Buenos días, Jean-Baptiste !

Les conseillers aux affaires agricoles français sont les intermédiaires entre les États, les administrations et les entreprises. Ils assurent un relais d’influence et de diplomatie dans plus de 120 pays du globe. Depuis septembre 2022, Jean-Baptiste Fauré a débuté sa mission pour faciliter la coopération européenne et internationale y compris dans le domaine de la formation et de la recherche entre la France et la péninsule ibérique.

En quelques questions, nous allons connaître sa mission et ses perspectives dans le domaine diplomatique au service, entre autre, de l’enseignement agricole.
Quel est votre parcours professionnel ?

Je suis entré au ministère de l’agriculture en 2004 comme directeur de l’exploitation agricole du Lycée Professionnel Agricole de Lavaur, faisant partie aujourd’hui de l’EPLEA du Tarn. Une expérience très formatrice que j’avais souhaitée après mes études d’ingénieur agronome et formation IPEF pour renforcer mes connaissances techniques et découvrir l’enseignement, la coopération et la gestion d’une structure autonome. Puis, j’ai travaillé 15 ans au sein de la Direction Générale de la Performance Environnementale et Économiques des Entreprises (DGPE), la direction de l’administration centrale en charge des sujets économiques et internationaux. J’ai occupé des postes en lien avec le dispositif d’appui à l’export, la mise en œuvre et les contrôles de la PAC, les affaires internationales et européennes. J’ai aussi travaillé à la préparation de la présidence française du Conseil de l’UE lors de mon dernier poste.

Dans quel contexte avez-vous abordé la coopération européenne et internationale ? sur quel(s)pays ou quelle(s) zone(s) et sur quelle thématique ?

Dès mes études, les questions internationales agricoles m’ont passionné. La coopération internationale étant une des missions de l’enseignement agricole, elle était très présente dans le lycée agricole où j’ai débuté ma carrière, au profit des élèves qui revenaient bien souvent transformés de leurs séjours ou stages à l’étranger. Ces thématiques ont été très présentes aussi dans mon parcours en administration centrale, où l’international n’est jamais loin des dossiers : appui des entreprises à l’export, négociations européennes de la PAC ou négociation dans des instances internationales comme le G20… Je citerais l’exemple de l’initiative d’une conférence européenne sur la conception des mesures agro-environnementales dans le cadre de la PAC, que mon bureau de l’époque a organisée pour la première fois. Réussir à faire venir à Paris nos homologues et échanger avec eux sur nos questions concrètes et nos méthodes a constitué une grande satisfaction collective.

 Quelle opportunité vous a amené à intégrer votre poste et pourquoi avoir postulé pour une mission de Conseiller aux Affaires Agricoles ?

C’est bien d’abord cet attrait initial pour les questions internationales qui a nourri très tôt mon envie de devenir conseiller agricole en ambassade. Cet attrait s’est renforcé au fur et à mesure que j’ai côtoyé les agents en poste dans le réseau international du ministère. Avec en plus une dose d’attrait personnel pour l’Espagne, ce poste est devenu un véritable objectif qui a guidé mon parcours en administration centrale afin de correspondre au profil attendu le mieux possible.

En quelques mots, quels sont les objectifs que vous allez poursuivre pour le MASA en tant que CAA ?

L’objectif est simple sur le papier : il s’agit de faire vivre la coopération bilatérale agricole entre les deux pays et s’assurer que les relations sont au meilleur niveau ! Cela a des implications différentes suivant les dossiers : il faut parfois initier des contacts entre agents des ministères ou professionnels agricoles qui ne se connaissent pas du tout ; dans d’autres cas, il faut entretenir des relations déjà existantes et les faciliter. Dans tous les cas, l’observation et la connaissance des acteurs, des enjeux du moment et de la société du pays dans laquelle on est placé constituent la valeur ajoutée que le CAA peut apporter aux collègues en France. C’est en vivant dans un pays que l’on mesure toutes les différences culturelles ou techniques, à prendre en compte dans les échanges. Cette observation des sujets agricoles et l’analyse des politiques mises en place permet bien évidemment aussi de tenir une mission de veille permanente afin de répondre aux demandes des ministères français.

Pouvez-vous partager un axe de coopération qui caractérise votre mission ?

Un des dossiers emblématiques de ce poste est l’animation des groupes de contact des fruits et légumes ou du vin. Il s’agit de rencontres annuelles entre les représentants de certains secteurs de la production agricole, français, espagnols mais aussi italiens et portugais, mis en place il y a plusieurs années afin de favoriser la coopération et limiter les crises entre les filières françaises et espagnoles, concurrentes sur certains marchés. Cet outil a montré son intérêt sur de nombreuses productions et est plébiscité par d’autres secteurs. Les CAA impliqués y jouent un rôle de facilitation entre professionnels de différents pays qui me paraît important notamment quand resurgissent les périodes de tension et de concurrence. C’est un bon exemple de « diplomatie agricole » !

Pour finir sur une note culturelle – qu’elle référence vous tient à cœur (artistique, scientifique, philosophique, linguistique…etc.) et représente, pour vous, la péninsule ?

Pour rester à l’interface culture/agriculture et puisque la saint Sylvestre n’est pas si loin, je partage aux lecteurs une tradition méconnue en France mais néanmoins extrêmement suivie en Espagne. Depuis des décennies, tous les espagnols (je n’en connais aucun qui ne se plie pas à cette tradition) se postent lors du passage à la nouvelle année, sous l’horloge de leur mairie ou devant la télévision qui retransmet l’horloge de la Plaza del Sol de Madrid. Aux douze coups de minuit, chacun ingurgite les « 12 raisins de la chance » en cadence avec les coups de l’horloge, avant de se souhaiter la bonne année. L’origine de cette tradition viendrait du début du XXème siècle et avait pour but de faire consommer les surplus de raisins d’une vendange trop abondante : voilà un exemple intéressant de l’effet d’une politique agricole à l’origine de l’une des traditions les plus suivies aujourd’hui !

Au revoir Jean-Baptiste et merci !
Hasta Luego !

Contact : Jean-Baptiste FAURE, Conseiller aux Affaires Agricoles à l’Ambassade de France en Espagne – Madrid,  jean-baptiste.faure@dgtresor.gouv.fr




Agrochallenges à la façon ibérique

Le réseau Espagne-Portugal et le réseau d’Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale de l’enseignement agricole français ont mené une action de promotion du jeu pédagogique Agrochallenges, qui les a menés au nord du Portugal dans la région de Porto, puis dans la province espagnole de la Corogne en Galice, fin juin 2023.

L’objectif de cette mission ? Présenter les versions traduites en espagnol et en portugais du jeu pédagogique Agrochallenges (éducagri-éditions). Pour ce faire, les animateurs du réseau Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale de l’enseignement agricole (RED) et du Réseau Espagne-Portugal ont eu l’opportunité d’être accompagnés sur place par deux jeunes filles, l’une espagnole et l’autre portugaise, Ana Sánchez Antelo et Catarina Ferreira, toutes deux volontaires internationales du Corps Européen de Solidarité en poste au lycée Fonlabour d’Albi (81).

Une tournée bien accueillie au Portugal

La version portugaise du jeu «Agrochallenges – o jogo da agroecologia» existe depuis 2015, elle est fréquemment utilisée dans les événements franco-brésiliens , mais jamais le jeu n’avait été présenté aux partenaires Portugais à ce jour. C’est maintenant chose faite et l’accueil réservé à notre délégation a été extrêmement chaleureux.

Une présentation dynamique du jeu

Les écoles d’agriculture portugaises de Santo Tirso et de Marco de Canaveses se sont prêtées au jeu et elles en ont fait un évènement en soi puisqu’à chaque fois il y a eu la possibilité de présenter le serious game à un parterre d’élèves, de professeurs et de personnels qui avaient été libérés de leurs cours pour l’occasion. En cela, l’aide de la jeune Service civique portugaise, Catarina, a été précieuse, apportant fluidité dans les échanges, dynamisme et force de persuasion.

Des ateliers de mise en pratique

Après les explications générales, le public était en toute logique invité à passer à la partie pratique du jeu dans ses différentes versions : AgroMIND en individuel, AgroFUN par équipes, etc. Ces différentes versions, testées en atelier, ont été très appréciées et force est de constater que la thématique du jeu a largement retenu l’attention d’un public d’élèves portugais passionnés d’agriculture et prêts à débattre sur la thématique de l’agroécologie.

AGROCHALLENGES prend le chemin de…Saint-Jacques-de-Compostelle

Poursuite du périple dans le nord-ouest de l’Espagne cette fois, afin de présenter pour la toute première fois la version espagnole «Agrochallenges – el juego de la agroecología» qui a été récemment traduit par le RED grâce à l’appui de membres des lycées agricoles français et espagnols du réseau Espagne-Portugal.

La délégation accueillie dans une MFR de Galice

Excellent accueil que celui réservé par ce nouveau partenaire d’une « Escuela Familiar Agraria » de la Corogne, à Coristanco, une des 24 MFR que compte le pays. Là-aussi, des échanges passionnants et des parties de cartes très disputées de la part d’une assemblée de professeurs, d’équipe de direction et agriculteurs partenaires du territoire bien conscients des possibilités pédagogiques qu’offre le jeu et du débat qu’il permet d’ouvrir au niveau de la question agro-écologique.

Un bilan très positif pour la délégation

Au final, plus de 150 personnes ont pu participer à l’animation proposée dans les établissements portugais et espagnols lors de cette tournée de présentation des versions ibériques d’Agrochallenges. Les établissements se sont montrés très réceptifs et plusieurs ont directement souhaité faire l’acquisition de boites de jeux, ce qui est très encourageant pour la diffusion du jeu dans la péninsule ibérique.

Contact : Remy Dayma, animateur du réseau Espagne-Portugal, remy.dayma@educagri.fr




Agropuzzle, découverte des plantes grâce à Erasmus+

Dans le cadre d’un projet Erasmus+ partenariat de coopération, Agropuzzle , l’EPLEFPA de la Guyane a contribué à l’édition d’un livre présentant les plantes médicinales utilisées dans les pays partenaires du projet.

Ensemble des partenaires du projet Erasmus+ Agropuzzle

Agropuzzle 4 est un projet Erasmus+ du secteur « partenariat de la formation professionnelle ». Il traite de l’utilisation quotidienne des plantes aromatiques et médicinales spécifiques de chaque pays partenaires à savoir la Guyane, la Pologne, la République Tchèque, l’Espagne, la Roumanie et le Portugal.

Comment utiliser ces plantes médicinales dans la vie de tous les jours ?

Les participants ont l’occasion de se familiariser à l’organisation de petites entreprises locales sur les thématiques de l’agrotourisme, l’apiculture, l’herboristerie. Ce Livre est structuré en fonction des informations fournies par les partenaires du projet Agropuzzle 4 concernant l’utilisation des plantes aromatiques et médicinales dans les pays participants, sur la base des activités professionnelles menées par des stagiaires en mobilité .

Consultez le Livre Agropuzzle en anglais

En ce qui concerne la Guyane, les personnels et apprenants ont pu participer à 2 rencontres.

Timothée, stagiaire accompagné de l’équipe du lycée de Guyane

 

Contact : Frédérique LOUMETO-IPOLO, animatrice du réseau Caraïbes de l’enseignement agricole, frederique.loumeto-ipolo@educagri.fr




AGROCHALLENGES joue la « carte » internationale

Trois ans après la première version française, une an après la version anglaise et franco-allemande chez Educagri Editions,  nous avons le plaisir de vous annoncer la sortie à venir de 3 nouvelles versions du serious game AGROCHALLENGES (jeu pédagogique sur l’agroécologie) début 2021.

  • Une nouvelle version française enrichie avec des nouveaux contenus proposés par les réseaux Caraïbes, Canada et Afrique de l’Ouest de l’enseignement agricole et leurs partenaires (Québec, Sénégal, Burkina-Faso…).
  • Une version 100 % en espagnol imaginée et conçue avec l’inspection de l’enseignement agricole et les enseignants d’espagnol, les réseaux Espagne et Amérique Latine de l’enseignement agricole et leurs partenaires d’Espagne, de Colombie ou encore du Chili.
  • Une version Franco-Portugaise, elle aussi, élaborée avec les réseaux Brésil et Portugal de l’enseignement agricole avec leurs partenaires de ces pays.

Actuellement, le travail d’édition est en phase finale et le lancement officiel de ces nouvelles versions est programmé au printemps 2021. Les jeux de cartes seront disponibles chez Educagri éditions et auprès du réseau RED pour accompagner vos futures séances en classe ou vos projets de coopération internationale.

Illustrations des prototypes du futur livret et des cartes AGROCHALLENGES en espagnol, portugais et français

En parallèle, et pour mieux accompagner la diffusion du serious game en France et à l’international, deux projets tutorés ont été confiés à des étudiants d’agronomie et de relations internationales sur 2020/2021.

Un premier groupe d’une trentaine d’étudiants en 5ème année de l’école d’ingénieur agricole de Purpan de Toulouse a travaillé sur des scénarii possibles du jeu pour une future version numérique diffusable à l’international.

Dans le cadre d’un module sur l’innovation en agriculture, ils ont démontré que le développement d’une version numérique adaptée du jeu de cartes est pertinent (diffusion et projets internationaux facilités, nouveaux modes de jeu possibles, création d’une communauté de joueurs…).  Leurs remarquables travaux ont bien mis en évidence qu’il n’existe pas de serious game équivalent pour l’instant (en terme d’objectifs, publics cibles, modes de jeu…).

AGROCHALLENGES dans une version « online » serait par ailleurs très complémentaire de SEGAE (seul serious game disponible « de gestion d’une entreprise agricole » sur le thème de l’agroécologie).

Ce jeu, qui permet d’approfondir les connaissances et concepts sur l’agroécologie, disponible en ligne depuis 2020. Il est issu de travaux très complets d’un consortium européen d’écoles supérieures agronomiques françaises et universités agronomiques (dont l’Agrocampus Rennes et ONIRIS).

Aussi, pour accompagner les actuels et futurs utilisateurs des versions en langues étrangères du jeu, des étudiants en Master de l’INU Champollion d’Albi travaillent sur le futur site compagnon du jeu (Agrochallenges.com) où seront disponibles toutes les ressources utiles en langues étrangères pour accompagner les utilisateurs du jeu et créer une communauté de joueurs intéressés par l’agroécologie.

Ces travaux nous aiderons aussi à mieux identifier les réseaux professionnels agricoles, éducatifs et associatifs internationaux intéressés par les serious games sur cette thématique.

 

N’hésitez pas à nous contacter pour organiser une présentation d’AGROCHALLENGES, réserver d’ores et déjà les prochaines versions ou encore planifier des formations (possibles à distance) pour mieux comprendre ses modes de jeu et ses utilisations possibles.

Contacts :

Vincent ROUSVAL, animateur du réseau RED – Education à la citoyenneté et à la solidarité internationale, vincent.rousval@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, Chargé de mission Afrique / Éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale / Expertise internationale au BRECI-DGER, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

Plus d’informations sur le jeu et les versions actuelles : https://red.educagri.fr/agrochallenges/