L’expertise de l’enseignement agricole à l’international

La composante « expertise » de la coopération internationale est animée par le réseau CEFAGRI (Conseil Expertise Formation Agricole à l’International), réseau transversal concernant toutes les zones géographiques (Afrique, Amérique latine, Asie, Europe) piloté par le Bureau des Relations Européennes et de la Coopération Internationale (BRECI) de la DGER. Pour la première fois, des rencontres ont été organisées pour favoriser les échanges entre les divers acteurs de l’expertise à l’international de l’enseignement agricole. Elles ont eu lieu les 30 et 31 mars 2023 au LEGTA Le Chesnoy et en distanciel.

Les « experts » de l’enseignement agricole, confirmés ou en devenir, qu’ils soient enseignants, formateurs, directeurs de CFPPA, d’exploitation agricole, animateurs de résothem’ ou de réseaux géographiques, inspecteurs, chefs de SRFD, sont venus de diverses régions (et même d’Outre-Mer en visioconférence) pour échanger et rencontrer les représentants d’organismes avec lesquels travaille le réseau CEFAGRI, venant quant à eux de Paris (FranceAgriMer, Expertise France, France Éducation International, SFERE) ou de Montpellier (service DEFIS de l’Institut Agro, ICRA, réseau FAR).

L’objet de ces rencontres, qui ont réuni 35 personnes en présentiel et 7 en distanciel, était d’une part de se connaître mutuellement, créer des synergies d’actions, dégager des bonnes pratiques en commun, et d’autre part de partager les besoins en termes de profils d’experts, les opportunités de collaboration, les perspectives d’amélioration de travail en commun.

L’expertise, une composante à part entière de la mission de coopération internationale

Les experts de l’enseignement agricole sont tout simplement des praticiens de terrain(s) qui interviennent dans un esprit de co-construction entre pairs, à trois niveaux : pour les contenus de formation, l’ingénierie de la formation, les référentiels, la pédagogie ; la gouvernance organisationnelle (ancrage territorial, politiques de décentralisation, stratégie d’établissement) ; la gouvernance institutionnelle (pilotage, moyens, certification, inspection). Les profils des experts sont donc variés, à l’instar des participants à ces rencontres.

Si l’Afrique, qui a à relever d’importants défis sociaux et agricoles du fait de sa croissance démographique, offre de nombreuses opportunités de coopération avec l’enseignement agricole français, les terrains d’expertise se trouvent aussi sur les autres continents, comme le montre cette carte des projets en cours :

Les bénéfices pour l’expert de l’enseignement agricole sont multiples, de la valorisation de ses savoir-faire à la réflexion sur ses pratiques professionnelles, en passant par le développement de compétences interculturelles et autres soft skills, sans oublier la motivation pour développer de nouvelles actions de coopération internationale. Aussi l’établissement de l’expert y trouve-t-il son compte en termes d’impact sur la qualité de l’enseignement ou la dynamisation de la coopération internationale avec à la clé un renforcement des mobilités, des propositions de stages, des projets en partenariat…

Dans ce contexte, le réseau CEFAGRI a pour objectifs de conduire l’analyse et la structuration de l’expertise à l’international menée par les établissements de l’enseignement technique agricole, et de rendre visible, lisible et mobilisable son vivier d’experts. Le réseau CEFAGRI se trouve à l’interface d’offres et de demandes d’expertises et propose d’accompagner une montée en compétences des experts.

Retrouvez tous les détails sur ces aspects dans les diaporamas suivants :

 

Des synergies avec divers organismes d’expertise à l’international

Tous les organismes représentés lors de ces rencontres ont exposé leur fonctionnement et leurs liens avec le réseau CEFAGRI.

Le service DEFIS de l’Institut Agro Montpellier :

L’Institut Agro dispose à Montpellier d’un service dédié à l’appui aux enseignements et à la professionnalisation des étudiants ainsi qu’à l’expertise à l’international (développement rural, agroalimentaire, appui aux dispositifs de formation, techniques à supérieurs : le service DEFIS, pour « Développement Expertise Formation Ingénierie pour le Sud », relevant du Pôle Tropiques et Méditerranée. Dans le cadre de ses missions d’ensemblier et de coordonnateur de consortium, le service DEFIS s’inscrit également dans le continuum FRIDA (Formation Recherche Innovation Développement Appui à l’enseignement technique), et collabore régulièrement avec l’enseignement technique agricole, ce qui a été le cas à l’occasion du projet AFOP au Cameroun depuis plus de dix ans, ainsi que pour le projet AMES au Congo. Ce Projet d’Appui à la Modernisation de l’Enseignement Supérieur de la République du Congo, se déroulant de 2021 à 2024 pour un budget total de 600 000 euros porté par Expertise France et l’Agence Française de Développement (AFD), comprend quatre composantes que sont la formation par la recherche, des stages de perfectionnement en France, la réforme des référentiels, l’ingénierie technique. C’est dans cette quatrième composante que l’enseignement technique agricole intervient par la mobilisation d’un directeur d’atelier technologique de lycée agricole en tant qu’expert technique en appui à l’élaboration du business plan du Centre Multiservices de Valorisation des Bioressources prévu par le projet à l’Université Marien N’Gouabi de Brazzaville.

France Éducation International :

France Éducation International (FEI), établissement placé sous la tutelle du Ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, coordonne de nombreux projets de coopération à travers le monde, dans ses différents domaines d’expertise que sont la coopération en éducation et formation, l’appui à l’enseignement du/en français, et la reconnaissance des diplômes étrangers.

FEI a formulé avec le BRECI/DGER une proposition technique qui a été retenue par le Bénin dans le cadre de son important projet de réforme de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels. Trente lycées techniques agricoles doivent être opérationnels dans les prochaines années. Pour ce faire, une dizaine d’experts de l’enseignement agricole français sont mobilisés autour d’un chef de projet de FEI pour effectuer des missions au Bénin concernant l’élaboration des programmes de formation, des listes d’équipements et la production de ressources pédagogiques de ces nouveaux lycées agricoles.

Le réseau FAR :

Ce réseau international, fort de dix-huit pays membres, a pour mission d’améliorer les dispositifs de Formation Agricole et Rurale.

L’expertise telle que pratiquée par le réseau FAR a pour spécificités de répondre à la demande d’un pays et/ou de l’AFD, avec souplesse et agilité, en favorisant l’expertise Sud, en lien avec le continuum recherche-formation.

Le réseau FAR souhaite renforcer et élargir ses partenariats, notamment avec l’enseignement technique agricole (le réseau FAR fait déjà partie du consortium du projet FABéOc porté par les lycées agricoles de Castelnau-le-Lez et Riscle) et via le réseau CEFAGRI.

FranceAgriMer :

Sous tutelle du Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire (MASA), FranceAgriMer est l’établissement national des produits de l’agriculture et de la mer, un lieu d’information, d’échange, de réflexions stratégiques, d’arbitrage et de gestion pour les filières françaises de l’agriculture et de la pêche. Par son unité CIPAC (Commission internationale et politique agricole commune), FranceAgriMer assure l’ingénierie des projets de coopération internationale dans le champ de compétences du MASA, hors vétérinaire.

Parmi les projets menés par FranceAgriMer avec la DGER, nous pouvons citer le soutien à un développement rural inclusif et durable en Amérique latine (Équateur, Pérou, Colombie, Bolivie, Paraguay) par la revalorisation et l’accès des jeunes à la formation technique et professionnelle agricole et para-agricole, projet clôturé en 2022.

De même, FranceAgriMer est engagé auprès de la DGER dans le soutien au développement de la formation professionnelle au sein des ISEP (Instituts supérieurs d’enseignement professionnel) au Sénégal, via des missions au Sénégal et des visites d’étude en France.

FranceAgriMer et la DGER travaillent également ensemble dans le cadre d’un accord de partenariat avec l’Algérie pour l’appui à la mise en place d’un centre d’excellence en production laitière.

Dans ces cas, FranceAgriMer organise la logistique des missions des experts mobilisés par le réseau CEFAGRI.

SFERE :

La Société Française d’Exportation des Ressources Éducatives est un bureau d’étude spécialisé dans la gestion de programmes de mobilités d’étudiants internationaux ainsi que dans le conseil et l’assistance technique visant la modernisation des systèmes éducatifs et de formation technique et professionnelle des pays en développement.

Si les liens entre SFERE et le MASA se caractérisent par vingt ans d’actions concrètes de coopération avec divers pays, la première collaboration de SFERE avec le réseau CEFAGRI se fait en 2023 sur le PAFAR (Projet d’appui à la formation agricole et rurale) en Angola. Ce projet de grande ampleur (35 millions d’euros de l’AFD et 5 de l’Union européenne) a pour objectif de revitaliser le système de formation agricole au niveau de l’enseignement secondaire dispensé dans douze instituts techniques agricoles répartis dans le pays, en s’appuyant sur le modèle de l’enseignement technique agricole français. Ainsi, avec un consortium comprenant l’Institut Agro, IRAM, Forhom et Foodprocessing, SFERE et la DGER via le BRECI et le réseau CEFAGRI ont élaboré une proposition technique, retenue par l’Angola, impliquant divers profils d’experts de l’enseignement agricole français.

Expertise France :

Filiale du groupe AFD, Expertise France a pour cœur de métier la coopération technique internationale, avec plus de 50% de son activité en Afrique. Diagnostics, ateliers de concertation, formations : les modalités d’appui proposées par Expertise France sont variées et complémentaires, permettant de répondre à des besoins de court terme comme de concevoir des accompagnements sur le temps long. Son expertise est plurisectorielle, avec par exemple un pôle agriculture qui relève de son Département développement durable.

Pour ses projets à venir impliquant des besoins en formation agricole, Expertise France reste en contact avec le réseau CEFAGRI pour identifier les experts idoines.

Explor :

Proposant du mécénat de compétences au service des projets de coopération internationale, le dispositif Explor est mis en œuvre dans cinq réseaux régionaux multi-acteurs (RRMA). Il permet de mobiliser des salariés, des fonctionnaires, des retraités disposant d’une compétence pour des missions courtes (une à deux semaines) à l’étranger. Ce dispositif s’adresse aux acteurs de la solidarité internationale basés en régions (associations, entreprises, collectivités) souhaitant bénéficier d’une expertise en vue de préparer, mettre en œuvre ou évaluer leurs projets. Les missions  Explor sont financées pour moitié par le RRMA et pour moitié par l’organisme bénéficiaire.

Le RRMA (tel Centraider en région Centre-Val de Loire) se chargeant de la recherche d’experts peut faire appel au réseau CEFAGRI en cas de besoin d’expertise dans le domaine de la formation agricole.

ICRA :

ICRA-global est une fondation dont le siège est aux Pays-Bas, le bureau à Montpellier, avec des représentations en Afrique de l’Ouest et de l’Est et en Amérique latine. Sa vocation est de participer à l’épanouissement de la jeunesse dans le développement rural des pays du Sud, de former des formateurs et professionnels de l’appui-conseil et de fournir des services dans les domaines de l’éducation et de l’agribusiness.

Des passerelles avec le réseau CEFAGRI sont envisagées en fonction des opportunités de projets.

Ces diverses présentations ont donné lieu à des échanges avec l’ensemble des participants, qui ont notamment fait ressortir les valeurs communes : l’expertise à l’international se mène dans un esprit de co-construction, de réciprocité, de partenariat gagnant-gagnant, relayant des politiques publiques telles que celles relatives aux transitions agroécologiques, au bien-être animal, à l’agriculture familiale (sans pour autant négliger l’agribusiness), à l’appui aux filières, en misant sur le continuum formation-installation.

Des échanges de pratiques fructueux entre experts de l’enseignement agricole

La seconde journée de ces rencontres a été dédiée aux témoignages des participants et à leurs échanges de pratiques quant à la participation à des missions d’expertise à l’international, dont voici un exemple : partage d’expérience sur 10 ans de missions en Colombie – par Sandrine Belvèze. Ainsi, un enseignant en agronomie a évoqué sa participation à la co-écriture des référentiels de licence en agriculture biologique de l’Université du Sine Saloum (Sénégal) ; un directeur d’exploitation agricole a parlé de sa mission en Côte d’Ivoire sur le partage de pratiques pour enseigner à produire autrement pour les transitions et l’agroécologie dans le cadre du projet FABA ; une formatrice en CFPPA a présenté ses activités d’expertise en hydraulique et hydrologie ; une chargée de mission en EPL a fait part de son expérience relative à un projet international sur la transhumance ; un enseignant en génie alimentaire a relaté le déroulement de ses missions d’expertise en Russie et en Algérie… Quant aux participants moins expérimentés, ils ont exprimé leur intérêt, leurs motivations pour ce type de coopération internationale. Ces échanges ont aussi permis d’expliciter la notion d’expert, voire de la démystifier.

Dans un deuxième temps, des pistes de préparation de missions ont aussi été abordées. Il s’est agi, avec l’appui et les exemples de missions et de profils d’experts proposés par Expertise France, de voir comment appréhender des termes de références, présenter un CV qui mette en avant les compétences requises pour le projet.

A l’issue de ces rencontres, l’appréciation des participants tient en ces mots :

Tous les participants ont exprimé leur souhait de pouvoir se retrouver régulièrement dans ce type de configuration, très structurant, qui permet de créer du lien, du collectif. On retiendra donc que l’expérience est à renouveler. Ainsi, le comité de pilotage du réseau CEFAGRI initialement prévu va évoluer vers un groupe de concertation sur l’expertise en formation agricole et rurale, auquel participeront tous les organismes présents intéressés. Quant aux experts de l’enseignement technique agricole, ils se verront proposer d’autres types de regroupement, en particulier des temps de formation et de préparation des missions de courte durée à l’international, qui pourront s’organiser en lien avec FranceAgriMer et Expertise France.

Enfin, ces rencontres, en présentant une vision globale des acteurs de l’expertise à l’international de la formation agricole et rurale, ont confirmé le fait que le réseau CEFAGRI répond à une attente de synergie, de mise en lien, pour aller dans le sens d’une mobilisation en « équipe France » de cette expertise.

Pour voir les différentes présentations : DEFIS de l’Institut Agro Montpellier, France Éducation International, Le réseau FAR, FranceAgriMer, SFERE, Expertise France, Explor, ICRA

 

Contacts : Vanessa FORSANS, animatrice du réseau CEFAGRI de l’enseignement agricole, vanessa.forsans@educagri.fr

Rachid BENLAFQUIH, chargé de coopération Afrique / ECSI / expertise à l’international au BRECI, Direction générale de l’enseignement et de la recherche – MASA, rachid.benlafquih@agriculture.gouv.fr

 

 

 

 

 




Les métiers du vivant en Résidence

300 élèves de l’enseignement agricole de la région Paca découvrent la Villa Médicis et la FAO à Rome, pendant la semaine du 15 mai 2023, dans le cadre du projet « résidence pro ».

Cette venue des élèves de l’enseignement agricole a été appuyée par la DRAAF (direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) et la DRAC (direction régionale des affaires culturelles) de PACA.

Connecter les domaines de compétence des filières professionnelles aux arts et à la culture européenne, conduire un projet collectif transdisciplinaire, donner des outils aux élèves pour restituer leur travail et porter leur voix, susciter ou renforcer des vocations, ouvrir de nouveaux horizons par l’expérience du voyage et la découverte d’un lieu qui accueille les artistes d’une génération : autant d’ambitions pour ce programme d’égalité des chances imaginé par la Villa Médicis en collaboration avec les partenaires et les équipes pédagogiques.

La Résidence Pro couvrait cette année le champ des métiers du vivant en lien avec la nature et l’humain, à travers l’environnement, le développement durable, l’aménagement paysager ou encore le service à la personne.

Préparation à la culture italienne

Depuis la rentrée 2022 et tout au long de l’année, les élèves et leurs enseignants ont travaillé en classe autour d’une œuvre matérielle ou immatérielle de leur choix, liée d’une part à la culture italienne et d’autre part à leur secteur de formation. Parmi les œuvres choisies par les classes, nous retrouvons notamment le cinéma de Federico Fellini, les fontaines romaines, la gastronomie, les mythes antiques, le jardin botanique de Rome, le baldaquin de la basilique Saint-Pierre au Vatican, ou encore les fresques de la Villa de Livia au palais Massimo.

Investir la Villa Médicis

Le programme de cette semaine de résidence à la Villa Médicis était axé autour de travaux sur les 12 projets portés par les lycées agricoles. Visites exploratoires dans Rome, moments collectifs, échanges et rencontres avec des intervenants pédagogiques, équipes d’artistes en résidence à la Villa Médicis ont rythmé cette deuxième édition. Les projets menés pendant 8 mois dans les établissements ont été présentés dans le grand Salon de la Villa Médicis lors de restitution orales et matérielles.

Une table ronde à la FAO

Ce séjour à Rome a également été l’occasion de découvrir une institution internationale. En effet, une matinée a été consacrée à la FAO permettant ainsi aux élèves de prendre connaissance de l’activité agricole internationale à Rome. La ville est le siège des trois grandes organisations internationales consacrées à l’agriculture et l’alimentation (FAO – Organisation des nations Unies pour l’agriculture et de l’alimentation ; PAM – Programme Alimentaire Mondial, FIDA – Fonds International de Développement Agricole).

La table ronde sur le thème « Comment gérer durablement les ressources pour les systèmes alimentaires ? » a permis des échanges dynamiques entre les élèves de l’enseignement agricole, deux représentants d’Etats membres de la FAO (France et Côte d’Ivoire), la directrice-générale adjointe et le directeur innovation de la FAO, deux expertes du PAM et du FIDA.

Parmi les questions évoquées : les forêts sacrées en Côte d’Ivoire, l’impact du changement climatique, la préservation de la biodiversité, la Grande muraille verte…

Comme l’a indiqué la directrice générale adjointe de la FAO, jamais autant de jeunes passionnés n’étaient venus en une seule fois à la FAO.

Pour aller plus loin Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA), Programme Alimentaire Mondial (PAM)

Contact : Michel Lévêque, Conseiller agricole et sécurité alimentaire, Représentation permanente de la France auprès des Nations Unies à Rome, michel.leveque@diplomatie.gouv.fr

 

 




Erasmus+ : des échanges pour tous

Erasmus+ est un programme d’échange pour tous les niveaux de formation, lycéens, apprentis comme étudiants mais aussi les personnels qu’ils soient enseignants ou administratifs.

Le programme européen, a pour objectif principal de soutenir les projets de mobilité et de partenariat entre les 200 pays participants ou partenaires du programme. Depuis 1987, ce sont plus de 12 millions de personnes qui en ont bénéficié.

Une augmentation des mobilités Erasmus+ dans l’enseignement agricole ?

Il y a une réelle volonté d’Erasmus + à élargir l’accès aux formations et à la mobilité, permettant ainsi une grande diversité de profils d’apprenants. Aujourd’hui le programme s’adresse aussi bien aux jeunes ruraux qu’aux jeunes citadins.

Pour les jeunes ruraux, le programme Erasmus+ est porteur de sens. Il permet de s’ouvrir à d’autres pratiques, de gagner en confiance en soi et aussi de se projeter dans des études que beaucoup n’envisageaient pas avant leur séjour, notamment grâce aux partages d’expériences, de compétences ou encore de culture de travail.

Aujourd’hui, parmi les apprenants français qui partent avec Erasmus+, un tiers est issu de l’enseignement agricole.

6000 apprenants par an

L’enseignement agricole propose des formations concrètes de la 4ème au doctorat, accessibles par la voie scolaire, par l’apprentissage, ou par la formation professionnelle continue. Elles mènent à des métiers en lien avec l’agroécologie, l’élevage, l’alimentation, l’environnement, les territoires, le développement durable, l’énergie ou encore les services aux personnes notamment avec l’aide à domicile en milieu rural – ADMR.

Corinne Le Fay-Souloy conseillère technique auprès de la direction de l’Agence Erasmus+ France / Éducation Formation met l’accent sur le fait que :

« le programme concerne 6 000 apprenants de l’enseignement agricole chaque année, dont les trois quarts en formation professionnelle (37 300 entre 2014 et 2020). Cela représente 28 % des mobilités Erasmus+ de la voie professionnelle en France et presque 10 % du budget de l’Agence Erasmus+ France / Education Formation sont dédiés à l’enseignement agricole »

Pour avoir une vision globale des atouts du programme Erasmus+, consultez le bilan 2014-2020 qui retrace la place d’Erasmus+ dans l’enseignement agricole par des chiffres, des statistiques, des exemples de projets d’établissements selon les secteurs.

Naissance de partenariats

Réflexions collectives menées sur l’Agroécologie au cours du séminaire Erasmus+ à la Bergerie nationale – Rambouillet, entre les représentants de 12 pays européens.

Le programme Erasmus+ est basé sur la création de projets entre partenaires européens et possiblement associés à des pays tiers. Ces projets font naître des échanges, des réflexions sur des enjeux communs. Pour ce faire, les groupements des pays partenaires sont organisés, sous l’égide de structures (établissements) porteuses et de l’Agence Erasmus+ France / Éducation Formation.

Lors de ces séminaires, des projets Erasmus+ sont présentés. Ils permettent de promouvoir des thématiques de réflexion, une façon collective d’encrer un possible changement des systèmes de production vers des pratiques  durables, ainsi que de partager des méthodes pédagogiques d’apprentissage et de développement de compétences.

Le temps de la réflexion

Séminaire Erasmus+ de construction de partenariats entre 12 pays potentiels (35 participant)

Ces rencontres européennes s’articulent autour de plusieurs axes et priorités. Elles permettent de découvrir les retours d’expériences sur une thématique, sur différents projets européens, différentes méthodes d’enseignement. Elles sont l’occasion de s’inspirer et de partager entre européens : différentes perceptions, les situations actuelles et les expériences de chacun. Les séminaires sont un temps privilégié pour s’interroger sur la manière de mettre en œuvre les pratiques innovantes répondant aux enjeux des territoires et à l’échelle mondiale comme par exemple l’agroécologie dans les projets Erasmus+.

Rencontrer d’éventuels et futurs partenaires, c’est l’opportunité de monter des projets Erasmus+, créer des liens et de nouveaux réseaux, ceux-ci favorisent une progression de la mobilité et assurent une formation complète et de qualité aux jeunes, apprentis et étudiants.

Lire l’article sur le séminaire Erasmus+ au coeur de la Bergerie (organisé en avril 2023)

Voir encore plus loin…

Il existe une grande diversité d’agricultures en Europe dans laquelle chaque pays a sa propre vision. C’est pourquoi le programme Erasmus+ dans l’enseignement agricole va plus loin que cette seule notion d’agriculture. C’est avant tout une transversalité d’expériences et de pratiques. Et ces programmes s’inscrivent dans un cadre bien particulier, notamment avec le Green Deal européen (Pacte vert pour l’Europe), mettant en avant 4 priorités : accompagner la transition écologique et numérique de l’industrie européenne, soutenir le développement de l’économie circulaire, protéger la biodiversité et travailler à l’intégration des systèmes énergétiques et de l’hydrogène.

Devenir ambassadeur Erasmus+

Afin de faire rayonner le programme Erasmus+ en France et d’en faire connaitre toutes les opportunités, l’Agence Erasmus+ France / Education Formation crée son réseau d’ambassadeurs et a besoin de tous !

Toute personne partie grâce à Erasmus+ peut rejoindre le réseau. Cette expérience européenne peut marquer une vie et l’Agence invite ceux qui le veulent à témoigner de cette expérience dans les médias, sur les réseaux sociaux et/ou dans tout type d’intervention publique, à participer à des événements régionaux, nationaux et/ou européens en lien avec Erasmus+ sur sollicitations ou en accord avec l’Agence Erasmus+ France et enfin à s’inscrire à des rencontres/séminaires, des speed-meetings afin d’informer, rassurer et inspirer des jeunes ayant des questions sur les possibilités du programme.

Lire l’article Toute l’Europe.eu – Erasmus+ recrute des Ambassadeurs pour promouvoir le programme de mobilité

La campagne de recrutement des Ambassadeurs pour l’année 2023-2024 est ouverte du 9 mai au 18 juin 2023.

Pour en savoir plus,  découvrez la présentation du réseau  et la  Charte des Ambassadeurs Erasmus+

Contact : Corinne Le Fay-Souloy conseillère technique auprès de la direction de l’Agence Erasmus+ France / Éducation Formation

Rédaction issue de l’article publié par Alain Clergerie sur l’Intranet du Ministère l’agriculture et de la souveraineté alimentaire

Photo de tête : crédit photographie Pixels-Pixabay : Carte de l’Europe




Sections européennes : Cap sur la Tchéquie

Les sections européennes, une porte d’entrée pour les partenariats entre les lycées agricoles français et la Tchéquie et la Slovaquie. Établissements d’enseignement général, lycées techniques et professionnels sont les partenaires potentiels à associer à des projets de mobilités réciproques, financés en particulier par le programme Erasmus+.

Les sections européennes, un levier de travail coopératif

Les sections européennes, y compris dans les établissements d’enseignement agricole, ont pour objectifs de renforcer l’attractivité des apprentissages des langues vivantes étrangères et d’améliorer les capacités langagières et linguistiques des élèves. Elles sont également un moyen de favoriser la conduite d’actions européennes et de développer les apprentissages interculturels et l’éducation à une citoyenneté ouverte et solidaire au travers de 2 heures d’enseignement hebdomadaire, dont une de discipline non linguistique enseignée en langue étrangère.

Les lycées étrangers enseignant le Français : des partenaires potentiels

En 2022, un contact pris par le réseau République Tchèque – Slovaquie de l’enseignement agricole avec l’attaché de coopération pour le Français de l’Institut Français de Prague a permis d’identifier en République Tchèque 4 lycées généraux proposant des sections bilingues et 3 lycées ayant des sections européennes « Français ».  Après un temps de prospection côté Tchèque et Français auprès de ces structures, une mise en relation a été faite via le réseau entre le lycée agricole de Pau-Montardon (Agrocampus 64) et le lycée général de Pisek (Gymnázium, Písek).

C’est ainsi que depuis septembre 2022, les élèves de section européenne Anglais/Physique Chimie (en Bac général) de Pau-Montardon communiquent avec leurs homologues Tchèques.

Au programme : des échanges en visio et l’alimentation d’une page en ligne commune pour se présenter et travailler sur des sujets liés à la Physique Chimie, dont les énergies, qui mêlent communication en français et en anglais. Le projet 2023 est l’organisation de mobilités pour se rencontrer et découvrir les deux pays.

D’autres opportunités de partenariats avec les établissements Tchèques sont à explorer lors d’une prochaine mission prévue en avril 2023 pour le réseau de l’enseignement agricole français.

Plus d’informations, lisez le bulletin du réseau République Tchèque –  Slovaquie

Contact : Delphine Laissac, Animatrice du réseau République Tchèque – Slovaquie, delphine.laissac@educagri.fr