Mission exploratoire en Syunik – Arménie

Pendant une dizaine de jours, quatre professionnels ont arpenté les routes sinueuses de la région Syunik au sud de l’Arménie, et profité de magnifiques paysages.  La rencontre avec une quarantaine d’acteurs a ouvert des axes de coopération impliquant plus de 100 personnes et des enjeux ont été identifiés.

La coopération avec le Syunik est ouverte à tout établissement français qui souhaitent s’engager et plus particulièrement ceux d’Auvergne-Rhône-Alpes. Suite à cette mission, riche en rencontres, un travail d’analyse est en cours de réalisation. De cette analyse vont naître des projets de coopération entre les deux régions.

Du 25 mai au 1 juin 2024, Deux jeunes étudiants et leur accompagnatrice sont accueillis dans le cadre de la compétition des Ovinpiades mondiales. Courant 2024 des missions croisées devraient se réaliser, l’une en Arménie et l’autre en France.

Si votre lycée est intéressé, si l’un des enjeux vous questionne…alors contactez-nous !

En mars 2023, une convention de coopération a été signée entre la Préfecture du Syunik (Arménie) et la Région française Auvergne-Rhône-Alpes (AuRa). Cinq secteurs ont été identifiés comme prioritaires par les deux partenaires : la santé, la formation professionnelle, l’agriculture, le tourisme et la francophonie. Notre mission en décembre 2023 avait pour objectif d’identifier les acteurs et leurs projets, d’évaluer les besoins de la région Syunik selon les axes prédéfinis et de proposer de potentiels projets.

Les autorités arméniennes du Syunik ont indiqué à la région Auvergne-Rhône-Alpes leur volonté de travailler à la définition d’une stratégie régionale agricole permettant d’atteindre la souveraineté alimentaire. Dans ce contexte, la région a décidé d’envoyer une mission d’experts en décembre 2023.

Elevages dans le Syunik

L’élevage bovin présente une grande diversité ; allant de petites unités de 2 vaches, passant par des structures moyennes (20 vaches) jusqu’à de grandes structures de 450 vaches.  La transformation du lait s’organise entre les petits éleveurs qui livrent leur lait à une exploitation de taille moyenne qui peut transformer ou à des collecteurs qui livrent à des unités de transformation. Des formations sur la transformation du lait sont mises en place dans les établissements agricoles de Sissian et de Goris pour de potentielles créations d’unités. Des fermes pédagogiques ont été construites à proximité de ces centres de formation. Les équipes rencontrées souhaitent un accompagnement pour intégrer ces fermes comme support  pédagogique dans leur enseignement. Ces fermes pourraient aussi servir de support pédagogique pour des formations continues.

Pour maintenir l’élevage bovin, l’enjeu est de transformer le lait localement avec un coût de production inférieur au prix du marché (poudre de lait importée entraînant une chute des prix de vente) ou un prix du marché correct pour rentabiliser l’approvisionnement en lait local.

L’Arménie a deux priorités pour l’élevage ovin : renforcer sa production de protéines animales pour assurer sa sécurité alimentaire et exporter des agneaux vers l’Iran et les pays du Golfe. La région Syunik a des conditions favorables à l’élevage ovin (géographie avec des plateaux d’altitude vers Sissian et Goris, espaces, climat, élevage présent) mais aussi des difficultés (perte de pâturages du fait des conflits avec le pays voisin, manque de capacités d’investissement…). Des moutons de la race blanche des massifs ont été introduits dans le but d ‘améliorer la production. L’enjeu serait d’accompagner la diffusion de races plus productives, la gestion des pâturages et une alimentation adaptée.

Filière fruits dans le Syunik

L’abricot  (Prunus armenica) et la grenade (Punica granatum) sont des fruits emblématiques de l’Arménie. La production de fruits est très développée dans toute l’Arménie.  La qualité des fruits du sud du Syunik (Megrhi, frontière avec l’Iran) est reconnue.  Des projets dans cette filière ont été menés par l’ONG CARD, par l’irrigation dans les vergers, le séchage des fruits et leur vente. Plusieurs enjeux sont exprimés par les acteurs : la rénovation de l’irrigation, l’amélioration de la transformation, de l’emballage et de la distribution. Une approche de structuration de cette filière semble nécessaire.

La formation agricole dans le Syunik

Plus de 440 élèves sont répartis dans les deux collèges/lycées agraires de Goris et de Sissian. Depuis 2006, une antenne de l’université agraire d’Erevan ANAU, offrent aux jeunes un enseignement supérieur dans le Syunik.  La formation professionnelle et, par conséquent, la formation agricole est en train de vivre un tournant important en introduisant des formations «duales» ou en apprentissage, dans le but d’attirer plus de jeunes et ainsi pour maintenir les emplois dans le Syunik.

Les équipes pédagogiques rencontrées ont montré un intérêt particulier pour des échanges d’expertises avec les établissements agricoles français et pour la francophonie.

 Contact : Evelyne Bohuon, animatrice du réseau Arménie de l’enseignement agricole, evelyne.bohuon@educagri.fr




Chine/France : former les formateurs par la pratique

La venue de deux enseignants chinois du Shandong Vocational Animal Sciences and Veterinary College (SVASVC), en stage en France, marque le renouveau des mobilités : 5 semaines sur différentes exploitations du territoire  !

Après plus de trois ans sans mobilités, les projets franco-chinois impliquant les enseignants de la formation professionnelle agricole ont enfin pu reprendre en présentiel.

Mme Zhao Xiaodong et M. Sun Defa, deux jeunes enseignants en zootechnie du SVASVC, ont eu l’occasion de découvrir les élevages à la française à travers un stage sur le terrain qui les a vu travailler sur pas moins de 7 fermes différentes. Que ce soit dans l’élevage bovin allaitant et laitier ou encore porcin et de volaille, ils ont pu découvrir l’organisation et le rythme de travail français.

Leur expérience a débuté au centre d’innovation et de recherche de la ferme de Bouviers qui est géré par l’Institut de l’élevage. Au contact des veaux et vaches, ils ont multiplié les tâches sur la ferme pour s’imprégner des méthodes d’élevage françaises.

Durant les 15 jours passés à Mauron dans le Morbihan, ils ont aussi pu rencontrer l’interprofession Interbev Bretagne qui leur a présenté la filière bovine en France ainsi que la découverte d’un établissement agricole à Quessoy, le lycée la Ville Davy.

Les deux enseignants chinois ont ensuite passé 15 jours dans la filière porcine sur deux lieux de production stratégique de la Cooperl, une coopérative agricole et agroalimentaire du Grand Ouest.

A Anceins dans l’Orne, ils ont travaillé durant une semaine à la ferme de sélection du groupe Cooperl et ont découvert comment étaient sélectionnés les cochons selon des critères précis, également comment préserver une bonne génétique.

A Lamballe, dans les Côtes d’Armor, sur la ferme expérimentale de la Cooperl, ils ont pu apprendre par les gestes pratiques, à élever les porcs dans les meilleures conditions possibles et analyser les rations utilisées en France.

Pour finir ces 5 semaines de stage, la MFR de Lesneven leur a ouvert les portes et leur a permis de découvrir 4 exploitations différentes à travers des échanges et une aide aux éleveurs. Que ce soit des exploitations à production bovine, laitière et porcine avec un système de mécanisation à la pointe ou bien des naisseurs-engraisseurs en porcin qui transforment eux-mêmes leurs produits et réalisent de la vente-directe. Le dépaysement fut aussi bien total qu’enrichissant.

Un échange avec différentes classes de la filière agricole de l’établissement de Lesneven leur a donné l’occasion de présenter l’agriculture chinoise à un public curieux et attentif.

Suite à cette expérience, plusieurs projets vont voir le jour.

Tout d’abord, les deux enseignants vont créer un module pédagogique dédié au système d’élevage à la française qu’ils intégreront à leurs cours.

Ensuite, leur venue va permettre au partenariat entre leur établissement et quatre établissements bretons de prendre forme. En effet, les mobilités réciproques qui avaient été imaginées et organisées fin 2019 avaient, par la force des choses, été mises en stand-by à cause de la crise sanitaire.

Les échanges humains entre les deux pays repartent donc. Ainsi, dès 2024, des apprenants français pourront effectuer une période de stage en Chine dans une des exploitations du SVASVC. Des apprenants chinois pourront en contrepartie venir également effectuer des stages en France dans les exploitations ou chez des partenaires des établissements impliqués.

Lire aussi : « Ici, il y a plus de diversité » : des professeurs chinois découvrent l’agriculture bretonne

Max MONOT, animateur du réseau Chine de l’enseignement agricole, max.monot@educagri.fr




Chercheurs et agriculteurs français parlent aux Australiens

Un groupe d’agriculteurs et de chercheurs français a partagé ses premières initiatives agroécologiques pour répondre aux enjeux à l’horizon 2030 et en terme de bien-être animal auprès d’un public d’institutionnels et de professionnels australiens.

Vincent Hébrail, Conseiller aux affaires agricoles – Australie

Le Conseiller aux affaires agricoles basé en Australie, a organisé le 13 septembre 2023 un événement hybride au sein de l’Ambassade, visant à promouvoir auprès des Australiens les démarches de groupes d’agriculteurs en France, comme moteurs d’atteinte des cibles de durabilité : réduction du recours aux intrants, amélioration de la santé du sol, meilleure prise en compte du bien-être animal, résilience par l’ajout de valeur…

L’événement, qui s’est tenu à la Résidence de l’Ambassade et virtuellement, a été ouvert par les Ambassadeurs de France et de l’UE en Australie.

Gabriele Visentin, Ambassadeur représentant l’Union européenne en Australie

Jean-Pierre Thébault, Ambassadeur de France en Australie

Initiatives vertueuses des agriculteurs

Après une présentation par le Ministère de l’agriculture français sur les réseaux de fermes DEPHY, 30 000 et GIEE, quatre groupes ont pris la parole successivement pour témoigner sur leurs projets et leurs résultats dans différents domaines de l’agriculture, particulièrement sur  la réduction des produits phytosanitaires en vigne en Pays de la Loire, l’agriculture de conservation en polyculture-élevage sous climat océanique en Normandie, ou encore l’amélioration du bien-être des animaux et des éleveurs en région Bretagne et enfin l’ajout de valeur au lait par des pratiques agroécologiques et la constitution d’une fromagerie collective en Auvergne-Rhône-Alpes.

Ils ont présenté leurs pratiques avec une passion et un professionnalisme hautement convaincants pour le public australien, qui rassemblait des représentants du gouvernement fédéral, de l’Etat du Victoria, de la recherche et des filières agricoles ainsi que de l’agence de lutte contre la cruauté envers les animaux.

Analyses côté Recherche

INRAe a ensuite livré un panorama de l’état de la recherche sur le sujet, mettant en avant les indicateurs (dont l’indice de fréquence de traitement), la collecte de données et les méthodologies scientifiques et statistiques soutenant l’analyse de telles démarches. Cela a particulièrement parlé aux homologues australiens, qui ont regretté ne pas connaître de travaux similaires en Australie.

Echanges et faisabilité

Enfin, avant une séance de questions-réponses, l’organisation Agri-futures Australia est intervenue pour décrire la démarche de durabilité du secteur agricole australien, et notamment son objectif de neutralité en émissions nettes à l’horizon 2030.

Si un cocktail a clos l’événement à la Résidence, permettant des échanges moins formels, les questions des participants, en ligne ou présents, ont mis l’accent sur des points clefs. La faisabilité des objectifs du Green Deal européen, en lien avec les aides de la politique agricole commune, mais aussi les technologies digitales (Optidose* en viticulture) utilisées par les agriculteurs français et le développement de l’agriculture biologique en France.

*Optidose® en ligne sur le Web : un outil pour ajuster les doses de fongicides. Un programme qui propose une stratégie de protection du vignoble économe en produits phytosanitaires

L’événement a fait valoir la démarche agroécologique française, soutenue par un effort de recherche de haut niveau, tournée vers la collaboration, ainsi que la conviction française de la nécessité et du caractère réalisable des objectifs de durabilité qu’ont fixés la France et l’UE.

Lire aussi l’article dans la Rubrique International Content : French farmers’ groups talk to Australians

Crédit photographique de l’illustration de tête d’article : photographie MASA, agroforesterie-élevage

Contact : Vincent, HEBRAIL, Conseiller aux affaires agricoles à l’Ambassade d’Australie/ périmètre élargie à la Nouvelle-Zélande, Service économique régional – vincent.hebrail@dgtresor.gouv.fr




French farmers and researchers’ groups talk to Australians

On September 13, 2023, the French Embassy, through its Counsellor on Agricultural Affairs, organized a hybrid event aimed at promoting to Australian counterparts the approaches of farmers’ groups in France, as drivers for achieving sustainability targets: reducing the use of inputs, improving soil health, taking better account of animal welfare, improving resilience through value adding.

Vincent Hebrail, Counsellor (agriculture) Australia/New Zealand, based at the French Embassy in Australia

The event, held both at the Residence of France and virtually, was opened by the French and EU Ambassadors to Australia. After a presentation by the French Ministry of Agriculture on the DEPHY, 30 000 and GIEE farm networks, four farmers’ groups took the floor to testify successively on their projects and results :
– Reducing phytosanitary products in vineyards (Pays de la
Loire)
– Conservation agriculture in mixed crop-livestock farming in
an oceanic climate (Normandy)
– Improving animal welfare and farmer well-being (Brittany)
– Adding value to milk through agroecological practices and the creation of a collective cheese
dairy processing unit (Auvergne-Rhône-Alpes)

They presented their practices with a passion and professionalism that were highly convincing to the
Australian audience, which included representatives from the federal government, the State of Victoria,
research, the farming industry and the agency against cruelty to animals.
INRAe then gave an overview of the state of research on the subject, highlighting indicators (including the treatment frequency index), data collection and the scientific and statistical methodologies supporting the analysis of such approaches. This was of particular interest to Australian counterparts, who wished similar work were going on in Australia.
Finally, before a question-and-answer session, the organization Agrifutures Australia took the floor to describe the Australian agricultural sector’s sustainability approach, and in particular its goal of net emissions neutrality by 2030.

Jean-Pierre Thebault, Ambassador of France to Australia

Gabriel Visentin, ambassador of European Union to Australia

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

While a cocktail party closed the event at the Residence of France, allowing for less formal exchanges, questions from participants, both online and in attendance, focused on key points. These included the feasibility of European Green Deal objectives, in relation to Common Agricultural Policy subsidies; digital technologies (Optidose in viticulture) used by French farmers; and the state of development of organic farming in France.
All in all, the event highlighted the French agroecological approach, supported by a high-level, collaborative research effort, as well as the French conviction in the necessity and achievability of the sustainability objectives set by France and the EU.

Contact : Counsellor (agriculture) Australia/New Zealand, Regional Economic Service – The French Treasury -Embassy of France in Australia, vincent.hebrail@dgtresor.gouv.fr

Published october 20, 2023