Un semestre en Tchéquie, c’est pour bientôt !

Le réseau République Tchèque de l’enseignement agricole tisse le lien entre établissements tchèques et français pour proposer aux étudiants français de l’enseignement agricole de suivre un semestre de cours au sein des universités Tchèques dans différents domaines de formation BTSA ainsi que des mobilités en France aux étudiants Tchèques.

Lors de l’année scolaire 2019-2020, les premières mobilités académiques de BTSA technico-commercial, avaient été organisées par le réseau République Tchèque – Slovaquie et l’établissement MFR Inéopole formation de Brens, vers l’Université technique agricole de Nitra (Slovaquie). Fort de la réussite de ce premier partenariat, le réseau de l’enseignement agricole souhaite accompagner d’autres établissements offrant des BTSA semestrialisés. 

Une mission pour prendre contact

Université des Sciences de la Vie – Prague

C’est dans cet objectif qu’ont été rencontrés les services de relations internationales de l’Université des sciences de la Vie de Prague et de l’Université Mendel de Brno lors de la dernière mission du réseau en République Tchèque, au printemps 2023.

L’université des sciences de la vie de Prague accueille plus de 18 000 étudiants (dont 10% sont des étudiants internationaux). Elle est constituée de 6 facultés (Economie et management, agrobiologie, foresterie, sciences de l’environnement, agriculture tropicale, ingénierie) et d’un institut formant les enseignants de lycées techniques. Une exploitation agricole et forestière ainsi qu’un vignoble sont également rattachés à l’université, situé à Mělník.

Du côté de Brno, ville située à l’est du pays, l’université Mendel accueille 8900 étudiants dont environ 20% d’étudiants étrangers. Elle comporte 5 facultés (agronomie, foresterie et sciences du bois, économie et gestion, développement rural et études internationales, horticulture). L’université possède également un jardin botanique et un arboretum, un bâtiment de biotechnologies (comprenant une brasserie artisanale), une exploitation forestière ainsi qu’une exploitation agricole située à une trentaine de kilomètres.

Comparer nos programmes d’enseignements pour construire de futures mobilités académiques

Université Mendel – Brno

Une fois les modules de formation de BTSA semestrialisés mis en parallèle avec les modules de licence proposés en anglais (côté Tchèque), il pourra être envisageable pour les étudiants français de réaliser un semestre dans une de ces universités grâce au programme Erasmus+ enseignement supérieur. Le niveau linguistique requis en anglais pour intégrer les universités est B2 (cadre européen des langues). L’admission des étudiants étrangers en mobilité se fait après étude du dossier de candidature et un entretien visio en anglais.

Le réseau a donc commencé à étudier les catalogues de cours des deux universités. Il va prochainement répertorier côté français les établissements possédant une charte Erasmus+ de l’enseignement supérieur et ayant des BTSA semestrialisés qui seraient potentiellement intéressés.

Vers une réciprocité d’accueil

A noter également un travail nécessaire sur la réciprocité dans les échanges demandée par les universités Tchèques. En effet, faute de programmes de formation en anglais niveau BTSA, les établissements français intéressés devront pouvoir proposer, par exemple, des possibilités d’accueil des étudiants tchèques en stages dans leurs exploitations ou dans des entreprises/collectivités partenaires.

Une prochaine mission devrait être organisée courant 2024 par le réseau, avec une participation possible des établissements intéressés par ce projet pour préciser les filières de mobilité.

Plus de détails et d’informations sur les activités du réseau République Tchèque – Slovaquie dans le bulletin annuel du réseau

Crédit photographique de tête d’article : Isabelle Hervé, Vue sur le centre historique de Prague depuis les hauteurs de la ville

Contact : Delphine Laissac, Animatrice du réseau République Tchèque – Slovaquie, delphine.laissac@educagri.fr




Val d’Aoste en route pour le TIEA-2024

Le Campus Agro-Viticole de la Charente s’associe à l’Institut Agricole Régional italien du Val d’Aoste pour participer à la 23ème session du Trophée International de l’Enseignement Agricole – section Établissement Étranger.

Ce 133ème concours général agricole se déroulera du mercredi 28 février au dimanche 3 mars 2024 à Paris, à l’occasion de la 60ème édition du Salon International de l’Agriculture.

En effet, les élèves de bac pro CGEA et de bac techno STAV du campus agro-viticole de la Charente collaborent avec leurs homologues italiens pour les épreuves de manipulation d’un bovin, de présentation de l’animal et de leur établissement, dont ils ne manqueront pas de mettre en lumière les partenariats européens et internationaux.

Les élèves du Val d’Aoste, quant à eux, viennent d’achever une semaine d’immersion entre le LPA de Salles de Barbezieux et du LEGTA de l’Oisellerie afin de finaliser leur participation au concours parisien et de se familiariser avec les bovins charentais qui seront le centre de la compétition. Ce beau partenariat entre l’Italie et la France est prometteur de temps forts et de nombreux échanges dans le futur.

Avant de retrouver les équipes participantes au TIEA 2024, l’ambiance du concours c’est ça :

Pour en savoir encore plus, visionnez le Trophée International de l’Enseignement Agricole du dimanche 5 mars – SIA 2023, comme si vous étiez !

Rendez-vous au Salon de l’Agriculture pour ce beau challenge et souhaitons le meilleur à nos jeunes futurs éleveurs !

Crédit Photographique de la photo de tête d’article : Banque d’image Pexels – Emy Angeli Aosta

Contact : Pascale LABROUSSE, animatrice du réseau Italie, Grèce, Chypre, Malte, ainsi que Pologne et Pays-Baltes, pascale.labrousse@educagri.fr

 

 




Buenos días, Jean-Baptiste !

Les conseillers aux affaires agricoles français sont les intermédiaires entre les États, les administrations et les entreprises. Ils assurent un relais d’influence et de diplomatie dans plus de 120 pays du globe. Depuis septembre 2022, Jean-Baptiste Fauré a débuté sa mission pour faciliter la coopération européenne et internationale y compris dans le domaine de la formation et de la recherche entre la France et la péninsule ibérique.

En quelques questions, nous allons connaître sa mission et ses perspectives dans le domaine diplomatique au service, entre autre, de l’enseignement agricole.
Quel est votre parcours professionnel ?

Je suis entré au ministère de l’agriculture en 2004 comme directeur de l’exploitation agricole du Lycée Professionnel Agricole de Lavaur, faisant partie aujourd’hui de l’EPLEA du Tarn. Une expérience très formatrice que j’avais souhaitée après mes études d’ingénieur agronome et formation IPEF pour renforcer mes connaissances techniques et découvrir l’enseignement, la coopération et la gestion d’une structure autonome. Puis, j’ai travaillé 15 ans au sein de la Direction Générale de la Performance Environnementale et Économiques des Entreprises (DGPE), la direction de l’administration centrale en charge des sujets économiques et internationaux. J’ai occupé des postes en lien avec le dispositif d’appui à l’export, la mise en œuvre et les contrôles de la PAC, les affaires internationales et européennes. J’ai aussi travaillé à la préparation de la présidence française du Conseil de l’UE lors de mon dernier poste.

Dans quel contexte avez-vous abordé la coopération européenne et internationale ? sur quel(s)pays ou quelle(s) zone(s) et sur quelle thématique ?

Dès mes études, les questions internationales agricoles m’ont passionné. La coopération internationale étant une des missions de l’enseignement agricole, elle était très présente dans le lycée agricole où j’ai débuté ma carrière, au profit des élèves qui revenaient bien souvent transformés de leurs séjours ou stages à l’étranger. Ces thématiques ont été très présentes aussi dans mon parcours en administration centrale, où l’international n’est jamais loin des dossiers : appui des entreprises à l’export, négociations européennes de la PAC ou négociation dans des instances internationales comme le G20… Je citerais l’exemple de l’initiative d’une conférence européenne sur la conception des mesures agro-environnementales dans le cadre de la PAC, que mon bureau de l’époque a organisée pour la première fois. Réussir à faire venir à Paris nos homologues et échanger avec eux sur nos questions concrètes et nos méthodes a constitué une grande satisfaction collective.

 Quelle opportunité vous a amené à intégrer votre poste et pourquoi avoir postulé pour une mission de Conseiller aux Affaires Agricoles ?

C’est bien d’abord cet attrait initial pour les questions internationales qui a nourri très tôt mon envie de devenir conseiller agricole en ambassade. Cet attrait s’est renforcé au fur et à mesure que j’ai côtoyé les agents en poste dans le réseau international du ministère. Avec en plus une dose d’attrait personnel pour l’Espagne, ce poste est devenu un véritable objectif qui a guidé mon parcours en administration centrale afin de correspondre au profil attendu le mieux possible.

En quelques mots, quels sont les objectifs que vous allez poursuivre pour le MASA en tant que CAA ?

L’objectif est simple sur le papier : il s’agit de faire vivre la coopération bilatérale agricole entre les deux pays et s’assurer que les relations sont au meilleur niveau ! Cela a des implications différentes suivant les dossiers : il faut parfois initier des contacts entre agents des ministères ou professionnels agricoles qui ne se connaissent pas du tout ; dans d’autres cas, il faut entretenir des relations déjà existantes et les faciliter. Dans tous les cas, l’observation et la connaissance des acteurs, des enjeux du moment et de la société du pays dans laquelle on est placé constituent la valeur ajoutée que le CAA peut apporter aux collègues en France. C’est en vivant dans un pays que l’on mesure toutes les différences culturelles ou techniques, à prendre en compte dans les échanges. Cette observation des sujets agricoles et l’analyse des politiques mises en place permet bien évidemment aussi de tenir une mission de veille permanente afin de répondre aux demandes des ministères français.

Pouvez-vous partager un axe de coopération qui caractérise votre mission ?

Un des dossiers emblématiques de ce poste est l’animation des groupes de contact des fruits et légumes ou du vin. Il s’agit de rencontres annuelles entre les représentants de certains secteurs de la production agricole, français, espagnols mais aussi italiens et portugais, mis en place il y a plusieurs années afin de favoriser la coopération et limiter les crises entre les filières françaises et espagnoles, concurrentes sur certains marchés. Cet outil a montré son intérêt sur de nombreuses productions et est plébiscité par d’autres secteurs. Les CAA impliqués y jouent un rôle de facilitation entre professionnels de différents pays qui me paraît important notamment quand resurgissent les périodes de tension et de concurrence. C’est un bon exemple de « diplomatie agricole » !

Pour finir sur une note culturelle – qu’elle référence vous tient à cœur (artistique, scientifique, philosophique, linguistique…etc.) et représente, pour vous, la péninsule ?

Pour rester à l’interface culture/agriculture et puisque la saint Sylvestre n’est pas si loin, je partage aux lecteurs une tradition méconnue en France mais néanmoins extrêmement suivie en Espagne. Depuis des décennies, tous les espagnols (je n’en connais aucun qui ne se plie pas à cette tradition) se postent lors du passage à la nouvelle année, sous l’horloge de leur mairie ou devant la télévision qui retransmet l’horloge de la Plaza del Sol de Madrid. Aux douze coups de minuit, chacun ingurgite les « 12 raisins de la chance » en cadence avec les coups de l’horloge, avant de se souhaiter la bonne année. L’origine de cette tradition viendrait du début du XXème siècle et avait pour but de faire consommer les surplus de raisins d’une vendange trop abondante : voilà un exemple intéressant de l’effet d’une politique agricole à l’origine de l’une des traditions les plus suivies aujourd’hui !

Au revoir Jean-Baptiste et merci !
Hasta Luego !

Contact : Jean-Baptiste FAURE, Conseiller aux Affaires Agricoles à l’Ambassade de France en Espagne – Madrid,  jean-baptiste.faure@dgtresor.gouv.fr




La transhumance, un patrimoine mondial

L’agroécosystème du troupeau transhumant : place aux jeunes pour valoriser la pratique !

Depuis le 1 septembre 2023, le lycée agricole de Saint Gaudens est chef de file pour un projet ERASMUS de type K2 de coopération internationale « Eco-TransH » et cela pour 3 ans et dont le but principal est de valoriser la pratique de la transhumance auprès des jeunes générations avec 5 autres pays (Grèce, Italie, Maroc, Mongolie, Roumanie). Bénéficiant de l’inscription de la pratique au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité (UNESCO) le 5 décembre dernier, le lycée agricole porte un projet d’envergure qui s’inscrit parfaitement dans le cadre du plan de sauvegarde international de la pratique tel que validé par l’UNESCO.

Les objectifs étant d’apporter aux jeunes futurs éleveurs les savoirs et savoir-faire contextualisés nécessaires à un exercice viable, vivable et équitable de leur pratique. Les partenaires se mobiliseront pour sensibiliser, former, échanger, valoriser cette pratique dans des pays où l’enseignement professionnel agricole est, ou doit devenir, un acteur majeur.

Serons proposés des activités pour faire découvrir aux élèves les pratiques de la transhumance et ses enjeux de durabilité. Des témoignages de jeunes pour sensibiliser ; des débats et solutions autour du renouvellement des générations ; des outils et formations nécessaires à une bonne organisation et gestion de la pratique ; des échanges pour améliorer ses connaissances sur l’optimisation de la gestion des ressources naturelles ; des actions de valorisation des territoires et des produits.

Mais avant tout faire prendre conscience que la transhumance est une pratique durable qui conforte la vie économique et sociale des territoires et s’inscrit dans les transitions climatiques et écologiques. La formation des jeunes favorisera leur employabilité et leur inclusion. La coopération entre les 6 pays favorisera les compréhensions mutuelles et permettra des enrichissements culturelles et linguistiques. L’usage du numérique augmentera les compétences des participants et rendra accessible l’ensemble de nos livrables.

Mais pour démarrer ce projet porteur de sens, une première rencontre en présentiel était nécessaire et indispensable pour que les différents relais des pays concernés par ce projet apprennent à se connaitre et retravaille sur le planning des 3 prochaines années. C’est dans un cadre idyllique a Saint Bertrand de Comminges que la délégation s’est retrouvée durant une petite semaine. Au cœur et au pied des Pyrénées, ce petit village médiéval à la croisée des chemins de transhumance, a offert un hébergement considéré comme un tiers lieu pour justement accueillir les groupes dans les meilleures conditions de confort, d’espace de travail et d’approvisionnement en produits locaux pour les moments de restauration.

Rythmé par les visites du lycée agricole, les rencontres avec les élèves, les temps de présentation de la transhumance par les pays participants, les dégustations de produits apportés ou faits sur place par les élèves, favorisant ainsi les échanges de recettes interculturelles, puis le premier comité de projet pour valider les outils de communication et de gestion et repréciser les échéances pour chacun. La semaine fut intense et fructueuse. Le groupe a appris à fonctionner ensemble avec ses diversités de structures adhérentes, entre lycée et universités, entre culture latine et asiatique, et marocaine. La langue n’était pas un problème, notre facilitatrice Francesca Pasetti était présente, et les échanges se sont faits naturellement, dans la joie et la bonne humeur, et dans l’envie de partager pour conduire ce projet dans les meilleures conditions et le valoriser en 2026 lors de l’année internationale des parcours et des pasteurs en Mongolie. L’occasion également pour le nouveau directeur du lycée agricole Pierre Virmont de découvrir tous ces participants et le contenu du projet à venir auquel il adhère avec enthousiasme.

Enfin la semaine s’est terminée le vendredi 15 décembre 2023 par une visite du salon régional agricole le REGAL à Toulouse mais surtout par l’organisation du premier COPIL en présentiel par la coordinatrice du projet Fabienne GILOT. Plusieurs institutions présentes en présentiel et en visio : FAO, Ministère de l’agriculture, commissariat de massif des Pyrénées, Direction de l’agriculture Occitanie, Irqualim, conseil départemental haute Garonne, puis les représentants des pays partenaires du projet : Mongolie, Grèce, Italie, Roumanie et Maroc en visio.

Une réunion réussie qui s’est clôturée par la présentation de l’agriculture et de la pratique de la transhumance en Mongolie.

Une découverte pour certains ce qui laisse présager de belles surprises à travers ce projet innovant et fédérateur.

Crédit photographique : Site Intranet du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire

Contact : Fabienne GILOT, Responsable coopération internationale pour l’EPL Saint-Gaudens et coordonnatrice du projet ERASMUS+, fabienne.gilot@educagri.fr