Vers un système alimentaire durable à Maurice

Le Lycée FORMA’TERRA de Saint Paul de la Réunion a été invité à participer au symposium lors des premières Assises de l’Agriculture de l’île Maurice, organisées par le Ministère de l’Agro-industrie et Economic Development Board Mauritius (EDB) entre les 16 et 20 mars 2023.

A l’initiative de la Région de la Réunion, l’établissement public de formation agricole réunionnais « FORMA’TERRA » a réfléchi aux côtés des autres invités du Symposium, les 16 et 17 mars 2023, sur trois thématiques : Favoriser la sécurité alimentaire durable et résiliente à Maurice, Diversifier le secteur agricole et adopter des technologies pour améliorer la productivité de l’agriculture et enfin Prendre en compte l’impact du changement climatique sur agriculture à Maurice pour mieux s’adapter : impact et adaptation en lien avec le thème de ses premières assises « « Pathways to a Sustainable Food System for a Healthier Tomorrow* »

*en français : Voies vers un système alimentaire durable pour un avenir plus sain et aider à la rédaction d’une feuille de route pour une agriculture durable à Maurice.

Conférences et ateliers de travail sur les 3 thématiques du symposium

 Jérôme Masson, chargé de mission coopération régionale de FORMA’TERRA a pu partager l’expertise de l’enseignement agricole français dans les domaines de l’agroécologie et l’agriculture durable, il a été aussi chargé de co-animer avec Bruno Dubarry, le Président de l’Académie du Vélo Vert (association pour la promotion de l’agriculture biologique mauricienne ), les conférences et ateliers autour de la thématique des impacts et des adaptations nécessaires de l’agriculture des îles insulaires face au changement climatique.

Bruno Dubarry (Vélo Vert) et Jérôme Masson (FORMA’TERRA), les 2 animateurs du séminaire

Deux autres acteurs de La Réunion ont également partagé leur expertise durant le symposium : Le CIRAD sur ses travaux pluridisciplinaires sur la bioéconomie circulaire comme levier d’autonomie et La Chambre d’Agriculture de La Réunion, représentée par son vice- Président, Bruno Robert qui a présenté l’agriculture réunionnaise et l’organisation stratégique des filières sous la vision d’Agripéi2030.

Les représentants de La Réunion :  à gauche, Jérôme Masson (FORMA’TERRA) , Bruno Robert (Chambre Agriculture Réunion) et à droite Grégory Martin (Antenne Région Réunion à Maurice) autour de Mickael Apaya (Business Mauritius).

Pour une transition agroécologique réussie à Maurice, l’ensemble des participants des Assises de l’Agriculture ont pu restituer une feuille de route à EDB Mauritius pour l’organisation d’un nouveau modèle de production diversifié, autonome, résilient, souverain. Ce document sera remis au Ministère de l’Agriculture sous l’égide du Ministère de l’Agro-industrie de Maurice.

Pour en savoir plus –

EPL Etablissement Public Local FORMA’TERRA Saint Paul Réunion

Qu’est-ce que Agripei 2030

Contacts : Article rédigé par Jérôme Masson, chargé de mission coopération internationale EPLEFPA FORMA’TERRA Saint Paul Réunion et Didier Ramay, animateur réseau géographique AAOI de l’enseignement agricole ; Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise internationale au BRECI

Photo de tête d’article : Isseyen Sannassy Pillay (Vélo Vert), Jérôme Masson (FORMA’TERRA), Bruno Dubarry (Vélo Vert), Mickael Apaya (Business Mauritius), , Bruno Robert (Chambre Agriculture Réunion), Emmanuel Jouen (CIRAD), Ewen Ian Beekharry (Vélo Vert)




Soria, volontaire algérienne, est arrivée !

Soria, étudiante algérienne en Master 2 Écologie et Environnement à l’université Aïn Temouchent en Algérie, a pris ses quartiers à Macon-Davayé début mars 2023.

Logée à l’internat de l’Agro Bio Campus de Davayé, Soria a rapidement rencontré les élèves du club solidarité du lycée de Davayé, en présence de leur responsable Karine Boullay, également professeure de Mathématiques. Ce club solidarité, composé de 20 élèves volontaires du lycée, toutes classes confondues (Troisièmes, Secondes, Premières et Terminales), est à l’initiative d’un projet d’échange France-Algérie. Avec des premiers contacts initiés à la rentrée de septembre 2022 et suite à la visite de Zahira Souidi, professeure d’écologie environnementale à l’université Aïn Temouchent, le projet connaît un nouveau tournant avec la visite de Soria.

« Je vais rester ici jusqu’en juillet 2023 pour observer et découvrir les modes de travail agriculture dans le but de préparer mon mémoire de fin d’études portant sur le thème “Gestion des eaux pluviales” » précise-t-elle.

Prochaine étape de ce partenariat inédit, avec le déplacement de 11 élèves du club solidarité en Algérie.

Soria, volontaire service civique devant les élèves du club solidarite

Devant un groupe attentif, Soria s’est non seulement présentée, mais a aussi réalisé une présentation générale sur l’agriculture en Algérie à l’aide d’un PowerPoint qu’elle avait soigneusement préparé. Les thèmes des inégalités hommes/femmes en Algérie ont été abordés ainsi que la superficie agricole du pays, composée majoritairement de maraichage (71%) et de forage (7%) et la superficie forestière dont l’eucalyptus se place largement au-dessus des autres types de plante et végétation.

Ensuite, la jeune femme a présenté sa région d’origine, la wilaya d’Aïn Témouchent située au nord-ouest de l’Algérie. Avant de conclure cet échange interactif avec ses camarades des prochains mois, Soria a tenu à donner quelques conseils aux futurs visiteurs de son pays, notamment des cours de langues en traduisant les mots indispensables à connaître en algérien (bonjour, merci, bienvenue, combien ça coûte etc…) mais aussi en présentant quelques photos de son université, lieu incontournable à visiter à Aïn Témouchent. Enfin, derniers conseils, et pas des moindres, les spécialités culinaires algériennes qui ont suscité beaucoup d’intérêt de la part des élèves du club solidarité.

N’ayant pas eu beaucoup de temps pour visiter depuis son arrivée, Soria a hâte de découvrir la région.

« J’ai visité rapidement Mâcon et Cluny pour le moment et je compte bien visiter toute la région grâce aux élèves ».

À commencer dès le vendredi de son arrivée avec une excursion à Dijon après la réunion régionale des services civiques au rectorat. Le programme du lendemain, visite et découverte de la fromagerie du domaine des Poncetys à Davayé dans le but de, pourquoi pas, ramener un nouveau savoir-faire en terres algériennes.

Ce projet s’inscrit dans un projet plus global avec le club solidarité du lycée – Actions 2022/2023 du club et nombreux partenariats à découvrir sur le site du RED

Découvrez la carte avec les volontaires internationaux accueillis en lycée agricole en 2023.

Contacts : Article proposé par Karine Boullay, Enseignante de Mathématique, Animatrice du club solidarité




SIA 2023, le lundi à l’international

Les séquences sur le stand du Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire s’ouvre sur l’enseignement agricole à l’international. C’est sous l’angle des témoignages que l’action de coopération internationale est révélée au grand public dès lundi 27 février au SIA 2023.

Des formes et des actions variées, une coopération dense, riche en relations humaines et en apprentissages mutuels. L’introduction a marqué les fondamentaux : la coopération européenne et internationale fait partie des 5 missions de l’enseignement agricole. Celle avec l’Afrique est particulièrement vive, elle s’inscrit dans les priorités du gouvernement et se décline selon les 4 engagements pris dans la continuité du discours de Ouagadougou du Président de la République en 2017.

Apports mutuels, découvertes et solidarités

Ils étaient nombreux à venir parler de leur expérience, de leurs projets, ou présenter les grandes lignes du travail de la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche ainsi que l’ensemble des réseaux de l’enseignement agricole dans ce domaine.
Qu’il s’agisse de jeunes de l’enseignement agricole accueillis en Afrique de l’Ouest ou de jeunes ivoiriens, sénégalais ou sud-africains venus se perfectionner en France, le regard qu’ils portent sur ces échanges est largement partagé.

Moussa, étudiant en BTSA ACSE au Legta de Figeac

Retenons par exemple le parcours de Moussa, venu du Sénégal et élève du lycée de Figeac. «  Après mon BTS en production animale et végétale, j’aimerais poursuivre en lience pro transformation laitière pour installer dans mon pays un projet de coopérative avec les éleveurs », explique-t-il.

Précious, jeune Sud-Africaine en thèse en France

Precious est venue quand à elle d’Afrique du sud. Après son master en sciences de l’agroalimentaire obtenu à Dijon, elle poursuit aujourd’hui une thèse. « C’est pour moi une chance extraordinaire, et aussi un vrai défi pour le langage, car je suis anglophone. »

Lamine, quant à lui, vient également du Sénégal et étudie au lycée agricole d’Aurillac. « Je crois que ces échanges sont la preuve que nous pouvons tous coexister, nous adapter, sortir de nos zones de confort, découvrir, échanger, travailler sur nos projets de vie, pour nous et nos pays », affirme-t-il.

Importance du collectif, du dialogue et de l’enrichissement mutuel : les actions de coopération internationale menées par l’enseignement agricole favorisent la contribution des élèves à la construction d’une société plus juste, solidaire et durable. Les témoignages de chacun, en ce début de semaine de Salon, en ont donné la plus vivante des preuves.

La coopération du Lycée à l’Ambassade

De gauche à droite : Sonia DARRACQ et Patricia DARJO

Patricia DARJO, directrice de l’EPL de la Roche sur Yon et Sonia DARRACQ, Conseillère aux affaires agricoles à l’ambassade de France au Nigéria ont partagé leur vision, l’une sur la l’importance de la coopération dans la vie des lycées, l’accueil et l’impact de la réciprocité sur les jeunes et la communauté éducative, l’autre sur les projets qui se concrétisent au sein des pays partenaires et le poids sur l’avenir des jeunes, de l’entreprenariat et des professionnels, en particulier auprès des femmes au Nigéria.

Globalement la France accueille près d’un tiers des étudiants africains en mobilité et les établissements de l’enseignement agricole forment plus de 300 apprenants issus principalement du Sénégal, Cameroun, de République de Côte d’Ivoire, du Bénin et de Madagascar.

Les actions conduites mobilisent aussi l’expertise de l’enseignement agricole dans le fonctionnement des établissements de formation agricole, la construction de référentiels et de contenus de formation et du renforcement de capacités. Elles se concentrent tout particulièrement au Sénégal, en Angola, au Bénin et au Cameroun.

Cette séquence « spécial Afrique » était aussi l’occasion de présenter le dispositif du Service civique internationale, piloté par France Volontaires, et d’écouter ces jeunes qui ont fait ce pas de géant pour venir vivre chacun une expérience unique en France, dans l’un des 30 établissements agricoles qui accueillent des volontaires d’Europe, d’Afrique, d’Amérique du Sud et du moyen Orient ou d’Asie pour des durées de 6 à 12 mois. Lamine, Adjoua et Nazaire ou encore Franck et Gnan réalisant un service civique dans les lycée d’Aurillac, de Vire ou encore de la Roche sur Yon retiennent de leur séjour de riches échanges et des savoirs qu’ils ont apportés par leurs missions en tant que service civique mais également des compétences qu’ils ont acquises au cours de leurs expériences dans l’enseignement agricole.

La 3ème temps de ce focus « enseignement agricole et l’international » a été consacré à inviter les lauréats du Prix Alimenterre 2022 : Deux équipes lauréates invitées, Nathan Pirard pour Paroles de paysans et Emmanuel Gangand et Mahaut Roussel pour Sillage.

C’était l’occasion de partager leur projet récompensé par le CFSI, dans le cadre du Prix Alimenterre 2022 qui récompense et valorise les initiatives novatrices et/ou mobilisatrices mises en œuvre par les jeunes dans le cadre de leur parcours scolaire ou non, en prolongement du festival ALIMENTERRE.

Nathan Pirard pour Paroles de paysans a présenté le concept de projection/animation dans les lycées autour du documentaire « Tu nourriras le monde », une initiative étudiante pour sensibiliser le grand public aux enjeux du monde agricole. Ces actions visent à impulser des changements durables au niveau des jeunes participants, des cibles, des établissements, des associations, des partenaires et du territoire. Cette introduction sera l’occasion de le rencontrer pour l’interviewer et en savoir plus sur leurs questionnements que posent le modèle de production d’aujourd’hui et de demain.

Emmanuel GANGAND et Mahaut ROUSSEL ont été lauréat du Prix Alimenterre pour leur projet SILLAGE, issu du Mouvement jeune pour l’agroécologie et l’alimentation durable, qui propose une formation accessible à tous sur la thématique « Renouons avec les sols ».

Toutes ces initiatives récompensées sont de belles illustrations de la philosophie que prône l’enseignement agricole par l’Education à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale (ECSI). En effet, il est un enseignement habité par des valeurs, les questions de citoyenneté et de solidarité y occupent une place importante, au point de s’intégrer pleinement aux apprentissages dans les établissements. On y parle beaucoup d’ECSI qui s’inscrit dans la mission de coopération internationale de l’enseignement agricole et bien plus largement puisque le ministère est partie prenante dans un groupe de concertation interministériel sur le sujet.

La mission du réseau RED de l’enseignement agricole est un levier important pour l’apprentissage de l’ECSI grâce à l’apport d’outils (Guide de la mobilité, Carnet de mobilité et Guide de l’accueil des volontaires internationaux, ou encore les Open Badges et l’appui à la participation aux festival de film Alimenterre ou au Prix) et de formation à disposition des lycées agricoles.

Pour en savoir plus sur toutes ces questions, retrouvez les informations nécessaires sur les différents sites : Prix Alimenterre, Festival du film Alimenterre, RED, France Volontaires

 

Contact :

Rachid BENLAFQUIH, chargé de mission coopération Afrique / ECSI / expertise internationale au BRECI/DGER,  rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Favoriser l’entreprenariat au Mozambique

L’Ambassade de France au Mozambique et en Eswatini s’est fixée comme mission de promouvoir l’entreprenariat pour améliorer la sécurité alimentaire et participer au développement économique des communautés rurales.

Suite à une première mission en 2019 du réseau Afrique Australe et Océan Indien de l’enseignement agricole, les 2 animateurs, Valerie Hannoun et Didier Ramay, ont pu avec l’appui des services du SCAC identifier plusieurs établissements de formation supérieurs en agriculture prêts à s’engager dans des projets de coopération avec des établissements français de métropole mais aussi de La Réunion  pour promouvoir l’entreprenariat . Trois d’entre eux, l’Université Licungo de Quelimane, l’Institut Polytechnique de Chokwe et l’Ecole Entreprenariale  de Chibuto (Université Eduardo Mondlane) ont accepté d’adhérer au réseau de coopération régionale REAP AAOI pour favoriser la mise en place de projets avec les établissements de formation agricole de La Réunion.

Dans la continuité, l’Université Licungo a participé à une première mission à la Réunion en 2019, organisée par l’Ambassade de France au Mozambique et en Eswatini et l’Université de La Réunion.

Cette première mission, accompagnée de Mme Mar Roig Ripoll , attachée de coopération scientifique et universitaire de l’ambassade de France à Maputo, avait été l’occasion de visiter les deux établissements d’enseignements agricoles publics de La Réunion :  l’EPLEFPA FORMA’TERRA à St Paul et le lycée agricole de Saint Joseph. La délégation avait été particulièrement intéressée par l’atelier de transformation agroalimentaire du lycée de Saint Joseph.

La période du COVID n’a pas permis de concrétiser la mise en place de projets de coopération mais la volonté de l’Université Licungo de coopérer avec la France et avec les établissements agricoles du réseau REAP AAOI de La Réunion est restée intacte.

Nourrir l’avenir

Cette volonté s’est concrétisée par la participation en 2021 de l’Université Licungo à la première édition du forum Jeunesse intitulé « Nourrir l’avenir : entreprendre et innover pour une production durable ». Ce forum était orienté vers des jeunes étudiants et professionnels dans les domaines de l’agriculture, l’élevage, l’aquaculture et la transformation agroalimentaire.

Il était prévu initialement d’y associer l’Université et les établissements agricoles de La Réunion mais les problèmes liés aux déplacements aériens et restrictions sanitaires n’ont pas permis cette participation.

Toujours est-il que 50 porteurs de projets de la Province de Zambèzie ont été identifiés et ont participé sur 3 jours aux ateliers et conférences – débats organisés durant le Forum. L’entreprenariat était au centre des formations dispensées sur le Forum et chacun des 50 candidats de projet a soumis son projet à un jury . Les 3 meilleures initiatives ont reçu un prix de la part de l’Ambassade de France.

Naissance d’un incubateur d’entreprise

C’est suite à ce Forum dans lequel l’Université Licungo s’est fortement investie que l’idée de la création d un incubateur d’entreprise au sein de l’université est né. Véritable levier pour l’entreprenariat cet incubateur vise à accueillir les porteurs de projets de toute la province de Zambèzie.

Les conditions sont à nouveau réunies pour associer l’Université et les établissements de formation agricole membres du REAP AAOI de La Réunion aux projets de coopération de l’Université Licungo.

Accueil de la délégation au lycée agricole de Saint Joseph

C’est dans ce contexte que le lycée agricole de Saint Joseph au côté de la Fédération Réunionnaise des Coopératives Agricole (FRRCA) ont accueilli une délégation qui a pu visiter l’atelier de transformation agroalimentaire et s’informer sur des formations techniques proposées par les établissements d’enseignement agricole de La Réunion.

D’autre rencontres ont été aussi organisées durant la semaine avec le Technopole de la Réunion , le CYROI (recherche Santé Bio Innovation), l’Université et en particuliers sa direction de l’entreprenariat D2ER,  l’Ecole des Arts et Métiers, le Conseil Régional, la Direction de l’Agriculture et l’ESIROI( Ecole d’Ingénieurs de l’Université de La Réunion).

Crédit photo de tête d’article : Hedy Graphics, libre d’utilisation – tête de province, Mozambique

Contacts :

Didier RAMAY, animateur du réseau géographique AAOI, basé à La Réunion, didier.ramay@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr