Du 16 mai au 2 juin 2024, la France met à l’honneur l’Amérique latine et les Caraïbes à travers la onzième édition des Semaines de l’Amérique latine et des Caraïbes (SALC).
Une occasion de célébrer les liens d’amitié et les intérêts partagés entre nos deux régions, mais aussi de découvrir la richesse et la diversité de ce sous-continent autour d’une riche palette d’événements culturels, scientifiques, politiques, économiques ou simplement festifs.
Choisissez les événements qui vous intéressent sur la carte interactive, ou bien en utilisant le bouton FILTRER pour choisir une date, un thème, une ville, ou un pays concerné. Ou laissez-vous guider par le hasard en parcourant la mosaïque de notre programme.
En 2024, Cités Unies France souhaite constituer la première version du « Répertoire des partenariats de coopération décentralisée » de la Dynamique Amérique latine et Caraïbes (DALC). La DALC, dont sont issus les groupes-pays Argentine et Haïti, vise à renforcer les échanges entre les collectivités territoriales françaises et latino-américaines / caribéennes.
Impressions de la Recherche brésilienne à Bourges
A l’occasion du forum franco-brésilien qui s’est déroulé à Bourges du 22 au 27 octobre 2023, Ana Euler, Directrice des affaires de l’EMBRAPA a présenté la recherche agronomique brésilienne lors de la conférence « Produire et consommer autrement : quelles transitions ? ».
Après sa présentation du 25 octobre 2023 lors du Forum Science et Société, Ana Euler nous a livré ses impressions sur le forum et l’avenir des échanges franco-brésiliens.
Au Brésil, la recherche et l’enseignement agricoles sont étroitement liés
Au Brésil, la recherche agronomique a progressé grâce à ses investissements et dans l’intégration de l’enseignement technique dans les zones rurales. Ces initiatives sont essentielles pour réduire le fossé technologique entre l’agro-industrie et l’agriculture familiale. La situation agraire au Brésil exige que la recherche travaille en étroite collaboration avec l’enseignement agricole. L’EMBRAPA (Institut Brésilien de la Recherche Agronomique) s’intéresse particulièrement au renforcement de son partenariat avec les écoles familiales et les instituts fédéraux par le biais de la formation, de la recherche participative et de la participation à des réseaux sociotechniques. L’éducation dans le pays a été particulièrement enrichie par l’expérience de l’alternance et de l’apprentissage, grâce aux apports du système français (en particulier les MFR : Maison Familiale Rurale). Au Brésil, l’agriculture familiale et son agrobiodiversité constituent l’un des plus grands atouts du pays. Dans ce contexte, la recherche axée sur l’innovation sociale et paysanne est une revendication des mouvements sociaux, en particulier ceux liés à l’agroécologie.
Le Forum Franco-Brésilien : une expérience riche et stimulante
« Lors du forum, j’ai été impressionnée par l’engagement des élèves et des enseignants sur le thème « science et société » des transitions et de l’agroécologie et par la qualité du débat citoyen qui se développe en France. Ce dialogue doit être promu de la même manière au Brésil », explique Ana Euler. « L’important dans ces espaces de dialogue et de construction des savoirs est de démontrer aux élèves qu’en plus des savoirs, il faut apprendre à penser et à prendre des décisions collectives », dit-elle. « En France, l’art, la culture et la philosophie sont liés à la science, comme en témoignent les nombreux ateliers culturels et artistiques organisés lors du forum », ajoute Ana Euler. Le forum offre une occasion d’échanges et d’apprentissages à travers les diversités culturelles de nos deux pays.
L’agroécologie au Brésil : une science et un mouvement social pour les pratiques agricoles
Au Brésil, l’agroécologie est basée sur un mouvement qui a émergé de l’agriculture familiale et de ses groupes organisés et est devenu une science avec des techniques appliquées et validées. L’agroécologie a une dimension transdisciplinaire et holistique, avec un esprit de « bien vivre » basé sur les échanges et dont les principes incluent la diversité, l’inclusion sociale, la conservation de la nature (eau, sol, biodiversité), la répartition des richesses, l’autonomisation des femmes et des jeunes, entre autres. Elle repose sur des principes communs aux deux pays, bien qu’avec des différences de techniques. Selon Ana Euler, il existe des différences entre les deux pays : « En France, l’agriculture biologique est davantage citée par les agriculteurs que l’agroécologie elle-même. Au Brésil, cependant, l’agroécologie est directement associée à l’agriculture familiale et aux petits producteurs.
Développer des liens plus étroits entre le Brésil et la France
Pour une coopération future, il serait intéressant d’intégrer au programme des écoles d’agriculture familiale, existantes au Brésil et en lien avec l’enseignement privé catholique français. L’éducation à la campagne et pour le développement rural apporte cette forte composante d’échange de connaissances et de pratiques, elle a besoin d’opportunités et d’environnements pour la création d’innovations technologiques et sociales, la formation en particulier des jeunes impliqués dans l’agriculture brésilienne. L’objectif est de donner aux étudiants une vision plus large des différentes agricultures qui existent dans le monde, de la ferme à l’assiette, de la transition des systèmes alimentaires et de l’évolution des régimes alimentaires et des normes de durabilité.
« Tout l’intérêt du programme BRAFAGRI est de créer des liens entre chercheurs français et brésiliens pour trouver des solutions communes aux deux pays et tisser des liens plus étroits en envoyant des étudiants sur le terrain pour des stages. Les bourses de mobilité sont utiles. Parce que c’est sur le terrain que l’on apprend le plus, par l’expérience. La dimension humaine est aussi importante que la dimension technique. Parmi les sujets qui nous intéressent au Brésil, il y a l’intelligence artificielle appliquée à l’agriculture, démocratisant l’accès au numérique. Il y a aussi des échanges intéressants à développer sur le sujet des politiques publiques alimentaires », conclut Ana Euler.
Rédaction de Philippe Cousinié, animateur et coordinateur du collectif Réso’them
Crédit photographique de couverture d’article : Banque image pexels, Photo Thiago Japyassu – Vue Aérienne de la Forêt – Brésil
Contacts : Fanny DE OLIVEIRA SANTOS, animatrice du réseau Brésil de l’enseignement agricole, fanny.de-oliveira-santos@educagri.fr
Gerardo Ruiz, Chargé de mission Amérique(s) au Bureau des relations européenne et de la coopération internationale – Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche, gerardo.ruiz@agriculture.gouv.fr
Forum franco-brésilien : l’humain au coeur des transitions
Le 7ème Forum Science et Société, s’est déroulé du 22 au 27 octobre dernier à l’EPL Bourges Le Subdray.
L’édition 2023 a rassemblé plus de 170 participants, représentant 15 établissements agricoles français et 15 établissements brésiliens. Le forum est organisé alternativement en France et au Brésil depuis 2005. Le dernier avait eu lieu en 2019 au Brésil.
Cette 7ème édition a développé la question du «rôle de l’humain et des sciences dans les transitions agroécologiques et sociales ».
Au travers des conférences avec des chercheurs français et brésiliens et des ateliers techniques avec la participation d’experts, le forum Science et Société a abordé des sujets tels que le changement climatique, la souveraineté et la sécurité alimentaire, la préservation de la biodiversité et des sols ou encore la protection de l’environnement et des ressources naturelles.
Les apprenants français et brésiliens ont pu partager de manière collective le travail effectué en amont du forum et les connaissances acquises sur ces sujets majeurs de société, mais ils ont pu également être forces de propositions. Ceci lors des échanges directs avec les chercheurs français et brésiliens présents lors de l’évènement, ou au cours de 15 ateliers techniques.
Les ateliers s’articulaient autour de thématiques très diverses, parmi lesquelles une seule santé – « One Health« , l’agriculture sans pesticides, l’agroécologie, le « hightech lowtech« , entes autres… Avec un format plus réduit (entre 6 et 10 participants) ces ateliers permettaient d’aller plus loin dans la réflexion sur ces sujets.
Des moments culturels et festifs ont ponctué la programmation avec des ateliers artistiques et une séquence ALIMENTERRE, structurée autour de la projection d’un film suivie d’un débat entre jeunes brésiliens et français.
Par ailleurs, 5 circuits de découverte de l’agriculture du département (exploitations agricoles, entreprises de transformation, vignobles, etc…) ont été organisés pour les participants.
Le Directeur Général de l’Enseignement et de la Recherche a clôturé l’événement jeudi 26 octobre 2023. Il a particulièrement salué la thématique, qui est au cœur des priorités du Ministère de l’Agriculture et la Souveraineté alimentaire, et alimente la réflexion actuelle dans le cadre du Projet et Loi d’Orientation Agricole. Il a souligné que ce rendez-vous franco-brésilien représentait un moment fort de la mission de coopération internationale de l’Enseignement Agricole et participait à l’ouverture des apprenants au monde.
Le 8ème Forum est d’ores et déjà en ligne de mire et sera organisé au Brésil au cours de l’année scolaire 2025/2026.
Crédit photographique @Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire
Contacts : Fanny DE OLIVEIRA SANTOS, animatrice du réseau Brésil de l’enseignement agricole, fanny.de-oliveira-santos@educagri.fr
Gerardo Ruiz, Chargé de mission Amérique(s) au Bureau des relations européenne et de la coopération internationale – Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche, gerardo.ruiz@agriculture.gouv.fr
L’aventure d’Angela de Duao à l’Agro
Angela, étudiante chilienne, a suivi un parcours académique remarquable, du lycée agricole de Duao à l’Institut Agro Rennes-Angers !
Angela a réalisé un semestre d’échange à l’Institut Agro Rennes-Angers de janvier à juin 2022 sur le campus de Rennes, avec l’appui du programme Erasmus+ Mobilité Internationale de Crédits, qu’elle a obtenu avec l’Université de Talca, son université d’origine.
La volonté comme moteur de réussite
L’apprentissage du français n’a pas été facile mais grâce aux cours proposés par son université avant sa mobilité, aux 5 semaines de cours intensifs suivis à son arrivée et à sa ténacité, elle a été en capacité de suivre les cours et d’échanger avec les autres étudiants.
Partir aussi loin de chez soi, c’est une aventure mais Angela n’a pas froid aux yeux. C’est une boule d’énergie et de volonté. Car, il en faut de la volonté !
Tout d’abord pour accéder au cursus d’ingénieur agronome de l’université de Talca en venant de son lycée agricole qui délivre une formation sensiblement équivalente au niveau Bac Pro de l’enseignement agricole français. La marche est grande pour les jeunes Chiliens et rares sont ceux et celles qui accèdent à l’université en provenant de ce type d’établissement. Il se trouve que son lycée de Duao, géré par la corporation SNA Educa, fait partie des établissements partenaires du réseau Chili de l’enseignement agricole et de sa plateforme de stages mise en place depuis 12 ans maintenant. Dans ce cadre, Angela était déjà venue en Bourgogne au lycée de Fontaines en 2016 pour un mois.
C’est donc déjà sa deuxième aventure française mais pas la dernière !
Une suite angevine
En effet, Angela reviendra dès février 2023 sur le campus d’Angers et sera la première étudiante de son université à suivre le cursus de double diplôme d’ingénieur récemment signé entre l’Université Talca et l’Institut Agro Rennes-Angers !
Un pas de plus qui renforce encore les liens Formation/Recherche entre l’Institut Agro et l’Université de Talca et qui ouvre la voie à de nombreuses mobilités à venir. Le tiers des étudiants de première année du cursus d’ingénieur agronome de Talca est d’ores et déjà inscrit aux cours de français dans la perspective de ce double diplôme et les étudiants angevins sont également sur les starting blocs !
Après les échanges académiques (semestres d’échange) et scientifiques (thèses en cotutelle), le parcours en double-diplôme d’Angela marque une nouvelle étape de cette fructueuse collaboration.
Photo de tête d’article : De gauche à droite : Angela, étudiante de l’Université de Talca, B. Jaloux, enseignant chercheur à l’Institut Agro Rennes-Angers et référent du double diplôme, F. Brisoux, directeur adjoint des relations internationales Rennes-Angers et Blas Lavandero, chercheur de l’Université de Talca (mobilité Erasmus+ au Campus d’Angers).
Contact : François Brisoux, Directeur adjoint des relations internationale de l’Institut Agro Rennes-Angers, francois.brisoux@agrocampus-ouest.fr