La Colombie en équipe France

Une délégation du ministère de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt a organisé une mission pour rencontrer ses homologues Colombiens en septembre 2024 afin d’initier un projet d’envergure sur l’Appui à la réforme rurale, intégrant également les questions de formation.

Dans le cadre d’un projet Fond Equipe France FEF «Appui à la réforme rurale intégrale» en Colombie (ARRIC), une délégation du Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de la Forêt (MASAF), composée de M Benoît Assémat, du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), Mme Marie Cambo, de la Direction Général de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE), M Gerardo Ruiz, de la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER), Mme Magali Loupias, co-animatrice du réseau Amérique latine de l’enseignement agricole et de M Alexandre Martin, Conseiller agricole à l’Ambassade de France au Mexique (avec compétence sur la Colombie), s’est déplacée en Colombie du 17 au 27 septembre 2024. Une mission qui s’est déroulée en deux étapes.

Une première étape de la mission est basée sur Bogotà et est organisée par l’Ambassade de France. La mission a permis de réunir tous les acteurs des différentes institutions engagées dans ce FEF et ainsi de mieux comprendre leurs attentes : Ambassade de France en Colombie, MASAF, Ministère de l’agriculture et du développement rural (MADR), Agence de développement rural (ADR), Agrosavia (équivalent d’INRAE) et le CIRAD.

Elle a permis surtout de mieux comprendre l’enjeu de la politique gouvernementale colombienne sur la réforme agraire et les attentes des organisations paysannes, indigènes et afroamérendiennes. Par ailleurs, dans le cadre de la Cop 16, la délégation française a été invitée à participer au VI Congrès sur l’agroécologie pour partager son expérience en termes de politique de transitions agroécologiques.

L’ARRIC, intégré dans la politique colombienne

La réforme rurale est un pilier central du processus de paix en Colombie, comme moyen de mettre fin au conflit armé interne, et en constitue le chapitre I de l’accord de paix de 2016 signé avec la guérilla des FARC-EP. Le Président Gustavo Petro en a fait une priorité de son mandat et la France s’est engagée au plus haut niveau à travailler avec le Colombie sur ce sujet.

Dans ce contexte, un dialogue a été mené avec le ministère de l’agriculture colombien depuis 2022 et a conduit à l’élaboration d’une feuille de route entre les Ministères de l’agriculture des deux pays (en cours de signature) et à la co-construction d’un projet sur financements du Fond-Equipe-France (FEF), associant étroitement les deux ministères.

Pourquoi monter un FEF ?
La Colombie et la France signent un protocole d’accord d’un million d’euros pour renforcer la réforme rurale intégrée

L’objectif global de ce FEF est d’accompagner le gouvernement colombien à réussir la mise en œuvre de la réforme rurale intégrale. Ce projet d’1 million d’euros se structure en 3 composantes, la première consiste à renforcer le système colombien de formation, de conseil et d’innovation agricoles, en mettant l’accent sur la transition agroécologique.

Par ailleurs, il est essentiel de renforcer l’associativité et le travail coopératif rural avec des mécanismes de politique publique pertinents et adaptés, encourageant la production de produits frais et transformés.

Enfin, le troisième objectif est de promouvoir l’articulation, la visibilité et la participation des acteurs publics et privés pour la construction de politiques publiques en faveur de l’agroécologie.

Le projet associe le MASAF (DGER, DGPE) et il est mis en œuvre par FranceAgriMer et Agronome Vétérinaire Sans Frontières AVSF, sous la supervision de l’Ambassade de France.

Une deuxième étape, organisée le Service national d’apprentissage (SENA) et l’organisation paysanne ASPROCIG, a permis à la délégation de visiter deux départements de la Colombie : la région de Bolivar en lien avec le développement du projet FEF et celle de Magdalena plus spécifiquement pour la mise en place de partenariat pédagogique et technique. Cette étape a permis de visiter deux établissements de formation professionnelle agricole du SENA, de rencontrer l’organisation ASPROCIG et de visiter cinq exploitations agricoles des membres de l’organisation, menant des activités tournées vers l’agroécologie.

Dans la région de Magdalena, en plus de la visite du centre Sena acuicola y agroindustrial Gaira, il a été planifié une rencontre avec des responsables des parcs naturels nationaux de la région.

Cela a été l’occasion de rencontrer les nouveaux acteurs du SENA très engagés dans la coopération avec la France, de visiter les installations des établissements, d’échanger avec les équipes de direction, les enseignants et les apprenants. Ceci a permis de recueillir des informations sur les partenariats antérieurs, d’identifier des éléments à améliorer dans la mobilité des apprenants colombiens en France.

Des colombiens en immersion

 

Dans le cadre des partenariats franco-colombiens, signés depuis 2016, entre les lycées agricoles du MASAF et des centres éducatifs du Service National de l’Apprentissage (SENA) en Colombie, 36 apprentis ont été accueillis dans des lycées agricoles français de différentes régions. Ces étudiants, issus de familles défavorisées, proviennent des plusieurs régions colombiennes, dans un soucis de diversité géographique.

Tous les membres de la délégation française, aux côtés des collègues de l’Ambassade de France, ont pu participer à la journée d’accueil et de préparation au départ des apprentis, organisée par le SENA à Bogota. Cela a été une belle opportunité pour échanger avec les jeunes, entendre leurs attentes et leur inquiétudes par rapport à cette mobilité en France.

Les Lycées français de Fontlabour à Albi, Subdray à Bourges, Auzeville à Toulouse, Montmorot, Montargis du Chesnoy, Libourne Montagne à Bordeaux, Théza à Perpignan, les Campus des Pouilles à Angers, de Saint François la Cadène à Labège, du Buat à Maule, la MFR de Dax Oeyreluy, les Instituts François Marty à Monteils, Jean Errecart de Saint Palais, les lycées de Bonne Terre à Pezenas, de La Touche à Ploermel, Giel Don Bosco de Giel, de Tournus et de Savy Berlette, et un viticulteur béarnais ont manifesté leur intérêt pour ce projet d’accueil, qui a lieu pour la troisième fois, reflet de l’engagement des établissements des deux pays.

Journée de préparation au départ

C’est pour tous les apprentis colombiens la première expérience de mobilité en France. Ils sont tous en immersion dans les établissements agricoles pour mieux appréhender le monde agricole et découvrir les formations de l’enseignement agricole technique et supérieur français. Ils sont aussi en exercice pratique sur les exploitations des établissements, ils participent à des visites techniques et touristiques, assistent à des cours, participent aux activités socio-culturelles du lycée et ils partagent la vie culturelle avec les jeunes étudiants français.

Des échanges qui vont aussi impacter la communauté éducative des établissements français et qui vont déclencher de futures mobilités, cette fois-ci, en Colombie.

Lire aussi l’article Colombia y Francia suscriben memorando por un millón de euros para fortalecer la Reforma Rural Integral

Magali LOUPIAS, animatrice du Réseau Amérique Latine de l’enseignement agricole, magali.loupias@educagri.fr




Des jeunes colombiens en immersion

20 jeunes étudiants colombiens en stage découverte dans 11 établissements de l’enseignement technique et agricole français

Dans le cadre de partenariats franco-colombiens, signés depuis 2016 entre les lycées agricoles du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire et des centres éducatifs du Service National de l’Apprentissage en Colombie, 20 jeunes étudiants de familles défavorisées  et issus d’établissements du SENA de diverses régions colombiennes, sont accueillis un mois du 13 septembre au 13 octobre 2023. dans plusieurs lycées français de différentes régions (Centre, Bourgogne-Franche-Comté, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Ile-de-France, Nouvelle-Aquitaine).

Les LEGTA* des 6 régions et un viticulteur béarnais ont manifesté leur intérêt et leur engouement pour cet accueil qui a lieu pour la troisième fois.

* LEGTA de Fontlabour à Albi, Subdray à Bourges, Auzeville à Toulouse, Capou à Montauban, Nevers Cosne Challuy, le Valentin à Valence, Montmorot, Le Buat à Maule, MFR de Dax Oeyreluy , Théza à Perpignan

C’est pour tous les jeunes colombiens la première expérience de mobilité en territoire français. Ils sont en immersion dans les établissements agricoles pour mieux appréhender le monde agricole et découvrir les formations de l’enseignement agricole technique et supérieur français.

Ils réalisent également des exercices pratiques au sein des exploitations pédagogiques des établissements touchant à tous les domaines de la production animale et végétale, en passant par la transformation des produits agricoles jusqu’à la commercialisation.  Ils participent à des visites techniques et touristiques dans le territoire, assistent à des cours, participent aux activités socio-culturelles du lycée et partagent la vie culturelle des  jeunes étudiants français.

Des échanges qui vont impacter la communauté éducative des établissements français et qui vont déclencher dans le cadre de la réciprocité de futures mobilités de jeunes français en BTSA de différentes filières comme ACSE, Production horticole, paysagisme…

Contact : Magali Loupias, animatrice du réseau Amérique Latine – magali.loupias@educagri.fr

 




Un Colombien chez les Ch’tis

Un Colombien, en service civique au campus de Wagnonville, vit une expérience unique de découverte des pratiques agroécologiques et de la vie de l’établissement agricole qui l’accueille.

Mi estancia como voluntario en Francia, en solo un mes ha sido una experiencia única y enriquecedora, cada momento de interacción con las personas es un aprendizaje mutuo de cultura e idioma, lo cual para mi es gratificante y me entusiasma a cada día seguir compartiendo y enseñando mi país y de igual forma aprendiendo, en el poco tiempo que llevo he logrado adaptarme de una buena manera al lugar y es gracias a las personas con las que interactuó, las cuales son muy amables en cada momento haciéndome sentir muy cómodo, hasta el momento solo tengo palabras de agradecimiento con cada uno de ellos. – Témoignage de Roberto Arturo Correa Jaramilla, à Douai, le 3 avril 2022

Dans le cadre des projets de coopération avec le Service National d’Apprentissage (SENA), le Réseau Amérique latine de l’enseignement agricole a proposé à l’EPL de Douai, expérimenté dans l’accueil de plusieurs jeunes brésiliens en Service Civique, d’accueillir Roberto Arturo Correa Jaramilla, jeune colombien issu du centre SENA de Buga (région de la Vallée du Cauca), pendant 10 mois.

Roberto Arturo Correa Jaramillo, diplômé d’un diplôme équivalent au BTSA français en ressources naturelles, exprime dans son témoignage son grand enthousiasme pour cette expérience unique et enrichissante. Pour lui, chaque moment partagé est un apprentissage linguistique et culturel très gratifiant. Il remercie toutes les personnes qui lui ont permis de s’intégrer rapidement.

Approche agroécologique par la formation

Roberto est un jeune très motivé qui a clairement manifesté son intérêt et sa grande curiosité à découvrir l’approche agroécologique dans les pratiques productives françaises et à s’investir également dans les activités culturelles de l’établissement, faisant preuve d’une grande appétence.

Pour cela, il aura pour missions d’appuyer la communauté éducative dans l’organisation et la préparation du 7ème Forum Franco Brésilien prévu en France en 2023 sur la thématique « Le rôle de l’humain et des sciences dans les transitions agro écologiques et sociales ». Il travaillera sur la méthodologie du forum dans le but de transférer ses savoirs dans les centres Sena à son retour en Colombie . Il sera l’ambassadeur de ce projet en Colombie. En effet, son établissement sera invité à participer au forum franco-brésilien.

A la découverte des produits français

Par ailleurs, il s’investit avec engouement dans ses apprentissages sur le « produire et consommer autrement » en participant activement à la fabrication de la bière et du fromage, les deux produits phares de l’EPL. C’est avec intérêt qu’il découvre tout le processus de fabrication de la bière sous l’œil aguerri du chef d’exploitation, brasseur passionné. Dans les prochains mois, il pourra se familiariser avec la fabrication du fromage et porter son attention sur les différents étapes d’élevage : caillage, égouttage, moulage et salage et enfin affinage.

L’ornithologie, une passion à partager

Enfin, plus proche de sa formation, il accompagnera une classe dans un projet de création d’une mare dans la prairie humide de la réserve de Wagnonville pour étudier sa biodiversité . Passionné par les oiseaux, il fera un catalogue de ces vertébrés à plumes présents sur la réserve et il aura l’occasion de présenter les espèces endémiques, évoluant dans sa région du Cauca.

Outre sa participation dans les différentes activités, toute la communauté éducative bénéficiera des animations qu’il mènera aussi autour d’ateliers interculturels de découverte de la Colombie.

Contact : Magali Loupias, animatrice du réseau Amérique Latine de l’enseignement agricole, magali.loupias@educagri.fr




Du terroir au développement durable 3.0

La 3ème classe virtuelle franco-colombienne, organisée par le réseau Amérique Latine – pays du Cône andin de l’enseignement agricole, a été axée sur les concepts de terroir et d’agroécologie.

Après le succès des deux premières classes virtuelles d’octobre et décembre 2021, portant respectivement sur la vie quotidienne dans un lycée agricole en France et en Colombie et sur les traditions et us du mois de décembre à l’approche des fêtes de fin d’année, ces échanges numériques ont permis de maintenir les relations entre établissements agricoles français et les centres SENA (Service National d’apprentissage) en pleine période de COVID. Elles ont permis également d’impliquer davantage les jeunes dans une dynamique d’échange linguistique.

Dans cette troisième classe virtuelle plus technique, les jeunes de chaque centre devaient présenter un produit ou service représentant leur région en s’inscrivant dans une approche agroécologique.

Se sont engagés dans ce projet, coté français, des apprenants et des enseignants de 4 établissements agricoles (EPL de Beaune, de Besançon, de Ste Livrade sur Lot et de Fontaines). Ils se sont joints à cette initiative des étudiants éco-délégués, membres du réseau régional des éco-responsables de la Bourgogne-Franche-Comté, accompagnés de Nelly Servigne une colombienne vivant en France, spécialisée dans la permaculture.

Du côté des partenaires colombiens, 12 centres SENA de différentes régions étaient au rendez-vous !

Au total, plus d’une soixantaine de jeunes français issus des formations de l’enseignement secondaire général et technologique ont pu échanger en langue espagnole, et en immersion, sur les concepts de terroir et d’agroécologie. Des regards croisés enrichissants, des présentations de produits ou services exhautives tels que le noisetier, le vin de Bourgogne, l’agroforesterie, l’éco-construction, le ravin de valbois et le haricot rouge ou le maïs fermenté, et la panela ou autres lombrics etc… autant de présentations riches en enseignements, en apprentissages et en émotions.

La méthodologie s’articule autour de 3 temps sur la plateforme de vidéoconférence : un temps de présentation en plénière, un deuxième temps en groupe classe composé d’élèves français et colombiens pour débattre et échanger sur les concepts qui structurent chaque classe virtuelle et un troisième temps en plénière sur les ressentis et vécu de chaque groupe classe.

Les classes virtuelles : un rendez-vous à ne pas manquer !

La pratique de la langue en situation réelle, l’interactivité et l’interculturalité sont des apports pédagogiques indéniables pour les élèves. Au vu de l’engouement des établissements, il a été envisagé de réaliser une quatrième classe virtuelle le lundi 16 mai de 16H30 à 17H30 sur la thématique de l’impact climatique sur l’environnement et dans la vie quotidienne.

Contact : Magali Loupias, animatrice du réseau Amérique Latine de l’enseignement agricole, magali.loupias@educagri.fr