Favoriser l’entreprenariat au Mozambique

L’Ambassade de France au Mozambique et en Eswatini s’est fixée comme mission de promouvoir l’entreprenariat pour améliorer la sécurité alimentaire et participer au développement économique des communautés rurales.

Suite à une première mission en 2019 du réseau Afrique Australe et Océan Indien de l’enseignement agricole, les 2 animateurs, Valerie Hannoun et Didier Ramay, ont pu avec l’appui des services du SCAC identifier plusieurs établissements de formation supérieurs en agriculture prêts à s’engager dans des projets de coopération avec des établissements français de métropole mais aussi de La Réunion  pour promouvoir l’entreprenariat . Trois d’entre eux, l’Université Licungo de Quelimane, l’Institut Polytechnique de Chokwe et l’Ecole Entreprenariale  de Chibuto (Université Eduardo Mondlane) ont accepté d’adhérer au réseau de coopération régionale REAP AAOI pour favoriser la mise en place de projets avec les établissements de formation agricole de La Réunion.

Dans la continuité, l’Université Licungo a participé à une première mission à la Réunion en 2019, organisée par l’Ambassade de France au Mozambique et en Eswatini et l’Université de La Réunion.

Cette première mission, accompagnée de Mme Mar Roig Ripoll , attachée de coopération scientifique et universitaire de l’ambassade de France à Maputo, avait été l’occasion de visiter les deux établissements d’enseignements agricoles publics de La Réunion :  l’EPLEFPA FORMA’TERRA à St Paul et le lycée agricole de Saint Joseph. La délégation avait été particulièrement intéressée par l’atelier de transformation agroalimentaire du lycée de Saint Joseph.

La période du COVID n’a pas permis de concrétiser la mise en place de projets de coopération mais la volonté de l’Université Licungo de coopérer avec la France et avec les établissements agricoles du réseau REAP AAOI de La Réunion est restée intacte.

Nourrir l’avenir

Cette volonté s’est concrétisée par la participation en 2021 de l’Université Licungo à la première édition du forum Jeunesse intitulé « Nourrir l’avenir : entreprendre et innover pour une production durable ». Ce forum était orienté vers des jeunes étudiants et professionnels dans les domaines de l’agriculture, l’élevage, l’aquaculture et la transformation agroalimentaire.

Il était prévu initialement d’y associer l’Université et les établissements agricoles de La Réunion mais les problèmes liés aux déplacements aériens et restrictions sanitaires n’ont pas permis cette participation.

Toujours est-il que 50 porteurs de projets de la Province de Zambèzie ont été identifiés et ont participé sur 3 jours aux ateliers et conférences – débats organisés durant le Forum. L’entreprenariat était au centre des formations dispensées sur le Forum et chacun des 50 candidats de projet a soumis son projet à un jury . Les 3 meilleures initiatives ont reçu un prix de la part de l’Ambassade de France.

Naissance d’un incubateur d’entreprise

C’est suite à ce Forum dans lequel l’Université Licungo s’est fortement investie que l’idée de la création d un incubateur d’entreprise au sein de l’université est né. Véritable levier pour l’entreprenariat cet incubateur vise à accueillir les porteurs de projets de toute la province de Zambèzie.

Les conditions sont à nouveau réunies pour associer l’Université et les établissements de formation agricole membres du REAP AAOI de La Réunion aux projets de coopération de l’Université Licungo.

Accueil de la délégation au lycée agricole de Saint Joseph

C’est dans ce contexte que le lycée agricole de Saint Joseph au côté de la Fédération Réunionnaise des Coopératives Agricole (FRRCA) ont accueilli une délégation qui a pu visiter l’atelier de transformation agroalimentaire et s’informer sur des formations techniques proposées par les établissements d’enseignement agricole de La Réunion.

D’autre rencontres ont été aussi organisées durant la semaine avec le Technopole de la Réunion , le CYROI (recherche Santé Bio Innovation), l’Université et en particuliers sa direction de l’entreprenariat D2ER,  l’Ecole des Arts et Métiers, le Conseil Régional, la Direction de l’Agriculture et l’ESIROI( Ecole d’Ingénieurs de l’Université de La Réunion).

Crédit photo de tête d’article : Hedy Graphics, libre d’utilisation – tête de province, Mozambique

Contacts :

Didier RAMAY, animateur du réseau géographique AAOI, basé à La Réunion, didier.ramay@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




F’SAGRI, se connaître pour s’agrandir

La venue en France de 30 représentants de 6 universités sud-africaines permet de mieux se connaître, évaluer ses besoins et s’unir en réseaux pour s’ouvrir à de nouvelles réflexions de travail entre partenaires F’SAGRI.

A l’occasion du 25ème anniversaire du programme PROTEA, programme de mobilité réciproque entre chercheurs français et sud-africains, l’Ambassade de France en Afrique du Sud organisait, du 27 juin au 1er juillet 2022, en France, une semaine de rencontres entre partenaires des deux pays. Les trois universités du F’SAGRI, les Universités de Fort Hare, Limpopo et Venda, ont répondu présent à l’invitation lancée par l’Ambassade, ce qui a donné lieu à de belles rencontres.

Une rencontre avec le MASA

La matinée du 28 juin 2022 était consacrée à la coopération dans le domaine de l’agriculture. Organisée dans les locaux de FranceAgriMer, cette réunion, présidée par Philippe Renard, chef du Bureau des relations européennes et de la coopération internationale – Direction générale de l’enseignement agricole et de la recherche, regroupait l’ensemble de la délégation des 6 universités sud-africaines, dont les 3 universités partenaires du F’SAGRI.

6 Universités et 30 personnes pour cette session d’échanges sur la coopération franco-sud-africaine dans le domaine de l’agriculture

La séquence a débuté par une présentation de l’organisation de l’enseignement agricole en France par Philippe Renard, avant la présentation de l’institut F’SAGRI par sa Directrice Adjointe, puis une présentation de chaque université. S’en sont suivies une séance de questions-réponses et une discussion fructueuse sur les prochaines étapes de la coopération franco-sud-africaine, incluant un potentiel élargissement du F’SAGRI.

Des rencontres avec les partenaires français

En marge du programme établi par l’Ambassade de France en Afrique du Sud, le F’SAGRI a pu organiser des rencontres avec ses partenaires français.

Un nouveau partenaire : le BRGM

Visites d’infrastructures

Le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), vient de signer un accord de partenariat avec l’Université du Limpopo et l’UPEC dans le domaine du traitement des eaux de mines et de la réhabilitation des sites miniers, pour un montant de plus de 140 000 euros. Une première entrevue a permis à chaque partenaire de se connaître, de visiter les infrastructures du BRGM et de jeter les bases d’un partenariat durable.

Un retour aux sources : Institut Agro et IRD à Montpellier

Jean-Luc BOSIO et Pr Paulina MABAPA (UL) échangent sur les possibilités de collaboration entre Institut Agro et Université du Limpopo

La délégation a pu se rendre à Montpellier pour rencontrer l’Institut Agro, structure de référence en ce qui concerne la formation d’enseignement supérieur ainsi que l’Institut de recherche pour le développement.

La présentation de l’UMR DIADE (Diversité, Adaptation et Développement des plantes) par le Dr Yves Vigouroux, Directeur de l’Unité, a suscité beaucoup d’intérêt de la part des universités sud-africaines, notamment pour des projets de recherche sur les plantes endogènes et des formations en bio-informatique.

Futures mobilités croisées

Dans un second temps, une présentation de l’Institut Agro a été organisée, de l’équipe DEFIS (Adeline Ceccarelli, Christophe Lesueur) et du CIRAD (Arlène Alpha). Cette séquence, présidée par Jean-Luc BOSIO, a suscité beaucoup d’enthousiasme de la part des partenaires sud-africains. Elle a permis d’identifier des pistes de travail, notamment le développement de la mobilité croisée entre établissements français et sud-africains en commençant par la mobilité des professeurs d’université sud-africains. Le développement de diplômes joints a aussi été évoqué.

Faire naître un réseau interne F’SAGRI

Ces visites conjointes des partenaires français ont permis aux trois universités du F’SAGRI d’échanger pendant 5 jours sur leurs attentes vis-à-vis de l’institut mais aussi sur leurs contributions à cet institut via la création d’un réseau de formateurs et d’experts internes, chargés d’entretenir la dynamique de la collaboration entre les deux pays dans leurs domaines de compétence.

Elles ont aussi été l’occasion de découvrir d’autres universités sud-africaines candidates pour rejoindre l’institut. Les discussions entre universités déjà partenaires et universités candidates ont déjà commencé à ce sujet.

Semaine bénéfique pour F’SAGRI

Cette semaine a été l’occasion pour le F’SAGRI d’organiser des rencontres entre partenaires français et sud-africains, de démontrer à ces partenaires l’importance d’une vision partagée et d’un travail collaboratif entre toutes les institutions partenaires, qu’elles soient françaises ou sud-africaines.

C’est toute l’importance du F’SAGRI qui a été soulignée pendant ces rencontres. A l’issue de cette semaine en France, trois universités se sont portées candidates pour intégrer l’institut. Suite à ces demandes, le Department of Science and Innovation a décidé d’ouvrir le F’SAGRI à toutes les institutions historiquement défavorisées – une nouvelle phase pour l’institut.

Contacts :

Séverine JALOUSTRE, Adjointe au Directeur, F’SAGRI – French South African Agricultural Institute – severine.jaloustre@ul.ac.za

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise Internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Hello from Down under !

Les conseillers aux affaires agricoles français sont les intermédiaires entre les États, les administrations et les entreprises. Ils assurent un relais d’influence et de diplomatie dans plus de 120 pays du globe. L’Océanie était l’une des zones qui ne bénéficiait pas de ce lien stratégique pour les domaines du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.

Depuis le 1er janvier 2022, Vincent Hébrail a débuté cette mission pour faciliter la coopération internationale y compris dans le domaine de la formation et de la recherche.
– Vous êtes le nouveau [et premier !] Conseiller aux affaires agricoles (CAA) en poste à l’Ambassade de France à Canberra-Australie pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande, depuis le 1er janvier 2022. Quel est votre parcours professionnel ?

J’ai d’abord travaillé 6 ans sur la santé des végétaux et sur Ecophyto, à la DRAAF Centre-Val-de-Loire puis à la DGAL, avant de coordonner le dossier Brexit pendant 2 ans à la DGPE. Ensuite j’ai voulu approfondir les sujets et élargir ma connaissance des politiques du MAA, aussi j’ai dirigé pendant 2 ans le Bureau de l’évaluation et de l’analyse économique au CEP. Puis j’ai pris mes fonctions à Canberra, dans un contexte de tensions internationales qui retentissent forcément sur nos liens avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, y compris sur l’agriculture : crise des sous-marins, persistance de la crise covid, invasion de l’Ukraine par la Russie… Mais même dans ce contexte difficile, nous avons de très belles choses à construire !

– Dans quel contexte avez-vous abordé la coopération internationale ? sur quel(s)pays ou quelle(s) zone(s) et sur quelle(s) thématique(s) ?

Je n’ai encore jamais piloté de projet de coopération, et le faire ici, à l’autre bout du monde, sera une première pour moi à plusieurs titres ! Mais je ne suis ici que depuis quelques semaines et les acteurs intéressés sont déjà pléthore : institutions de recherche et d’enseignement, fédérations professionnelles, administrations… Et les pistes de thématiques sont tout aussi nombreuses : neutralité carbone, biosécurité, agroécologie, agriculture digitale, indications géographiques…

– Quelle opportunité vous a amené à intégrer votre poste en Australie et pourquoi avoir postulé pour une mission de CAA ?

Les postes de CAA permettent aux agents du MAA d’aller défendre les intérêts français dans toutes les parties du monde. C’est une opportunité exceptionnelle que de pouvoir servir ainsi son pays à des milliers de kilomètres. Et l’agriculture, l’agroalimentaire, la forêt et la pêche sont des secteurs pleins d’opportunités, sur lesquels la France est internationalement reconnue, sait inspirer et se faire écouter. Être à la manœuvre, lancer de nouveaux chantiers, rencontrer les autorités locales à haut niveau pour jouer d’influence, faire remonter à Paris des informations et des analyses utiles pour établir les positions des autorités françaises… tous ces moyens d’action caractérisent mon quotidien et constituent une motivation évidente !

– En quelques mots, quels sont les objectifs que vous allez poursuivre en tant que CAA ?

Une des priorités est de rétablir une relation satisfaisante entre la France et l’Australie. La coopération sur le secteur agricole est une mine pour cela, tant les acteurs et les sujets concernés foisonnent. Au-delà de cela, j’ai un rôle de facilitateur de la relation institutionnelle et diplomatique, et de l’accès des produits français aux marchés australien et néo-zélandais.

– Pouvez-vous partager un axe de coopération qui caractérise votre nouvelle mission ?

Difficile de choisir ! Je pense que le focus se dirigera naturellement sur la neutralité carbone ou sur la biosécurité, dans un premier temps. Les autorités australiennes et les fédérations professionnelles australiennes et néo-zélandaises sont très intéressées. Les institutions de recherche et d’enseignement aussi. Il y a, de façon évidente, assez de matière pour faire démarrer de beaux et productifs projets. Mais cela reste à confirmer dans les temps à venir.

– Dans le contexte particulier de 2022, comment abordez-vous l’organisation de votre mission, la «construction » des contacts avec les acteurs, les membres du réseau et les partenaires français et étranger ?

Je suis dans le cas particulier d’une création de poste. Le réseau n’existait donc pas à mon arrivée, et je le construis au fur et à mesure des rencontres. En pratique, les opérateurs locaux se réjouissent de mon arrivée. Mais constituer le réseau prendra du temps, en raison de la taille de l’Australie ! 6 Etats, 2 territoires, plus le niveau fédéral… cela fait autant de ministères de l’agriculture, de fédérations professionnelles… L’Australie est simplement immense : 14 fois la France ! Il faudra de toute façon du temps pour en faire le tour, mais j’y suis déjà très bien accueilli.

– Si vous souhaitez développer un volet particulier de votre mission ou une collaboration spécifique ?

Bien sûr ! Une grande particularité de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, est que la Commission européenne négocie avec chacune des deux des accords de libre-échange. Ce sont deux grands exportateurs de commodités agricoles, opposés aux soutiens directs aux agriculteurs, et globalement peu favorables au système des indications géographiques. Ces accords de commerce représentent donc un enjeu très fort pour la France et pour l’UE, et doivent être suivis de près.

– Pour finir sur une note culturelle – quelle référence vous tient à cœur (artistique, scientifique, philosophique, linguistique…etc.) représente, pour vous, le pays référent de votre mission ?

Avant de venir, c’était Kylie Minogue et Crocodile Dundee… Maintenant ce sont aussi le son du didgeridoo, James Cook, et les All Blacks bien sûr !

– Merci à vous et nous vous donnons rendez-vous dans quelques mois pour en savoir plus sur les opportunités de coopération en faveur de l’enseignement agricole et la recherche. Comment vous traduiriez un « Au revoir » ?

G’day mate ! Looking forward to chatting again soon !

[Au plaisir de bavarder à nouveau, bientôt]

 

Contact : Vincent HEBRAIL, Conseiller aux affaires agricoles pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande, vincent.hebrail@dgtresor.gouv.fr




La Bretagne savoure son « voyage » nippon

Une délégation diplomatique japonaise passe 2 jours au lycée agricole Les Vergers à Dol de Bretagne, les 8 et 9 décembre 2021, pour insuffler une brise culturelle nipponne au sein d’un public de jeunes en formation agricole, avide de connaître les traditions culinaires du soleil levant. Un vrai voyage !

Découverte du système de formation français

La délégation japonaise était conduite par Monsieur Yusuke Kambayashi, Premier secrétaire aux affaires agricoles à l’ambassade du Japon. Le premier jour, les membres de la délégation ont pu découvrir un établissement doté d’une exploitation agricole très performante. Monsieur Philippe Pinot, chef d’établissement, accompagné de Madame Nathalie Carpentier, responsable des relations internationales ont présenté successivement les ateliers pédagogiques porcs, vaches laitières, agroéquipements et le récent atelier de transformation de produits laitiers (yaourts).

Atelier culinaire, une initiation au voyage

La deuxième journée, Monsieur Kambayashi a fait une conférence qui présentait l’agriculture japonaise et ses liens avec l’alimentation. Ensuite, un atelier de découverte et dégustation de dashi (bouillon japonais), de thé vert (dégustation de 3 sortes de thés) et de wagashi (pâtisserie japonaise) ont été proposées aux professeurs et aux élèves. Ces derniers ont pu s’exercer à la fabrication de pâtisseries.

De la culture à l’agro-alimentaire par l’échange

Cette visite s’est effectuée dans le cadre du partenariat qui débute entre le lycée agricole les Vergers de Dol de Bretagne et le lycée Shizunai dans l’Ile de Hokkaido au Nord du Japon. Les échanges entre les deux lycées vont porter sur l’élevage, la transformation agro-alimentaire et la valorisation des produits agricoles. A la suite de la conférence animée par Monsieur Kambayashi, un grand nombre de questions très techniques ont été posées par les élèves et leurs enseignants aux représentants japonais, ce qui inaugurent un intérêt particulier pour la culture nipponne.

Ce type d’évènement s’avère être une belle introduction pour de futurs échanges entre les établissements agricoles français et japonais.

Contact : Franck COPIN, animateur du réseau Japon de l’enseignement agricole, franck.copin@cneap.fr