Programme « Agri-Tech & Food Business Training » – Nigeria

Le CFAA de La Bretonnière en Seine-et-Marne et le CFPPA Nature du lycée agricole de La Roche-sur-Yon préparent une formation à destination de 20 agro-entrepreneurs nigérians pour février 2024.

Les 24 et 27 juillet 2023, le CFAA de La Bretonnière et le CFPPA Nature de La Roche-sur-Yon ont accueilli Olawale Rotimi Opeyemi, fondateur et PDG de JR FARMS AFRICA (entreprise agroalimentaire implantée au Nigeria, au Rwanda et en Zambie) et Olayemi Olonilua, PDG de Jokun Farms (implanté au Nigeria et en Zambie). Les deux agro-entrepreneurs nigérians étaient accompagnés de Rachid Benlafquih, chargé des programmes Afrique Subsaharienne et Océan Indien à la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER) du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire (MASA).

Il s’agit là de la première étape d’un partenariat en cours de construction, suite à la demande du secteur privé nigérian de bénéficier en France de formations ad hoc destinées aux agro-entrepreneurs africains. Cette demande avait été relayée par la conseillère aux affaires agricoles de l’ambassade de France au Nigeria, Sonia Darracq, qui a sollicité le BRECI (Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale) et son réseau CEFAGRI (Conseil Expertise Formation Agricole à l’International). Un appel à manifestation d’intérêt a alors été lancé à l’ensemble des CFPPA, et parmi les cinq qui se sont proposés, deux établissements ont finalement été retenus.

Avec l’appui du BRECI, le CFAA de La Bretonnière et le CFPPA Nature de la Roche-sur-Yon se sont ainsi mobilisés pour construire un programme de formation complet visant à montrer la diversité et la complémentarité des secteurs et des métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire français dans une perspective intégrée, de la fourche à la fourchette… en anglais !

La première édition se déclinera sur six semaines du 23 février au 16 mars 2024 sur le site de La Bretonnière, puis du 16 mars au 7 avril 2024 sur celui de La Roche-sur-Yon. Elle permettra d’accueillir vingt agro-entrepreneurs africains, principalement nigérians, qui pourront découvrir les multiples facettes de l’agriculture française, son organisation et ses innovations et envisager des partenariats dans plusieurs filières de productions agricoles (volaille, porc, vigne, maraîchage, grandes cultures, bovins, produits de la mer…). Ce sera également l’occasion pour les participants de partager expérience et savoir-faire avec les acteurs de l’agriculture de territoires français, et d’identifier des opportunités de collaboration.

Ce programme témoigne de l’intérêt croissant des agro-entrepreneurs privés nigérians pour l’agriculture et l’agro-industrie françaises.

Visite et signature de la convention de coopération à La Bretonnière

Pour soutenir cette démarche internationale, de nombreux partenaires étaient présents le lundi 24 juillet 2023 pour la signature par O. Rotimi et Fred Numa, directeur du CFAAH de Seine-et-Marne, de la convention de coopération entre JR Farms Africa et le CFAAH de La Bretonnière : Guy Dhorbait, maire de la commune de Boissy-le-Châtel, Antoine Heusèle, président du Conseil d’Administration de l’EPLEFPA de La Bretonnière, Daniel Kiszel, chef d’entreprise Vigne Envie, monsieur et madame Aubry, exploitants EARL du Logis.

À la suite de la signature, plusieurs visites ont permis de donner un avant-goût du séjour et des formations à venir : les installations de l’établissement, son exploitation et son magasin de vente directe ont été parcourus en compagnie de Jean-Claude Wagny, directeur de l’exploitation du lycée agricole de La Bretonnière. Les partenaires nigérians ont ensuite été accueillis à la Ferme du Logis par M. et Mme Aubry.

À lire aussi : article dans la Presse locale, Le Petit Briard du 11 août 2023

Visites et signature de la convention de coopération au Lycée Nature

Le jeudi 27 juillet 2023, la même délégation a été accueillie au lycée Nature de La Roche-sur-Yon, où Régine Chiron, directrice du CFPPA Nature, a signé la convention de coopération avec M. O. Rotimi. Là également, un programme très complet de visites et rencontres avait été préparé, qui a permis à la délégation nigériane de parcourir les quatre pôles de l’exploitation agricole du lycée (volaille, mouton, porc, maraîchage) et son magasin, guidée par Franck Dovonou, jeune ivoirien en service civique, et Nadine Zorzi, secrétaire générale du lycée, très investie dans la coopération internationale de l’établissement, au même titre que Patricia Darjo, la directrice de l’EPLEFPA.

Les visiteurs ont ainsi pu apprécier les modalités d’accueil des futurs participants, les détails du programme de formation et visiter quelques sites qui ont été proposés lors de la formation.  Soit l’atelier de l’eau à La Roche-sur-Yon où Maud Rivard, exploitante agricole, a présenté sa production de spiruline, le village de la Vergne à La Roche-sur-Yon, tiers-lieu collaboratif présenté par Christophe Touchancheau, exploitant agricole en maraîchage biologique et la plateforme de compostage de Dompierre-sur-Yon gérée par Trivalis, où François Gilet (maire de Dompierre-sur-Yon), Éric Bourdet (référent de site et président de l’association), Manon Moreau et Kevin Viguier (chargés de mission biodéchets à Trivalis) ont présenté avec passion le site de compostage et ses enjeux écologiques.

Tous les futurs partenaires n’ont pas pu être rencontrés mais les chefs d’entreprise nigérians ont été impressionnés par la qualité des prestations proposées ainsi que par l’engagement des officiels et des partenaires français des deux établissements.

Rendez-vous donc le 23 février 2024 avec le premier groupe de 20 agro-entrepreneurs nigérians pour débuter la formation au salon international de l’agriculture (SIA) et au MASA à Paris !

 

Pour découvrir les formations des centres : CFAA de La Bretonnière et  CFPPA Nature

Pour connaître les entreprises : JR FARMS AFRICA, entreprise agroalimentaire implantée au Nigeria, au Rwanda et en Zambie et Jokun Farms, implanté au Nigeria et en Zambie.

 

Contacts : Rachid Benlafquih, chargé de mission Afrique subsaharienne / ECSI / expertise à l’international au BRECI/DGER
rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr, Sonia Darracq, conseillère aux affaires agricoles à l’ambassade de France au Nigeria
sonia.darracq@dgtresor.gouv.fr

 




L’expertise de l’enseignement agricole à l’international

La composante « expertise » de la coopération internationale est animée par le réseau CEFAGRI (Conseil Expertise Formation Agricole à l’International), réseau transversal concernant toutes les zones géographiques (Afrique, Amérique latine, Asie, Europe) piloté par le Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale (BRECI) de la DGER. Pour la première fois, des rencontres ont été organisées pour favoriser les échanges entre les divers acteurs de l’expertise à l’international de l’enseignement agricole. Elles ont eu lieu les 30 et 31 mars 2023 au LEGTA Le Chesnoy et en distanciel.

Les « experts » de l’enseignement agricole, confirmés ou en devenir, qu’ils soient enseignants, formateurs, directeurs de CFPPA, d’exploitation agricole, animateurs de résothem’ ou de réseaux géographiques, inspecteurs, chefs de SRFD, sont venus de diverses régions (et même d’Outre-Mer en visioconférence) pour échanger et rencontrer les représentants d’organismes avec lesquels travaille le réseau CEFAGRI, venant quant à eux de Paris (FranceAgriMer, Expertise France, France Éducation International, SFERE) ou de Montpellier (service DEFIS de l’Institut Agro, ICRA, réseau FAR).

L’objet de ces rencontres, qui ont réuni 35 personnes en présentiel et 7 en distanciel, était d’une part de se connaître mutuellement, créer des synergies d’actions, dégager des bonnes pratiques en commun, et d’autre part de partager les besoins en termes de profils d’experts, les opportunités de collaboration, les perspectives d’amélioration de travail en commun.

L’expertise, une composante à part entière de la mission de coopération internationale

Les experts de l’enseignement agricole sont tout simplement des praticiens de terrain(s) qui interviennent dans un esprit de co-construction entre pairs, à trois niveaux : pour les contenus de formation, l’ingénierie de la formation, les référentiels, la pédagogie ; la gouvernance organisationnelle (ancrage territorial, politiques de décentralisation, stratégie d’établissement) ; la gouvernance institutionnelle (pilotage, moyens, certification, inspection). Les profils des experts sont donc variés, à l’instar des participants à ces rencontres.

Si l’Afrique, qui a à relever d’importants défis sociaux et agricoles du fait de sa croissance démographique, offre de nombreuses opportunités de coopération avec l’enseignement agricole français, les terrains d’expertise se trouvent aussi sur les autres continents, comme le montre cette carte des projets en cours :

Les bénéfices pour l’expert de l’enseignement agricole sont multiples, de la valorisation de ses savoir-faire à la réflexion sur ses pratiques professionnelles, en passant par le développement de compétences interculturelles et autres soft skills, sans oublier la motivation pour développer de nouvelles actions de coopération internationale. Aussi l’établissement de l’expert y trouve-t-il son compte en termes d’impact sur la qualité de l’enseignement ou la dynamisation de la coopération internationale avec à la clé un renforcement des mobilités, des propositions de stages, des projets en partenariat…

Dans ce contexte, le réseau CEFAGRI a pour objectifs de conduire l’analyse et la structuration de l’expertise à l’international menée par les établissements de l’enseignement technique agricole, et de rendre visible, lisible et mobilisable son vivier d’experts. Le réseau CEFAGRI se trouve à l’interface d’offres et de demandes d’expertises et propose d’accompagner une montée en compétences des experts.

Retrouvez tous les détails sur ces aspects dans les diaporamas suivants :

 

Des synergies avec divers organismes d’expertise à l’international

Tous les organismes représentés lors de ces rencontres ont exposé leur fonctionnement et leurs liens avec le réseau CEFAGRI.

Le service DEFIS de l’Institut Agro Montpellier :

L’Institut Agro dispose à Montpellier d’un service dédié à l’appui aux enseignements et à la professionnalisation des étudiants ainsi qu’à l’expertise à l’international (développement rural, agroalimentaire, appui aux dispositifs de formation, techniques à supérieurs : le service DEFIS, pour « Développement Expertise Formation Ingénierie pour le Sud », relevant du Pôle Tropiques et Méditerranée. Dans le cadre de ses missions d’ensemblier et de coordonnateur de consortium, le service DEFIS s’inscrit également dans le continuum FRIDA (Formation Recherche Innovation Développement Appui à l’enseignement technique), et collabore régulièrement avec l’enseignement technique agricole, ce qui a été le cas à l’occasion du projet AFOP au Cameroun depuis plus de dix ans, ainsi que pour le projet AMES au Congo. Ce Projet d’Appui à la Modernisation de l’Enseignement Supérieur de la République du Congo, se déroulant de 2021 à 2024 pour un budget total de 600 000 euros porté par Expertise France et l’Agence Française de Développement (AFD), comprend quatre composantes que sont la formation par la recherche, des stages de perfectionnement en France, la réforme des référentiels, l’ingénierie technique. C’est dans cette quatrième composante que l’enseignement technique agricole intervient par la mobilisation d’un directeur d’atelier technologique de lycée agricole en tant qu’expert technique en appui à l’élaboration du business plan du Centre Multiservices de Valorisation des Bioressources prévu par le projet à l’Université Marien N’Gouabi de Brazzaville.

France Éducation International :

France Éducation International (FEI), établissement placé sous la tutelle du Ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, coordonne de nombreux projets de coopération à travers le monde, dans ses différents domaines d’expertise que sont la coopération en éducation et formation, l’appui à l’enseignement du/en français, et la reconnaissance des diplômes étrangers.

FEI a formulé avec le BRECI/DGER une proposition technique qui a été retenue par le Bénin dans le cadre de son important projet de réforme de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels. Trente lycées techniques agricoles doivent être opérationnels dans les prochaines années. Pour ce faire, une dizaine d’experts de l’enseignement agricole français sont mobilisés autour d’un chef de projet de FEI pour effectuer des missions au Bénin concernant l’élaboration des programmes de formation, des listes d’équipements et la production de ressources pédagogiques de ces nouveaux lycées agricoles.

Le réseau FAR :

Ce réseau international, fort de dix-huit pays membres, a pour mission d’améliorer les dispositifs de Formation Agricole et Rurale.

L’expertise telle que pratiquée par le réseau FAR a pour spécificités de répondre à la demande d’un pays et/ou de l’AFD, avec souplesse et agilité, en favorisant l’expertise Sud, en lien avec le continuum recherche-formation.

Le réseau FAR souhaite renforcer et élargir ses partenariats, notamment avec l’enseignement technique agricole (le réseau FAR fait déjà partie du consortium du projet FABéOc porté par les lycées agricoles de Castelnau-le-Lez et Riscle) et via le réseau CEFAGRI.

FranceAgriMer :

Sous tutelle du Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire (MASA), FranceAgriMer est l’établissement national des produits de l’agriculture et de la mer, un lieu d’information, d’échange, de réflexions stratégiques, d’arbitrage et de gestion pour les filières françaises de l’agriculture et de la pêche. Par son unité CIPAC (Commission internationale et politique agricole commune), FranceAgriMer assure l’ingénierie des projets de coopération internationale dans le champ de compétences du MASA, hors vétérinaire.

Parmi les projets menés par FranceAgriMer avec la DGER, nous pouvons citer le soutien à un développement rural inclusif et durable en Amérique latine (Équateur, Pérou, Colombie, Bolivie, Paraguay) par la revalorisation et l’accès des jeunes à la formation technique et professionnelle agricole et para-agricole, projet clôturé en 2022.

De même, FranceAgriMer est engagé auprès de la DGER dans le soutien au développement de la formation professionnelle au sein des ISEP (Instituts supérieurs d’enseignement professionnel) au Sénégal, via des missions au Sénégal et des visites d’étude en France.

FranceAgriMer et la DGER travaillent également ensemble dans le cadre d’un accord de partenariat avec l’Algérie pour l’appui à la mise en place d’un centre d’excellence en production laitière.

Dans ces cas, FranceAgriMer organise la logistique des missions des experts mobilisés par le réseau CEFAGRI.

SFERE :

La Société Française d’Exportation des Ressources Éducatives est un bureau d’étude spécialisé dans la gestion de programmes de mobilités d’étudiants internationaux ainsi que dans le conseil et l’assistance technique visant la modernisation des systèmes éducatifs et de formation technique et professionnelle des pays en développement.

Si les liens entre SFERE et le MASA se caractérisent par vingt ans d’actions concrètes de coopération avec divers pays, la première collaboration de SFERE avec le réseau CEFAGRI se fait en 2023 sur le PAFAR (Projet d’appui à la formation agricole et rurale) en Angola. Ce projet de grande ampleur (35 millions d’euros de l’AFD et 5 de l’Union européenne) a pour objectif de revitaliser le système de formation agricole au niveau de l’enseignement secondaire dispensé dans douze instituts techniques agricoles répartis dans le pays, en s’appuyant sur le modèle de l’enseignement technique agricole français. Ainsi, avec un consortium comprenant l’Institut Agro, IRAM, Forhom et Foodprocessing, SFERE et la DGER via le BRECI et le réseau CEFAGRI ont élaboré une proposition technique, retenue par l’Angola, impliquant divers profils d’experts de l’enseignement agricole français.

Expertise France :

Filiale du groupe AFD, Expertise France a pour cœur de métier la coopération technique internationale, avec plus de 50% de son activité en Afrique. Diagnostics, ateliers de concertation, formations : les modalités d’appui proposées par Expertise France sont variées et complémentaires, permettant de répondre à des besoins de court terme comme de concevoir des accompagnements sur le temps long. Son expertise est plurisectorielle, avec par exemple un pôle agriculture qui relève de son Département développement durable.

Pour ses projets à venir impliquant des besoins en formation agricole, Expertise France reste en contact avec le réseau CEFAGRI pour identifier les experts idoines.

Explor :

Proposant du mécénat de compétences au service des projets de coopération internationale, le dispositif Explor est mis en œuvre dans cinq réseaux régionaux multi-acteurs (RRMA). Il permet de mobiliser des salariés, des fonctionnaires, des retraités disposant d’une compétence pour des missions courtes (une à deux semaines) à l’étranger. Ce dispositif s’adresse aux acteurs de la solidarité internationale basés en régions (associations, entreprises, collectivités) souhaitant bénéficier d’une expertise en vue de préparer, mettre en œuvre ou évaluer leurs projets. Les missions  Explor sont financées pour moitié par le RRMA et pour moitié par l’organisme bénéficiaire.

Le RRMA (tel Centraider en région Centre-Val de Loire) se chargeant de la recherche d’experts peut faire appel au réseau CEFAGRI en cas de besoin d’expertise dans le domaine de la formation agricole.

ICRA :

ICRA-global est une fondation dont le siège est aux Pays-Bas, le bureau à Montpellier, avec des représentations en Afrique de l’Ouest et de l’Est et en Amérique latine. Sa vocation est de participer à l’épanouissement de la jeunesse dans le développement rural des pays du Sud, de former des formateurs et professionnels de l’appui-conseil et de fournir des services dans les domaines de l’éducation et de l’agribusiness.

Des passerelles avec le réseau CEFAGRI sont envisagées en fonction des opportunités de projets.

Ces diverses présentations ont donné lieu à des échanges avec l’ensemble des participants, qui ont notamment fait ressortir les valeurs communes : l’expertise à l’international se mène dans un esprit de co-construction, de réciprocité, de partenariat gagnant-gagnant, relayant des politiques publiques telles que celles relatives aux transitions agroécologiques, au bien-être animal, à l’agriculture familiale (sans pour autant négliger l’agribusiness), à l’appui aux filières, en misant sur le continuum formation-installation.

Des échanges de pratiques fructueux entre experts de l’enseignement agricole

La seconde journée de ces rencontres a été dédiée aux témoignages des participants et à leurs échanges de pratiques quant à la participation à des missions d’expertise à l’international, dont voici un exemple : partage d’expérience sur 10 ans de missions en Colombie – par Sandrine Belvèze. Ainsi, un enseignant en agronomie a évoqué sa participation à la co-écriture des référentiels de licence en agriculture biologique de l’Université du Sine Saloum (Sénégal) ; un directeur d’exploitation agricole a parlé de sa mission en Côte d’Ivoire sur le partage de pratiques pour enseigner à produire autrement pour les transitions et l’agroécologie dans le cadre du projet FABA ; une formatrice en CFPPA a présenté ses activités d’expertise en hydraulique et hydrologie ; une chargée de mission en EPL a fait part de son expérience relative à un projet international sur la transhumance ; un enseignant en génie alimentaire a relaté le déroulement de ses missions d’expertise en Russie et en Algérie… Quant aux participants moins expérimentés, ils ont exprimé leur intérêt, leurs motivations pour ce type de coopération internationale. Ces échanges ont aussi permis d’expliciter la notion d’expert, voire de la démystifier.

Dans un deuxième temps, des pistes de préparation de missions ont aussi été abordées. Il s’est agi, avec l’appui et les exemples de missions et de profils d’experts proposés par Expertise France, de voir comment appréhender des termes de références, présenter un CV qui mette en avant les compétences requises pour le projet.

A l’issue de ces rencontres, l’appréciation des participants tient en ces mots :

Tous les participants ont exprimé leur souhait de pouvoir se retrouver régulièrement dans ce type de configuration, très structurant, qui permet de créer du lien, du collectif. On retiendra donc que l’expérience est à renouveler. Ainsi, le comité de pilotage du réseau CEFAGRI initialement prévu va évoluer vers un groupe de concertation sur l’expertise en formation agricole et rurale, auquel participeront tous les organismes présents intéressés. Quant aux experts de l’enseignement technique agricole, ils se verront proposer d’autres types de regroupement, en particulier des temps de formation et de préparation des missions de courte durée à l’international, qui pourront s’organiser en lien avec FranceAgriMer et Expertise France.

Enfin, ces rencontres, en présentant une vision globale des acteurs de l’expertise à l’international de la formation agricole et rurale, ont confirmé le fait que le réseau CEFAGRI répond à une attente de synergie, de mise en lien, pour aller dans le sens d’une mobilisation en « équipe France » de cette expertise.

Pour voir les différentes présentations : DEFIS de l’Institut Agro Montpellier, France Éducation International, Le réseau FAR, FranceAgriMer, SFERE, Expertise France, Explor, ICRA

 

Contacts : Vanessa FORSANS, animatrice du réseau CEFAGRI de l’enseignement agricole, vanessa.forsans@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, chargé de coopération Afrique / ECSI / expertise à l’international au BRECI, Direction générale de l’enseignement et de la recherche – MASA, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 

 

 

 

 




Des retrouvailles attendues !

Des lycées agricoles de la Région Bourgogne Franche-Comté accueillent huit jeunes chiliens en stage après 2 ans de privation de mobilité.

Du 09 novembre au 01 décembre 2022, Agustin Olmos, Jorge Luis Villar, Benjamin Cáceres, Benjamin Fernandez, Magdalena Berrios, Alex Acuña, Alan Zúniga et Danai Guzmán,  huit jeunes chiliens du « Liceo Agricola San José de Duao », situé dans la Région du Maule au centre du Chili, sont arrivés en France pour effectuer des stages techniques dans des exploitations agricoles de différentes filières.

La dynamique mise en place depuis 2011 au sein du réseau Chili et des établissements chiliens partenaires de la « Sociedad Nacional Agricola-SNA Educa » avait été bouleversée, suite à  l’interruption ou l’annulation des mobilités entre la France et le Chili, en raison des différentes mesures prises par les états pour faire face à crise sanitaire en 2020.

L’amélioration de la situation sanitaire et la motivation des jeunes ainsi que des équipes dirigeantes et pédagogiques des établissements membres du réseau dans les deux pays ont permis la reprise de la mobilité.

Dans un premier temps, les jeunes chiliens ont bénéficié d’un programme d’accueil construit par les établissements agricoles partenaires de la Région Bourgogne Franche Comté, dont le CFPPA de Château Chinon, Le Lycée de Fontaines, le Lycée de Mancy et le CFPPA de Beaune.

Les apprenants ont ensuite effectué une période de stage dans des exploitations agricoles qui les ont chaleureusement accueillis. Agustin Olmos, Jorge Luis Villar y Benjamin Cáceres, ont découvert les truites arc-en-ciel, les truites fario et les saumons de fontaine dans l’exploitation piscicole de Château Chinon. Alan Zúniga et Danai Guzmán ont participé aux activités des ateliers vaches laitières, bovins à viande et à l’atelier avicole de l’exploitation du Lycée de Fontaines. Benjamin Fernandez, Magdalena Berrios y Alex Acuña, ont été accueillis dans la ferme équestre du Lycée de Mancy.

Marta Jara, enseignante en mathématiques, a rejoint les jeunes chiliens sur chaque lieu de stage pendant tout leur séjour en France.

Le CFPPA de Beaune a été le point de retrouvailles pour les stagiaires et enseignants chiliens ainsi que pour d’autres étudiants et professeurs argentins séjournant au Lycée de Fontaines.

Après Beaune, nos amis chiliens et argentins se sont retrouvés à Paris où ils ont profité de la ville lumière avant de reprendre l’avion de retour vers leurs pays respectifs le 1 décembre 2022.

Contact: Lilia ALVAREZ, Animatrice du Réseau Chili, lilia.alvarez@educagri.fr

 




Buenos días

Faisons un focus sur l’appui à l’enseignement agricole pour les actions menées du côté de l’Amérique du Sud et plus précisément la côté ouest… Nous rencontrons Lilia Alvarez, l’animatrice en charge du Réseau Chili.

Au niveau national, les animateurs de réseaux géographiques fédèrent les actions menées par les établissements de l’enseignement agricole. Ils conseillent et mettent en relation les acteurs travaillant sur un même pays ou une zone géographique ou bien sur une thématique (Education à la citoyenneté et à la solidarité internationale, appui et expertise, programmes européens Erasmus +) en appuyant les établissements et les acteurs dans leurs projets.

 Bonjour Lilia !

Buenos Días ! Je suis en charge du Réseau Chili depuis septembre 2022 et c’est d’ailleurs pour moi la première fois que j’ai la responsabilité d’une mission nationale d’animatrice.

Quel est votre parcours professionnel ?

Rattachée au CFPPA de Beaune, je suis en charge depuis 2013 de la coopération internationale, des partenariats et des programmes d’échange avec les différents pays et récemment du programme Erasmus+.

Dans quel contexte avez-vous abordé la coopération internationale ? sur quel(s) pays ou quelle(s) zone(s) ?

Depuis plus de vingt ans notre établissement est présent en tant qu’acteur de la coopération et nous a rendu visible auprès de l’enseignement agricole en général, de la filière viti-vinicole et des collectivités territoriales de notre région.

Nous avons deux programmes phares : un avec l’Afrique du Sud où nous travaillons de concert avec nos partenaires dans la Région du Cap Occidental depuis l’année 2001 [dans le cadre de la coopération décentralisée] et un autre avec le Chili, dans la Région du Maule ou nous travaillons étroitement avec nos différents partenaires depuis l’année 2009 autour des thématiques viti-vinicoles.

D’autres programmes d’échanges, de projets et d’actions ponctuelles sont en cours avec la Nouvelles Zélande, La Colombie, la Chine, l’Allemagne, la Hongrie et l’Espagne.

Quelle opportunité vous a amené à intégrer cette mission et pourquoi avoir postulé pour une mission d’animatrice ?

Un appel à candidature publié en mai 2022 m’a permis de me présenter pour l’animation du réseau Chili de l’enseignement agricole, piloté par la DGER.

Premier Forum Franco Chilien – 2014

A de nombreuses reprises, j’ai eu l’occasion de me rendre au Chili dans le cadre des partenariats existants avec mon établissement, pour accompagner des apprenants et des formateurs en mobilité. D’autres opportunités m’ont permises d’acquérir une parfaite connaissance du pays dans le cadre du Forum Franco Chilien de 2014 ou la mise en place et le suivi de projets ainsi que pour l’organisation et la participation à l’accueil de délégations institutionnelles.

Ces diverses expériences vécues et l’idée de collaborer avec d’autres établissements agricoles pour l’enrichissement du réseau Chili m’a motivé à postuler pour cette mission.

En quelques mots, quels sont les objectifs que vous allez poursuivre pour le réseau  ?

Les objectifs à poursuivre pour le réseau en tant qu’animatrice et accompagnée par les membres du Réseau Chili seront de consolider les coopérations existantes, contribuer à l’émergence de nouveaux partenariats et accompagner le réseau dans la conduite de partenariats. Ma mission sera d’assurer la veille sur les évolutions de l’appareil éducatif et leur potentiel impact sur les coopérations.

Pouvez-vous partager un axe de coopération qui caractérise votre nouvelle mission ?

Après cette période de crise sanitaire qui a perturbé le bon déroulement des partenariats, il me semble important de favoriser la reprise des échanges de jeunes, de consolider les partenariats et de motiver les établissements à rejoindre la dynamique de notre réseau.

Cette dynamique qui est le fruit des contributions de ses membres ainsi que des idées avec le soutien apporté par l’animateur évidement.

Dans le contexte particulier de 2021, comment abordez-vous l’organisation du réseau, la « reprise » des contacts avec les membres du réseau et les partenaires étrangers, quel outil vous servez-vous ou avez-mis en place ?

J’ai pris l’animation du réseau en septembre 2022, juste après l’organisation du deuxième forum franco-chilien qui a eu lieu à l’EPL du Bourbonnais dans l’Allier (03) du 30 mai au 1er juin 2022, auquel une dizaine d’établissements chiliens et une vingtaine d’établissements français ont participé.

Cette rencontre a stimulé le réseau permettant aux établissements présents de confirmer leur souhait de relancer les partenariats existants, d’en envisager et d’en signer de nouveaux. D’ailleurs, deux délégations d’établissements chiliens se sont rendues en France à la rentrée 2022 pour envisager de nouveau partenariats.

Actuellement, je reprends contact avec les établissements agricoles français et chiliens afin d’effectuer une mise à jour des membres du réseau et de pouvoir établir une cartographie des établissements partenaires français et chiliens.

Dans cet ordre d’idées, une mission collective des établissements agricoles français au Chili en 2023 est envisagée dont les objectifs seraient, entre autres, de renforcer les liens entre établissements et intégrer de nouveaux partenariats en lien avec de nouvelles filières professionnelles.

Pour finir sur une note culturelle, quelle référence vous tient à cœur (artistique, scientifique, philosophique, linguistique…etc.) et représente, pour vous, le Chili ?

Je ne parlerai pas d’une mais de plusieurs références au Chili comme par exemple Pablo Neruda, une grande voix de la poésie chilienne prix Nobel de littérature engagé pour la liberté et la fraternité en harmonie avec la nature. Violeta Parra a remis à l’honneur la musique traditionnelle chilienne, sa chanson la plus connue étant « Gracias a la Vida ».

Et Michelle Bachelet est la première femme élue présidente au suffrage universel direct en Amérique du Sud. Dans un autre domaine, Condorito est un personnage de bande dessinée typiquement « chilien », hybride entre un condor, symbole des Andes et l’homme du peuple. Il a été créé en réaction à la forte influence des bandes dessinées Disney.

Chi, chi, chi, le, le, le, Viva Chile !

Contact: Lilia ALVAREZ, Animatrice Réseau Chili de l’enseignement agricole, lilia.alvarez@educagri.fr