Afrique du Sud et Kenya : nouvelles collaborations avec INRAE
INRAE était présent à la réunion annuelle des scientifiques agricoles au G20-MACS en Afrique du Sud, fin mai 2025, avant de poursuivre des échanges fructueux avec ses partenaires kenyan.
Conduite par Philippe Mauguin, président-directeur général d’INRAE, une délégation française s’est rendue en Afrique du Sud pour participer à la réunion annuelle des scientifiques agricoles en chef du G20 MACS – Meeting of Agricultural Chief Scientists. L’occasion pour INRAE de rencontrer ses partenaires en Afrique du Sud puis au Kenya et développer de nouveaux projets de collaboration, dans une approche fédératrice à la fois en termes d’équipe France et dans le cadre de l’initiative TSARA.
Organisée par l’Agricultural Research Council (ARC) sud-africain, la réunion des scientifiques agricoles en chef du G20 s’est tenue du 26 au 28 mai 2025 en Afrique du Sud. Cette rencontre annuelle permet à ses membres (représentants ministériels et d’organismes de recherche agricole) d’échanger sur les systèmes de recherche agricole et les perspectives de développement des pays du G20 et d’énoncer des recommandations en amont des rencontres ministérielles et du sommet du G20. La délégation française, conduite par Philippe Mauguin, président-directeur général d’INRAE, comptait également Thierry Caquet, vice-président International d’INRAE, Joachim Huet, chargé de coopération multilatérale à la direction des Relations internationales d’INRAE, et Andrée Sontot, représentante du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.
Au programme de cette rencontre : la transformation des systèmes agroalimentaires, la gestion durable de la biodiversité, des ressources génétiques et des ressources naturelles, la santé des sols, l’adaptation de l’agriculture au changement climatique, ainsi que les enjeux de bioéconomie et d’agriculture numérique.

Philippe Mauguin a introduit la première session thématique consacrée à la transformation des systèmes alimentaires. Il a appelé les États du G20 à « encourager l’intégration intersectorielle entre les sciences agricoles, du climat, de la biodiversité, de la nutrition et les sciences sociales afin de générer des connaissances holistiques et exploitables ; à soutenir les partenariats internationaux de recherche et d’innovation ainsi que la coopération intergouvernementale pour transformer les systèmes alimentaires et l’agriculture par la recherche ; et enfin à renforcer l’interface science-politique en donnant aux institutions de connaissance les moyens d’établir des mécanismes dynamiques d’échanges bidirectionnels. » Il a notamment cité l’initiative TSARA (Transformer les systèmes alimentaires et l’agriculture par la recherche en partenariat avec l’Afrique) comme un cadre pertinent pour concilier ces objectifs.
L’Initiative TSARA
Fondée sur la co-construction entre des institutions de recherche et de formation en Afrique et en Europe, l’initiative TSARA vise à développer une recherche partenariale de long terme pour accompagner la transformation des systèmes alimentaires et agricoles. Elle met en regard les défis que l’Afrique et l’Europe ont à relever ensemble, à travers le partage de savoirs et de pratiques, des projets et actions de recherche, d’innovation et de formation, pérennes et à impact.
INRAE, le Cirad et l’Université de Pretoria formalisent leur collaboration
Pour les rencontres en marge du G20-MACS, la délégation intégrait également Aurélien Leynet, attaché de coopération scientifique et universitaire, à l’ambassade de France, Jean-Marc Bouvet, directeur régional Afrique australe et Madagascar du Cirad et représentant INRAE, Laurent Vidal, directeur du bureau conjoint CNRS-IRD-Cirad en Afrique du Sud, et Séverine Jaloustre, directrice adjointe du F’SAGRI.
Classée parmi les meilleures en Afrique, l’Université de Pretoria entretient une collaboration depuis plusieurs années avec le Cirad et INRAE. Membre fondateur de l’initiative TSARA et impliquée dans le projet FAMA (Food and Microbiota in Africa), elle l’est également dans l’initiative internationale One Water Vision. Le déplacement de la délégation française en Afrique du Sud a ainsi permis de signer un accord tripartite entre INRAE, le Cirad et l’université de Pretoria. Cet accord formalise les collaborations autour de la durabilité des systèmes agricoles.
One Water Vision : une coopération internationale portée par l’innovation spatiale
One Water Vision est un programme international ambitieux qui vise à améliorer la gestion des ressources en eau à travers des outils innovants et une coopération scientifique mondiale. Les missions spatiales SWOT et TRISHNA, avec leurs données d’une précision inégalée, joueront un rôle central pour compléter les services existants et mieux comprendre les cycles de l’eau, y compris dans les régions les plus isolées.
Quelques jours plus tôt, la délégation INRAE avait participé à un temps d’échange à propos du F’SAGRI, ce « French South African Agricultural Institute ». Mis en place en 2015, il vise à renforcer les capacités de 4 « universités historiquement défavorisées » – les universités de Venda, du Limpopo, de Fort Hare et du Zululand – (formation d’étudiants, d’enseignants, programmes de recherche communs) et d’appuyer le développement d’entreprises innovantes du secteur agricole et agroalimentaire. L’occasion de présenter INRAE et l’initiative TSARA à la quarantaine de participants et d’envisager les synergies à mettre en place.
À la rencontre de l’écosystème de recherche kenyan

La seconde partie du déplacement s’est déroulée à Nairobi, au Kenya, afin de permettre à la délégation INRAE de rencontrer les acteurs de l’écosystème de recherche et formation agricole kenyan : l’ICIPE (International Centre of Insect Physiology and Ecology), le KALRO (Kenya Agricultural & Livestock Research Organization), l’université de Nairobi et le centre CGIAR ILRI (International Livestock Research Institute). Lauric Cécillon, COCAC adjoint et ACSU à l’Ambassade de France, Alexandre Caron représentant la Direction régionale du Cirad et Marie Schill cheffe de projet TSARA à INRAE ont complété la délégation INRAE mobilisée précédemment en Afrique du Sud.
Il s’agissait, en association avec le Cirad et l’IRD, d’initier ou de renforcer l’implication de ces acteurs kenyans dans TSARA, d’identifier des pistes de projets conjoints à développer dans le cadre de cette initiative, de poser les bases de la 4e assemblée générale de TSARA (prévue à Nairobi en 2026) et de préparer la future co-présidence africaine de TSARA qui sera prise en 2026 par le directeur général de l’ICIPE, Dr Abdou Tenkouano.
Les échanges ont été fructueux. TSARA est apparu comme un cadre de travail pertinent de développement des collaborations, dans une approche fédératrice des thèmes, dispositifs, partenariats, à l’échelle régionale et continentale, renforçant la place du Kenya et fédérant les membres français.
Thématiques d’intérêt partagé :
- One health, territoires de santé, agroécologie, santé des plantes et des animaux
- les sols (préservation et restauration, séquestration du carbone, biofertilisation)
- l’élevage (génétique et races locales, alimentation, santé, zoonoses, AMR, mitigation des GES)
- la nutrition-santé et le microbiote
- l’agriculture en zone sèche et la gestion de l’eau
- le numérique (gestion des datas, intégrées et accessibles à tous, digital technologies et justice climatique)
- le renforcement des capacités, la formation, l’innovation, les mobilités, pour les étudiants et les scientifiques mais également les agriculteurs
- l’interface science-politique et la prospective.
Il a été convenu de monter des projets conjoints, en mobilisant les dispositifs de soutien propres aux organismes, ceux nationaux, européens et internationaux, et en valorisant de nombreux points d’appui existants :
- les différentes task forces thématiques de TSARA
- le dP TRACE en cours de co-construction (Transforming agriculture for animal, crop and ecosystem health)
- les initiatives PREZODE, OFVi, OWVi ; les PEPR ou PPR Agroécologie et numérique et Managing environmental hotspots and transmission of AMR
- le projet AMI INRAE pour TSARA MIPClan-Living lab
- le consortium international STAR-IDAZ, etc.
Les perspectives de 2026 (sommet Afrique-France, coprésidence kenyane de TSARA) constituent des jalons particulièrement motivants pour l’action collective. Les institutions ont convenu d’organiser prochainement des échanges entre scientifiques et d’initier des collaborations concrètes sur les thèmes partagés. KALRO, l’université de Nairobi et ILRI envisagent leur adhésion à TSARA.
Une rencontre avec la scientifique en chef du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), dont le siège est à Nairobi, a été organisée sous l’égide de l’ambassade de France. Elle a permis de poser les bases d’un futur accord-cadre pentapartite entre INRAE, le Cirad, l’IRD, le CNRS et le PNUE. Parmi les domaines de collaboration identifiés : la santé des sols, la séquestration du carbone dans les sols, la résistance aux antimicrobiens, la télédétection par satellite, l’approche One health ou encore les aspects de prospectives, d’expertise collective scientifique et d’appui aux politiques publiques.
En savoir plus sur l’initiative TSARA, transformer les systèmes alimentaires et l’agriculture par une recherche en partenariat avec l’Afrique – publication avril 2024
Photo de tête de l’article : Signature d’un accord tripartite entre Jean-Marc Bouvet, représentant du Cirad, Francis Petersen, vice-président de l’université de Pretoria, et Philippe Mauguin, PDG d’INRAE.
Rédacteurs de l’article : Joachim HUET, Chargé d’affaires multilatériales, joachim.huet@inrae.fr
Contributeurs : Marie Schill, Cheffe de projet TSARA, marie.schill@inrae.fr et Tom Collet, Chargé de partenariats Afrique, tom.collet@inae.fr – Direction des relations internationales – INRAE
Contact : Alexandre COURTOUX, Chargé de mission Recherche et Innovation internationales – Direction générale de l’enseignement et de la recherche – MASA, alexandre.courtoux@agriculture.gouv.fr
Dans le Gauteng, une première journée a été consacrée à la visite de deux fermiers, membre de l’African Farmers’ Association of South Africa – AFASA, qui regroupe de jeunes agriculteurs.
L’après-midi, c’était au tour de Katlego, 37 ans, de présenter sa « micro ferme » de production de cannabis et ses dérivés (pour la recherche, l’expérimentation, la transformation en divers produits : huiles, crèmes, etc.).
La deuxième journée fut consacrée à la visite de l’ARC (équivalent de l’Inrae) pôle production animale, à Pretoria. Ce site comporte, entre autres, un centre de recherche sur la viande qui intègre un abattoir avec un laboratoire de recherche, un centre de recherche en industries laitières et un pôle vaches laitières.
Lors de la deuxième journée, Judith, une agricultrice expérimentée et diplômée en agriculture, faisait visiter sa ferme. C’est une ferme de 40 ha, orientée vers la production de volailles de chair, la culture maraichère de plein champ et sous serre ainsi que quelques arbres fruitiers. Judith n’est pas inconnue du F’SAGRI puisqu’en 2020, elle remportait un appel à petits projets du FSAGRI qui a permis de financer une petite pépinière pour les semis. Depuis, la ferme, alors florissante, a connu des difficultés dont Judith peine à se tirer.
Bonjour. Je suis directeur d’exploitation agricole depuis 14 ans après un cursus dans l’enseignement agricole en Auvergne à Lempdes (63) et un diplôme d’ingénieur de l’ENITA de Clermont-Ferrand (63). Un passage dans le Jura (EPLEFPA de Montmorot) puis en Haute-Loire (EPLEFPA du Velay), je suis actuellement directeur de la Ferme de Borde Basse de l’EPLEFPA de Saint-Gaudens en Haute-Garonne.
de 80 vaches laitières en agriculture biologique, un atelier de transformation de produits laitiers (yaourts, crèmes desserts, fromage blanc et faisselle et fromage lactique) et pour finir un atelier ovin viande en label Rouge et IGP agneaux des Pyrénées. Les 175 ha de SAU sont destinés à l’alimentation des troupeaux ainsi qu’à l’accueil des 300 béliers de la station d’évaluation et de vente de reproducteurs de l’UPRA Ovine des Pyrénées Centrales. La ferme est résolument tournée sur ses 5 missions avec de nombreux projets autour de l’agroécologie en lien de plus en plus étroit avec le changement climatique, par nécessité. De nombreux partenariats et projets d’expérimentations sont menés dans ce sens avec le Chambre d’Agriculture (31), l’INRAE de Toulouse et le GIP Transition de Toulouse, etc.
Malgré la distance de la ferme (11km) de l’établissement, nous accueillons chaque semaine les élèves et apprentis en mini-stages et en travaux pratiques sur l’ensemble des ateliers.
Le projet se recentre sur l’université d’Unizulu qui, en concertation avec les colleges agricoles de Cedara, d’Owen Sithole (OSCA) et la région du KwaZulu-Natal valident l’organisation d’un séminaire fin 2023. Quatre expert·es du CEFAGRI (2 enseignant·es d’économie, un directeur d’établissement et une déléguée régionale à l’ingénierie de formation) sont alors recruté·es pour animer un séminaire au KwaZulu-Natal début décembre 2023. Leur mission débute fin novembre par 3 jours de visites de fermes locales et de rencontres dans les deux colleges partenaires.
L’après-midi, quatre groupes travaillent à l’identification des compétences de quatre métiers agricoles : gérant·e, ouvrier·e agricole, technicien·ne conseil et gérant·es d’un atelier agro-alimentaire. Sur le modèle du world café, les différents groupes s’enrichissent des propositions amendées par les un·es et les autres. Lors de la restitution, les riches débats autour des notions d’installation, de transition et de changement climatique mettent clairement en évidence nos problématiques communes.

Elle organisait, en marge du World Science Forum, sa 14ème Assemblée Générale et a invité la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche à délivrer un discours lors de la session d’ouverture de cette AG. Représentée par la Directrice Adjointe du F’SAGRI, la DGER a réaffirmé ses priorités en terme de coopération en soulignant notamment les nombreux projets actuellement en cours en Afrique mais aussi exposé sa vision d’un continuum Recherche – Innovation – Enseignement, incitant les chercheurs à partager plus largement les résultats de leurs recherches pour en faire profiter la société civile.
villes africaines connaissent l’un des taux de croissance démographique les plus élevés au monde. Selon les Perspectives de l’urbanisation mondiale des Nations Unies, le nombre d’habitants de l’Afrique, qui s’élève à 1,1 milliard, doublera d’ici 2050. Les zones métropolitaines seront à l’origine de 80 % de ce développement, et de nombreuses personnes vivront dans des établissements informels. De nombreux problèmes découleront de ce degré d’expansion, notamment la surpopulation urbaine, la pauvreté croissante et le délabrement des infrastructures. Plus important encore, le déclin de la population rurale affecte la capacité des communautés à répondre aux besoins alimentaires et nutritionnels de base des populations urbaines.