Fresne-Angers, la culture de partenariats historiques

C’est en 2026 que le Lycée d’enseignement agricole d’Angers et l’École d’horticulture de Munich souffleront les 50 bougies de leur partenariat, ce qui en fera à ce jour en France l’un des plus anciens partenariats étrangers de l’enseignement agricole technique. Le Fresne d’Angers, un établissement résolument tourné vers la coopération européenne et internationale !

Le cinquantenaire d’échange entre les deux structures de formation d’Angers et de Munich s’inscrira dans un projet d’établissement résolument tourné vers la coopération européenne et internationale, puisque l’établissement Le Fresne entretient de longue date deux autres partenariats : avec le centre de formation horticole de Laval au Québec, depuis maintenant trente ans et avec l’institut des techniciens spécialisés en horticulture (ITSH) de Meknès au Maroc.

Le point de départ de la coopération entre le Lycée français et le Maroc dans le domaine de la formation agricole remonte au début des années 2000, avec une première étape importante en 2011, date à laquelle est signée une véritable convention de partenariat entre les deux établissements. C’est ainsi que, depuis le début de cet accord, deux étudiants marocains sont accueillis chaque année en Maine-et-Loire afin de suivre un BTSA en productions horticoles. Et pour parfaire cette dynamique, depuis 2014, ce sont deux étudiantes qui sont accueillies en alternance une année sur deux, ce qui permet de faire rimer coopération internationale et parité dans le cadre de cette fructueuse collaboration.

Très rapidement, il s’avère que les étudiants accueillis sont des exemples pour leurs homologues français : soif d’apprendre, forte implication, niveau technique développé et autonomie caractérisent chaque promotion. Ils favorisent aussi la sensibilisation des jeunes Français à la solidarité internationale, et donnent un vrai sens à la mission de coopération Sud/Nord que doit promouvoir l’enseignement agricole.

Un partenariat renaissant pour le meilleur

Le COVID a, comme pour de nombreux autres, mis un coup d’arrêt à ce partenariat. Après plusieurs années d’incertitude, l’envie de travailler ensemble et de cultiver l’amitié franco-marocaine a été la plus forte, et en février 2023, une nouvelle mission angevine s’envolait vers le Moyen Atlas afin de reconduire la convention, élaborer conjointement avec les partenaires marocains un plan quinquennal de coopération et, bien sûr, procéder aux entretiens de sélection en prévision de l’accueil de deux nouvelles étudiantes à la rentrée scolaire suivante.

C’est ainsi que Chaimae et Samya sont arrivées en Anjou au mois de septembre 2023 pour entrer en première année de BTSA « métiers du végétal » (anciennement « productions horticoles »). Samya, l’aînée des deux, en tant que fille d’agriculteur, connait bien ce domaine. Elle a souhaité venir en France notamment pour approfondir ses connaissances sur l’agriculture biologique, et achever la transition initiée par son père dans la culture de figues et d’olives. Son objectif est d’acquérir une certification bio, afin des valoriser sa production locale face à la concurrence des produits étrangers.

Pour ce qui est de Chaimae, outre son envie de découvrir la France, le moteur de sa décision de venir continuer ses études à Angers, si elle ne vient pas d’une famille d’agriculteurs, elle est cependant passionnée par l’arboriculture fruitière. Son souhait est alors d’explorer des techniques innovantes, mais elle est aussi curieuse du système éducatif français.

1 année passée en France

Les deux jeunes semblent ravies de leur première année de BTSA au sein du lycée agricole d’Angers. Elles acquièrent de nouvelles compétences qui, comme le précise Samya, sont basées sur une approche globale de la production, qui complète bien l’aspect plus opérationnel de ce qu’elles ont déjà appris au Maroc.

Chaimae est, elle, contente de pouvoir profiter des opportunités offertes par l’exploitation de l’établissement, qui permet une pratique concrète de ce qu’elles abordent en cours avec leurs professeurs. Concernant ceux-ci, elles évoquent toutes deux leur bienveillance et leur disponibilité, en particulier durant la recherche des stages qu’elles ont dû faire cette année, faisant jouer leur réseau afin de trouver des structures d’accueil proches du lycée où elles résident en appartement, car elles sont peu mobiles. Chaimae en a d’ailleurs profité pour apprendre à faire du vélo, une autre compétence acquise !

A noter qu’en septembre 2024, alors que Samya et Chaimae commenceront leur deuxième année de BTSA, et comme le prévoit la convention entre l’EPLEFPA et l’ITSH, ce sont deux nouveaux étudiants qui arriveront à leur tour à Angers pour un cycle de deux années d’études. Il seront donc quatre jeunes Marocains au sein de l’établissement. Aucun doute sur le fait que nos deux étudiantes sauront les accueillir et leur faire bénéficier de leur expérience déjà riche.

Une fois diplômées… ?

Suite à l’obtention de leur diplôme, au printemps 2025 donc, Samya et Chaimae souhaitent rester quelque temps en France pour une licence professionnelle par apprentissage, peut être toujours au Fresne-Angers. Cette possibilité leur permettrait en effet de financer leur séjour, et de parfaire leur parcours en termes d’acquisition de connaissances dans le domaine de la production agricole. Puis, pourquoi pas, se faire embaucher en tant que salariée dans une des nombreuses exploitations maraichères du pays angevin.

Mais le but ultime de cette belle expérience reste le même pour les deux jeunes femmes : retourner au Maroc pour retrouver les leurs et s’installer fièrement en tant que productrices locales.

Contact : Julien PICHON, Chargé de coopération européenne et internationale à la DRAAF Pays de Loire, julien.pichon@agriculture.gouv.fr




ECSI : l’AFD et le MASA s’engagent

Le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire et l’AFD ont signé un accord de partenariat pour la promotion de l’Education à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale.

A l’occasion de la tenue du comité de pilotage du groupe de concertation de l’ECSI le 29 mars 2024, le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire (MASA) et l’Agence Française de Développement (AFD) ont officialisé un partenariat visant à promouvoir l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI) auprès des élèves de l’enseignement agricole français. Cet accord de partenariat marque une avancée significative dans la sensibilisation des jeunes aux enjeux mondiaux et à leur implication dans la construction d’un avenir durable.

La cérémonie de signature, qui s’est tenue à Paris, a réuni des représentants de haut niveau des deux institutions. Bertrand Walckenaer, directeur général adjoint de l’AFD, et Cyril Kao, Adjoint au Directeur général de la DGER/MASA et Chef de Service de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, ont souligné l’engagement des parties dans cette collaboration. Également présents, Rachid Benlafquih, chargé de mission ECSI de la DGER, et Julien Amouret, animateur du RED (réseau de l’ECSI de l’enseignement agricole), ont contribué à mettre en perspective l’ECSI dans le contexte de l’enseignement agricole français.

De gauche à droite : Bertrand Walckenaer, Directeur général adjoint de l’AFD, et Ciryl Kao, Adjoint au Directeur général DGER/MASA

Ce partenariat stratégique vise à fournir aux jeunes une compréhension approfondie des défis mondiaux tout en les encourageant à s’engager activement pour un changement positif. Il offrira aux élèves de l’enseignement agricole des opportunités de développer des compétences citoyennes et solidaires essentielles pour construire un monde plus équitable et durable.

De gauche à droite : Rachid Benlafquih (chargé de mission ECSI au BRECI – DGER/MASA, Julien Amouret (animateur réseau ECSI de la DGER)

L’événement a été enrichi par les témoignages inspirants d’élèves et de volontaires impliqués dans des actions d’ECSI dans les lycées agricoles français. Florence Afetor, jeune  togolaise en service civique, et Léa Boulay, formatrice d’anglais et responsable coopération internationale au CFA de la Bretonnière, ont partagé leurs expériences, soulignant l’impact positif de telles initiatives sur la formation des jeunes et sur l’émergence d’une citoyenneté active mobilisant toute la communauté éducative.

Ce partenariat ouvre la voie à une série d’actions communes, comprenant la production de ressources pédagogiques, la mobilisation des élèves autour des Objectifs de Développement Durable (ODD), et la valorisation des actions d’ECSI menées dans les établissements agricoles. Il représente une étape décisive dans la promotion d’une éducation inclusive et solidaire, ancrée dans les valeurs de coopération et de partage.

La signature de cette convention marque le début d’une collaboration fructueuse entre deux acteurs clés de l’éducation et du développement. Elle témoigne de leur engagement commun en faveur d’une citoyenneté active et d’une solidarité mondiale, contribuant ainsi à la construction d’un avenir meilleur pour tous.

De gauche à droite : Léa Boulay (formatrice d’anglais au CFA de la Bretonnière) et Florence Afetor (volontaire Togolaise au CFA de la Bretonnière).

Il s’agit dans cet accord de souligner que le MASA et l’AFD s’engagent pour travailler ensemble dans les domaines de la sensibilisation, de l’éducation et de la formation à l’ECSI et plus particulièrement sur sa dimension internationale.

En substance, cet accord de partenariat indique que le MASA et l’AFD conviennent de mettre en commun l’expertise et les compétences de leurs services afin de faciliter la production et la diffusion de ressources pédagogiques pour les enseignants, les formateurs et l’ensemble de la communauté éducative, axées sur l’ECSI et l’international. Aussi, la mobilisation des apprenants sur les ODD est accrue.

Cet accord facilitera l’accompagnement et la valorisation de l’engagement des jeunes notamment les volontaires en réciprocité ainsi que la valorisation des actions d’ECSI des établissements agricoles et des projets d’apprenants investissant l’international et les transitions.

Les échanges d’expériences et les projets entre des établissements agricoles français publics et privés et des établissements des autres pays du monde en particulier des zones géographiques couvertes par l’AFD auront plus de visibilité.

Les jeunes de l’enseignement agricole pourront bénéficier des acquis de la formation initiale ou continue des personnels pédagogiques et éducatifs du ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire et de leurs partenaires sur les objectifs de développement durable.

Cet accord contribue enfin à l’internationalisation du Festival et du prix Alimenterre et plus largement à la diffusion de l’ECSI et des valeurs qu’elle porte auprès des partenaires étrangers du ministère.

Le groupe de concertation de l’ECSI, animé par l’AFD, a permis à toutes les parties prenantes de l’Education à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale de mener à bien une réflexion collective, créant un espace d’information, de dialogue et de partage d’expériences.

Cette mise en commun renforce le soutien aux projets d’ECSI portés par des organisations de la société civile, françaises et locales qui agissent dans les domaines des transitions agricoles.

 

Pour en savoir plus sur le groupe de concertation de l’ECSI

Depuis 2017, l’AFD a pris l’initiative de mettre en place et d’animer un groupe de concertation, multi- acteurs, des parties prenantes de l’ECSI. Ce groupe réunit aujourd’hui une cinquantaine de structures particulièrement investies sur l’ECSI et représentatives de la diversité des modes d’actions : Organisations de la Société Civile (OSC), réseaux éducatifs, collectivités locales, RRMA et ministères. Ainsi, aux côtés du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et du Ministère de la Transition écologique et solidaire, le Minsitère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire (via la DGER) est un membre dynamique au sein de ce groupe de concertation. Le groupe a déjà produit un argumentaire collectif en faveur de l’ECSI et a organisé une Conférence ECSI le 6 octobre 2022, qui a réuni près de 200 participants à la Bibliothèque François-Mitterrand (Lire l’article Les visages de l’ECSI). Il constitue un espace collectif et collaboratif au service de l’ECSI, ouvert à l’ensemble des acteurs concernés par les thématiques abordées et ayant à cœur de travailler à la «transversalisation » de l’ECSI. Les objectifs des travaux qui y sont conduits sont de promouvoir l’ECSI, le faire progresser en renforçant son portage politique, au niveau national et territorial. Le but est d’également d’ouvrir l’ECSI aux autres champs éducatifs, aux secteurs limitrophes (jeunesse, mobilités internationales, insertion, climat/environnement, …), de valoriser les initiatives, les projets, les livrables produits dans le cadre de recherches-actions et capitalisation de ses membres et de réaliser des actions communes construites dans le cadre du groupe.

Les membres en tant que groupe, ont décidé de se fixer chaque année a minima une action collective à réaliser ou une thématique à travailler pour produire un livrable commun. Pour la période 2024-2025, et pour la première fois, le groupe a décidé de travailler sur l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale aux Suds (ECSI aux Suds).

Pour en savoir plus sur l’AFD et sur l’ECSI dans l’enseignement agricole

Contacts : Danuta RZEWUSKI et Julien AMOURET, animateurs du réseau ECSI de l’enseignement agricole, danuta.rzewuski@educagri.fr, julien.amouret@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise Internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 

 

 




Signature d’un partenariat ECSI entre le MASA et l’AFD dans l’Enseignement Agricole Français




Le numérique rapproche les élèves français et japonais

Le 1er Webinaire franco-japonais dédié à la coopération des établissements agricoles sur des projets d’intérêt commun s’est tenu le 4 février 2021.

Cette première rencontre, qui a rassemblé 150 participants, a permis aux élèves des lycées de Fontaines, Pressin, Pau-Montardon, Cibeins, Wintzenhein, St Vincent de Saint-Flour et Rochefort-Montagne de dialoguer directement avec leurs camarades japonais. Au service des sujets techniques : la production laitière, le thé, la sécurité alimentaire, la commercialisation des produits agricoles… Le dynamisme et la spontanéité des jeunes ont pleinement joué pour consolider les liens établis sur les projets d’intérêt commun.

La Directrice générale de l’enseignement et de la recherche du MAA et le Vice-ministre au affaires internationales du MAFF ont rappelé l’importance accordée à cette coopération portée entre établissements qui ont maintenus une continuité dans leurs échanges malgré le contexte de la Covid.

Une coopération institutionnelle pour aller plus loin

A l’occasion de la tenue du quatrième groupe de travail agricole France-Japonne, une délégation du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation s’était rendue au Japon en novembre 2018 et a permis de structurer la coopération dans le domaine de l’enseignement agricole.

Une convention de coopération entre les ministères français (MAA) et japonais (MAFF) en charge de l’agriculture pour le développement des relations en matière d’enseignement et de formation agricole et agroalimentaire signée à Tokyo en novembre 2018 structure la coopération dans ces domaines.

Cette convention a été intégrée dans la partie dédiée à l’agriculture de la feuille de route sur la coopération franco-japonaise pour ouvrir de nouveaux horizons entre la France et le Japon dans le cadre du partenariat d’exception (2019-2023), sous la forme d’un Plan d’action pour la coopération entre les ministères français et japonais en charge de l’agriculture pour le développement des relations en matière d’enseignement et de formation agricole et agroalimentaire. Il a été signé en 2019 par l’Ambassadeur de France au Japon et par Monsieur OSAWA Makoto, Vice-ministre aux affaires internationales du MAFF.

Dans le cadre de ces accords, le 1er Webinaire des établissements agricoles français et japonais a permis d’échanger sur les projets communs portés entre établissements français et japonais soutenus par les ministères chargés de l’agriculture français (MAA) et japonais (MAFF).

Une feuille de route tracée pour 4 années

En juin 2017, l’accueil d’une délégation japonaise par le ministère de l’Agriculture français avait posé les bases d’une coopération thématique autour de l’enseignement et de la formation

Cette coopération a vocation à évoluer et à se déployer sur les quatre années à venir. Les établissements intéressés à coopérer autour de projets communs pourront rejoindre le réseau Japon de l’enseignement agricole, animé par Franck Copin, directeur de l’établissement de Saint Vincent à Saint-Flour.

Lorsque la situation sanitaire le permettra, il est envisagé de réaliser, si possible au cours de l’année 2021, une mission des établissements français fédérés autour du réseau Japon de l’enseignement agricole. En attendant ces échanges entre établissements français et japonais sur le mode présentiel, les projets portés par les communautés éducatives impliquées dans cette coopération se poursuivent via les supports numériques et les échanges menés en distanciel.

 

Évènement relayé sur LinkedIn par la Directrice Générale de l’enseignement et de la recherche

Pour en savoir plus sur l’historique de la coopération franco-japonaise institutionnelle, depuis 2017, 2 articles à lire sur Alimagri : https://agriculture.gouv.fr/lenseignement-et-la-formation-au-coeur-dune-cooperation-franco-japonaise, https://agriculture.gouv.fr/la-cooperation-entre-la-france-et-le-japon-est-au-beau-fixe

Contact : Franck Copin, animateur du réseau Japon de l’enseignement agricole : franck.copin@cneap.fr