Formation Alimenterre




WATEA-Nigéria en Saintonge

Dans le cadre du projet Woman in Agricultural Technical Education and Apprenticeship-WATEA, 12 personnels de l’enseignement technique agricole nigérian ont été accueillis en France pour un voyage d’étude, de découverte du dispositif français de l’apprentissage et de la formation agricole.

Le 11 décembre 2023, 6 directeurs et directrices et 6 responsables pédagogiques d’établissements d’enseignement technique agricole nigérians sont officiellement accueillis à la DGER par Marie-Bénédicte Peyrat, sous-directrice de l’Innovation et des Coopérations Internationales, Rachid Benlfaquih, chargé des programmes Afrique subsaharienne et Océan Indien au Bureau des relations européennes et de la coopération internationale et William Gex, animateur du réseau Nigéria. Ces derniers les ont ensuite accompagnés en Charente maritime où les attendait un programme de visites et rencontres organisées par Rodolphe Zegrar, formateur au CFAA17, selon la sollicitation du réseau CEFAGRI, en lien avec la conseillère aux affaires agricoles en poste au Nigéria, Sonia Darracq et Zaïnatou Sore du CGIAR.

Qu’est-ce que le projet WATEA ?

 Entre 2020 et 2022, dans le domaine de la Formation Agricole et Rurale (FAR), les échanges avec le Nigéria se sont développés grâce au Fonds de Solidarité pour les Projets Innovants (FSPI ) « Soutien à l’entreprenariat féminin dans le secteur agroalimentaire au Nigeria » qui a permis de former dans deux Etats, Kaduna et Oyo, directement 300 femmes agripreneuses, 60 formatrices et au final 1500 bénéficiaires.

Ainsi 3 manuels de formation ont été édités en anglais, yoruba et haoussa sur des sujets tels que : transformation de manioc ou de poisson-chat, comptabilité, processus de certification, hygiène, sécurité sanitaire des aliments, packaging et commercialisation en circuit court. Conscient de la nécessité de renforcer ses services de vulgarisation agricole, le président du Nigéria a la volonté de moderniser l’ensemble de sa filière pédagogique, depuis les établissements d’enseignement technique agricole jusqu’à l’insertion socioprofessionnelle des personnes formées afin de rendre le système attractif et de donner envie aux jeunes agriculteurs et agricultrices de s’installer.

A la demande du Ministère Fédéral du Plan, l’Agence Française de Développement (AFD) a conçu, en lien avec l’ambassade de France, un programme de rénovation, de modernisation et de développement du système  Agricultural Technical Vocational Education and Training (ATVET) nigérian dans trois Etats du Nigéria (Oyo, Benue et Plateau). Cela commence par la construction et le renforcement de la base du secteur agricole à travers la formation initiale et l’insertion socioprofessionnelle des jeunes professionnels dans l’agriculture de production et se poursuit par la formation continue des agriculteurs en exercice, de petites exploitations, pour faire face aux problèmes de sécurité alimentaire et d’auto-alimentation.

Les jeunes femmes ne sont pas attirées par l’enseignement technique agricole public, perçu comme dépassé et dépourvu de perspectives d’emplois rémunérateurs. Cependant, la demande de techniciens agroalimentaires qualifié·es est importante et croissante, offrant ainsi une opportunité aux jeunes femmes et hommes d’accéder à un emploi rémunérateur ou indépendant. Une réforme de l’ATVET au Nigeria permettrait de lutter contre le chômage et de rajeunir la population agricole vieillissante en améliorant l’employabilité des jeunes, en particulier des jeunes femmes.

Ainsi, le programme WATEA-Nigeria, entièrement financé par le  Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères (MEAE)  via l’ambassade de France au Nigeria, vise à promouvoir le développement des compétences techniques et professionnelles des jeunes femmes, directement aligné sur les besoins des petites et moyennes entreprises (PME) agroalimentaires, comme à soutenir la croissance des entreprises agroalimentaires dirigées par des femmes ou encore à favoriser les écosystèmes entrepreneuriaux locaux et nationaux au Nigeria. La promotion des normes environnementales les plus élevées garantira la durabilité des pratiques agricoles et augmentera la productivité, tout en favorisant une participation significative des jeunes femmes.

Un voyage d’étude dans un territoire représentatif

Pour ce faire, toute une semaine de visites a été mise en place dans les EPL du territoire et les antennes de l’Agrocampus de Saintonge. La semaine a débuté par une présentation de l’établissement par les élèves de baccalauréat STAV en présence de Myriam Huet, directrice de l’Agrocampus, et de M. Amblard, président du conseil d’administration et représentant à la chambre d’agriculture et à l’AFDI (Agriculteurs Français et Développement International). La délégation a aussi été reçue par le directeur du site de Desclaude, Philippe Bizet, pour une visite des infrastructures du lycée, les étudiants ont présenté le BTS GEMEAU puis échangé autour de leur formation. Le directeur de l’exploitation polyculture élevage, Sébastien Riquart, a ensuite guidé le groupe à travers les unités de production avant de l’amener déguster, avec des élèves, yaourts, fromage et beurre de la ferme. La première journée s’est conclue par des discussions avec des apprentis en agroéquipement.

Le deuxième jour, la directrice de l’EPL de Surgères, Marie-Pierre Gousset, avec son référent coopération internationale Pierre Séchet, a proposé la visite du campus de l’alimentation et de ses ateliers (industrie laitière, de la mer, hall boulangerie-biscuiterie-viennoiserie et moulin pilote), qui s’est terminée autour de la minoterie par une dégustation de meringues et de chocolats. La visite de l’exploitation maraîchère et horticole « Aux plants et jardins » de Magalie Vinet a clôturé la journée.

A Bourcefranc, au lycée de la mer et du littoral, toute l’équipe était aux petits soins. Valérie Vial, secrétaire de direction chargée de coopération internationale, les attendait dans le hall et le directeur exploitation, Arnaud Lefèvre, a accompagné la délégation à travers les étangs de pisciculture avant de proposer une dégustation d’huîtres locales ouvertes, de surcroît, par deux services civiques béninois présents sur place.

A l’antenne de Chadignac, le visite a été la découverte des serres de l’exploitation de production horticole et maraîchère, organisée par sa directrice Clotilde Plantureux, suivie de la rencontre avec le directeur du lycée, Stéphane Barmoy.

Rodolphe Zegrar, formateur sur les métiers de l’eau au CFA de Desclaude, chef d’orchestre de ces rencontres, a été, par son organisation et sa logistique millimétrée, une des clefs de la réussite de ces journées du 11 au 15 décembre 2023.

Quelles perspectives ?

La coopération internationale, sujet transversal de la semaine, a été à nouveau soulignée lors de la présentation des prochaines collaborations du département Charente Maritime à Djibouti ou en Guinée.

Les Nigérians ont été fortement intéressés par le dispositif de services civiques internationaux et même si aucune agence de France Volontaires n’est présente sur le territoire, le réseau, en collaboration avec Sonia Darracq, Conseillère aux Affaires Agricoles à Abuja, réfléchit à une organisation pour cet accompagnement.

Suite à ces rencontres, dans une perspective de renforcement des capacités des ATVET, la seconde phase sera une mission du BRECI au Nigéria, au printemps 2024, afin d’identifier les actions à conduire. Mais ces échanges ont déjà permis de tisser des liens étroits entre les représentants des établissements agricoles nigérians et français et la réflexion sur des collaborations techniques est d’ores et déjà bien avancée.

 

Contacts : William Gex, animateur du réseau Nigéria, william.gex@educagri.fr, Vanessa Forsans, animatrice du réseau CEFAGRI, vanessa.forsans@educagri.fr, Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise internationale au BRECI, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr, Sonia Darracq, conseillère aux affaires agricoles au Nigéria, sonia.darracq@dgtresor.gouv.fr

Zaïnatou Sore, Head of Capacity Development, CGIAR Consultative Group on International Agricultural Research, S.Sore@cgiar.org




Doublé agricole au Parlement européen !

La cérémonie de remise des prix Hippocrène 2024 a été organisée jeudi 14 mars 2024 au Parlement européen. Cette édition était parrainée par Karima Delli, députée européenne. Etait également présente à ses côtés la députée européenne Fabienne Keller.

L’Enseignement agricole s’est particulièrement distingué pour l’édition 2024 puisque deux prix ont été remis à des établissements d’enseignement et de formation agricoles.

Une aventure franco-slovène

Tout d’abord, le prix de la catégorie lycées agricoles a été attribué à l’EPL de Nevers Challuy Cosne pour son projet « Du champ à l’assiette, une aventure franco-slovène ». Il a été remis par Marion Plaza, de la représentation permanente de la Commission européenne en France et par Gerardo Ruiz, adjoint au chef du Bureau des relations européennes et de la coopération internationale de la DGER-MASA.

Les élèves de Bac Pro du Lycée de Nevers- Challuy, lauréats du prix Hippocrène 2024 – catégorie Enseignement agricole

Pensé comme un repas partagé, ce projet réalisé par des élèves français et slovènes valorise les pratiques agricoles et les traditions culinaires des deux pays. Ce projet implique des élèves du Bac Pro Conduite et gestion de l’entreprise agricole (CGEA) et Conduite et gestion de l’entreprise vitivinicole (CGEVV) en France et des élèves du lycée agricole Sloski Centre Sentjur VSS en Slovénie.

Du projet au repas

Agriculture et gastronomie, agriculture et agroécologie, valorisation du patrimoine culinaire, agriculture soucieuse du changement climatique, production d’aliments de qualité, autant d’enjeux majeurs qui sont présents dans ce beau projet. Il prévoit la réalisation d’un repas commun avec la délégation slovène qui se rendra en France à l’automne 2025 et d’une capsule vidéo pour témoigner de la construction du projet et de la rencontre.

Les sources de l’identité européenne

Enfin, cette année, le Prix spécial du Jury est allé à l’Institut Lemonnier de Caen, pour le projet « Les Normands, une histoire européenne ». Il a été remis par Michèle Guyot-Roze, Vice-Présidente de la Fondation Hippocrène et Perrine Pageot, de e-Twinning.

Les élèves de l’Institut Lemonnier de Caen, primés du Prix spécial du Jury 2024 de la Fondation Hippocrène

Fruit d’une belle collaboration entre une classe du lycée professionnel industriel et une classe du lycée professionnel agricole, ce projet a pour objectif de rendre compte de l’importance des mondes normands dans l’identité et la mémoire européenne. Traçant l’histoire des peuples scandinaves entre le 8ème et 10ème sicles, leur influence dans la création du Duché de Normandie et du royaume Normand de Sicile, ce projet nous invite à réfléchir aux influences diverses de notre patrimoine culturel local et aux valeurs communes qui ont forgé l’identité européenne. Ce projet donnera lieu à un documentaire en partenariat avec un vidéaste professionnel et à la création d’un totem en bois symbole de la coopération avec les établissements danois et sicilien.

Valeurs véhiculées par les lauréats

Tous les membres du jury ont souligné la qualité de ces deux projets et l’importance des valeurs qu’ils véhiculent, complètement alignés avec les objectifs de la Fondation Hippocrène et de la mission de coopération européenne et internationale de l’Enseignement agricole : ouverture européenne, ouverture à l’autre, lutte contre les préjugés, rapprochement des cultures et citoyenneté européenne.

Cette journée a été l’occasion pour tous les participants de découvrir le Parlement européen, son fonctionnement et d’assister à une séance parlementaire et d’échanger avec Mmes Delli et Keller.

Cela a été l’occasion de témoigner de la belle collaboration entre la Fondation Hippocrène et la Direction générale de l’enseignement et de la recherche du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.

Bravo aux gagnants et à tous les autres établissements agricoles qui ont participé à cette édition 2024 !

Ensemble des lauréats 2024, réunis au parlement européen à Strasbourg pour la remise des prix et des visites personnalisés des lieux.

Crédit images | ©Nicolas Brehm • Institut national du service public (INSP)

Pour se réfléchir dès maintenant à une future participation, en vue de la prochaine édition, consultez les modalités du concours en consultant la note de service DGER/SDRICI/2023-740 28/11/2023

Pour connaître le 1er projet de l’Institut Lemonnier en partenariat avec l’Allemagne et la Pologne et s’imprégner du sujet, visionnez le documentaire  » Normandie, une histoire européenne », autour de la seconde guerre mondiale, où les élèves délivrent et échanges sur leurs représentations autour de ce conflit.




Une semaine d’émulation à Florac

Le Campus de Florac de l’Institut Agro a été le centre névralgique de la Mission de Coopération européenne et  internationale pour des personnels de l’enseignement agricole, inscrit à une formation sur le thème : »Comment animer la mission de coopération internationale dans son établissement ? »

A la mi-décembre 2023, la mission de coopération européenne et internationale a pris une place prépondérante dans le panorama éducatif de l’Institut Agro – campus de Florac, sous la direction éclairée de Christian Resche, responsable de cette formation. Une série d’activités stimulantes a été méticuleusement orchestrée pour dynamiser l’engagement des établissements dans cette mission cruciale et transversale. L’Institut Agro campus de Florac fait parti des établissements qui animent et mettent en œuvre le dispositif national d’appui à l’enseignement agricole. Dans ce cadre, la formation sur « comment animer la mission de coopération internationale dans son établissement » permet aux enseignants et personnels de l’enseignement agricole de se former et ainsi de mieux appréhender la mission.

Les objectifs étaient clairs mais audacieux, visant avant tout à aborder la coopération internationale avec une approche sereine et proactive. Les participants ont été incités à initier des actions de coopération au sein de leur établissement, à concevoir leurs propres projets de coopération internationale dans un cadre collectif et collaboratif.

Comprendre la mission

Le programme de la semaine s’est déployé avec richesse et diversité, ponctué par la présence de formateurs et intervenants, tels que Danuta Rzewuski, Julien Amouret, animateurs pour l’enseignement agricole sur les questions d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale, Franck Lapray, inspecteur de l’enseignement agricole sur le volet Coopération international, et Delphine Laissac, animatrice du réseau République-Tchèque ainsi que Marthe Geoffroy, chargé d’appui au programme Erasmus+ et enfin Bernard Crétin et Léa Woock, intervenants pour le Dispositif national d’appui (DNA).

Un panel d’outils

Un volet essentiel de cette mission réside dans la compréhension des démarches administratives et de financement. Les participants ont également eu l’opportunité de maîtriser l’utilisation d’outils tels que le site du RED, Portail Coop et la plateforme MoveAgri, qui regroupent les ressources nécessaires et indispensables à tous les acteurs de la coopération et les porteurs de projets de l’enseignement agricole. La mobilisation des réseaux et partenariats, aussi bien en interne qu’à l’extérieur du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté internationale, a constitué un élément central des enseignements.

Plonger dans le concret des projets

La première journée a débuté par un accueil chaleureux des participants et une présentation dynamique du programme, suivi d’un énergique Kahoot sur « le monde ». Conférences, ateliers pratiques et sessions de travail en groupe sur des projets concrets ont rythmé la semaine. Un dîner des terroirs et une soirée interculturelle ont apporté une touche conviviale à l’événement.

La deuxième journée a été consacrée à la préparation au départ, à la constitution des groupes-projets et à l’immersion dans le travail sur ces projets. La mission de coopération internationale a été présentée en détail par Franck Lapray (inspecteur de l’enseignement agricole). D’autres séquences ont été dédiées à la mise en valeur des compétences des participants.

Le jeudi, une séance sur les ressources pour accompagner la mission de coopération, suivie de témoignages poignants de Delphine Laissac et Bernard Crétin sur leur expérience en établissement, a enrichi les connaissances des participants. Une opportunité de participer au jury du concours MoveAgri a également été offerte.

Se former pour construire

La dernière journée a été consacrée aux restitutions des projets élaborés durant la semaine, suivies d’un bilan approfondi et d’une évaluation constructive. Un temps significatif a été accordé au rôle crucial du Ministère de l’Agriculture et à la Souveraineté alimentaire.

L’Institut Agro – campus de Florac, assisté du RED, ont ainsi offert une expérience unique aux participants, les plongeant au cœur de la coopération européenne et internationale, les encourageant à développer des projets concrets et à s’enrichir des expériences de professionnels aguerris ; tout comme à échanger sur leurs différentes pratiques.

La mission de coopération européenne et internationale s’est transformée en une véritable aventure pédagogique au service de l’enseignement agricole, favorisant l’ouverture, l’innovation et la collaboration.

Retrouver toutes les ressources et les éléments apportés durant cette formation sur une plateforme documentaire.

Contacts :

Julien Amouret et Danuta Rzewuski, animateurs du réseau RED-ECSI de l’enseignement agricole – julien.amouret@educagri.fr, danuta.rzewuski@educagri.fr

Rachid Benlafquih, chargé de coopération Afrique subsaharienne/ECSI/expertise internationale au BRECI