Warwi, de la formation à l’emploi

Le projet Warwi « Outils de pilotage de la formation agricole et rurale (FAR) pour l’emploi décent des jeunes au Sénégal » poursuit sa progression, comme le comité de pilotage a pu le constater le 24 novembre 2021. Le Campus Franco-Sénégalais, grand symbole de la coopération universitaire et scientifique entre nos deux pays, a accueilli cette deuxième rencontre.

D’une durée de deux ans pour un montant de 260 k€ (170,5 millions de francs CFA), ce projet vise le développement d’outils de suivi et de pilotage, mais aussi d’information pour tous les usagers (agriculteurs, entreprises, organisations professionnelles agricoles, organisations de la société civile, autorités, partenaires au développement, etc.) et d’orientation pour les apprenants.

Une cartographie interactive

L’accent a été mis sur les avancées des trois composantes du projet. Parmi les livrables sont à citer le site www.warwi.org accessible librement en ligne. La cartographie interactive répertorie les 258 dispositifs et opérateurs de la formation agricole et rurale répartis sur le territoire sénégalais. Outre les institutions publiques et privées, il s’agit de fermes écoles, GIE, associations, ONG, etc. Une plaquette synthétise les premiers résultats obtenus à travers des infographies, dont le nombre d’apprenants entrants en 2021 en formation initiale et modulaire. La charte graphique a également été définie. Deux ateliers, l’un avec les Maisons familiales rurales, et l’autre, avec l’Université du Sine Saloum El-Hâdj Ibrahima NIASS (USSEIN), deux partenaires de longue date, ont permis d’appuyer des ajustements stratégiques de leur offre de formation pour les rendre plus attractives et efficientes. Une activité pilote a aussi été réalisée au niveau de l’école franco-sénégalaise Dial DIOP pour sensibiliser le corps enseignant à l’éducation sociale, financière et entrepreneuriale agricole. Les jardins scolaires permettent aux maîtres de véhiculer une image positive et rémunératrice des métiers agricoles auprès des plus jeunes.

Warwi – une plateforme, des services

En 2022, la plateforme communautaire www.warwi.org comprendra plusieurs services, dont un moteur de recherche pour faciliter à la navigation de l’usager. Elle s’articulera aussi avec les outils déjà mis en place par les ministères sénégalais associés depuis la conception du projet et tout particulièrement ceux en charge de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la jeunesse.

Des activités seront également portées en région pour promouvoir, à travers Warwi, la formation agricole et rurale auprès des apprenants et des acteurs locaux (collectivités territoriales, entreprises, etc.), en favorisant les innovations ainsi que les dynamiques des territoires.

Financé par le Ministère français de l’Europe et des affaires étrangères, ce projet s’inscrit dans le cadre des accords intergouvernementaux signés en 2016 dans le domaine de la formation agricole entre le ministère français en charge de l’agriculture et les ministères sénégalais en charge de l’enseignement supérieur, d’une part, et de la formation professionnelle, d’autre part. Des accords confortés lors des séminaires inter-gouvernementaux successifs entre le Sénégal et la France.

Cette coopération s’inscrit également dans le cadre de la stratégie Europe et International du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation pour lequel le continent africain constitue une zone prioritaire, ainsi que dans le cadre des 4 engagements pour l’Afrique de l’enseignement agricole français, formalisés suite au discours de Ouagadougou prononcé par le président Macron le 28 novembre 2017 à l’Université de Ouagadougou.

Contacts :

Maryline Loquet, Attachée de coopération – Enseignement agricole, Ambassade de France au Sénégal – maryline.loquet@diplomatie.gouv.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 

Précédent article sur le lancement du Projet : https://portailcoop.educagri.fr/warwi-started/




Enseignement et Recherche : les fondamentaux du NSAF

Sur fond de grands enjeux mondiaux, le Nouveau Sommet Afrique France s’est tenu le 8 octobre à Montpellier en présence de 3000 jeunes et du Président de la république.

Ce sommet avait vocation à questionner et redéfinir les fondamentaux de la relation entre la France et le continent africain en écoutant la jeunesse, en répondant à ses interrogations et en créant un  nouvel espace de dialogue orienté vers l’avenir.

De grands espaces rassemblant les sociétés civiles de France et du continent africain étaient organisés autour de grands thèmes actuels comme l’engagement citoyen et démocratie, l’innovation et l’entreprenariat, l’enseignement supérieur et la recherche, les liens entre culture et coopération, et entre sport et développement.

Montpellier Global Days – Africa 2021

En amont du sommet Afrique-France la région Occitanie appuyée par les campus montpelliérains a organisé quatre journées dédiées à l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation. Accueillis en format hybride chercheurs, porteurs de projets, représentants des institutions se sont réunis pour partager leurs travaux, leurs réflexions et leurs conseils autour du thème majeur de cette manifestation Nourrir-Soigner-Protéger.

Plaquette des actions de coopération de l’enseignement agricole sur la Grande Muraille Verte

A cette occasion, Julien Denormandie est intervenu lors d’une table ronde sur la Grande Muraille verte, revenant sur l’accélérateur mis en place à l’occasion du One Planet Summit de janvier 2021, comme un exemple de programme pouvant accompagner la recherche de solution et leur mise en œuvre. Les discussions autour des solutions aux grands enjeux actuels ont été particulièrement riches abordant les différents pans de la thématique et rappelant l’importance du continuum recherche innovation formation.

 Plaquette sur la Grande Muraille Verte  […] L’enseignement agricole, dans toutes ses composantes et en application de la stratégie internationale du ministère, s’engage depuis de nombreuses années dans des projets en partenariat avec des homologues, des associations, des professionnels du continent africain, contribuant aux objectifs de la GMV. Ils visent notamment à promouvoir l’agroécologie et les filières agricoles durables en lien étroit avec la recherche, à contribuer au développement des territoires ruraux. […]

Les Global Days ont également été l’occasion d’institutionnaliser les coopérations entre établissements d’enseignement supérieur et en particulier avec la signature de l’accord Franco-Angolais pour l’enseignement vétérinaire.

Les Global Days ont permis d’accueillir les partenaires institutionnels africains, dont Marc Olivier Tobgé, Directeur général de l’Institut National de Formation Professionnelle Agricole (INFPA) – Côte d’Ivoire avec qui le MAA construit plusieurs projets de formation (Fosta) et de mobilités entrantes, grâce au dispositif du service civique en réciprocité des étudiants de l’INFPA dans les EPL français et l’appui à l’entreprenariat de jeunes ivoiriens  – en moyenne 6 par an.

Pour (re)voir les vidéos de l’événement : https://www.montpellierglobaldays.fr

Une mobilité pour créer son avenir

Les mobilités africaines permettent de capitaliser une grande richesse d’expériences en France et en Afrique. Une série de témoignages de jeunes atteste des compétences acquises, de la naissance de leurs projets et leur ambition de « créer » leur avenir.

Articles à lire : les portraits de jeunes, lié à la dynamique Afrique-France

Attentes à la hauteur des enjeux

Le Ministre de l’agriculture et de l’alimentation, Julien Denormandie, a mis à profit son déplacement à Montpellier pour visiter les équipements pédagogiques, scientifiques et numériques du campus de La Gaillarde de l’Institut agro à Montpellier avant de rencontrer 120 élèves ingénieurs agronomes, systèmes agricoles et agroalimentaires durables au Sud (SAADS) ainsi que des étudiants de master de l’Institut agro.

Des échanges et débats ont émaillé cette rencontre, l’occasion de recueillir les réflexions de ces jeunes, leurs attentes et leurs solutions pour répondre à des questions sur les grands enjeux de l’agriculture en 2030 :

Que mangerons nous en 2030 ? Quelle est notre vision d’une alimentation durable et de qualité ? Comment imaginez-vous le secteur agricole français en 2030 ? Comment imaginez-vous le secteur agro-alimentaire français en 2030 ? Comment voyez-vous la ferme du futur ? Quelles évolutions des modes de production agricole, notamment par rapport aux intrants et aux pesticides ? Comment produire autrement ? Imaginez-vous une révolution agricole ou des transitions progressives ? L’agriculture peut-elle être un puits de carbone ?

Programme AFOP en chiffres

- A ce jour, plus de 4800 jeunes hommes et femmes formés comme agriculteurs et pêcheurs professionnels, plus de 3000 jeunes hommes et femmes installés comme agriculteurs, plus de 2300 jeunes formés à entreprenariat en agriculture ainsi que d'autres emplois connexes.

122 centres de formation professionnelle agricole et écoles rénovés dans tout le pays, avec 700 formateurs, enseignants,  inspecteurs pédagogiques, gestionnaires et personnel d'appui animant le système d'apprentissage, du niveau central au niveau local.

Environ 6000 emplois créés dans les zones rurales.

Séquence de travail avec les partenaires africains

– FOSTA – Projet de FOrmation Supérieure en sciences et Technologies des Aliments fondé sur un appui à la construction d’un diplôme de BTSA et/ou d’un Certificat de Spécialisation (CS) en Sciences et Technologies des aliments qui accompagnera la montée en qualité de la formation des techniciens supérieurs en Côte d’Ivoire pour l’acquisition des compétences nécessaires à l’insertion dans les chaînes de valeur.

La venue de Ferna do Maïa, doyen de l’université Huambo en Angola, a également permis poursuivre les travaux du projet Vai2P concernant la formation des vétérinaires internationaux.

VAI2P- Veterinary and Agronomic Innovative International pedagogy Training pour le développement d’un enseignement agronomique et vétérinaire répondant aux standards internationaux en Angola, au Maroc et en Ukraine par le biais de la formation de formateurs en partenariat avec VetAgroSup et l’ENSFEA.

Côté Cameroun, Cédric Ella Bolla est l’un des dignes représentants de la réussite des mobilités africaines. Il a participé à la séquence agroécologie – Cacao durable dans laquelle il a partagé l’expérience acquise à travers l’ « aventure » Keka Wongan au Cameroun en lien avec l’EPL Terre-Atlantique-Nantes.

Enfin, la participation de Pierre Blaise Ango* dans plusieurs séquences souligne l’importance de la formation en matière de développement agricole et rurale en Afrique via l’expérience acquise dans le cadre du projet AFOP. *Pierre Blaise Ango : président du réseau régional africain pour la Formation agricole et rurale (FAR) et coordinateur national du programme Appui à la rénovation et au développement de la formation professionnelle dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (AFOP) au Cameroun.

– AFOP – Programme d’appui à la rénovation et au développement de la formation professionnelle dans les secteurs de l’élevage agricole et de la pêche. Ce programme vise à contribuer à l’emploi des jeunes et à la croissance inclusive et durable des zones rurales au Cameroun par la formation et l’insertion professionnelle des jeunes femmes et hommes dans le secteur agricole ainsi qu’une formation et une insertion rénovées.

Contact : Rachid Benlafquih, chargé de la zone Afrique – MAA-DGER (BRECI), rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Miora revient du Sommet AFRIQUE-FRANCE

J’ai été invitée par l’Ambassade de France à Madagascar par l’intermédiaire de France Volontaires, à participer au Nouveau Sommet Afrique-France le 08 Octobre 2021 à Montpellier, en tant qu’ancienne volontaire en service civique de réciprocité.

Je suis Miora Ratovonirina, ancienne volontaire en service civique de réciprocité depuis Novembre 2018 à Juin 2019 au Lycée Agricole de Pau Montardon (Agrocampus64). Je viens de Miarinarivo dans la Région Itasy, Madagascar. Actuellement en France, je poursuis un master professionnalisant à Bordeaux Montaigne sur le développement des territoires et l’alimentation de qualité.

Qu’est-ce que le VSC m’a apporté ?
Le Volontariat en Service Civique est avant tout une expérience en soi, surtout quand cela consiste à partir dans un pays étranger, à 10 000kms de la maison. Une nouvelle aventure, des découvertes et des péripéties étaient au menu.

Lors de ma mission au sein du lycée de Montardon, j’ai pu partager mes connaissances, ma culture et mes origines à travers des accompagnements de projets d’étudiants, des expositions et des activités ludiques comme une séance de cuisine malgache avec une proposition de plat tropical à la cantine. Mais aussi, en retour, j’ai acquis des expériences autant professionnelles que personnelles au sein de l’exploitation agricole, de la halle technologique, du foyer des lycéens ainsi qu’à travers les diverses activités telles que participer à la table ronde sur la place de la femme dans l’agriculture, visiter des fermes et de caves ou encore assister à des rencontres musicales et participer à la Journée Portes Ouvertes du Lycée.

Mon séjour en France et surtout à Montardon a fortement contribué à l’élargissement de mon réseau, via les rencontres avec plusieurs acteurs du volontariat, de l’enseignement technique agricole et d’autres domaines.

Invitée au Nouveau Sommet Afrique-France, une nouvelle ouverture pour moi

Mes attentes vis-à-vis de ce nouveau sommet étaient fortes, espérant y tirer profit des partages d’expériences de la part des différents intervenants, surtout sur la mobilité des jeunes et une ouverture sur le partenariat auprès des structures accueillant des volontaires en service civique.

J’ai participé à cet évènement en assistant à l’atelier sur « l’engagement citoyen et démocratie » et contribué à la rédaction d’une lettre adressée aux chefs d’Etat. L’atelier était riche en échanges et partages d’expériences. Je me suis focalisée sur les retours d’expériences des volontaires africains engagés. Cela m’a conduit à réfléchir sur comment engager les jeunes en post volontariat et valoriser leurs missions.

Par ce nouveau sommet, nous, en tant que société civile malgache, avons rédigé une lettre adressée aux dirigeants des deux pays, la  France et Madagascar, afin d’apporter des propositions émanant de la société civile vers une amélioration de la relation entre les deux.

Pour ma part, j’ai insisté sur la continuité et le renforcement du volontariat en service civique de réciprocité, permettant, non seulement aux Français d’effectuer des missions à Madagascar mais aussi aux Malgaches de réaliser des missions en France.

En effet, cela donnerait des opportunités, notamment aux jeunes des deux pays de découvrir de nouveaux horizons, de casser la barrière sur les clichés et d’avoir de nouvelles orientations sur la vision du monde.

Ma participation à ce nouveau sommet a été pour moi l’ouverture de nouvelles opportunités. En tant qu’ancienne volontaire en service civique malgacho-française,

 je souhaiterais créer un réseau des volontaires de réciprocité à Madagascar.

Cela consiste à créer une plateforme, voire un espace d’échange, entre les jeunes malgaches et français qui se sont engagés pour le volontariat dans le cadre des coopérations décentralisées.

Ce réseau aura pour but de renforcer les relations entre les anciens volontaires, de pouvoir échanger les expériences durant et post-volontariat et de proposer de nouvelles activités pour les missions à venir. Il aura aussi et surtout l’objectif d’élargir les partenariats, toujours avec l’accompagnement de France Volontaires Madagascar et des Coopérations Décentralisées franco-malgaches, auprès de nouveaux établissements-hôtes pour l’accueil des futurs volontaires en service civique de réciprocité.

Contact : Valérie Hannoun, animatrice su réseau AAOI, valérie.hannoun@educagri.fr




Miora, en Master et ancienne service civique à Pau

Miora RATOVONIRINA

J’ai 27 ans et je suis Malagasy

Mes Missions de service civique au LEGTA de Pau Montardon ont consisté à soutenir et développer les activités socio-culturelles du lycée et à valoriser les projets des lycéens et des étudiants en BTSA. Je suis restée au lycée de Novembre 2018 à Juin 2019.

Durant ce service civique j’ai découvert la culture française, le territoire, les produits du monde agricole ; j’ai eu beaucoup de contact avec les jeunes français et j’ai pu partager et échanger sur la culture malgache, faire découvrir mon pays et ses valeurs.

J’ai également développé des compétences en animation et accompagnement des jeunes, en conduite de projet et j’ai gagner en autonomie. J’ai eu la chance de pouvoir participer activement à l’organisation d’un forum départemental que j’ai intitulé « Agricultur’Elles » au cours duquel les femmes rurales étaient à l’honneur.

Après mon service civique je suis revenue à Madagascar pour travailler dans la formation agricole et rurale pendant un an et actuellement j’ai repris des études en France à la rentrée de Septembre 2020 en Master Gestion des Territoires et Développement Local, parcours Développement du Territoire, Origine et Qualité des Produits à l’Université Bordeaux Montaigne.

Mes Projets à court et moyen terme sont de mener à bien mon Master afin de contribuer à la promotion des filières agricoles de qualité au profit des producteurs. Mon souhait est d’approfondir ma connaissance sur l’engagement et la citoyenneté et inciter les jeunes à s’engager et à se responsabiliser au sein de la société.