Se former, c’est réussir ses projets

3 jours intenses de formation et d’interculturalité pour 80 personnes au Campus du Végétal de Brive lors du regroupement annuel des réseaux Afrique et des volontaires internationaux, organisé dans le cadre de la formation du Plan National de Formation.

Après l’accueil par le directeur de l’EPLEFPA de Brive, Jacques Ferrand, Rachid Benlafquih, chargé de coopération avec l’Afrique subsaharienne et d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI) au Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale a ouvert ces rencontres, qui ont eu lieu du 28 au 31 janvier 2025, appuyées par l’Institut Agro de Florac et co-animées par les réseaux Afrique et le RED, le réseau de l’ECSI de l’enseignement agricole.

A l’aide du proverbe Syrien « Une seule main n’applaudit », il a souligné le caractère collectif de ces journées et de la mission de coopération internationale. Il a rappelé le cadre général du MASA, précisé la stratégie de la DGER en matière de coopération internationale et rappelé comment cette formation permet d’accompagner et soutenir les établissements de l’enseignement technique agricole dans le montage de projets de coopération. S’en est suivi une présentation des défis et leviers du développement du continent africain notamment ceux du changement climatique et de la croissance démographique. Faisant référence aux propos de Souleymane Bachir Diagne, philosophe sénégalais et professeur à l’Université de Columbia, dans « Voyage en humanismes, un dialogue avec Achille Mbembe », il a été rappelé que « la vraie énergie au monde, qui est celle des humains, se trouvera concentrée sur le continent africain d’une manière importante » et « la jeunesse africaine représente un atout considérable à condition qu’elle soit bien formée » faisant de l’éducation un levier central et déterminant.

Ensuite les animateurs et animatrices des réseaux Afrique (Vanessa Forsans et William Gex pour le nouveau grand réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale – AOAC, et nouvellement Agnès Estager pour le réseau Afrique australe Océan Indien – AAOI) ont présenté leurs réseaux respectifs en précisant leurs rôle et objectifs en tant qu’animateurs et animatrices pour la DGER, ainsi que les temps forts de l’année écoulée, les différentes actions de coopération réalisées, l’importance de la communication, valorisation et capitalisation de ces actions, ainsi que les perspectives pour 2025.

Des invités de qualité

Tony Ben Lahoucine, président de la CIRRMA (Conférence Inter-Régionale des RRMA). Ces Réseaux Régionaux Multi-Acteurs sont les véritables relais des acteurs et actrices de la coopération internationale dans chaque région. Il a notamment évoqué l’importance des Objectifs de développement durable (ODD) dans les projets de coopération avec l’Afrique subsaharienne, ainsi que des appels à projets intéressants pour les établissements agricoles tels que RECITAL ou le dispositif des Tandems solidaires.

Emmanuel Fourmann, économiste rattaché au Programme de recherche sur les inégalités à l’AFD, était invité pour évoquer le panorama des enjeux agricoles en Afrique, les rôles et modes d’interventions de l’AFD.

Si Emmanuel Fourmann n’est pas avare d’anecdotes interculturelles vécues dans moult situations diverses et variées au cours de sa carrière internationale, il a précisé l’importance de comprendre les enjeux et intérêts des protagonistes de chaque situation. Il a rappelé qu’il faut considérer un projet dans son ensemble, rester optimiste et se contenter parfois d’une simple petite avancée.

« Il est difficile de satisfaire tout le monde. Parfois même, certains projets ne peuvent être menés à leur terme mais permettent de comprendre une situation et/ou d’avancer dans un domaine parallèle ».

Confronter nos visions différentes du monde est un indispensable challenge quotidien.

Les services civiques en réciprocité Zoule Cakpo (Bénin) et Cherifa Folega (Togo) ont participé ensuite à une table ronde autour des thèmes : l’Afrique des transitions – quels leviers pour le développement de l’agriculture ? La jeunesse africaine, une opportunité du changement ? Place de la formation et transfert de l’innovation. Emmanuel Fourmann a répondu aux questions pertinentes de jeunes services civiques africains et africaines, logiquement inquiets et inquiètes pour leur avenir quand le dérèglement climatique multiplie les enjeux et complexifie les situations.

Un temps nécessaire consacré aux financements

Si comme souvent le cœur l’emporte sur l’argent en coopération internationale, les finances n’en restent pas moins un pôle clef de l’avancée des projets. Après un rapide world café permettant aux participants à la formation de partager leurs expériences en matière de financements de projets, quelques outils et appels à projets leur ont été présentés par les animateurs des réseaux Afrique, tels que les dossiers FONJEP, des appels à projets de PSEAU, de La Guilde, les diverses opportunités offertes par Erasmus+, dont le très intéressant Capacity Building in the field of Youth in Sub-Saharan Africa. Gülseren Verroust Altun du CFSI (Comité Français pour la Solidarité Internationale) a complété ce panorama des financements possibles par la présentation de l’appel à projet PAFAO (Promotion de l’agriculture familiale en Afrique de l’Ouest) ainsi que du Prix Alimenterre.

Les volontaires internationales et internationaux

Concomitamment à la formation de plus d’une vingtaine d’enseignants et enseignantes de toute la France, se déroulait le rassemblement de plus de 45 (un nouveau record !) services civiques animé par Julien Amouret et Danuta Rzewuski du RED, Réseau Education à la citoyenneté et à la solidarité internationale de la DGER.

Regards croisés, échanges, discussions, débats d’idées, solidarité : si la majorité des jeunes venaient d’Afrique subsaharienne (Togo, Bénin, Sénégal, Côté d’Ivoire, Burkina Faso, Madagascar) tous les continents étaient représentés (Maroc, Pérou, Brésil, Liban, Inde, Canada, Allemagne). Accueillies dans des lycées agricoles français dans le cadre d’une mission de service civique, elles et ils sont une réelle porte d’entrée pour l’ouverture à l’international de nos établissements comme de nos jeunes. Ces mobilités entrantes constituent donc une modalité importante de coopération avec le monde entier en lien avec les espaces de France Volontaires implantés dans les pays partenaires.

Moment de convivialité interculturels

Entre les brises glaces, les cafés et les pauses gourmandes, les moments informels ont permis à chacun et chacune de se rencontrer. La convivialité, toile de fond de ces chaleureuses rencontres, s’est à nouveau révélée lors des deux soirées internationales.

Une soirée où chaque jeune a proposé une séquence musique et danse de son pays rythmée par DJ Moïse.

 

 

 

Une autre ambiancée par « Los Murateños·as », la banda du Campus du végétal qui joue un nouveau titre tous les jeudis matin au lycée à 10h02. Le groupe a fait chanter les participants et les participantes qui, l’espace d’une soirée, se sont senties « Toutes et tous citoyennes et citoyens de la même planète ».

Ressources

Les photos, informations, diaporamas diffusés pendant ces 3 jours sont à retrouver sur le wiki https://fermewikisagro.fr/Afrique2025/. Toutes les ressources, diaporamas et rapports de missions sont à retrouver également sur l’Espace Resana des Réseaux Afrique.

Pour en savoir plus sur Emmanuel Fourmann, économiste rattaché au Programme de recherche sur les inégalités à l’AFD.

Un engament indéfectible

Un immense big up à l’équipe pédagogique locale pour son engagement et une dédicace spéciale à Antoine Mina, enseignant d’EPS, et Lola De Angelis, CPE, qui se sont donnés sans compter pour la réussite de ces 3 jours : le duo a même offert aux jeunes de continuer le partage dans un « week-end de la réciprocité », que l’idée perdure…

Rachid Benlafquih a cloturé ses rencontres en remerciant les chevilles ouvrières logisticiennes de ce rendez-vous annuel : Christian Resche, Léa Woock et Cathy Azema de l’Institut Agro de Florac. Le rendez-vous suivant était à Florac-Trois-Rivières du 20 au 23 mai 2025 pour les rencontres du RED et le deuxième rassemblement des volontaires internationaux en service civique puis l’année 2026 sera celui des réseaux Afrique.

Pour en savoir plus : RED, Réseau Education à la citoyenneté et à la solidarité internationale de la DGER, Prix Alimenterre,

Contacts :

Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne et ECSI au Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

– les animateurs et animatrices des réseaux Afrique : William Gex (AOAC) william.gex@educagri.fr, Vanessa Forsans (AOAC), vanessa.forsans@educagri.fr, Agnès Estager (AAOI), agnès.estager@educagri.fr

 Julien Amouret, animateur du réseau de l’ECSI, le RED, julien.amouret@educagri.fr

– le dispositif national d’appui (Institut Agro de Florac) : Christian Resche, christian.resche@supagro.fr, Léa Woock, lea.woock@supagro.fr, Cathy Azema, cathy.azema@supagro.fr




Coopérer pour la mécanisation agricole au Togo

Une délégation de l’Agence de transformation agricole du Togo a été accueillie du 12 au 17 mai 2025 dans l’enseignement agricole français pour une mission d’identification de partenaires potentiels en vue de la création et l’opérationnalisation d’une formation de mécanique agricole au Togo.

Le secteur agricole est au cœur de la stratégie de développement du Togo. Pour accélérer sa transformation, le Gouvernement a créé par décret en 2022 l’Agence de Transformation Agricole (ATA). L’ATA, établissement public à caractère administratif, est placée sous la supervision de la Présidence de la République du Togo et sous la tutelle technique du ministère chargé de l’agriculture.
L’ATA a pour objet d’accélérer la transformation structurelle et durable du secteur agricole au Togo. Elle a notamment pour missions d’une part de procéder à l’identification des facteurs de blocage et de mettre en œuvre une intervention systémique visant à lever définitivement ces facteurs de blocage, et d’autre part de promouvoir l’accès des producteurs aux services de mécanisation agricole, avec la mise en place de centres régionaux de mécanisation agricole et le renforcement des capacités des acteurs dans les services de mécanisation.
À ce double titre, l’ATA met en œuvre un programme de conception, opérationnalisation et administration d’une formation technique à la mécanique agricole. L’objectif est de former à la mécanique agricole 400 primo-apprenants (CAP/BAC/BTS) d’ici 2030, qui auront pour mission l’entretien et la maintenance du parc étatique (plus de 150 engins agricoles), mais également du parc privé d’engins agricoles.

Dans ce contexte, l’ATA, avec le Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique Villageoise, et du Développement Rural du Togo, en lien avec l’Agence française de développement (AFD) et le Service économique régional de l’Ambassade de France à Lomé, ont sollicité l’expertise de l’enseignement technique agricole français, via le réseau CEFAGRI de la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER), afin d’appuyer la stratégie du gouvernement togolais dans sa transformation structurelle et durable du secteur agricole.

La délégation, menée par le Directeur général de l’ATA et Conseiller du Président du Togo, composée de trois de ses collaborateurs de l’ATA (un ingénieur agronome, un ingénieur de conception génie mécanique et une technicienne agroéquipement) et deux agents du Ministère en charge de l’Agriculture (un technicien électromécanique et un ingénieur mécanicien de la Direction du développement rural) a été accueillie et accompagnée par le Bureau des relations européennes et de la coopération internationale (BRECI) auprès d’établissements spécialisés en agroéquipements à Ondes, Montargis, Le Mans et Vesoul.

L’objectif général de la délégation était d’identifier et d’évaluer au cours de cette mission en France des établissements d’enseignement technique agricole susceptibles d’accompagner l’ATA dans la mise en place d’un programme de formation à la mécanique des machines agricoles au Togo. Spécifiquement, il s’est agi de visiter quatre établissements représentatifs des formations en agroéquipements afin de mieux comprendre leur organisation, leur fonctionnement pédagogique, institutionnel et opérationnel et de tirer les enseignements nécessaires pour l’adaptation au contexte togolais. Lors de ces visites, la délégation a pu identifier les ressources matérielles, humaines et logistiques dont ces établissements disposent, en vue d’apprécier leur capacité à accompagner efficacement l’ATA dans la conception et la mise en œuvre d’une formation technique en mécanique agricole.
La mission a été articulée autour de deux principales activités : les visites et échanges avec les établissements partenaires potentiels et le partage d’expériences avec les représentants du BRECI/DGER, qui ont accompagné la délégation tout au long du séjour. Ces deux volets complémentaires ont permis d’enrichir les échanges et de renforcer les perspectives de collaboration.

À Innovapôle à Ondes

La délégation a suivi en salle de réunion une présentation du directeur sur les activités de l’établissement et le projet FAAN (Formations agricoles agrivoltaïsme) auquel il participe avec d’autres établissements de la Région Occitanie. Ont suivi les visites des ateliers et de l’exploitation agricole du lycée, des échanges avec des enseignants en agroéquipements et avec le volontaire de Côte d’Ivoire en mission de service civique. Les visites ont également permis d’assister à des séances de formation à la conduite des engins de chantier et à la maintenance des tracteurs en cours dans l’enceinte de l’établissement.

Au Chesnoy à Montargis

Après un accueil par le chef du BRECI, la délégation a suivi la présentation par l’animatrice des réseaux CEFAGRI et Afrique de l’Ouest Afrique centrale. Puis les étudiants de première année du BTSA Génie des équipements agricoles (GDEA) ont présenté leur formation et échangé avec la délégation, avant la rencontre d’enseignants d’agroéquipements et la visite de la halle machinisme, à côté de laquelle se déroulaient des démonstrations d’un constructeur partenaire.

À la Germinière au Mans

Accueillie par l’équipe de direction de l’établissement, la délégation a suivi la présentation du Directeur sur le fonctionnement de l’établissement et plus généralement de l’enseignement agricole. Le référent coopération internationale de l’établissement a amené des élèves de bac pro agroéquipement à parler de leur formation et échanger avec la délégation. Les échanges se sont poursuivis lors des visites des ateliers et de l’exploitation agricole du Campus. Elles ont également permis d’observer des séances de travaux pratiques et de test sur des matériels par les apprenants et le responsable d’atelier agroéquipement.

Au Campus des métiers et des qualifications en agroéquipement à Vesoul

Le directeur de cette entité en a présenté le fonctionnement et les divers projets d’envergure dans lesquels il est impliqué, comme par exemple EVOFIA (évolution de l’offre de formation de la filière des agroéquipements) ou PLAPIMA (plateforme pédagogique innovante des métiers de l’agroéquipement). Les échanges ont également été nourris, autour du robot de traite présenté par le directeur de l’exploitation agricole de l’établissement et bien sûr lors de la visite des ateliers d’agroéquipements.

Perspectives de coopération

Tout d’abord, en réponse assez immédiate aux attentes de la délégation, ce sont plusieurs expertises des établissements de la filière agroéquipements qui vont être mobilisées. L’ATA et le réseau CEFAGRI élaborent de concert une programmation précise des missions qui se dérouleront dès l’été 2025 et jusqu’à la fin de l’année scolaire 2025-2026, avec le soutien financier de l’État togolais puis de l’AFD. Il s’agit, dans un premier temps, de procéder à la remise en fonctionnement du parc de tracteurs immobilisés, ce que réaliseront dès le mois d’août des enseignants des établissements visités, tout en dispensant des recommandations pratiques aux usagers de sorte à ce qu’ils deviennent rapidement autonomes pour les réparations courantes. Ensuite, une autre expertise consistera à étudier et formuler des conseils pour la mise en place progressive d’un atelier de mécanique agricole, voué aussi à être lieu de formation.

En parallèle, des missions perlées d’une ou deux semaines permettront aux experts en agroéquipements de dispenser des séries de cours techniques à la première cohorte de bac pro en machinisme agricole au Togo, dont il s’agit aussi de co-écrire le référentiel. Enfin, le programme de formation EVOFIA propose de réserver des places de stage pour des formateurs togolais qui viendraient ainsi renforcer leurs capacités lors de mobilités dans des établissements techniques agricoles français. Des formations à distance sont également envisagées.
Et outre ces renforcements de capacités, formations, formations de formateurs relevant de la mobilisation de l’expertise via le réseau CEFAGRI, les perspectives de coopérations se tournent vers le développement de partenariats et de mobilités d’apprenants. Ainsi, les établissements français ont la possibilité de proposer des missions de service civique pour des jeunes du Togo pré-sélectionnés par l’ATA puis accompagnés techniquement et financièrement comme les autres volontaires internationaux togolais par France Volontaires, l’ANVT (Agence nationale du volontariat du Togo) et l’Agence du service civique. Ces volontaires passeront la prochaine année scolaire au sein des établissements d’accueil pour des missions alliant animation interculturelle et renforcement des capacités en machinisme agricole, leur permettant à leur retour de s’engager auprès de l’ATA. De même, et avec aussi l’appui du réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale, des apprenants français, de BTS TSMA ou GDEA, de bac pro MMA ou Agroéquipements, auront l’opportunité de réaliser leur stage au Togo dans le cadre des activités de l’ATA, stage individuel, ou collectif sous forme de chantier participatif en mécanique agricole avec les apprenants togolais en bac pro.

Enfin, dans la mesure où la vocation de l’ATA va au-delà de son objectif prioritaire qui est la mécanisation agricole, d’autres pistes de coopération se dessinent, telle qu’une éventuelle participation, en partenariat avec les établissements visités disposant d’élevages bovins, d’équipes togolaises au TIEA (Trophée international de l’enseignement agricole) lors du SIA (Salon international de l’agriculture) à Paris en février.

Et à plus long terme, d’autres projets peuvent se monter, par exemple dans le cadre du programme Erasmus+ Capacity Building in the field of Youth in Sub-Saharan Africa.
L’ensemble de ces actions de coopération entre l’enseignement agricole français et le Togo fera l’objet d’une formalisation institutionnelle par la signature conjointe d’un arrangement administratif entre ministères français et togolais.

Contacts :
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER/MASA
rachid.benlafquih@educagri.fr
Vanessa Forsans, animatrice du réseau CEFAGRI et co-animatrice avec William Gex du réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale de l’enseignement agricole (BRECI/DGER/MASA)
vanessa.forsans@educagri.fr
william.gex@educagri.fr




L’interactivité pour former les citoyens de demain

Les défis mondiaux d’aujourd’hui se jouent aussi dans les salles de classe. Grâce à un partenariat entre l’AFD et le MASAF, les enseignants disposent désormais d’outils interactifs pour sensibiliser les élèves à la solidarité internationale et aux enjeux climatiques. Quiz, simulations, podcasts : tout est en place pour éveiller l’esprit citoyen et former les acteurs de demain.

Le 29 mars 2024, l’AFD et le MASAF ont signé un accord de partenariat « Pour la sensibilisation et la formation des élèves de l’enseignement agricole français à l’Éducation à la Citoyenneté et la Solidarité  Internationale ». Dans cet accord il s’agit notamment à ce que le MASAF et l’AFD procèdent ensemble à la  production et la diffusion de ressources pédagogiques pour les enseignants, les formateurs et l’ensemble de la communauté éducative en particulier sur des sujets partagés tels que le changement climatique, la préservation de la biodiversité, ou encore la consommation éthique.

C’est désormais chose faite ! Voici donc en partage dans cet article plusieurs outils pédagogiques dynamiques et interactifs disponibles afin de booster vos actions et projets en matière d’ECSI !

Les épidémies, les conflits, la pollution, le dérèglement climatique ne s’arrêtent pas aux frontières. C’est encore plus vrai aujourd’hui, dans ce monde interconnecté où tout ce qui se passe à l’autre bout de la planète a un impact sur nos vies ici. C’est donc dans l’intérêt de chacun que le monde soit plus harmonieux, que les inégalités reculent et que la nature soit préservée.

C’est pour cela que L’Agence française de développement finance et accompagne des projets dans les pays en développement et émergents. Ces projets, qui portent sur l’ensemble des Objectifs de développement durable de l’ONU, contribuent à améliorer les conditions de vie des habitants dans les pays concernés.

En France, l’AFD a aussi pour mission de sensibiliser les jeunes aux grands enjeux mondiaux et à la solidarité internationale. Pour ce faire, l’AFD développe des outils et contenus pédagogiques  pour permettre aux jeunes de mieux connaître et comprendre les grands enjeux mondiaux et susciter chez eux l’envie d’agir et de s’engager pour un monde plus juste et durable.

Ces outils pédagogiques sont accessibles librement à la communauté éducative de l’enseignement agricole sur le site de la AFD : Nos outils pédagogiques pour découvrir les ODD | AFD – Agence Française de Développement.

Un quizz pour s’informer sur les grands enjeux du monde

170 questions/réponses (10 par ODD) pour découvrir ou approfondir ses connaissances sur les ODD. Ce quiz, adapté aussi bien aux élèves et aux adultes, est un excellent moyen de se familiariser avec les ODD.

Nouveau format diaporama : Un diaporama inédit de 85 questions/réponses (5 par ODD) spécialement conçu pour animer des sessions en grand groupe. Il est accompagné de fiches conseils pour faciliter l’animation et encourager l’échange au sein du groupe.

Le quiz ODD pour tester ses connaissances sur les Objectifs de développement durable | AFD – Agence Française de Développement

Des fictions sonores pour découvrir les ODD et imaginer un monde plus juste et durable

Le programme Réinventer le monde mêle Education au Développement Durable (EDD), Éducation aux Médias et à l’Information (EMI) et Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI).

En participant à Réinventer le monde vous pourrez avec vos élèves :

Explorer les objectifs de développement durable grâce à des parcours pédagogiques ludiques et innovants.

Réaliser un podcast permettant aux élèves de diffuser un message pour construire un monde plus juste et plus durable ;

Bénéficier de ressources et d’un accompagnement pour vous guider dans toutes les étapes de réalisation du projet.

Participer à un concours national qui récompense et valorise chaque année les meilleures productions.

Les nouveautés de l’édition 2024-2025

Participez au Prix spécial Océan ! A l’occasion de la prochaine Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC) organisée en juin 2025 à Nice, un Prix spécial Océan sera organisé dans le cadre du concours Réinventer le monde. Objectifs : encourager les élèves à approfondir ces enjeux et valoriser les podcasts qui aborderont cette thématique.

Découvrez le nouveau parcours pédagogique “13 000 litres – et quelques gouttes”. À travers l’écoute des cinq épisodes de ce podcast, les élèves approfondiront des enjeux relatifs aux Objectifs de développement durable (ODD) et exploreront les notions essentielles de la construction d’une fiction grâce à l’analyse des différentes étapes du schéma narratif. Cette approche ludique et multidisciplinaire vise à développer chez les élèves des connaissances et des compétences utiles à la création de leur podcast.

Ecoutez « L’étiquette qui gratte » réalisé par les élèves du Lycée agricole Lucie Aubrac (71)

Résumé : Une étiquette qui gratte, ça dérange, et des lycéens vont découvrir grâce à elle, les impacts environnementaux et sociétaux de la production et consommation de vêtements. Ils décident alors de mettre en place des actions de sensibilisation sur leur établissement pour éviter la surconsommation.

Inscription toute l’année sur www.reinventer-le-monde.fr/ – Dépôt des podcasts avant le 12 mai 2025 à minuit.

A vos micros !!!

Des simulations de COP pour mobiliser la communauté éducative pour le climat et la biodiversité

Dans la perspective de la COP30 en 2025 au Brésil, les établissements de l’enseignement agricole sont invités à se mobiliser autour de la thématique du climat à travers des simulations de COP.

Ce projet s’appuie sur un kit pédagogiques conçu avec l’aide d’enseignants et de spécialistes du climat et des relations internationales. Il est organisé en 6 séances qui permettent d’expliquer la réalité et les origines du changement climatique, de découvrir le monde de la négociation, de se préparer et de réaliser une simulation de négociation, tout en incitant à des actions concrètes pour le climat. Chaque séance peut s’adapter aux contextes et aux élèves et s’accompagne d’éclairages scientifiques et pédagogiques à destination des enseignants ainsi que de liens vers des ressources supplémentaires.

Le kit est complété de fiches acteurs qui aideront les élèves à se mettre dans la peau d’un négociateur pour le climat du Brésil, de la France ou encore du Vanuatu et d’incarner des représentant d’ONG, d’entreprise et d’institution, voire des journalistes.

Liens vers les pages de téléchargement du kit pédagogique et des fiches acteurs.

Le kit existe aussi sur la thématique de la biodiversité : Kit de simulation de négociation en faveur de la biodiversité | AFD – Agence Française de Développement

Pour mener leur projet de simulation de négociation, les enseignants intéressés peuvent s’inscrire via le formulaire de participation afin de bénéficier d’un accompagnement proposé par l’AFD. Des webinaires seront notamment organisés autour de plusieurs sujets : la présentation du projet pédagogique, la prise en main du kit, la compréhension des changements climatiques, les COP, l’organisation logistique de la simulation de COP dans un établissement.

Tilt est un média destiné aux jeunes Français.es de 15 à 25 ans pour leur permettre de s’informer, se former et se mobiliser sur les grands enjeux mondiaux.

Par la diversité des thématiques et des approches, Tilt facilite la compréhension de nombreux sujets ayant un ancrage dans les programmes de l’enseignement agricole :  biodiversité, agrosystèmes, flux de production mondialisés, etc… Toutes les questions vives de société sont abordées sur Tilt à travers une démarche originale, pensée pour une utilisation par le jeune public. Tilt permet également d’apporter un regard international et d’aborder les thématiques dans leur dimension globale.

L’ensemble des contenus (vidéos, infographies, articles, bandes dessinées, etc) sont libres d’utilisation.

Tilt : Changer le monde commence ici

Exemple de contenu diffusé sur TILT : Agriculture : quand les paysans ont faim | Tilt, Comment l’agroécologie peut-elle sauver les sols ? | Claire Sellier | Tilt

A lire aussi l’article : ECSI : l’AFD et le MASA s’engagent

Crédit photographique de la photo de tête : Salle de podcast : crédit Harry Cunningan Autralia

Contacts : Danuta RZEWUSKI et Julien AMOURET, animateurs du réseau ECSI de l’enseignement agricole, danuta.rzewuski@educagri.fr, julien.amouret@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise Internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 

 

 

 




L’Afrique au SIA 2024

Le Salon International de l’Agriculture est un rendez-vous incontournable pour les acteurs de la coopération de l’enseignement agricole avec l’Afrique subsaharienne.

Dès l’entrée dans le pavillon 5 du SIA 2024, les visiteurs se retrouvent en Côte d’Ivoire, au Nigeria, au Rwanda ou au Cameroun !

Les opportunités de rencontres et d’échanges sont nombreuses sur les stands de ces pays, mais aussi lors de conférences et autres side-events, en particulier pour les partenaires et les établissements des réseaux Afrique de l’enseignement agricole.

Le Nigeria s’expose

Si le Nigeria a participé à de précédentes éditions du SIA par la présence d’importantes délégations, pour la première fois en 2024 ce pays dispose d’un stand, aux dimensions imposantes et aux activités débordantes. Un Business Event organisé par Sonia Darracq, Conseillère aux affaires agricoles à l’ambassade de France à Abuja, a réuni de nombreux agroentrepreneurs du Nigeria, sans oublier les mises en relation avec des producteurs et négociants français. Le stand a également reçu la visite du Ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité, de la Francophonie et des Français·es de l’étranger, Franck Riester, ainsi que de la Secrétaire d’État auprès de la Ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères, chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou.
Ce fut l’occasion de valoriser les partenariats en cours, dont l’ambitieux projet WATEA (Women in Agricultural Technical Education and Apprenticeship in Nigeria).

La coopération dans le domaine de la formation agricole n’a en effet pas été en reste. Par exemple deux représentants de la NBTE (National Board for Technical Education, un organisme qui dépend du Ministère Fédéral de l’éducation nigérian), après divers échanges sur le stand du Nigeria, notamment avec la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER-Bureau des relations européennes et de la coopération internationale), sont allé visiter le lycée agricole de La Bretonnière (77), afin d’observer in situ les dispositifs de formation et d’explorer les possibilités de collaborations et de partenariats pour renforcer les programmes d’acquisition de compétences au Nigeria.
Par ailleurs, suite à l’accueil de la délégation nigériane du projet WATEA venue en visite d’étude en France en décembre 2023, la directrice de l’EPL de Surgères, Marie-Pierre Gousset, est venue exprimer son envie et son intérêt d’aller plus avant dans cette coopération, qui pourrait concerner plusieurs filières, telles que le cacao, la meunerie, le poisson fumé, nécessitant un renforcement de capacités.

Côte d’Ivoire, questions aviculture et cuniculture

La participation au SIA de la délégation du Ministère des ressources animales et halieutiques (MIRAH) avait pour objectif principal l’imprégnation des questions de biosécurité avec les professionnels des filières avicole et cunicole. Outre diverses rencontres et visites organisées par le truchement de la Direction générale de l’enseignement et de la recherche avec la Direction générale de l’alimentation, la délégation ivoirienne a eu un temps d’échange important avec le BRECI, VetAgroSup, France Vétérinaire International, et Éric Leleu, expert national biosécurité. Ont ainsi pu être abordées l’organisation de l’enseignement agricole en France et son expertise, l’organisation de la gouvernance sanitaire en France et en Côte d’Ivoire, la réglementation sur la biosécurité européenne et française.
Il en est ressorti la nécessité d’un accompagnement dans la formation des formateurs en biosécurité, y compris avec l’expertise de l’enseignement technique agricole via le réseau CEFAGRI de la DGER ; de la signature d’un MoU avec la DGAL incluant les questions de formations ; d’un accord cadre de coopération entre MIRAH et DGER.

Partenariats avec l’Institut national de formation professionnelle agricole

« Coopération internationale et enjeux de formation et insertion agricoles », tel était le thème de la séance organisée et animée par le réseau Afrique de l’Ouest de la DGER avec l’Institut national de formation professionnelle agricole (INFPA) sur le stand de la Côte d’Ivoire au SIA. Après une ouverture par le Directeur général de l’INFPA, le chargé de coopération Afrique subsaharienne et le chef du BRECI, le film Agri-cultures – La coopération internationale / La Côte d’Ivoire a été projeté. La parole a ensuite circulé parmi les participants (responsable des partenariats à l’INFPA, directrices d’EPL, ancien directeur d’EPL devenu chef de SFD, services civiques ivoiriens, animateurs de réseaux, représentants de la recherche agronomique ivoirienne, de la Fédération nationale des communes pastorales…), comme autant de témoignages d’actions et de perspectives de coopération franco-ivoirienne en matière de formation agricole.

Dans le prolongement du SIA, l’EPL du Morvan a reçu la visite de deux personnes de l’INFPA, dont le directeur de l’École d’aquaculture de Tiébissou, avec lequel un partenariat a été initié un an auparavant . L’objectif de cette visite était le suivi des services civiques et le renforcement du partenariat.
À l’issue des trois jours de rencontres, les partenaires se sont accordés pour les perspectives suivantes : le renouvellement de l’accueil en service civique par l’EPL du Morvan de deux étudiants de Tiébissou pour l’année scolaire 2024-2025, et l’organisation d’un voyage d’étude en Côte d’Ivoire en 2025 de la classe de BTSA aquaculture, avec une visite préparatoire à Tiébissou de deux enseignants du Morvan à l’automne 2024.

Volontaires internationaux en visite au SIA

Les six Ivoiriens, étudiants issus de l’INFPA, effectuant une mission de service civique en lycées agricoles français ont tous participé au SIA 2024, accompagnés de leurs tuteurs ou de l’équipe de direction des établissements d’accueil.
C’est également le cas des trois services civiques du Togo et de certains du Bénin et du Sénégal. À cette occasion, ont pu être tournées quelques séquences du film en préparation sur l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI) dans l’enseignement agricole.

Conférences à ne pas manquer

Les services civiques ouest-africains comme les membres des réseaux Afrique ont pu assister à plusieurs conférences en lien avec leurs centres d’intérêt.
La désormais traditionnelle conférence du Ministre d’État de Côte d’Ivoire en charge de l’agriculture avec pour thème cette année « Productions vivrières et souveraineté alimentaire : défis et perspectives de développement » a fait salle comble. Il est à noter que parmi les opportunités d’investissement pour la souveraineté alimentaire, le conférencier a souligné l’importance du partenariat pour l’innovation technologique et la formation.
Le CIRAD et l’AFD ont proposé la conférence « Comment gérer la fertilité des sols pour renforcer la souveraineté alimentaire en Afrique ? » qui a abordé la question des approches agroécologiques fondées sur le recyclage des éléments minéraux via les matières organiques diverses et l’utilisation de légumineuses en lien avec la productivité des cultures annuelles en Afrique.
Sur le stand de l’AFD, le Nigérien Ali Bety a apporté son éclairage sur le sujet « Orienter l’agriculture irriguée vers l’agroécologie pour renforcer la souveraineté alimentaire et la résilience climatique : l’expérience du COSTEA (Comité Scientifique et Technique pour l’Eau Agricole) ». Par ailleurs Grand Témoin des rencontres des réseaux Afrique 2024, Ali Bety a aussi pu retrouver et échanger avec des membres du réseau Afrique de l’Ouest, notamment autour de projets de lycées agricoles avec l’Afrique liés à l’élevage ovin et la transhumance.

2024 – Ovinpiades mondiales

19 % de la production ovine mondiale est africaine. Aussi la participation aux Ovinpiades mondiales est-elle l’un des projets du réseau Afrique de l’Ouest, qui a de ce fait été invité par les organisateurs (Inn’ovin/Interbev) au lancement presse de cet événement lors du SIA2024.
Une quinzaine de délégations étrangères, venant de tous les continents, est invitée à participer à la troisième «Coupe du Monde des Jeunes Bergers» qui se déroulera du 25 mai au 1er juin 2024. La précédente édition internationale date de 2014.

Au programme : huit épreuves qui seront disputées au cours d’une compétition itinérante afin de découvrir la diversité de l’élevage ovin. Après être accueillies à Paris, les équipes embarqueront dans un bus habillé aux couleurs des Ovinpiades vers le Limousin, l’Aveyron, l’Auvergne, la Bourgogne et reviendront en région parisienne pour la remise des prix à la Bergerie nationale de Rambouillet. Telle est l’invitation d’Inn’ovin.

Le réseau Afrique de l’Ouest a donc inscrit et invité trois équipes, chacune composée d’une étudiante et d’un étudiant en formation dans les établissements de ses partenaires : l’École d’élevage de Kétou, de l’Université nationale d’agriculture (UNA) du Bénin ; l’École d’élevage de Bingerville, de l’INFPA de Côte d’Ivoire ; l’IFAD élevage de Barkoissi, de l’APCFAR (Association professionnelle des centres de formation agricole et rurale) du Togo. Afin d’établir un lien avec les professionnels et organisations locales de la filière ovine, chaque binôme de participants sera accompagné par un représentant de la Fédération nationale des communes pastorales (FNCP). Ces trois équipes seront accueillies au BRECI-DGER dès le 21 mai, puis chacune sera dirigée vers un lycée agricole pour parfaire pendant trois jours son entraînement aux épreuves des Ovinpiades mondiales.

De belles aventures de coopération à suivre, en attendant de se retrouver au SIA 2025 !

Retrouvez plus d’information : projet WATEA – Visite d’étude en France en décembre 2023,  WATEA sur Instagram,  le film Agri-cultures – La coopération internationale / La Côte d’Ivoire, La coopération avec l’INFPA Aquaculture,  de la côte d’Ivoire au Morvan,

Contact : Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr, William Gex, animateur du réseau Nigeria, william.gex@educagri.fr, Vanessa Forsans, co-animatrice du réseau Afrique de l’Ouest, vanessa.forsans@educagri.fr