L’eau : enjeu de 30 ans de coopération

Dans le cadre du programme Erasmus+ et d’une coopération de longue date, trois enseignants-chercheurs de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement, basé à Ouagadougou au Burkina Faso, ont été accueillis à l’ENGEES.

Du 16 au 19 juin 2025, le séjour des partenaires Burkinabés a été l’occasion de renforcer les échanges pédagogiques et scientifiques entre les deux établissements, partenaires historiques depuis plus de trente ans.

Moussa Diagne FAYE, Lawani Adjadi MOUNIROU et Harinaivo Anderson ANDRIANISA, tous trois enseignants-chercheurs* de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE), ont été accompagnés pour suivre un programme riche tout au long de leur séjour par Adrien WANKO et Sylvain PAYRAUDEAU, enseignants-chercheurs à l’ENGEES, ainsi que par Caroline SCHMITT-PIQUEREL, responsable des relations internationales. Leur programme a mêlé immersion dans la vie académique de l’école, visites techniques et temps d’échange sur les projets de recherche et de formation communs.

Les trois collègues du 2iE ont notamment participé à plusieurs travaux dirigés, visité les laboratoires et sites d’étude de l’ENGEES, et animé une conférence à destination des élèves ingénieurs sur la conception des réseaux d’eau potable au Burkina Faso.

Un partenariat de longue date et toujours actif

Les liens entre l’ENGEES et le 2iE remontent à 1994 et se sont progressivement renforcés au fil des années. Lawani Adjadi MOUNIROU se souvient être venu à l’ENGEES en 2003 en tant qu’étudiant. A cette époque chaque élève du département Génie de l’eau rejoignait Strasbourg pour un séjour de formation de 2 semaines.

En 2014, la collaboration s’est étendue : du côté de la recherche, avec notamment des thèses codirigées autour du traitement des boues de vidange, ainsi que du côté des mobilités étudiantes devenues régulières.

Un cadre Erasmus+ pour structurer les échanges

Grâce au programme Erasmus+, l’ENGEES a pu accueillir officiellement ces enseignants dans le cadre d’une mission d’enseignement et d’échange de bonnes pratiques. L’un des objectifs était aussi de consolider un projet de formation de techniciens de l’eau initié il y a plusieurs années en partenariat.

Caroline SCHMITT-PIQUEREL souligne : « Erasmus+ permet de financer sur trois ans des projets structurants hors Europe. Ce partenariat avec le 2iE est particulièrement cohérent car nos formations sont très alignées sur les thématiques de l’eau et de l’environnement. Les mobilités étudiantes en sont facilitées et nous avons déjà accueilli 17 étudiantes et étudiants du département Génie de l’eau du 2IE pour un semestre minimum ».

Pour Sylvain PAYRAUDEAU, cette relation repose sur une vision commune :

« L’intérêt de notre collaboration, c’est ce double regard Sud-Nord, qui apporte aux étudiants une richesse d’analyse et de compréhension des enjeux [communs]. »

Regards croisés sur les pratiques pédagogiques

Durant leur séjour, les enseignants-chercheurs du 2iE ont observé de près les méthodes pédagogiques mises en œuvre à l’ENGEES, notamment l’approche par projet et la place accordée à l’autonomie des étudiants. A 2iE, les cours magistraux et l’enseignement en face à face restent très ancrés dans les habitudes éducatives, du primaire jusqu’à l’université. Cela rend difficile la transition vers des formats plus actifs, comme l’auto-apprentissage ou les projets collectifs. C’est dans ce sens que l’approche par compétence et par projet est entrain d’être mis en œuvre au sein de l’établissement.

À l’ENGEES, ce changement de méthode est aussi le fruit d’une expérience collective, comme l’explique Sylvain PAYRAUDEAU :

« On s’est rendu compte qu’après les cours en amphithéâtre d’hydrologie, il fallait souvent tout réexpliquer en début de TD. C’était contre-productif. Nous avons modifié notre manière d’enseigner certaines unités d’enseignements en allant directement sur le terrain ».

Une collaboration porteuse d’enjeux scientifiques

Pour les équipes des deux institutions, ce séjour représente une étape clé dans la consolidation des liens entre l’ENGEES et le 2iE.

Au-delà de la formation, cette collaboration représente un fort intérêt sur le plan de la recherche. Adrien WANKO, souligne l’intérêt des collaborations.

« Le contexte sahélien, avec ses contraintes extrêmes, offre un terrain d’étude précieux. Cela permet de tester des hypothèses, de confronter des approches, et d’éprouver nos méthodes sur des réalités très concrètes ».

Lawani Adjadi MOUNIROU, conclut cette visite : « Ces échanges sont source d’inspiration. Cela nous permet de voir comment enseigner différemment, d’explorer des synergies en recherche, et de construire ensemble des projets au service des enjeux de l’eau, de l’environnement, des aménagements et de l’énergie. »

Le séjour de ces trois enseignants-chercheurs marque une nouvelle étape dans une coopération, certes de très longue date, mais toujours bien vivante, en constante évolution, et résolument tournée vers les défis partagés de l’eau et de l’environnement.

*Jeanne Nébié, en charge de la qualité au 2IE a également effectué un séjour de quelques jours à l’ENGEES peu avant, dans le cadre de ce partenariat du programme Erasmus+. Elle a accompagné Aude Distel, chargée de la qualité à l’ENGEES durant l’audit interne. 

En savoir plus sur la place de l’international à l’ENGEES

Contact : Caroline SCHMITT-PIQUEREL, Responsable du Service Relations Internationales – École Nationale du Génie de l’Eau et de l’Environnement de Strasbourg, caroline.schmitt@engees.unistra.fr




Lien solidaire entre Mâcon-Davayé et le Burkina Faso

Parmi les initiatives du Club Solidarité du lycée agricole Lucie Aubrac, il y a le parrainage de deux jeunes filles burkinabè scolarisées à Ouagadougou dans l’école CEFISE et au lycée municipal Koubri Namanegba au Burkina Faso.

Le Club Solidarité est un groupe de 15 élèves volontaires, issus de toutes les classes du lycée, qui se réunissent toutes les deux semaines pendant une heure pour mettre en place des actions solidaires.
Encadré par une enseignante, son objectif principal est de faire connaître et soutenir un maximum d’associations œuvrant pour la solidarité sous toutes ses formes : sociale, éducative, environnementale et humanitaire.
Tout au long de l’année, les élèves s’impliquent dans divers projets : des événements solidaires, comme le Repas Bol de Riz, dont les bénéfices financent des actions humanitaires ; des ateliers de sensibilisation autour du commerce équitable, du vivre-ensemble et de l’économie sociale et solidaire en partenariat avec des associations comme CCFD-Terre Solidaire et Les Petites Cantines ; des actions locales, comme la récolte de livres pour des enfants hospitalisés ou des rencontres intergénérationnelles en maison de retraite ; des projets d’échange international, notamment avec un lycée en Allemagne et un lycée au Burkina Faso ; des événements caritatifs, comme le spectacle Lycéens en Cœur, au profit des Restos du Cœur.

Un projet phare : le parrainage de jeunes filles burkinabèes

Ce partenariat a une histoire forte : il a été initié par des élèves dès le collège, qui ont voulu poursuivre leur engagement en arrivant au lycée, maintenant ainsi un lien durable avec cette école.
Pour financer la scolarité des deux jeunes filles, plusieurs actions ont été mises en place au sein de l’établissement ces dernières années telles le repas « bol de riz », proposé aux élèves volontaires, permettant de récolter des fonds tout en sensibilisant à la solidarité internationale et la confection et la vente de porte-clés en tissu africain, réalisés à partir de tissus récupérés, combinant ainsi engagement, artisanat et valorisation du recyclage.
Ces initiatives ont permis non seulement de soutenir concrètement l’éducation de ces jeunes filles, mais aussi de renforcer la prise de conscience des élèves sur les inégalités d’accès à l’éducation dans le monde.

Une correspondance pour apprendre à se connaître

Au-delà du soutien financier, le projet a pris une dimension plus humaine avec l’échange de correspondances entre les jeunes des deux pays via des lettres ou les réseaux sociaux. Cette correspondance a permis aux élèves de mieux se connaître et d’établir des liens authentiques.
Dans le prolongement de ces échanges, les élèves du club solidarité ont souhaité aller plus loin en réalisant un questionnaire sur le Bien Vivre Ensemble. Ce questionnaire, diffusé auprès de jeunes de cinq pays, dont le Burkina Faso, a recueilli la participation de 120 lycéens burkinabés. Cette démarche a permis d’ouvrir un dialogue interculturel sur des valeurs essentielles comme le respect, la tolérance et la coopération.

Un nouvel objectif : échanger en visioconférence

Forts de ces premiers échanges écrits, les élèves et leurs correspondants burkinabés souhaitent désormais organiser une visioconférence pour discuter ensemble, en direct. Cet échange permettra de mieux comprendre leurs réalités respectives, de partager leurs expériences et de renforcer encore davantage le lien entre les deux établissements.

Un projet inspirant pour une solidarité durable

Ce projet de parrainage et d’échange interculturel illustre parfaitement l’engagement du Club Solidarité du lycée : agir concrètement pour un monde plus solidaire, tout en favorisant l’ouverture culturelle et la compréhension mutuelle.
Grâce à ces initiatives, les élèves apprennent que la solidarité n’a pas de frontières et qu’ensemble, ils peuvent avoir un impact réel.

Article proposé par Karine Boullay-Bador, enseignante de mathématiques et animatrice du club solidarité du lycée agricole de Mâcon (Agro Bio Campus Davayé), karine.boullay-bador@educagri.fr

Contact :
Vanessa Forsans et William Gex, animateurs du réseau Afrique de l’Ouest Afrique centrale de l’enseignement agricole, vanessa.forsans@educagri.fr et william.gex@educagri.fr
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Une formation pour s’engager avec l’Afrique

Une 40aine de participants venus d’établissements agricoles de toute la France ont participé à une formation pour développer leurs projets de partenariats avec le Cameroun, Madagascar, l’Afrique du Sud, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Bénin, proposée par le Bureau des relations européennes et de la coopération internationale et les animateurs des réseaux Afrique de l’enseignement agricole. 

Les participants ont d’abord vu comment leurs projets s’inscrivent dans la stratégie internationale du Ministère, et en particulier de la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche qui a pris en 2018 quatre engagements pour l’Afrique. De même, l’environnement institutionnel et les enjeux politiques et économiques de la coopération française avec l’Afrique subsaharienne ont été précisés.

La présentation des activités et du fonctionnement des trois réseaux Afrique a mis en lumière les moyens et outils mis à disposition des établissements de l’enseignement technique agricole permettant de faciliter leur coopération avec les pays de l’Afrique subsaharienne.

Les intervenants invités ont donné à voir les possibles liens et opportunités susceptibles de donner davantage d’ampleur aux projets de coopération des lycées agricoles avec l’Afrique.

Par exemple, le continuum entre enseignement technique agricole et enseignement supérieur ouvre le champ des possibles comme le montre le cas du projet Biovalor porté par l’Institut Agro de Montpellier (Institut Agro – synergies enseignements supérieur et technique) ou la création d’un consortium Erasmus+ porté par l’ENSFEA avec les établissements coopérant avec le Bénin (ENSFEA – consortium Erasmus+ Bénin). 

Il est d’ailleurs à noter que le programme Erasmus+ s’étend désormais très concrètement à l’Afrique, avec à la clé des financements non négligeables (Erasmus+ Afrique).

Les réseaux régionaux multi-acteurs (RRMA), tel que Occitanie Coopération, constituent aussi un relai important pour les partenariats des lycées agricoles avec l’Afrique (RRMA Occitanie coopération).

Et concernant l’accueil en lycées agricoles de jeunes africains en service civique, le Délégué Général et le Directeur du pôle Réseau International de France Volontaires ont rappelé le souhait de massification. Ils ont également présenté les nouveautés du programme telles que l’absence de limite d’âge et l’allongement de la durée à deux ans pour un Volontariat de Solidarité Internationale et le développement de projets dans dix pays d’Afrique pour construire un nouveau modèle ainsi que les programmes « Territoires Volontaires » et « Grande Muraille Verte » dans lesquels les missions de service civique pourront s’inscrire.

Après ce partage d’informations, il a été possible pour les participants de bénéficier d’apports méthodologiques à la conception de projets. Avant l’exercice d' »Arbre à problèmes-Arbre à solutions », qui permet d’arriver à la réalisation d’un cadre logique, un exemple de réponse à appel à projets a été présenté et commenté tel que FABéOc, en réponse à l’appel à projets de la région Occitanie « Alimentation durable et agroécologie en Afrique ».

Des exercices pratiques ont été proposés, de la rédaction de fiches de mission pour service civique à la préparation de mobilités collectives ou de projets en distanciel, appuyés par les animateurs des réseaux Afrique qui en assureront en outre le suivi.

En parallèle, les animateurs du RED ont organisé pour une quinzaine de jeunes étudiants et des services civiques sénégalais, malgaches, burkinabè, béninois, ivoiriens, diverses activités dont la création de sketches sur l’étonnement des rencontres interculturelles, interprétant des situations vécues à leur arrivée en France qu’ils ont ainsi pu partager lors des soirées conviviales clôturant les journées de formation.

Consultez toutes les ressources réunies par les réseaux Afrique :

Retrouver tous les documents : les enjeux politiques et économiques, documents du réseau Cameroun Nigeria, documents du réseau Afrique Australe Océan Indien, documents du réseau Afrique de l’Ouest

 

Contacts des réseaux Afrique de l’enseignement agricole

Vanessa FORSANS, Enseignante au LEGTA Le Chesnoy / co-animatrice du réseau Afrique de l’Ouest – animatrice du réseau CEFAGRI de l’enseignement agricole, vanessa.forsans@educagri.fr

Jean-Roland ARBUS, Agronome au Legta La Vinadie – 46100 Figeac/ Co-animateur réseau Afrique de l’Ouest de l’enseignement agricole, jean-roland.arbus@educagri.fr

Florent DIONIZY, animateur du réseau Cameroun/Nigéria de l’enseignement agricole, florent.dionizy@educagri.fr

Yann JAGOURY, animateur du réseau Cameroun/Nigéria de l’enseignement agricole, yann.jagoury@educagri.fr

Didier RAMAY, animateur du réseau Afrique Australe Océan Indien de l’enseignement agricole, didier.ramay@educagri.fr

Valérie HANOUN, animatrice du réseau Afrique Australe Océan Indien de l’enseignement agricole (mission jusqu’en septembre 2022), valérie.hanoun@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Tous les réseaux AFRIQUE se rassemblent à PAU !

Pour la première fois, trois réseaux géographiques d’Afrique ont tenu leur réunion annuelle ensemble. Les 27 – 28 et 29 janvier 2020 au LEGTA de Pau Montardon, plus d’une cinquantaine de participants, dont de jeunes africains du Burkina, Bénin, Sénégal, Madagascar, Côte d’Ivoire, ont échangé et débattu autour du thème « Comment réussir nos coopérations avec l’Afrique ».

La Presse en parle…