De retour en Afrique après un service civique en lycée agricole (1)

Ils sont Ivoiriens, Béninois, Sénégalais, Burkinabè et ont effectué au cours des années scolaires 2018-2019 et 2019-2020 une mission de service civique dans un lycée agricole en France.

De retour chez eux, ils ont d’abord partagé cette expérience avec leur structure d’envoi (ONG ou institut de formation agricole) et France Volontaires. Puis ils n’ont pas tardé à créer leur activité ou à trouver un emploi à la hauteur de leur formation.

C’est ce qu’ils nous présentent à tour de rôle dans cette série dont voici le premier portrait :

Baila BA, sénégalais, technicien horticole à Dakar après un service civique au lycée agricole de Tournus

Ma mission de service civique au LPA de Tournus

D’octobre 2018 à juin 2019, j’ai effectué une mission de service civique au Lycée de l’horticulture et du paysage de Tournus (71700). J’y ai trouvé beaucoup d’intérêt, comme la découverte d’une région française et de son agriculture, des connaissances culturelles et techniques, une ouverture sur le monde, la possibilité d’apprendre d’autres techniques horticoles, les échanges socioculturels…

J’ai développé des compétences de travail en équipe, d’initiation au monde professionnel, de soudure, de maçonnerie paysagère. Et j’ai pu acquérir plusieurs attestations : en D.A.O. (Dessin Assisté par Ordinateur), en Sauveteur Secourisme du Travail, et le CACES (Certificat d’Aptitude de Conduite d’Engins en Sécurité).

Pour en savoir plus sur le déroulement de ma mission de service civique, vous pouvez visionner mon témoignage, enregistré lors des Rencontres du Réseau Afrique de l’Ouest au LEGTA Le Chesnoy en janvier 2019 : Baila Ba – témoignage service civique 2019

La création de mon activité horticole au Sénégal

Je suis désormais agro-entrepreneur évoluant dans l’agro-business, l’agro-alimentaire et l’aménagement paysager.

Pour mettre en route ces activités, j’ai reçu une aide de l’OFII de 6300€. J’ai pour l’instant reçu la première tranche, 4000€, et le reste est complété sur fonds propres. J’emploie directement trois personnes dans les locaux de l’entreprise et indirectement quatre personnes selon les besoins de mes chantiers.

Nous vendons des fruits et légumes avec possibilité d’abonnements et de livraison à domicile, ainsi que des jus locaux, des smoothies, des milshakes… Nous faisons aussi des études, conceptions, réalisations et suivis de jardins et espaces verts, de la décoration verte intérieure et du conseil agricole. On a pas mal de clients fixes en ce moment. On propose des prestations de bonne qualité à des prix raisonnables.

On travaille avec des particuliers mais aussi avec des entreprises et quelques ministères, surtout pour les plantes d’intérieur.

Nous sommes en train de mettre en œuvre une application mobile et un site internet pour permettre aux clients de passer des commandes en ligne. Et dans mes projets à moyen terme il y a la création d’un entrepôt de stockage de fruits et légumes alimenté par énergie solaire, pour la vente en gros.

Contacts :

Vanessa FORSANS, Jean-Roland ARBUS, co-animateurs du réseau Afrique de l’Ouest, vanessa.forsans@educagri.fr, jean-roland.arbus@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Pays de la Loire en action – retour sur 2019/2020

L’année scolaire 2019-2020 ne s’est heureusement pas limitée à la gestion de crise, ou à réconforter des jeunes qui n’ont pu réaliser durant l’été 2020 leur projet de stage en Europe, au Canada, en Australie, en Afrique. De très belles actions se sont déroulées dans les établissements de l’enseignement agricole de Pays de Loire.

L’aquaculture comme FUTURE Erasmus+

Les trois établissements, de Trebon en République Tchèque, Skjervoy en Norvège, et le lycée professionnel Olivier Guichard de Guérande, sont associés dans des projets européens depuis 2004.
Ces partenariats se sont construits sous le prisme de leur filière commune, l’aquaculture. Le dernier projet en date, FUTURE, qui s’est déroulé de 2018 à 2021, a de nouveau vu le jour dans le cadre des appels à projets Erasmus+. […]

Renaissance des coopérations avec la Côte d’Ivoire

Suite à une mission en Côte d’Ivoire conduite en novembre 2019 par le réseau Afrique de l’Ouest de la DGER et à laquelle ont participé les EPLEFPA de la Roche/Yon et de Château-Gontier, les partenaires ivoiriens des deux établissements sont à leur tour venus en France en février et mars 2020, dans le cadre de la tenue du Salon international de l’agriculture.[…]

C’est le 24 janvier 2020, au sein du musée des Beaux-Arts d’Angers qu’une soixantaine de participants, issus tant de l’enseignement que du monde associatif, de l’entreprise, de collectivités, ont pu assister à une demi-journée riche en interventions et échanges.[…]

Nantes Terre Atlantique et Ebolowa : une nouvelle étape

Nous avons à de nombreuses reprises évoqué l’important partenariat entre l’EPLEFPA Nantes Terre Atlantique et le collège régional d’agriculture d’Ebolowa, au Cameroun, autour de la filière cacao et de la mise en place de tous les moyens nécessaires à sa production locale. Le projet s’incarne désormais dans le film-documentaire Keka Wongan, réalisé par Julie Lizambard, de société de production Com Son Image, où elle y restitue fidèlement l’histoire de ce partenariat, dont la réussite a aujourd’hui égalé l’ambition.[…]

Ashlesha, une jeune Indienne en Vendée

Durant deux années consécutives, le lycée agricole de Laval a accueilli deux jeunes volontaires indiennes, venues en France avec le concours de la précieuse Aswathi Chandramohan, en charge de l’espace France Volontaires à Pondichéry.  Malgré le déroulement inédit de l’année du fait de l’épidémie de coronavirus, c’est cette fois la jeune Ashlesha Joshi que l’établissement a eu le plaisir d’accueillir à partir de novembre 2019, pour une mission d’une durée de huit mois. Si celle-ci était avant tourné vers l’assistanat durant les cours d’anglais, un autre objectif essentiel fut de faire découvrir la culture indienne, tant aux apprenant(e)s qu’aux membres de la communauté éducative.[…]

Avec la filière SAPAT, un autre aspect des coopérations avec le Maroc

En partenariat avec le lycée Les Buissonnets d’Angers (CNEAP), la présidente de l’association Widad pour la femme et l’enfant a rendu visite à l’établissement afin de parler aux élèves et à la communauté éducative du travail qu’elle fait au Maroc. Parallèlement, depuis plusieurs années, le lycée envoie chaque année des élèves de sa filière bac professionnel Services aux personnes et au territoire en stage au sein de l’association, plus précisément dans le centre d’hébergement qui accueille les femmes et enfants qui en ont besoin.[…]

 

Il nous aurait semblé injuste de ne pas vous faire partager ces quelques exemples de projets que vous pourrez retrouver intégralement dans le document de la rétrospective Coopération internationale 2019-2020 du Projet régional de l’enseignement agricole des Pays de Loire (PREA) téléchargeable ici.

Contact : Julien Pichon, Chargé de coopération internationale de la DRAAF Pays de Loire – julien.pichon@agriculture.gouv.fr




Comment dit-on Agroécologie en espagnol ou en portugais ?

Grâce aux nouvelles versions du serious game AGROCHALLENGES désormais disponible en 5 langues (français, espagnol, anglais, franco-allemand, franco-portugais) vous en saurez plus sur l’agroécologie, ses techniques et son potentiel pour répondre aux enjeux agricoles et alimentaires actuels en France comme à l’étranger.

Le 10 mars, tous les partenaires impliqués dans les nouvelles versions du jeu se sont réunis « virtuellement » pour lancer officiellement les nouvelles versions sortie en mars 2021 chez Educagri éditions.

Cette rencontre internationale, très chaleureuse, nous a permis de remercier tous les partenaires français (designer, enseignants, chercheurs de l’INRAE et de l’ENSFEA, universitaires, association de joueurs, étudiants…) et étrangers des réseaux de coopération du ministère  (au Brésil, Portugal, Espagne, Allemagne, Angleterre, Canada, Maroc, Sénégal…) pour leur participation et leur contribution précieuse dans l’élaboration et la diffusion du jeu.

L’année 2021 devrait nous permettre de déployer et diffuser largement l’outil pédagogique en France et à l’étranger (notamment auprès des enseignants de langue étrangère, des réseaux professionnels agricoles ou d’éducation à l’environnement) .

Dans cette optique un jeu concours (voir la rubrique agenda du 15 au 21 mars) et un webinaire (le mardi 6 avril de 13h à 13h30) sont organisés par Educagri éditions  pour découvrir AGROCHALLENGES et échanger avec les auteurs. N’hésitez pas à vous y inscrire.

Et sinon Agroécologie se dit agroecología en espagnol et agroecologia en Portugais…. facile !

Pour en savoir plus sur le jeu et le commander (15 euros) : https://editions.educagri.fr/jeux/5279-agro-challenges-9791027501694.html

 

Contact : Vincent Rousval, animateur du réseau thématique RED, vincent.rousval@educagri.fr

 




Une coopération ambitieuse pour la formation agricole avec le Cameroun

Le premier Comité de Suivi de la coopération Franco-Camerounaise dans le domaine de l’enseignement et de la formation agropastorale et rurale s’est tenu le 9 mars 2021. Il a été l’occasion de revenir sur la richesse de la coopération menée dans le cadre de la rénovation d’une partie du dispositif de formation professionnelle camerounaise ainsi que sur les nombreuses collaborations en matière de mobilité des jeunes, de création de modules de formation et d’appui à l’entreprenariat.

Le comité de suivi a été marqué par la présence de Son Excellence l’ambassadeur du Cameroun en France et Madame la première conseillère chargée des affaires économiques à l’ambassade du Cameroun à Paris. Ont été également présents, la conseillère aux affaires agricole basée à Abuja au Nigéria, des représentants de l’Inspection de l’Enseignement Agricole (IEA), l’Institut Agro – site de Montpellier, l’Agence Française de développement (AFD) et le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER).

Comité de suivi du 9 mars 2021 organisé en distanciel

Ce Comité, né d’un accord-cadre intergouvernemental signé en octobre 2018, est co-présidé par le Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (SG MINADER) pour la partie Camerounaise, et par la Directrice Générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER).

Les échanges ont été l’occasion de souligner la longue et riche coopération entre le Cameroun et la France autour des deux axes majeurs.

Le premier consiste au suivi d’un programme de rénovation du dispositif de formation professionnelle agropastorale et halieutique (PCP AFOP) au Cameroun et pour lequel le MAA, avec l’Institut Agro – école de Montpellier en tant qu’opérateur, est engagé depuis sa genèse en 2008.

Travail sur la plantation d’avocat entre apprenants camerounais et français au Centre international d’initiation au développement d’Akonolinga (formation en agriculture et pisciculture).

Le second axe regroupe tous les volets de coopérations qui engage le réseau Cameroun de l’enseignement technique agricole de la DGER et qui favorise des mobilités de jeunes apprenants entre nos deux pays, le développement de modules de formation, l’appui à l’entreprenariat, et enfin le renforcement de chaînes de valeurs ancrées dans leurs territoires.

Le réseau Cameroun de l’enseignement agricole comme lien

Zone Sud d’Ebolowa, rocher Ako AAkas, visite dans le cadre d’une réflexion d’aménagement d’écotourisme

Le réseau Cameroun de la DGER contribue également au programme PCP AFOP dans le cadre de la mise en place de plates-formes pédagogiques autours de la transformation de banane, d’ananas, de manioc et de cacao ou encore de l’agroéquipement et enfin de l’apiculture.

Au cours de ce comité, La Directrice Générale de l’Enseignement et de la Recherche a souligné l’inscription de la coopération Franco-Camerounaise dans le cadre de la stratégie Europe et International du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (MAA) au titre de laquelle a été réaffirmé le caractère structurant des partenariats privilégiés entretenus avec les pays africains.

Une coopération intégrée dans une stratégie globale au profit d’une dynamique renouvelée

Cette stratégie vise l’appui au développement des filières agricoles, l’accompagnement à la transition numérique des systèmes agro-alimentaires, l’agroécologie, la stimulation de la recherche et de l’innovation ou de la formation des enseignants et des étudiants. Ainsi, le sommet Afrique-France, prévu en juillet 2021 à Montpellier, sera une occasion de mettre en lumière les partenariats entre la France et le Cameroun.

Il a également été rappelé que la dynamique partenariale du MAA renouvelée avec les pays africains, a pour ambition de renforcer l’esprit de co-construction en vue d’aboutir à des impacts durables sur les villes et territoires en Afrique comme en France au bénéfice de la jeunesse. Il s’agit en particulier des 4 engagements pour l’Afrique* de l’enseignement agricole, dont la vocation est de concrétiser ce changement de méthode, en déclinaison du discours du Président de la République française à Ouagadougou en novembre 2017, et qui avait notamment annoncé l’éducation comme priorité absolue du partenariat entre la France et l’Afrique.

Trouver ensemble des solutions ambitieuses et durables

Il a en outre été relevé, à la lumière de la crise liée à la pandémie Covid-19, l’importance de partager entre la France et le Cameroun nos connaissances et de conjuguer nos efforts afin de trouver ensemble des solutions durables aux défis que représentent le changement climatique et ses conséquences comme notamment la perte de biodiversité, la santé des sols, la santé des animaux et en lien, bien entendu, avec la santé des hommes.

Ainsi, les priorités du MAA, et qui seront probablement au cœur des collaborations futures entre la France et le Cameroun, devraient porter sur ces besoins de transformation de nos systèmes alimentaires vers davantage de durabilité. Le sommet des nations unies sur les systèmes alimentaires de septembre 2021 sera l’occasion de proposer des solutions ambitieuses, comme la transition agroécologique et son enseignement que la France porte à travers le programme Enseigner à Produite Autrement (EPA 2).

Pour en savoir plus sur le Plan Enseigner à produire autrement, pour les transitions et l’agro-écologie, consulter la plaquette

Consolidation et pérennisation du programme PCP AFOP

L’objectif central de la tenue de ce comité résidait dans la mise en œuvre de la 3ème et dernière phase du programme PCP AFOP et dite de « consolidation et de pérennisation », dont l’enjeu essentiel est d’accompagner les partenaires camerounais à relever l’enjeu de la mise en place d’un dispositif de formation agricole et d’accompagnement à l’insertion professionnelle via l’institutionnalisation des fonctions et des compétences développées ces onze dernières années au sein de ce projet.

Dans ce cadre, la DGER a renouvelé son engagement auprès du Cameroun pour la mise en œuvre de cette 3ème phase en mobilisant son expertise et les établissements qui sont sous sa tutelle dont en particulier, l’Ecole Nationale Supérieure de Formation de l’Enseignement Agricole (ENSFEA) et l’Institut Agro.

Dans ce contexte, l’Institut Agro, en lien étroit avec la DGER, dans un esprit de co-construction avec la partie camerounaise, va assurer la coordination du consortium en charge de la mise en œuvre de cette troisième phase, sur une durée de 36 mois et avec un budget de 470 437 077 FCFA TTC (environ 717 000 € via un financement Contrat de Désendettement et de Développement – C2D).

Légende de la photo de tête d’article : Photo des partenaires de la coopération Franco-Camerounaise, réunis au Cameroun, dans le cadre du séminaire de démultiplication du projet Keka Wongan en février 2018 – Projet modèle transféré à d’autres projets de transformation (séminaire organisé par le Collège Régional d’Agriculture d’Ebolowa et l’EPL Nantes-Terre-Atlantique). 

Pour en savoir plus sur le programme C2D au Cameroun

*Pour information – Rappel des objectifs des 4 engagements pour l’Afrique de l’enseignement agricole :

  • –  Soutenir les réformes des dispositifs de formation agricole et rurale en Afrique,
  • –  Intensifier la mobilité réciproque des étudiants et enseignants,
  • –  Co-construire un réseau Afrique-France de formations croisées et de doubles diplômes pour l’avenir des filières agricoles, forestières et agroalimentaires,
  • –  Soutenir les jeunes agriculteurs/éleveurs/transformateurs entrepreneurs africains en les accompagnant dans la phase de préparation et construction de leur projet.

Contact :

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr