Les étudiants forment les pros !

10 étudiants de BTSA du lycée agricole « Emile Boyer de La Giroday » EPLEFPA Forma’Terra de l’Ile de La Réunion ont organisé une formation pratique en agroécologie d’une semaine pour 18 agri-entrepreneurs Mauriciens.

C’est dans le cadre du Module d’Initiative locale – MIL « Projet agronomique » que 8 étudiants BTSA Développement de l’Agriculture des Régions Chaudes (DARC) et 2 étudiantes de BTSA Technico-Commercial (TC) ont organisé et animé une semaine de formation aux pratiques agroécologiques en maraichage autour de la création d’un potager sur le domaine d’AGRIA (ancienne compagnie sucrière de Bel Ombre, filiale du groupe Rogers) au sud-est de l’Ile Maurice.

Cette semaine de travaux pratiques s’intègre dans le programme de formation professionnalisante des 18 agri-entrepreneurs mauriciens lancé par AGRIA, financé par Héritage Villa Val riche. Ce programme est organisé et encadré par le RTC (Regional Training Center), l’ institut de formation du secteur sucre de l’Ile Maurice. Aujourd’hui, l’institut s’oriente dans ses formations à l’agriculture durable pour répondre aux besoins de la transition agroécologique souhaitée par l’ensemble des acteurs de l’agriculture mauricienne.

Se qualifier par la transmission

Présentation du programme d’activités par les étudiants BTSA aux agri-entrepreneurs mauriciens

Lancement des travaux de création du potager

La participation des étudiants de FORMA’TERRA financé par les fonds Européens INTERREG de la Région Réunion a permis d’atteindre un double objectif  et un bénéfice partagé. D’une part,  les étudiants en BTSA ont été placés en situation concrète de professionnalisation de technicien agricole les obligeant à mobiliser leurs connaissances en agroécologie. D’autre part, les 18 étudiants mauriciens, principalement des femmes, ont atteint un niveau de qualification en transmettant les savoirs et la mise en œuvre des principes et pratiques agroécologiques nécessaires à la conduite d’un potager en agriculture raisonnée : mulch*, associations de cultures, rotations, plantes de services, compost, butte permacole, gestion de l’eau, wicking bed**,  fertilisation organique, dispositif de protection agroécologique par les aromatiques et bandes fleuries.

* traduction : * paillis, **lit fumant

Traçage et « mulching » des allées

L’enjeu du projet était important pour le groupe d’étudiants réunionnais car il fallait qu’en moins de 5 jours non seulement le jardin soit créé mais aussi que les 18 étudiants mauriciens soient en capacité de reproduire la création de ce type de jardin sur des parcelles mises à disposition par le groupe AGRIA.

100% bénéfice du « zéro km »

Selon le service communication du groupe Rogers auquel appartient AGRIA ce projet baptisé « Zéro Kilomètre » vise à assurer le développement de l’entrepreneuriat régional durable ainsi que l’inclusion, l’autonomisation et la création d’emploi. Il permettra aux participants d’acquérir en outre les aptitudes nécessaires pour cultiver et pérenniser leurs productions agricoles. Le nom « Zéro Kilomètre » synthétise également l’ambition d’Agrïa d’une part de renforcer davantage la proximité et les opportunités de collaboration avec les communautés avoisinantes et d’autre part de favoriser les circuits courts entre les produits issus de cette production et les réseaux de distribution notamment à travers les hôtels situés dans la région. Répartis sur trois modules totalisant 114 heures d’apprentissage, ces ateliers professionnalisants visent enfin à sensibiliser les bénéficiaires et les communautés adjacentes à la notion d’agriculture saine et durable.

Selon Thierry Sauzier, Chief Executive Officer d’AGRIA, « Cette initiative, comme son nom l’indique, s’inscrit dans une perspective visant à encourager l’entrepreneuriat durable, les circuits courts et le développement d’une économie circulaire dans la région de Bel Ombre, […] toutes les récoltes produites, pendant et après cette formation, seront achetées par les hôtels de Heritage Resorts pour ensuite être sublimées en cuisine par les chefs de ces établissements. L’ambition est de pouvoir assurer aux visiteurs que les mets présentés dans leurs assiettes sont le fruit du labeur de personnes formées, issues des régions avoisinantes, qui bénéficient ainsi de leur contribution à la vie et l’économie du pays ».

Pari réussi

Avant la réalisation du jardin sur Maurice, après plusieurs semaines de préparation au lycée agricole et de réunion d’échanges en distanciel avec les responsables d’AGRIA, le groupe d’étudiants BTSA a proposé un plan de jardin répondant aux besoins de la société, un programme de formation, un livret de fiches techniques sur les pratiques agroécologiques et des ateliers mis en œuvre sur une semaine.

Une fois sur place le groupe a réussi en 5 jours à mettre en œuvre son programme de formation et à finaliser le potager pour le présenter devant les partenaires le vendredi. Ce même jour les 18 agri-entrepreneurs mauriciens ont reçu un certificat de participation à une semaine de formation en agroécologie de FORMA’TERRA et une attestation de formation de RTC.

Restitution des travaux réalisés en fin de semaine sur le jardin par les étudiants BTSA

 

 

 

 

 

 

Retrouvez le projet en vidéo :

FORMA’TERRA poursuit ses formations en agroécologie auprès d’autres acteurs mauriciens

Avec l’appui de l’antenne de la Région Réunion à Maurice, 2 formateurs du CFPPA FORMA’TERRA, spécialisés en agroécologie et en irrigation, ont pu conduire plusieurs formations sur la semaine du projet d’AGRIA.

Une formation a été dispensée à 15 petits agriculteurs et agricultrices des quartiers défavorisés de la capitale Mauricienne, Port Louis. Cette intervention s’inscrit dans le cadre du programme Save our common home coordonné par Pascal Laroulette et portée par l’ONG Action for Environnement Protection qui vise l’autonomie alimentaire des familles mais aussi la production de fruits et légumes sains.

Formation des femmes agricultrices aux Pailles Port Louis  programme « Save Our Common Home projet »

 

 

Le programme de coopération éducative transfrontalière des établissements du Réseau des Établissements Agricoles Professionnels de l’Afrique Australe et Océan Indien – REAP AAOI est cofinancé par l’Union Européenne et La Région Réunion.

Pour en savoir plus sur les structures partenaires : Bel Ombre, filiale du groupe Rogers) au sud-est de l’Ile Maurice, RTC (Regional Training Center), l’institut de formation du secteur sucre de l’Ile Maurice, l’ONG Action for Environnement Protection

Contacts :

Didier RAMAY, animateur réseau géographique AAOI pour l’enseignement agricole français – EPLEFPA FORMA’TERRA, didier.ramay@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise Internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 

 




Thierry, aviculteur près d’Abidjan après un service civique au lycée agricole de Vire

Ma mission de service civique au LPA de Vire

Alors étudiant à l’INFPA, j’ai effectué de novembre 2018 à juin 2019 une mission de service civique au LPA de Vire, en binôme avec mon collègue Jean-Pierre Ouattara. Cette mission, intitulée « Gestion et analyse fonctionnelle d’un circuit court« , m’a permis de recevoir et transmettre le sens des valeurs civiques et de contribuer au renforcement du lien social. C’était également une opportunité de développer et d’acquérir de nouvelles compétences, entre autres le sens de l’écoute, la vivacité, l’autonomie, l’esprit d’initiative, mais aussi la connaissance d’une chaîne de fabrication de conserve, la création d’étiquettes et le sens de la vente.

Pour avoir plus de précisions sur mon expérience, vous pouvez consulter le témoignage que j’ai partagé lors des rencontres du réseau Afrique de l’Ouest au LEGTA Le Chesnoy :

La création de mon activité avicole en Côte d’Ivoire

Mon activité actuelle est la production de volaille de chair pour la consommation. Je la conduis à Songon-M’bratté (à 20km d’Abidjan et 7 de Dabou). Je suis le propriétaire et gérant. J’ai reçu l’aide de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration, en collaboration avec le Cabinet Forscot en Côte d’Ivoire. J’ai bénéficié de 4500€. Actuellement j’élève environ 1000 poulets, divisés en 3 vagues pour ne pas manquer de produits et maintenir ma clientèle.

Mon projet à court terme c’est d’augmenter le nombre de sujets que j’ai actuellement. Je souhaite aussi diversifier mon activité et ouvrir un maquis restaurant afin d’écouler plus rapidement et à meilleur prix ma production, tout en valorisant le savoir acquis lors de mon service civique.

Contacts :

vanessa.forsans@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr