RIPAD, un nom à retenir en Méditerranée

La mise en place du Réseau pour l’Innovation et la Professionnalisation en Agriculture Durable (RIPAD) a pour objectif de contribuer au développement en France et au Maroc d’une agriculture plus durable, en construisant un réseau d’établissements de formation professionnelle français et marocains développant une offre de formation sur la transition agroécologique.

Le Réseau RIPAD, financé par la DGER et son homologue marocaine, la DEFR, a été mis en place par le Pôle Tropiques et Méditerranée de l’Institut Agro Montpellier en lien avec l’ENA de Meknès.

Accueil de la délégation à l’Institut Agro de Montpellier

Du  20 au 30 mai 2024, le Pôle Tropiques et Méditerranée a organisé et accueilli la mission en France des représentants des établissements marocains. Celle-ci fait suite à celle de la délégation française qui s’est rendue au Maroc au mois de décembre 2023. Elle était consacrée à la consolidation du Réseau RIPAD, à l’analyse stratégique et aux échanges d’expériences afin de pouvoir construire un programme d’échanges et d’actions conjointes mobilisant les enseignants et les apprenants des deux pays.

Cette mission était composée de représentants de la Direction de l’Enseignement, de la Formation et de la Recherche (Bouchra CHORFI, Khadija ACHOUAK, Fatima Zohra ZAYOU), de l’ENAM (Said AMIRI, directeur ; Abdessalem TAHIRI, directeur des études ; Fouad RACHIDI, enseignant-chercheur, responsable de l’option Agro-écologie)  et de six représentants des Instituts de Techniciens Spécialisés en Agriculture (Ilham ED_DAGHOUR, directrice ;  Otman EL MRABET, directeur ;  Souad IALLATEN, Mustapha LAMRANI, Asmae MOUDDEN, , Abdeslem EL FOUZI, formateurs et formatrices), enfin du représentant de l’ambassade de France à Rabat (Bertrand WYBRECHT).

Ainsi, les établissements marocains sont allés à la rencontre de leurs partenaires français du réseau RIPAD. Ils ont pu visiter l’Institut Agro Montpellier et certaines de ses composantes et interfaces pédagogiques et de recherche (domaine du Chapitre, parcelles expérimentales sur la conduite de vigne en agroécologie, Terracoopa). Du côté de l’enseignement technique, la délégation marocaine a visité les établissements d’enseignement agricole de Carcassonne, Saint-Rémy de Provence, Romans-sur-Isère et Valence, partenaires du projet. Au-delà de la visite des établissements, leurs partenaires privilégiés (coopératives, stations de recherche, opérateurs de développement) ont pu être rencontrés également.

Visite de Terracoopa, une coopérative d’activité et d’emploi de l’agriculture biologique et de l’environnement dans les environs de Montpellier

Visite du Mas numérique du domaine du Chapitre de l’Institut Agro Montpellier et des parcelles de vigne menées en agroécologie

La mission a été très riche et instructive pour tous les participants. Elle a aussi permis à l’Institut Agro d’étoffer ses liens avec les quatre établissements du Sud de la France et d’imaginer des collaborations croisées dans plusieurs domaines entre enseignement technique et supérieur.

Dorénavant, le Réseau pour l’Innovation et la Professionnalisation en Agriculture Durable se veut un espace franco-marocain d’échanges sur l’agriculture durable et l’agroécologie, sur la résilience des agricultures méditerranéennes face aux conséquences du changement climatique et sur l’enseignement de ces sujets à des jeunes en formation professionnelle agricole ou en formation d’ingénieur agronome. Les deux missions croisées ont permis de confirmer l’intérêt de l’ensemble des participants pour ces échanges et d’esquisser les principales catégories d’action qui pourraient être conduites dans le cadre du consortium. Différentes actions ont notamment été évoqués lors de la réunion de fin de mission, au Valentin à Valence.

Des échanges de pratiques sont prévus autour de la pédagogie innovante, notamment par un travail autour de projets étudiants communs lors de stages ou de mini-stages (co-conception de systèmes de culture / systèmes de production durables, caractérisation des structures travaillant autour de l’agroécologie…).

Le réseau privilégie également des échanges techniques : accompagnement des polygones pédagogiques marocains pour la conversion en agriculture biologique (AB) et pour la conversion à l’agroécologie, travail conjoint de conception de systèmes en agroécologie, échanges autour de l’expérimentation, échanges sur l’adaptation des exploitations/polygones pédagogiques au changement climatique.

Le développement des mobilités est un volet important et se concrétisera par des échanges d’étudiants, échanges de formateurs, poursuites d’étude dans les établissements partenaires, voyages d’étude.

l’ Institut Agro et l’ENAM travaille sur le développement de séquences de formation conjointes et la mise en place d’un double diplôme.

Un travail d’expertises croisées  s’attachera à monter une formation de formateurs à produire autrement, la création de modules de formation à l’entreprenariat, des formations diplômantes/certifiantes en AB ou en agroécologie, la mise en place de classes passerelles entre formation professionnelle et enseignement supérieur.

Visite des serres et domaine viticole de l’EPLEFPA Charlemagne de Carcassonne

Des actions conjointes de décloisonnement sont indispensables notamment entre établissements de formation professionnelle et établissements d’enseignement supérieur, et entre établissements publics et privés par des activités conjointes (séminaires, utilisation conjointe d’infrastructures) et par la mise en place de passerelles pour répondre au mieux au principe du Continuum Enseignement/Formation/Recherche.

Des actions conjointes de capitalisation et de valorisation sont au programme comme la définition conjointe de concepts (construction d’un glossaire : résilience, agro-écologie…), l’organisation de séminaires autour de l’agroécologie, webinaires, cours en visio communs, et de construction de matériel pédagogique commun.

Au-delà de l’implication de chaque établissement pour faire vivre ce consortium, un projet structurant, avec différents axes, sera co-construit dès l’automne 2024. Il permettra d’aller chercher des financements afin d’irriguer et d’opérationnaliser ces différentes pistes.

Photo de tête d’article : Visite de l’EPLEFPA Charlemagne de Carcassonne

Contact : Khalid Belarbi, Directeur du Pôle Tropiques et Méditerranée de l’Institut Agro Montpellier, khalid.belarbi@supagro.fr




Innovation ne rime pas [toujours] avec digitalisation

Le French South African Agricultural Institute – F’SAGRI a bénéficié de l’expertise d’Eric DEBOEUF, directeur d’exploitation de la ferme de Borde Basse de l’EPLEFPA de Saint-Gaudens, en novembre 2023 et ce pendant 10 jours, pour présenter la vision française de l’innovation en agriculture au Botswana.

L’intervention de l’expert Eric DEBOEUF, mobilisé par le réseau CEFAGRI de la DGER via le BRECI, a préfiguré ce que pourrait être l’appui des directeurs d’exploitations agricoles dans le dispositif F’SAGRINNOV, structure bilatérale, qui est en devenir et qui sera dédiée à l’innovation.

Cette mission d’expertise s’est déroulée en deux temps, le premier par un déplacement au Botswana à l’occasion de la Global Entrepreneurship Week, puis par des visites de structures partenaires et de fermes dans deux provinces d’Afrique du Sud.

Au Botswana : parler d’innovation frugale devant un public acquis à l’innovation technologique

Lors de leur déplacement au Botswana, Eric DEBOEUF et Séverine JALOUSTRE, Directrice adjointe du F’SAGRI, ont tout d’abord participé à une réunion au Ministère de l’Agriculture avec le Ministre, l’ensemble de ses conseillers agricoles, l’Ambassadeur Olivier BROCHENIN et l’équipe française, constituée de représentants du Service Economique Régional, de Business France et de Hervé Lejeune, membre du Conseil Général de l’Alimentation, de l’Agriculture et des Espaces Ruraux (CGAAER) venu faire une mission d’identification de pistes de collaboration entre le Botswana et la France. Cette réunion a été l’occasion d’évoquer ces pistes avec les partenaires botswanais.

Ensuite, ils ont pu rencontrer les représentants de BUAN, the Botswana University of Agriculture & Natural Ressources. Cette rencontre a permis de promouvoir le F’SAGRI et ses activités, la richesse du réseau d’expertise française et de prendre des contacts pour de futurs projets.

Le point d’orgue de ce déplacement a été le séminaire dédié à l’innovation organisé par Mooketsi Tekere, jeune entrepreneur botswanais qui a créé un « innovation hub ». Durant ce séminaire, Eric a pu présenter le continuum recherche-innovation-enseignement agricole porté par la Direction Générale de l’Enseignement agricole et de la Recherche et le rôle que peut jouer une exploitation agricole au sein d’un Établissement d’enseignement agricole dans ce continuum. Sa présentation, fort appréciée, a mis l’accent sur la nécessité de bien réfléchir aux innovations que l’on souhaite mettre en place et sur l’intérêt des innovations « non technologiques », allant à l’encontre de l’idée reçue partagée par une grande partie de l’audience botswanaise, selon laquelle toute innovation passe par le développement d’une application sur smartphone. Concernant les innovations « non technologiques », Eric a insisté dans sa présentation sur toutes les pratiques agronomiques, zootechniques, les méthodes et les techniques innovantes mises en place sur la ferme de Borde Basse.

En Afrique du Sud : visite de partenaires et de jeunes fermiers afin de préciser ce que pourrait être l’action du F’SAGRI

Dans le Gauteng, une première journée a été consacrée à la visite de deux fermiers, membre de l’African Farmers’ Association of South Africa – AFASA, qui regroupe de jeunes agriculteurs.

Le matin, Kea, jeune agricultrice de 26 ans installée avec ses parents faisait visiter sa ferme de 310 hectares produisant de la viande bovine, complétée par des activités de diversifications autour du maraichage notamment.

L’après-midi, c’était au tour de Katlego, 37 ans, de présenter sa « micro ferme » de production de cannabis et ses dérivés (pour la recherche, l’expérimentation, la transformation en divers produits : huiles, crèmes, etc.).

Ces deux visites ont permis d’échanger sur les difficultés de ces jeunes agriculteurs, dont l’activité peine à se développer par manque de moyens et d’appui.

La deuxième journée fut consacrée à la visite de l’ARC (équivalent de l’Inrae) pôle production animale, à Pretoria. Ce site comporte, entre autres, un centre de recherche sur la viande qui intègre un abattoir avec un laboratoire de recherche, un centre de recherche en industries laitières et un pôle vaches laitières.

Cette visite a aussi été l’occasion de rencontrer le Professeur Norman Maiwashe, responsable de ce site mais aussi directeur du F’SAGRI… un temps mis à profit pour discuter des premières conclusions de cette mission et des leçons à en tirer pour définir les prochaines actions du F’SAGRI.

La fin de la mission d’Eric s’est déroulé dans le Limpopo, avec une première journée de visite de l’Université de Venda et de sa ferme expérimentale et pédagogique. L’Université de Venda envisage de créer un centre d’excellence pour appuyer le développement économique des communautés locales et a pu, à ce titre, bénéficier de l’expérience d’Éric dans l’organisation d’ateliers de vulgarisation destinés aux agriculteurs.

Lors de la deuxième journée, Judith, une agricultrice expérimentée et diplômée en agriculture, faisait visiter sa ferme. C’est une ferme de 40 ha, orientée vers la production de volailles de chair, la culture maraichère de plein champ et sous serre ainsi que quelques arbres fruitiers. Judith n’est pas inconnue du F’SAGRI puisqu’en 2020, elle remportait un appel à petits projets du FSAGRI qui a permis de financer une petite pépinière pour les semis. Depuis, la ferme, alors florissante, a connu des difficultés dont Judith peine à se tirer.

Un rapport de mission a été réalisé par Eric et Séverine et rendu à la DGER avec un certain nombres d’axes et de propositions de travail. Déclinés étapes par étapes, ils permettent de proposer une feuille de route dans le prolongement de cette mission.

Avis d’expert

Bonjour. Je suis directeur d’exploitation agricole depuis 14 ans après un cursus dans l’enseignement agricole en Auvergne à Lempdes (63) et un diplôme d’ingénieur de l’ENITA de Clermont-Ferrand (63). Un passage dans le Jura (EPLEFPA de Montmorot) puis en Haute-Loire (EPLEFPA du Velay), je suis actuellement directeur de la Ferme de Borde Basse de l’EPLEFPA de Saint-Gaudens en Haute-Garonne.

C’est une ferme de 175 ha avec 5 salariés pour 4,25 ETP et 3 ateliers de production. Un atelier de 80 vaches laitières en agriculture biologique, un atelier de transformation de produits laitiers (yaourts, crèmes desserts, fromage blanc et faisselle et fromage lactique) et pour finir un atelier ovin viande en label Rouge et IGP agneaux des Pyrénées. Les 175 ha de SAU sont destinés à l’alimentation des troupeaux ainsi qu’à l’accueil des 300 béliers de la station d’évaluation et de vente de reproducteurs de l’UPRA Ovine des Pyrénées Centrales. La ferme est résolument tournée sur ses 5 missions avec de nombreux projets autour de l’agroécologie en lien de plus en plus étroit avec le changement climatique, par nécessité. De nombreux partenariats et projets d’expérimentations sont menés dans ce sens avec le Chambre d’Agriculture (31), l’INRAE de Toulouse et le GIP Transition de Toulouse, etc.

Malgré la distance de la ferme (11km) de l’établissement, nous accueillons chaque semaine les élèves et apprentis en mini-stages et en travaux pratiques sur l’ensemble des ateliers.

Comment as-tu été associé à cette mission du F’SAGRI ?

J’ai été contacté par l’animatrice du réseau CEFAGRI, sur recommandation de mon directeur Vincent LABART qui m’a d’abord parlé très succinctement de la mission en Afrique du Sud et au Botswana pour un départ dans les 10 jours, conditionné par un besoin de réponse rapide !

J’ai donné une réponse positive de principe et les choses se sont enchaînées rapidement avec quelques visio-conférences avec le réseau CEFAGRI, le BRECI, et Séverine Jaloustre, pour présenter, organiser et préparer la mission.

Quelles conclusions en tires-tu en termes de projets pour le F’SAGRI ?

Potentiellement, le champ des possibles est immense (à mettre au regard de la taille du pays aussi) et les besoins réels ! Le F’SAGRI peut jouer un rôle intéressant et complémentaire sur place aux côtés des agriculteurs de ses zones de collaborations. Il y a des besoins en formations techniques mais aussi managériales et commerciales. A chaque visite que l’on a pu faire, les échanges ont été riches et surtout très vite orientés sur de la technique, des « trucs et astuces », des approfondissements sur les business plans, etc. Cette vision est bien sûr à étoffer et à compléter lors d’éventuelles nouvelles missions.

Comment peut-on y associer les DEA ?

Les Directeurs d’exploitation agricoles et des Directeurs d’ateliers technologiques (DEA/DAT) pourraient être associés de diverses manières aux projets menés par F’SAGRI en participant et en animant des webinaires pour des échanges d’expériences et de méthodologies de réflexion et de gestion des exploitations.

Ils peuvent mettre en place un système de mentorat entre des candidats ayant des projets présentant un certain degré d’innovation et des DEA/DAT avec des typologies de production assez similaires et un niveau d’anglais satisfaisant.

Les DEA sont les référents pour la mise en place de programme de mobilité en France, pour faire venir des candidats sélectionnés en amont par le F’AGRI sur des EPLEFPA pour des visites d’exploitations, des échanges avec les étudiants, etc. Les candidats pourraient éventuellement participer à des formations ciblées lors de cette mobilité courte. L’objectif à terme serait que ces candidats deviennent de futurs « formateurs internes » pour le F’SAGRI en Afrique du Sud.

De manière plus personnelle, qu’as-tu retiré de cette expérience ?

Je suis reconnaissant d’avoir pu participer à une telle mission et que le réseau CEFAGRI ait fait appel à moi. C’est enrichissant sur le plan professionnel mais aussi personnel de découvrir un autre pays et une partie de son agriculture et de sa population. Au début de la mission, il a fallu « dépoussiérer » mon anglais pour être de plus en plus à l’aise dans les échanges que j’ai pu avoir.

Je remercie une nouvelle fois Séverine JALOUSTRE pour son accueil sur place, sa bienveillance et la conduite de cette mission ainsi que toute mon équipe de salariés de la ferme qui a, en mon absence non anticipée, assuré une bonne continuité de fonctionnement.

Photo de tête d’article, crédit photographique Tshekiso Tebalo/Xinhua – Tomates sous des panneaux solaires à l’Université d’agriculture et de ressources naturelles du Botswana à Gaborone, au Botswana

Contacts : Séverine JALOUSTRE, responsable du programme F’SAGRI, severine.jaloustre@ul.ac.za

Vanessa FORSANS, animatrice du réseau CEFAGRI de la DGER, vanessa.forsans@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 

 




Faire vivre nos partenariats avec l’Angola

Le vendredi 10 décembre dernier, la DGER a accueilli une délégation conduite par la Ministre de l’Education d’Angola, Mme Luisa Maria Alves Grilo, M. Aldo Sambo, Consultant de la Ministre de l’Education, et M. Diasala André, Directeur National de l’Institut pour le Développement de l’Education.

Rencontre entre la Ministre de l’Éducation Angolaise, Luísa Maria Grilo et Benoit Bonaimé, Directeur Général de l’Enseignement et de la Recherche.

Les échanges nourris entre le Directeur Général de la DGER, M. Benoit Bonaimé, et la Ministre Luisa Maria Alves Grilo, ont permis de balayer la riche et intense coopération entre la France et l’Angola via le MASA dans le domaine de l’enseignement agricole technique et supérieur (agronomique et vétérinaire) depuis de nombreuse années et qui s’inscrit dans le cadre des priorités définies par le Président français de la République.

Dans ce contexte, ont été soulignés la pertinence et l’intérêt pour l’approche intégré de l’enseignement agricole français (continuum Recherche Innovation Formation Développement Appui aux filières), son ancrage territorial et la situation assez unique en Europe et dans le monde du Ministère français en charge de l’Agriculture qui est en charge de l’ensemble des politiques publiques d’enseignement agricole : formation professionnelle initiale et continue, enseignement supérieur et recherche. Il en assure la cohérence et l’efficacité, tout au long de la chaîne de formation jusqu’à la recherche, ainsi que la transmission des connaissances et des innovations aux secteurs économiques.

Les deux parties ont rappelés que l’Angola, comme la France, ont à cœur de former les agriculteurs de demain en les dotant des outils nécessaires pour impulser et accompagner les évolutions de nos secteurs agricoles respectifs. En effet, les enjeux sont nombreux et prégnants : souveraineté alimentaire, changements imposés à l’échelle de la planète, renouvellement des générations …. Notre capacité à conduire les nombreuses transitions, dont agroécologiques, nous permettra d’assurer la durabilité et l’adaptation de nos systèmes de production agricole pour répondre à ces enjeux.

Dans cette perspective et de façon très concrète, il a été question du projet d’appui à la formation agricole et rurale (PAFAR) qui entre désormais dans sa phase opérationnelle. Ce projet, financé à hauteur de 35 millions d’euros par l’AFD et 5 millions d’euros par l’Union Européenne, vise à revitaliser le système de formation agricole angolais au niveau de l’enseignement secondaire en partageant le savoir-faire du système français de formation des techniciens agricoles. Il comporte un volet de réhabilitation logistique accompagné d’un volet pédagogique. L’objectif de ce projet est d’engager une réforme institutionnelle de la formation agricole rurale angolaise pour répondre aux besoins en compétences et aux orientations politiques du secteur agricole, ainsi que pour réduire les inégalités entre les femmes et les hommes en milieu rural.

La mise en œuvre du projet PAFAR sera assuré par un consortium composé de SFERE, l’Institut Agro, IRAM et le Bureau d’Etudes EGIS – FORHOM avec un accompagnement Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche (BRECI) en particulier via son réseau Conseil Expertise Formation Agricole à l’International (CEFAGRI), l’expertise de l’enseignement agricole émanant des établissements sous tutelle du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (MASA- DGER) étant fortement attendue dans ce projet. Au travers de ce projet, la Ministre Grilo souhaite faire des écoles de formation professionnelle agricole angolais, les Instituts Techniques Agraires (ITA – il en existe 12 en Angola), des centres de diffusion des bonnes pratiques agricoles et que ceux-ci soient exemplaires en terme de formation et d’insertion à l’image du modèle des EPL français.

Drapeau angolais, européen et français.

Enfin, Benoit Bonaimé a souligné que au-delà des projets qui sont limités dans le temps, il est important de garder à l’esprit que la coopération est avant tout constituée de relations humaines, entre enseignants et personnels de nos établissements via des partenariats / jumelage entre EPL et ITA, mais également le partage d’expériences et d’expertise entre pairs et pourquoi pas via des programmes de mobilités réciproques d’apprenants. Dans cet objectif un agent du MASA a été mis à disposition auprès du Ministère de l’Enseignement Supérieur, Sciences, Technologie et Innovation (MESCTI) en Angola qui a pour mission de faire vivre au quotidien nos partenariats et faire du lien entre les différentes institutions et acteurs impliqués dans nos coopérations. Il aura en particulier pour objectif la mise en place d’un continuum pédagogique entre l’enseignement agricole secondaire et supérieur court type BTSA.

La Ministre Grilo conclut en redisant sa satisfaction de voir la coopération entre nos deux pays aussi vivace et pleine de perspectives.

Pour sa part, M. Benoit Bonaimé conclut en soulignant que les acteurs français ont vocation à conduire la coopération avec l’Angola en « équipe France ». C’est le cas par exemple pour les synergies que nous mettons en place avec l’Agence Française de Développement et France Éducation Internationale.

Contacts :

Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr,

Vanessa Forsans, animatrice du réseau CEFAGRI de la DGER, vanessa.forsans@educagri.fr

William GEX, co-animateur du réseau Afrique Australe, Océan Indien et Nigéria de la DGER, wiliam.gex@educagri.fr

Didier Ramay co animateur du réseau géographique Afrique Australe Océan Indien de la DGER