Élevage bovin du futur

L’École centrale chinoise de radiodiffusion et de télévision agricoles (CABTS) et le réseau Chine de l’enseignement agricole français ont organisé un webinaire « vision croisée franco-chinoise » qui a mis en miroir la vision de l’élevage bovin du futur dans les deux pays.

Depuis le comité de pilotage de l’arrangement administratif franco-chinois sur la formation professionnelle agricole, le référent en Chine pour la collaboration avec la France dans ce domaine est la CABTS.  Créée en 1980, cette institution est placée sous l’administration du ministère de l’Agriculture et des Affaires rurales de Chine (MARA) et gérée conjointement par 17 ministères et commissions, spécialisée dans l’éducation et la formation des agriculteurs. En combinant les TIC-Technologies de l’information et de la communication modernes aux méthodes d’éducation traditionnelles, la CABTS s’est engagée à fournir des services publics aux zones rurales et aux agriculteurs en Chine, notamment l’éducation et la formation, la promotion de la technologie, la vulgarisation scientifique et la diffusion d’informations, etc.

La CABTS, un partenaire de qualité

Fin 2022, il y avait 34 écoles au niveau provincial, 256 au niveau municipal, 1 693 au niveau du comté et 16 451 écoles pratiques d’agriculture. On parle de la CABTS comme étant la plus grande école agricole ouverte au monde. En plus des cours en présentiels dispensés dans le réseau de ses nombreuses écoles, elle propose un large panel de formation en ligne sur sa plateforme dédiée www.ngx.net.cn et une application mobile 云上智农 (traduction : agriculture intelligente sur le cloud).

Lancer de nouveaux projets

Au regard de la dynamique qu’il existe entre les deux pays sur le sujet du bovin allaitant et l’envie chinoise d’échanger autour des nouvelles technologies, le thème du nouveau webinaire organisé conjointement fut rapidement trouvé.

Pour parler des différentes technologies et approches des deux pays dans l’élevage intelligent, suite aux discours introductifs prononcés par Mme Wang, directrice-adjointe à la direction des Sciences et Technologies du MARA, et Mme Roy, chargée de mission Asie au Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale de la DGER, 5 experts se sont présentés face à la centaine de participants du webinaire.

La technologie au service du bien-être animal

Sylvain Chanéac, directeur de l’exploitation de l’EPL de Dax, a présenté à tous comment il avait intégré dans ses pratiques, des outils innovants permettant de lui simplifier la vie. Que ce soit du détecteur des chaleurs, aux caméras de surveillance, la technologie se met toujours au service du bien être des animaux et de l’éleveur.

Clément Allain, chef de projet Élevage de Précision à l’IDELE, a effectué une présentation de l’Institut de l’élevage. Il a ensuite partagé les résultats de l’enquête de fin 2024 sur l’état des lieux de l’adoption des nouvelles technologies dans les élevages français. Il a ensuite mis en avant les projets de R&D (Bebop, Phéno3D, Icaerus, etc.) qu’il suit et qui permettront aux élevages français de rester à la pointe de la technologie dans les années futures. Il a terminé par une présentation des infrastructures accompagnant les éleveurs et acteurs de l’élevage dans cette transition numérique.

 

Le troisième intervenant français représentait quant à lui les entreprises nationales du secteur. Thomas Aubry, directeur des opérations à iOtee s’est appuyé sur un diaporama riche d’images afin de présenter son entreprise puis de dérouler sur l’ensemble des solutions innovantes développées par iOtee afin de permettre aux éleveurs français et européens d’avoir une approche durable et avancée dans la conduite de leurs exploitations.

Nouvelles technologie et traditions locales

Wang Jingjun, professeur agrégé et directeur du bureau de l’École des sciences et technologies animales de l’institut technique professionnel d’élevage et de médecine vétérinaire du Shandong, a pris la parole pour présenter son établissement puis en quoi ses collègues et lui accordent une attention égale à l’éducation et aux services pour créer une industrie bovine intelligente et haut de gamme en Chine. Il a développé une partie du contenu des référentiels, proposés par son école, dans le domaine de l’élevage bovin et mis en avant comment, sur les plateformes techniques de l’établissement, la technologie était déjà au service de l’éleveur.

Pour la deuxième intervention chinoise, Yang Kong, professeur agrégé de l’institut technique professionnel agricole des Trois Gorges de Chongqing, nous a parlé des pratiques innovantes dans la formation des futurs professionnels en élevage dans le sud-ouest de la Chine. Sa présentation très riche en illustrations, nous a permis de bien comprendre comment son établissement, s’adaptait aux conditions pédoclimatiques et culturels locales pour proposer des formations adaptées aux terrains. Il a développé quelles étaient les pédagogies typiques à cette zone géographique de la Chine et comment les nouvelles technologies avaient su épouser les traditions locales.

Webinaire, une technologie apprivoisée

L’exercice du séminaire dématérialisée n’est jamais évident, surtout lorsqu’il inclut la traduction consécutive de termes très professionnels. Pour autant, au fil des années et des différentes expériences, force est de constater qu’aussi bien côté français que côté chinois, les interventions sont de plus en plus agréables à suivre et d’un contenu toujours plus riche, comme ce fut le cas lors de ce webinaire.

Si vous souhaitez vous en rendre compte par vous-même et découvrir plus en détails toutes les informations partagées durant les différentes présentations, n’hésitez pas à visionner la vidéo.

Lien vers le webinaire sur You-Tube

A lire aussi les articles : Steppe by steppe, Chine-France, former les formateurs par la pratique, Les tribulations de la Simmental en Chine

Contact : Max Monot, animateur national du réseau Chine de l’enseignement agricole, max.monot@educagri.fr

 

 

 




Agropastoralisme en Arménie : entre défis et tradition

Une délégation de l’enseignement agricole français a visité en novembre 2024 l’établissement de Sissian en Arménie afin de travailler au renforcement des pratiques agricoles durables et d’explorer le thème de l’agropastoralisme, une pratique traditionnelle qui combine agriculture et élevage, tout en mettant en lumière les défis auxquels sont confrontés les agriculteurs arméniens.

Les membres de la délégation française ont eu l’opportunité de rencontrer des agriculteurs locaux qui pratiquent le pastoralisme. Les échanges ont permis de comprendre les spécificités de l’agropastoralisme en Arménie, une méthode qui s’avère essentielle dans les régions montagneuses où l’élevage de bétail est souvent la principale source de revenus.

Une rencontre enrichissante

Les agriculteurs ont partagé leur expérience, avec deux intervenantes françaises Sylvie Hausard et Fabienne Gilot.

L’une enseignante en aménagement du territoire au lycée agricole de Rochefort sur Montagne qui aborde les aspects pastoraux dans ces cours et étude de cas avec les élèves en BTSA Gestion et Protection de la Nature, et l’autre cheffe de projets internationaux au sein du Campus Pyrénées-Comminges à Saint-Gaudens, spécialisée dans les actions et projets ayant trait au pastoralisme et à la pratique de la transhumance notamment par la coordination du projet Erasmus + ECOTRANSH, réunissant six pays partenaires (France, Grèce, Italie, Maroc, Mongolie, Roumanie).

Cependant, ils ont également souligné les difficultés croissantes auxquelles ils sont confrontés, notamment à la gestion des pâturages, au manque d’infrastructures et aux impacts du changement climatique.

Des défis à surmonter

L’un des points saillants de cette rencontre a été le constat que près de 40 % des terres agricoles en Arménie ne sont pas utilisées pour le pâturage. Plusieurs facteurs contribuent à cette situation. En premier lieu, l’absence d’infrastructures adéquates, telles que les routes et les installations de stockage, le manque d’accès aux ressources notamment à l’eau.

Les variations climatiques affectent la disponibilité des pâturages et la productivité des cultures, rendant l’agropastoralisme encore plus précaire.

Vers une coopération durable

Pour faire face à ces défis, il est essentiel de renforcer la coopération entre les agriculteurs arméniens et les organisations internationales. Quelques pistes ont été pointées pour poursuivre cette collaboration, notamment en organisant des sessions de formation sur les pratiques agropastorales durables, incluant des techniques de gestion des pâturages et de diversification des cultures, en partenariat avec l’ Université de Sissian et en développant des solutions adaptées aux réalités locales.

L’utilisation de technologies modernes peut être une solution pour améliorer la gestion des ressources et optimiser la production, tout en respectant l’environnement.

La visite à l’établissement de Sissian a mis en lumière l’importance de l’agropastoralisme pour l’économie arménienne, tout en révélant les défis significatifs auxquels les agriculteurs doivent faire face. En favorisant une coopération renforcée et en mettant en œuvre des solutions innovantes, il est possible d’améliorer la situation des agriculteurs arméniens et de valoriser pleinement le potentiel de leurs terres.

En savoir plus sur le projet Erasmus+ Eco-Transh

Contact : Evelyne Bohuon, animatrice Arménie de l’enseignement agricole, evelyne.bohuon@educagri.fr




WATEA Nigéria- Démarrez une coopération à distance

Coopérez avec le Nigéria, une ouverture sur le monde pour votre établissement !

Vous êtes prêts à intégrer le réseau des établissements en lien avec le Nigeria ?

Envoyez vos noms, prénoms, établissements et centres d’intérêts au réseau AOAC, pour une visioconférence le 18 décembre 2024 à 14h

Dans la continuité du projet WATEA Nigeria – Women in Agricultural Technical Education and Apprenticeship, le réseau Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale propose aux établissement de l’enseignement agricole un appel à manifestation d’intérêt afin de s’inscrire dans une démarche de coopération avec des partenaires Nigérians.

Pour en savoir plus, documents et articles à lire :

Retrouvez le réseau le 18 décembre 2024 pour présenter votre établissement, ses spécificités et identifier votre futur partenaire.

A travers vos regards croisés vous échangerez ensuite sur des sujets transversaux et/ou des problématiques communes lors de WebiNigéria (cf AMI) Affiche AMI Nigeria AMI Nigeria

Contact : Animateurs du réseau Afrique de l’Ouest et Afrique centrale de l’enseignement agricole, vanessa.forsans@educagri.fr, william.gex@educagri.fr et en copie à rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




L’agrobusiness nigérian au sommet de l’élevage

Près d’une centaine d’agroentrepreneurs Nigerians, hommes et femmes, étaient présents à Clermont-Ferrand, du 1er au 5 octobre 2024, pour découvrir le salon de l’élevage. Un rendez-vous annuel mondial pour la filière élevage !

En parallèle du sommet et dans le cadre des échanges et partenariats public-privé avec les entreprises nigérianes, le Bureau des relations européennes et internationale (Direction générale de l’enseignement agricole et de la recherche) via son réseau Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale (AOAC) de l’enseignement agricole en charge du Nigéria a organisé une journée de visites de découverte de l’enseignement technique agricole et de fermes laitières dans les montagnes auvergnates.

Parmi la centaine d’agroentrepreneurs et agroentrepreneuses nigérians qui avaient effectué le déplacement avec Valor Iduh, chargé d’affaires export à Business France à Lagos, un groupe d’intéressés avait répondu présent à l’appel.

Parmi eux se trouvait Olawale Rotimi, CEO de JR Farms, un élément clé de la coopération franco-nigériane. Ce jeune chef d’entreprise, avec qui il existe déjà un partenariat public/privé avec le ministère de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt (DGER), s’est intéressé à notre système de formation ancré sur les acteurs du territoire et depuis organise, pour les agroentrepreneurs nigérians de son réseau, des formations dans nos Centre de formation pour apprentis (CFA) et Centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) comme ce fut le cas à La Roche-sur-Yon en mars 2024.

A lire l’article Programme « Agri-Tech & Food Business Training » – Nigeria

Dans ce pays qui compte 36 États fédérés, le soutien politique est indispensable. Ainsi, autour de Faseru Olutoba, commissaire à l’agriculture de l’Etat d’Osun (en costume bleu ciel sur la photo) et de Gbolabo Olaniwan SA-Agric to the Lagos State Governor (veste blanche) se tenait d’autres responsables de sociétés : Adebowale Adeyeye CEO-El Matador Creativo, Dayo Obasanjo  MD-Obasanjo Farms, Qs kamal B. Muhd CEO-Nifal Nigeria Limited, Nafiu Abubakar Babaji CEO- Basil Intergrated Farms.

Chaleureusement accueillis par Mme Vidal, secrétaire générale, , du lycée agricole de Rochefort-Montagne (63) au cœur des volcans auvergnats, c’est dans la fraîcheur de la stabulation de la ferme laitière que certains businessmans ont « roulé des yeux » en apprenant la quantité de lait – 6500 litres annuels – produits par bête et ont aussitôt dégainé leur téléphone pour en déduire le rendement journalier.

Le directeur d’exploitation Damien Valleix, qui a travaillé au Burundi et récemment en Côte-d’Ivoire, a rappelé que la qualité des semences ne faisait pas tout et qu’une bête, aussi belle et productive soit-elle pouvait mourir en quelques jours sur un nouveau territoire. Il a précisé qu’il fallait avant tout envisager l’animal dans son environnement global : saisons et climat, relief, rythmes, nourriture, parasites et maladies…

La traite s’effectue à la main et les 35 mères sont encore au près.

A midi, le chef du lycée leur a concocté du riz spécialement pour eux, qu’ils ont emporté en doggy bag.

Son excellence, le gouverneur de l’État d’Osun en terres auvergnates

L’après-midi, le gouverneur de l’Etat d’Osun Adeleke Ademola et sa délégation nous ont rejoint pour la visite de la ferme laitière de 65 mères avec robot de traite à Flessanges sur la commune d’Avèze dans le Puy-de-Dôme. Le groupe comportait Kazeem Olalekan Hamodu – photographe, ⁠Omishore Bamikole Olubenga – Conseiller spécial, Adewunmi Babajide Kofoworla – Chef de la majorité, Olawale Rasheed – Porte-parole, Famuyiwa Adelkunle Waheed, Assistant spécial principal et Abijda Temitope Ajibola – Responsable du Protocole.

Le robot de traite a été au centre de toutes les attentions avec pléthore de questions autour de son utilisation, son nettoyage, sa longévité et bien sûr… son prix.

De retour au sommet de l’élevage pour quelques prises de contacts supplémentaires, son honneur le commissaire à l’agriculture et la sécurité alimentaire, Hon. (Otunba) Tola Faseru a exprimé le souhait de renforcer la formation autour du bétail dans son État. Désireux d’une lettre officielle précisant nos capacités à les accompagner dans cette tâche, nous travaillons, en concertation avec la Conseillère aux Affaires Agricoles, basée à Abuja et le chargé de coopération Afrique subsaharienne au ministère de la l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt (DGER), sur un accord de principe et les suites à donner à ces échanges.

Cela ouvre des perspectives de renforcement des partenariats franco-nigérians publics-privés et entre établissements d’enseignement agricole avec l’appui du réseau AOAC de la DGER comme sur la possibilité de mobiliser l’expertise de l’enseignement technique agricole via le réseau CEFAGRI.

 

Contacts : William Gex animateur du réseau AOAC william.gex@educagri.fr, Vanessa Forsans, animatrice du réseau AOAC vanessa.forsans@educagri.fr et animatrice du CEFAGRI, réseau d’expertise de l’enseignement agricole, Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise internationale au BRECI, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr