Amérique latine – Pari sur l’enseignement agricole

Mettre en œuvre un baccalauréat technologique pour former des jeunes capables de participer à un développement territorial basé sur l’agroécologie, fédérer des jeunes autour de projets territoriaux ruraux, construire des programmes de formation répondant aux besoins des territoires, travailler sur un référentiel de formation au bénéfice de petits producteurs de cacao pour leur permettre de peser sur les politiques publiques locales et régionales…

Un financement pour des projets innovants

Une diversité de projets fédérés et accompagnés par le projet Fond de Solidarité pour les Projets Innovants (FSPI) « Appui à le jeunesse sud-américaine pour un développement durable et inclusif, un engagement citoyen ainsi que l’amélioration des dispositifs de formation en milieu rural ». Financé par le MEAE et fruit d’un partenariat entre le MAA et Agronomes et vétérinaires sans frontières (AVSF), il a été mis en œuvre par FranceAgriMer (FAM) et AVSF depuis février 2020.

Ce FSPI se fixe pour objectif de contribuer au développement de territoires andins (Equateur, Bolivie, Pérou, Colombie) et du Paraguay via la participation de jeunes, leaders de leurs territoires respectifs, agissant de manière significative dans la résolution de problématiques rurales.

Il vise également à appuyer la structuration de réseaux d’acteurs d’horizons diversifiés afin de proposer ou consolider une offre de formations techniques agricoles permettant aux jeunes des zones rurales de prétendre à de meilleures perspectives d’insertion sociale et professionnelle.

Des formations à l’écoute des territoires

L’accompagnement des partenaires latino-américains (centres publics et privés) vise à améliorer leur offre de formation technique et professionnelle en prenant en compte les besoins des leurs territoires d’une part et d’autre part à encourager les acteurs nationaux et locaux dans le but de faciliter et accroitre l’accès à la formation des jeunes ruraux.

Partage d’expériences

Après 18 mois d’un travail intense en distanciel, une cinquantaine de personnes originaires de Bolivie, Colombie, Pérou, Equateur et Paraguay se sont retrouvées au Paraguay du 22 au 28 Octobre 2021 pour partager leurs expériences dans la formation des jeunes en secteur rural, mais également leurs axes de travail communs.

4 représentants du MAA étaient également présents pour conforter l’engagement du ministère et de ses opérateurs dans le projet (directions régionales, réseaux thématiques et géographiques, établissements), témoigner de l’expérience de l’enseignement agricole et valoriser le dispositif, partager certaines préoccupations communes (le renouvellement des générations dans le secteur agricole et para-agricole, la pertinence des diplômes pour répondre aux besoins des territoires, l’enseignement agricole technique comme un dispositif permettant aux jeunes de bâtir un projet de vie professionnelle et personnelle de qualité en secteur rural…) et envisager une suite aux collaborations mises en place et une dynamiques au réseau régionale d’échange lancé par le projet.

La séance inaugurale s’est tenue le 22 Octobre 2021 à Edelira (Département de Itapua), en présence de l’Ambassadeur de France au Paraguay, Emmanuel COCHER. Lors de sa prise de parole, l’Ambassadeur de France a rappelé les nombreux défis du secteur agricole paraguayen, l’expérience de la France dans la mise en place d’une politique agricole, l’attention portée à la formation des jeunes ruraux qui résonne avec des préoccupations politiques de plus vaste ampleur telles que l’accès au foncier.

Les participants ont pu découvrir l’enseignement agricole au Paraguay grâce aux visites dans les établissements de Bellavista. Des rencontres et visites avec des professionnels agricoles ont été aussi organisées : la coopérative Oñoiru qui produit, transforme et commercialise du maté biologique et Alfonso Maidana, producteur de semences.

L’enseignement agricole dans l’hémicycle

L’ensemble des participants réunit dans l’Hémicycle du Sénat à Asunción (Paraguay)

Le mardi 26 Octobre s’est tenu dans l’hémicycle du parlement paraguayen une séquence d’échanges institutionnels en présence de la vice-ministre de l’agriculture Mme Bettina Rosmary Aguilera et de Emmanuel COCHER, Ambassadeur de France. Mme Aguilera a rappelé l’importance de l’agriculture familiale au Paraguay, l’importance stratégique d’un enseignement agricole qui réponde aux enjeux du pays et a annoncé la publication en Décembre 2021 d’un projet de modernisation de l’enseignement agricole.

Le représentant du ministère en chargé de l’agriculture français a rappelé la singularité du dispositif français (l’ensemble de l’enseignement technique et supérieur, ainsi que le principal organisme de recherche agronomique et environnementale, l’INRAE, sont sous la tutelle du MAA), son originalité (missions de formation mais aussi d’animation et développement des territoires ou encore d’expérimentation et de recherche), et l’ouverture à l’internationale. La mission de coopération internationale est en effet une des missions de l’enseignement agricole, ce qui donne une base solide aux établissements qui souhaitent mettre en places des échanges d’apprenants et de projets de coopération avec des partenaires étrangers.

Des grands défis à relever

Les témoignages des différents acteurs ont mis en lumière des préoccupations et défis partagés parmi lesquels : l’inégalité d’accès à la formation en milieu rural, la quasi absence d’opportunités pour les jeunes en secteur rural, l’insécurité alimentaire, la fragilité des politiques publiques dédiées au secteur rural et à la formation technique, une offre de formation qui ne répond pas aux besoins du secteur rural, et qui souffre de ne pas être en adéquation avec les réalités professionnelles, le nécessaire passage de l’évaluation de connaissances à l’évaluation de compétences.

Des enjeux communs pour l’avenir

Le séminaire a été enfin l’occasion d’identifier des thématiques de travail atour des enjeux communs pour poursuivre les liens crées grâce au FSPI et la dynamique d’échange régionale, parmi lesquelles la pérennisation des activités des structures de formation (financement, qualité des infrastructures…), l’adéquation entre l’offre de formation et les besoins des territoires (emplois/compétences), la formation des enseignants, la place de la transition agro écologique dans les formations, l’implication du secteur professionnel dans la formation des jeunes, l’accès au foncier agricole ou encore les perspectives de mobilités croisées (apprenants, enseignants, décideurs…).

Autant des perspectives de travail qui pourront se concrétiser à partir de 2022 !

Dans le pays, environ 33 000 élèves suivent une formation agricole (70% de garçons, 30 % de filles) dans 140 établissements. La FECAPP (Federacion de Escuelas y Centros de Capacitacion Agricola Privados del Paraguay), principal réseau de formation professionnelle agricole, accueille quant à elle 1430 jeunes (2021) dans 19 centres de formation, et propose 4 cursus de formation.

Contact : Charles Gendron : charles.gendron@agriculture.gouv.fr, Gerardo Ruiz : gerardo.ruiz@agriculture.gouv.fr

légende de la photo de tête d’article : de gauche à droite – Sandrine Belveze, Directrice du CFA/CFPPA de l’EPL de Figeac, Charles Gendron, coordonnateur du projet FSPI (CGAAER), Gerardo RUIZ, Adjoint au Chef du BRECI, Marie-Catherine Arbellot de Vacqueur, cheffe par intérim du SRFD Bourgogne Franche-Comté, Emmanuel Cocher, Ambassadeur de France au Paraguay.




Des alumnis sénégalais de l’enseignement agricole français témoignent

L’enseignement agricole français est heureux de vous présenter trois de ses Alumni. A travers leur témoignage, Fatou SECK, Joseph BASSAMA et Stéphane QUENUM évoquent leur formation et leur plus-value pour l’insertion professionnelle à leur retour au Sénégal, leur pays d’origine. Ils racontent combien leur parcours diversifié et riche leur a permis de se distinguer sur la place dans leur structure, mais aussi pour oser se lancer dans l’entrepreneuriat. Ils encouragent les étudiants sénégalais à murir leur projet et à chercher des complémentarités aux formations qu’ils ont suivies au Sénégal dans l’enseignement agricole français. Ils montrent aussi les bénéfices du dispositif pour l’employeur.

Nous vous invitons à partager leur expérience…

Fatou SECK, Responsable QHSE chez SOBOA (Dakar), Alumni de Institut agro – Montpellier

  • Le choix de l’enseignement agricole en France

  • L’insertion au Sénégal  des Alumni de l’enseignement agricole en France

Joseph BASSAMA, Maitre de conférence en génie des procédés alimentaires Chef de la section technologie agroalimentaire à UGB (Saint Louis), Alumni de Institut agro – Montpellier

  • Le choix de l’enseignement agricole en France

  • L’insertion au Sénégal  des Alumni de l’enseignement agricole en France

Stéphane QUENUM, Co-gérant de ESTEVAL (Dakar), Alumni de Maison familiale rurale et de l’ISARA

  • Le choix de l’enseignement agricole en France

  • L’insertion au Sénégal  des Alumni de l’enseignement agricole en France :

Contact :

maryline.loquet@diplomatie.gouv.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr




« L’enseignement agricole fait fort » en 2021

L’enseignement agricole s’est illustré dans le Prix Hippocrène de l’éducation à l’Europe, tout catégorie confondue, le 21 mars 2021.
« L’enseignement agricole fait fort !  » C’est cette expression que le jury du Prix Hippocrène et la présidente de la Fondation ont utilisé lorsqu’il s’est agit d’évaluer les projets des lycées agricoles présentés dans le cadre du concours 2021.

La qualité du travail réalisé par les établissements de l’enseignement agricole, à travers la conduite de projets éducatifs centrés sur l’apprentissage de la citoyenneté  européenne qui conduisent les apprenants à réfléchir et à agir dans des domaines chers au Ministère en charge de l’Agriculture et de l’Alimentation tels que l’innovation ou l’agroécologie, a été unanimement soulignée.

La sélection entre les trois projets finalistes de l’enseignement agricole n’en a été que plus difficile, cela même sans parler de la richesse des 12 autres projets portés par les écoles, collèges et lycées de l’Education Nationale.

Grand Prix Hippocrène, sous le signe de l’innovation à la façon agricole

En cette fin de journée du 31 mars, cependant, c’est le Lycée d’Enseignement Agricole Privé Saint-Dominique de Valréas (Provence-Alpes-Côte-d’Azur) qui s’est vu décerner le Grand Prix de la Fondation Hippocrène  pour son projet « »6!YES » 6 Innovations Young European Search» qui porte sur 3 thématiques : La petite enfance, Le handicap et la protection de l’environnement.

Prix Hippocrène – catégorie Enseignement Agricole

Les deux autres établissements participants : le LEGTA François Rabelais, Civergols (Lozère-Occitanie) et l’Institut Lemonnier (Normandie) se classent quant à eux 1er et 2ème de la catégorie Enseignement Agricole.

Elèves de la section européenne des lycées Rabelais à St Chély d’Apcher et Pasteur à La Canourgue (Lozère), lauréats avec leur projet « BASAE »

Le Lycée de Lozère présentait sont travail intitulé « Devenir Ambassadeurs d’une Agriculture durable en Europe – The BASAE project (To Become Ambassadors of a Sustainable Agriculture in Europe) « , pour lequel le but principal est de sensibiliser les élèves à l’agro-écologie et de les motiver à l’apprentissage des langues, mais aussi de faire grandir leur sentiment d’appartenance à l’Europe. Ces établissements partenaires sont la Slovaquie et la Finlande.

Une plateforme numérique de communication intitulée E-Twinning sera un support d’échanges essentiel pour que les élèves et les enseignants de chaque pays puissent partager, coopérer/développer ensemble le projet. Le projet final sera la réalisation d’une mallette de jeux sur la thématique de l’agriculture durable, créée par les élèves avec l’aide des professionnels spécialisés dans la méthodologie des jeux.

Le second lauréat de cette catégorie, l’Institut Lemonnier s’est illustré par son projet dédié à La bataille de Normandie comme fait historique clé de la construction européenne, mené en collaboration avec des établissements partenaires Allemand et Polonais.

Un grand merci à la Fondation Hippocrène qui récompense pour la première fois cette année un  lycée agricole, dans la catégorie « Grand Prix », et félicitations aux équipes pédagogiques de l’enseignement agricole qui œuvrent aux côtés des jeunes afin de faire vivre des projets passionnants pour la promotion de l’Europe !

Bientôt, rendez-vous sur les réseaux sociaux !

La fondation Hippocrène organise le Prix spécial du Public au cours de l’année 2021. L’un des 6 lauréats sera alors promu par les votes via les réseaux sociaux. L’occasion de valoriser ces projets et mettre la citoyenneté européenne sur tous les posts. Surveillez les réseaux, la page des établissements lauréats de l’enseignement agricole sur FaceBook pour « liker » leurs présentation afin que leurs projets fassent des émules pour que tous puissent « vivre l’Europe » !

Pour en savoir plus sur le Prix Hippocrène, précédent article PortailCoop sur l’appel à participation au concours 2021