Erasmus+ c’est aussi du « capacity-building » !
Trois missions de formation agricole basées sur des échanges de pratiques se sont déroulées, tout au long de l’année 2024, entre la France, le Portugal et l’Arménie pour aboutir à une SMART Farm en Arménie.
Dans le cadre du programme Erasmus +, le projet « CB4WBL » « an innovation model of SMART farm adjacent to VET institution fort students work-based learning towards better employability » vise à renforcer la capacité des prestataires de formation et d’enseignement professionnel arméniens à fournir une Work Based Learning par le développement et la mise en œuvre d’un modèle innovant de ferme SMART adjacent à l’établissement permettant aux étudiants d’apprendre sur le lieu de travail et de développer les compétences pertinentes pour une meilleure employabilité ; ainsi que les compétences à l’appui de la transmission verte.
Les 3 pays partenaires de ce projet échangent pour renforcer leur coopération, enrichir les pratiques pédagogiques et favoriser la découverte de nouveaux modèles d’enseignement agricole. À travers des missions, les membres des équipes de direction et des enseignants ont l’opportunité d’échanger et renforcer leurs connaissances mutuelles sur les systèmes éducatifs des trois pays.
Un programme de formation transnational
Trois missions ont été organisées dans le cadre de ce programme Erasmus+, en lien avec le lycée des Sardières, établissement situé en bordure de la ville de bourg en Bresse en France. Ce lycée dispose d’une exploitation et d’un atelier de transformation ce qui correspond aux attentes et projets du lycée de Stepanavan en Arménie. Alexandra Costa Artur, directrice d’Imanovation du Portugal et Arakik Navoyan, président d’ACEP en Arménie, animent ce projet dans les deux pays partenaires.
Séminaire de lancement en Arménie
Au printemps 2024, une première mission en Arménie, au Collège agraire de Stepanavan, dans la région du Lori, a permis aux participants, Vincent Chaverot enseignant en agronomie et Pierre Mouroux enseignant en zootechnie de découvrir les pratiques agricoles en Arménie.
L’objectif principal était d’observer et échanger sur les méthodes d’enseignement agricole dans un pays en pleine transition agricole. Arayik Chaboyan directeur du lycée de Stepanavan et son équipe pédagogique ont ainsi pu partager les savoir-faire de chacun, afin de faire évoluer les pratiques d’enseignement agricole en Arménie notamment en intégrant des innovations agricoles et en projetant de développer une exploitation agricole et un atelier de transformation fromagère comme supports de formation.
Découvertes et réflexions en France

En octobre 2024, le lycée des Sardières à Bourg-en-Bresse en région Auvergne-Rhône-Alpes
avec à sa tête le proviseur Mr Charvin, a joué un rôle clé dans l’accueil d’une de ces missions tripartites. Ce lycée, qui dispose de son exploitation agricole avec un atelier de transformation, a utilisé ses installations comme support pédagogique pour illustrer les pratiques agricoles françaises.
L’exploitation du lycée des Sardières est de type polyculture : élevage avec un troupeau laitier, un atelier volailles de Bresse AOP, un atelier volailles fermières de l’Ain et des surfaces associées. L’objectif était de permettre à la délégation arménienne, constituée de l’équipe pédagogique de Stepanavan et accompagnée d’un représentant du ministère de l’éducation, de se familiariser avec la gestion d’une exploitation moderne et durable tout en échangeant sur les modèles éducatifs spécifiques à chaque pays.
Spécificités du modèle portugais

En novembre 2024, une mission au Portugal, a permis aux participants de se pencher sur les spécificités du système éducatif agricole portugais et de visiter des exploitations agricoles locales. Ces échanges ont été animés par Irina Vinhas, directrice adjointe de l’Escola Profissional Agrícola D. – Paiã.
Ce fut également l’occasion d’échanger sur les référentiels et pratiques pédagogiques concrètes sur les supports de production tout en partageant des expériences en matière d’enseignement et de formation agricole.
Se retrouver sur des objectifs communs
L’un des objectifs majeurs de ces missions est de mettre en valeur l’utilisation des exploitations agricoles comme supports pédagogiques. En effet, ces sites sont des lieux idéaux pour l’application concrète des enseignements théoriques et permettent aux étudiants d’observer la réalité du terrain.
Les échanges ont ainsi permis d’enrichir les pratiques pédagogiques de chacun des pays participants. En effet, le collège agraire arménien souhaite installer une « smart farm ».
Les missions ont également permis de découvrir les systèmes d’enseignement agricole des différents pays, favorisant une approche comparative et une meilleure compréhension des défis communs et des solutions mises en œuvre dans chaque contexte national. Ce dialogue interculturel est essentiel pour préparer les jeunes générations d’agriculteurs aux défis mondiaux de l’agriculture.
Une dynamique de coopération pour l’avenir de l’agriculture
Ces échanges entre l’Arménie, la France et le Portugal ouvrent la voie à une coopération plus large, notamment dans le domaine de la formation agricole. À travers ces missions, les personnels de la direction et les enseignants ont non seulement renforcé leurs connaissances sur les systèmes agricoles européens et arméniens, mais ont aussi développé un réseau de partenariats internationaux propice à la diffusion de pratiques agricoles innovantes et durables.
Le programme Erasmus+, dans ce contexte, est bien plus qu’une simple opportunité d’échange académique ; il représente une dynamique stratégique pour l’avenir de l’agriculture européenne et internationale.
Les objectifs du projet Erasmus+ CB4WBL Arménie-Portugal-France
- Renforcement des capacités du personnel des institutions arméniennes concernées sur les approches pédagogiques, l’enseignement et les méthodes d’apprentissage orientés WBL.
- Développement du modèle de SMART Farm adjacent à l’établissement de FEP visant la production et la vente de lait et de produits laitiers permettant aux étudiants de participer à l’apprentissage sur le lieu de travail.
- Révision des normes d’éducation de l’État et des programmes modulaires des spécialités « Vétérinaire », « Technologie du lait et des produits laitiers » et « Gestion » pour la livraison par un régime WBL à SMART Farm
- Création des conditions légales et de transformation du lait nécessaires dans la ferme SMART adjacente à l’établissement de FEP
- Pilotage des programmes révisés des spécialités « Lait et technologie laitière » et « Gestion » par le biais du programme WBL à la ferme SMART adjacente à l’établissement de FEP.
En savoir sur le projet Erasmus+ CB4WBL https://www.cb4wbl.com/en/
Page Facebook du partenaire arménien : https://www.facebook.com/ErasmusCB4WBL
Contact : Evelyne BOHUON, animatrice du réseau Arménie de l’enseignement agricole, evelyne.bohuon@educagri.fr



Au cours de leur séjour, les deux directrices Gayane Gabrielyan de Gyumri (Chirak) et Mery Grigoryan de Vanadzor (Lori) ont eu l’opportunité de visiter quatre sites d’établissements. Ils offrent une perspective unique sur l’enseignement et la formation professionnelle en agriculture française. Une présentation générale de l’enseignement agricole a été réalisée par Stéphanie Mangin à la direction générale de l’enseignement et de la recherche – DGER à Paris. Parmi les établissements visités, les lycées publics agricoles de Sées et d’Yvetot se sont distingués par leur approche pédagogique axée sur la pratique. Lors de la visite de la MFR de Bucchy, l’accent a été mis sur l’enseignement par alternance . Tandis qu’à Rouen lors de la visite du campus UniLaSalle, l’enseignement supérieur et la recherche ont été évoquées.
Après l’accueil à la DGER, l’école d’ingénieurs agronomes UniLaSalle à Rouen a été le premier arrêt de cette mission. Les directrices ont été particulièrement intéressées par les projets de recherche menés par les étudiants et les partenariats avec le secteur agricole. La présentation des innovations technologiques en agriculture a ouvert des perspectives intéressantes pour l’avenir de l’agriculture en Arménie.


Enfin, la Maison Familiale Rurale (MFR) de Bucchy a offert un aperçu sur l’enseignement en milieu rural, mettant l’accent sur l’implication des familles et des collectivités locales dans la formation des jeunes. Les directrices ont apprécié le modèle éducatif basé sur la proximité et l’engagement communautaire. La mise en avant du programme d’alternance, permettant aux étudiants de combiner cours théoriques et expériences professionnelles en entreprise. Les partenaires Arméniennes ont échangé sur leurs expériences et ont été ravies de voir comment cette approche favorise l’employabilité des jeunes diplômés.
composés extraits de plantes pour créer des baumes, des infusions et autres produits. En utilisant des matières premières comme de la cire d’abeille, de l’huile d’olive et des plantes médicinales, ils ont appris à préparer des formulations naturelles. Cette activité a permis aux élèves de comprendre les propriétés des plantes et leur utilisation dans la cosmétique et la phytothérapie.
Les échanges avec la directrice du Centre de Formation pour Apprentis et du Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole de Sées ont mis l’accent sur l’alternance, les formations continues dans le domaine du cheval, de l’agriculture et de l’environnement et sur leur fonctionnement.
Le trajet d’Erevan à Idjevan nous a permis de nous imprégner des paysages et de la végétation, passant d’un relief vallonné et sec à un paysage de montagne et boisé.
La ferme école de Lusadzor est une réelle opportunité pour tous ces jeunes qui ont comme projet le développement de leur ferme familiale et l’introduction de technologies « françaises ». De nombreuses ressources sont présentes et offrent autant d’occasions pour faire de la pratique : élevage de vaches laitières et transformation fromagère (alimentation, entretien, traite, transformation, vente), élevage de brebis Blanche du Massif central et vente directe d’agneaux (soins aux animaux, vente), culture de plants sous serres, vergers, agroéquipement,… Plusieurs salariés sont présents pour accueillir les classes et leurs enseignants ; des parcelles ont été aussi mises à leur disposition pour faire des essais ; dès cette rentrée, les élèves vont par binôme faire un mini-stage sur cette ferme pendant deux jours.
Notre première évaluation montre que les conditions d’un travail collectif de terrain sont réunies mais qu’un travail de coordination devient nécessaire entre le collège et la ferme pour optimiser la fonction pédagogique de cette dernière et pour satisfaire les besoins de pratique des élèves.
Dès notre arrivée, nous avons entrepris une série de visites culturelles pour mieux comprendre le territoire dans lequel s’inscrit l’établissement. Ces visites nous ont offert un aperçu de la richesse culturelle et des spécificités géographiques qui influencent directement le quotidien des élèves et des équipes éducatives. Ces observations nous ont permis de cerner les réalités locales et les défis propres à cette région arménienne.
Ces échanges nous ont permis d’identifier plusieurs problématiques et dysfonctionnements, notamment au niveau de la coordination entre le collège et la ferme-école, ainsi que dans certains aspects de l’organisation de la vie scolaire. Ces constats ont servi de base pour orienter notre réflexion vers des solutions concrètes et adaptées. Riches en enseignements, ils ont mis en lumière les contraintes, les attentes et les aspirations de chacune des parties prenantes.
Ce travail est réalisé en étroite collaboration avec l’ensemble des acteurs impliqués, afin d’assurer une appropriation collective des propositions et leur mise en œuvre effective.