AFOP : un nouveau chapitre

Deux cheffes de Service Régional de la Formation et du Développement français ont contribué à la dernière phase du programme de rénovation de l’enseignement agricole au Cameroun (AFOP) lors de deux missions d’expertise, en juin et octobre 2022.

Dans le cadre du Contrat de Désendettement et de Développement (C2D) signé entre la France et le Cameroun, le Gouvernement du Cameroun a entrepris la rénovation du dispositif national de formation et d’insertion professionnelles du secteur agropastoral et halieutique porté par le Programme d’appui à la rénovation et au développement de la formation professionnelle dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et des pêches (AFOP). Celui-ci a pour finalité de contribuer à l’emploi des jeunes et à la croissance des territoires ruraux au Cameroun. Engagé depuis près de 14 ans, il s’agit à présent d’une part de pérenniser les acquis, d’autre part de transférer les compétences du programme AFOP à l’État et aux Collectivités Territoriales du Cameroun.

D u 11 au 13 Octobre 2022, près de 70 personnes se sont retrouvées en ateliers à Yaoundé pour envisager les différentes hypothèses de transfert et définir les activités permettant d’élaborer un plan d’action en ce sens. Autour de la table, on comptait les différents ministères impliqués, les collectivités territoriales, les autorités traditionnelles, les représentants des personnels des centres et des écoles de formation accompagnés par AFOP sans oublier la profession agricole. Pour la France, le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire était représenté par Rachid BENLAFQUIH (DGER), Anne DETAILLE et Marie Catherine ARBELLOT DE VACQUEUR (cheffes de SRFD respectivement à la DRAAF Occitanie et à la DRAAF Bourgogne Franche-Comté), Franck LAPRAY (Inspection de l’Enseignement Agricole), sans oublier la présence de l’Institut de Montpellier Sup Agro.

Déconcentration et décentralisation de la formation

Sur la base des travaux présentés par l’IRAM (Institut de Recherches et d’Applications des Méthodes de développement basé à Paris), une partie des discussions a porté sur la mise en œuvre d’un niveau régional déconcentré et décentralisé de la formation professionnelle agricole. Si les récents textes réglementaires relatifs à la décentralisation au Cameroun fixent un cadre en termes de développement rural et de formation professionnelle, beaucoup de précisions restent encore à apporter sur les compétences des différents acteurs. La concrétisation de la relation État Région doit encore s’écrire sur de nombreux points.

Les participants à ces travaux se sont quittés sur la base d’un plan d’actions pour un transfert de compétences de l’État vers les Collectivités Territoriales, au bénéfice des centres et des écoles de formation aux métiers agro-sylvo-pastoraux et halieutiques. Celui-ci doit maintenant être présenté dans les prochaines semaines aux autorités camerounaises mais aussi à l’Agence Française de Développement en charge du suivi du C2D (Contrat de Désendettement et de Développement).

Une expérience française comme exemple

Tout au long des présentations et des débats, l’expérience française d’un échelon déconcentré de l’enseignement agricole, les Services Régionaux de la Formation et du Développement (SRFD), a pu être valorisée : gestion des personnels, relations aux acteurs du territoire, gouvernance des centres de formation, … les points d’éclairage ne manquaient pas sur le rôle de l’État à l’échelle des régions. Il en était de même pour les sujets de collaboration avec les Collectivités Territoriales : la thématique de l’insertion et de l’installation agricole a plus particulièrement retenu l’attention.

Des enjeux stratégiques en commun

Si les réalités géographiques et socio-économiques de la France et du Cameroun sont très différentes, les deux pays n’en partagent pas moins plusieurs enjeux stratégiques : la recherche de la souveraineté alimentaire, la formation des futurs professionnels de la pêche et de l’agriculture aux compétences de la transition agroécologique et de l’adaptation au changement climatique. Au Cameroun, ces préoccupations se doublent également d’un défi de développement d’une économie formelle, et de stabilité politique sur fond de menaces terroristes dans plusieurs zones du pays.

Article proposé par Marie Catherine ARBELLOT DE VACQUEUR, cheffe du SRFD Bourgogne-Franche Comté, et Anne DETAILLE, cheffe du SRFD Occitanie, marie-catherine.arbellot-de-vacqueur@agriculture.gouv.fr, anne.detaille@agriculture.gouv.fr

Contacts :

Vanessa FORSANS, animatrice du réseau CEFAGRI, vanessa.forsans@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Expertise au Cameroun

Nicolas Bastié, directeur de l’EPL de Toulouse Auzeville, a participé, fin mai 2022 au Cameroun, à l’étude d’analyse organisationnelle et prospective de la pérennisation institutionnelle du dispositif rénové de formation et d’insertion agricoles, dans le cadre de la 3ème phase du programme AFOP .

Qu’est-ce que le programme AFOP ?

Lancé en 2008, le programme d’appui à la rénovation et au développement de la formation professionnelle dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (AFOP) est l’un des 3 programmes du Cameroun financés dans le cadre du Contrat de Désendettement et de Développement (C2D). Il vise à moderniser le secteur agropastoral en adaptant l’offre de formation aux besoins et aux demandes du monde rural en termes qualitatif, quantitatif et géographique.

Après une phase d’élaboration des référentiels et une autre concernant l’insertion

professionnelle des jeunes diplômés, le programme est entré dans une troisième phase ayant pour objectif la pérennisation institutionnelle de ce dispositif de formation. Cet objectif amène les parties prenantes à poser un ensemble de questionnements d’ordre stratégique, opérationnel et financier.

Des missions d’expertise sont ainsi menées par divers personnels de l’enseignement agricole français, en partenariat avec l’IRAM (Institut de Recherches et d’Application des Méthodes de développement).

En quoi a consisté cette mission d’expertise ?

Nous avons visité 4 centres de formation situés dans les régions Centre et Sud du Cameroun, à Sangmélima, Evodoula, Endoum et Akono. Sur ces différents sites, nous avons rencontré le directeur ou la directrice, l’équipe pédagogique, le personnel d’appui ainsi que les membres conseil que sont le chef de village, un(e) représentant(e) de la mairie, le délégué d’arrondissement en agriculture et élevage, un représentant des jeunes insérés.

Les échanges avec ces différents acteurs ont permis de mettre en évidence les principales forces, mais aussi les points de vigilance, et enfin les pistes de pérennisation du dispositif de formation agricole.

Que retenez-vous de cette mission ?

On peut dire que c’est une belle réussite d’accompagnement. Le programme AFOP est quelque chose d’exemplaire. On a de nombreux témoignages sur place qui démontrent la pertinence de ce programme. Tout simplement, on voit des jeunes qui se tournent vers l’agriculture, dont les métiers ne sont pas forcément bien valorisés au Cameroun, et qui aujourd’hui sont heureux et fiers de réaliser ce travail, qui produisent et arrivent à fournir leur village en fruits, légumes et viande ou encore en lait. Les marchés sont riches et variés. Donc il y a vraiment une plus-value et une pertinence de ce qu’a réalisé AFOP. Je pense qu’il peut servir d’exemple pour d’autres pays. La question maintenant est de savoir comment cela peut se pérenniser et comment ce programme se portera une fois qu’AFOP arrivera à échéance.

Que vous a apporté cette mission  ?

Partir à l’étranger permet de se questionner sur notre fonctionnement et de mieux comprendre l’intérêt de certaines choses chez nous. Je me suis rendu compte par exemple que le rôle du service des examens est essentiel pour la mise en place d’un enseignement, que le rôle de l’inspection est aussi primordial parce qu’il organise tout le contrôle et les orientations stratégiques et pédagogiques. On voit aussi la pertinence de l’échelon régional pour la dimension territoriale des formations.

Propos recueillis par Vanessa FORSANS, animatrice du réseau CEFAGRI, vanessa.forsans@educagri.fr

Contacts : Rachid BENLAFQUIH, chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




L’expertise française au service du projet FABA

L’expertise de l’enseignement technique agricole a été mobilisée dans le cadre du projet FABA lors de deux missions en avril 2022 afin d’élaborer des collaborations pédagogiques avec des établissements partenaires ivoiriens et camerounais.

Porté par le Cirad et l’Institut Agro, co-financé par le Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères et le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, le projet FABA a pour objectif de développer les formations pour une banane plantain durable en Afrique de l’Ouest et Centrale, à l’attention des producteurs, conseillers et enseignants, afin d’augmenter significativement la production en réponse aux enjeux de sécurité alimentaire, de nutrition et d’emploi, dans une approche innovante, attentive aux jeunes et aux femmes, respectueuse des ressources et du climat et dans la perspective de transférer les acquis du projet à d’autres filières.

Ce projet vise l’intensification agroécologique avec la réalisation de kits pédagogiques en s’appuyant sur des capsules vidéos.

Les deux missions menées par l’enseignement technique agricole s’inscrivent dans l’une de ses composantes, consistant en collaborations pédagogiques de sorte à voir comment les établissements africains partenaires pourraient s’approprier et mettre en œuvre les ressources pédagogiques élaborées dans le cadre du projet FABA.

Enseigner à Produire Autrement pour les transitions et l’agroécologie (EPA2)…

En s’appuyant sur l’expérience acquise dans l’enseignement technique agricole au travers du programme  EPA2 d’une part, et de partenariats forts avec la Côte d’Ivoire et le Cameroun d’autre part, il s’est agi de conduire un travail d’analyse des pratiques pédagogiques actuelles dans 2 établissements partenaires ivoiriens de l’INFPA (Bingerville et Abengourou) et 2 établissements partenaires camerounais du programme AFOP (Akonolinga et Sangmélima) et de co-construire des perspectives d’améliorations permettant de mieux prendre en compte les questions de transitions agroécologiques ou d’intensification agroécologique des productions agricoles dans une perspective de création d’emplois, de soutien à l’entreprenariat et l’installation d’agriculteurs, d’amélioration des revenus et des conditions de vie des populations, et de préservation de leur santé et des ressources naturelles.

… en Côte d’Ivoire…

 

… et au Cameroun

 

 

 

 

 

 

Ce travail s’est concentré en particulier sur les stratégies pédagogiques mises en oeuvre par les enseignants afin de stimuler la réflexion des apprenants à l’occasion par exemple de mises en situations nécessitant l’élaboration de résolution de problèmes en proposant des solutions « innovantes » au regard de problématiques ou défis aussi divers que le besoin de produire sans pesticides, la préservation de la biodiversité au champ et des sols, la maîtrise des risques économiques, climatiques et sanitaires, tout en valorisant les savoirs endogènes.

Il a ainsi paru intéressant de regarder particulièrement comment les enseignants créent (ou pas) de l’interactivité avec leurs apprenants, notamment lors de mises en situations pratiques, en s’appuyant sur des supports d’apprentissage, de démonstration ou d’expérimentation tels que des champs écoles par exemple. Il s’est agi aussi de regarder si ces enseignements sont formalisés par des ressources pédagogiques capitalisables, partageables et transférables.

Ce travail d’analyse mené sur les pratiques pédagogiques en agroécologie en général a vocation à ouvrir des perspectives d’améliorations de cet enseignement de façon transversale et inspirer les objectifs plus spécifiques du projet FABA qui est centré sur la banane plantain.

Dans ce contexte il était également nécessaire de comprendre dans quelle mesure les institutions en charge de l’enseignement agricole contribuent aux transitions agroécologiques et à l’intensification agroécologique (produire plus mais mieux par la réduction d’intrants, en rupture avec les révolutions vertes traditionnelles).

Des ateliers de travail fructueux

La première étape a été de caractériser l’enseignement des transitions agroécologiques dans les établissements partenaires camerounais et ivoiriens.

Pour ce faire, les experts français ont d’abord proposé aux apprenants et formateurs des établissements partenaires un questionnaire d’enquête en vue d’analyser les pratiques pédagogiques. Il s’agissait notamment de s’intéresser à plusieurs séries d’interrogations :

– comment les apprenants sont impliqués dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable,

– comment ils sont mis en situation d’acteurs de leur formation, de l’innovation agroécologique,

– comment ils sont sensibilisés à l’économie sociale et solidaire ;

– comment est encouragé l’enseignement de l’agroécologie au sein des établissements par le renforcement de capacités des formateurs ;

– comment est amélioré le renforcement des capacités des agriculteurs sur la pratique de l’agroécologie dans les exploitations agricoles (éventuellement en lien avec les formateurs / conseillers) ;

– comment est valorisée la production d’aliments sains et durables destinés à tous.

Des échanges, sous formes d’entretiens ou de worlcafé, ont permis de faire émerger les forces et faiblesses, les opportunités et menaces des possibilités d’enseigner à produire autrement au Cameroun et en Côte d’Ivoire.

Les experts – directeur (de l’EPL de Pontivy) et directeurs-adjoints (du LPA de Vire et du LPA de Castelnau-le-Lez), directeur de l’exploitation agricole (du LPA de Vire) – ont présenté le plan EPA2 (Enseigner à Produire Autrement pour les transitions et l’agroécologie) et sa déclinaison dans leurs établissements respectifs en Plan Local Enseigner à Produire Autrement (PLEPA). De nouveaux échanges par groupes (apprenants / formateurs / producteurs) ont alors permis de faire émerger un plan d’actions de ce type pour les établissements partenaires camerounais et ivoiriens. Un point focal a été choisi, et un comité de pilotage constitué, de sorte à mener à bien les actions ainsi définies.

De la pédagogie en serious game

Enfin, un partage d’expérience pédagogique ludique a clôturé les ateliers de travail grâce au serious game Agrochallenges, qui a remporté un vif succès, tant auprès des apprenants que des formateurs, signe d’un réel intérêt pour des ressources et pratiques pédagogiques innovantes.

Paroles d’experts

Frédéric Regourd, directeur-adjoint, et Xavier Baudouin, directeur de l’exploitation agricole du LPA de Vire, témoignent de leur mission d’expertise en Côte d’Ivoire :

« Quelques mots sur notre retour d’expérience…

L’objectif de la mission FABA à laquelle nous avons participé au mois d’avril 2022 en Côte d’Ivoire était de renforcer les capacités des producteurs et d’autres acteurs de la filière banane plantain, pour favoriser l’intensification écologique de la culture du bananier plantain par la construction et la diffusion d’outils et de contenus pédagogiques innovants.

Petit retour en arrière : en tant que responsables d’un établissement d’enseignement agricole, le ministère nous a demandé de mettre en place depuis 2020 un PLEPA (Plan Local Enseigner à Produire Autrement). Cette démarche de travail en équipe a permis d’élaborer une stratégie pédagogique pour favoriser les apprentissages de l’agroécologie.

Dans ce contexte, notre mission FABA en Côte d’Ivoire nous a permis de témoigner et de former nos collègues ivoiriens à la démarche de projet pour la mise en place de séquences pédagogiques.

Notre établissement est partenaire depuis de très longues années de l’INFPA et plus particulièrement l’ESEMV (École de Spécialisation en Élevage et Métiers de la Viande) et l’École Régionale d’Agriculture Sud, à Bingerville. Naturellement nous avons pu les rencontrer en priorité, mais nous avons aussi travaillé avec un établissement situé à Abengourou : l’École Régionale d’Agriculture Est.

Le principe a été de rencontrer l’équipe d’enseignants ainsi que les étudiants, une explication de ce qu’est l’agroécologie a démarré la journée, pour ensuite faire place à des tables rondes et des ateliers qui ont permis de voir les besoins de chacun et faire émerger des axes de travail.

La richesse des échanges et la sincérité des relations ont permis d’élaborer en 2 jours sur chaque site deux plans locaux enseigner à produire autrement : une sacrée performance quand on sait que chez nous la même démarche a pris un an !

Cette expérience a été pour nous très instructive et une réussite ! La coopération internationale trouve ici une application concrète avec des équipes pédagogiques qui parlent d’égal à égal et qui ont les mêmes problématiques au niveau des apprenants.

Nous avons pu planifier de futurs échanges à distance afin de poursuivre le travail engagé, le lien entre les équipes pédagogiques est important et la diffusion commune de films du festival Alimenterre permettra de continuer ce riche partenariat.

Un repas ivoirien à base de banane plantain a aussi été réalisé par nos cuisines du lycée agricole de Vire.

Mais déjà, vite après notre retour, a été élaborée une recette à base de banane plantain par notre atelier de transformation, avec la participation d’une étudiante de l’INFPA en mission de service civique.

Et nous avons un projet de mobilité d’une classe de bac pro à Bingerville fin novembre 2022, avec échanges de pratiques sur « produire autrement pour les transitions et l’agroécologie », notamment à l’occasion du SARA (Salon de l’Agriculture et des Ressources Animales) au cours duquel aura lieu le « Forum franco-ivoirien : agroécologie et enseignement agricole » proposé par le Réseau Afrique de l’Ouest du BRECI/DGER, en partenariat avec l’INFPA.

Prêts pour les prochains échanges 🙂 »

Contacts : Vanessa Forsans, animatrice des réseaux Afrique de l’Ouest et CEFAGRI de l’enseignement agricole, vanessa.forsans@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




Vertus des mobilités africaines #4 : témoignage de Junior aujourd’hui ingénieur qualité

Portrait de Junior TAGNE PETHO, 27 ans, Camerounais, études secondaires au collège Bullier de Saa, aujourd’hui ingénieur qualité chez Nestlé France. 

Je suis arrivé en France à la fin de mes études secondaires dans la ville de Pamiers, au sud de la France où j’ai obtenu un brevet de technicien supérieur agricole en production animale en juin 2015. En effet, originaire du Cameroun d’une famille de producteurs laitiers, j’avais la volonté d’aller plus loin, de maitriser la production la transformation et la valorisation des produits agricoles à l’échelle industrielle et d’acquérir des compétences dans les différents domaines de la filière agricole. Au cours de cette  formation de deux ans,  j’avais acquis des connaissances en élevage, en agronomie, en santé et nutrition animale, en gestion, en génétique et bien d’autres domaines propres à la filière agricole. J’ai ensuite poursuivi par une licence pro « élevage » qui m’a permis en septembre 2016 d’intégrer l’école d’ingénieurs de Montpellier SUPAGRO pour continuer dans la transformation des produits agricoles en industrie agroalimentaire. Cette année de formation et les différents stages que j’ai réalisés m’ont permis de découvrir les différentes techniques de transformation, de conservation, de commercialisation et d’innovation des produits alimentaires… et le domaine pour lequel j’étais fait : la qualité des produits alimentaires.

De 2018 à 2020, J’ai donc choisi de faire une spécialisation en management de la qualité des produits alimentaires et j’ai été admis à l’école d’ingénieurs de PURPAN à Toulouse. Je suis ainsi diplômé de cette école en tant qu’ingénieur qualité.

À ce jour, je travaille chez Nestlé France en tant qu’ingénieur qualité dans le cadre d’un Graduate Programme. Il s’agit d’un parcours en entreprise où les personnes sélectionnées sont envoyées dans différentes missions sur différents postes au sein du groupe pendant 24 mois.

Objectif assigné : monter rapidement en compétences afin d’être prêt pour des postes à responsabilités.

Le site pour lequel je travaille élabore des produits surgelés pour différentes marques du groupe. Au quotidien, je suis les équipes de fabrication pour m’assurer du respect des règles d’hygiène. Je forme également le personnel sur les thématiques de qualité et de bonnes pratiques de fabrication, je suis également les réclamations clients, les résultats d’analyse de produits que nous fabriquons et des matières premières que nous commandons auprès de nos fournisseurs. J’assure aussi le lien entre l’entreprise et les organismes de certifications et je veille au bon respect de la règlementation française et européenne au sein de notre site.

Si, à court terme, je souhaite gagner en expérience, en responsabilité et voir ce qui se fait de mieux dans mon domaine, sur le long terme, je souhaite créer une entreprise innovante dans le secteur de la restauration en France et reprendre l’entreprise familiale et l’exploitation laitière de mes parents au Cameroun. Je n’oublie pas que lorsque mon père m’a permis de venir faire mes études supérieures en France, l’objectif sous-entendu était que je puisse revenir sur la ferme pour développer et pérenniser son activité : production laitière et transformation en yaourts qui à ce moment là était véritablement pionnière au pays…et qui est encore très confidentielle aujourd’hui.

Contacts :

regis.dupuy@educagri.fr, florent.dionizy@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr