Accord signé avec l’Irlande

Marc Fesneau, ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, était en visite en Irlande fin octobre 2023, pour rencontrer le ministre McConalogue et signer un accord éducatif avec le Teagasc.

Le ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Mer, Charlie McConalogue T.D., a accueilli Marc Fesneau, le ministre français de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, et sa délégation en visite en Irlande le vendredi 27 octobre. Cette visite s’inscrit dans le cadre du plan d’action conjoint France-Irlande 2021-2025, signé en 2021 à l’occasion de la visite du président Emmanuel Macron en Irlande. Au cours de la visite, les ministres ont discuté de la possibilité de travailler ensemble dans des domaines d’intérêt agricole mutuel.

Au cours de la visite, une déclaration d’intention sur le renforcement de la coopération dans le domaine de l’enseignement agricole entre le Teagasc et la Direction française de l’enseignement et de la recherche a été signée.

La délégation française a commencé sa visite par le Centre de recherche alimentaire de Teagasc à Ashtown, Co. Dublin, où les ministres McConalogue et Marc Fesneau ont prononcé les discours d’ouverture de la conférence Teagasc EU50 célébrant le 50e anniversaire de l’adhésion de l’Irlande à l’Union européenne. Le ministre Marc Fesneau et la délégation française, en compagnie du ministre McConalogue, ont ensuite visité une exploitation agricole suivie par le Teagasc dans le Co. Meath.

S’exprimant lors de l’événement Teagasc EU 50, le ministre Marc Fesneau a déclaré : « Au sein de l’Union européenne, l’Irlande et la France sont des partenaires de confiance, notamment sur le plan agricole. La politique agricole commune, entrée en vigueur en 1962, est l’une des politiques européennes les plus anciennes et l’un des fondements majeurs de la construction européenne. Au sein de l’Union, l’Irlande et la France partagent une vision commune de l’agriculture : une agriculture durable, résiliente et performante, basée sur un modèle familial ».

Lors de la visite de la ferme, le ministre McConalogue a déclaré : « Je suis très heureux que mon collègue français ait visité une ferme de démonstration et qu’il ait pu découvrir un système de production de viande bovine durable familial. L’exploitation fait partie du réseau de 22 fermes de démonstration du programme Future Beef, que Teagasc a mis en place avec des partenaires du secteur pour mettre en avant la production durable de viande bovine en Irlande. Ces fermes démontrent comment les gains d’efficacité réalisés dans les exploitations bovines peuvent contribuer à améliorer la rentabilité tout en réduisant l’empreinte carbone de la viande bovine produite dans ces exploitations ».

Le ministre Marc Fesneau a déclaré : « Au cours de cette visite, j’ai pu constater que l’Irlande, comme la France, est une terre d’excellence pour l’élevage durable. Nous devons reconnaître et encourager tous les efforts fournis par nos éleveurs, en Irlande comme en France. Nous avons besoin d’élevage pour nous nourrir, mais aussi pour la transition et la lutte contre le changement climatique, et ce d’autant plus que, nous l’avons encore malheureusement vu récemment, les agriculteurs et les éleveurs sont les premières victimes du changement climatique. »

Les deux ministres ont ensuite tenu une réunion bilatérale au cours de laquelle ils ont abordé un large éventail de sujets, notamment l’agriculture durable, les accords de libre-échange, les discussions en cours sur le règlement relatif aux nouvelles techniques génomiques et la politique agricole commune.

À l’issue de la réunion bilatérale, le ministre McConalogue a déclaré que « la réunion bilatérale s’appuie sur la coopération continue dans le cadre du plan d’action conjoint et constitue une déclaration claire de l’engagement de nos deux pays à travailler en étroite collaboration sur des questions d’intérêt agricole mutuel. Je me réjouis de travailler en étroite collaboration avec mon collègue français sur le développement futur de la politique agricole commune et d’autres questions connexes ».

La visite s’est achevée par la signature de la déclaration d’intention avec le Teagasc. A cette occasion, le ministre Marc Fesneau a déclaré que « cette signature illustre, une fois de plus, la richesse de la relation bilatérale et s’inscrit pleinement dans le Plan d’action conjoint signé entre nos deux pays en 2021 ». Il s’est félicité que la déclaration d’intention « encourage les établissements à partager leurs expériences, notamment sur les questions liées au changement climatique et à la durabilité, qui sont évidemment des questions clés lorsqu’il s’agit de former les agriculteurs de demain ».

Article publié sur le site du Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire – Alimagri

Contact : Stéphanie MANGIN, chargée de mission Europe – Bureau des relations européenne et de la coopération internationale – DGER-MASA – stephanie.mangin@agriculture.gouv.fr




Un diplomate japonais de retour en Alsace !

Monsieur Yusuke Kambayashi, premier secrétaire aux affaires agricoles de l’Ambassade du Japon en France, a donné une conférence sur l’agriculture et l’alimentation du Japon dans l’établissement agricole des Sillons de Haute Alsace sur le site du lycée du Pflixbourg.

Accueil du Premier secrétaire aux affaires agricoles à Paris, Yusuke Kambayashi à l’établissement agricole des Sillons de Haute Alsace sur le site du lycée du Pflixbourg

Après avoir présenté son parcours notamment avec un passage par l’Ecole Nationale de l’Administration française qui l’avait conduit une première fois en Alsace, Monsieur Kambayashi a expliqué les missions assurées par l’attaché agricole à l’Ambassade du Japon à Paris, notamment l’étude des bonnes pratiques dans les pays étrangers. Pour cela, la France est particulièrement intéressante à étudier.

Portrait de l’agriculture au Japon

Le Premier secrétaire a évoqué le vieillissement de la population au Japon et le besoin de chercher des marchés dans les pays étrangers pour maintenir la production japonaise, au risque de perdre des terres agricoles. Il a mentionné le plan stratégique d’exportation mis en place par le gouvernement. Pour l’instant, la France est plus exportatrice vers le Japon que l’inverse.

Il a évoqué un grand événement à Lyon à la Cité internationale de la gastronomie, dont il a été à l’initiative : un mois culinaire basé sur des démonstrations, ateliers, et ventes de produits japonais.

En tant que représentant du Japon en France, Yusuke Kambayashi a dressé un portrait de l’agriculture au Japon. Ainsi, la superficie du Japon représente la moitié de celle de la France avec peu de terres agricoles, soit 12% de surface agricole pendant qu’en France elle atteint 53%. En conséquence, le taux d’autosuffisance alimentaire du Japon de 38 % est très faible.

Le fonctionnement

Ensuite, Monsieur Kambayashi a précisé les spécificités de l’agriculture au Japon. Le riz y est cultivé dans les plaines qui sont peu nombreuses. La culture des fruits et légumes est répandue partout dans le pays. Cependant, le raisin est essentiellement cultivé dans le centre du Japon. La variété la plus populaire est le Koshu. Des Japonais sont allés étudier en France et surtout dans la région de Bordeaux où l’entreprise Suntory est propriétaire d’un château.

La culture des fleurs est assez limitée car le caractère timide des hommes Japonais n’encourage pas le commerce. Les fleurs sont surtout utilisées au fleurissement des cimetières.

On retrouve l’élevage de tous les animaux mais avec peu de chèvres. La race Wagyu, vache japonaise, s’est développée à l’extérieur du Japon notamment en Australie.

On assiste à une concurrence entre les différentes utilisations des terres (usines, habitations…), avec une forte pression pour l’artificialisation des terrains agricoles. Les travaux d’aplanissement des terrains dédiées à la riziculture fait partie des missions du Ministère en vue d’une meilleure efficacité des travaux. Parfois, ces parcelles travaillées sont adaptées à la construction de bâtiments (hôpitaux, etc…) et certains agriculteurs vendent leur terrain malgré une règlementation stricte qui vise à limiter l’artificialisation des terres.

En raison de la raréfaction des terres agricoles, les montagnes ont été investies et leur aménagement représente un coût important, sans compter les risques de glissements de terrain. Aujourd’hui l’activité agricole n’est pas concurrente par rapport aux produits importés. Beaucoup de terres agricoles sont aujourd’hui abandonnées et leur surface a tendance à baisser.

Même si la riziculture est populaire, elle est peu rentable. La tendance est à la baisse de consommation de riz en raison du changement de mode de vie de la population. L’importation de céréales du Canada, USA, France prend le pas sur la production locale. La culture du riz ne nécessite pas de travailler tous les jours mais le problème majeur du Japon est de renforcer les recrutements en main d’oeuvre agricole.

Le nombre d’agriculteurs est en forte diminution, majoritairement due au vieillissement de la population. En 2023, l’âge moyen des agriculteurs est de 67,8 ans !

La taille moyenne des exploitations est beaucoup plus petite qu’en France, en moyenne 15,2 ha contre 60,9 ha en France. Le Ministère travaille au regroupement des parcelles.

Les défis

Le changement climatique représente un autre défi majeur. Ainsi, un plan gouvernemental définit divers objectifs dans les secteurs agricoles, de la forêt et de la pêche pour s’y adapter.

Le Japon utilise beaucoup de pesticides mais traditionnellement, dans les rizières, ils sont peu utilisés en raison de la présence de l’eau. Dans les serres, les productions sont réalisées plusieurs fois par an, ce qui augmente le pourcentage d’utilisation des pesticides (comme aux Pays-Bas).

L’agriculture biologique représente actuellement moins d’1% des surfaces agricoles et en raison du climat, sa culture est difficile à opérer.  Les consommateurs ne choisissent pas ce type de produits car ils coûtent plus cher que les autres. Ils pensent également que les produits japonais représentent une forme de sécurité, par rapport aux produits bio importés.

La tradition comme patrimoine culinaire

La conférence s’est achevée par une présentation du Washoku, le repas traditionnel japonais. Il s’agit d’un plat complet traditionnel composé d’un bol de riz, de soupe de miso, et de 3 plats (1 viande et 2 légumes). Le Washoku a été inscrit en 2012 au patrimoine mondial de l’Unesco venant directement après la cuisine française. Depuis, les Japonais retrouvent le goût de cette tradition, surtout dans les restaurants scolaires. Chaque plat a un sens différent.

Monsieur Kambayashi a évoqué l’umami : le 5e goût au Japon, indépendant des autres (sucré, salé, amer, acide).

L’alimentation fermentée est une spécificité de la cuisine japonaise : miso, soja, radis jaune, saké (vin de riz fermenté). Il est peu développé en France, Yusuke Kambayashi travaille à son développement.

D’autres saveurs entrent dans la connaissance culinaire comme le wasabi, le wakame dont une filière bio existe en Bretagne (production durable car les algues poussent sans intervention humaine), l’azuki est un haricot rouge, production existant en Alsace.

A l’issue de la conférence, les élèves et les enseignants du lycée ont posé de nombreuses questions. La monoculture et l’épuisement des sols, l’origine de l’eau utilisée dans la culture du riz, l’agriculture biologique, les appellations d’origines protégées, la méthanisation et les aides à l’installation ont ainsi été abordées.

Yusuke Kambayashi ne s’est pas rendu au lycée du Pflixbourg-Wintzenheim par hasard. En effet, cet établissement est entré dans le réseau de la coopération avec le Japon en 2018 sous l’impulsion d’une enseignante en aménagements paysagers, Magali Dalloz. Aujourd’hui, ce lycée est un des établissements les plus actifs dans la coopération avec le Japon.

Article co-écrit par Franck COPIN animateur du réseau Japon et Hélène ZOUINKA chargée de communication de l’EPLEFPA « Les Sillons de la Haute-Alsace ».

Contact : Franck COPIN, animateur du réseau Japon de l’enseignement agricole, franc.copin@cneap.fr




Une filière agricole dans le Tavoush

L’Arménie veut faciliter l’insertion des jeunes en milieu rural grâce à l’ouverture d’un lycée agricole à Idjevan.

Elèves en travaux pratiques

En septembre 2022, une trentaine d’élèves rentraient en classe dans un centre de formation agricole d’Idjevan. Ces élèves proviennent de la région du Tavoush et du Lori, régions au Nord d’Erevan très rurale. Ces jeunes souhaitent s’installer dans la région et ont des projets agricoles très variés allant de l’élevage au maraîchage. Les jeunes âgés de 15 ans vont préparés leur diplôme en 3 ans et pour les jeunes de 18 ans, le parcours se réalise en un an. Deux niveaux de l’enseignement professionnel arménien (15-18 ans et 18-19 ans), correspondant aux niveaux CAPA et BAC Pro en France. Les élèves de 18 ans se verront offrir la possibilité de prolonger leur cycle de formation avec une deuxième année de spécialisation.

Le centre de Formation financé par le Fonds Arménien de France (FAF), le département des hauts de Seine et la région Ile-de-France, a été inauguré en octobre 2022.

Une ferme pédagogique : Lussadzor

La ferme de Lussadzor et la ferme de Gandzakar à quelques kilomètres du lycée seront des lieux où les élèves pourront mettre en pratique leurs enseignements.

La ferme de Lussadzor a été mise en œuvre par le FAF et financé exclusivement  par le département Hauts de Seine et le FAF. Une exploitation avec trois ateliers : un atelier de production laitière, comprenant des races Jersiaises et Simmenthal, un atelier de transformation fromagère et un atelier ovin de race Blanche du Massif Central.

L’une des fermes de petite taille de ce projet, Gandzakar est un GAEC de 6 éleveurs avec 27 bovins dont 14 vaches laitières. Ils vendent leur lait en direct tous les matins sur la place du village.

Présentation du programme de développement agropastoral dans le Tavoush – programme de coopération décentralisée de la Région des Hauts de Seine et le Tavoush-Arménie

L’expérience de l’enseignement français

Un soutien d’expertise pédagogique est apporté par Eric Demouron, ancien enseignant de zootechnie du lycée La Barotte Haute côte d’or. Il accompagnera les enseignants arméniens de zootechnie et d’agronomie et animera des travaux pratiques auprès des jeunes arméniens plusieurs fois dans l’année.

Au cours de la mission de l’animatrice de réseau Arménie de l’enseignement agricole, en novembre 2022, une visite a été organisé dans la nouvelle structure de formation pour rencontrer les élèves, les enseignants et la directrice. Ainsi, à l’issue de cette échange, la directrice Magarit Poghosyan, francophone, envisage la possibilité de mettre en place d’une coopération avec un lycée agricole français.

Contact : Evelyne BOHUON, animatrice du réseau Arménie de l’enseignement agricole, evelyne.bohuon@educagri.fr




On my way to Barbados !

La Barbade, une terre d’élevage ? Quand la plupart des gens pensent à la Barbade, l’agriculture n’est probablement pas la première chose qui vient à l’esprit.

La Barbade est un pays anglophone d’environ 300 mille habitants et occupant 439 km2 parmi les petites îles de la Caraïbes. Elle semble cultiver des touristes plus que des légumes. Les clichés ayant la vie dure, un stage agricole via le projet INTERREG Caraïbes REACT a aidé à changer d’avis.

Du 17 février au 01 mars 2023, 18 personnels et étudiants en BTSA Développement de l’agriculture des régions chaudes-DARC – Gestion Protection de la Nature-GPN ont effectué un stage sur l’île de la Barbade. Les deux groupes ont réalisés des activités différentes : une immersion linguistique pour une partie du personnel et une immersion en entreprise pour les autres (personnels et étudiants).

Les étudiants ont été placés en immersion dans les classes avec les étudiants en agriculture de la Barbados Community College (BCC) et en stage dans les différents services de la Société de développement et de commercialisation de l’agriculture de la Barbade (BADMC) avec l’accord du Ministère de l’agriculture.

Ce partenariat France-Barbade a débuté en décembre 2019 en Guyane.

Sur le terrain avec les techniciens de la BAMDC en charge de l’irrigation des parcelles agricoles

La BADMC est une structure du Ministère de l’agriculture de la Barbade qui travaille à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, pour informer, faciliter et aider  au développement des cultures et des productions animales. La priorité des filières de la BADMC est de travailler à l’innovation alimentaire, sur les opportunités de transformation et de commercialisation pour les agriculteurs Barbadiens et les entreprises alimentaires.

Ce stage était l’occasion de découvrir les différentes pratiques agricoles de l’île notamment celles permettant la préservation de l’environnement.

Sur le terrain avec les techniciens de la BAMDC en charge de l’irrigation des parcelles agricoles

Sur le site du projet de captation d’eau

De nombreuses rencontres sur le terrains avec les agriculteurs, les animateurs territoriaux et les techniciens ont été réalisées durant ces stages au travers des projets agricoles innovants.

Le projet de captage d’eau River Plantation à Saint-Philip permet de contribuer à la sécurité alimentaire de la Barbade avec l’achèvement du projet River Plantation Catchment.

Ce réservoir bordé de plantes endémiques est aussi associé à une ferme apicole d’abeilles Africaines génétiquement modifiées. Ce projet a été mis en place afin de répondre aux besoins des agriculteurs de la région, qui étaient confrontés à un double défi.

« Quand il pleuvait trop, tout était emporté, puis quand il ne pleuvait pas du tout, tout s’asséchait et mourait… toutes leurs récoltes ont été compromises pendant les périodes de sécheresse et vous savez qu’avec le changement climatique, les périodes de sécheresse sont maintenant plus longues qu’elles ne l’étaient dans le passé », a expliqué le technicien aux étudiants.

En conséquence, à la suite d’une réunion avec les agriculteurs et les résidents concernés, les autorités avait pris la décision de développer la zone de captage afin que tous les agriculteurs en aval puissent avoir accès à l’eau. C’était l’occasion pour les participants de vivre une immersion sur les sites avec les techniciens de la BADMC durant les sessions d’entretien du plus grand système d’irrigation des cultures de la Barbade. Ce système permet de distribuer chaque année quelque 2.000.000 mètres cubes d’eau de source et de puits non potable à 650 raccordements agricoles. Il s’étend sur 14 districts agricoles à  Spring Hall à Sainte-Lucie, à Gibbon’s Boggs et à Christ Church.

Sur le site du projet de captation d’eau

Sur le site du projet de captation d’eau

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retour sur l’Atelier du consortium Erasmus+ Antilles-Guyane – REEF – Caraïbe (partenariat France-Barbade)

Contact : Frédérique LOUMETO-IPOLO, animatrice du réseau Caraîbes de l’enseignement agricole, frederique.loumeto-ipolo@educagri.fr