branche professionnelle de part et d’autre du Rhin.

La reconnaissance des capacités professionnelles fut également abordée via la plateforme « Zerobarrier »: outil permettant de reconnaître les parcours de formations non diplômantes pour permettre l’insertion de tous dans les métiers agricoles.

La Recherche pour une meilleure adaptation

Les instituts de recherche INRAE (Colmar) représenté par M. Lukasz Tarkowski et le WBI (Fribourg en Brisgau) représenté par Mme Miriam Kaltenbach ont apporté leur éclairage sur le réchauffement climatique et les innovations techniques appliquées à la filière viticole tel que les cépages résistants aux maladies cryptogamiques, les outils de prédiction météorologique et de pression des maladies.

Habib Marande, consultant et expert en certification professionnelle et développement de compétence soutien l’apprentissage, l’enseignement et la formation professionnelle à travers son manifeste « In vivo veritas » et sa contribution au projet VINIMOB.

Il officie à la Commission Nationale de la Certification Professionnelle en tant qu’expert des ECVET auprès de l’agence Erasmus+ France.

Belle occasion de festoyer

Les congressistes ont été accueillis par le maire de Colmar M. Eric Straumann.

Le Château de la confrérie Saint Étienne fut l’écrin des festivités autour du congrès sous le

 

patronage bienveillant de Mme Anne Bossy, Directrice de la DRAAF. Autour d’un repas, la Confrérie Saint-Étienne à intronisé Sabine Scheffer, professeur d’allemand très impliquée dans la coopération internationale au lycée viticole de Mâcon, Raphaël Gaillard directeur de l’école d’agriculture du Valais et Rolf Hauser, directeur émérite de l’école viticole de Weinsberg.

Les délégations ont emmené dans leurs bagages leurs spécialités régionales proposées lors d’un buffet convivial qui s’est tenu dans les Serres du Jardin du Pflixbourg à Wintzenheim. Ce fut l’occasion pour la classe de BTS 2 en Viticulture et œnologie de Rouffach d’échanger avec les congressistes et de consolider leur réseau professionnel (recherche de stage, poursuite d’études, job d’été…).

Revivre le Congrès en Image

Prochain rendez-vous en 2026 en Suisse ou en Slovaquie ! A vos agendas !

Pour en savoir plus – VINIMOB est un partenariat stratégique Erasmus+ qui capitalise sur les acquis probants de deux projets européens précurseurs, à finalité  innovante et inclusive : ‘ZÉRO BARRIÈRE‘ et ‘VITIMOB‘.

Article coécrit par Pascale Labrousse et Audrey Baumann

Contact : Audrey BAUMANN, Animatrice du réseau Allemagne, Autriche, Suisse, Lichtenchtein de l’enseignement agricole, audrey.baumann@educagri.fr

 

 

 

 

 

 

 

 




Innover en formation agricole en Arménie

Margarit Poghosyan, directrice adjointe du développement et des innovations du secteur agricole au Collège régional du Tavouch Patrick Devedjian (Arménie), était en formation en France du 17 février au 2 mars 2024, notamment auprès de Catherine Demesy, directrice de l’EPL Naturapolis à Châteauroux.

Le temps de formation a été organisé dans le cadre d’un partenariat mené par Max Delpérié, ancien directeur d’établissement agricole public, chargé de mission pour le Fonds arménien de France.

Catherine Demesy, comment avez-vous préparé ce temps d’échange et de formation avec votre collègue arménienne ?

Sollicitée par Max Delpérié pour accueillir Margarit Poghosyan, j’ai accepté avec plaisir. Nous avions déjà partagé du temps lors de sa première mission en 2023 lorsque j’étais directrice adjointe au lycée agricole Les Vaseix, à Limoges, sur le pilotage pédagogique et ce temps partagé avait été très riche d’échanges.
Cette fois-ci nous avons élaboré un programme complémentaire sur 4 thématiques : pilotage financier, ressources humaines, projet d’établissement et coopération internationale. Pendant quatre jours, Margarit m’a suivie dans mon quotidien et a participé à mes différentes réunions pour étudier mon mode de management. Nous avons pris une demi-journée pour visiter l’établissement et aller à la rencontre des équipes et des jeunes, une demi-journée pour échanger autour du suivi financier de l’établissement, une demi-journée sur les ressources humaines. Et nous avons organisé une réunion avec l’équipe coopération internationale de Naturapolis pour étudier ensemble les différentes possibilités de partenariats entre nos deux établissements. Nous avons également échangé autour de la feuille de route stratégique de l’établissement que nous avons rédigée avant de mettre en place l’évaluation de l’établissement. Au-delà de la présentation de nos pratiques, nous avons essayé de voir ce qui était transposable et ce qui ne l’était pas et avons abordé l’axe de la formation, nécessaire pour faire évoluer les pratiques de nos collaborateurs.

Catherine Demesy et Margarit Poghosyan.

Qu’est-ce qui vous a intéressée dans cette démarche ?

Ces quatre journées ont été très riches d’échanges, j’ai pris autant de plaisir à transmettre mes pratiques qu’à profiter du regard extérieur précieux et pertinent de Margarit.
Au-delà des liens d’amitié qui se sont tissés lors de ces deux missions de Margarit Poghosyan en France, pouvoir échanger sur mes pratiques et stratégies, sur mon ressenti et mes questionnements est une vraie richesse pour une nouvelle directrice d’établissement. Cela permet de prendre du recul sur son quotidien et de bénéficier de conseils bienveillants. J’espère que Margarit a pu s’enrichir autant que moi de nos échanges !

Margarit Poghosyan, vous avez passé quelques jours auprès de la directrice de l’EPLEFPA Naturapolis de Châteauroux : quelles sont les raisons de ce choix ? Quels étaient les objectifs de ce temps de formation ? Qu’en retenez-vous ?

Je connais Catherine Demesy, la directrice de l’EPLEFPA Naturapolis de Châteauroux, depuis le mois de janvier 2023 quand j’ai fait ma première formation professionnelle sur le management pédagogique au Lycée agricole de Limoges Les Vaseix où elle était directrice adjointe. Catherine Demesy a repris un nouveau poste de directrice du Lycée Naturapolis depuis la rentrée 2023-2024. Les raisons de ce choix étaient liées à son nouveau poste et à l’expérience de janvier 2023, initiée et organisée par Max Delpérié.

Visite de l’EPL Naturapolis à Châteauroux.

Les objectifs de ce deuxième temps de formation étaient multiples, il s’agissait en particulier d’avoir le regard d’une nouvelle directrice d’EPLEFPA suite à sa nomination par rapport au diagnostic de l’établissement, à son plan d’action, à l’évolution du projet d’établissement et à la mise en œuvre de projets pédagogiques, ainsi qu’au management des ressources humaines et financier.
En janvier 2023, lors de mon premier stage au lycée agricole des Vaseix, j’étais impressionnée par le nombre de réunions, de discussions et d’échanges entre les responsables pédagogiques (directrice adjointe, CPE et professeurs principaux), par la participation des élèves aux différents conseils (de classe et d’administration) ainsi que par l’événementiel au sein de l’établissement. Par la suite, à mon retour, j’ai initié des conseils et des réunions pédagogiques plus réguliers avec les acteurs concernés : équipes administrative et pédagogique, réunions de classe et de parents. Le chargé de mission, Max Delpérié, a suggéré un agenda de semaines thématiques (de rentrée, de santé, de francophonie) que nous sommes en train de faire en les adaptant toujours au terrain. Nous avons démarré le travail du Conseil de perfectionnement dont le but est de synchroniser les actions des responsables du recrutement, de l’orientation professionnelle, de la communication et de l’administration appuyées par la présence des experts français. Effectivement, l’une des actions les plus importantes c’est la mise en place et le développement de la qualité des travaux pratiques sur l’exploitation agricole que nous continuons à élaborer. Nous avons pu positionner notre Lycée comme centre francophone de la région du Tavouch et créer des relations plus étroites avec les exploitants, les entités locales (Préfecture, Mairie) et les services de l’Ambassade de France en Arménie.

Un objectif complémentaire concerne la coopération internationale dont la possibilité d’échanges professionnels… Compte tenu des différences énormes entre les modèles de l’enseignement, de l’éducation, des financements et autres, le plus essentiel pour moi était de comprendre les fonctionnements et d’essayer de les adapter aux réalités existantes de mon pays. Par ailleurs, c’était une opportunité de mettre en place les premiers échanges entre nos deux établissements au niveau de la coopération internationale.

Vous avez ensuite participé au Salon international de l’agriculture à Paris : quels sont les interlocuteurs que vous avez eu l’opportunité de rencontrer ? Quelles avancées dans vos projets ces échanges ont-ils permis ?

Au SIA 2024.

L’Aventure du vivant au SIA 2024.

Le choix de la période de ma formation était lié aussi à la 60ème édition du Salon international de l’agriculture de Paris.

Les objectifs premiers étaient de participer au Salon et en voir l’organisation : conférences, échanges, ateliers, partage de savoir-faire, mais aussi d’observer les concours et la présentation des animaux, des produits et des lycées agricoles.
J’ai pu découvrir la communication du Ministère de l’agriculture en direction des jeunes (découverte des métiers et des formations) par la visite du véhicule qui parcourt toutes les régions de France avec le slogan l’Aventure du Vivant.
Enfin, j’ai pu communiquer auprès de représentants de lycées au niveau de partenariats éventuels en coopération internationale.

L’autre point important était la réunion avec des collègues chargés de la coopération internationale à la DGER. La réunion du 27 février, avec Rachid Benlafquih, Vanessa Forsans, Évelyne Bohuon (animatrice du réseau Arménie), a permis de formaliser les échanges préalablement préparés avec Max Delpérié.

Nous avons défini les étapes suivantes de nos actions, en précisant les projets en cours et à venir, en définissant les objectifs de moyen et court termes, l’appel à manifestation d’intérêt pour de l’expertise complémentaire, et le travail à mener en direction de l’Agence Française de Développement et de l’Ambassade de France.

Personnellement, le plus impressionnant a été d’observer et de mesurer la motivation des jeunes et leur amour du métier d’agriculteur et des métiers connexes. Les élèves que j’ai rencontrés avec leurs enseignants ont été très intéressants et très expressifs sur leur engagement. Je retire et retiens beaucoup de points positifs afin d’en inspirer le système que nous mettons en place en Arménie.

Max Delpérié, quel est le contexte de cette coopération ?

En 2020, j’ai été approché par des responsables du Fonds Arménien de France souhaitant rencontrer des lycées agricoles. Les visites des deux lycées dont j’avais la responsabilité en Limousin ont eu lieu avec pour thème principal la présentation des actions pédagogiques induites par l’utilisation des exploitations agricoles et des ateliers technologiques des EPLEFPA.
Historiquement, les programmes de développement agricole entre la France et l’Arménie portés par le Fonds Arménien de France (FAF), association de loi de 1901 reconnue d’Utilité Publique, ont initié des actions de développement agricole créatrices d’activités économiques et d’emplois. Le FAF dispose d’équipes opérationnelles françaises sur le terrain. Le FAF, grâce au projet agropastoral du Tavush soutenu par le Conseil Départemental 92, a acquis une expérience certaine dans le domaine du développement rural depuis 15 ans. À l’initiative de Patrick Devedjian, ce projet a été initié en 2008. Il a permis de développer une ferme moderne pour l’Arménie et une fromagerie : La ferme de Lusadzor. Différentes évolutions ont été réalisées depuis. Le grand projet qui anime les membres du FAF est la création d’une école d’agriculture en référence aux lycées agricoles français avec l’appui si possible d’établissements agricoles, le soutien de la DGER et les financements entre autres de régions dont l’Île de France.
Une mission d’un groupe d’experts dont je faisais partie s’est déroulée en octobre 2021. Un partenariat entre le ministère de l’Éducation nationale arménienne et le FAF est acté avec la mise à disposition des locaux du collège régional professionnel d’Idjévan (capitale du Tavush) afin de créer un établissement de formation agricole. L’ouverture a eu lieu en septembre 2022. La ferme de Lusadzor devient de fait le lieu des travaux pratiques dispensés. Il est clair que les cursus mis en place dans le collège régional d’Idjévan et la ferme-école de Lusadzor feront partie d’un programme national de formations rénovées pour l’agriculture en Arménie dont bénéficieront toutes les régions d’Arménie si l’expérience est porteuse de sens et d’avenir. Une fondation a été créée entre le ministère de l’Éducation et le Fonds Arménien de France, co-présidée par le vice-président du Fonds. Le nom de Patrick Devedjian a été donné au collège régional d’Idjévan. Du fait de la crise Covid, les projets imaginés ont pris du retard. Depuis deux années scolaires, nous* avançons avec les équipes arméniennes d’enseignants et une directrice adjointe recrutée, je suis chargé du suivi des actions pédagogiques innovantes, de l’accompagnement professionnel et de la formation de la directrice adjointe Margarit Poghosyan.
* Jacques Bahry, expert spécialiste en formation continue et formations à distance, et moi-même.

Quelles sont les prochaines étapes de ce projet ?

Des missions d’expertise en Arménie sont proposées pour accompagner l’évolution du Collège régional d’Idjévan dans son offre de formation agricole. Trois axes sont retenus, le premier portera sur les évolutions pédagogiques des enseignements techniques en lien avec l’exploitation (apprentissages liés aux transitions agroécologiques) et l’atelier fromagerie ; le second se concentrera sur la vie scolaire d’un établissement basée sur la participation des jeunes, des partenaires selon des principes intégrant les notions de citoyenneté, d’éducation inclusive, de participation individuelle et collective et de démocratie ; enfin, le troisième axe prendra en compte, plus largement le développement territorial des métiers agricoles (installation des jeunes, formation continue des adultes, structures intermédiaires – filières – conseil en agriculture). Ainsi, pour participer à cette mission à l’automne 2024, enseignants d’agronomie ou zootechnie, directeurs d’exploitations agricoles, CPE, directeurs d’établissements pourront candidater à cet appel à manifestation d’intérêt.

Propos recueillis par Vanessa Forsans, animatrice du réseau CEFAGRI (Conseil Expertise Formation Agricole à l’International).

Contacts : Évelyne Bohuon, animatrice du réseau Arménie, evelyne.bohuon@educagri.fr
Stéphanie Mangin, chargée de mission Europe au BRECI/DGER, stephanie.mangin@agriculture.gouv.fr, Rachid Benlafquih, chargé de mission expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr, Vanessa Forsans, animatrice du réseau CEFAGRI, vanessa.forsans@educagri.fr




L’Enseignement agricole résolument européen

L’Europe et l’international sont au coeur de l’enseignement agricole grâce au programme Erasmus+. L’engagement dans les projets déposés auprès de la Commission européenne, via l’Agence française Erasmus+, permet de financer de multiples partenariats et des mobilités pour les jeunes.

Depuis la mise en place en 1987 du programme destiné à soutenir l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport en Europe, le mot – clé  » Erasmus  » est devenu un exemple de réussite européenne. Le périmètre des échanges, initialement réservés aux étudiants et enseignants et limités au niveau européen, s’est peu à peu élargi. Dénommé  » Erasmus +  » depuis 2014, le programme soutient aujourd’hui une large gamme d’actions, qui permettent à leurs bénéficiaires d’accroître leurs compétences et leur employabilité en découvrant d’autres manières d’apprendre, de travailler et d’innover, au niveau européen et international.
Les différents secteurs de l’enseignement agricole, en particulier l’enseignement scolaire, l’enseignement et la formation professionnels et l’enseignement supérieur, sont concernées par les actions financées. Le budget Erasmus + en 2024 est de 4,3 milliards d’euros.

Le développement d’une identité agricole européenne

Dans l’enseignement agricole français, l’intérêt des mobilités et des partenariats européens et internationaux est aujourd’hui une évidence, que ce soit pour les élèves, les apprentis, les étudiants ou les adultes en formation. Les établissements ont pleinement intégré cette dimension dans leur approche pédagogique et éducative, donnant ainsi corps à la stratégie du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire. Ils jouent un rôle actif dans la construction de l’espace européen de l’enseignement et dans le développement d’une citoyenneté et d’une identité agricole européenne.

Premiers résultats prometteurs

Cette mobilisation est le fruit d’une collaboration efficace et quotidienne entre le Ministère et l’Agence Erasmus +, ainsi que du travail des réseaux de l’Enseignement agricole dédiés aux projets européens. Les exemples de projets Erasmus + dans l’enseignement agricole sont nombreux et les premiers résultats chiffrés à mi – parcours sont très encourageants.
On peut d’ores et déjà indiquer que sur l’année scolaire 2022 – 2023, plus de 10 000 jeunes de l’enseignement agricole ont bénéficié du soutien du programme pour une mobilité de stage ou d’étude. On note également la belle place occupée par la voie professionnelle, l’enseignement agricole étant à l’origine d’un quart des mobilités françaises de ce secteur .

Des valeurs communes

Si ce programme est efficacement investi par les acteurs de l’enseignement et de la formation agricoles, c’est parce que nos valeurs et nos priorités sont en parfaite cohérence : l’inclusion, l’éducation à la citoyenneté, la transformation numérique, l’adaptation au changement climatique et plus largement l’accompagnement des transitions.

Un atout pour l’enseignement agricole !

Les opportunités qu’offre le programme Erasmus + sont autant d’encouragements à faire le choix d’un parcours vers les métiers du Vivant. Ces métiers recrutent chaque année plus de 100 000 personnes, et attendent cette nouvelle génération de professionnels formés dans nos établissements : motivés, passionnés, ouverts sur l’Europe et sur le monde.

Photo de tête d’article : crédit photo@Jessica Melines (BTS technico commercial dans les vins et les spiritueux), en stage au sud de la Croatie, sur la péninsule de Peljesac – 2022 – Blog Moveagri

Contacts : Les Chargées de mission Europe et et Programme Erasmus+

Anne-Sophie GOYON, Chargée de l’appui au programme Erasmus+ « Enseignement scolaire », anne-sophie.goyon@educagri.fr,

Corinne SAMOUILLA, Chargée de l’appui au programme Erasmus + « Enseignement supérieur », corinne.samouilla@educagri.fr,

Marthe GEOFFROY, Chargée de l’appui au programme Erasmus+  » Enseignement professionnel », marthe.geoffroy@educagri.fr,

Isabelle WILWERTZ, Chargée de l’appui au programme Erasmus+ « Education des adultes » et tous secteurs, isabelle.wilwertz@educagri.fr,

Aurelia HAIOUN, Chargée de l’appui au programme Erasmus+ « Jeunesse et Sport », aurelia.haioun@educagri.fr