Création de jardins d’antan à l’Ile Maurice

33 élèves de seconde générale et technologique du Lycée agricole Émile Boyer de la Giroday de Saint-Paul de La Réunion se sont rendus à l’île Maurice, en juin 2024, pour mettre en place des jardins d’antan dans deux collèges privés mauriciens.

C’est dans le cadre de leur formation Écologie, Agronomie, Territoire et Développement Durable (EATDD) que les élèves de seconde du lycée agricole de Saint-Paul ont été sollicité pour participer à un projet de coopération éducative visant à créer des jardins au sein de deux collèges privés du Service Diocésain de l’Éducation Catholique (SeDEC) : le Collège du Bon et Perpétuel Secours de Fatima de Goodlands en collaboration avec le collège Père Laval et le Collège de La Confiance situé à Beau Bassin – Rose Hill.
Ce projet avait pour finalité de mettre en place sur chacun des deux sites un jardin constitué d’arbres fruitiers, de productions maraîchères et de Plantes À Parfum, Aromatiques et Médicinales (PAPAM). Les jeunes ont passé trois journées dans chaque établissement afin de mener à bien les différentes étapes du projet : préparation du sol (désherbage, labour, épierrage…), plantation (positionnement des nouveaux plants, paillage, arrosage…) et autres opérations techniques comme la pose de supports de palissage ou la mise en place de goutte à goutte.

Des échanges riches et prometteurs

Le travail a été géré avec une grande efficacité. Les élèves réunionnais et mauriciens se sont beaucoup investis ainsi que leurs enseignants, les assistants et les professionnels. Le projet a aussi donné lieu à de nombreux échanges techniques et professionnels entre tous les participants. Échanges qui devraient se poursuivre entre les trois établissements afin de suivre et d’approfondir les techniques utilisées lors de la mise en place de ces deux jardins.

Le Service Diocésain de l’Éducation Catholique Mauricien a émis le souhait de poursuivre le travail de coopération avec le lycée agricole de Saint Paul notamment autour d’une intégration de l’agriculture durable dans leur enseignement. Une extension du partenariat vers l’île Rodrigues pourrait aussi être envisagée.

Cette action de coopération régionale s’inscrit dans le cadre du programme de coopération éducative transfrontalière des établissements du Réseau des Établissements Agricoles Professionnels de l’Afrique Australe et de l’Océan Indien (REAP AAOI) cofinancé par l’Union Européenne et la Région Réunion au titre du fonds Interreg VI.

Kosa i lé INTERREG ?

Le programme INTERREG est le principal outil de la coopération régionale dans l’océan Indien. La Région Réunion en est l’Autorité de gestion depuis 2000. Ce programme permet à La Réunion de tisser des liens avec ses partenaires de la zone dans une logique de co-développement pour répondre aux enjeux globaux de l’environnement et du climat, de la santé, du développement de la recherche, de l’économie, de la formation et de l’insertion professionnelle des jeunes, ainsi que de la valorisation de nos patrimoines culturels. Pour la période 2021-2027, le programme INTERREG VI est doté d’une enveloppe de 62.2 M € de FEDER. Il porte sur 4 priorités stratégiques, la Recherche collaborative & coopération économique (28,9 M €), la Résilience & développement durable (14,3 M €) et l’Inclusion, culture, développement économique & social (16,9 M €), enfin l’Amélioration de la gouvernance de la coopération (2,1 M €).

Contact : Marc Labernardière, Chargé de coopération Europe et international en DAAF-SFD de La Réunion, marc.labernardiere@agriculture.gouv.fr

 

 




Réunion : Se former à la coopération européenne et internationale

Le jeudi 9 novembre 2023 a marqué un lancement de la formation intitulée « Animer la Mission de Coopération Internationale dans son établissement » spécial Réunion » à travers un premier webinaire.

participants au premier webinaireCette initiative a attiré un public varié :  chefs d’établissements, enseignants et chargés de mission en DAAF, tous animés par une passion commune pour les enjeux de la coopération internationale et les actions du réseau Afrique Australe Océan-Indien (AAOI).

Ce premier rendez-vous de deux heures a été marqué par les interventions de Rachid Benlafquih, chargé de mission au Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale, ainsi que de William Gex et Didier Ramay, animateurs du réseau AAOI. L’animation de l’événement a été assurée par Christian Resche de l’Institut Agro – Campus de Florac et les animateurs du réseau RED ECSI, Danuta Rzewuski et Julien Amouret.

Le lancement de la formation « Animer la Mission Coopération Internationale » à La Réunion s’est révélé être un succès. Il a favorisé un échange fructueux d’idées et un apprentissage mutuel. Les participants sont repartis avec une vision plus claire de la mission de coopération européenne et internationale et de la place de l’ECSI et de l’expertise, au sein de cette mission,  comment celle-ci est suivi et accompagnée par la DGER et en particulier le BRECI.

Plus largement, la notion et l’intérêt de l’approche intégrée du continuum Recherche / Innovation / Formation / Appui et le sujet de la place de la stratégie Europe et Internationale du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire ont été précisés aux participants. L’importance et le rôle du réseau AAOI pour répondre aux attentes des établissements dans la construction de partenariats a également été mis en évidence.

Ce rendez-vous constitue le point de départ d’une aventure passionnante pour tous les acteurs de la coopération internationale à La Réunion.

Les participants ont montré un grand intérêt à développer leurs compétences sur cette mission centrale de l’enseignement agricole. En effet ils cherchent pour les uns à se familiariser avec les appels d’offres, les méthodes d’ingénierie de projet également les différentes possibilités de financements et pour les autres à s’entraîner à l’animation d’équipe dans des projets de coopération européenne et internationale au sein de leurs établissements en lien avec leurs territoires ou encore à élaborer et mettre en œuvres des leviers de valorisation et de capitalisation.

Contacts :

Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise internationale au BRECI

Julien Amouret et Danuta Rzewuski, animateurs du réseau RED-ECSI de l’enseignement agricole – julien.amouret@educagri.fr, danuta.rzewuski@educagri.fr

Didier Ramay, animateur réseau géographique Afrique Australe Océan Indien, didier.ramay@educagri.fr

 




Agroécologie au coeur de l’île Maurice

Le programme de coopération régionale de l’Etablissement agricole FORMA’TERRA de l’Ile de La Réunion a repris, après 2 ans d’interruption, avec 2 projets centrés sur l’agroécologie et le développement durable avec ses partenaires de l’île Maurice.

Les 2 projets s’inscrivent dans le cadre du programme de coopération entre l’EPLEFPA FORMA’TERRA et les acteurs du développement agricole de l’Ile Maurice ré-amorcés en avril 2022.

Depuis 2019, les partenaires Mauriciens ont sollicité l’expertise de FORMA’TERRA pour mettre en place un dispositif de formation agricole opérant permettant de réussir la transition agroécologique de l’Ile Maurice.

Transition agroécologique comme pédagogie

Aussi « Enseigner à produire autrement – EPA2», titre du plan de l’enseignement agricole français pour permettre au monde de la formation agricole d’amorcer la transition agroécologique, a été le fils conducteur des 2 projets de coopération régionale réalisés en avril 2022 avec la participation des étudiants BTS du lycée agricole Emile Boyer de La Giroday (EPL FORMA’TERRA).

Du 3 au 17 avril 2022, 2 enseignants et 12 étudiants BTSA DARC – Développement de l’agriculture des régions chaudes ont réalisé l’étude du système agraire des 2 districts Sud de Maurice (Grand Port et Savane) et des diagnostics IDEA – Indicateurs de durabilité des exploitations agricoles chez des agriculteurs engagés dans le programme SMART agriculture, piloté par la Mauritius Chamber of Agriculture – MCA .

Cette étude a permis de dégager les principales problématiques du développement agricole actuel sur ce territoire de l’Ile Maurice et d’analyser les projets mis en place par les acteurs locaux.

L’étude a démontré que la transition agroécologique était en marche autant à Grand Port qu’à Savane.

Visites de terrain et enquêtes réalisées par les étudiants BTS DARC

Le FAREI (Food and Agriculture Research and Extension Institut) propose plusieurs formations et accompagnements aux petits agriculteurs du territoire pour réduire les intrants chimiques, valoriser la matière organique. Plusieurs acteurs privés comme l’association Vélo Vert, le groupe AGRIA et le groupe FERNEY ont démarré des projets en agriculture biologique. Les agriculteurs engagés dans le programme SMART agriculture ont prouvé qu’il était possible de réduire l’usage des intrants chimiques en s’appuyant sur des dispositifs agroécologiques et en valorisant les déchets organiques pour maintenir la fertilité des sols.

La transmission vient aussi des jeunes

Les étudiants en BTSA ont restitué les résultats de leur étude et leur analyse devant l’ensemble des acteurs professionnels et institutionnels à l’Institut Français de Maurice.

Du 25 au 30 avril 2022, 2 enseignants et 12 étudiants BTSA DARC et TC – Technico-Commercial et 2 formateurs du Centre de Formation Professionnelle pour Adultes de l’EPLFEPA FORMA’TERRA se sont mobilisés pour transmettre les bases de l’agroécologie à plus de 140 apprenants mauriciens, élèves, formateurs, techniciens, agriculteurs et jardiniers amateurs.

Le chantier en image : la butte permacole , le wicking bed et le mulching

 Le projet a été décliné en plusieurs actions.

Des binômes d’étudiants BTSA DARC et TC du lycée de St Paul ont encadré une formation sur le terrain de 27 élèves des sections agricole du collège de La Confiance de Beau Bassin Rose- Hill. Les jeunes du collège ont appris les techniques agroécologiques en les mettant en pratique lors de la création d’un jardin potager agroécologique de 240 m2.

Ateliers autour d’un jardin

Plusieurs ateliers ont été mis en place sur et autour du jardin : la création d’une butte permacole, la fabrication d’un compost, la construction de 3 wicking beds*, la pose de mulch**, ainsi que la plantation d’une haie, d’un verger et de cultures associées.  Plusieurs techniques agroécologique ont été ainsi transmis : la valorisation des déchets organiques pour le maintien de la fertilité des sols, les rotations de cultures avec fabacées pour l’apport d’azote, le rôle de la biodiversité par la présence d’une haie et d’un verger pour l’installation des auxiliaires et des insectes pollinisateurs, les dispositifs de protection sanitaire par les associations de cultures, la protection des sols, la limite de l’enherbement et l’économie d’eau par le mulch, la bonne gestion de l’eau par les wicking beds.

Une formation de 2 jours des enseignants au collège de La Confiance où plusieurs enseignants des sections agricoles ont participé au côté de ceux des matières générales, dans le but de développer des activités pluridisciplinaires autour du nouveau jardin.

Des enseignants originaires d’autres collèges du SEDEC mais aussi de MITD et des techniciens de structure de formation ont également bénéficié de la formation en agroécologie. La formation a alterné des séances plénières et des ateliers en extérieur, au jardin. Les participants ont ainsi pu créer 2 buttes permacoles, 2 wicking beds et participer aux travaux de mulching et plantations avec les élèves.

Trois formations courtes ont été dispensées pour former et sensibiliser à l’agroécologie des agriculteurs, des techniciens et des agri-entrepreneurs ainsi que des particuliers.

*le « wicking bed » (ou culture sur lit à mèche) désigne divers modes de culture de plantes, intégrant un système d’irrigation visant notamment à économiser l’eau (sub-irrigation).

** le paillis, aussi appelé mulch (terme anglais), désigne de manière générique une couche formée par un ou plusieurs éléments disposé(s) à la surface du sol. Le paillis ou mulch de résidus végétaux agit sur plusieurs aspects du fonctionnement des sols, soit la fertilité du sol, la réduction de l’évaporation et la température du sol, ou encore la structure des sols (source : Etude de cas de Geoffroy Decam – Thèse de Akhtar IQBAL Effets de la nature et décomposition des mulchs de résidus végétaux sur les services assurés par les sols en agriculture de conservation).

Photo de tête d’article : L’équipe franco mauricienne, élèves et personnels du collège de la Confiance – Maurice et les étudiants en BTSA de l’établissement agricole FORMA’TERRA (Réunion)

Contacts :

Didier Ramay, animateur du réseau AAOI – Afrique Australe – Océan Indien de l’enseignement agricole, didier.ramay@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise Internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Miora revient du Sommet AFRIQUE-FRANCE

J’ai été invitée par l’Ambassade de France à Madagascar par l’intermédiaire de France Volontaires, à participer au Nouveau Sommet Afrique-France le 08 Octobre 2021 à Montpellier, en tant qu’ancienne volontaire en service civique de réciprocité.

Je suis Miora Ratovonirina, ancienne volontaire en service civique de réciprocité depuis Novembre 2018 à Juin 2019 au Lycée Agricole de Pau Montardon (Agrocampus64). Je viens de Miarinarivo dans la Région Itasy, Madagascar. Actuellement en France, je poursuis un master professionnalisant à Bordeaux Montaigne sur le développement des territoires et l’alimentation de qualité.

Qu’est-ce que le VSC m’a apporté ?
Le Volontariat en Service Civique est avant tout une expérience en soi, surtout quand cela consiste à partir dans un pays étranger, à 10 000kms de la maison. Une nouvelle aventure, des découvertes et des péripéties étaient au menu.

Lors de ma mission au sein du lycée de Montardon, j’ai pu partager mes connaissances, ma culture et mes origines à travers des accompagnements de projets d’étudiants, des expositions et des activités ludiques comme une séance de cuisine malgache avec une proposition de plat tropical à la cantine. Mais aussi, en retour, j’ai acquis des expériences autant professionnelles que personnelles au sein de l’exploitation agricole, de la halle technologique, du foyer des lycéens ainsi qu’à travers les diverses activités telles que participer à la table ronde sur la place de la femme dans l’agriculture, visiter des fermes et de caves ou encore assister à des rencontres musicales et participer à la Journée Portes Ouvertes du Lycée.

Mon séjour en France et surtout à Montardon a fortement contribué à l’élargissement de mon réseau, via les rencontres avec plusieurs acteurs du volontariat, de l’enseignement technique agricole et d’autres domaines.

Invitée au Nouveau Sommet Afrique-France, une nouvelle ouverture pour moi

Mes attentes vis-à-vis de ce nouveau sommet étaient fortes, espérant y tirer profit des partages d’expériences de la part des différents intervenants, surtout sur la mobilité des jeunes et une ouverture sur le partenariat auprès des structures accueillant des volontaires en service civique.

J’ai participé à cet évènement en assistant à l’atelier sur « l’engagement citoyen et démocratie » et contribué à la rédaction d’une lettre adressée aux chefs d’Etat. L’atelier était riche en échanges et partages d’expériences. Je me suis focalisée sur les retours d’expériences des volontaires africains engagés. Cela m’a conduit à réfléchir sur comment engager les jeunes en post volontariat et valoriser leurs missions.

Par ce nouveau sommet, nous, en tant que société civile malgache, avons rédigé une lettre adressée aux dirigeants des deux pays, la  France et Madagascar, afin d’apporter des propositions émanant de la société civile vers une amélioration de la relation entre les deux.

Pour ma part, j’ai insisté sur la continuité et le renforcement du volontariat en service civique de réciprocité, permettant, non seulement aux Français d’effectuer des missions à Madagascar mais aussi aux Malgaches de réaliser des missions en France.

En effet, cela donnerait des opportunités, notamment aux jeunes des deux pays de découvrir de nouveaux horizons, de casser la barrière sur les clichés et d’avoir de nouvelles orientations sur la vision du monde.

Ma participation à ce nouveau sommet a été pour moi l’ouverture de nouvelles opportunités. En tant qu’ancienne volontaire en service civique malgacho-française,

 je souhaiterais créer un réseau des volontaires de réciprocité à Madagascar.

Cela consiste à créer une plateforme, voire un espace d’échange, entre les jeunes malgaches et français qui se sont engagés pour le volontariat dans le cadre des coopérations décentralisées.

Ce réseau aura pour but de renforcer les relations entre les anciens volontaires, de pouvoir échanger les expériences durant et post-volontariat et de proposer de nouvelles activités pour les missions à venir. Il aura aussi et surtout l’objectif d’élargir les partenariats, toujours avec l’accompagnement de France Volontaires Madagascar et des Coopérations Décentralisées franco-malgaches, auprès de nouveaux établissements-hôtes pour l’accueil des futurs volontaires en service civique de réciprocité.

Contact : Valérie Hannoun, animatrice su réseau AAOI, valérie.hannoun@educagri.fr