Africains en BTSA et en service civique dans des établissements agricoles pendant le confinement

Si toutes les mobilités sont pour l’instant annulées ou reportées à cause de l’épidémie de COVID-19, une douzaine de jeunes africains continuent leur service civique dans plusieurs établissements agricoles et autant d’étudiants suivent leurs cours de BTSA tout en respectant les règles du confinement imposées par le gouvernement. Voici un tour d’horizon de leur vie en France.

Au LEGTA d’Auzeville (31), les Burkinabè Safiata et Adama poursuivent leurs missions liées à l’apiculture et au maraîchage. Les matinées se passent à la miellerie et les après-midi au potager :

Ces activités leur permettent de bien vivre leur confinement, d’autant plus qu’ils habitent une grande maison sur le vaste terrain de 10 ha du lycée. Et ils sont en contact téléphonique quasi quotidien avec leur tuteur, qui leur permet aussi d’utiliser une fois par semaine le téléphone du lycée pour appeler leurs familles au Burkina Faso.

Au LPA de Château-Gontier (53), Arthur, Ivoirien, continue son travail sur les insectes tandis que Jemima, Béninoise, ne pouvant poursuivre en cette période sa mission au Refuge de l’Arche (protection des animaux sauvages en captivité), travaille le matin à l’animalerie du lycée. Tous deux gardent le moral, confinés au lycée, comme l’un de leurs tuteurs, chef de l’atelier piscicole.

Au LPA de Vire (14), les Ivoiriens Chimène et Ernest sont en contact téléphonique très régulier avec leur tuteur et vont bien. Leurs activités d’ECSI sont annulées ou reportées mais ils assurent la traite en alternance avec le chef d’exploitation et le vacher, assistés du proviseur adjoint :

Ils ne se sentent pas isolés dans la mesure où le personnel de direction se montre très présent, logeant aussi sur l’établissement.

Il en va de même pour leurs compatriotes Oumar, au LPA de Velet (71) et Krystelle, au LEGTA de La Roche-sur-Yon (85). Cette dernière continue à travailler un peu sur l’exploitation (maraîchage bio) et apprend à conduire le tracteur et aussi à faire du vélo ; elle travaille sur son rapport de stage et profite des installations sportives. Elle a des contacts avec les personnels logés et confinés au lycée qu’elle croise ici et là, sans négliger les gestes barrières. Le chef d’exploitation notamment assure les courses, pour elle et pour Saadia, service civique marocaine.

Ranto, service civique malgache au LEGTA de Pau (64), lui, ne loge pas au lycée mais dans un foyer de jeunes travailleurs, où il tente de s’occuper au mieux, ayant forcément mis entre parenthèses sa mission de service civique.

Quant à la Sénégalaise Mbacké, elle devait terminer sa mission de service civique à l’EPLEFPA de Montmorot (39) le 28 mars. Mais en accord avec sa tutrice, son ONG d’origine (Nebeday) et France Volontaires, elle a pu rentrer prématurément dans son pays. Désormais au Sénégal donc, elle s’impose un confinement de quatorze jours minimum et garde un très bon souvenir des quelques mois passés en France.

Enfin, les Béninois Kévin et Flavien ont préféré, dès l’annonce de la fermeture de l’établissement, quitter le LEGTA Le Chesnoy (45) pour passer ce temps de confinement chez leur ami tarn-et-garonnais, agriculteur retraité membre de l’association CUMA-Bénin, qui les a déjà accueillis pendant les vacances scolaires. Ils sont heureux et ne s’ennuient pas, dans un large espace rural où ils effectuent diverses tâches leur permettant d’utiliser quelques machines :

En outre, pour les étudiants africains en BTSA, la situation est quelque peu différente de celle des services civiques étant donné qu’ils ne sont pas logés dans les lycées et qu’il leur faut suivre les cours à l’instar de leurs camarades de classe.

Au LEGTA de Limoges (87), Athène et Pathé, Sénégalais en BTSA TC, se portent bien et se débrouillent pour suivre les cours à distance, dotés d’ordinateurs pour recevoir les cours et exercices d’application via Pronote. Néanmoins ils disent vivre difficilement le confinement qui les isole davantage qu’en temps normal.

Bamba, Aïcha et N’gone, les trois Sénégalais en BTSA APV au LEGTA de Châteauroux (36) bénéficient comme leurs camarades de la continuité pédagogique mise en place par l’établissement, à travers une liste Snapchat et via Pronote. Bamba en témoigne : Inquiet par rapport à ses revenus quand le McDo où il travaille après les cours a fermé, il se trouve désormais rassuré par la possibilité de bénéficier du chômage partiel. Et il envisage par ailleurs de se faire embaucher par un agriculteur pour les deux semaines de vacances à venir.

Les jeunes africains en service civique et en BTSA sont donc en bonne santé ; la continuité de l’accueil est assurée pour eux, grâce à l’attention des tuteurs, enseignants et personnels de direction (chefs d’établissement, d’atelier, d’exploitation) qui veillent à l’organisation de l’activité ou au suivi pédagogique comme au confort de la vie quotidienne. Tous contribuent à la lutte collective contre le COVID-19 en respectant au mieux le confinement.

Contacts :

Vanessa FORSANS, Jean-Roland ARBUS, co-animateurs du réseau Afrique de l’Ouest, vanessa.forsans@educagri.fr, jean-roland.arbus@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Retour sur la participation de la Côte d’Ivoire au TLNA 2020

La section « Établissements étrangers » continue son ascension avec la participation de 4 établissements :

1/ l’Jlangsu Collège of Agriculture de Jurong en Chine

2/ le SVASVC de Weifang en Chine

3/ l’ESEMV de Bingerveille en Côte d’Ivoire

4/ le Lycée Sectoriel de Formation Professionnelle Agricole de Thibar en Tunisie

Pour en savoir plus sur le trophée National des Lycées Agricoles : http://www.tnla.fr/

Présentation de la collaboration avec la Côte d’Ivoire en vidéo :




Retour sur les premières Rencontres franco-chinoises de l’enseignement agricole

Du 10 au 17 novembre, Max MONOT, responsable nationale du réseau Chine de l’enseignement agricole, fut le représentant de la DGER et le chef de file d’une délégation de 11 établissements agricoles (10 directeurs 1 directeur d’exploitation et 3 enseignants) au cours d’une mission en Chine. Ces établissements, provenant de toute la France (Saint-Lô, Dol-de-Bretagne, Marseille, Saint-Jean-Brévelay, Auch, Thuré, Bressuire, Castelnaudary, Saint-Affrique, Merdrignac, Saintes), se sont déplacés dans 4 villes chinoises, Pékin, Weifang, Jurong et Nanchang, afin de développer les échanges dans le domaine de la formation professionnelle agricole entre les deux pays.

 

La délégation a participé aux Premières Rencontres franco-chinoises de l’enseignement agricole qui se sont tenues à Jurong le 14 novembre. Elle a aussi participé au séminaire de l’enseignement agricole tenu le 16 novembre lors de la 17e foire agricole de Nanchang. Lors de ces évènements, les établissements français ont eu de nombreux temps de présentation, leur permettant de promouvoir auprès d’un public chinois composé d’instituts techniques agricoles, de bureau provincial d’agriculture et d’entreprises agricoles, toutes les qualités et les opportunités de partenariat qu’offrent l’enseignement agricole français. De plus des visites d’établissements et d’entreprises agricoles sont venues compléter un programme déjà très dense.

D’un point de vue institutionnel, la délégation a eu un temps d’échange avec le ministre de l’agriculture français Didier Guillaume sur le pavillon français mis en place par Business France dans la matinée du 15 novembre. Lors de la cérémonie d’ouverture du pavillon l’après-midi du même jour, par le ministre de l’agriculture Chinois Han Changfu et le ministre de l’agriculture français Didier Guillaume, ce dernier a présenté à son homologue chinois la délégation des établissements.

Les objectifs de la mission ont été remplies. De nouveaux contacts ont été créés entre les établissements des deux pays et des ébauches de projets ont déjà vu le jour. Des accords de coopération ont été signés et des mobilités d’élèves se feront dès 2020 dans les domaines de l’équitation, de l’aménagement paysager et de la production animale. Les membres des équipes chinoises participant au TNLA 2020 ont aussi reçu une formation accélérée pour les préparer au trophée. Les directeurs ont profité de la foire agricole pour prendre de nombreux contacts avec les professionnels chinois de leur spécialité. L’objectif est de leur proposer des formations courtes à destination de leurs employés ou responsables sur leurs plateformes techniques.

Max Monot – Réseau Chine de l’enseignement agricole