S’ouvrir à l’Afrique

Création et développement d’une coopération internationale avec l’Afrique subsaharienne en tant qu’établissement de l’enseignement technique agricole : chronologie d’un an avec le CFAAH La Bretonnière en Seine-et-Marne.

Léa Boulay est formatrice d’anglais et chargée de mission coopération internationale au CFAAH de la Bretonnière et impliquée dans l’ouverture à l’international de l’établissement de la Bretonnière. Une telle coopération se construit étape par étape, ce qu’elle nous livre dans une chronologie de projets.

30 et 31 mars 2023 au LEGTA Le Chesnoy

Tout commence il y a un an, les 30 et 31 mars 2023 au LEGTA Le Chesnoy, lorsque Fred Numa, directeur du CFAAH de La Bretonnière, participe à la rencontre organisée par le réseau CEFAGRI, qui réunissait des « experts » de l’enseignement agricole pour la première fois. Cette rencontre avait pour but de donner l’occasion à ces « experts » et aux différents représentants d’organismes avec lesquels travaille le réseau CEFAGRI de se connaitre, d’échanger et de partager les besoins de chacun, les opportunités de collaboration, les perspectives de travail et projets communs. M. Numa fait de nombreuses rencontres, dont celles de Rachid Benlafquih (chargé de mission coopération Afrique subsaharienne, ECSI, expertise à l’international au BRECI) et de Vanessa Forsans (animatrice du réseau CEFAGRI et co-animatrice du réseau Afrique de l’Ouest), rencontres fructueuses puisqu’elles seront à l’origine de divers projets et partenariats…

Les mois suivant cette rencontre, notre CFAAH de la Bretonnière répond donc à un appel à manifestation lancé par le BRECI via le réseau CEFAGRI concernant la demande de deux agro-entrepreneurs issus du secteur privé nigérian : Olawale Rotimi Opeyemi (fondateur et PDG de JR FARMS AFRICA) et Olayemi Olonilua (PDG de Jokun Farms). La demande consistait à créer un programme de formation en France à destination d’agro-entrepreneurs nigérians. Parmi les 5 établissements ayant candidaté, le CFAAH de la Bretonnière ainsi que le CFPPA Nature de La Roche-sur-Yon sont sélectionnés. Dès suite de quoi, en juillet 2023 les deux établissements recevaient M. Opeyemi, M. Olonilua, M. Benlafquih ainsi que de nombreux autres partenaires, dans leurs locaux respectifs pour la signature de la convention de coopération.

Fin septembre 2023…

Fred Numa participe à la mission en Côte d’Ivoire organisée par le réseau Afrique de l’Ouest de l’enseignement agricole à l’occasion du plus important salon de l’agriculture d’Afrique de l’Ouest, le SARA (Salon de l’agriculture et des ressources animales).

En décembre 2023…

Lors d’une de ses visites en France, Olawale Rotimi Opeyemi accompagné de sa famille, ainsi que Fred Numa, sa femme et moi-même sommes conviés à déjeuner à la Ferme du Logis (Villers, Seine-et-Marne) par M. et Mme Aubry. Lors de ce chaleureux moment de partage, M. Rotimi s’est intéressé à ce qu’avaient apporté ces années d’expérience en tant que couple d’agriculteurs, quelles avaient été leurs forces et leurs difficultés, étant lui-même à la tête d’une entreprise agricole avec sa femme au Nigeria.

Parallèlement à cela, notre CFAAH s’engage, avec l’accompagnement du réseau Afrique de l’Ouest dans l’accueil d’une jeune volontaire en service civique. C’est Florence Afetor, 22 ans, togolaise, et titulaire d’une licence en Socio-Economie Rurale qui est proposée par l’APCFAR (Association professionnelle des centres de formation agricole et rurale) et sélectionnée avec France Volontaires et l’Agence Nationale du Volontariat au Togo (ANVT) pour une mission de 6 mois au CFAAH à partir de janvier 2024. Sa présence dans l’établissement ainsi que celle de ses camarades Éric Tchangani et Parfait Takouda dans l’EPL de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) renforcent les liens du partenariat entre le Réseau Afrique de l’Ouest et le Togo.

L’accueil de jeune service civique est une des nombreuses actions de coopération internationale possibles pour les EPLEFPA. Pour le jeune, il représente l’opportunité de solidifier et développer ses compétences et savoir-faire via l’échange de pratiques et un tremplin pour sa vie professionnelle. Pour les établissements d’accueil, il permet à l’ensemble des apprenants et du personnel la découverte d’une culture nouvelle, le développement de compétences psycho-sociales (un thème essentiel dans l’enseignement agricole), l’acquisition de savoir-être, et la sensibilisation à la citoyenneté et à la solidarité internationale, tout cela grâce à l’interculturalité.

Cette action d’accueil est en plein essor, particulièrement entre les établissements de l’enseignement agricole et les pays d’Afrique. La rencontre du 22 au 26 janvier 2024, organisée par le BRECI et animée par le RED au Campus Nature Provence à Aix, le démontre parfaitement avec son double enjeu : d’une part le rassemblement de différents acteurs de l’enseignement agricole autour de la question « Comment réussir vos projets avec l’Afrique subsaharienne ? » et d’autre part la rencontre de l’intégralité des jeunes volontaires en service civique accueillis dans les établissements agricoles français, provenant principalement du continent africain mais aussi sud-Américain, asiatique et d’Europe.

En février 2024…

Deux représentants de la NBTE (National Board for Technical Education, un organisme qui dépend du Ministère Fédéral de l’éducation nigérian) sont venus visiter notre établissement, dans le cadre du projet WATEA (Women in Agricultural Technical Education) qui promeut l’éducation des jeunes filles aux techniques agricoles modernes, afin d’observer nos dispositifs de formation et d’explorer les possibilités de collaborations et de partenariats pour renforcer les programmes d’acquisition de compétences au Nigéria.

En mars 2024…

Nous avons eu le plaisir d’accueillir dans notre établissement Olaniwun Gbolabo Owolabi pour une courte visite avant son départ pour la formation précédemment mentionnée au CFPPA Nature de La Roche-sur-Yon . Il est un multi-entrepreneur nigérian, comptable, agriculteur et expert en leadership. Il était intéressé de voir dans quelles conditions sont formés nos jeunes apprentis agriculteurs et est reparti très inspiré.

Enfin, Florence témoigne de son expérience à diverses reprises en mars 2024 : invitée par le CNEAP en Bretagne suite à sa participation au Salon international de l’agriculture à Paris, puis à l’Agence Française de Développement (AFD) lors de la signature d’un partenariat ECSI (éducation à la citoyenneté et la solidarité internationale) avec le MASA.

Enfin, c’est le lycée agricole La Bretonnière à Chailly-en-Brie en Seine-et-Marne qui accueillera les prochaines rencontres du réseau CEFAGRI du mercredi 15 mai au vendredi 17 mai 2024.

Alors à très bientôt pour vous aussi prendre part à l’aventure Coop Inter, vous n’êtes qu’à une rencontre du début !

Article proposé par Léa Boulay, formatrice d’anglais et chargée de mission coopération internationale pour le CFAAH de La Bretonnière.

Lire aussi : L’expertise de l’enseignement agricole à l’international, Le programme Agri-Tech-Food Business Training Nigeria, Une délégation Franco-Ouest Aficaine au SARA, WATEA sur Instagram, Rencontres du réseau CEFAGRI

Contact : Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr, Vanessa Forsans, animatrice des réseaux CEFAGRI et Afrique de l’Ouest,vanessa.forsans@educagri.fr




L’Afrique au SIA 2024

Le Salon International de l’Agriculture est un rendez-vous incontournable pour les acteurs de la coopération de l’enseignement agricole avec l’Afrique subsaharienne.

Dès l’entrée dans le pavillon 5 du SIA 2024, les visiteurs se retrouvent en Côte d’Ivoire, au Nigeria, au Rwanda ou au Cameroun !

Les opportunités de rencontres et d’échanges sont nombreuses sur les stands de ces pays, mais aussi lors de conférences et autres side-events, en particulier pour les partenaires et les établissements des réseaux Afrique de l’enseignement agricole.

Le Nigeria s’expose

Si le Nigeria a participé à de précédentes éditions du SIA par la présence d’importantes délégations, pour la première fois en 2024 ce pays dispose d’un stand, aux dimensions imposantes et aux activités débordantes. Un Business Event organisé par Sonia Darracq, Conseillère aux affaires agricoles à l’ambassade de France à Abuja, a réuni de nombreux agroentrepreneurs du Nigeria, sans oublier les mises en relation avec des producteurs et négociants français. Le stand a également reçu la visite du Ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité, de la Francophonie et des Français·es de l’étranger, Franck Riester, ainsi que de la Secrétaire d’État auprès de la Ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères, chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou.
Ce fut l’occasion de valoriser les partenariats en cours, dont l’ambitieux projet WATEA (Women in Agricultural Technical Education and Apprenticeship in Nigeria).

La coopération dans le domaine de la formation agricole n’a en effet pas été en reste. Par exemple deux représentants de la NBTE (National Board for Technical Education, un organisme qui dépend du Ministère Fédéral de l’éducation nigérian), après divers échanges sur le stand du Nigeria, notamment avec la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER-Bureau des relations européennes et de la coopération internationale), sont allé visiter le lycée agricole de La Bretonnière (77), afin d’observer in situ les dispositifs de formation et d’explorer les possibilités de collaborations et de partenariats pour renforcer les programmes d’acquisition de compétences au Nigeria.
Par ailleurs, suite à l’accueil de la délégation nigériane du projet WATEA venue en visite d’étude en France en décembre 2023, la directrice de l’EPL de Surgères, Marie-Pierre Gousset, est venue exprimer son envie et son intérêt d’aller plus avant dans cette coopération, qui pourrait concerner plusieurs filières, telles que le cacao, la meunerie, le poisson fumé, nécessitant un renforcement de capacités.

Côte d’Ivoire, questions aviculture et cuniculture

La participation au SIA de la délégation du Ministère des ressources animales et halieutiques (MIRAH) avait pour objectif principal l’imprégnation des questions de biosécurité avec les professionnels des filières avicole et cunicole. Outre diverses rencontres et visites organisées par le truchement de la Direction générale de l’enseignement et de la recherche avec la Direction générale de l’alimentation, la délégation ivoirienne a eu un temps d’échange important avec le BRECI, VetAgroSup, France Vétérinaire International, et Éric Leleu, expert national biosécurité. Ont ainsi pu être abordées l’organisation de l’enseignement agricole en France et son expertise, l’organisation de la gouvernance sanitaire en France et en Côte d’Ivoire, la réglementation sur la biosécurité européenne et française.
Il en est ressorti la nécessité d’un accompagnement dans la formation des formateurs en biosécurité, y compris avec l’expertise de l’enseignement technique agricole via le réseau CEFAGRI de la DGER ; de la signature d’un MoU avec la DGAL incluant les questions de formations ; d’un accord cadre de coopération entre MIRAH et DGER.

Partenariats avec l’Institut national de formation professionnelle agricole

« Coopération internationale et enjeux de formation et insertion agricoles », tel était le thème de la séance organisée et animée par le réseau Afrique de l’Ouest de la DGER avec l’Institut national de formation professionnelle agricole (INFPA) sur le stand de la Côte d’Ivoire au SIA. Après une ouverture par le Directeur général de l’INFPA, le chargé de coopération Afrique subsaharienne et le chef du BRECI, le film Agri-cultures – La coopération internationale / La Côte d’Ivoire a été projeté. La parole a ensuite circulé parmi les participants (responsable des partenariats à l’INFPA, directrices d’EPL, ancien directeur d’EPL devenu chef de SFD, services civiques ivoiriens, animateurs de réseaux, représentants de la recherche agronomique ivoirienne, de la Fédération nationale des communes pastorales…), comme autant de témoignages d’actions et de perspectives de coopération franco-ivoirienne en matière de formation agricole.

Dans le prolongement du SIA, l’EPL du Morvan a reçu la visite de deux personnes de l’INFPA, dont le directeur de l’École d’aquaculture de Tiébissou, avec lequel un partenariat a été initié un an auparavant . L’objectif de cette visite était le suivi des services civiques et le renforcement du partenariat.
À l’issue des trois jours de rencontres, les partenaires se sont accordés pour les perspectives suivantes : le renouvellement de l’accueil en service civique par l’EPL du Morvan de deux étudiants de Tiébissou pour l’année scolaire 2024-2025, et l’organisation d’un voyage d’étude en Côte d’Ivoire en 2025 de la classe de BTSA aquaculture, avec une visite préparatoire à Tiébissou de deux enseignants du Morvan à l’automne 2024.

Volontaires internationaux en visite au SIA

Les six Ivoiriens, étudiants issus de l’INFPA, effectuant une mission de service civique en lycées agricoles français ont tous participé au SIA 2024, accompagnés de leurs tuteurs ou de l’équipe de direction des établissements d’accueil.
C’est également le cas des trois services civiques du Togo et de certains du Bénin et du Sénégal. À cette occasion, ont pu être tournées quelques séquences du film en préparation sur l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI) dans l’enseignement agricole.

Conférences à ne pas manquer

Les services civiques ouest-africains comme les membres des réseaux Afrique ont pu assister à plusieurs conférences en lien avec leurs centres d’intérêt.
La désormais traditionnelle conférence du Ministre d’État de Côte d’Ivoire en charge de l’agriculture avec pour thème cette année « Productions vivrières et souveraineté alimentaire : défis et perspectives de développement » a fait salle comble. Il est à noter que parmi les opportunités d’investissement pour la souveraineté alimentaire, le conférencier a souligné l’importance du partenariat pour l’innovation technologique et la formation.
Le CIRAD et l’AFD ont proposé la conférence « Comment gérer la fertilité des sols pour renforcer la souveraineté alimentaire en Afrique ? » qui a abordé la question des approches agroécologiques fondées sur le recyclage des éléments minéraux via les matières organiques diverses et l’utilisation de légumineuses en lien avec la productivité des cultures annuelles en Afrique.
Sur le stand de l’AFD, le Nigérien Ali Bety a apporté son éclairage sur le sujet « Orienter l’agriculture irriguée vers l’agroécologie pour renforcer la souveraineté alimentaire et la résilience climatique : l’expérience du COSTEA (Comité Scientifique et Technique pour l’Eau Agricole) ». Par ailleurs Grand Témoin des rencontres des réseaux Afrique 2024, Ali Bety a aussi pu retrouver et échanger avec des membres du réseau Afrique de l’Ouest, notamment autour de projets de lycées agricoles avec l’Afrique liés à l’élevage ovin et la transhumance.

2024 – Ovinpiades mondiales

19 % de la production ovine mondiale est africaine. Aussi la participation aux Ovinpiades mondiales est-elle l’un des projets du réseau Afrique de l’Ouest, qui a de ce fait été invité par les organisateurs (Inn’ovin/Interbev) au lancement presse de cet événement lors du SIA2024.
Une quinzaine de délégations étrangères, venant de tous les continents, est invitée à participer à la troisième «Coupe du Monde des Jeunes Bergers» qui se déroulera du 25 mai au 1er juin 2024. La précédente édition internationale date de 2014.

Au programme : huit épreuves qui seront disputées au cours d’une compétition itinérante afin de découvrir la diversité de l’élevage ovin. Après être accueillies à Paris, les équipes embarqueront dans un bus habillé aux couleurs des Ovinpiades vers le Limousin, l’Aveyron, l’Auvergne, la Bourgogne et reviendront en région parisienne pour la remise des prix à la Bergerie nationale de Rambouillet. Telle est l’invitation d’Inn’ovin.

Le réseau Afrique de l’Ouest a donc inscrit et invité trois équipes, chacune composée d’une étudiante et d’un étudiant en formation dans les établissements de ses partenaires : l’École d’élevage de Kétou, de l’Université nationale d’agriculture (UNA) du Bénin ; l’École d’élevage de Bingerville, de l’INFPA de Côte d’Ivoire ; l’IFAD élevage de Barkoissi, de l’APCFAR (Association professionnelle des centres de formation agricole et rurale) du Togo. Afin d’établir un lien avec les professionnels et organisations locales de la filière ovine, chaque binôme de participants sera accompagné par un représentant de la Fédération nationale des communes pastorales (FNCP). Ces trois équipes seront accueillies au BRECI-DGER dès le 21 mai, puis chacune sera dirigée vers un lycée agricole pour parfaire pendant trois jours son entraînement aux épreuves des Ovinpiades mondiales.

De belles aventures de coopération à suivre, en attendant de se retrouver au SIA 2025 !

Retrouvez plus d’information : projet WATEA – Visite d’étude en France en décembre 2023,  WATEA sur Instagram,  le film Agri-cultures – La coopération internationale / La Côte d’Ivoire, La coopération avec l’INFPA Aquaculture,  de la côte d’Ivoire au Morvan,

Contact : Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr, William Gex, animateur du réseau Nigeria, william.gex@educagri.fr, Vanessa Forsans, co-animatrice du réseau Afrique de l’Ouest, vanessa.forsans@educagri.fr

 

 

 

 




Aquaculture, de la Côte d’Ivoire au Morvan

La coopération entre l’EPL du Morvan et l’une des écoles de l’INFPA de Côte d’Ivoire prend forme à travers l’accueil de deux jeunes ivoiriens effectuant une mission de service civique liant aquaculture et interculturalité.

Tout a commencé lors du Salon international de l’agriculture de Paris : Madame Leblanc-Albarel, directrice de l’EPL du Morvan et Monsieur Baraton, directeur-adjoint, visitent le hall présentant les produits du monde, notamment de pays d’Afrique. Ils s’arrêtent sur le stand de la Côte d’Ivoire, en particulier sur l’espace de l’INFPA (Institut national de formation professionnelle agricole).
Mme Leblanc-Albarel précise : « Il a suffi d’une rencontre, un jeudi de février 2023, pour qu’Ézéchiel et Emmanuel nous rejoignent dans le Morvan. L’établissement agricole du Morvan forme les jeunes dans la filière aquacole. Depuis plusieurs années, le nombre de jeunes africains intéressés par l’aquaculture provenant de l’école de pêche de Dakar ou d’écoles du Togo, du Bénin ou du Cameroun augmente. L’équipe en place dans le BTSA aquaculture a déjà accueilli, avant la crise de Covid-19, des jeunes provenant d’Afrique de l’Ouest. Cela s’était bien passé, les jeunes étaient intéressés et les échanges culturels sont importants pour tous.
Dans le cadre de notre mission de coopération internationale, nous avons un partenariat avec le Québec et nous souhaitions pouvoir développer un partenariat avec un pays d’Afrique. C’est donc avec cet objectif que nous nous sommes rendus dans le hall des pays du monde au Salon international de l’agriculture. Nous y avons rencontré Marc-Olivier Togbe, directeur général de l’INFPA, ainsi que ses collaborateurs en charge des partenariats, Désiré Gnan et Lucien Camara. Lors de notre visite sur le stand, nous avons aussi rencontré les collègues Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne au MASA (BRECI), Vanessa Forsans, animatrice du réseau Afrique de l’Ouest, et des collègues d’établissements de La Roche-sur-Yon et de Vire ayant déjà reçu des services civiques ivoiriens les années passées.
Tout naturellement, le réseau Afrique de l’Ouest nous a ensuite associés au déplacement en Côte d’Ivoire prévu lors du SARA. Ne pouvant me libérer durant cette période, c’est Madame Guenard, enseignante d’éducation socio-culturelle, très investie dans la filière aquacole, qui a accepté de représenter l’établissement (j’en profite pour la remercier) et de travailler à la faisabilité de l’accueil des deux jeunes. »

Lors de cette mission collective qui s’est déroulée début octobre 2023, la représentante de l’EPL du Morvan a procédé à la signature d’une charte de partenariat avec l’École de Spécialisation en Pisciculture et Pêche en Eaux Continentales de Tiébissou (l’une des 11 écoles de l’INFPA) et son directeur Zoué Lassina.

Nathalie Guenard témoigne : « Après avoir fait plus ample connaissance, visité le site et l’exploitation, la charte a été ratifiée : un moment fort qui présage de nombreux échanges et une ouverture sur l’Afrique pour les apprenants de la filière aquacole du lycée de Château-Chinon. Tout dans ce voyage était nouveau, difficile de choisir un événement plus marquant que les autres mais les moments de rencontres et d’échanges avec les populations locales restent des moments inoubliables pour moi.
De retour en France, nous avons préparé au mieux l’arrivée d’Ézéchiel Djo et d’Emmanuel Kouassi, deux jeunes services civiques ivoiriens (volontaires internationaux de réciprocité) venus découvrir notre pays mais aussi et surtout diversifier leurs connaissances en aquaculture. Depuis le 13 octobre 2023, ils partagent leur temps entre des cours d’aquaculture avec la classe de BTSA1 Aqua, des travaux pratiques sur la pisciculture et des animations dans l’établissement (aide aux devoirs, sorties organisées par l’association des élèves, soirée ivoirienne,…). L’adaptation se fait doucement, il faut s’habituer au climat, à la cuisine, aux horaires, etc. Le chef d’exploitation est toutefois très satisfait de leur travail et les trouve même plus motivés que certains de nos élèves !

Sportifs, Emmanuel et Ézéchiel sont licenciés de l’équipe de foot de la ville et participent aux matchs les dimanches. Tout au long de l’année, de nombreuses activités leur seront proposées, en lien avec les sorties pédagogiques des apprenants : découverte de l’ostréiculture au lycée de la mer et du littoral de Bourcefranc, visite du marché de Rungis, participation au regroupement des volontaires internationaux lors des rencontres des réseaux Afrique au lycée agricole d’Aix-Valabre, visite de la capitale à l’occasion du SIA 2024. 
Le but est également d’aider et d’accompagner au mieux ces deux jeunes gens à finaliser leurs projets d’avenir : création d’une entreprise d’aliments pour poissons pour l’un, reprise des études supérieures avec un BTS pour l’autre.

Cet échange permet à tous d’apprendre et de mûrir mais aussi de découvrir de nouvelles pratiques, de nouvelles cultures, incitant ainsi l’ensemble de l’établissement à davantage de curiosité et d’ouverture. »

Article proposé par Michèle Leblanc-Albarel, directrice de l’EPL du Morvan, et Nathalie Guenard, enseignante.

Contact : Vanessa Forsans et Jean-Roland Arbus, animateurs du réseau Afrique de l’Ouest, vanessa.forsans@educagri.fr, jean-roland.arbus@educagri.fr
Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 




Une délégation franco-ouest africaine au SARA

L’enseignement agricole développe ses partenariats avec la Côte d’Ivoire à l’occasion du plus important salon de l’agriculture d’Afrique de l’Ouest, le SARA (Salon de l’agriculture et des ressources animales), qui s’est tenu au parc des expositions d’Abidjan du 29 septembre au 8 octobre 2023.

Accompagnée par les deux animateurs du réseau Afrique de l’Ouest et le chargé de coopération Afrique subsaharienne de l’enseignement agricole pour la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (BRECI) du Ministère de l’agriculture et de la Souveraineté alimentaire, la délégation a associé des personnels de l’enseignement agricole français (la directrice et un membre de l’équipe de l’exploitation agricole de l’EPL de La Roche-sur-Yon, une enseignante de l’EPL du Morvan, le directeur du CFAA de La Bretonnière) mais aussi de partenaires africains, venant du Bénin et du Sénégal, spécialistes de l’agroécologie : Pascal Gbenou, directeur de la ferme-école SAIN et enseignant chercheur à l’Université Nationale d’Agriculture au Bénin, et Sidy Tounkara, chercheur à l’IPAR (Initiative et Prospective Agricole et Rurale), membre de la fondation FARM et point focal de la Dytaes (Dynamique pour une transition agroécologique au Sénégal).

Panels et conférences

La délégation a assisté à plusieurs conférences donnant à entendre les préoccupations majeures de l’agriculture ouest-africaine, telle que la conférence inaugurale du Salon intitulée « L’agriculture africaine face aux défis des chocs internes et externes : quelles innovations structurelles pour améliorer les secteurs agricoles et garantir la souveraineté alimentaire ? » puis la table ronde sur le thème « Jeunesse et agriculture africaine résiliente » à laquelle a participé Alain Moulinier, du CGAAER, qui a représenté le ministre du MASA et a abordé les enjeux environnementaux, sociétaux et démographiques, mentionnant notamment les ambitions du PLOA (Pacte et loi d’orientation et d’avenir agricoles)  : améliorer la souveraineté, augmenter la résilience, accompagner les transitions, favoriser l’installation et le renouvellement des actifs. Il a été souligné que le changement climatique oblige à des transformations de nos systèmes de productions et donc des pratiques, appelle à des compétences nouvelles ou renforcées comme en matière de gestion de l’eau, de protection des sols ou de numérique. Cela passe en particulier par un investissement dans la transformation de l’enseignement agricole. Ces thématiques ont trouvé un écho lors du side-event de la CEDEAO sur « L’agriculture intelligente face au climat (AIC) et l’agroécologie : opportunités et défis pour l’Afrique de l’Ouest », de même que dans la présentation organisée par FranceAgriMer de l’expertise française en aviculture, au cours de laquelle le réseau CEFAGRI a eu l’occasion d’évoquer son fonctionnement et son rôle en matière de mobilisation de l’expertise de l’enseignement agricole.

Le réseau Afrique de l’Ouest de l’enseignement agricole a également proposé un panel de regards croisés ouest-africains et français sur le thème « Formation agricole, agroécologie et coopération », en partenariat avec le METFPA (Ministère de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’apprentissage), l’INFPA (Institut national de formation professionnelle agricole) représenté par son directeur général Marc-Olivier Togbe, et l’ambassade de France en Côte d’Ivoire, avec Jean-Pierre Chomienne, Conseiller aux affaires agricoles, et Marie-Laure Martial, du Service de coopération et d’action culturelle. En ouverture des échanges, a été visionné le film « Agri-cultures / la coopération – la Côte d’Ivoire ». En présence d’une centaine de personnes (inspecteurs, directeurs, formateurs, apprenants des établissements ivoiriens, étudiants ouest-africains), les membres de la délégation ont illustré la thématique du panel par des exemples concrets issus de leurs organismes respectifs (activités liées au plan EPA2 pour les EPL français, de la ferme SAIN au Bénin, d’IPAR au Sénégal). Cet événement a permis de renforcer le rapprochement entre l’INFPA et le METFPA et ainsi favoriser les synergies entre institutions ivoiriennes en charge de la formation agricole. Il a également permis de mettre la lumière sur la mission de coopération internationale de l’enseignement agricole français et de montrer comment celui-ci est en mesure d’être un partenaire pour contribuer au renforcement des capacités de systèmes de formation agricole et rurale comme levier central du développement agricole.

Rencontres professionnelles et institutionnelles

La délégation a été reçue par le ministre d’État en charge de l’agriculture, M. Adjoumani, qui est en outre passé saluer les participants au panel « Formation agricole, agroécologie et coopération ». Une réunion de travail a aussi pu se tenir avec M. N’Guessan Koffi, ministre de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’apprentissage, ouvrant des perspectives de coopération avec de nouveaux établissements proposant des formations agricoles en Côte d’Ivoire, dont le lycée professionnel sectoriel de formation aux métiers agricoles de Botro.

Sur le pavillon France, une réunion avec des représentants de la région AURA (Chambre d’agriculture, AFDI, Fédération nationale des communes pastorales) a permis d’aller dans le sens d’une bonne implication de l’enseignement agricole dans leurs initiatives avec la Côte d’Ivoire. La rencontre avec la responsable de l’entreprise Prestige chocolat a permis d’envisager la vente de son champagne au chocolat dans les boutiques des EPL en partenariat avec la Côte d’Ivoire.
En parallèle des visites et rencontres au SARA, les membres de la délégation ont poursuivi les échanges avec leurs partenaires de l’INFPA en se rendant dans les établissements de Bingerville (CAPP, ESEMV, ERA-Sud) et de Tiébissou. Aquaculture, élevages, aménagement paysager, maraîchage (dont une expérimentation croisée sur le semis de pommes de terre) constituent les principaux domaines sur lesquels portent les projets de partenariat, se concrétisant notamment par des mobilités réciproques.

Le rôle des animateurs du réseau

Outre l’organisation logistique de la mission collective, il revient aux animateurs du réseau de faciliter les contacts entre établissements français et ivoiriens en l’occurrence. C’est ce qui a notamment été effectué en amont de cette mission en Côte d’Ivoire, lors du Salon international de l’agriculture à Paris en mars dernier, sur le stand de l’INFPA. Un temps d’échange avec des enseignants de l’EPL du Loiret a permis à un groupe d’étudiants de BTSA ACSE du lycée agricole Le Chesnoy d’être accueilli par l’INFPA à Bingerville pour un voyage d’étude, se poursuivant auprès des cacaoculteurs de San Pedro dans le cadre d’un projet porté par l’AFDI. Et la mise en relation de l’équipe de direction de l’EPL du Morvan avec celle de l’INFPA a été suivie de la possibilité de participer à cette mission en Côte d’Ivoire et de lancer concrètement le partenariat par l’accueil dans le Morvan de deux volontaires ivoiriens en service civique.
Jean-Roland Arbus nous fait part de son expérience : « En tant qu’animateur du réseau Afrique de l’Ouest, cette mission m’a permis d’accompagner, faciliter et finaliser un partenariat naissant entre l’EPL du Morvan spécialisé en aquaculture, représenté par Nathalie Guenard, enseignante, et l’un des 11 établissements de l’INFPA, l’école spécialisée en aquaculture de Tiébissou, à 300km au Nord-Est d’Abidjan, représentée par son directeur Zoué Lassina. Durant deux jours, nous avons pris du temps pour mieux nous connaître et nous comprendre pour démarrer ce partenariat sur de bonnes bases. Nous avons découvert l’ensemble de l’établissement : locaux d’enseignement, internats, logement possible d’étudiants français en mobilités individuelles ou collectives, équipe de direction, bassins d’élevages des poissons. Nous avons aussi pu rencontrer les deux jeunes services civiques ivoiriens, Ézéchiel et Emmanuel, en partance pour l’EPL du Morvan, évoquer leur préparation au départ pour les mettre en confiance. Une charte de partenariat a été finalisée et signée par les deux représentants, avec notamment la réalisation d’un programme de mobilités entrantes et sortantes planifiées sur trois ans, avec les difficultés probables à surmonter.
Ce lancement de partenariat résume bien le type de travail d’un animateur de réseau : mettre en bonne voie le rapprochement de deux établissements et les accompagner en chemin par la suite. »

Des liens consolidés avec France Volontaires

L’une des modalités majeures de coopération avec la Côte d’Ivoire depuis 2018 est l’accueil d’étudiants sortant de l’INFPA pour des missions de service civique en lycées agricoles français, et ce toujours en lien avec France Volontaires. Une nouvelle rencontre avec les représentants de France Volontaires en Côte d’Ivoire a d’ailleurs permis de valider une procédure conjointe de sélection, accueil et suivi de jeunes ivoiriens issus de l’INFPA pour des missions de service civique en lycées agricoles français. À cette occasion a été présenté le film « Agri-cultures / le service civique – la Côte d’Ivoire ».

La mission vue par une directrice d’établissement

Patricia Darjo, directrice de l’EPLEFPA Nature de La Roche-sur-Yon, témoigne : « Accompagnée de Michèle Raitière, responsable de l’atelier maraîchage du lycée Nature, cette nouvelle mission de coopération internationale à Abidjan nous a permis de répondre à plusieurs objectifs.
Durant plusieurs jours la délégation française a participé au SARA dans un lieu nouvellement construit. La thématique de ce salon de l’agriculture était tournée vers la jeunesse et l’agriculture africaine résiliente. J’ai pu rencontrer de nombreux interlocuteurs du monde agricole particulièrement en agroalimentaire et confronter ainsi nos points de vues sur des préoccupations communes. Nous avons participé à deux conférences en lien avec les transitions agroécologiques et la souveraineté alimentaire. Nous avons également pu témoigner de nos actions sur ces thématiques.

Cette mission a été l’occasion de renforcer notre coopération avec l’INFPA, ERA SUD, le CAPP et l’école d’élevage de Bingerville. Nous avons fait un bilan croisé des missions réalisées par Services civiques français et ivoiriens. Nous avons travaillé sur nos pratiques de recrutement, affiné nos attentes réciproques et trouvé un consensus pour améliorer nos conditions d’accueil de nos jeunes volontaires. Un travail très constructif que nous avons exposé auprès de France Volontaires. D’autre part, nous recevrons à la Roche-sur-Yon en avril 2024 une délégation de l’école d’agriculture de Bingerville constituée d’étudiants, de formateurs et des directeurs.

Une expérimentation sur l’implantation de la pomme de terre en terre africaine va démarrer sur nos établissements respectifs français et ivoiriens. Le protocole a été écrit lors d’une journée de travail à ERA Sud.
J’ai particulièrement apprécié les nombreux contacts avec les professionnels du monde agricole, avec nos partenaires des différentes écoles agricoles jusqu’à l’entrevue avec le ministre d’État de l’Agriculture. Ce fut des moments de dialogues professionnels, constructifs, sincères et amicaux, qui nous ont permis de confirmer nos préoccupations communes et l’intérêt de continuer à travailler ensemble. Je tiens à remercier tous nos partenaires ivoiriens et les membres de la délégation française bien en phase avec les objectifs de cette mission. »

Des pistes de partenariat renforcées

Sidy Tounkara, représentant d’IPAR Sénégal, nous livre ici les perspectives de partenariat qu’il envisage à la suite de cette mission franco-ouest africaine :

« Quelques axes de coopération entre IPAR Think Tank, les partenaires du Ministère français de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire (MASA), l’Université Nationale d’Agriculture (UNA) du Bénin et les structures de formation professionnelle agricole du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Bénin et de la France sont identifiés.

 Coopérer autour des projets de renforcement de capacités des acteurs déjà engagés dans la transition agroécologique et de formation initiale et/ou continue des jeunes apprenants dans le domaine agricole en mettant le focus sur la promotion de l’agroécologie. À ce niveau, il s’agit de renforcer les interactions, les échanges, les apprentissages mutuels entre les paysans disposant de savoirs locaux, endogènes et les jeunes apprenants souvent évalués par les mécanismes de l’école classique/académique.

Développer des projets de coopération avec des interlocuteurs comme les Collectivités territoriales qui engagent des initiatives de développement basées sur la promotion de la transition agroécologique afin de les accompagner dans une dynamique de passage à l’échelle des bonnes pratiques dont les données de capitalisation pourraient alimenter les opérations de renforcement des capacités des agriculteurs et des services d’appui-conseil à la territorialisation de la formation agricole et agroécologique.

Collaborer autour des projets d’échanges d’élèves et d’étudiants en formation agricole entre le Nord et le Sud pour favoriser le partage d’expériences et l’apprentissage mutuel entre des apprenants de cultures différentes. L’IPAR Think Tank est aussi une institution d’accueil pour les apprenants.
À ces 3 niveaux de coopération, IPAR Think Tank peut mettre à profit son expérience et son expertise pour contribuer à la formation agricole et en agroécologie des agriculteurs mais aussi des jeunes aspirants à devenir agriculteurs dans un contexte de relève agricole de plus en plus difficilement assurée. De par son expertise et son option stratégique d’agir sur les politiques publiques, IPAR Think Tank pourra également contribuer à appuyer les Collectivités territoriales désireuses de s’engager dans la transition agroécologique. »

Cette mission collective ouest-africaine s’est donc révélée fructueuse à bien des égards. Afin de continuer à donner vie à ces partenariats, les établissements déjà impliqués comme ceux, publics ou privés, qui seraient intéressés pour intégrer cette coopération peuvent compter sur l’appui du réseau Afrique de l’Ouest, pour accueillir des jeunes ivoiriens en service civique, mais aussi pour répondre à tout appel à projets permettant le financement d’actions s’inscrivant dans la durée.

Visionner film « Agri-cultures / la coopération – la Côte d’Ivoire » et le film « Agri-cultures / le service civique – la Côte d’Ivoire » sur Vimeo

Sidy Tounkara, représentant d’IPAR Sénégal, rend compte de sa participation dans un article Think-Thank au SARA

Contacts : Jean-Roland Arbus, co-animateur du réseau Afrique de l’Ouest, jean-roland.arbus@educagri.fr, Vanessa Forsans, co-animatrice du réseau Afrique de l’Ouest, animatrice du réseau CEFAGRI, vanessa.forsans@educagri.fr, Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise à l’international au BRECI/DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr