Dessine-moi une école du paysage

Les étudiants de DEP2 deuxième année de la formation menant au Diplôme d’État de Paysagiste de Versailles et de Marseille sont partis ensemble à Lausanne, en Suisse, au printemps 2024, dans le cadre d’un workshop international le long du Rhône. L’objectif : imaginer une école de paysage fictive au sein du campus de Lausanne.

« À quoi ressemblerait l’école de paysage de vos rêves si elle venait à résider sur ce campus, au-dessus des rives du lac Léman et face au majestueux Mont Blanc ? »

Workshop à l’EPFL

C’est la question à laquelle devaient répondre les 64 étudiants de DEP2Deuxième année de la formation menant au Diplôme d’État de Paysagiste, niveau Master 1. de Versailles et de Marseille lors du traditionnel atelier voyage, organisé en partenariat avec l’Université de Lausanne (UNIL) et l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), cette année s’est déroulédu 25 mars au 9 avril 2024.

Le workshop international, organisé chaque année en partenariat avec une université européenne et entièrement en anglais, a pour objectif d’enrichir la culture paysagère générale des étudiants et de développer leurs compétences en matière de conception, à l’aide de méthodes expérimentales et exploratoires. L’objectif est de s’inspirer des observations des différentes visites de terrain ainsi que d’exemples ailleurs en Europe (rapportés par divers enseignants), pour proposer un projet « qui brise les frontières ».

En savoir plus sur les objectifs du Workshop et du voyage d’études international

Étudiantes de Versailles et Marseille en Atelier Voyage, le long du Rhône

Étudiants paysagistes devant la Maquette de la ville au Musée de Lausanne

Les deux semaines et demi de ce voyage d’études étaient divisées en 3 temps : une première semaine de préparation, du 25 au 29 mars, suivi d’un week-end d’observation et de visites de sites à Lyon (Quai du Rhône, théâtres gallo-romains, jardin de Rosaire, Parc de la Tête d’Or…) et à Genève (pont des Marais, plage du Rhône, île Rousseau, quai du Mont-Blanc… Une deuxième semaine a été dédiée au workshop et à la présentation des rendus, au sein de l’Université de Lausanne.

Étudiante Erasmus+ à Rome, esquissant l’Aire près de Genève

Constitués en 10 groupes, les étudiants ont travaillé ensemble afin d’analyser les relations complexes entre les villes, leurs étudiants, les citoyens et les divers écosystèmes qui cohabitent le long des rivières. Grâce à des études cartographiques, des exemples de projets de Lyon et de Genève et des expériences immersives le long des Rives de la Chamberonne, ils ont découvert le potentiel de ces paysages à se transformer en pôles éducatifs dynamiques. Les étudiants ont également tenu un carnet de croquis tout au long de la première partie du voyage.

C’est tout au long de la deuxième semaine, ponctuée de conférences présentées par différents enseignants et intervenants internationaux, que les étudiants ont travaillé sur leurs rendus. D’une école sur pilotis à « L’Académie Diffuse de la Nature et du Paysage », chaque projet est innovant et présente une interprétation unique du campus de l’EPF et de l’UNIL. Les étudiants ont également réalisé une vidéo de leur projet, la compilation des 10 projets est à y découvrir.

Découvrir les 10 projets « ENSP-Lausanne »

À quoi ressemblerait l’école de paysage de vos rêves si elle venait à résider sur le campus de l’Université de Lausanne (UNIL) et l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), au-dessus des rives du lac Léman et face au majestueux Mont Blanc ? C’est la question à laquelle devaient répondre les 64 étudiants de DEP2 de Versailles et de Marseille lors du traditionnel atelier voyage.

Durée 33 minutes

Il serait important de mentionner aussi l’étude menée par les étudiants de Marseille sur les 7 villes clefs du Rhône pour la Chaire Eau de la Compagnie Nationale du Rhône.
Pour recevoir la plaquette de ce projet qui a été spécialement retravaillé,
collègues de Marseille : Dr Eugénie Denarnaud, responsable de la chaire Eau, Paysage, Littoral et Juliette Loquet (graphiste).

Contact : Daniel JAUSLIN, Directeur International de l’École nationale supérieure de paysage de Versailles / PhD Landscape Architect MSc ETH / Design Studio Lecturer, d.jauslin@ecole-paysage.fr




Apprendre à agir sur le bilan carbone

Un groupe de sept élèves du Lycée de Château Gontier, tous engagés dans des formations variées allant de la production aquacole à l’agriculture en passant par la vente en animalerie, se souviendront longtemps de leur voyage au Bénin où ils ont vécu une expérience unique, en avril 2024.

Le lycée des métiers de l’agriculture de Château-Gontier (53) de retour au Bénin, qui fait suite à une série d’actions depuis 2012. Les jeunes lycéens mayennais étaient accompagnés de sept élèves béninois et se sont tous lancés dans un projet ambitieux centré sur l’évaluation du bilan carbone en France et au Bénin.

Une coopération inscrite dans la durée

Suite à une première mobilité d’un groupe d’élèves du lycée du Haut-Anjou (à Château Gontier) à destination du Bénin réussie en 2012, une seconde action du même type a eu lieu en 2016, toujours dans le but d’étudier les problématiques agricoles d’un pays d’Afrique subsaharienne. On peut en retrouver le récit de ces actions dans notre rétrospective 2016-2017.

Ces projets s’inscrivaient dans le cadre d’un partenariat déjà bien existant entre l’établissement mayennais et, d’une part, le lycée Medji de Sékou, dans le sud du Bénin, d’autre part le Centre régional de recherche et d’éducation pour un développement intégré (CREDI-ONG*), organisation béninoise ayant pour missions principales la promotion de l’aquaculture intégrée et de l’agriculture paysanne et la protection de l’environnement.

*CREDI-ONG : structure béninoise qui est un acteur important de la promotion de l’agroécologie en Afrique de l’Ouest, en particulier sur la filière piscicole. C’est par leur intermédiaire que viennent chaque année depuis 2017 les services civiques internationaux qui effectuent leur mission en Mayenne.

Ces étapes ont créé les bases d’une forte coopération, qui prend la forme depuis 2017 par l’accueil chaque année au sein de l’établissement français de deux jeunes Béninois en mission de service civique. De belles actions d’ouverture de solidarité et d’ouverture au monde, que nous avons eu à cœur à plusieurs reprises de mettre en lumière au cours de nos précédentes rétrospectives, en particulier celle de 2018-2019.

Choix du Teck pour capter le CO2

Au cœur de cette aventure, une formation théorique sur le bilan carbone a posé les bases intellectuelles de leur mission afin d’apprendre et agir sur le bilan carbone en France et au Bénin. Mais c’est sur le terrain, au sein de la pisciculture, de l’agroécologie et du refuge animalier de la vallée de la Sitatunga, que les élèves ont véritablement plongé dans les réalités concrètes de ces enjeux. De la théorie à la pratique, leur réflexion s’est enrichie grâce à des analyses approfondies et des échanges avec des acteurs locaux passionnés.

La démarche de compensation des émissions de gaz à effet de serre a été un élément central de leur engagement. Avec détermination, le groupe a planté pas moins de 2500 plants de tecks, contribuant ainsi activement à la préservation de l’écosystème local. Le choix du teck s’est avéré être particulièrement judicieux, car cette essence d’arbre capte une quantité importante de CO2 et le stocke même après sa coupe, grâce à son utilisation dans la construction.

De plus, le bois ne sera coupé qu’au bout de 5 ans de croissance, et pendant cette période, il jouera un rôle crucial dans la préservation des forêts primaires contre la déforestation, souvent liée à l’expansion agricole. Le nombre de plans de tecks plantés a permis de compenser les émissions de CO2 du groupe lors de leurs différents trajets, que ce soit en bus ou en avion, soulignant ainsi leur engagement en faveur de l’environnement.

Éducation au développement durable et sensibilisation à la diversité culturelle

Mais ce voyage ne s’est pas limité à des activités strictement éducatives. Les élèves ont également eu l’occasion de découvrir la richesse culturelle et historique du Bénin. De la route des esclaves à Ouidah au centre artisanal de Cotonou, en passant par des rencontres avec des officiels partenaires, dont les maires des différentes communes, et France Volontaires au Bénin, chaque expérience a été l’occasion d’en apprendre davantage sur ce magnifique pays et ses habitants.

Pour valider leur projet, deux posters en double exemplaire ont été réalisés. Un exemplaire de chaque poster est désormais exposé dans les deux pays partenaires, symbolisant ainsi le lien fort qui unit ces deux communautés engagées dans la lutte pour un environnement plus sain.

Enfin, les élèves ont donné vie à leurs réflexions à travers des scénettes portant sur différentes thématiques professionnelles et de la vie quotidienne liées au bilan carbone. Ces scènes ont été capturées en vidéo pour être diffusées auprès des partenaires, des élèves de l’établissement et des parents, témoignant ainsi de leur engagement et de leur volonté de partager leurs connaissances et expériences avec leur communauté.

Transmettre l’ouverture au monde

A leur retour en France, lors de la restitution de leur expérience auprès de leurs camarades dans l’enceinte du lycée, les heureux participants à ce très beau projet ont, à juste titre, exprimé leur gratitude aux encadrants qui leur ont permis de réussir l’aventure.

Parler ici du développement des compétences sociales et personnelles ne sont pas des vains mots : ouverture au monde, renforcement de l’autonomie, adaptation et capacité à travailler en équipe font désormais partie de l’éventail des compétences acquises par ces jeunes qui se souviendront toute leur vie de ce qu’ils ont vécu en Afrique de l’Ouest au printemps 2023..

Retrouvez l’expérience des jeunes en image sur Bénin2024 / FindPenguins retraçant le voyage organisé par le lycée agricole du Haut Anjou à Chateau-Gontier (53) qui a pour but la sensibilisation et l’action environnementale des élèves au Bénin.

Auteurs : René CUINET, Directeur du Lycée des métiers de l’agriculture de Château-Gontier et Julien PICHON, Chargé de coopération européenne et international – DRAAF-SRFD

Contact : Julien PICHON, Chargé de coopération européenne et internationale à la DRAAF Pays de Loire, julien.pichon@agriculture.gouv.fr